Dans l'Eure, le château de Beaumesnil

De la forteresse élevée au XIIIème siècle, il ne subsiste qu’une motte couverte d’un labyrinthe végétal qui matérialise l’emplacement d’une ancienne tour talutée.  Voyez-moi cette énormité !!!    Nous y pénètrerons tout à l'heure .  






Dans la plus pure tradition Louis XIII , Beaumesnil fut construit par Jean Gallard entre 1633 et 1640 . Le château porte l’empreinte de la Renaissance finissante,   mais on y trouve aussi la marque de courants nouveaux, venus d’Italie (style florentin) et de Hollande. Les matériaux utilisés sont la brique et la pierre.

Sur les façades, oeuvre des Frères Martin et Toussaint La Flèche, c’est la ligne verticale, soulignée notamment par la hauteur des baies et des cheminées, qui domine.







La décoration est très chargée : chaque baie, chaque fenêtre, chaque lucarne est surmontée d’un fronton cintré ou triangulaire dont le centre est occupé par un mascaron inspiré des masques de la Commedia dell'arte. Le motif répétitif d’un M et d’un D entrelacés rappelle le chiffre de la première propriétaire, Marie Dauvet des Marets pour laquelle son très amoureux époux, Félix Le Conte, baron de Nonant,  fit construire Beaumesnil .


Félix Le Conte, baron de Nonant, acquiert en 1604 Beaumesnil sur Charles Ier duc d'Elbeuf, pour son fils Jacques Le Conte, futur marquis de Nonant, † 1641, époux en 1623 de Marie, fille de Gaspard Dauvet des Marests et d'Isabelle Brulart de Sillery ( Tiens donc ! voilà un nom qui ne nous est pas inconnu )  : d'où Pomponne-François, Catherine, et Renée Le Conte de Nonant.

Branche éteinte dans les mâles en 1654 avec Pomponne-François le Conte de Nonant (1634-1654), marquis de Nonant, baron de Beaumesnil, lieutenant pour le roi au gouvernement des bailliages d'Alençon et d'Évreux, mestre de camp d'un régiment de cavalerie. Sa sœur Renée Le Conte, dame de Nonant et du Merlerault, épouse en 1646 André du Plessis-Châtillon († 1668), d'où la suite des marquis de Nonant avec leur fils Jacques du Plessis-Châtillon, † 1707. Et leur sœur Catherine Le Conte, dame de Beaumesnil, épouse en 1660 Erard II Bouton de Chamilly, frère aîné du maréchal Noël, d'où François Bouton de Beaumesnil comte de Chamilly.


On note l’association de trois couleurs : le bleu de l’ardoise, symbole du ciel, le blanc de la pierre, couleur royale, et le rouge de la brique, couleur des empereurs romains.









Vous souvenez-vous que je vous ai déjà parlé de Beaumesnil ?!  
C'était ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t5385-michel-alexandrovitch-de-russie-frere-cadet-de-nicolas-ii?highlight=nicolas

Mme de Sabran a écrit:Attardons-nous cependant un instant sur Dimitri Pavlovitch ( Mitia pour ses intimes ) .  Dans la nuit du 29 décembre 1916 au 30 décembre 1916,  Dimitri Pavlovitch participe à l’assassinat de Raspoutine fomenté par le prince Félix Ioussoupov, époux d'une nièce de Nicolas II.
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2376-raspoutine-et-le-prince-ioussoupov?highlight=raspoutine
  Après l’assassinat de Raspoutine, le grand-duc Dimitri comparaît devant le président du Conseil. Le tsar l’exile alors sur le front de Perse ; cet exil lui sauve la vie, à la différence de son père, de son demi-frère et de sa tante.

Par la suite, installé à Paris, il  rencontrera, grâce à sa sœur, la grande-duchesse Maria Pavlovna, la couturière Coco Chanel, dont il deviendra l’amant en 1920. C’est le grand-duc Dimitri Pavlovitch qui dessine alors le flacon du parfum No 5 de Chanel, sur le modèle des flasques à vodka de la garde impériale.

Le grand duc Dimitri Pavlovitch Romanov  avait reçu Beaumesnil en lot de consolation de son divorce avec la riche américaine Audrey Emery.
Il y a des gens qui savent vivre !  
Voici donc le grand duc de Russie Dimitri, au château de Beaumesnil,  en compagnie de son amour du moment,  Coco Chanel :  



C'était un cadre splendide pour une liaison passionnée .  

Je parie, bande de petits curieux,  que vous brûlez ( de Sillery ) de découvrir ses pièces intérieures richement meublées !
Nous allons donc pousser la porte ...

A SUIVRE !  

Alors, entrons !
Le très bel escalier d’honneur est entièrement logé dans l’avant-corps du château.



Notre visite commence par le grand salon.  
La guide nous annonce très gentiment que nous avons toute liberté de photographier à plaisir.
Je ne vais donc pas me priver !!!  



Le Grand Salon est en partie meublé Louis XV, avec, au centre, des sièges dits « courants » , recouverts sur l'assise de tapisserie aux motifs de fables de La Fontaine et de personnages exotiques d'inspiration chinoiseries sur le dossier, car nous explique-t-on il eût été malséant de s'assoir sur des personnages humains.









 Le long des murs sont disposés des sièges cannés dits « meublants » . Un paravent à quatre pans protégeait des courants d’air la personne confortablement installée sur le lit de repos souvent utilisé pour la conversation ; la cheminée est décorée d’une coquille Saint-Jacques au naturel comme nous en avons vu beaucoup sur les façades extérieures.  Des lambris, sculptés dans les parties supérieures, ornent les quatre murs. Au-dessus de la cheminée, la glace est composée de cinq éléments car la technique française du début du XVIIème siècle ne permettait pas encore la fabrication d’une grande surface d'un seul tenant ; au plafond, la partie centrale, peinte en bleu, est encadrée par un bandeau d’ornement.







Passons dans la bibliothèque .  



Sur la cheminée monumentale, un tableau représente Marie de Médicis (le grand-père de l’épouse du premier propriétaire fut un de ses ministres) ; au-dessus duquel on lit la devise des Montmorency .






Spécialement exposés dans une vitrine, ces livres sont de provenances prestigieuses souvent royales :










Pour toi, mon petit Lulu    :  le carrelage rouge et noir reprend différents emblèmes héraldiques de cette famille qui sont l’aigle, le lion, le trèfle à quatre feuilles au milieu d’une branche de laurier et la croix des Croisés.  



















Partout, accueillants petits coins et recoins dans les embrasures de fenêtres,  garnies de sièges moelleux d'où admirer le jardin et se laisser aller à rêver ... moi Coco, toi Dimitri ...       














Dans la salle à manger, dont le sol est carrelé comme dans la bibliothèque aux armes des Montmorency, la table dressée semble nous inviter à prendre place et nous régaler des pâtisseries dont elle est chargée !    
















Que voici un savant pliage de serviette de table !  
Je vais m'entraîner .  



















Jetons un petit coup d'oeil maintenant aux appartements de Madame.  




 Dans une chambre nous reconnaissons le portrait d’Henriette-Marie de France, épouse de Charles 1er d’Angleterre ...    très mauvaise pioche, la pauvrette !  
















Le secrétaire était équipé d’un dispositif ingénieux : l’ouverture du cylindre déclenchait le déplacement de la tablette et le retrait de celle-ci commandait la fermeture du cylindre .




Tout spécialement pour vous, M. Ventier, voici Dubus Préville, de la Comédie Française !  




Au niveau inférieur du corps de logis, qui abrite des soubassements à la belle architecture voutée, se trouve la cuisine.






Une cheminée monumentale, à l’intérieur de laquelle un tourne broche mécanique est installé et permettait que les petits marmitons ne se brûlent le visage à tourner la broche des heures durant.















Un puits, un coussiège (sorte de banc en pierre construit dans le renfoncement des fenêtres) qui permettait de profiter de la lumière naturelle pour effectuer des travaux de couture ; la cuisine est directement reliée au premier étage par un escalier de service.

Allez ! une petite prière ne peut pas faire de mal ...        



...    après quoi nous irons folâtrer dans les jardins,   les amis,  si le coeur vous en dit  

A SUIVRE !

Quel beau feuilleton vous nous offrez à nouveau, chère Eléonore!  
Je n'aime rien tant qu'un message qui se termine par un "A SUIVRE"!

Vivement donc la promenade dans les jardins de cette demeure si bien préservée et accueillante pour le visiteur.

Que c'est charmant à vous, cher Bonnefoy !  
Eh bien, profitons donc de cette belle fin d'après-midi ...



Les buis auraient bien besoin d'une petite coupe très près des oreilles ...  
Hélas, à Beaumesnil comme dans maints châteaux, la pyrale fait son oeuvre destructrice !  







 


 

















































A SUIVRE, le Jardin des Putti     ...  et cette motte féodale talutée qui, mine de rien,   de partout attire irrésistiblement le regard ...

Eh bien, quelle visite !  merci.... Un château à decouvrir

Mais je vous en prie, c'est un plaisir !  

Après ce grand tour du miroir d'eau    retournons vers le château et son intime tout petit jardin aux Putti ...  
Tenez ! Nous le voyons de loin .  







































Le château est entouré par soixante hectares de bassins, bois et jardins.      Ces derniers furent dessinés à l'origine par Jean-Baptiste La Quintinie  , l'assistant de Le Nôtre,  intendant des jardins à fruit de Louis XIV, puis en 1677 directeur des jardins fruitiers et potagers de toutes les demeures royales (1677).
Entre 1678 et 1683, La Quintinie créera le potager du Roi, à Versailles.



Hormis les jardins à la françaises de la "Demi-lune" et des "Quatres saisons", les grandes perspectives dans l'axe des façades ponctuées d'un vaste miroir d'eau, les agréables allées et sous-bois agrémentés de sculptures,  Beaumesnil possède aussi cet étonnant  " labyrinthe " de buis surmontant les ruines de l'ancien donjon médiéval.  

Il ressemble à s'y méprendre à un ovni de verdure qui se serait écrasé là, mollement mollement et sans dommages,  dans les douves du château !  




Approchons-nous ...   sans peur des petits hommes verts ...    et voyons de plus près cette bizarrerie !
On y va ?!  

A SUIVRE,   la motte talutée du donjon médiéval ...  

...   et nous finissons cette visite des jardins de Beaumesnil par un petit tour dans ce fameux " labyrinthe " de buis .  
Allez donc savoir pourquoi il n'est pas au menu de la pyrale,  si nocive et si virulente à deux pas seulement de là,  dans les parterres à la française ?  
















Nous grimpons jusqu'à la petite plate-forme là -haut, mais d'où ( déception !    ) nous n'avons aucune vue alentour parce que les buis sont taillés beaucoup trop hauts.

Redescente et re-passage du petit pont ...



Adieu, Beaumesnil !

Dire que vous êtes si près.....

Très belle bâtisse, j'en conviens ! 
Il faut être richissime pour entretenir des édifices pareils, le coût doit être effrayant.

A l'approche d'Halloween ...­

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Les Fantômes sont de retour au Château de Beaumesnil  
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Rendez-vous à l'occasion des vacances de la Toussaint, pour débusquer Les Fantômes de Beaumesnil !

Mais  ... oserez-vous pénétrer dans le Château ?  
­De la cave au grenier l'on rapporte d'étranges phénomènes … dans la pénombre,  immersion totale et frissonnante assurée.

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La nuit des Fantômes
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Pour les plus téméraires ? Le château nous prépare des Nocturnes pour un Escape Game Hanté de nuit ! On rapporte une mystérieuse malédiction dans le château … Saurons-nous déjouer les énigmes et mettre fin à ce mauvais sort ? Rassemblons nos meilleurs coéquipiers et mettons toutes les chances de notre côté pour tenter de nous échapper de ce lieu maudit !

Nous sommes attendus pour les Nocturnes du 29 et 31 octobre.