Dans l'Ain, le château de Fléchères

Le mot de notre amie Plume    sur Jean de Séve à qui nous devons la construction du château.
  Il fut un fidèle d’Henri IV que nous rencontrons partout dans le château.  

Jean Sève est issu d’une très ancienne famille de drapiers lyonnais. Calviniste, il souffre comme beaucoup de la Saint-Barthélemy et doit s’exiler deux fois à Genève. De retour en France, il lance sa carrière dans les hautes sphères en tant que conseiller du roi Henri III.
Seigneur de Fromente, il devient en 1585 receveur général des finances à Lyon.

Âme charitable, Jean se soucie beaucoup du sort des pauvres et des malades. Il s’investit pour l’Hôpital de la Charité de la ville, dont il pose la première pierre : il le finance et le fait entretenir.

Esprit habile et clairvoyant, Jean se range en 1594 aux côtés d’Henri IV durant la Ligue. Il est l’un des chefs de l’émeute qui permet au monarque de ramener Lyon sous son autorité.
C’est lui qui organise la « Grande Entrée » du roi à Lyon le 4 septembre 1595.

Il est dignement récompensé de sa fidélité : en 1601, à 40 ans, Jean Sève devient l’un des 4 échevins de la ville de Lyon, sous l’autorité du prévôt des marchands. Il ne lui manque plus qu’un titre de noblesse… et un château. Le premier lui tombe tout cuit dans la bouche. Henri IV vient de réformer la législation : les échevins et le prévôt de Lyon accèdent automatiquement à la noblesse « de cloche » un an après leur nomination à cette charge. En 1602, Jean est donc anobli (il deviendra prévôt des marchands en 1612). La possession d’un château devient indispensable pour asseoir cette dignité nouvelle. Sa fonction d’échevin accroissant rapidement sa fortune, il possède à présent les moyens de ses ambitions.
http://plume-dhistoire.fr/flecheres-merveilles-et-mysteres-dun-chateau-des-dombes/

Ceci n'est qu'une mise en bouche, les amis, la visite ne fait que commencer .  
Qui m'aime me suive !  

La famille de Sève est intéressante, et donnera quelques personnages important sous Louis XIV. Dans les années 1630-50 ils sont paroissiens de Saint-Sulpice où il reste un de leur monument funéraire.

On devine quelques beaux portraits ...

Nous voici au bas de l'escalier d'honneur .     Et je remarque, émerveillée, que lui-même est entièrement décoré !!!  Pietro Ricchi s'en est vraiment donné à coeur joie .    Ces fresques, qui n'ont pas encore été restaurées, ont quelque chose de fantomatique ...  
Par endroits, on les devine à peine .        



http://www.chateaudeflecheres.com/escalier-cuisine

Pourquoi un artiste italien ? Une explication peut être avancée. Les Sève se prétendent héritiers d’un noble piémontais, le marquis de La Seva, dont ils reprennent les armes, sculptées sur les cheminées du château. Pour ancrer cette filiation et la rendre plus tangible, Mathieu de Sève, cousin et héritier de Jean,  choisit sciemment un artiste italien. Et pas n’importe lequel. Pietro Ricchi est né à Lucques, en Toscane, en 1606. Formé sur les grands chantiers de Florence, puis à Bologne et à Rome, il décide en 1629 de tenter sa chance à Lyon, devenu un foyer artistique particulièrement dynamique, peuplé de riches banquiers et marchands. Le succès est immédiat.



L'escalier,  "vide à la moderne", c'est à dire ouvert par des arcades sur un vide central, vers 1618,   conduisait à la salle du Conseil de paroisse au1er étage et au temple qui occupait pas moins de de 250 m2 au 2eme étage . Les protestants des environs s'y rendaient chaque semaine. Cela explique son ampleur et celle des paliers car, par ailleurs, l'escalier ne desservait que deux chambres.



Vous imaginez le travail de restauration à venir !  

Mais que se passe-t-il ?
  Quel est ce remue-ménage dans l'escalier ?



... à suivre .

Dans la chambre de la Parade,  nous voici parmi soldats et notables.
C'est, en 1595 la "Grande Entrée" du roi dans sa bonne ville de Lyon ... bonne ? hum ! façon de parler ! cinq ans de dissidence contre le " parpaillot " .  
En 1594, Jean Sève avait été un des chefs de l'émeute qui ramena Lyon sous l'autorité d'Henri IV.

Pour évoquer ce moment capital dans l'ascension de la famille Sève, Pietro Ricchi présente tout autour de la pièce les soldats qui figurent sur la gravure de l'événement : tambour, porte-drapeau, hallebardier, mousquetaire, etc.
Ils sont vêtus à la mode du temps d'Henri IV car Pietro Ricchi s'est inspiré de gravures d'après Goltzius (1589).









A l'époque de Louis XIII et des tensions avec les protestants, on comprend l'intérêt pour Mathieu de Sève de célébrer un événement où sa famille s'était illustrée en faveur du premier roi Bourbon.



...    un portrait à la fenêtre ?  

Remarquable.

Ce n'est pas sans faire penser à une porte peinte de la galerie du château d'Oiron.

N'est-ce pas !
Merci, mon très cher petit Lulu .

Nous retrouvons Henri IV dans la chambre des travaux d'Hercule.  
Il faut savoir que les Albrets, ancêtres maternels d'Henri, prétendaient descendre du héros grec. Dès lors, quoi de plus naturel,  lui-même sera souvent célébré comme "l'Hercule françois".









Pour l'entrée royale à Lyon en 1595, Jean Sève avait fait réaliser des arcs de triomphe et des statues à la gloire des deux héros ( ce qui, curieusement, nous rappelle les mises en scènes républicaines de David ).
La chambre peinte par Pietro Ricchi évoque ces décors de fête et son Hercule a, bien évidemment, la physionomie d'Henri IV.   Ce n'est pas tous les jours que nous voyons, comme ici,  Hercule avec de belles bacchantes !  
Hercule est l'image du héros qui accepte les épreuves de la destinée pour parvenir au salut éternel. Ses exploits prennent donc au XVIe siècle un sens symbolique.






Par exemple, le combat contre l'Hydre de Lerne représente, selon l'occasion, le Christ descendant aux Enfers pour libérer les âmes, la lutte du chrétien contre les péchés, des protestants contre la Ligue catholique ou d'Henri IV contre les guerres civiles...  etc ...   nous écartant quelque peu de la Mythologie grecque.

Tant de jolies fresques...
Merci pour cette visite illustrée.

Ce que je voudrais, c'est donner à tout le monde l'envie de faire le détour par Fléchères !    
Il faut soutenir ses restaurations !!! Pour ma part, je tâcherai d'y retourner tous les ans .

 Nous avons vu l'antichambre des Chasses, la chambre des Travaux d'Hercule et la chambre de la Parade,  je vais vous emmener aussi dans la chambres des Vertus et la salle des Perspectives.    Ce sont les cinq salles déjà restaurées, mais deux fois plus sont encore fermées au public parce que " dans leur jus ",   entièrement décorées de fresques, elles aussi, comme l'escalier d'honneur et les couloirs .  

Voyez plutôt :

Par ce couloir, nous pénétrons dans la salle des perspectives.  


pointdevue.fr








Parce que les mots peuvent tout...: Echappée belle .Le château de ...
koukou42.blogspot.com







Les architectures peintes en perspective, fréquentes en Italie au début du XVIIème siècle, étaient encore rares en France.







Dans cette salle de Fléchères,  Pietro Ricchi ne reprend pas des modèles italiens mais s'inspire de gravures hollandaises de Vredeman de Vries.








Ces fresques commémorent l'entrée solennelle du roi Henri II à Lyon en 1548. C'est le grand oncle de Mathieu de Sève, le poète Maurice Scève, qui en avait été l'organisateur avec le célèbre architecte italien Serlio.


geudensherman.wordpress.com

Les perspectives peintes sur le parcours royal y avaient été particulièrement admirées. Les grandes familles en profitaient pour rivaliser de fastes et de prouesses artistiques. Ces cérémonies servent également aux élites urbaines pour montrer aux illustres personnages la richesse et la culture de la ville.

À l'orée de la Renaissance, les festivités accueillant un grand personnage (nouvel archevêque, gouverneur, noble de haut rang ou personnalité royale) sont encore de simples déambulations dans la ville, en ordre défini, les maisons étant ornées de tapisseries pendues aux fenêtres. Sous l'influence de l'Italie et de l'humanisme, une véritable scénographie se fait jour, se développe et intègre toujours davantage de références savantes, principalement à la culture antique.


« L'entrée royale de 1548 pour Henri II et Catherine de Médicis marque l'apothéose du genre et une date majeure de l'humanisme à Lyon ». Durant plus d'une semaine, les festivités sont décrites par de nombreux témoins, ambassadeurs italiens, journaux de bourgeois et surtout publication officielle dirigée par Maurice Scève. Celui-ci est l'organisateur des cérémonies avec Guillaume du Choul et Barthélémy Aneau. Les spectacles les plus marquants sont une naumachie, un combat de gladiateurs et une représentation théâtrale d'une comédie italienne La Calandria organisée par les Florentins dans l'abbaye d'Ainay, la première comédie moderne jouée en France. Les organisateurs profitent de l'occasion pour multiplier les références à l'histoire antique de la ville, mettant en scène sa fondation mythique par le héros celte légendaire Lugdusd .

https://fr.wikipedia.org/wiki/Entr%C3%A9es_solennelles_%C3%A0_Lyon
http://www.chateaudeflecheres.com/les-fresques

Nous voici à présent dans la chambre des Vertus .  


tripendy.com


Quatre jeunes filles symbolisent les vertus cardinales que sont Justice, Force, Tempérance et Prudence.













Les colonnes torses évoquent celles du Temple de Jérusalem, selon la légende médiévale.  
Dans la fête ordonnancée par Maurice Scéve en l'honneur de l'entrée à Lyon d'Henri II , un arc de triomphe dédié aux vertus cardinales était pareillement orné de colonnes torses.

...   un mot sur ce membre célèbre de la famille ?!

Maurice Scève, oncle de Mathieu de Séve, est un poète majeur du XVIème siècle à Lyon : aux côtés de Louise Labé et Pernette du Guillet, il représente bien la poésie amoureuse qui voit le jour à la Renaissance à Lyon, qui est, rappelons-le un des foyers majeurs de la production littéraire française en raison de la qualité de son imprimerie qui s'y développe.

La poésie de Scève est une poésie profondément amoureuse : son unique recueil de poèmes, Délie-Objet de plus Haute Vertu, est consacré à une femme, Délie, qui ne serait autre que Pernette du Guillet. Quatre cents quarante neuf poèmes lui sont dédiés, qui expriment tantôt les joies, les espérances puis les regrets, l'amertume et les douleurs du poète...
https://www.lettres-et-arts.net/histoire-litteraire-moyen-age-16eme/poesie-amoureuse-maurice-sceve-delie+24


Ainsi chante-t-il la beauté de nos seins, mesdames .  


Pour ma part, je connaissais Louise Labé, mais non Pernette du Guillet, pour le poète, personnification même des quatre vertus cardinales.
Voici cette Muse :


pierresel.typepad.fr

Poursuivons ...  













Et voici à nouveau un portrait à la fenêtre .    




Le balcon et sa balustre épousent l'angle de la pièce, voyez :




Au XVIIIe siècle, quelques pièces sont remaniées pour apporter confort et intimité.











Le château reste dans la famille jusqu’au milieu du XXème siècle. Si Marguerite de Sève, comtesse de Fléchères dont on peut encore admirer la chambre à coucher, est la dernière descendante directe des Sève, la propriété demeure, grâce aux femmes et à leurs alliances, liée aux Sève.




Les boiseries de style rocaille du salon bleu (vers 1750) sont l'œuvre du menuisier lyonnais Philibert Lonbois.



Le lampas de soie, qui couvre les murs, a été offert en 2000 par la société Bucol de Lyon. Comme celui d'origine, il est "à fond jaune d'or".

Le château traverse sans trop de dommages la Révolution et au XIXème siècle, un parc paysager voit le jour.
Il nous réserve un petit clin d'oeil versaillais !     Je n'en dis pas plus pour l'instant .



En 1968, donc, Philippe de Broca avait tourné à Fléchères son Diable par la Queue avec une éblouissante distribution : Madeleine Renaud, Yves Montand, Maria Schell, Marthe Keller, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Pieplu, etc.
Un truand étant venu se cacher dans le château après un hold-up, la marquise et sa petite famille cherchent à le trucider pour récupérer son magot . Mais c'est un dur à cuire . Il sera beaucoup plus facile ( et dans les cordes de ces dames    ) de le séduire pour arriver à leurs fins ...

Eh bien, les amis, comme souvent la fiction rattrape, que dis-je, dépasse la réalité !  ...   quatre ans après le tournage, un truand notoire, un vrai celui-là;  Joanny Chavel, le "cerveau" du fameux "Gang des Lyonnais", est pendant quelques mois propriétaire du château.     Il avait opéré avec ses complices une trentaine de vols à main armée et dérobé des sommes d'argent colossales à partir d'opérations préparées avec minutie, dont le plus marquant reste le casse du siècle de l'Hôtel des postes de Strasbourg en 1971.
  Il eut l'étourdie de vivre très largement au-dessus de ses moyens déclarés,  de mener grand train.  Erreur plus flagrante encore : Chavel achète au comptant le château de Fléchères et y donne, en 1973, des soirées  sulfureuses restées dans les annales lyonnaises, avant de disparaître mystérieusement.

Comme on a longtemps cru qu'il avait caché dans le château sa part du hold-up de la poste de Strasbourg (11 millions de francs en 1971 , tout de même !!!) ,  dans les années 80, quelques murs et planchers furent défoncés à la recherche de ce mythique trésor...   un promoteur peu scrupuleux avait fait main basse sur le domaine. Il prévoyait tout bonnement de raser purement et simplement le château pour construire des pavillons !  

Heureusement, un classement aux monuments historiques stoppe le projet de destruction. Mais le promoteur restait propriétaire ! Durant 20 ans, Félchères est laissé à l’abandon et envahi par la nature. On y pénètre comme dans un moulin. Il est pillé avec une déconcertante facilité. La jolie cheminée du salon de l’appartement XVIIIème et son parquet en marqueterie, composé de six essences de bois différentes, disparaissent… On vole allègrement chaises, meubles et lambris ...

Le massacre est stoppé en 1998, lorsque des membres de l’association Cadet Rousselle, Pierre Albert Almendros et Marc Simonet, déjà propriétaires du château de Cormatin en Bourgogne avec Anne-Marie Joly, acquièrent celui de Fléchères. Ouf ! Il était temps ! Ces deux passionnés sauvent de la ruine le château en entamant aussitôt d’importantes campagnes de restauration.

Le parquet est retrouvé et récupéré en Belgique .



Les magnifiques boiseries bleues de style Louis XV, démontées et cachées par un voisin bien intentionné, sont remontées intactes dans le salon.



http://www.chateaudeflecheres.com/flecheres-et-le-cinema
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gang_des_Lyonnais
http://plume-dhistoire.fr/flecheres-merveilles-et-mysteres-dun-chateau-des-dombes/

Quel ravissant portrait !!

Portrait of Marguerite de Sève, Wife of Barthélemy-Jean-Claude Pupil
Nicolas de Largillière
Oil on canvas, 1729
Image : Putnam Foundation, Timken Museum of Art

Description :
Nicolas de Largillière, who enjoyed a long and successful career as a portraitist, was sought out early in the eighteenth century by important new clients from the provinces of France.
One of them was Barthélemy-Jean-Claude Pupil, who received two judicial appointments in Lyon after his marriage in 1722 to Marguerite de Sève, the subject of the portrait. His wife wears a costume with an embossed and jeweled bodice that looks made of metal but may be silk mounted on molded buckram, a stiff material.
The music she touches with her left hand and the words underneath it are for a drinking song of the kind that sophisticated women sang at an evening gathering at home.

Merci, pour cette bien meilleure définition du portrait de Marguerite .
Avant d'aller nous promener dans les jardins, descendons visiter la cuisine.
J'aime toujours particulièrement les cuisines de châteaux , et celle de Fléchères ne me déçoit pas ...













Je puis attester que ce petit ustensile, avec son air de rien, est positivement génial !!!    J'ai le même à la maison .
Il vous pèle, évide et tranche finement une pomme en une fraction de seconde.







La chambre de la cuisinière donne sur la cuisine.  
En hiver, bien au chaud,  cette brave femme était mieux lotie que les châtelains !

Le Largillière est époustouflant !

Merci pour ce joli reportage.

Ce décor de fresques le rend vraiment à part. C'est fou qu'il ait été abandonné pendant des années et dépecé.

Il ne nous reste plus que les jardins à découvrir, les amis, et là je dois dire que le temps s'étant rembruni et l'orage grondant, les photos sont très sombres, prises entre les gouttes, au pas de course ...   enfin, je demande votre indulgence .  













Oui, c'est moi tout là-bas !  



















Cette fontaine est le petit clin d'oeil versaillais que je vous promettais . Pourquoi ?     Parce qu'elle vient du parc du château de Vaux le Vicomte et qu'elle inspira, nous dit notre guide, l'Allée des Marmousets de Versailles !  








Cette fontaine fut acquise par Fléchères lors des ventes de mobilier et d'objets d'art de Vaux le Vicomte qui eut lieu à la suite de cette très très sombre histoire du 17 août 1847.  Le duc de Choiseul-Praslin, propriétaire du château de Vaux, tombé amoureux de la gouvernante de ses enfants, Henriette Deluzy-Desportes, poignarda sa femme    dans leur appartement de l'hôtel Sébastiani no 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré, causant un scandale énorme qui selon certains historiens n'aurait pas été sans influence sur la chute, un an après, de la monarchie de Juillet. Détenu au palais du Luxembourg, il se suicida à l'arsenic « pour éviter à ses proches la honte de la cour d'assises ».


















pinterest.fr


https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Vaux-le-Vicomte

C'est magnifique . Cette pierre blanche est superbe. Bizarrement il ne fait pas très français ce château !...

En effet. Il correspond à cette classe hybride de châteaux géants, à la jonction seconde-école-de-Fontainebleau / italianisme / classicisme construits dans les années 1600-25. C'est un phénomène très intéressant, mais peu étudié, parce que restreint à quelques cas.

Belle visite Mme De Sabran,
merci ! !
J'habite en dessous de Lyon et je n'en avais pas entendu parlé.
Je vais programmer une visite!
En plus j'adore le film "Le Diable par la queue" avec Yves Montand