Série Marie-Antoinette. Avec Emilia Schüle et Louis Cunningham

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Il semblerait qu'elle espionne la reine pour l'Autriche d'après le message ci-dessus de notre MARIE ANTOINETTE.
.

Mme de Sabran a écrit:
Pas d'accord, pas d'accord ...
Déployer d'aussi énormes moyens pour ne pas se soucier d'un minimum de qualité historique, sachant que le public gobe et digère béatement toute les castafouines qu'on lui sert,  franchement quelle autre finalité que de faire du fric ?

Mme de Sabran a écrit:
Mme du Barry, la tête entre les cuisses de Marie-Antoinette ...  

Duc d'Ostrogothie a écrit:Evelyne Lever tire à boulet rouge sur la série, qui serait un véritable navet semble-t-il :

https://www.lefigaro.fr/culture/marie-antoinette-une-suite-d-aberrations-historiques-selon-evelyne-lever-20221030

Marie-Antoinette: «une suite d’aberrations historiques», selon Évelyne Lever

Par Benjamin Puech


ENTRETIEN - La dernière série de la créatrice britannique Deborah Davis est très loin de représenter la réalité, constate l’historienne.

Historienne du XVIIIe siècle, Évelyne Lever a consacré nombre d’ouvrages à la dernière reine de France, dont deux biographies. En 2020, elle a publié Le Grand Amour de Marie-Antoinette (Tallandier).

Comment jugez-vous la série?

Je comprends fort bien qu’il faille prendre des libertés avec l’histoire pour réaliser ce qu’on appelle des biopics, mais il s’agit là d’une grotesque caricature. En tant qu’historienne, je suis gênée que des téléspectateurs puissent croire que cette série reflète fidèlement l’époque.

Marie-Antoinette était-elle, ainsi que la présente la série, à l’avant-garde?

Au contraire, la dauphine, puis la reine, a des idées très classiques - elle le montrera pendant la Révolution. Elle considérait simplement qu’en tant que souveraine elle avait le droit de mener sa vie comme elle l’entendait. Ce qui lui vaudra l’hostilité de la cour. Marie-Antoinette est une femme miroir, dans laquelle se reflètent les fantasmes de l’époque, depuis son temps jusqu’à nos jours.

À côté de cette série, le film de Sofia Coppola me paraît être un chef-d’œuvre !

L’arrivée à Compiègne de la jeune Autrichienne, en mai 1770, est particulièrement cocasse.

À l’écran, Louis XV ressemble à une sorte de parvenu qui viendrait de s’offrir un domaine. Le dauphin, dépeigné, gibecière et lièvre dans les mains, à un braconnier. L’étiquette imposait une tout autre attitude à ces personnages! Suit un repas de famille inénarrable. Les filles du roi, Mesdames, réduites au nombre de deux, lampent une soupe avec une vulgarité insensée alors que ces princesses, élevées avec grâce, représentent la tradition curiale française. Enfin, si cela ne suffisait pas, la Du Barry débarque et saute sur les genoux du roi…

À quel point les personnages s’éloignent-ils de la réalité?

Prenons Mme de Noailles. Nous savons qu’elle ennuie Marie-Antoinette en lui expliquant sans cesse les subtilités de l’étiquette. Mais jamais cette première dame d’honneur n’aurait pu exiger de la dauphine une révérence, et, pire, se permettre de lui donner une gifle! Aberration également d’imaginer Mme Du Barry en coach sexuel de la dauphine… En réalité, Marie-Antoinette comprend vite - on le lui dit - que la maîtresse de Louis XV est une ancienne prostituée. Elle la snobe. Les scènes d’explication entre les deux femmes sont aberrantes.

La Du Barry se comporte ici comme une cocotte…

Ce qui ne correspond pas à la réalité. Jeanne Du Barry a débuté dans un bordel, mais, à cette époque, il s’agit d’une grande courtisane, qui connaît les codes, qui sait tenir son rang et joue quasiment un rôle de première dame. Même si elle reprochait à Louis XV de ne pas avoir choisi sa maîtresse parmi elle, la noblesse de Versailles, tout comme les princes étrangers, faisait la cour à Mme Du Barry. De toute évidence, le roi était très épris de cette maîtresse qui lui donnait beaucoup de plaisir. Tout se joue dans les apparences, au sein de cette cour fertile en intrigues et en rumeurs.

Y a-t-il d’autres invraisemblances?

La série est une suite d’aberrations historiques. Par exemple, on voit Marie-Antoinette sortir de sa chambre affolée dans la galerie des Glaces et se faire brutalement arrêter par des gardes. D’autre part, peut-être la production manquait-elle de moyens financiers, mais on voit bien peu de monde dans les couloirs et les jardins de Versailles, alors que 5000 personnes environ y déambulaient en ce temps-là.

La série tourne autour de la non-consommation du mariage princier.

Il s’est effectivement agi d’une affaire d’importance. Une alliance, qui mettait fin à une hostilité séculaire, avait été signée en 1755 entre la France et l’Autriche. Ce mariage devait permettre de la rendre effective, et Marie-Thérèse s’inquiétait de la lenteur du couple à le consommer. Cela fragilisait la position de Marie-Antoinette à la cour. Mais, là encore, la série grossit le trait: l’impératrice autrichienne n’a pas eu peur que l’union soit annulée et que la jeune femme soit renvoyée. D’ailleurs, le mariage ne sera consommé qu’en 1778, huit ans après la cérémonie.

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Est-on parvenu à créer une bonne fiction sur Marie-Antoinette?

Je ne crois pas, mais je conçois que ce soit difficile. La génération de Sofia Coppola voulait voir Marie-Antoinette comme une «fashion victim». «Une jeune fille en proie au désarroi qui aurait changé de collège», disait la réalisatrice. Mais il y avait au moins la volonté de comprendre la psychologie de Marie-Antoinette. À côté de cette série, son film me paraît être un chef-d’œuvre! Étonnamment, on ne s’intéresse plus à la femme victime de la Révolution, courageuse face à un destin tragique, qui a fait de cette reine une figure historique. On l’aurait pourtant oubliée si, par exemple, elle était morte accidentellement en 1787…

Duc d'Ostrogothie a écrit:C'est pire que tout ce que je pouvais imaginer.

Outre que le scénario n'a aucun rapport quel qu'il soit avec la vie de Marie-Antoinette (dont il s'inspire très très très - et très - librement), les dialogues n'ont rien d'intéressant : aucun trait d'esprit, aucune finesse.

Ni émouvant, ni drôle.

Et d'une vulgarité sans nom.

Chaque scène, chaque image de ce film est une mauvaise blague . En vrac :

Marie-Antoinette et sa mère se mettent du yaourt sur le visage et gloussent toutes les deux devant le miroir la veille du départ de la future dauphine vers la France.

Mme de Noailles n'a aucun respect pour la dauphine. Agressive sans raison, elle lui intime l'ordre de lui faire une révérence dès qu'elle sort de son carrosse, lui met des tapes sur les mains ... elle ira jusqu'à la gifler devant tout le monde dans une autre scène.

Le dauphin est totalement autiste : il ne se lave pas, ne parle pas, se laisse rouer de coups par son frère Provence sans rien dire (boulette : dans une des scènes du premier épisode, l'un des gardes appelle le dauphin "Sire" alors qu'il n'est pas encore roi...).

La veille de son mariage, le dauphin est saisi par les gens de sa maison qui le plongent de force dans un bain d'eau... froide.  

Mesdames se goinfrent à table comme des paysannes, tandis que le dauphin rotte au visage de la dauphine devant toute la Cour.

Mme du Barry débarque en plein milieu dudit repas pour...  sauter sur les genoux de Louis XV devant tout le monde.

Mme du Barry est d'une vulgarité sans pareille : regards cochons, allusions graveleuses à chaque phrase. Elle se chargera de faire l'éducation sexuelle de la dauphine. Elle l'embrasse langoureusement sur la bouche.

Le dauphin et la dauphine, au pied de leur lit, nus comme des vers devant toute la Cour le soir des noces. Tout le monde se moque d'eux. Une fois dans leur lit, Marie-Antoinette et Louis-Auguste sont criblés de petites boules en papier bleu et blanches par les courtisans (des cotillons ?...), comme à une fête foraine. Hallucinant.

Mesdames complotent pour que leur père épouse ... nulle autre Mme de Lamballe.

Louis XV  (qui est meublé en Louis XVI ceci dit en passant) dit à Mme de Lamballe : "vous aimez le café, vous les italiens".

Choiseul "premier ministre" de Louis XV. On connaît aujourd'hui la vraie raison de sa disgrâce :  la du Barry s'est tailladée le bras pour faire croire que Choiseul l'avait attaquée.

Le duc d'Aiguillon fou de désir pour Mme du Barry parfume sa poitrine sous le regard concupiscent de Louis XV.

Ce vieux cochon de Louis XV pétrit la cuisse de Marie-Antoinette sous les yeux de la du Barry qui la prévient que "papa roi" a un penchant pour les vierges.

Marie-Antoinette fait un doigt d'honneur au portrait de Marie-Josèphe de Saxe placé entre les deux croisées devant son lit (ne me demandez pas pourquoi, je n'en ai aucune idée ).

Mesdames prennent le thé sur une table basse.  

Marie-Antoinette a ses règles dans les escaliers de Trianon, qu'elle macule de sang. Scène suivante : Marie-Antoinette se fait examiner le sexe par Mme du Barry, accroupie entre ses cuisses.

Provence fait des gestes obscènes devant Mesdames, Mme de Lamballe, Louis-Auguste et Marie-Antoinette.

Mme du Barry lance à Marie-Antoinette : "mais vous vous prenez pour qui?".

Côté costumes, c'est la misère. Louis XV n'a pas de plaque du saint-esprit, Marie-Antoinette porte une robe vert fluo (avec un collier de perles à la Walt Disney grosses comme vous Madame).

Dans la chambre de la dauphine, des chaises Napoléon III.

Dans l'escalier de la reine, on perçoit très distinctement le fléchage au sol à l'attention des touristes.

C'est une tragédie.

Eddy2000 a écrit:Je ne regrette pas de ne pas être abonné à Canal + car j'aurais peut-être eu la curiosité malsaine de regarder les premiers épisodes.  

La nuit, la neige a écrit:

Eddy2000 a écrit:Je ne regrette pas de ne pas être abonné à Canal + car j'aurais peut-être eu la curiosité malsaine de regarder les premiers épisodes.  

La chaîne offre le premier épisode sans abonnement. J'ai déjà posté le lien précédemment.  

Canal Plus - Marie-Antoinette (Saison 1, Episode 1)