Décors et meubles des boudoirs turcs du comte d'Artois : reconstitution au musée du Louvre

Le boudoir turc du Comte d'Artois.

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Table à écrire de Jean-Henri Riesener (provenance : Palais des Tuileries, puis château de Compiègne).

Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi

pas génial.....

madame de théus a écrit:pas génial.....

Oui si la table est jolie, elle n'a rien d'exotique...

Quelques infos et photos complémentaires (elles ne sont pas de moi :) au sujet de la grande console qui décore cette reconstitution :

Cette table-console, en chêne doré et marbre bleu turquin, fut exécutée en 1781 par le menuisier Georges Jacob, pour le second cabinet turc du comte d'Artois, futur Charles X, au château de Versailles.



L'entretoise supportait autrefois un trophée et deux cassolettes. Le plateau de marbre était supporté par quatorze boules de bronze doré. De part sa structure inhabituelle à quatre pieds réunis par une entretoise, elle se situe entre la table et la console, cette dernière ne comprenant habituellement que deux ou trois pieds.



Un premier cabinet turc ornait Versailles dès 1776. Le prince fit aménager cette pièce, en 1781, sous la coordination de Jubault, "garde-meuble général" du prince, qui passa commande auprès du menuisier Georges Jacob et du bronzier François Rémond.
Ce dernier livra une pendule aux sultanes (conservée au Château de Versailles) ainsi que plusieurs girandoles. Quelques éléments du décor de ce cabinet sont aujourd'hui conservés au musée des Arts décoratifs de Paris, ainsi qu'au Metropolitan Museum de New York.

Ce meuble n'a jamais quitté les collections nationales.
Après avoir été saisi avec les biens du comte d'Artois, il fut attribué au Directoire, puis meubla les Tuileries et, enfin Fontainebleau. Preuve du succès du modèle, ce meuble suscita de nombreuses copies au cours du XIXe siècle.







Textes : Catherine Voiriot & Cyril Duclos
Photos : Musée du Louvre, dist RMN / Thierry Olivier
* Source : http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/table-console-en-chene-avec-dessus-de-marbre

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Les turqueries du comte d'Artois !  

   


     

Cabinet turc
Le palais du Temple était la résidence parisienne du comte d'Artois, lequel en avait la jouissance pendant la minorité de son fils le duc d'Angoulême, nommé en 1776 grand prieur de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Le cabinet turc du palais était une pièce à deux croisées et pans coupés dont les murs disparaissaient derrière un lampas jaune, gris et blanc, drapé à la romaine et retenu par vingt-trois croissants.

Turqueries
Le goût pour les turqueries s'inscrit dans l'engouement général du XVIIIe siècle pour l'Orient. Il vit son apogée au cours de la décennie 1770 et se poursuivit pendant la décennie suivante avec la création de plusieurs cabinets turcs, en particulier à Versailles et à Fontainebleau. Outre le mobilier, d'autres domaines des arts décoratifs reflètent cette vogue pour les turqueries : à Sèvres on peignit des figures de Turcs, aux Gobelins Amédée Van Loo donna des cartons pour la tenture Le Costume turc.

Georges Jacob
Si l'on connaît de nombreux sièges de Georges Jacob avant la réalisation de cette commande, cet ensemble constitue la première livraison (1777) du menuisier pour la famille royale. En 1781, il livra à nouveau des meubles de menuiserie dans le goût turc pour le comte d'Artois destinés, cette fois-ci, à ses appartements au château de Versailles.

Source: louvre.fr

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Photo: photo.rmn.fr

Le Comte d'Artois commanda deux autres cabinets turcs pour ses appartements à Versailles en 1774 et 1781.

La mise en scène par Jacques Garcia au Louvre que vous nous montrez ci-dessus, est constituée de meubles et objets provenant de ces trois cabinets turcs différents, et reproduit (bizarrement) la disposition de la chambre à coucher du comte à Bagatelle, en forme de tente militaire.

Merci Monsieur de Coco,  

Mais choisissons le sujet ?

Car nous retrouvons déjà ici :

L'Hôtel du Grand Prieur, au Temple, chez le comte d'Artois

Et à de multiples occasions, cet ensemble présenté ici (à partir de) :

Mobilier turc du comte d'Artois au château de Versailles - Nouvelles salles consacrées au XVIIIe siècle du Musée du Louvre

Gouverneur Morris a écrit:La mise en scène par Jacques Garcia au Louvre que vous nous montrez ci-dessus, est constituée de meubles et objets provenant de ces trois cabinets turcs différents, et reproduit (bizarrement) la disposition de la chambre à coucher du comte à Bagatelle, en forme de tente militaire.

Bon !    
Je crois donc que je vais déplacer ici tous les messages qui concernent cette reconstitution depuis le trop vaste sujet "XVIIIe siècle au Louvre"...

Deux autres vues, un peu différentes, de ce cabinet turc :

La nuit, la neige a écrit:

Gouverneur Morris a écrit:La mise en scène par Jacques Garcia au Louvre que vous nous montrez ci-dessus, est constituée de meubles et objets provenant de ces trois cabinets turcs différents, et reproduit (bizarrement) la disposition de la chambre à coucher du comte à Bagatelle, en forme de tente militaire.

Bon !    
Je crois donc que je vais déplacer ici tous les messages qui concernent cette reconstitution depuis le trop vaste sujet "XVIIIe siècle au Louvre"...

La question consiste à deviner si nous sommes à Versailles, au Louvre, à Bagatelle ou pourquoi pas chez la Reine à Fontainebleau à proximité du cabinet turc de Marie-Antoinette meublé du mobilier de Joséphine...Quant à monsieur le décorateur Garcia, permettez-moi de douter de son bon goût parfois. Charles-Philippe le plus joli des princes de sa fratrie avait-il vraiment besoin de tant de motifs pour briller?

- Quelques-uns de nos messages ont été déplacés ici, depuis notre sujet "Les salles XVIIIe siècle du musée du Louvre".

- Sujet renommé (si vous avez une meilleure idée de titre pour ce sujet, je suis preneur).

- Sujet déplacé, ici, dans notre section "Les arts décoratifs" du XVIIIe siècle : étant entendu que cette reconstitution est un exemple de ce à quoi pouvait ressembler un cabinet décoré "à la turque" au XVIIIe siècle.


En effet, le comte d'Artois fit aménager trois "cabinets turcs" :


Dès 1776, celui de sa résidence parisienne, au palais prieural du Temple.
Voir notre sujet, ici :

L'Hôtel du Grand Prieur du Temple, chez le comte d'Artois

Duquel proviennent notamment les sièges exposés au Louvre :


Chaise (d'une suite de deux fauteuils et de quatre chaises)
Georges Jacob
JB Rode (sculpture)
1777
Boudoir turc du comte d'Artois (Palais du Temple, Paris)
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet


Fauteuil (d'une suite de deux fauteuils et de quatre chaises)
Georges Jacob
JB Rode (sculpture)
1777
Boudoir turc du comte d'Artois (Palais du Temple, Paris)
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet

Cet ensemble était également composé de deux "sultanes" (équivalent de "lits banquettes") aujourd'hui disparues.
A noter que ce mobilier était peint en "blanc de roi", puis probablement redoré au XIXe siècle lors de son passage au palais du Luxembourg.
C'est à cette époque que fut réalisé un canapé assorti à l'ensemble, dont la garniture fut retissée d'après un tissu d'époque contemporaine à l'originale, la garniture originale ayant été changée


Canapé (d'une suite de deux fauteuils et de quatre chaises)
XIXe siècle
RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet


  Celui de ses petits appartements en entresol du château de Versailles (1774 ? 1776 ?)


 Celui de son grand appartement au premier étage de l'aile du Midi, réaménagé dès 1781, et détruit sous Louis-Philippe lors de la création de la galerie des Batailles.

Pour lequel le comte d'Artois commanda également à Georges Jacob des sièges "à la turque", de même que la table-console que nous pouvons admirer dans cette reconstitution, ou "period room", du musée du Louvre :


Table-console à quatre pieds
Georges Jacob
Vers 1780
Second Cabinet turc du comte d'Artois à Versailles
Photo : Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Thierry Ollivier

Le tout agrémenté notamment de :

La pendule dite "aux sultanes", envoyée au Temple en 1790, et aujourd'hui conservée (et restée) au château de Versailles...


Pendule dite "aux sultanes"
Urbain Jarossay (horloger)
François Rémond (bronzier)
1781
Boudoir Turc du comte d'Artois à Versailles
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

...accompagnée des deux "candélabres aux autruches" (conservés à Versailles)



D'une paire de candélabres " à sept branches dits " aux autruches "
François Rémond
Livrés en 1782 pour le second Cabinet turc du Comte d'Artois à Versailles
Photos : Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

...de girandoles à "épis de blé de Turquie" (ainsi nommait-on le maïs) ; à "figures de nègre fumant la pipe" ; ou encore celles dont les branches s'ornaient de têtes de chameaux, telles que celles que nous présentions dans cette reconstitution :




Paire de candélabres à figures de faunesses
Modèle de François Rémond
Vers 1783
Photo : Musée du Louvre, dist. RMN / Thierry Ollivier

Et toujours de ce même second cabinet versaillais, ont survécu huit panneaux peints à l'huile sur bois de chêne.
Deux d'entre-eux sont conservés au Metropolitan Museum of Art.
Les six autres sont donc ceux que nous voyons décorer les lambris et portes de cette reconstitution du Louvre, dont voici quelques détails :


Panneau de porte : le sultan découvrant une odalisque endormie
Jean-Hugues Rousseau (dessinateur)
Jean-Siméon Rousseau (peintre)
1781
Elément de boiserie provenant du second cabinet turc du comte d' Artois, aile du Midi au château de Versailles
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot


Panneau à frise de fleurs
Jean-Hugues Rousseau (dessinateur)
Jean-Siméon Rousseau (peintre)
1781
Elément de boiserie provenant du second cabinet turc du comte d' Artois, aile du Midi au château de Versailles
Photo : Château de Versailles



Panneau de porte : petits génies tenant une guirlande de fleurs avec vase bleu posé sur un piedestal
Jean-Hugues Rousseau (dessinateur)
Jean-Siméon Rousseau (peintre)
1781
Elément de boiserie provenant du second cabinet turc du comte d' Artois, aile du Midi au château de Versailles
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot

Merci La nuit, la neige pour cette reconstitution à même trois décors.

Merci LNLN!

Pour information le Met a déposé au Louvre ses deux panneaux, mais en a refusé la restauration : ce sont donc ceux que l’on distingue à main gauche de la restitution, avec leur fond jauni (tous les autres ont été reblanchis)

Ah ! Merci...
Figure-toi que je me demandais justement pourquoi deux panneaux étaient si "jaunasses" comparés aux autres.

Les voici, avec notamment des images intrigantes du dos de ces panneaux : étaient-ils montés ainsi au XVIIIe siècle, ou est-ce pour consolider les panneaux, cela me semble flambant neuf ?  


Door panels from the "Cabinet Turc" of Comte d'Artois at Versailles,1781
Attributed to Jean-Siméon Rousseau de la Rottière
Image : The Metropolitan Museum of Art

Note du musée (extraits) :
The comte d'Artois, for instance, was clearly fond of such fantasy décors, for he had two rooms in his apartment in the south wing of Versailles furnished in the "Turkish" manner. The second of these rooms, an intimate cabinet that doubled as a library, was created between April and November of 1781.
It had pilasters painted with arabesques and was elaborately draped with costly fabrics.
The eminent chair maker Georges Jacob (1739–1814) provided matching seat furniture in the Turkish style.

Jean-Siméon Rousseau de la Rottière (1747–1820) and his brother Jules-Hugues Rousseau (1743–1806), who worked in a number of French royal palaces, most likely painted the lighthearted arabesques, fanciful turbaned figures, naiads with entwined fish tails, floral garlands, and strings of pearls on the room's four doors. Two panels that came to the Museum as part of the 1906 Pierpont Morgan gift (see also 07.225.458b) have only recently been identified as pieces of those particular doors, though they had long been thought to have come from Versailles.


Image : The Metropolitan Museum of Art


Image : The Metropolitan Museum of Art


Image : The Metropolitan Museum of Art

Pour les amateurs de pendules et ceux qui s'intéressent comme moi, aux "pendules aux sphinges", je me permets de poster un gros plan de celle du cabinet turc reconstitué au Louvre, leg  de Jeanne Edmée en 1927, datée 1780  

mouvement par  Robin, Robert (1742 - 1799), Horloger


Pour les puristes d'art animalier, dont je suis, ses ailes ne sont pas correctement proportionnées et semblent atrophiées.

Max.de.talent a écrit:
Pour les puristes d'art animalier, dont je suis, ses ailes ne sont pas correctement proportionnées et semblent atrophiées.

En effet, comparées à celles du modèle réalisé par Boizot et Thomire  pour le comte d'Artois au château de Bagatelle ...  ce n'est pas faux !


https://www.ivoire-france.com/fr/lot-2405-61928-57_importante_pendule_aux_sphynx