Prix, salaires et coût de la vie au XVIIIe siècle : convertisseur de monnaies d'Ancien Régime

En ce qui concerne Marie-Antoinette, l'avocat s'adressa à la famille royale lors de la restauration. Louis XVIII paya la note !

Marie-Jeanne a écrit:De plus les vêtements étaient fragiles par leur confection.

Sans compter que les robes et manteaux balayaient le sol .

Marie-Jeanne a écrit:En ce qui concerne Marie-Antoinette, l'avocat s'adressa à la famille royale lors de la restauration. Louis XVIII paya la note !

Quelle ténacité !
Quant à Louis XVIII, avec tout ce qu'il avait sur la conscience envers sa belle-soeur, c'était bien le moins qu'il pouvait faire .

Qui donc étaient ces héritiers Bertin, chère Marie-Jeanne ?
Vous seriez-vous mariée ? Avez vous eu des enfants ?
... ou bien des neveux et nièces, peut-être .

Mme de Sabran a écrit:
Qui donc étaient ces héritiers Bertin, chère Marie-Jeanne ?
Vous seriez-vous mariée ?    Avez vous eu des enfants ?
...  ou bien des neveux et nièces, peut-être .

Au cas où, merci de poursuivre cette conversation ici   :

Mademoiselle Marie-Jeanne, dite Rose, Bertin

Marie-Jeanne a écrit:
- Yolande de Polignac pour 10 722 livres soit 110 000€
La palme revenant à Diane de Polignac qui ne faillit pas à sa réputation avec une dette de 75 745 livres soit 786 682€ !

Je rebondis sur ces chiffres pour les mettre en perspective avec un extrait du livre La Noblesse au XVIIIe siècle, de Guy Chaussinand-Nogaret.

L'auteur consacre tout un chapitre à l'étude des conditions financières de la noblesse de cette fin du XVIIIe siècle. Chapitre intitulé "Ploutocrates et indigents", dans lequel il souligne les écarts énormes entre la petite noblesse et la riche aristocratie de cour.

Je ne convertirai pas tous les chiffres, mais rappelez-vous, pour faire simple, que vous pouvez multiplier par un peu plus de dix pour approcher d'une équivalence en euros.  

Et notamment donc, pour ce qui concerne (voir les noms soulignés ci-après) :





Tout va bien pour les Polignac !  


La suite concerne quelques exemples des dépenses d'autres contemporains qui nous sont bien connus :







(...)

60 000 livres de dette à son cordonnier (fabricant de chaussures) pour Madame de Guéméné !!! C'est hallucinant sachant que les souliers étaient bon marché en comparaison de la plupart des pièces de garde-robe, environ 10 à 12 livres la paire.

C'était chose banal à l'époque de ne pas régler les fournisseurs qui s'endettaient eux mêmes pour pouvoir poursuivre leurs commerces, les faillites étaient nombreuses. Rares étaient ceux qui osaient réclamer leur du, sauf sur sans un ton de supplication subalterne.
Ce fonctionnement est vraiment très difficile à comprendre aujourd'hui.  
 
Quant aux faveurs inconsidérées accordées aux Polignac, je pense que c'est la plus grande erreur de Marie-Antoinette, la seule vraiment condamnable à mon avis.

Dans le genre gratifications royales secrètes de Louis XV et de Louis XVI le petit livre rouge n'est pas mal non plus.

Marie-Jeanne a écrit:
 
Quant aux faveurs inconsidérées accordées aux Polignac, je pense que c'est la plus grande erreur de Marie-Antoinette, la seule vraiment condamnable à mon avis.

Ils ont su y faire, c'est certain ...
Mais il faut se replacer dans le contexte de l'époque. La faveur était un état d'exception, clef de tous les possibles. Sous tous les règnes il y avait eu des favoris, heureux et gourmands bénéficiaires de prébendes pharaoniques.
A la veille de la Révolution, ce sont les Polignac.

Ici j'ai posté quelques ressentis de contemporains :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1664-les-polignac-et-la-publication-du-livre-rouge?highlight=POLIGNAC

Marie-Jeanne a écrit:C’était chose banal à l'époque de ne pas régler les fournisseurs qui s'endettaient eux mêmes pour pourvoir poursuivre leurs commerces, les faillites étaient nombreuses. Rares étaient ceux qui osaient réclamer leur du, sauf sur sans un ton de supplication subalterne.
Ce fonctionnement est vraiment très difficile à comprendre aujourd'hui.  

Oui, très difficile, les fournisseurs de la couronne étaient payés à trois ou cinq ans, et après réduction de leurs factures le plus souvent, ce qui explique leurs fréquentes faillites.

Ledoux crut ainsi bon d’envoyer sa facture d’impayés au gouvernement révolutionnaire après l’exécution de la comtesse du Barry. Il fut bien sûr immédiatement arrêté et n’échappa à la guillotine que sur intervention de David.

Incroyable sujet ! On s'affole sur les primes versées, mais il en est de même aujourd'hui avec les patrons de certaines entreprises.
Il va de soit que sur ces sommes un train de vie considérable était demandé, et que le beneficiaire faisait vivre moultes petites entreprises, (pas toujours payées de surcroit)
En tous cas c'est génial.

Mr de Talaru a écrit:
Il va de soit que sur ces sommes un train de vie considérable était demandé, et que le beneficiaire faisait vivre moultes petites entreprises, (pas toujours payées de surcroit)

Oui, c'est aussi ce qui est précisé dans ce passage du livre déjà cité :

De même, en ce qui concerne Mme de Polignac : elle tenait auberge royale ( comme dit Vaudreuil ) avec obligation de recevoir la Cour trois fois par semaine ... ce dont elle avait horreur.
Le revers de la médaille de cette fameuse faveur ( qu'elle n'avait point briguée ) , c'était l'aliénation totale de sa liberté.



( le duc de Lévis Souvenirs et portraits )

Si Madame de Polignac n'était pas fondamentalement intéressée pour elle même, ce n'était pas le cas de ses entours et de sa famille.
L'erreur de Marie-Antoinette est d'avoir privilégié un petit nombre de personnes aux dépends de courtisans assoiffés de faveurs et d'argent. En envoyant balader tous les codes du système curial français elle a manqué de sens politique.
De ce point de vue elle aurait du écouter sa mère.

Marie-Jeanne a écrit:Si Madame de Polignac n'était pas fondamentalement intéressée pour elle même, ce n'était pas le cas de ses entours et de sa famille.

A qui le dites-vous, ma pauvre amie !

Marie-Jeanne a écrit:
L'erreur de Marie-Antoinette est d'avoir privilégié un petit nombre de personnes aux dépends de courtisans assoiffés de faveurs et d'argent. En envoyant balader tous les codes du système curial français elle a manqué de sens politique.

Son erreur fatale a été d'aspirer à vivre comme une particulière au lieu de tenir son rang, en envoyant bouler toutes les conventions.

Mais tenir son rang était si ennuyeux...

Permettez, mesdames, que je verse une larme un autre jour...

Je ne savais pas trop où insérer ce document ? Va pour ce sujet-ci, bien fourre-tout !

Présenté prochainement en vente aux enchères :

- L'avant-dernier ordre de payer les Gardes-Suisses chargés de garder la famille royale, avant leur massacre le 10 août lors de l'attaque des Tuileries.
P.S. “Louis”, Paris 31 mars 1792; contresignée par LAPORTE; 1 page in-4 (un peu tachée); sous cadre.



Ordre au Trésorier général de sa Liste Civile, Tourteau de Septeuil, de payer comptant la somme de 283.778 livres 15 sols “pour être employée au payement de la solde, entretennement, apointements et autres dépenses du Régiment des Gardes Suisses pendant le Quartier d'avril 1792”...

** Source et infos complémentaires : Thierry de Maigret MDV - Vente Collection Amaury Taittinger, Souvenirs historiques, le 24 juin 2019


Notre convertisseur nous dit...



Soit environ le même montant que les dépenses de garde-robe de la reine pour l'année 1785, ou encore la commande de deux services en porcelaine "à décor de perles et de barbeaux" de Marie-Antoinette...Voir nos messages précédents.

En 1785 la famille royale a séjourné à St Cloud et a dépensé 128863 livres environ ce qui fait en monnaie actuelle 1 385 447 , 17 euros environ ( un trésor de pirate)  , le poste de dépense le plus important les bougies 50 812 livres , ce qui fait 546 296 euros .

Savez-vous quel était le salaire d'un maçon et d'un ouvrier au XVIIIe siècle et bien découvrez-le avec cet acte de Me François Gabriel GARDE notaire de Rochepaule qui mentionne les travaux pour la rénovation de la muraille du domaine de CHAZOT DE LUBAC commandée par Jean GIRARD.


Il avait employé Thomas PETIT, Maître maçon, 22 journées à raison de 10 sols par jour , autant dire qu'on est bien loin du salaire actuel...


Point positif on apprend que la nourriture était non comprise dans le salaire et que les ouvriers étaient payés en plus par ledit Jean GIRARD à 6 sols par jour. 


Ils recevaient leur maigre salaire quand ils atteignaient 22 livres 2 sols.


Le droit du travail au XVIIIe siècle , tout un programme ...


#ActeNotarié #Rochepaule #Travail #Artisans #Maçons #Ardèche #AncienRégime #Généalogie
#Genealogy

Toujours intéressant de s'intéresser à la "Petite histoire".

Notre fils de 31 ans est artisan-maçon. Il a un apprenti et un salarié "à tout faire". Il a auparavant travaillé avec notre second fils (26 ans) durant un an (qui a appris sur le tas). Il a crée son entreprise il y a environ six ans. Il a du travail; ça ne manque pas.

Il se paie 1500 € nets. Plus les éventuels bénéfices. Plus revente de matériaux qu'il peut récupérer sur des chantiers (fonte, ferraille...). Il pourrait gagner plus, mais il ne veut pas grossir. Trop de tracas, dit-il.

PS. Ce n'est pas par orgueil, mais il travaille très bien. Et il sait tout faire dans le bâtiment en dehors de la maçonnerie (il a fait les plans de sa grande maison, sans formation - validé par architecte). Il l'a bâtie lui-même, avec l'aide du week-end de cousins et copains.

L'intérêt de se lancer dans le travail manuel est que l'on peut, avec compétence et courage, se mettre à son compte et devenir gros entrepreneur. Beaucoup de jeunes ne voient pas les choses comme cela. Chômage alors que l'on demande de la main d'oeuvre dans le secteur du bâtiment.

Eh bien, bravo !   C'est beau, cher Pilayrou, ces jeunes courageux et compétents .   La maçonnerie est un très noble métier !   Vos fils bâtissent aussi leur vie, leur avenir.

Merci pour cette information, Mr ventier.  

J'ai déplacé vos messages dans ce sujet existant, car nous évoquons notamment ces petits salaires en début de sujet...



Et pour une idée d'équivalence avec nos euros donc (même si l'exercice de conversion est réputé quasi impossible par les historiens), pour votre apprenti maçon, admettons en 1750 :



* Source calculateur : ICI

C'est à dire une misère, en effet !!

CONVERTISSEUR DE MONNAIE D'ANCIEN RÉGIME
https://convertisseur-monnaie-ancienne.fr/?Y=1700&E=0&L=1&S=0&D=0


par
Thomas Fressin
Officier de la gendarmerie, détaché à la CNIL
Maître de conférences associé en informatique
Docteur en histoire moderne

Auteur à la fois (donc tout à fait moderne ...)

-d'un blog:  Maison Militaire, Armée, Gendarmerie, Police, Etiquetttes et Protocoles. Impeccable.

et

- de logiciels pour historiens, data et compagnie

Gardez un oeil sur cet individu!

Merci, c'était attendu par tous les généalogistes (entre autres) !

Je m'intéresse actuellement à certaines dépenses sourcées aux AN. J'ai des doutes sur la fiabilité du convertisseur. Par exemple :

Simon appointé au Temple 9000 livres par an soit 147 414.83€
Tison 6000 livres soit 98 276.56€
15 jours de Blanchissage pour Marie-Antoinette, sa fille et Mme Élisabeth 439 livres soit 7190.57€
4 matelas livrés au Temple pour 419 livres soit 6862,98€

Et j'en passe...Qu'en pensez-vous ?