Quatre perles parmi les plus célèbres au monde : La Régente (Perle Napoléon), La Pélégrina, La Pérégrina, La perle de Marie-Antoinette

Oui, il réussira en effet à récolter des fonds en attaquant les sociétés cinématographiques sur les nombreux films sur Raspoutine, mais au prix de procédures interminables et coûteuses. Seul le film de Robert Hossein « j’ai tué Raspoutine » trouvera grâce à ses yeux. Voir à ce sujet l’interview du prince et de la princesse par Alain Decaux... ( déjà posté, je crois ?)

Gouverneur Morris a écrit:Et ils n'ont jamais eu à travailler en exil...

Comme j'aime à le dire : je chialerai un autre jour, en effet !    

Je passe sur la fortune immobilière du couple ou leurs différentes demeures, nous avons un sujet dédié au prince, ici :

Raspoutine et le prince Ioussoupov


Mais j'ouvre une courte parenthèse concernant les ventes des bijoux que le prince était parvenu à sortir de Russie (le reste du "trésor" familial étant resté sur place), dont la perle évoquée précédemment, La Pélégrina, qui n'est vendue qu'en 1953.

Auparavant, donc, il a vendu de nombreux joyaux et notamment à Pierre Cartier, à partir de 1922.

Parmi ceux-ci (je passe les petites perles ou autres pierres), quelques-unes des plus belles pierres au monde, dont :

- Le Ram's Head : un diamant rose pâle de 17.47 carats dit offert par Catherine II au prince Potemkin. Aujourd'hui disparu.

- Le Sultan of Morocco : un diamant bleu acier, parmi les plus gros du monde, de 35.67 carats.



- Le Polar Star : Ancienne propriété de Jérôme Bonaparte, l'un des plus gros diamant au monde, de forme coussin, de 41.28 carats.
Vous le voyez monté ici postérieurement sur ce collier :


Image : Cartier

- Et enfin, qui nous intéresse plus particulièrement ici, les boucles d'oreilles dites de Marie-Antoinette :


Marie Antoinette Diamond Earrings
With two large, pear-shaped diamonds weigh : 14.25 and 20.34 carats
The diamonds are believed to have been set in earrings that belonged to Marie Antoinette (...)
Image : Smithsonian National Museum of Natural History / Chip Clark and digitally enhanced by SquareMoose

Mais je ne m'étendrai pas sur leur histoire et leur description complète dans ce sujet.

Bref, je pense que rien qu'avec ces petits "choses", il y avait là de quoi vivre sans être nullement dans le besoin...

Merci Marie-Jeanne, mais de quel inventaire est-il question ?

Aussi, oui, 33 perles c'est...ridicule ! Quel genre de parure ? Pas même un bracelet.
Car enfin, rien qu'avec les perles de cette collection (dont au moins un collier que nous présentons dans son état dit "d'origine"), le nombre de perles "montées" est...explosé !

Bijoux de Marie-Antoinette - La collection de perles et diamants des Bourbon-Parme

A moins que les bijoux étaient démontés / remontés tous les quatre matins ? Bon...

Il s'agit du très sérieux inventaire réalisé au garde-meuble en 1791 dont j'ai posté la couverture plus haut. On le trouve sur Google Books ainsi que le second volume décrivant les bronzes, objets précieux, tableaux etc.
Vous qui aimez les pièces exceptionnelles il y a de quoi rêver même sans les images !

Toutes les perles sont détaillées, soit une par une avec leur description précise et leur poids, soit pour les moins grosses, comptabilisées sur des rangs.

Hormis les 33 perles faisant partie des parures de la reine, je n'ai vu aucun autre bijou monté. Donc à priori pas de collier à cette date.
Je n'ai pas détaillé les diamants et différents gemmes qui comportent peut être des parures incluant d'autres perles.

Concernant les pierres précieuses, le rapport précise qu'elles sont moins nombreuses que dans les inventaires précédents (1774 et 1776). La valeur de l'ensemble a néanmoins été optimisée par les rachats et retailles souhaitées par Louis XVI, et entièrement financées par des ventes sous la houlette de Thierry de Ville d'Avray.

Si je ne me trompe pas les inventaires précédents figurent dans Histoire des joyaux de la couronne de Germain Bapst, consulté en bibliothèque mais que je ne possède pas.

Je ne pense que les bijoux étaient démontés tous les quatre matins, surtout dans cette période. C'est à n'y rien comprendre

Marie-Jeanne a écrit:Il s'agit du très sérieux inventaire réalisé au garde-meuble en 1791 dont j'ai posté la couverture plus haut.
(...)

Toutes les perles sont détaillées, soit une par une avec leur description précise et leur poids, soit pour les moins grosses, comptabilisées sur des rangs.

Ah ok ! Désolé, je m'y perds dans ce sujet...




Alors en ce cas, je dirais que cela ne concerne pas les bijoux personnels de la reine, et je comprends mieux, dès lors, le nombre de perles "en vrac".  

Nous avions ouvert ce sujet : Les joyaux de la couronne de France portés par Marie-Antoinette

On peut en déduire que les bijoux de la collection Bourbon-Parme provenaient de la cassette personnelle de Marie-Antoinette qu'elle fit sortir de France en prévision du départ pour Monmédy.

S'y trouvait aussi la parure de rubis et diamants manquante dans l'inventaire de 1791. Elle est identifiée par un bon du roi et reconnue par les autorités comme étant légalement offerte par le roi à sa femme.

La suite de ce sujet avec la présentation de la troisième perle, et sans doute la plus célèbre de toutes : la Pérégrina

Ne pas confondre avec la PéLégrina, présentée précédemment

LA PEREGRINA

Compte tenu de sa célébrité, je ne m'étendrai pas sur sa longue histoire, reprise à de multiples occasions ici ou là sur le net.
Elle est assez bien connue, quoiqu'avec des petites variantes pour ce qui concerne le XVIe siècle.  

Certains prétendent la reconnaître sur divers portraits de Marie 1ere d'Angleterre (1516-1558), reine consort d'Espagne de 1553 à 1558.
Elle lui aurait été offerte comme cadeau de fiançailles par le roi Philippe II d’Espagne (1527 - 1598), puis serait revenue en Espagne après la mort de Marie.


Marie Iere d'Angleterre
Par Antonio Moro, 1554
Image : Museo del Prado / Wikipedia

Marie Ire, également connue sous le nom de Marie Tudor, née le 18 février 1516 et morte le 17 novembre 1558.
Fille de Henri VIII d'Angleterre et de Catherine d'Aragon, elle fut la première reine régnante d'Angleterre et d'Irlande, de 1553 à sa mort, et, par son mari Philippe II (roi d'Espagne), reine d'Espagne, de Sicile et de Naples, duchesse de Bourgogne, de Milan, de Brabant, de Luxembourg et de Limbourg, comtesse de Flandre, de Hainaut et comtesse palatine de Bourgogne.

D’autres, dont l’expert nommé par Christie’s lors de sa vente aux enchères en 2011, assurent que la perle fut certes acquise par le roi Philippe II d'Espagne, mais bien plus tard : en 1582, seulement. Donc après la mort de Marie 1ère.


Portrait de Philippe II d'Espagne
Sofonisba Anguissola
Huile sur toile, 1573
Image : Museo Nacional del Prado, Madrid

Bref, depuis la seconde moitié du XVIe siècle, cette perle, alors la plus grosse du monde, est restée dans la collection des joyaux de la Couronne d’Espagne, et fut portée successivement par huit rois d’Espagne ou membres de la famille royale (généralement en pendant d’une broche sertie de l’un des plus gros diamants du monde à l’époque, l’Estanque, d'un poids 48 carats).
Ainsi donc, les règnes de :

Philip II, (1582-1598)
Philip III, (1598-1621)
Philip IV, (1621-1665)
Charles II (1665-1700)
Philip V (1700-1746)
Fernando VI (1746-1759)
Charles III (1759-1778)
Carlos IV (1778-1808)


Marie-Louise d’Orléans, reine d’Espagne (1662 – 1689)
José Garcia Hidalgo
Huile sur toile, c. 1679
Image : Museo Nacional del Prado, Madrid

Je n'entre pas dans les détails de Guerre d'indépendance espagnole 1808 -1814 (Wikipedia), mais retenons que Jérôme Bonaparte, le frère de l'empereur Napoléon Ier, catapulté un temps sur le trône d'Espagne (roi des Espagnes et des Indes de juin 1808 à décembre 1813)...

Portait de Joseph Bonaparte, Joseph-Napoléon 1er, roi d'Espagne
François Gérard
Huile sur toile, 1808
Image : Wikipedia

...emporta avec lui la Pérégrina (entre autres trésors) lorsqu'il fut "jeté hors d'Espagne" par les troupes anglaises menées par le duc Wellington, soutenues par une large part de la population et résistance espagnole à l'occupation française.

Là les versions varient.

Certains prétendent que Joseph Bonaparte remis la perle Pérégrina à Hortense de Beauharnais, ex reine consort de Hollande (1806-1810), puis duchesse de Saint Leu (1814) . A la mort de celle-ci, en 1837, c'est son fils Louis-Napoléon Bonaparte, futur empereur Napoléon III, qui hérite de la perle.


La reine Hortense et ses deux fils, Napoléon-Louis et Louis-Napoléon
Anonyme
Huile sur toile, XIXe siècle
Image : RMN-Grand Palais (musées de l'Île d'Aix) / Gérard Blot

D'autres affirment plutôt que le futur empereur Napoléon III hérite de la perle à la mort de son oncle Joseph, en 1844.
Rappelons toutefois qu'il fut emprisonné à la forteresse de Ham de 1840 à 1846, date à laquelle il s'échappe de sa prison pour s'enfuir en Angleterre.

Bref, d'une manière ou d'une autre, le futur empereur Napoléon III avait hérité de la perle...

Louis-Napoléon Bonaparte, empereur Napoléon III
Daguerréotype, 1851
Image : Wikipedia

A court d'argent durant son exil, le prince Louis-Napoléon vendit la perle, en 1848, à James Hamilton, premier duc d’Abercorn, qui l'offrit à son épouse Louisa Hamilton.

James Hamilton, 1st Duke of Abercorn, Lord Lieutenant of Ireland and Louisa Jane (née Russell), Duchess of Abercorn
Image : Wikipedia
Image : Finding Stories throughout History

La perle reste un temps dans la famille jusqu'à, puis sa trace est perdue, jusqu'à ce qu'elle revienne au grand jour, en 1969, lors de sa mise en vente par la maison Sotheby's Londres.
Bataillant (peu) devant un membre de la famille d'Espagne, c'est l'acteur Richard Burton, ancien fils de mineur, qui emporte les enchères (et la perle) pour 37 000 dollars.
Il l'offre à Elisabeth Taylor pour la Saint-Valentin.


Image : Pinterest

On l’aperçoit au cou d’Elizabeth Taylor dans la courte apparition qu’elle fit dans le film Anne des mille jours, tourné en 1969.


Image : Pinterest

A l’époque, la Pérégrina était encore accrochée à une fine chaîne de perles naturelles, sans doute trop fragile pour supporter son poids.

L'ami Gouv' nous avait raconté ICI l'épisode durant lequel la perle, trop lourde (et non percée), s'était détachée pour tomber au sol, et avait bel et bien manqué finir sa longue histoire dans l'estomac de l'un de ses chiens pékinois de l'actrice !    


Peregrina Pearl
Images : Pinterest

Elizabeth Taylor confiera plus tard la perle à la maison Cartier afin qu'elle soit -solidement- intégrée à une grande parure, inspirée d'un portrait de Marie 1ere d'Angleterre (vous vous souvenez, celle du début de notre sujet, mais qui n'avait très probablement jamais vu cette perle ).


Image : Pinterest


Il s'agit de la parure présentée par Christie's aux enchères, le 13 décembre 2011, lors de la vente The Collection of Elizabeth Taylor: The Legendary Jewels, organisée après la mort de l'actrice.
Ce collier fut alors vendu pour un peu moins de 12 millions de dollars...





* Source 1 : Le Temps - La véritable histoire de la Peregrina, perle miraculée

* Source 2 : Christopher Masson - The pearl Peregrina

Poor bloody Mary . La perle est sacrément plus affriolante dans le généreux décolleté de la sublime Liz.

Ne déclarait-elle pas d'ailleurs avec beaucoup de classe et d'élégance que "le plus beau bijou pour une femme, c'est d'avoir les genoux derrière les oreilles" ?

J'achève cette présentation de quatre perles "historiques" avec celle qui l'est depuis peu de temps !
Et notamment pour avoir pulvérisé le record du prix de vente d'une perle qui n'est pourtant ni la plus grosse, ni la plus parfaite...

LA PERLE DE MARIE-ANTOINETTE



Vendue un peu plus de 32 millions d'euros, elle faisait partie de la vente des bijoux de la famille royale des Bourbon-Parme, organisée par Sotheby's Genève, en juin 2018.



Nous la décrivons et présentons son histoire dans ce sujet :

Bijoux de Marie-Antoinette - Les perles et diamants des Bourbon-Parme

Concernant son histoire :

Avant "l'épisode de Varennes", la provenance de cette perle n'est pas connue.

- Provient-elle des bijoux donnés par Marie-Thérèse à sa fille à son départ d'Autriche pour la France ?
- Fait-elle partie de la cassette offerte par le roi Louis XV à la jeune dauphine, contenant les joyaux personnels de feue Marie-Josèphe de Saxe, la mère de Louis XVI ?
Cet héritage était composé de pierres précieuses et diamants, ainsi que d'un collier de six rangs de perles, un collier composé de 23 grandes perles, deux bracelets de six rangs de perles et une seconde paire de bracelets de perles.
- Une perle parmi d'autres, acquise durant son règne ?


Bref !  
Le fait est que la perle serait parmi les bijoux et pierres précieuses que Marie-Antoinette est parvenue à faire sortir de France (par Fersen ? au printemps 1791 ou par Léonard, lors de la fuite à Varennes ?).



Bijoux, pierres précieuses et perles remis par l'empereur d'Autriche à la fille de Marie-Antoinette, Marie-Thérèse-Charlotte de France, dite Madame Royale, duchesse d'Angoulême (1778 - 1851), lorsqu'elle arrivera à Vienne, fin 1795, après sa libération de la prison du Temple.

Marie-Thérèse-Charlotte de France, duchesse d'Angoulême
D'après François Huet
Estampe, 19e siècle
Image : Bibliothèque nationale de France


En 1851, après la mort de la duchesse d'Angoulême, cette perle fait partie des bijoux divisés en trois parts, dont un lot échoit à : Louise-Marie-Thérèse d’Artois, duchesse de Parme et Plaisance (1819-1864), fille de Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry et de Caroline de Naples et de Sicile, duchesse de Berry.

A l’époque, la perle est au centre d’un collier composé de trois rangs de perles (provenance également de Marie-Antoinette) :

Louise D'Artois, regent of Parma, with her son Roberto I, duke of Parma
L. Carlini, 19th Century.
lithograph with hand-colouring

Louise d'Artois was the eldest daughter of the Duc and Duchesse de Berry. Here she is depicted with her son Robert I (1848-1907), having acceded the throne at the age of six following the assassination of his father Charles III Duke of Parma.



Quatre vingt ans plus tard, Marie-Anne de Bourbon-Parme (1882- 1940), l’épouse du prince Elie de Bourbon-Parme, petit-fils et héritier de la précédente, dresse l’inventaire des joyaux hérités et du patrimoine familial dont :


Le prince Elie de Bourbon, duc de Parme, de Plaisance et de Guastalla,
Son épouse Marie-Anne de Teschen, archiduchesse d'Autriche, princesse de Teschen, princesse de Parme.
Image : Casarealnavarra.com

« Une grande parure de perles dans un écrin de velours bleu ciel.
La parure se compose de trois rangs de grosses perles, dont le premier de 47 perles, le deuxième de 53 perles, le troisième de 61 perles, en tour 161 perles.
Un collier de sept rangs de petites perles, en tout 312 perles qui formait autrefois deux bracelets à six rangs de 26 perles.

Une grosse poire (en perle) avec petit nœud de diamants et solitaire qui, autrefois, faisait partie du 3ème rang de grosses perles.

Deux boucles d’oreilles, boutons et poires en perles.
Grande broche en diamants et perles avec 2 grosses, 18 petites perles, 3 poires en perles, 4 grosses gouttes de diamants et une quantité de petits diamants.

Cette parure dans son écrin en velours bleu ciel provient tel quel (sic) de la reine Marie Antoinette et a été légué par Marie-Thérèse de France, duchesse d’Angoulême, à sa nièce et fille adoptive : Louise-Marie-Thérèse de France, Mademoiselle, duchesse de Parme. »


Parure à trois rangs de perles de Marie-Antoinette
Etat "duchesse d'Angoulême", avant transformation
Image : Sotheby's

La princesse transformera alors le collier à la mode du temps : un long sautoir avec la grande perle à son extrémité, surmontée du diamant qui autrefois composait le fermoir du 3 rangs).  



Au cours du 20e siècle, le grand sautoir sera divisé en deux colliers distincts : un deux rangs de perles, et un collier simple.
Tous deux également vendus avec la perle et noeud de diamants, présentés indépendamment, lors de la vente aux enchères organisée par Sotheby's en Juin 2018 :


Important natural pearl and diamond pendant
18th century
Set with an oval diamond supporting a diamond bow motif and a slightly baroque drop shaped natural pearl measuring approximately 15.90 x 18.35 x 25.85mm, hook and hinged back fitting the pearl and diamond bow motif were suspended from Marie Antoinette’s three strand pearl necklace; the single stone oval diamond surmount formed the clasp of that same necklace together with an original fitted case mentioned in Marie Anne of Austria, Princess Elie de Bourbon Parme’s inventory for the three row pearl necklace (lot 97), the single row (lot 98), the pair of pearl and diamond earrings (lot 99) and the pearl and diamond pendant (lot 100).

Accompanied by SSEF report no. 93539, stating that the pearl was found to be natural, saltwater, together with an appendix letter.
Image : Sotheby's

Difficile de dire d'où provient cette perle. Quoi qu'il en soit vos recherches portent à croire qu'elle pourrait bien avoir appartenu à Marie-Antoinette.
Je n'ai pas vraiment enquêté la dessus mais il me semble qu'il n'existe pas, ou plus, d'inventaire des bijoux de son trousseau, d'une valeur de 200 000 florins. Le seul bijoux connu apporté de Vienne est le tour de cou à nœud figurant sur le tableau de Drouais en 1772. Je n'apprécie ni le tableau, ni le collier « de chien en esclavage » .



Image Wikipédia.

Marie-Jeanne a écrit:Difficile de dire d'où provient cette perle. Quoi qu'il en soit vos recherches portent à croire qu'elle pourrait bien avoir appartenu à Marie-Antoinette.

Ce ne sont pas mes recherches, chère Marie-Jeanne  , mais celles des experts de la maison Sotheby's, et d'après les archives familiales des Bourbon-Parme.

Alors disons que vous en faites un très bon résumé

Gouverneur Morris a écrit:Merci pour ce beau sujet LNLN  !

Sauf erreur de ma part, les perles de Marie de Médicis étaient encore inventoriées en tant que telles dans la collection des Diamants de la Couronne en 1791. La reine aurait donc pu parfaitement les porter sous la même forme

Alors il y a une erreur de ma part, ce n'est pas le collier de perles de Marie de Médicis qui était encore inventorié en 1791, mais celui d'Anne d'Autriche, comme l'explique Bernard Morel dans sa somme monumentale sur Les Joyaux de la Couronne de France :





Alors, bravo chère Marie-Jeanne !

Marie-Jeanne a écrit:Anne d'Autriche qui les appréciait tout autant



Anne d'Autriche, Peter Paul Rubens, Museo del Prado

Marie Antoinette évoquant curieusement la première



Marie-Antoinette, Alexandre Kucharski, peut être printemps 1792, collection privée sur Commons Wikimedia

Le comble de l'optimisme, c'est de rentrer dans un grand restaurant et compter sur la perle qu'on trouvera dans une huître pour payer la note.
Tristan Bernard (1866 - 1947)

En voilà-t-y point une Caroline toute emperlouzée !  

La forme de la couronne fait furieusement penser à la couronne des archiducs d'Autriche. Mais elle peut aussi passer, si on oubli le haut, à une couronne dite antique, avec des pointes.

Stéphane Bern nous l'apprenait la semaine dernière dans son documentaire sur le Palais du Quirinal,   la reine Margherita d'Italie était surnommée la  « Reine des Perles »   car,  dit la légende, son mari Umberto Ier lui offrait un nouveau collier de perles à chaque nouvelle infidélité.  A ce prix-là nous préférerions des perles en toc, n'est-ce pas Mesdames ?!  

Si l'on en juge par ces photos anciennes, le roi était chaud-lapin ...      


 Plus prosaïque (    ) ,  la reine Margherita a donné son nom à cette fameuse pizza « Margherita » bien connue. Elle fut ainsi créée en 1889 par le chef Raffaele Esposito . La reine d’Italie était venue en visite à Naples. Pour l’occasion, le chef créa spécialement une pizza aux couleurs du drapeau italien (vert, blanc et rouge) en mettant sur sa pâte du basilic, de la mozzarella et des tomates.

Si le chef en question avait pu discrètement remplacer une tomate par une petite bombe bien lardée, histoire de rappeler que la vraie reine était la courageuse Marie-Sophie...

Mme de Sabran a écrit:(...) la reine Margherita d'Italie était surnommée la  « Reine des Perles »   car,  dit la légende, son mari Umberto Ier lui offrait un nouveau collier de perles à chaque nouvelle infidélité.  

Cela fait beaucoup, tout de même...




Elle est presque au niveau de sa contemporaine, Cixi, impératrice douairière de Chine, également connue pour ses parures de perles portées, de la tête aux pieds.




The Qing Dynasty Ci-Xi Imperial Dowager Empress of China Photographed in 1902
Image : Wikipedia


Image : Wikipedia

Mme de Sabran a écrit:
(...)  la reine Margherita a donné son nom à cette fameuse pizza « Margherita » bien connue.

Disons que ce n'est pas très flatteur.     Mais c'est toujours mieux que rien du tout, n'est-ce pas ?

Ajoutons tout de même Marguerite de Savoie était, aussi, une passionnée d'alpinisme (avec colliers de perles ) !

Margherita di Savoia nel costume tipico della Valle del Lys.
Ritratto di Giuseppe Bertini, 1890

Elle fut la première femme à escalader le mont Rose, second massif le plus haut des Alpes!!. 

Pour cette ascension elle fit bâtir la cabane Reine Marguerite, inaugurée le 18 août 1893, qui est encore aujourd'hui le plus haut refuge d'Europe (4554 m) !




La Punta Gnifetti où se trouve le refuge le plus haut d'Europe, la Capanna Margherita. C’est le 4e sommet le plus haut des Alpes, après le Mont-Blanc 4808 m, la Pointe Dufour (ou Mont-Rose) 4634 m et la Zumsteinspitze (Massif du Mt-Rose) 4563 m.
Image : TrekAlpes

Oh merci Eléonore et LNLN pour ces compléments, très intéressants !!!

Mme de Sabran a écrit:la reine Margherita d'Italie était surnommée la « Reine des Perles » car, dit la légende, son mari Umberto Ier lui offrait un nouveau collier de perles à chaque nouvelle infidélité. A ce prix-là nous préférerions des perles en toc, n'est-ce pas Mesdames ?!

Ou bien, comme le rappelait avec élégance la sublime Liz Taylor, vous préféreriez avoir "les genous derrières les oreilles", "les plus beaux bijoux d'une femme"

Pour compléter ce fabuleux inventaire, on peut également citer le Baroda, l'un des colliers de perles les plus chers au monde.
Composé de perles naturelles sur sept rangs avec fermoir en diamants, il a été vendu aux enchères pour 7 100 000 dollars... La pureté et le lustre de ses perles sont restés célèbres.

Vous allez me demander quel cou de jolie femme il a orné ? Hé bien non, le collier était porté par des hommes uniquement, les Maharadjas de Baroda :



Mais ces dames n'étaient pas en reste : la dernière Maharani de Baroda, Sita Devi, surnommée "la Wallis Simpson" de l'Inde, a été réputée pour sa fastueuse collection de bijoux, pierres précieuses et parures (dont elle vendît une grande partie pour maintenir son fastueux train de vie dans son exil monégasque) :


Si elle était surnommée "la Wallis Simpson" de l'Inde, Sita Devi ne s'était pas gênée pour remettre à sa place la véritable Wallis... Cette dernière portait souvent avec orgueil un superbe collier de joyaux, le Harry Winston, dans lequel Sita Devi reconnût des cabochons d'émeraude et de diamants roses lui ayant appartenus et qu'elle portait autrefois à ses chevilles... Agacée par les commentaires sur le fameux collier, la Maharani répliqua un soir de 1957 au cours d'un bal que, oui, ces joyaux dont on parlait tant étaient très jolis quand elle les portaient à ses pieds... Vexée et furieuse, Wallis Simpson aurait alors rendu le collier au joaillier...

C'est inouï ! ... dur dur d'être riche .

Le coup du collier est quand-même énorme : Devi Sita avait vendu les joyaux à la maison Harry Winston et cette dernière les avait incorporés au collier vendu à Wallis Simpson.
On imagine le sourire amusé et légèrement méprisant de la Maharani en déclarant que ces joyaux étaient jolis quand elle les portait aux pieds autrefois. Et l'air mortifié de la pauvre Wallis Simpson... Vous avez dit ambiance ?

Petit aparté : l'un des joyaux (c'est le cas de le dire !) des parures de Sita Devi, le fabuleux collier de diamants de Baroda :



A triple rang, il comporte en son centre deux gemmes magnifiques, l'étoile du sud et le Dresden. Porté par les Maharadjas uniquement autrefois, il était complété par un quatrième rang, d'émeraudes, mais il fût allégé pour être offert à Sita Devi.
On voit ici la Maharani, en 1948, en train de le porter :