Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
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Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Un livre annoncé pour le tout début du mois d'octobre...
Marie-Antoinette
Lettres inédites
Edition présentée par Catriona Seth
320 pages
Editions Albin Michel (oct. 2019)
Présentation :
Marie-Antoinette était-elle une intrigante aux ordres de l’Autriche, une femme de l’ombre prête à tout pour nuire à la France, comme la dépeint une certaine légende noire, ou une pauvre créature dépassée par les événements ? Elle a été présentée comme l’une et l’autre selon les convictions des historiens eux-mêmes, souvent plus soucieux de raconter leur vision de la fin de l’Ancien Régime que de laisser parler les documents.
Parmi les archives, les lettres et billets qu’elle échange, durant une vingtaine d’années, avec l’ambassadeur impérial à Paris, lèvent un coin du voile. Publiée pour la première fois en intégralité, la centaine de courriers envoyés au diplomate autrichien nous donne à lire les propres mots de Marie-Antoinette, parfois tracés à la hâte et raturés, et à entendre sa voix.
Si souvent déformée par les contemporains et par les commentateurs, c’est la voix d'une femme qui, de son vivant et jusqu’à nos jours, a suscité passions ou prises de position extrêmes.
L’historienne Catriona Seth accompagne d’une fine et passionnante analyse cette correspondance exceptionnelle.
Qui est l'auteure ?
Catriona Seth (née le 30 août 1964) est professeur de littérature française du XVIIIe siècle à l’Université de Lorraine anciennement Université de Nancy. Elle est spécialiste du siècle des Lumières, en particulier de l’histoire des idées et de la littérature.
* Extrait de : Catriona Seth - Wikipedia
Nous avons souvent évoqué ici quelques-uns de ses livres, et notamment :
Marie-Antoinette
Lettres inédites
Edition présentée par Catriona Seth
320 pages
Editions Albin Michel (oct. 2019)
Présentation :
Marie-Antoinette était-elle une intrigante aux ordres de l’Autriche, une femme de l’ombre prête à tout pour nuire à la France, comme la dépeint une certaine légende noire, ou une pauvre créature dépassée par les événements ? Elle a été présentée comme l’une et l’autre selon les convictions des historiens eux-mêmes, souvent plus soucieux de raconter leur vision de la fin de l’Ancien Régime que de laisser parler les documents.
Parmi les archives, les lettres et billets qu’elle échange, durant une vingtaine d’années, avec l’ambassadeur impérial à Paris, lèvent un coin du voile. Publiée pour la première fois en intégralité, la centaine de courriers envoyés au diplomate autrichien nous donne à lire les propres mots de Marie-Antoinette, parfois tracés à la hâte et raturés, et à entendre sa voix.
Si souvent déformée par les contemporains et par les commentateurs, c’est la voix d'une femme qui, de son vivant et jusqu’à nos jours, a suscité passions ou prises de position extrêmes.
L’historienne Catriona Seth accompagne d’une fine et passionnante analyse cette correspondance exceptionnelle.
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Qui est l'auteure ?
Catriona Seth (née le 30 août 1964) est professeur de littérature française du XVIIIe siècle à l’Université de Lorraine anciennement Université de Nancy. Elle est spécialiste du siècle des Lumières, en particulier de l’histoire des idées et de la littérature.
* Extrait de : Catriona Seth - Wikipedia
Nous avons souvent évoqué ici quelques-uns de ses livres, et notamment :
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Aussi charmant soit-il, c'est tout de même incroyable de découvrir, encore aujourd'hui, ce portrait illustrer la couverture d'un livre...
Voir notre sujet :
Portrait de Marie-Antoinette ou de sa soeur Marie-Josephe, par Meytens ?
Voir notre sujet :
Portrait de Marie-Antoinette ou de sa soeur Marie-Josephe, par Meytens ?
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Petite piqûre de rappel : le livre est disponible, dès aujourd'hui, chez vos libraires...
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
C'est intéressant mais je me demande d'où sortent ses lettres, sont-elles vraiment inédites et surtout authentiques ?
Comte tenu du choix du portrait de couverture qui n'inspire pas ma confiance, et de la présentation peu claire de l'éditeur, je m'abstiendrai d'acquérir ce livre avant de l'avoir examiné de plus près.
Mais peut-être que l'avis éclairé d'un membre du forum aura raison de mes doutes
Comte tenu du choix du portrait de couverture qui n'inspire pas ma confiance, et de la présentation peu claire de l'éditeur, je m'abstiendrai d'acquérir ce livre avant de l'avoir examiné de plus près.
Mais peut-être que l'avis éclairé d'un membre du forum aura raison de mes doutes
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
je l'ai reçu ce matin et je suis déjà plongée dedans.
pas de réserve à ce faire, l'auteur qui a rassemblé les lettres, il s'agit des lettres de 1771 à 1792 vers MERCY est une historienne de grande qualité que je connais personnellement.
voici le détail de l'ouvrage
...MARIE ANTOINETTE femme politique
...Avant propos
............La correspondance secrete avec des explications
............Principe d'édition
........... Vraies et fausse lettres - sources de présentation des lettres - orthographe et
ponctuation.
....LETTRES
.... Lettres apocryphes
.....Notes et sources
.....Bibliographie
.....Autres sources
.....Index des noms
j'ai déjà lu la parties lettres vraies et fausses - lettre apocryphes
c'est un régal , un livre à posséder absolument dans une bibliothèque ne faisant par double emploi avec l'oeuvre de Monsieur ARNETH.
MARIE ANTOINETTE
pas de réserve à ce faire, l'auteur qui a rassemblé les lettres, il s'agit des lettres de 1771 à 1792 vers MERCY est une historienne de grande qualité que je connais personnellement.
voici le détail de l'ouvrage
...MARIE ANTOINETTE femme politique
...Avant propos
............La correspondance secrete avec des explications
............Principe d'édition
........... Vraies et fausse lettres - sources de présentation des lettres - orthographe et
ponctuation.
....LETTRES
.... Lettres apocryphes
.....Notes et sources
.....Bibliographie
.....Autres sources
.....Index des noms
j'ai déjà lu la parties lettres vraies et fausses - lettre apocryphes
c'est un régal , un livre à posséder absolument dans une bibliothèque ne faisant par double emploi avec l'oeuvre de Monsieur ARNETH.
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3733
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 79
Localisation : P A R I S
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Ah très bien alors, merci pour ces indications chère Marie-Antoinette.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Merci MARIE-ANTOINETTE pour cette première impression, élogieuse.
J'ai lu l'avant propos. Intéressant. Mais il est un peu long pour que je le recopie ici.
Pour celles et ceux qui seraient intéressés, vous le retrouverez ici, en cliquant sur l'icône "Extrait" qui apparaît en haut, à gauche, de votre écran :
Marie-Antoinette - Lettres inédites au comte de Mercy Argenteau (1771-1792). Edition présentée par Catriona Seth
Et pour ce qui concerne le livre Marie-Antoinette - Correspondance (1770-1793), d'Evelyne Lever ?
MARIE ANTOINETTE a écrit:
voici le détail de l'ouvrage
...MARIE ANTOINETTE femme politique
...Avant propos
J'ai lu l'avant propos. Intéressant. Mais il est un peu long pour que je le recopie ici.
Pour celles et ceux qui seraient intéressés, vous le retrouverez ici, en cliquant sur l'icône "Extrait" qui apparaît en haut, à gauche, de votre écran :
Marie-Antoinette - Lettres inédites au comte de Mercy Argenteau (1771-1792). Edition présentée par Catriona Seth
MARIE ANTOINETTE a écrit:un livre à posséder absolument dans une bibliothèque ne faisant par double emploi avec l'oeuvre de Monsieur ARNETH.
Et pour ce qui concerne le livre Marie-Antoinette - Correspondance (1770-1793), d'Evelyne Lever ?
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
EVELYN LEVER n'a pas pris l'intégralité des lettres encore existantes, elle a du choisir, alors qu'avec cet ouvrage nous avons l'intégralité de la collection.
et le prix 22 euros est fort modeste pour un livre si intéressant.
MARIE ANTOINETTE
et le prix 22 euros est fort modeste pour un livre si intéressant.
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3733
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 79
Localisation : P A R I S
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Chers amis,
Incidemment, vous noterez que les travaux de notre chère Evelyn Farr sont brièvement évoqués dans le livre de Catriona Seth. Une référence supplémentaire pour les recherches qu'elle effectue sur ce sujet.
Roi-cavalerie
Incidemment, vous noterez que les travaux de notre chère Evelyn Farr sont brièvement évoqués dans le livre de Catriona Seth. Une référence supplémentaire pour les recherches qu'elle effectue sur ce sujet.
Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Il semble que plusieurs lettres contenues dans cet ouvrage soient issues des recherches d'Evelyn Far.
D'autres proviennent d'Evelyn Lever et du chevalier d'Arneth. L'aperçu de la table des matières dans Google Book n'étant pas complet, j'ignore si quelques lettres ou billets sont réellement inédits ?
D'autres proviennent d'Evelyn Lever et du chevalier d'Arneth. L'aperçu de la table des matières dans Google Book n'étant pas complet, j'ignore si quelques lettres ou billets sont réellement inédits ?
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Marie-Jeanne a écrit:L'aperçu de la table des matières dans Google Book n'étant pas complet, j'ignore si quelques lettres ou billets sont réellement inédits ?
Laissez-vous convaincre, chère Marie-Jeanne : c'est précisé dans le titre même de cet ouvrage...
Cet article en ligne, extrait du magazine Point de vue, répond plus précisément à votre question :
Press Reader : Des nouvelles de Marie-Antoinette
Gageons que les spécialistes du Forum signaleront sous peu quelles sont lettres inédites.
Je l'ai feuilleté en librairie, mais je ne l'ai pas encore acheté (arbitrage budgétaire oblige ! ).
J'ai plus particulièrement consulté la partie qui concerne les lettres apocryphes, car une part du travail de recherche de l'autrice (oui j'ai décidé de dire autrice) a consisté à faire le tri entre les présumées apocryphes, devenues authentiques, et celles qui sont donc à rejeter.
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Ayant fait pas mal d'achats récemment, mon propre arbitrage budgétaire me rend légèrement méfiante Nul doute que je serai éclairée par le forum sous peu !
Le principe de faire le tri entre lettres apocryphes et authentiques me plait bien en tout cas.
Le principe de faire le tri entre lettres apocryphes et authentiques me plait bien en tout cas.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Et parle-t-elle de la lettre écrite au petit matin du 16 octobre?
D'éon- Messages : 213
Date d'inscription : 27/12/2013
Age : 51
Localisation : Normandie
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Je ne pense pas, cher D'éon.
Ce recueil concerne plus précisément les lettres écrites au comte de Mercy-Argenteau.
Ce recueil concerne plus précisément les lettres écrites au comte de Mercy-Argenteau.
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Roi-cavalerie a écrit:
Chers amis,
Incidemment, vous noterez que les travaux de notre chère Evelyn Farr sont brièvement évoqués dans le livre de Catriona Seth. Une référence supplémentaire pour les recherches qu'elle effectue sur ce sujet.
Roi-cavalerie
Cette information me fait très grand plaisir, cher Roi-cavalerie, mais ne m'étonne nullement, puisque pour tous les historiens qui se penchent sur Marie-Antoinette, le livre d'Eve est aujourd'hui un incontournable .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Passant dans ma librairie préférée, près de mon lieu de travail, j'ai aperçu le livre de Catriona Seth, et il ne me reste plus qu'à m' y plonger. Il me tarde d'être ce week-end...
Mme Riccoboni- Messages : 9
Date d'inscription : 08/10/2019
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Le Point - La correspondance (secrète) de Marie-Antoinette publiée
Un ouvrage dévoile les lettres écrites par l'épouse de Louis XVI. L'occasion de découvrir une Marie-Antoinette intime. Anthologique.
https://www.lepoint.fr/tiny/1-2341365
Un ouvrage dévoile les lettres écrites par l'épouse de Louis XVI. L'occasion de découvrir une Marie-Antoinette intime. Anthologique.
https://www.lepoint.fr/tiny/1-2341365
Gouverneur Morris- Messages : 11830
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Merci, mon cher Momo .
Où situer Marie-Antoinette sur l'échiquier politique ? Entre la ravissante idiote flirtant avec le beau Fersen et la diabolique Autrichienne, il y a un juste milieu. Voilà ce que nous rappelle Catriona Seth qui a exhumé des archives de Vienne sa correspondance, pas toujours inédite, avec le ministre d'Autriche à Paris, le comte de Mercy-Argenteau. Manipulée par ce surveillant-chef, l'œil de sa mère l'impératrice Marie-Thérèse, elle résiste, soucieuse de la gloire de la France. La période de la Révolution est, bien sûr, la plus intéressante : « Jamais, on ne pourra croire ce qui s'est passé dans les dernières 24 heures. On aura beau dire, rien ne sera exagéré, tout sera au-dessous de ce que nous avons vu et éprouvé », écrit-elle à Mercy après avoir été ramenée de force à Paris en octobre 1789.
On y lit une reine plus active que son mari, qui se démène auprès des puissances étrangères pour qu'elles interviennent. Le 19 octobre 1791, c'est elle qui le presse : « cette lettre est chiffrée de la nouvelle manière ; si vous êtes embarrassé, consultez monsieur de Fersen. Il faut sauter une lettre. Je vous ai mandé mes idées sur un Congrès. Tous les jours, cette mesure devient plus pressante. » Des missives qui confirment l'image de sa bravoure dans la tempête : « Malgré tous ces dangers, nous ne changerons pas de résolution », affirme-t-elle dans sa dernière lettre datée de juillet 1792.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Si le sujet vous intéresse, je vous recommande l'écoute de l'émission de radio De vive(s) voix, sur RFI, consacrée à :
La Correspondance inédite de Marie-Antoinette
Invitée : Catriona Seth
Présentation :
De quoi parle Marie-Antoinette dans sa correspondance ? Était-elle une intrigante aux ordres de l’Autriche, ou une pauvre créature dépassée par les évènements ?
Pour la première fois, la totalité des échanges de la reine avec le diplomate, le comte de Mercy sont publiés par l’historienne Catriona Seth, et donnent ainsi un éclairage nouveau sur ce personnage qui continue de susciter les passions ou les prises de positions extrêmes.
C'est ici (durée environ 30 mn) : http://www.rfi.fr/emission/20191118-marie-antoinette-autriche-correspondance-inedite-seth
La Correspondance inédite de Marie-Antoinette
Invitée : Catriona Seth
Présentation :
De quoi parle Marie-Antoinette dans sa correspondance ? Était-elle une intrigante aux ordres de l’Autriche, ou une pauvre créature dépassée par les évènements ?
Pour la première fois, la totalité des échanges de la reine avec le diplomate, le comte de Mercy sont publiés par l’historienne Catriona Seth, et donnent ainsi un éclairage nouveau sur ce personnage qui continue de susciter les passions ou les prises de positions extrêmes.
C'est ici (durée environ 30 mn) : http://www.rfi.fr/emission/20191118-marie-antoinette-autriche-correspondance-inedite-seth
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
J'hésitais à acquérir de livre de Catriona Seth mais après avoir entendue son intervention au colloque de la Sorbonne aujourd'hui, je vais l'acquérir de ce pas. Le dynamisme et le franc parlé de cette auteure m'a véritablement séduite.
J'écouterai l'émission dès demain, merci pour le lien.
J'écouterai l'émission dès demain, merci pour le lien.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Marie-Jeanne a écrit:J'hésitais à acquérir de livre de Catriona Seth mais après avoir entendue son intervention au colloque de la Sorbonne aujourd'hui, je vais l'acquérir de ce pas. Le dynamisme et le franc parlé de cette auteure m'a véritablement séduite.
Catriona Seth a été vraiment formidable ! Nous étions tous suspendus à ses lèvres . Elle nous a fait un scoop de derrière les fagots qui nous a laissés absolument pantois...
Nous le partagerons demain matin, c'est promis .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
L'autrice qui a donc conquis tous les membres du Forum de Marie-Antoinette présents au Colloque Marie-Antoinette de la Sorbonne était l'une des invités de l'émission La Grande librairie diffusée hier soir.
Vous la retrouverez présenter son livre en regardant la vidéo de l'émission sur le site de France Télévisions, ici (une fois les insupportables publicités passées ! ).
La grande librairie (France 5) - Spéciale Révolution française
La séquence qui lui est consacrée plus particulièrement débute environ à la 16ème minute de l'émission.
Vous la retrouverez présenter son livre en regardant la vidéo de l'émission sur le site de France Télévisions, ici (une fois les insupportables publicités passées ! ).
La grande librairie (France 5) - Spéciale Révolution française
La séquence qui lui est consacrée plus particulièrement débute environ à la 16ème minute de l'émission.
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
La nuit, la neige a écrit:L'autrice
Gouverneur Morris- Messages : 11830
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette - Lettres inédites. De Catriona Seth
Note de lecture
FONDAMENTAL et INDISPENSABLE !
Certains parmi nous ont eu le plaisir d’entendre Catriona Seth en novembre dernier à la Sorbonne.
En 2006, j’avais déjà suivi son intervention à la Bibliothèque de Versailles, à l’occasion de l’exposition « Marie-Antoinette, femme réelle, femme mythique » dont elle était commissaire... D’emblée, j’avais été conquis par l’énergie enjouée et l’autorité naturelle de cette historienne britannique, que je n’ai pas cessé de lire depuis. Spécialiste de Marie-Antoinette, elle fait également autorité pour Germaine de Staël dont elle a édité les œuvres dans la Pléiade en 2017. Dans la même collection, elle avait signé dès 2011 la nouvelle édition des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos.
Ce lien donne un aperçu de ses recherches ainsi qu’un accès à nombre de ses écrits.
Catriona Seth sur le site ORCID
A la Sorbonne, Madame Seth a su captiver un amphithéâtre où la reine n’avait pas que des amis. Son exposé était clair, plaisamment énoncé et son intervention parfaitement préparée, ce qui ne fut pas le cas de tout le monde… L’évidente empathie de Catriona Seth à l’égard de Marie-Antoinette n’émousse en rien la rigueur de l’historienne, soucieuse à chaque instant d’appuyer son propos aux sources les plus indiscutables. Cette exigence fait le prix de ses analyses, qui toujours ajoutent à nos connaissances.
Le dernier ouvrage qu’elle consacre à la correspondance entre Marie-Antoinette et le comte de Mercy-Argenteau est tout simplement FONDAMENTAL et INDISPENSABLE ! Je souligne trois fois, et pour deux raisons. Tout d’abord, bien sûr, pour les textes nouveaux qu’elle verse au rang des écrits authentiques de la reine. Et puis ensuite pour l’analyse très fine qu’elle fait de la « relation inégale » entre Marie-Antoinette et le très zélé Monsieur de Mercy dont elle surprend si souvent la lâcheté et le cynisme…
Concentrons-nous ici simplement sur les textes. Je vais développer en prenant le temps, car les enjeux sont de taille. En effet, Madame Seth verse au corpus des lettres authentiques de Marie-Antoinette pas moins de 64 textes qui ne figurent pas dans l’ouvrage d’Evelyne Lever, laquelle affirme en 2005 avoir pourtant réuni toutes les lettres véritables de la reine (voir son introduction à la Correspondance de Marie-Antoinette, chez Tallandier, page 9 : « La présente édition réunit pour la première fois toutes les lettres de la reine, avec les réponses de ses correspondants, lorsqu’elles existent »).
Quels éléments ont permis à Madame Seth d’intégrer autant de textes « inédits » pour proposer 112 entrées dans le récolement de cette correspondance, là où Evelyne Lever n’en compte pas plus de 48 ?
1. Soixante-quatre textes rajoutés à la correspondance authentique de Marie-Antoinette !
Pour commencer, il faut préciser que seule une minorité parmi les textes réunis constitue à proprement parler des inédits, à savoir 20 sur les 112. Ce sont essentiellement des billets, assez courts, négligés par les historiens en raison sans doute de leur brièveté et de la difficulté pour eux de les citer sans développer l’appareil critique nécessaire à leur intelligibilité. Catriona Seth s’emploie à donner une pertinence à ces courts messages, elle les resitue avec précision dans le contexte des évènements du règne et de la vie à la Cour.
Voici qui suffirait déjà à recueillir nos suffrages !
Mais il y a beaucoup plus, car – à ces billets – l’auteur ajoute d’autres textes, principalement des lettres cette fois, dont une première version – contestée ensuite… – a été publiée à diverses époques de la deuxième partie du XIXe siècle. Ces lettres n’apparaissent pas dans le volume de Madame Lever, qui rejette leur authenticité et exprime ainsi la réserve dont elles sont entourées depuis leur publication.
Au nombre de 49 (43 reprises + 6 publiées pour la première fois), ces lettres présentent aussi un côté inédit dans la mesure où Madame Seth en donne la version authentique après les avoir consultées directement aux Archives nationales autrichiennes à Vienne. A diverses reprises, elle peut ainsi corriger des imprécisions, des erreurs ou des manques, ou encore retirer des mots ajoutés dans la première version du XIXe siècle. J’ai comparé les deux (et parfois les trois) versions de ces lettres pour en noter les différences. (Je peaufine mon tableau comparatif, je pourrai le partager avec les plus curieux). Ce sont des points de détail, certes, mais ils montrent que Catriona Seth s’est bien trouvée en présence des textes qu’elle a ensuite pu restituer dans leur forme originale, ce qu’elle fait pour chacun des 112 textes soumis.
En ajoutant les billets inédits aux lettres mises à l’écart et réintégrées ici dans leur version d’origine – j’insiste à nouveau – ce sont bien 64 textes que Catriona Seth ajoute au recueil des écrits authentiques de Marie-Antoinette !
Tout l’enjeu de son livre est de faire ainsi reconnaître, de manière indiscutable et définitive, l’authenticité de lettres jusqu’ici tenues pour suspectes. La question est d’autant plus sensible que la plus grande partie de ces courriers éclaire la réflexion et l’action de Marie-Antoinette pendant la Révolution.
Les lettres à Mercy recueillies par Catriona Seth prennent une place centrale dans le dispositif complexe de communication déployé par la reine pour se faire entendre de l’extérieur, au même titre que les courriers à Fersen ou les notes échangées avec Barnave. Marie-Antoinette est une femme politique en mouvement, ses convictions ne dévient pas, mais elle fait preuve de pragmatisme. Elle comprend qu’elle est dans un rapport de forces défavorable et qu’il faut composer avec les évènements et les hommes qui prétendent les contrôler. Sur la forme, beaucoup de ses lettres sont touchantes car on l’entend se confier à un interlocuteur qu’elle considère comme un mentor, celui qui reste un trait d’union avec sa mère. Le 17 août 1790, dans une lettre à Leopold II, elle recommande à son frère ce « digne serviteur de notre respectable mère. Il a pour moi les sentiments d’un père pour son enfant. Vous pourrez vous y fier entièrement. Le prince de Kaunitz l’estime fort, et il m’est bien utile pour la sagesse de ses conseils. » Elle se montre sincère, elle croit en son soutien et à sa capacité d’agir en sa faveur. Elle ne voit pas que le zèle du comte de Mercy ne s’applique que très mollement à sa défense. Pour lui et ceux qu’il sert, un allié affaibli est aussi une aubaine et l’auguste Maison est occupée en priorité à mesurer les avantages qu’elle pourrait tirer d’une débâcle française.
2. La deuxième partie du XIXe siècle : un âge d’or pour la publication des correspondances royales
Faisons un petit saut en arrière pour rappeler ce qu’avait apporté le XIXe siècle.
Les lettres controversées font leur apparition pour la plupart en 1864. Elles sont alors publiées presque simultanément, parfois avec des variantes, par le comte Paul Vogt d’Hunolstein et le baron Félix-Sébastien Feuillet de Conches. Entre les années 1864 et 1873, ce dernier auteur ne donne pas moins de six volumes de lettres du couple royal et de Madame Elisabeth (Louis XVI, Marie-Antoinette et Madame Elisabeth, Lettres et documents inédits). Si de nombreuses lettres dans ces volumes sont apocryphes, d’autres sont bien authentiques, en totalité ou en partie. C’est un sujet plutôt alambiqué car on ne trouve pas nécessairement le vrai d’un côté et le faux de l’autre, mais parfois un mélange des deux, avec des textes recomposés et arrangés à partir de fragments authentiques.
L’histoire des controverses liées à ces recueils est exposée en détail dans l’introduction du premier des deux volumes de « Lettres de Marie-Antoinette, recueil des lettres authentiques de la reine » publiés par Maxime de La Rocheterie et le marquis de Beaucourt en 1895-1896. Cette somme a longtemps constitué l’ouvrage de référence pour les écrits de la reine, elle se présentait en effet comme LE livre qui avait fait le bon tri entre les lettres authentiques et les apocryphes, les dernières ayant alimenté un véritable marché, à l’image de celui des reliques qui perdure à ce jour…
Entre 1846 et 1854, Feuillet de Conches fait plusieurs séjours à Vienne. Ses fonctions de chef du protocole sous Louis Philippe puis de maître des cérémonies de Napoléon III lui ouvrent des portes. En 1850, il rencontre la duchesse d’Angoulême à Frohsdorf, pour solliciter une autorisation en préalable à toute publication. Il précise en note de bas de page (Vol VI, page 1) que c’est en 1854 seulement qu’il obtient des autorités autrichiennes un accès aux documents originaux et qu’il est autorisé à les copier. Il ne s’agit pas de la correspondance avec l’impératrice, conservée dans les archives privées de la maison d’Autriche, mais des archives d’Etat où se trouvent les papiers de Mercy-Argenteau. Il copie ainsi une cinquantaine de lettres et billets parmi les 58 documents qu’il verse à cette correspondance entre la reine et l’ambassadeur impérial.
Une quarantaine d’années plus tard, Maxime de La Rocheterie et le marquis de Beaucourt sollicitent la même autorisation des archives de Vienne. Avant de publier leur recueil, ils veulent en effet confronter aux originaux les textes copiés par Feuillet de Conches en 1854. Mais, de manière inattendue, les deux chercheurs se voient refuser l’accès aux archives impériales… L’intervention de l’ambassadeur de France n’y fait rien : les portes restent fermées « en considération du caractère souvent très confidentiel de cette correspondance ».
3. l’arbitrage de La Rocheterie et de Beaucourt au tournant du XXe siècle
Devant l’impossibilité de vérifier les textes par eux-mêmes, La Rocheterie et Beaucourt classent alors les documents issus des archives autrichiennes en deux groupes :
1er groupe : « autographe, archives impériales d’Autriche »
65 textes, 48 dans E. Lever, 65 dans C. Seth
Les textes ainsi annotés sont suivis de références aux recueils de correspondances publiés à Leipzig, Vienne et Paris à partir de 1866 sous l’autorité du chevalier d’Arneth, Directeur des archives de la Maison impériale et de l’Etat d’Autriche. Nous connaissons bien ces gros volumes, indispensables à toute étude sérieuse du personnage historique de Marie-Antoinette :
1. Marie-Antoinette, Joseph II und Leopold II, ihr Briefwechsel (Arneth, Leipzig 1866)
2. Marie-Antoinette, correspondance secrète entre Marie-Thérèse et le comte de Mercy-Argenteau, avec les lettres de Marie-Antoinette (Arneth et Geffroy, Paris 1874, 3 volumes – réédition dès 1875)
3. Correspondance du comte de Mercy-Argenteau avec l’empereur Joseph II et le prince de Kaunitz (Arneth et Flammermont, Paris 1891, 2 volumes)
Nul ne conteste l’authenticité des lettres dans ces ouvrages, où la plupart sont estampillées « autographes ». Aussi les retrouve-t-on sans surprise dans le corpus édité par Madame Lever, à l’exception des petits billets de quelques lignes qui n’y figurent pas. Tous ces documents, lettres et billets, auxquels s’ajoutent les divers inédits, sont bien entendu repris dans le livre de Madame Seth.
2ème groupe : « archives impériales d’Autriche »
28 textes, aucun dans E. Lever, 24 dans C. Seth
Les lettres ainsi référencées sont suivies des numéros de volume et de page dans l’édition de Feuillet de Conches. Ce sont les documents que La Rocheterie et Beaucourt cherchaient à examiner à Vienne. Ils les reproduisent cependant, en affirmant ne pas les tenir pour suspects, mais ils les distinguent avec une police de caractère spécifique. Etant donné le palmarès équivoque de Feuillet de Conches en matière de commercialisation – voire de fabrication – d’apocryphes, la question de la fiabilité des sources se pose néanmoins. Nous constatons que ces textes sont écartés par Evelyne Lever alors que Catriona Seth les conserve presque tous.
4. le nouveau corpus issu des recherches de Catriona Seth : un évènement pour tous les chercheurs
La contribution de Catriona Seth est essentielle puisque la consultation des originaux lui permet de réintégrer dans le corpus officiel 24 des 28 lettres du 2ème groupe de La Rocheterie et Beaucourt, celui des « archives impériales d’Autriche » avec renvoi à l’édition Feuillet de Conches.
Certains historiens utilisaient bien ces lettres, mais elles restaient suspectes pour les autres car elles ne figuraient dans aucun des différents recueils d’Arneth… Madame Seth est une historienne trop sérieuse pour avoir engagé sa responsabilité en publiant aujourd’hui ces lettres sans s’être assurée au préalable de leur authenticité.
Son travail réduit finalement à 4 le nombre des textes irrecevables dans la correspondance entre la reine et Mercy, à partir du corpus que Feuillet de Conches indiquait avoir copiée à Vienne :
- 29 juillet 1788
- 3 août 1788
- 21 janvier 1790
- 19 juin 1791
Rajoutons-y la 5ème lettre que rejette Madame Seth, avec pour seule provenance le « Cabinet de Feuillet de Conches » :
- 20 janvier 1791
Voilà tout de même une réévaluation plus que spectaculaire pour un chercheur dont le nom reste synonyme de faussaire… Je limite cette dernière remarque à la seule correspondance avec Mercy, car je n’oublie pas d’autres fonds chez Feuillet de Conches où dominent les apocryphes, comme par exemple celui des lettres à la princesse de Lamballe.
Mesdames Lever et Seth donnent bien évidemment les références des cartons d’archives qu’elles ont consultés. Je n’alourdis pas un texte déjà long en indiquant ici ces détails, je renvoie directement aux introductions dans leurs ouvrages. La question fondamentale de l’authenticité des sources y est bien entendu développée.
Cependant, je ne retrouve pas les mêmes cotes dans les deux livres, ce qui semble suggérer ou bien des informations incomplètement relevées ou encore des fonds distincts. C’est un point suffisamment critique pour être clarifié et je poserai directement la question à Catriona Seth. Je ne manquerai pas de partager ici la réponse qu’elle pourrait faire à ces dernières interrogations.
Ces ultimes éclairages une fois posés, c’est avec la plus parfaite tranquillité d’esprit que nous pourrons puiser dans cette nouvelle édition de la correspondance avec Mercy. Quelle satisfaction de pouvoir alors citer sans réserve des extraits comme celui qui va suivre ! Nous sommes le 16 août 1791, Marie-Antoinette termine une très longue lettre qu’elle va encore poursuivre le 21, puis le 26. Elle se confie :
« Voilà l’état déplorable où nous nous trouvons. Ajoutez à cela que nous n’avons pas un ami, que tout le monde nous trahit, les uns par haine, les autres par faiblesse ou ambition. Enfin, je suis réduite à craindre le jour où on aura l’air de nous donner une sorte de liberté. Au moins dans l’état de nullité où nous sommes, nous n’avons rien à nous reprocher. Vous voyez mon âme tout entière dans cette lettre. Je peux me tromper, mais c’est le seul moyen que je vois encore pour pouvoir aller. J’ai écouté autant que je l’ai pu des gens des deux côtés, et c’est de tous leurs avis que je me suis formé le mien. Je ne sais pas s’il sera suivi. Vous connaissez la personne à laquelle j’ai affaire : au moment où on la croit persuadée, un mot, un raisonnement la fait changer sans qu’elle s’en doute. C’est aussi pour cela que mille choses ne sont pas à entreprendre. Enfin, quoiqu’il arrive, conservez-moi votre amitié et votre attachement. J’en ai bien besoin. Et croyez que quel que soit le malheur qui me poursuit, je peux céder aux circonstances, mais jamais je ne consentirai à rien d’indigne de moi. C’est dans le malheur qu’on sent davantage ce qu’on est. Mon sang coule dans les veines de mon fils, et j’espère qu’un jour il se montrera digne petit-fils de Marie-Thérèse. Adieu.
Si vous pouvez me garder cette lettre, je serai bien aise de la ravoir un jour. »
Le même extrait, dans la version autographe présentée par Feuillet de Conches entre les pages 228 et 233 du second volume de ses Lettres, un des trois (?) originaux (?) de la main de la reine, écrit-il :
5. Nos amis les anglais…
Nous devons aux historiennes britanniques Evelyn Farr (en 1995, 2013 et 2016) et Catriona Seth (2006 et 2019), ainsi qu’à leur compatriote John Hardman en 2019 les livres les plus complets et les analyses les plus pertinentes autour des principales correspondances de Marie-Antoinette dans les dernières années du règne. La plus grande partie de ces ouvrages concerne en effet les années à partir de 1788 et la lecture croisée des trois reste nécessaire pour approcher le personnage politique de la reine tel qu’il se développe et s’affirme. Les trois correspondances se complètent et forment comme les trois panneaux d’un même triptyque. Il faut les étudier ensemble et apprendre à les décoder les unes par rapport aux autres. On ne saurait trop conseiller cette étude minutieuse à certains des intervenants du même colloque auquel participait Madame Seth à la Sorbonne…
Nul besoin d’encourager la lecture des ouvrages de Madame Farr, elle est ici chez elle (il parait même que ses excellents ouvrages ne parleraient pas que de politique…).
Mais s’il vous plait, ajoutez à vos bibliothèques le livre de Catriona Seth et, pour les anglophones, celui de John Hardman !
Deux mots sur ce dernier auteur, spécialiste outre-manche de Louis XVI depuis sa première biographie du roi en 1993, entièrement réécrite en 2016. On lui doit nombre d’ouvrages sur le règne, et notamment une étude – hélas non traduite, elle non plus – consacrée à l’échec de la révolution royale lors de l’Assemblée des Notables. C’est donc un auteur qui fait référence pour le règne de Louis XVI et l’histoire de la Révolution française, et j’ai guetté avec impatience la sortie en 2019 de son « Marie-Antoinette, the making of a French queen » (la fabrication, la création d’une reine française). La lecture des échanges avec Barnave est particulièrement fouillée, plutôt novatrice et surtout John Hardman y accorde beaucoup plus d’importance que les autres historiens en général. J’y reviendrai certainement, mais il y a d’abord un gros travail à faire, à commencer par l’assimilation du livre de Catriona Seth et sa mise en miroir avec les autres correspondances… Le choix du collier en couverture est une sottise d’éditeur, la notoriété de l’auteur n’ayant nullement besoin de cette illustration racoleuse. Mais il faut s’y faire, si l’université anglaise (anglo-saxonne en général) nous apporte régulièrement de très bons livres, et souvent les meilleurs, les pays anglo-saxons sont aussi l’origine la plus fréquente des divagations autour de cette trop fameuse brioche et de ce fichu poitrail pour cheval de cirque.
Femme réelle, femme mythique, un sujet tout indiqué pour Catriona Seth !
Et, pour terminer, une bien jolie couverture…
Vous comprenez bien qu’il est impossible de conclure sans un clin d’œil à la couverture du livre de Catriona Seth !
Quelle belle audace d’éditeur, en effet, de choisir un portrait qui pourrait ne pas être Marie-Antoinette pour illustrer un recueil de lettres qu’elle pourrait ne pas avoir écrites !
A se demander si Marie-Antoinette a bien existé !
Albin-Michel n’a sans doute pas pensé second degré et l’éditeur aura tout simplement repris les informations de la banque d’images. Je ne manquerai pas pour autant d’attirer l’attention de Madame Seth sur notre petite série « A la recherche d’Antoine … ». Elle pourra y lira que, si le portrait iconique de sa couverture est controversé, il existe aussi suffisamment d’éléments factuels pour donner des arguments à ceux qui souhaitent toujours y reconnaître Marie-Antoinette… CQFD
FONDAMENTAL et INDISPENSABLE !
Certains parmi nous ont eu le plaisir d’entendre Catriona Seth en novembre dernier à la Sorbonne.
En 2006, j’avais déjà suivi son intervention à la Bibliothèque de Versailles, à l’occasion de l’exposition « Marie-Antoinette, femme réelle, femme mythique » dont elle était commissaire... D’emblée, j’avais été conquis par l’énergie enjouée et l’autorité naturelle de cette historienne britannique, que je n’ai pas cessé de lire depuis. Spécialiste de Marie-Antoinette, elle fait également autorité pour Germaine de Staël dont elle a édité les œuvres dans la Pléiade en 2017. Dans la même collection, elle avait signé dès 2011 la nouvelle édition des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos.
Ce lien donne un aperçu de ses recherches ainsi qu’un accès à nombre de ses écrits.
Catriona Seth sur le site ORCID
A la Sorbonne, Madame Seth a su captiver un amphithéâtre où la reine n’avait pas que des amis. Son exposé était clair, plaisamment énoncé et son intervention parfaitement préparée, ce qui ne fut pas le cas de tout le monde… L’évidente empathie de Catriona Seth à l’égard de Marie-Antoinette n’émousse en rien la rigueur de l’historienne, soucieuse à chaque instant d’appuyer son propos aux sources les plus indiscutables. Cette exigence fait le prix de ses analyses, qui toujours ajoutent à nos connaissances.
Le dernier ouvrage qu’elle consacre à la correspondance entre Marie-Antoinette et le comte de Mercy-Argenteau est tout simplement FONDAMENTAL et INDISPENSABLE ! Je souligne trois fois, et pour deux raisons. Tout d’abord, bien sûr, pour les textes nouveaux qu’elle verse au rang des écrits authentiques de la reine. Et puis ensuite pour l’analyse très fine qu’elle fait de la « relation inégale » entre Marie-Antoinette et le très zélé Monsieur de Mercy dont elle surprend si souvent la lâcheté et le cynisme…
Concentrons-nous ici simplement sur les textes. Je vais développer en prenant le temps, car les enjeux sont de taille. En effet, Madame Seth verse au corpus des lettres authentiques de Marie-Antoinette pas moins de 64 textes qui ne figurent pas dans l’ouvrage d’Evelyne Lever, laquelle affirme en 2005 avoir pourtant réuni toutes les lettres véritables de la reine (voir son introduction à la Correspondance de Marie-Antoinette, chez Tallandier, page 9 : « La présente édition réunit pour la première fois toutes les lettres de la reine, avec les réponses de ses correspondants, lorsqu’elles existent »).
Quels éléments ont permis à Madame Seth d’intégrer autant de textes « inédits » pour proposer 112 entrées dans le récolement de cette correspondance, là où Evelyne Lever n’en compte pas plus de 48 ?
1. Soixante-quatre textes rajoutés à la correspondance authentique de Marie-Antoinette !
Pour commencer, il faut préciser que seule une minorité parmi les textes réunis constitue à proprement parler des inédits, à savoir 20 sur les 112. Ce sont essentiellement des billets, assez courts, négligés par les historiens en raison sans doute de leur brièveté et de la difficulté pour eux de les citer sans développer l’appareil critique nécessaire à leur intelligibilité. Catriona Seth s’emploie à donner une pertinence à ces courts messages, elle les resitue avec précision dans le contexte des évènements du règne et de la vie à la Cour.
Voici qui suffirait déjà à recueillir nos suffrages !
Mais il y a beaucoup plus, car – à ces billets – l’auteur ajoute d’autres textes, principalement des lettres cette fois, dont une première version – contestée ensuite… – a été publiée à diverses époques de la deuxième partie du XIXe siècle. Ces lettres n’apparaissent pas dans le volume de Madame Lever, qui rejette leur authenticité et exprime ainsi la réserve dont elles sont entourées depuis leur publication.
Au nombre de 49 (43 reprises + 6 publiées pour la première fois), ces lettres présentent aussi un côté inédit dans la mesure où Madame Seth en donne la version authentique après les avoir consultées directement aux Archives nationales autrichiennes à Vienne. A diverses reprises, elle peut ainsi corriger des imprécisions, des erreurs ou des manques, ou encore retirer des mots ajoutés dans la première version du XIXe siècle. J’ai comparé les deux (et parfois les trois) versions de ces lettres pour en noter les différences. (Je peaufine mon tableau comparatif, je pourrai le partager avec les plus curieux). Ce sont des points de détail, certes, mais ils montrent que Catriona Seth s’est bien trouvée en présence des textes qu’elle a ensuite pu restituer dans leur forme originale, ce qu’elle fait pour chacun des 112 textes soumis.
En ajoutant les billets inédits aux lettres mises à l’écart et réintégrées ici dans leur version d’origine – j’insiste à nouveau – ce sont bien 64 textes que Catriona Seth ajoute au recueil des écrits authentiques de Marie-Antoinette !
Tout l’enjeu de son livre est de faire ainsi reconnaître, de manière indiscutable et définitive, l’authenticité de lettres jusqu’ici tenues pour suspectes. La question est d’autant plus sensible que la plus grande partie de ces courriers éclaire la réflexion et l’action de Marie-Antoinette pendant la Révolution.
Les lettres à Mercy recueillies par Catriona Seth prennent une place centrale dans le dispositif complexe de communication déployé par la reine pour se faire entendre de l’extérieur, au même titre que les courriers à Fersen ou les notes échangées avec Barnave. Marie-Antoinette est une femme politique en mouvement, ses convictions ne dévient pas, mais elle fait preuve de pragmatisme. Elle comprend qu’elle est dans un rapport de forces défavorable et qu’il faut composer avec les évènements et les hommes qui prétendent les contrôler. Sur la forme, beaucoup de ses lettres sont touchantes car on l’entend se confier à un interlocuteur qu’elle considère comme un mentor, celui qui reste un trait d’union avec sa mère. Le 17 août 1790, dans une lettre à Leopold II, elle recommande à son frère ce « digne serviteur de notre respectable mère. Il a pour moi les sentiments d’un père pour son enfant. Vous pourrez vous y fier entièrement. Le prince de Kaunitz l’estime fort, et il m’est bien utile pour la sagesse de ses conseils. » Elle se montre sincère, elle croit en son soutien et à sa capacité d’agir en sa faveur. Elle ne voit pas que le zèle du comte de Mercy ne s’applique que très mollement à sa défense. Pour lui et ceux qu’il sert, un allié affaibli est aussi une aubaine et l’auguste Maison est occupée en priorité à mesurer les avantages qu’elle pourrait tirer d’une débâcle française.
2. La deuxième partie du XIXe siècle : un âge d’or pour la publication des correspondances royales
Faisons un petit saut en arrière pour rappeler ce qu’avait apporté le XIXe siècle.
Les lettres controversées font leur apparition pour la plupart en 1864. Elles sont alors publiées presque simultanément, parfois avec des variantes, par le comte Paul Vogt d’Hunolstein et le baron Félix-Sébastien Feuillet de Conches. Entre les années 1864 et 1873, ce dernier auteur ne donne pas moins de six volumes de lettres du couple royal et de Madame Elisabeth (Louis XVI, Marie-Antoinette et Madame Elisabeth, Lettres et documents inédits). Si de nombreuses lettres dans ces volumes sont apocryphes, d’autres sont bien authentiques, en totalité ou en partie. C’est un sujet plutôt alambiqué car on ne trouve pas nécessairement le vrai d’un côté et le faux de l’autre, mais parfois un mélange des deux, avec des textes recomposés et arrangés à partir de fragments authentiques.
L’histoire des controverses liées à ces recueils est exposée en détail dans l’introduction du premier des deux volumes de « Lettres de Marie-Antoinette, recueil des lettres authentiques de la reine » publiés par Maxime de La Rocheterie et le marquis de Beaucourt en 1895-1896. Cette somme a longtemps constitué l’ouvrage de référence pour les écrits de la reine, elle se présentait en effet comme LE livre qui avait fait le bon tri entre les lettres authentiques et les apocryphes, les dernières ayant alimenté un véritable marché, à l’image de celui des reliques qui perdure à ce jour…
Entre 1846 et 1854, Feuillet de Conches fait plusieurs séjours à Vienne. Ses fonctions de chef du protocole sous Louis Philippe puis de maître des cérémonies de Napoléon III lui ouvrent des portes. En 1850, il rencontre la duchesse d’Angoulême à Frohsdorf, pour solliciter une autorisation en préalable à toute publication. Il précise en note de bas de page (Vol VI, page 1) que c’est en 1854 seulement qu’il obtient des autorités autrichiennes un accès aux documents originaux et qu’il est autorisé à les copier. Il ne s’agit pas de la correspondance avec l’impératrice, conservée dans les archives privées de la maison d’Autriche, mais des archives d’Etat où se trouvent les papiers de Mercy-Argenteau. Il copie ainsi une cinquantaine de lettres et billets parmi les 58 documents qu’il verse à cette correspondance entre la reine et l’ambassadeur impérial.
Une quarantaine d’années plus tard, Maxime de La Rocheterie et le marquis de Beaucourt sollicitent la même autorisation des archives de Vienne. Avant de publier leur recueil, ils veulent en effet confronter aux originaux les textes copiés par Feuillet de Conches en 1854. Mais, de manière inattendue, les deux chercheurs se voient refuser l’accès aux archives impériales… L’intervention de l’ambassadeur de France n’y fait rien : les portes restent fermées « en considération du caractère souvent très confidentiel de cette correspondance ».
3. l’arbitrage de La Rocheterie et de Beaucourt au tournant du XXe siècle
Devant l’impossibilité de vérifier les textes par eux-mêmes, La Rocheterie et Beaucourt classent alors les documents issus des archives autrichiennes en deux groupes :
1er groupe : « autographe, archives impériales d’Autriche »
65 textes, 48 dans E. Lever, 65 dans C. Seth
Les textes ainsi annotés sont suivis de références aux recueils de correspondances publiés à Leipzig, Vienne et Paris à partir de 1866 sous l’autorité du chevalier d’Arneth, Directeur des archives de la Maison impériale et de l’Etat d’Autriche. Nous connaissons bien ces gros volumes, indispensables à toute étude sérieuse du personnage historique de Marie-Antoinette :
1. Marie-Antoinette, Joseph II und Leopold II, ihr Briefwechsel (Arneth, Leipzig 1866)
2. Marie-Antoinette, correspondance secrète entre Marie-Thérèse et le comte de Mercy-Argenteau, avec les lettres de Marie-Antoinette (Arneth et Geffroy, Paris 1874, 3 volumes – réédition dès 1875)
3. Correspondance du comte de Mercy-Argenteau avec l’empereur Joseph II et le prince de Kaunitz (Arneth et Flammermont, Paris 1891, 2 volumes)
Nul ne conteste l’authenticité des lettres dans ces ouvrages, où la plupart sont estampillées « autographes ». Aussi les retrouve-t-on sans surprise dans le corpus édité par Madame Lever, à l’exception des petits billets de quelques lignes qui n’y figurent pas. Tous ces documents, lettres et billets, auxquels s’ajoutent les divers inédits, sont bien entendu repris dans le livre de Madame Seth.
2ème groupe : « archives impériales d’Autriche »
28 textes, aucun dans E. Lever, 24 dans C. Seth
Les lettres ainsi référencées sont suivies des numéros de volume et de page dans l’édition de Feuillet de Conches. Ce sont les documents que La Rocheterie et Beaucourt cherchaient à examiner à Vienne. Ils les reproduisent cependant, en affirmant ne pas les tenir pour suspects, mais ils les distinguent avec une police de caractère spécifique. Etant donné le palmarès équivoque de Feuillet de Conches en matière de commercialisation – voire de fabrication – d’apocryphes, la question de la fiabilité des sources se pose néanmoins. Nous constatons que ces textes sont écartés par Evelyne Lever alors que Catriona Seth les conserve presque tous.
4. le nouveau corpus issu des recherches de Catriona Seth : un évènement pour tous les chercheurs
La contribution de Catriona Seth est essentielle puisque la consultation des originaux lui permet de réintégrer dans le corpus officiel 24 des 28 lettres du 2ème groupe de La Rocheterie et Beaucourt, celui des « archives impériales d’Autriche » avec renvoi à l’édition Feuillet de Conches.
Certains historiens utilisaient bien ces lettres, mais elles restaient suspectes pour les autres car elles ne figuraient dans aucun des différents recueils d’Arneth… Madame Seth est une historienne trop sérieuse pour avoir engagé sa responsabilité en publiant aujourd’hui ces lettres sans s’être assurée au préalable de leur authenticité.
Son travail réduit finalement à 4 le nombre des textes irrecevables dans la correspondance entre la reine et Mercy, à partir du corpus que Feuillet de Conches indiquait avoir copiée à Vienne :
- 29 juillet 1788
- 3 août 1788
- 21 janvier 1790
- 19 juin 1791
Rajoutons-y la 5ème lettre que rejette Madame Seth, avec pour seule provenance le « Cabinet de Feuillet de Conches » :
- 20 janvier 1791
Voilà tout de même une réévaluation plus que spectaculaire pour un chercheur dont le nom reste synonyme de faussaire… Je limite cette dernière remarque à la seule correspondance avec Mercy, car je n’oublie pas d’autres fonds chez Feuillet de Conches où dominent les apocryphes, comme par exemple celui des lettres à la princesse de Lamballe.
Mesdames Lever et Seth donnent bien évidemment les références des cartons d’archives qu’elles ont consultés. Je n’alourdis pas un texte déjà long en indiquant ici ces détails, je renvoie directement aux introductions dans leurs ouvrages. La question fondamentale de l’authenticité des sources y est bien entendu développée.
Cependant, je ne retrouve pas les mêmes cotes dans les deux livres, ce qui semble suggérer ou bien des informations incomplètement relevées ou encore des fonds distincts. C’est un point suffisamment critique pour être clarifié et je poserai directement la question à Catriona Seth. Je ne manquerai pas de partager ici la réponse qu’elle pourrait faire à ces dernières interrogations.
Ces ultimes éclairages une fois posés, c’est avec la plus parfaite tranquillité d’esprit que nous pourrons puiser dans cette nouvelle édition de la correspondance avec Mercy. Quelle satisfaction de pouvoir alors citer sans réserve des extraits comme celui qui va suivre ! Nous sommes le 16 août 1791, Marie-Antoinette termine une très longue lettre qu’elle va encore poursuivre le 21, puis le 26. Elle se confie :
« Voilà l’état déplorable où nous nous trouvons. Ajoutez à cela que nous n’avons pas un ami, que tout le monde nous trahit, les uns par haine, les autres par faiblesse ou ambition. Enfin, je suis réduite à craindre le jour où on aura l’air de nous donner une sorte de liberté. Au moins dans l’état de nullité où nous sommes, nous n’avons rien à nous reprocher. Vous voyez mon âme tout entière dans cette lettre. Je peux me tromper, mais c’est le seul moyen que je vois encore pour pouvoir aller. J’ai écouté autant que je l’ai pu des gens des deux côtés, et c’est de tous leurs avis que je me suis formé le mien. Je ne sais pas s’il sera suivi. Vous connaissez la personne à laquelle j’ai affaire : au moment où on la croit persuadée, un mot, un raisonnement la fait changer sans qu’elle s’en doute. C’est aussi pour cela que mille choses ne sont pas à entreprendre. Enfin, quoiqu’il arrive, conservez-moi votre amitié et votre attachement. J’en ai bien besoin. Et croyez que quel que soit le malheur qui me poursuit, je peux céder aux circonstances, mais jamais je ne consentirai à rien d’indigne de moi. C’est dans le malheur qu’on sent davantage ce qu’on est. Mon sang coule dans les veines de mon fils, et j’espère qu’un jour il se montrera digne petit-fils de Marie-Thérèse. Adieu.
Si vous pouvez me garder cette lettre, je serai bien aise de la ravoir un jour. »
Le même extrait, dans la version autographe présentée par Feuillet de Conches entre les pages 228 et 233 du second volume de ses Lettres, un des trois (?) originaux (?) de la main de la reine, écrit-il :
5. Nos amis les anglais…
Nous devons aux historiennes britanniques Evelyn Farr (en 1995, 2013 et 2016) et Catriona Seth (2006 et 2019), ainsi qu’à leur compatriote John Hardman en 2019 les livres les plus complets et les analyses les plus pertinentes autour des principales correspondances de Marie-Antoinette dans les dernières années du règne. La plus grande partie de ces ouvrages concerne en effet les années à partir de 1788 et la lecture croisée des trois reste nécessaire pour approcher le personnage politique de la reine tel qu’il se développe et s’affirme. Les trois correspondances se complètent et forment comme les trois panneaux d’un même triptyque. Il faut les étudier ensemble et apprendre à les décoder les unes par rapport aux autres. On ne saurait trop conseiller cette étude minutieuse à certains des intervenants du même colloque auquel participait Madame Seth à la Sorbonne…
Nul besoin d’encourager la lecture des ouvrages de Madame Farr, elle est ici chez elle (il parait même que ses excellents ouvrages ne parleraient pas que de politique…).
Mais s’il vous plait, ajoutez à vos bibliothèques le livre de Catriona Seth et, pour les anglophones, celui de John Hardman !
Deux mots sur ce dernier auteur, spécialiste outre-manche de Louis XVI depuis sa première biographie du roi en 1993, entièrement réécrite en 2016. On lui doit nombre d’ouvrages sur le règne, et notamment une étude – hélas non traduite, elle non plus – consacrée à l’échec de la révolution royale lors de l’Assemblée des Notables. C’est donc un auteur qui fait référence pour le règne de Louis XVI et l’histoire de la Révolution française, et j’ai guetté avec impatience la sortie en 2019 de son « Marie-Antoinette, the making of a French queen » (la fabrication, la création d’une reine française). La lecture des échanges avec Barnave est particulièrement fouillée, plutôt novatrice et surtout John Hardman y accorde beaucoup plus d’importance que les autres historiens en général. J’y reviendrai certainement, mais il y a d’abord un gros travail à faire, à commencer par l’assimilation du livre de Catriona Seth et sa mise en miroir avec les autres correspondances… Le choix du collier en couverture est une sottise d’éditeur, la notoriété de l’auteur n’ayant nullement besoin de cette illustration racoleuse. Mais il faut s’y faire, si l’université anglaise (anglo-saxonne en général) nous apporte régulièrement de très bons livres, et souvent les meilleurs, les pays anglo-saxons sont aussi l’origine la plus fréquente des divagations autour de cette trop fameuse brioche et de ce fichu poitrail pour cheval de cirque.
Femme réelle, femme mythique, un sujet tout indiqué pour Catriona Seth !
Et, pour terminer, une bien jolie couverture…
Vous comprenez bien qu’il est impossible de conclure sans un clin d’œil à la couverture du livre de Catriona Seth !
Quelle belle audace d’éditeur, en effet, de choisir un portrait qui pourrait ne pas être Marie-Antoinette pour illustrer un recueil de lettres qu’elle pourrait ne pas avoir écrites !
A se demander si Marie-Antoinette a bien existé !
Albin-Michel n’a sans doute pas pensé second degré et l’éditeur aura tout simplement repris les informations de la banque d’images. Je ne manquerai pas pour autant d’attirer l’attention de Madame Seth sur notre petite série « A la recherche d’Antoine … ». Elle pourra y lira que, si le portrait iconique de sa couverture est controversé, il existe aussi suffisamment d’éléments factuels pour donner des arguments à ceux qui souhaitent toujours y reconnaître Marie-Antoinette… CQFD
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