L'art des découpures au XVIIIe siècle : figures en papier découpé et canivets
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L'art des découpures au XVIIIe siècle : figures en papier découpé et canivets
Une collection, prochainement proposée en vente aux enchères, nous donne l'occasion de découvrir ces charmantes créations, très proches des fameuses "silhouettes" que nous présentons dans ce sujet :
L'art du portrait en silhouette au XVIIIe siècle
Découpure :
Petit amusement qui a été jadis fort à la mode et qui consistait à découper, avec des ciseaux, des figures en papier, ou en vélin, en suivant tous les traits de la peinture ou de la gravure.
Au XVIIIe siècle les femmes s'amusaient beaucoup à la découpure.
"J'ai vu de lui des paysages en découpure sur des feuilles de papier blanc où la perspective était observée avec un art prodigieux"
(Marmontel, Mém. liv. VII, t. II, p. 342, dans POUGENS)
* Source : Littré
Les soirées d'hiver étaient longues...
Voici donc quelques exemples, présentés par la maison Leclere, à l'occasion d'une vente aux enchères organisée le 27 mai 2019.
La plupart date du début du XIXe siècle et de la fin du XVIIIe siècle.
Ne vous laissez pas abuser par la taille des images et les gros plans : très généralement, les dimensions de ces créations étaient toutes petites (elles sont notées dans les descriptifs) !
Le sacrifice d'Abraham.
Ecole de Genève
Remarquable découpure illustrant le livre de la Genèse où Dieu met à l'épreuve Abraham en lui demandant de sacrifier son fils unique Isaac. Un ange retient Abraham au moment où il s’apprête à baisser son bras meurtrier.
Papier blanc découpé, repercé au canif à l'endroit et à l'envers et à l'aiguille à l'envers.
XVIIIe siècle.
H. 125 mm L. 163 mm / Contrecollé sur une feuille de papier bleu roi. Encadrement de bois sculpté et doré.
Paysage idyllique d'un pont avec arbres et bateau.
Ecole de Genève
Papier blanc découpé, repercé et gaufré appuyé à l'endroit.
Fin du XVIIIe siècle.
H. 110 mm L. 145 mm / Contrecollé sur une feuille de papier bleu outremer. Encadré.
Provenance : ancienne collection famille Motter.
Pastorale à l'abreuvoir
Ecole de Genève
Découpure représentant une scène pastorale où figurent une paysanne puisant de l'eau à l'abreuvoir et un berger s'approchant d'elle.
Papier glacé noir, découpé, repercé et gaufré appuyé à l'envers.
Fin du XVIIIe, début du XIXe siècle.
(Rare plis)
H. 100 mm, L. 144 mm / Sur une feuille de papier vert pastel (insolé). Encadré.
La fileuse de laine.
Ecole de Genève
Découpure où se détache une fileuse assise dans un jardin idéalisé. Arbres, perroquet et vase fleuri.
Papier glacé noir, découpé, repercé, gaufré appuyé à l'envers.
Début du XIXe siècle.
H. 165 mm, L. 199 mm / Sur une feuille de papier rose pastel (insolé). Encadré.
Le kiosque.
Ecole de Genève
Découpure où figure une femme ramassant une fleur au pied d'un kiosque dans un jardin idyllique.
Papier blanc découpé, repercé, découpé au pli pour le kiosque.
Première moitié du XIXe siècle.
H. 94 mm, L. 127 mm / Sur une feuille de papier bleu pastel. Dans un cadre au nœud, de bois sculpté et doré.
La lavandière.
Ecole de Genève
Découpure où se détache une lavandière étendant son linge sur un fil au pied de deux arbres.
Papier glacé noir découpé, repercé, gaufré appuyé à l'envers.
Première moitié du XIXe siècle.
H. 135 mm, L. 113 mm / Sur une feuille de papier vert (insolée). Encadré.
Le Serment d'Amour.
Ecole de Genève
Rare tableau de papier découpé conçu comme une scène de théâtre où se détache en relief deux amants devant un temple de l'Amour. Un rideau de papier rouge en trois pièces dévoile la scène.
La composition est contenue dans un caisson de bois amovible retenu à un verre et son cadre de bois (remplacés) par deux crochets de fer forgé sur les cotés.
Papier blanc découpé, collé et plié. Fond de papier bleu marouflé.
Première moitié du XIXe siècle.
H. 28,5 cm, L. 35,5 cm, P. 15 cm
Provenance : ancienne collection Bridel, Lausanne.
Le retour au château.
Ecole de Genève
Découpure où se détache dans un ovale perlé, quatre personnages dont un cavalier, un chasseur, un randonneur et un pêcheur.
Papier blanc découpé, repercé, gaufré appuyé à l'envers.
Daté 1816 à l'encre brune.
H. 105 mm, L. 150 mm / Sur une feuille de papier glacé noir. Encadrement ovale.
Le pont et la cascade.
Attribué à Jacques-Laurent AGASSE (1767-1849)
Exceptionnelle découpure conçue pour être appréciée à la lueur de la chandelle représentant un pont dans un paysage idyllique, arbres, pêcheur, personnages, une cascade et un moulin à aubes.
Papier blanc très finement découpé, repercé et gratté dans l'épaisseur.
Début du XIXe siècle.
H. 78 mm, L. 17 mm / Sur une feuille de papier blanc translucide.
Encadré entre deux plaques de verres, dans un cadre en bois sculpté et doré.
Découpure représentant des Amérindiens autours d'un feu de camp dans un paysage architecturé.
Signé "L.E.G. AN.7" et daté 1799.
Album genevois
Papier blanc découpé, repercé.
H. 200 mm, L. 303 mm / Contrecollé sur une feuille de papier bleu. Encadré.
La lecture champêtre
Attribué à Jacques-Laurent AGASSE (1767-1849)
Découpure représentant une scène pastorale où figurent une paysanne faisant la lecture à une enfant, entourées d’un âne et d’un bouc.
Papier blanc, découpé, repercé.
Première moitié du XIXe siècle.
H. 110 mm, L. 155 mm / Sur une feuille de papier bleu pastel. Encadré.
Portrait en silhouette de Louise Toepffer, fille de Wolfgang Adam Toeppfer (1766-1847).
Jacques-Laurent AGASSE (1767-1849)
Papier blanc découpé, collé sur un rectangle de papier vert, inscription à la plume "Louise Töpffer à l'âge de 6 ou 7 ans - découpé par Agasse".
Début du XIXe siècle.
H. 116 mm, L. 77 mm / Sur une feuille de papier glacé noir. Encadré.
Les bergers à l'abreuvoir
Attribué à Wolfgang Adam TOEPFFER (1766-1847)
Un berger laisse s'abreuvoir deux chevaux et un autre est appuyé sur son bâton, son troupeau et un chien à ses pieds.
Papier blanc découpé et repercé.
Première moitié du XIXe siècle.
H. 140 mm, L. 180 mm / Sur une feuille de papier bleu pastel. Encadré.
La Mort surprenant le fagotier
Attribué à Wolfgang Adam TOEPFFER (1766-1847)
Dans un ovale, le paysan est surpris par un squelette brandissant une faux, les deux séparés par deux grands arbres s’érigeant au centre de la scène.
Papier blanc découpé, repercé, gaufré-appuyé à l'envers.
Fin du XVIIIe siècle, commencement du XIXe siècle.
H. 182 mm, L. 137 mm / Sur une feuille de papier bleu pastel. Encadré.
La demande en mariage du chasseur.
Ecole allemande ou genevoise
Découpure miniature où dans un riche paysage boisé : un chasseur à genoux demande la main de sa belle. A droite un brocard et son faon.
Papier blanc découpé, gravé par incision.
Première moitié du XIXe siècle.
H. 19 mm, L. 54 mm / Fixé à la cire rouge sur une feuille de papier bleu pastel (insolée). Encadré.
Paysage idyllique avec arbres, pâturages, bergers et pêcheur.
Attribué à Georges du PAN (1754-1808)
Papier blanc découpé.
Première moitié du XIXe siècle.
H. 124 mm, L. 208 mm / Contrecollé sur une feuille de papier bleu pastel. Encadré.
Paysage idyllique, pêcheur, personnages, arbres et pont.
Attribué à Georges du PAN (1754-1808)
Papier blanc découpé, repercé,
Début du XIXe siècle.
H. 179 mm, L. 239 mm / Sur une feuille de papier vert (insolée). Encadré.
Paysage idyllique, départ d'une barque avec pêcheur, chèvre, arbres et bâtiments.
Attribué à Georges du PAN (1754-1808)
Papier blanc découpé.
Début du XIXe siècle.
H. 238 mm, L. 180 mm / Contrecollé sur une feuille de papier noir glacé. Encadré.
Provenance : ancienne collection de Saussure.
Le roi Bonaparte.
Ecole de Genève
Découpure représentant l'empereur Napoléon Ier, un aigle à ses pieds, la tête ceinte d'une couronne grotesque. Il est entouré de deux loyaux sujets, dont l'un dépose sa coiffe au pied du "monarque". La composition dans un entourage de feuillages surmonté de drapeaux lacérés. Au pied, on lit : "Rois Bonaparte".
Papier blanc, découpé, assemblé, découpé au pli, repercé et poinçonné à l'aiguille.
Début du XIXe siècle.
H. 260 mm, L. 152 mm
Sur une feuille de papier noir. Encadré.
Provenance: ancienne collection Hugues Fontanet, Genève.
Les caricatures de Napoléon Ier sont, dans leur grande majorité étrangères et si françaises : postérieures à l’année 1812 – année de la fatale campagne de Russie.
Ce fait traduit bien entendu la condition de la censure française jusqu’à cette époque, et son relâchement relatif à partir des guerres de libération en Allemagne.
* Source et infos complémentaires : MDV Leclere - Vente du 27 mai 2019
L'art du portrait en silhouette au XVIIIe siècle
Découpure :
Petit amusement qui a été jadis fort à la mode et qui consistait à découper, avec des ciseaux, des figures en papier, ou en vélin, en suivant tous les traits de la peinture ou de la gravure.
Au XVIIIe siècle les femmes s'amusaient beaucoup à la découpure.
"J'ai vu de lui des paysages en découpure sur des feuilles de papier blanc où la perspective était observée avec un art prodigieux"
(Marmontel, Mém. liv. VII, t. II, p. 342, dans POUGENS)
* Source : Littré
Les soirées d'hiver étaient longues...
Voici donc quelques exemples, présentés par la maison Leclere, à l'occasion d'une vente aux enchères organisée le 27 mai 2019.
La plupart date du début du XIXe siècle et de la fin du XVIIIe siècle.
Ne vous laissez pas abuser par la taille des images et les gros plans : très généralement, les dimensions de ces créations étaient toutes petites (elles sont notées dans les descriptifs) !
Le sacrifice d'Abraham.
Ecole de Genève
Remarquable découpure illustrant le livre de la Genèse où Dieu met à l'épreuve Abraham en lui demandant de sacrifier son fils unique Isaac. Un ange retient Abraham au moment où il s’apprête à baisser son bras meurtrier.
Papier blanc découpé, repercé au canif à l'endroit et à l'envers et à l'aiguille à l'envers.
XVIIIe siècle.
H. 125 mm L. 163 mm / Contrecollé sur une feuille de papier bleu roi. Encadrement de bois sculpté et doré.
Paysage idyllique d'un pont avec arbres et bateau.
Ecole de Genève
Papier blanc découpé, repercé et gaufré appuyé à l'endroit.
Fin du XVIIIe siècle.
H. 110 mm L. 145 mm / Contrecollé sur une feuille de papier bleu outremer. Encadré.
Provenance : ancienne collection famille Motter.
Pastorale à l'abreuvoir
Ecole de Genève
Découpure représentant une scène pastorale où figurent une paysanne puisant de l'eau à l'abreuvoir et un berger s'approchant d'elle.
Papier glacé noir, découpé, repercé et gaufré appuyé à l'envers.
Fin du XVIIIe, début du XIXe siècle.
(Rare plis)
H. 100 mm, L. 144 mm / Sur une feuille de papier vert pastel (insolé). Encadré.
La fileuse de laine.
Ecole de Genève
Découpure où se détache une fileuse assise dans un jardin idéalisé. Arbres, perroquet et vase fleuri.
Papier glacé noir, découpé, repercé, gaufré appuyé à l'envers.
Début du XIXe siècle.
H. 165 mm, L. 199 mm / Sur une feuille de papier rose pastel (insolé). Encadré.
Le kiosque.
Ecole de Genève
Découpure où figure une femme ramassant une fleur au pied d'un kiosque dans un jardin idyllique.
Papier blanc découpé, repercé, découpé au pli pour le kiosque.
Première moitié du XIXe siècle.
H. 94 mm, L. 127 mm / Sur une feuille de papier bleu pastel. Dans un cadre au nœud, de bois sculpté et doré.
La lavandière.
Ecole de Genève
Découpure où se détache une lavandière étendant son linge sur un fil au pied de deux arbres.
Papier glacé noir découpé, repercé, gaufré appuyé à l'envers.
Première moitié du XIXe siècle.
H. 135 mm, L. 113 mm / Sur une feuille de papier vert (insolée). Encadré.
Le Serment d'Amour.
Ecole de Genève
Rare tableau de papier découpé conçu comme une scène de théâtre où se détache en relief deux amants devant un temple de l'Amour. Un rideau de papier rouge en trois pièces dévoile la scène.
La composition est contenue dans un caisson de bois amovible retenu à un verre et son cadre de bois (remplacés) par deux crochets de fer forgé sur les cotés.
Papier blanc découpé, collé et plié. Fond de papier bleu marouflé.
Première moitié du XIXe siècle.
H. 28,5 cm, L. 35,5 cm, P. 15 cm
Provenance : ancienne collection Bridel, Lausanne.
Le retour au château.
Ecole de Genève
Découpure où se détache dans un ovale perlé, quatre personnages dont un cavalier, un chasseur, un randonneur et un pêcheur.
Papier blanc découpé, repercé, gaufré appuyé à l'envers.
Daté 1816 à l'encre brune.
H. 105 mm, L. 150 mm / Sur une feuille de papier glacé noir. Encadrement ovale.
Le pont et la cascade.
Attribué à Jacques-Laurent AGASSE (1767-1849)
Exceptionnelle découpure conçue pour être appréciée à la lueur de la chandelle représentant un pont dans un paysage idyllique, arbres, pêcheur, personnages, une cascade et un moulin à aubes.
Papier blanc très finement découpé, repercé et gratté dans l'épaisseur.
Début du XIXe siècle.
H. 78 mm, L. 17 mm / Sur une feuille de papier blanc translucide.
Encadré entre deux plaques de verres, dans un cadre en bois sculpté et doré.
Découpure représentant des Amérindiens autours d'un feu de camp dans un paysage architecturé.
Signé "L.E.G. AN.7" et daté 1799.
Album genevois
Papier blanc découpé, repercé.
H. 200 mm, L. 303 mm / Contrecollé sur une feuille de papier bleu. Encadré.
La lecture champêtre
Attribué à Jacques-Laurent AGASSE (1767-1849)
Découpure représentant une scène pastorale où figurent une paysanne faisant la lecture à une enfant, entourées d’un âne et d’un bouc.
Papier blanc, découpé, repercé.
Première moitié du XIXe siècle.
H. 110 mm, L. 155 mm / Sur une feuille de papier bleu pastel. Encadré.
Portrait en silhouette de Louise Toepffer, fille de Wolfgang Adam Toeppfer (1766-1847).
Jacques-Laurent AGASSE (1767-1849)
Papier blanc découpé, collé sur un rectangle de papier vert, inscription à la plume "Louise Töpffer à l'âge de 6 ou 7 ans - découpé par Agasse".
Début du XIXe siècle.
H. 116 mm, L. 77 mm / Sur une feuille de papier glacé noir. Encadré.
Les bergers à l'abreuvoir
Attribué à Wolfgang Adam TOEPFFER (1766-1847)
Un berger laisse s'abreuvoir deux chevaux et un autre est appuyé sur son bâton, son troupeau et un chien à ses pieds.
Papier blanc découpé et repercé.
Première moitié du XIXe siècle.
H. 140 mm, L. 180 mm / Sur une feuille de papier bleu pastel. Encadré.
La Mort surprenant le fagotier
Attribué à Wolfgang Adam TOEPFFER (1766-1847)
Dans un ovale, le paysan est surpris par un squelette brandissant une faux, les deux séparés par deux grands arbres s’érigeant au centre de la scène.
Papier blanc découpé, repercé, gaufré-appuyé à l'envers.
Fin du XVIIIe siècle, commencement du XIXe siècle.
H. 182 mm, L. 137 mm / Sur une feuille de papier bleu pastel. Encadré.
La demande en mariage du chasseur.
Ecole allemande ou genevoise
Découpure miniature où dans un riche paysage boisé : un chasseur à genoux demande la main de sa belle. A droite un brocard et son faon.
Papier blanc découpé, gravé par incision.
Première moitié du XIXe siècle.
H. 19 mm, L. 54 mm / Fixé à la cire rouge sur une feuille de papier bleu pastel (insolée). Encadré.
Paysage idyllique avec arbres, pâturages, bergers et pêcheur.
Attribué à Georges du PAN (1754-1808)
Papier blanc découpé.
Première moitié du XIXe siècle.
H. 124 mm, L. 208 mm / Contrecollé sur une feuille de papier bleu pastel. Encadré.
Paysage idyllique, pêcheur, personnages, arbres et pont.
Attribué à Georges du PAN (1754-1808)
Papier blanc découpé, repercé,
Début du XIXe siècle.
H. 179 mm, L. 239 mm / Sur une feuille de papier vert (insolée). Encadré.
Paysage idyllique, départ d'une barque avec pêcheur, chèvre, arbres et bâtiments.
Attribué à Georges du PAN (1754-1808)
Papier blanc découpé.
Début du XIXe siècle.
H. 238 mm, L. 180 mm / Contrecollé sur une feuille de papier noir glacé. Encadré.
Provenance : ancienne collection de Saussure.
Le roi Bonaparte.
Ecole de Genève
Découpure représentant l'empereur Napoléon Ier, un aigle à ses pieds, la tête ceinte d'une couronne grotesque. Il est entouré de deux loyaux sujets, dont l'un dépose sa coiffe au pied du "monarque". La composition dans un entourage de feuillages surmonté de drapeaux lacérés. Au pied, on lit : "Rois Bonaparte".
Papier blanc, découpé, assemblé, découpé au pli, repercé et poinçonné à l'aiguille.
Début du XIXe siècle.
H. 260 mm, L. 152 mm
Sur une feuille de papier noir. Encadré.
Provenance: ancienne collection Hugues Fontanet, Genève.
Les caricatures de Napoléon Ier sont, dans leur grande majorité étrangères et si françaises : postérieures à l’année 1812 – année de la fatale campagne de Russie.
Ce fait traduit bien entendu la condition de la censure française jusqu’à cette époque, et son relâchement relatif à partir des guerres de libération en Allemagne.
* Source et infos complémentaires : MDV Leclere - Vente du 27 mai 2019
Dernière édition par La nuit, la neige le Sam 12 Déc 2020, 22:36, édité 4 fois
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'art des découpures au XVIIIe siècle : figures en papier découpé et canivets
Charmant ! adorable ! Que c'est délicieux !!!
La nuit, la neige a écrit: Une collection, prochainement proposée en vente aux enchères, nous donne l'occasion de découvrir ces charmantes créations, très proches des fameuses "silhouettes" que nous présentons dans ce sujet :
L'art du portrait en silhouette au XVIIIe siècle
Mais oui, nous pensons tout de suite aux tableaux en silhouettes !
Il faut bien remarquer en effet la similitude entre ces découpures et les silhouettes. C'est à ce point que j'avais posté, dans le sujet d'Etienne de Silhouette, une scène de Maxime, film d'Henri Verneuil, dans laquelle nous voyons un artiste découper prestement le portrait de Michèle Morgan assise à la terrasse d'un café en compagnie d'un gentleman :
Mme de Sabran a écrit:
Henri Vidal souffle la belle Michèle à Charles Boyer. Il lui dit son amour à une terrasse de café, un homme s'approche ... dans ses mains ( premier plan ) du papier une paire de ciseaux ...
Nos amoureux ne lui prêtent aucune attention et roucoulent toujours . Echange de serments ... L'homme leur tend leur portrait en silhouette et s'éloigne.
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3677-etienne-de-silhouette-le-ministre-banni-de-l-histoire-de-france-de-thierry-maugenest
Mais ce n'est pas tout !
Tu nous parles de " découpures " , il y a aussi en matière de " découpage " l'Arte povera vénitien !
Ne te semble-t-il pas que nous puissions faire le rapprochement ?
Cet art appelé « art du découpage » ou « marqueterie de papier » consiste à utiliser des motifs découpés dans des gravures ou divers papiers anciens et à les animer sur des meubles et des objets. Les artisans se servaient aussi de cette technique pour imiter les meubles laqués du Japon et de Chine.
Comme toujours ( ), nous avons un sujet là-dessus :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3209-la-marqueterie-de-papier-xviiieme-ou-arte-povera?highlight=povera
Décidément on découpait beaucoup au XVIIIème siècle . C'était d'ailleurs le hobby de l'une des filles du prince de Ligne .
La différence ( énorme, j'en conviens ) , c'est que les motifs existent déjà, en couleurs, et qu'il n'y a plus qu'à les découper et mettre en scène sur toutes sortes d'objets ou meubles.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'art des découpures au XVIIIe siècle : figures en papier découpé et canivets
Je n'ai même pas l'autorisation de citer le nom de cette collection sans avoir, au préalable, demandé leur autorisation...
A quoi bon créer un site internet ?
Bref, c'est dire si je préfère éviter de poster quelques images ou l'intéressant texte de présentation des découpages d'un certain Jean Huber (1721-1786), illustre représentant de cet art, foncièrement genevois, est-il précisé.
A découvrir donc en cliquant......ICI
A quoi bon créer un site internet ?
Bref, c'est dire si je préfère éviter de poster quelques images ou l'intéressant texte de présentation des découpages d'un certain Jean Huber (1721-1786), illustre représentant de cet art, foncièrement genevois, est-il précisé.
A découvrir donc en cliquant......ICI
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'art des découpures au XVIIIe siècle : figures en papier découpé et canivets
La présentation de cet objet passé en vente aux enchères nous donne l'occasion de citer l'intéressant descriptif de la maison de vente...
Important tableau en découpures dit aussi canivet ou Scherenschnitt
Découpé au canif et pointe de graveur dans du papier blanc sur des plans successifs où se détachent un très riche paysage champêtre dans le goût de Laurent Agasse (1767-1849) (...)
Signé et daté Kugler fecit 1799 en bas à droite
présence du blason du canton de Genève en bas à gauche.
La composition est contenue dans un caisson de bois incurvé et amovible retenu à un verre et son cadre de bois doré par deux crochets de fer forgé sur les côtés.
Travail Suisse, Genève, 1799.
H. 50 cm, L. 64,5 cm, P. 18 cm.
Note au catalogue (extraits) :
(...)
La technique du découpage des pays européens s'avère être inspirée des reliures d'Egypte du VIIIe siècle. A la Renaissance, les première pratiques réalisées dans les couvents avaient pour vocation d’être vendues sur les marchés par les moines.
Les peintres réputés s’inspirent quant à eux de la légende de Pline "L’invention du dessin", afin de développer cette technique, largement diffusée dans les pays de culture germanique.
Devenu populaire vers 1770 notamment grâce à la gravure, cet art adopte dès lors le nom de « portrait à la silhouette » ou plus simplement « silhouette » emprunt au nom du contrôleur général des finances, Etienne de Silhouette (1709-1767), amateur de cet art et dont le Château était orné de paysages et portraits d’ombres (1759).
C’est au milieu du XVIIIe siècle que le portrait à silhouette connait son apogée, notamment avec la notoriété de Jean Huber l’Ancien (1721-1786), qui popularise la technique en y intégrant les grands sujets de genre de l’époque tels que la peinture de paysage, qu’il façonnait sous la forme de grands tableaux en découpures.
Les thématiques semblables au présent travail de Kugler telles que la chasse ou les promenade en famille y sont récurrentes.
Dès lors, la pratique genevoise développe un style lui étant propre, en se distinguant rapidement des motifs rustiques et colorés, typiques de la production suisse des pays d’Enhaut.
* Source et infos complémentaires : MDV Leclere - Vente du 26 novembre 2018
A suivre...
Important tableau en découpures dit aussi canivet ou Scherenschnitt
Découpé au canif et pointe de graveur dans du papier blanc sur des plans successifs où se détachent un très riche paysage champêtre dans le goût de Laurent Agasse (1767-1849) (...)
Signé et daté Kugler fecit 1799 en bas à droite
présence du blason du canton de Genève en bas à gauche.
La composition est contenue dans un caisson de bois incurvé et amovible retenu à un verre et son cadre de bois doré par deux crochets de fer forgé sur les côtés.
Travail Suisse, Genève, 1799.
H. 50 cm, L. 64,5 cm, P. 18 cm.
Note au catalogue (extraits) :
(...)
La technique du découpage des pays européens s'avère être inspirée des reliures d'Egypte du VIIIe siècle. A la Renaissance, les première pratiques réalisées dans les couvents avaient pour vocation d’être vendues sur les marchés par les moines.
Les peintres réputés s’inspirent quant à eux de la légende de Pline "L’invention du dessin", afin de développer cette technique, largement diffusée dans les pays de culture germanique.
Devenu populaire vers 1770 notamment grâce à la gravure, cet art adopte dès lors le nom de « portrait à la silhouette » ou plus simplement « silhouette » emprunt au nom du contrôleur général des finances, Etienne de Silhouette (1709-1767), amateur de cet art et dont le Château était orné de paysages et portraits d’ombres (1759).
C’est au milieu du XVIIIe siècle que le portrait à silhouette connait son apogée, notamment avec la notoriété de Jean Huber l’Ancien (1721-1786), qui popularise la technique en y intégrant les grands sujets de genre de l’époque tels que la peinture de paysage, qu’il façonnait sous la forme de grands tableaux en découpures.
Les thématiques semblables au présent travail de Kugler telles que la chasse ou les promenade en famille y sont récurrentes.
Dès lors, la pratique genevoise développe un style lui étant propre, en se distinguant rapidement des motifs rustiques et colorés, typiques de la production suisse des pays d’Enhaut.
* Source et infos complémentaires : MDV Leclere - Vente du 26 novembre 2018
A suivre...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'art des découpures au XVIIIe siècle : figures en papier découpé et canivets
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Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Jean Huber, dit Huber-Voltaire
Et voici quelques informations au sujet de ce Jean Huber (dit Hubert Volaire) évoqué dans cette note :
Jean Huber, dit Huber-Voltaire (13 janvier 1721 Pregny - 21 août 1786 Lausanne)
Peintre, dessinateur, découpeur de silhouettes, graveur et militaire actif à Genève. Connu pour son abondante iconographie humoristique de Voltaire
Autoportrait au pastel
Huber, Jean (dit Huber-Voltaire)
Musée de l'Athénée, Genève
Photo: SIK-ISEA, Zurich
Descendant de financiers genevois cosmopolites, Jean Huber est destiné par sa famille à la magistrature. Dans sa jeunesse, entre 1737 et 1741, il sert comme aide de camp de Guillaume VIII, vice-landgrave de Hesse-Cassel, puis sous les drapeaux de Charles-Emmanuel III, roi de Sardaigne, dans la guerre de Succession d’Autriche.
Il est capturé, puis relâché sur parole, après le siège de Cuneo au Piémont en 1745.
En 1747, il épouse Marie-Louise Alléon. Leurs deux fils, l’entomologiste François et le paysagiste animalier Jean-Daniel, naissent en 1750 et 1754. Entré au Conseil des Deux-Cents à Genève en 1752, il est élu auditeur des comptes de la Bourse française en 1756.
Dès 1755, Huber se fait connaître par de menus profils de Voltaire, son illustre voisin de Ferney, chantournés dans des cartes à jouer comme le Voltaire s’élançant dans les airs sur Pégase (vers 1768), et par des paysages, des scènes de genre et de mythologie antique taillés dans du parchemin ou du papier vélin préparé en blanc. Il appelle ces pièces de grand format «tableaux en découpures».
Les danses de Voltaire
Jean Huber, 1775
Photo : Swiss Arts Council Pro Helvetia
Autoportrait au portrait de Voltaire
Jean Huber, dit Huber-Voltaire
Photo : Arthive.com
En 1760, son ami Augustus Henry Fitzroy, troisième duc de Grafton, offre au British Museum une bataille en découpure (perdue) qui devait ressembler au motif de La grande bataille (vers 1760) conservée au Musée Jenisch à Vevey.
Une deuxième grande découpure (perdue également) est offerte à la Bibliothèque Ambrosienne à Milan. En 1762, par l’entremise de Grafton, futur premier ministre britannique, Huber remet un ensemble de tableaux en découpures au roi George III d’Angleterre.
Par ailleurs, un ami parisien, Friedrich Melchior Grimm, éditeur de la feuille secrète La correspondance littéraire, l’aide à placer d’autres portefeuilles chez ses lecteurs d’élite tels la reine de Suède et le roi du Danemark.
Cavalier et deux chevaux sur les berges du Léman
Jean Huber (dit Huber-Voltaire)
Vers 1785
Découpage sur papier vélin préparé en blanc
49,2 x 40,3 cm
Musée Jenisch, Vevey, Fondation William Cuendet et Atelier de Saint-Prex
Photo: SIK-ISEA, Zurich
Paysans avec chariot de foin
Jean Huber (dit Huber-Voltaire)
Découpage dans papier noir
35,5 x 48,5 cm
Photo: SIK-ISEA, Zurich
Le port d'Ouchy
Jean Huber (dit Huber-Voltaire)
vers 1785
Découpage sur papier vélin préparé en blanc sur esquisse au crayon de graphite
37 x 34,4
Photo: SIK-ISEA, Zurich
Mendiant barbu assis sous un arbre
Jean Huber (dit Huber-Voltaire)
Découpage sur parchemin
26,8 x 20,2 cm
Photo: SIK-ISEA, Zurich
Vers 1765, Huber se lance dans la peinture de scènes de chasse et de paysage.
Peu après, toujours grâce à Grimm, l’impératrice Catherine II de Russie lui commande un cycle de peintures représentant la vie privée de Voltaire à Ferney.
Neuf toiles de cette série, qu’il baptise «La Voltairiade», sont conservées au Musée de l’Ermitage :
Photos : Le Forum de Marie-Antoinette / Gouverneur Morris clichés personnels
Notre sujet : Catherine II achète la bibliothèque de Voltaire
Huber s’applique à ce projet en 1772–73 lorsque, pour la première fois, il séjourne à Paris, où il rencontre Denis Diderot et les peintres Maurice Quentin de La Tour, Joseph Vernet et Jean-Baptiste Greuze.
Le dîner des philosophes ; Voltaire, d'Alembert, Condorcet, l'Abbé Maury, Diderot, La Harpe
Estampe attribuée et d'après Jean Huber, dit Huber-Voltaire
Vers 1772-73
Photo : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Musicien, fauconnier et cavalier accompli, Huber consacre les dernières années de sa vie à l’étude artistique et scientifique des chevaux et des rapaces. En 1784, il publie à Genève un traité sur le vol des oiseaux de proie, orné de planches dessinées par lui-même.
Faucon, vu de derrière, tournant la tête vers la droite
Jean Hubert (dit Huber-Voltaire)
Eau-forte sur papier
Photo: SIK-ISEA, Zurich
Pour Goethe, qui le rencontra chez lui à Cologny en 1779, Huber était «du petit nombre des hommes complets que nous ayons rencontrés». Mais ses contemporains et la postérité l’ont reconnu principalement pour ses nombreux profils, dessins, estampes et peintures humoristiques représentant Voltaire.
Deux thèmes de «La Voltairiade», Le lever du patriarche et Voltaire et les paysans, furent chacun répétés au moins trois fois (et gravés aussi) ; un troisième motif, Voltaire menant un cabriolet (vers 1775), fut repris au moins une fois.
(...)
Voltaire à son lever à Ferney, dictant à son secrétaire Collini
Jean Huber, dit Huber-Voltaire
Huile sur toile, vers 1772
Photo : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Voltaire et les paysans de Ferney
Jean Huber
Musée des Arts de Nantes
Photo : RMN-Grand Palais / Gérard Blot
Voltaire dans un cabriolet
Jean Huber, dit Huber-Voltaire
Photo : Arthive.com
Voltaire racontant une fable
Jean Huber
Huile sur toile, XVIIIe siècle
Photo : Wikipedia
Dans son œuvre peint ne concernant pas Voltaire, Huber s’inspira, tant pour le contenu que pour la forme, des petits maîtres hollandais italianisants du siècle précédent, notamment Philips Wouwermans, qu’il dut découvrir dans la galerie de peintures de Cassel ou dans le cabinet de son ami le patricien genevois François Tronchin.
Autodidacte en matière de beaux-arts, Huber fut médiocre sur le plan de la technique picturale.
Ce fut comme découpeur qu’il mit à profit ses talents pour le dessin et l’invention. «L’on eût dit qu’il avait des yeux au bout des doigts», fit remarquer l’écrivain parisien Jean-François Marmontel.
«Les mains derrière le dos, il découpait un portrait plus ressemblant même qu’il ne l’aurait fait au crayon.»
Ses tableaux en découpures disparurent complètement jusqu’en 1985, ce qui explique pourquoi l’homme et son œuvre restèrent longtemps mal connus et sous-estimés.
D'un ensemble de découpages (recueil)
Par Jean Huber et suiveur de
Vente du contenu du château d'Hauteville
Source photos et infos complémentaires : Piguet
Du vivant de Huber, Grimm comparait ses grandes découpures à l’art de Jean-Baptiste Greuze et du sculpteur Edmé Bouchardon. Denis Diderot qualifia de «belle et très belle» une découpure représentant une fête champêtre que son ami Grimm lui avait envoyée en 1759. Cependant, le salonnier semble ne pas avoir réellement goûté ces productions.
Huber était persuadé qu’il fallait envisager ses grandes découpures comme un type de sculpture. Genre sollicitant particulièrement le spectateur, d’où son originalité, ce sont, comme le dit l’artiste lui-même, «des tableaux qui laissent penser et qui font faire à l’imagination du spectateur ce que le simple contour indique».
Avec François Tronchin et le pastelliste Jean-Etienne Liotard, Huber fut l’un des fondateurs de l’école genevoise. Il fut peut-être le premier à employer ce concept, dans une lettre datée de 1783.
Le tableau en découpure, dont il fut l’inventeur, devint vers 1790 un genre artistique foncièrement genevois entre les mains de jeunes imitateurs tels Georges Du Pan, Michel Lullin de Chateauvieux et Jacques-Laurent Agasse.
Maître principal de son fils Jean-Daniel, Huber fut un initiateur important de la peinture pastorale à Genève. Comme Liotard, il servit sûrement de modèle à la génération montante de l’école genevoise.
Vue de l' entrée de la Vallée de Chamonix
Jean Huber (dit Huber-Voltaire)
Huile, 36 x 51,8 cm
Musée de l'Athénée, Genève
Photo : SIK-ISEA, Zurich
Œuvres: Genève, Institut et Musée Voltaire; Musée d’art et d’histoire de Genève; Musée historique de Lausanne; Vevey, Musée Jenisch.
Sources: Moscou, Archives russes d'Etat des actes anciens, letrres de Huber à Grimm (Fonds 11, 30); Paris, Bibliothèque de l'Institut, lettres de Huber à Pierre-Michel Hennin (MS 1264); Paris, Bibliothèque nationale de France, lettres de Huber à Grimm (N.A.Fr. 6594); Genève, Bibliothèque publique et universitaire, Archives Baud-Bovy, dossiers sur Huber/Archives Tronchin, lettres de Huber (vol. 180, 190), lettres de Jean et Marie-Louise Huber à Henry Temple, deuxième vicomte Palmerston (Ms. var. 15/4 & 15/5); Vevey, Musée Jenisch, Fondation William Cuendet & Atelier de St-Prex, notes et textes inédits, croquis, dessins, découpures, gravures (non répertoriés).
Source du texte : Garry Apgar, 1998, actualisé 2016 / http://www.sikart.ch/kuenstlerinnen.aspx?id=4023351
Jean Huber, dit Huber-Voltaire (13 janvier 1721 Pregny - 21 août 1786 Lausanne)
Peintre, dessinateur, découpeur de silhouettes, graveur et militaire actif à Genève. Connu pour son abondante iconographie humoristique de Voltaire
Autoportrait au pastel
Huber, Jean (dit Huber-Voltaire)
Musée de l'Athénée, Genève
Photo: SIK-ISEA, Zurich
Descendant de financiers genevois cosmopolites, Jean Huber est destiné par sa famille à la magistrature. Dans sa jeunesse, entre 1737 et 1741, il sert comme aide de camp de Guillaume VIII, vice-landgrave de Hesse-Cassel, puis sous les drapeaux de Charles-Emmanuel III, roi de Sardaigne, dans la guerre de Succession d’Autriche.
Il est capturé, puis relâché sur parole, après le siège de Cuneo au Piémont en 1745.
En 1747, il épouse Marie-Louise Alléon. Leurs deux fils, l’entomologiste François et le paysagiste animalier Jean-Daniel, naissent en 1750 et 1754. Entré au Conseil des Deux-Cents à Genève en 1752, il est élu auditeur des comptes de la Bourse française en 1756.
Dès 1755, Huber se fait connaître par de menus profils de Voltaire, son illustre voisin de Ferney, chantournés dans des cartes à jouer comme le Voltaire s’élançant dans les airs sur Pégase (vers 1768), et par des paysages, des scènes de genre et de mythologie antique taillés dans du parchemin ou du papier vélin préparé en blanc. Il appelle ces pièces de grand format «tableaux en découpures».
Les danses de Voltaire
Jean Huber, 1775
Photo : Swiss Arts Council Pro Helvetia
Autoportrait au portrait de Voltaire
Jean Huber, dit Huber-Voltaire
Photo : Arthive.com
En 1760, son ami Augustus Henry Fitzroy, troisième duc de Grafton, offre au British Museum une bataille en découpure (perdue) qui devait ressembler au motif de La grande bataille (vers 1760) conservée au Musée Jenisch à Vevey.
Une deuxième grande découpure (perdue également) est offerte à la Bibliothèque Ambrosienne à Milan. En 1762, par l’entremise de Grafton, futur premier ministre britannique, Huber remet un ensemble de tableaux en découpures au roi George III d’Angleterre.
Par ailleurs, un ami parisien, Friedrich Melchior Grimm, éditeur de la feuille secrète La correspondance littéraire, l’aide à placer d’autres portefeuilles chez ses lecteurs d’élite tels la reine de Suède et le roi du Danemark.
Cavalier et deux chevaux sur les berges du Léman
Jean Huber (dit Huber-Voltaire)
Vers 1785
Découpage sur papier vélin préparé en blanc
49,2 x 40,3 cm
Musée Jenisch, Vevey, Fondation William Cuendet et Atelier de Saint-Prex
Photo: SIK-ISEA, Zurich
Paysans avec chariot de foin
Jean Huber (dit Huber-Voltaire)
Découpage dans papier noir
35,5 x 48,5 cm
Photo: SIK-ISEA, Zurich
Le port d'Ouchy
Jean Huber (dit Huber-Voltaire)
vers 1785
Découpage sur papier vélin préparé en blanc sur esquisse au crayon de graphite
37 x 34,4
Photo: SIK-ISEA, Zurich
Mendiant barbu assis sous un arbre
Jean Huber (dit Huber-Voltaire)
Découpage sur parchemin
26,8 x 20,2 cm
Photo: SIK-ISEA, Zurich
Vers 1765, Huber se lance dans la peinture de scènes de chasse et de paysage.
Peu après, toujours grâce à Grimm, l’impératrice Catherine II de Russie lui commande un cycle de peintures représentant la vie privée de Voltaire à Ferney.
Neuf toiles de cette série, qu’il baptise «La Voltairiade», sont conservées au Musée de l’Ermitage :
Gouverneur Morris a écrit:Présentée dans son intégralité à l'Hermitage Amsterdam dans le cadre de l'exposition consacrée à Catherine II en 2016, la série de Jean Huber (dont on a parlé dans le jeu de l’Hiver ) peignant des scènes de la vie du philosophe (...) :
Photos : Le Forum de Marie-Antoinette / Gouverneur Morris clichés personnels
Notre sujet : Catherine II achète la bibliothèque de Voltaire
Huber s’applique à ce projet en 1772–73 lorsque, pour la première fois, il séjourne à Paris, où il rencontre Denis Diderot et les peintres Maurice Quentin de La Tour, Joseph Vernet et Jean-Baptiste Greuze.
Le dîner des philosophes ; Voltaire, d'Alembert, Condorcet, l'Abbé Maury, Diderot, La Harpe
Estampe attribuée et d'après Jean Huber, dit Huber-Voltaire
Vers 1772-73
Photo : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Musicien, fauconnier et cavalier accompli, Huber consacre les dernières années de sa vie à l’étude artistique et scientifique des chevaux et des rapaces. En 1784, il publie à Genève un traité sur le vol des oiseaux de proie, orné de planches dessinées par lui-même.
Faucon, vu de derrière, tournant la tête vers la droite
Jean Hubert (dit Huber-Voltaire)
Eau-forte sur papier
Photo: SIK-ISEA, Zurich
Pour Goethe, qui le rencontra chez lui à Cologny en 1779, Huber était «du petit nombre des hommes complets que nous ayons rencontrés». Mais ses contemporains et la postérité l’ont reconnu principalement pour ses nombreux profils, dessins, estampes et peintures humoristiques représentant Voltaire.
Deux thèmes de «La Voltairiade», Le lever du patriarche et Voltaire et les paysans, furent chacun répétés au moins trois fois (et gravés aussi) ; un troisième motif, Voltaire menant un cabriolet (vers 1775), fut repris au moins une fois.
(...)
Voltaire à son lever à Ferney, dictant à son secrétaire Collini
Jean Huber, dit Huber-Voltaire
Huile sur toile, vers 1772
Photo : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Voltaire et les paysans de Ferney
Jean Huber
Musée des Arts de Nantes
Photo : RMN-Grand Palais / Gérard Blot
Voltaire dans un cabriolet
Jean Huber, dit Huber-Voltaire
Photo : Arthive.com
Voltaire racontant une fable
Jean Huber
Huile sur toile, XVIIIe siècle
Photo : Wikipedia
Dans son œuvre peint ne concernant pas Voltaire, Huber s’inspira, tant pour le contenu que pour la forme, des petits maîtres hollandais italianisants du siècle précédent, notamment Philips Wouwermans, qu’il dut découvrir dans la galerie de peintures de Cassel ou dans le cabinet de son ami le patricien genevois François Tronchin.
Autodidacte en matière de beaux-arts, Huber fut médiocre sur le plan de la technique picturale.
Ce fut comme découpeur qu’il mit à profit ses talents pour le dessin et l’invention. «L’on eût dit qu’il avait des yeux au bout des doigts», fit remarquer l’écrivain parisien Jean-François Marmontel.
«Les mains derrière le dos, il découpait un portrait plus ressemblant même qu’il ne l’aurait fait au crayon.»
Ses tableaux en découpures disparurent complètement jusqu’en 1985, ce qui explique pourquoi l’homme et son œuvre restèrent longtemps mal connus et sous-estimés.
D'un ensemble de découpages (recueil)
Par Jean Huber et suiveur de
Vente du contenu du château d'Hauteville
Source photos et infos complémentaires : Piguet
Du vivant de Huber, Grimm comparait ses grandes découpures à l’art de Jean-Baptiste Greuze et du sculpteur Edmé Bouchardon. Denis Diderot qualifia de «belle et très belle» une découpure représentant une fête champêtre que son ami Grimm lui avait envoyée en 1759. Cependant, le salonnier semble ne pas avoir réellement goûté ces productions.
Huber était persuadé qu’il fallait envisager ses grandes découpures comme un type de sculpture. Genre sollicitant particulièrement le spectateur, d’où son originalité, ce sont, comme le dit l’artiste lui-même, «des tableaux qui laissent penser et qui font faire à l’imagination du spectateur ce que le simple contour indique».
Avec François Tronchin et le pastelliste Jean-Etienne Liotard, Huber fut l’un des fondateurs de l’école genevoise. Il fut peut-être le premier à employer ce concept, dans une lettre datée de 1783.
Le tableau en découpure, dont il fut l’inventeur, devint vers 1790 un genre artistique foncièrement genevois entre les mains de jeunes imitateurs tels Georges Du Pan, Michel Lullin de Chateauvieux et Jacques-Laurent Agasse.
Maître principal de son fils Jean-Daniel, Huber fut un initiateur important de la peinture pastorale à Genève. Comme Liotard, il servit sûrement de modèle à la génération montante de l’école genevoise.
Vue de l' entrée de la Vallée de Chamonix
Jean Huber (dit Huber-Voltaire)
Huile, 36 x 51,8 cm
Musée de l'Athénée, Genève
Photo : SIK-ISEA, Zurich
Œuvres: Genève, Institut et Musée Voltaire; Musée d’art et d’histoire de Genève; Musée historique de Lausanne; Vevey, Musée Jenisch.
Sources: Moscou, Archives russes d'Etat des actes anciens, letrres de Huber à Grimm (Fonds 11, 30); Paris, Bibliothèque de l'Institut, lettres de Huber à Pierre-Michel Hennin (MS 1264); Paris, Bibliothèque nationale de France, lettres de Huber à Grimm (N.A.Fr. 6594); Genève, Bibliothèque publique et universitaire, Archives Baud-Bovy, dossiers sur Huber/Archives Tronchin, lettres de Huber (vol. 180, 190), lettres de Jean et Marie-Louise Huber à Henry Temple, deuxième vicomte Palmerston (Ms. var. 15/4 & 15/5); Vevey, Musée Jenisch, Fondation William Cuendet & Atelier de St-Prex, notes et textes inédits, croquis, dessins, découpures, gravures (non répertoriés).
Source du texte : Garry Apgar, 1998, actualisé 2016 / http://www.sikart.ch/kuenstlerinnen.aspx?id=4023351
La nuit, la neige- Messages : 18138
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MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
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Re: L'art des découpures au XVIIIe siècle : figures en papier découpé et canivets
MARIE ANTOINETTE a écrit:
pour moi, ces objets avaient comme nom DES CANIVETS -
Si j'en crois WIKI , chère Marie-Antoinette, le canivet est une image toujours spécifiquement pieuse, entourée en effet d'un cadre de dentelle de papier, ou parchemin, motifs découpés, ciselés, à l'aide d'un canif très aiguisé (d'où le nom de canivet, mot dérivant du canipulum médiéval, petit couteau utilisé par les enlumineurs et copistes pour tailler leur plume d'oie et parfois utilisé pour décorer certaines pages de motifs incisés dans le parchemin).
Il s'agit donc bien d'un art de découpure pour dessiner des fleurs, des feuilles à la manière des dentelles de tissu.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Canivet
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Mme de Sabran- Messages : 55514
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'art des découpures au XVIIIe siècle : figures en papier découpé et canivets
La nuit, la neige a écrit:
Important tableau en découpures dit aussi canivet ou Scherenschnitt
X
Note au catalogue (extraits) :
La technique du découpage des pays européens s'avère être inspirée des reliures d'Egypte du VIIIe siècle. A la Renaissance, les première pratiques réalisées dans les couvents avaient pour vocation d’être vendues sur les marchés par les moines.
Les peintres réputés s’inspirent quant à eux de la légende de Pline "L’invention du dessin", afin de développer cette technique, largement diffusée dans les pays de culture germanique.
Devenu populaire vers 1770 notamment grâce à la gravure, cet art adopte dès lors le nom de « portrait à la silhouette » ou plus simplement « silhouette » emprunt au nom du contrôleur général des finances, Etienne de Silhouette (1709-1767), amateur de cet art et dont le Château était orné de paysages et portraits d’ombres (1759).
C’est au milieu du XVIIIe siècle que le portrait à silhouette connait son apogée, notamment avec la notoriété de Jean Huber l’Ancien (1721-1786), qui popularise la technique en y intégrant les grands sujets de genre de l’époque tels que la peinture de paysage, qu’il façonnait sous la forme de grands tableaux en découpures.
Les thématiques semblables au présent travail de Kugler telles que la chasse ou les promenade en famille y sont récurrentes.
Dès lors, la pratique genevoise développe un style lui étant propre, en se distinguant rapidement des motifs rustiques et colorés, typiques de la production suisse des pays d’Enhaut.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'art des découpures au XVIIIe siècle : figures en papier découpé et canivets
La nuit, la neige a écrit: Et voici quelques informations au sujet de ce Jean Huber (dit Hubert Volaire) évoqué dans cette note :
Etudes de têtes d'après Voltaire, par Jean Huber .
Au bas de ces esquisses le peintre a écrit : Tot capitat, tot sensus . " Autant de têtes, autant d'expressions . "
Photo de la Gazette Drouot
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Mme de Sabran- Messages : 55514
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Re: L'art des découpures au XVIIIe siècle : figures en papier découpé et canivets
Je sors du XVIIIe siècle, mais c'est à nouveau un bel exemple de ce travail minutieux qui sera prochainement présenté en vente aux enchères...
Canivet figurant les scènes de la vie à Sainte Hélène
Travail en papier découpé à la pointe de graveur et sur soie
H. totale 63,5 ; L. totale 57 ; P. totale 23,5 cm
Epoque retour des cendres.
Présentation :
Sur le plan inférieur à gauche est représentée une scène de la vie courante à Longwood avec des personnages en habits champêtre. Au centre inférieur, on voit Napoléon lors de sa balade à cheval au-dessus de la fontaine de M Torbett à laquelle il aimait se désaltérer.
Au plan inférieur droit, la vallée des géraniums, le célèbre saule pleureur au-dessus du tombeau de l’Empereur. L’ensemble est mis en relief, surplombé d’arbres et d’un mausolée de type Panthéon avec au centre l’Empereur.
L’ensemble est présenté sous une cloche de verre et socle en bois noirci.
* Sources et infos complémentaires : Aguttes SVV- Vente L'Empire sous l'égide de Mars, le 21 décembre 2020
Canivet figurant les scènes de la vie à Sainte Hélène
Travail en papier découpé à la pointe de graveur et sur soie
H. totale 63,5 ; L. totale 57 ; P. totale 23,5 cm
Epoque retour des cendres.
Présentation :
Sur le plan inférieur à gauche est représentée une scène de la vie courante à Longwood avec des personnages en habits champêtre. Au centre inférieur, on voit Napoléon lors de sa balade à cheval au-dessus de la fontaine de M Torbett à laquelle il aimait se désaltérer.
Au plan inférieur droit, la vallée des géraniums, le célèbre saule pleureur au-dessus du tombeau de l’Empereur. L’ensemble est mis en relief, surplombé d’arbres et d’un mausolée de type Panthéon avec au centre l’Empereur.
L’ensemble est présenté sous une cloche de verre et socle en bois noirci.
* Sources et infos complémentaires : Aguttes SVV- Vente L'Empire sous l'égide de Mars, le 21 décembre 2020
La nuit, la neige- Messages : 18138
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Re: L'art des découpures au XVIIIe siècle : figures en papier découpé et canivets
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Re: L'art des découpures au XVIIIe siècle : figures en papier découpé et canivets
Superbe exemple en effet.
Lucius- Messages : 11656
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Age : 33
Re: L'art des découpures au XVIIIe siècle : figures en papier découpé et canivets
Deux belles réalisations, prochainement présentées en vente aux enchères...
A Set of Two George II Cut-Paper Pictures of Ships
Mid 18th century
The first (framed): 16 in. (40.6 cm.) by 163⁄4 in. (42.5 cm.)
The second (framed): 16 in. (40.6 cm.) by 20 in. (50.8 cm.)
Each scene constructed of finely detailed cut paper depicting British ships against rolling waves, the larger picture probably depicting the Royal George with the King aboard, likely in commemoration of her launch
Lot Essay
The smaller vessel in these cut-paper pictures is not readily identifiable, however, the larger ship is almost certainly the famous H.M.S. Royal George, shown here flying a Hanoverian flag indicating the presence of the King himself.
The 100-gun first rate Royal George was laid down in Woolwich Dockyard as the Royal Anne in January 1747, but renamed in January 1756, one month before she was launched on 18 February. Measured by her builder (J. Pownell) at 2,065 tons, she was 178 feet in length with a 52 foot beam, and mounted 28 guns on each of her three decks with a further 12 on her quarterdeck and 4 on her forecastle. With the Seven Years' War (1756-1763) in its opening stages, she was commissioned as soon as she was completed and saw action almost immediately. Acting as flagship to Admiral Sir Edward Hawke, she led the fleet into the dangerous shoals of Quiberon Bay on 20 November 1759, where Hawke's daring was rewarded in a crushing defeat of the French in one of the most decisive naval battles of the eighteenth century.
The fame of the great ship's victories was overshadowed by her sudden sinking in Portsmouth harbor on 29 August 1782. As she was anchored and taking on stores, a party of dockyard plumbers came aboard to fit a new water pump and requested that the ship be heeled over to allow a small hole to be bored in her side. Captain Waghorn agreed and various banks of the ship's cannon were moved to new positions to facilitate the repair. Suddenly and apparently without warning, water began pouring into the lower deck and, within minutes, the Royal George sank. The loss of life was catastrophic, with Rear-Admiral Kempenfelt, known as the ‘brains of the navy', along with many of her crew and countless visitors, including women and children, meeting their demise. Some estimates put the loss as high as 900 persons, although the actual toll could never be verified.
Although numerous monuments to the disastrous end of the Royal George have shaped its place in memory, the present cut-paper picture predates the sinking by several decades, capturing the new ship in its full glory. Given the mid-18th century fabrication, it is quite conceivable that the picture commemorates her 1756 launch, with the Hanoverian flag referring to George II in his latter years.
* Source et infos complémentaires : Christie's NY - Sale Online from 5 to 18 June
A Set of Two George II Cut-Paper Pictures of Ships
Mid 18th century
The first (framed): 16 in. (40.6 cm.) by 163⁄4 in. (42.5 cm.)
The second (framed): 16 in. (40.6 cm.) by 20 in. (50.8 cm.)
Each scene constructed of finely detailed cut paper depicting British ships against rolling waves, the larger picture probably depicting the Royal George with the King aboard, likely in commemoration of her launch
Lot Essay
The smaller vessel in these cut-paper pictures is not readily identifiable, however, the larger ship is almost certainly the famous H.M.S. Royal George, shown here flying a Hanoverian flag indicating the presence of the King himself.
The 100-gun first rate Royal George was laid down in Woolwich Dockyard as the Royal Anne in January 1747, but renamed in January 1756, one month before she was launched on 18 February. Measured by her builder (J. Pownell) at 2,065 tons, she was 178 feet in length with a 52 foot beam, and mounted 28 guns on each of her three decks with a further 12 on her quarterdeck and 4 on her forecastle. With the Seven Years' War (1756-1763) in its opening stages, she was commissioned as soon as she was completed and saw action almost immediately. Acting as flagship to Admiral Sir Edward Hawke, she led the fleet into the dangerous shoals of Quiberon Bay on 20 November 1759, where Hawke's daring was rewarded in a crushing defeat of the French in one of the most decisive naval battles of the eighteenth century.
The fame of the great ship's victories was overshadowed by her sudden sinking in Portsmouth harbor on 29 August 1782. As she was anchored and taking on stores, a party of dockyard plumbers came aboard to fit a new water pump and requested that the ship be heeled over to allow a small hole to be bored in her side. Captain Waghorn agreed and various banks of the ship's cannon were moved to new positions to facilitate the repair. Suddenly and apparently without warning, water began pouring into the lower deck and, within minutes, the Royal George sank. The loss of life was catastrophic, with Rear-Admiral Kempenfelt, known as the ‘brains of the navy', along with many of her crew and countless visitors, including women and children, meeting their demise. Some estimates put the loss as high as 900 persons, although the actual toll could never be verified.
Although numerous monuments to the disastrous end of the Royal George have shaped its place in memory, the present cut-paper picture predates the sinking by several decades, capturing the new ship in its full glory. Given the mid-18th century fabrication, it is quite conceivable that the picture commemorates her 1756 launch, with the Hanoverian flag referring to George II in his latter years.
* Source et infos complémentaires : Christie's NY - Sale Online from 5 to 18 June
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'art des découpures au XVIIIe siècle : figures en papier découpé et canivets
C'est merveilleux vraiment ! Quelle virtuosité ! J'aime beaucoup. Il me semble avoir lu ( il y a des lustres ) que l'une des filles du prince de Ligne s'amusait ainsi à faire des découpages et collages . C'est un très vague souvenir ... est-ce que cela te parle ?
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Mme de Sabran- Messages : 55514
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