Les chevaliers de l’ordre de l’Éperon d’or

C'était le sujet de notre dernière énigme,   merci mon cher Momo     ,    l’ordre de l’Éperon d’or, nous dit WIKI toujours aussi prolixe,  également connu anciennement sous le nom d’ordre de la Milice dorée, est un ordre de chevalerie papal conféré à ceux qui ont contribué de manière distinguée à la propagation de la foi catholique, ou à la gloire de l’Église.

Ah bon ?!   Mozart et Casanova ont fait cela ?!!  
  Je ne l'aurais jamais cru de la part de ces deux mécréants.    

Comme les autres Ordres pontificaux, l'Ordre fit l'objet d'une réorganisation par Pie X en 1905, à l'occasion du cinquantenaire de la définition du dogme de l'Immaculée Conception.
Aujourd'hui, le nombre des chevaliers, triés sur le volet,  est limité à cent.


Tiens !  en notre fin XVIIIème Gluck en était aussi .     ainsi que François Louis Barthélémy Dufraiche de la Villorion, (1740-1820),  prêtre puis archidiacre, Prieur de Saint-Guyomard, conseiller-député au parlement de Paris, comte palatin, Directeur de l'Hôpital des Incurables de Paris, futur Hôpital Laënnec.Légion d'Honneur.


Casanova, de son côté,  est assez tôt dans sa vie « comte Farussi , le nom de jeune fille de sa mère. » ou « chevalier de Seingalt » pour tous ses interlocuteurs qui ne sont pas Vénitiens, et ne connaissent donc pas sa famille. Le titre de chevalier est de ce point de vue fort pratique, et très apprécié par ses pairs : outre l’aura héroïque et voyageuse qui s’y attache, il a l’avantage, tout en bas de la hiérarchie aristocratique, d’être suffisamment subalterne pour pouvoir être employé avec un nom de fief inconnu. Attrait supplémentaire en ce milieu du XVIIIème siècle, le titre de « chevalier » est employé dans une foule de grades maçonniques nouvellement inventés, qui ne peuvent que renforcer le mystère dont s’entoure leur porteur.
On a parfois reproché à Casanova d’avoir usurpé ce titre ; on a tort. Le Vénitien le porte à bon droit, en déformant à peine, et son apparition dans l’Histoire de ma vie n’a rien de mystérieux. L’aventurier répète assez qu’il a reçu du pape Clément XIII l’ordre de l’Éperon d’or

C’est explicite dans le « Précis de ma vie » . Cette dignité fait de lui un chevalier de Saint-Jean-de-Latran.


(  Mémoires de J. Casanova de Seingalt, écrits par lui-même )

Peu lui importe qu’il s’agisse alors d’une des distinctions les plus méprisées d’Europe, et que tout un chacun puisse en acheter le diplôme à peu de prix : Gugitz raconte qu’un jeune lord anglais en acheta, avant de quitter Rome, pour tous ses domestiques, son cocher, son cheval et jusqu’à son chien .  



L’aventurier, dans ce domaine comme d’autres, ne fait que détourner, pirater un processus de distinction en voie de décadence 
Il portera la croix de l’ordre, si surchargée de diamants et de pierreries qu’elle en est méconnaissable, jusqu’à ce qu’on lui fasse comprendre à Varsovie qu’elle le dessert plus qu’elle ne le sert auprès du beau monde.
Ce qui est curieux est que si Casanova ne dissimule pas la source formelle de son subit anoblissement, il s’était choisi un nom de fief, « Seingalt, » près de six mois auparavant ; il s’impose sans crier gare dans le texte de ses mémoires comme semble-t-il dans la vie de l’aventurier. Pourquoi « Seingalt ? » Casanova suggère dans ses mémoires qu’il aurait composé le mot de toutes pièces : dans deux épisodes séparés, il disserte complaisamment sur le droit inaliénable de chacun à inventer son propre nom.
https://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2012-1-page-561.htm

Quant à Raphaël Mengs, le troisième larron de notre énigme , il s'occupa en 1769 de peindre le plafond du Vatican dans les appartements du Pape Clément XIV.   Il termina ce travail en 1773, et obtint pour récompense le titre de chevalier de l'Ordre de l'Eperon d'or.

Plus récemment, Mussolini (1883-1945), président du conseil italien, Mohammad Reza Shah Pahlavi (1919–1980), empereur d'Iran et Rainier III de Monaco (1923-2005), prince souverain de Monaco en furent . Le Grand-Duc Jean de Luxembourg (1921-2019) fut le dernier membre de cet ordre.

Peu lui importe qu’il s’agisse alors d’une des distinctions les plus méprisées d’Europe, et que tout un chacun puisse en acheter le diplôme à peu de prix

Pourtant l'Ordre de l’Éperon d’or serait le deuxième ordre de chevalerie le plus prestigieux délivré par le Saint-Siège. Anciennement connu sous le nom d’Ordre de la Milice Dorée, la légende attribue sa création à Saint Sylvestre en 331.



Il date plus probablement du XIVe siècle. Aujourd’hui, il n’est plus décerné, car trop associé à une propagation de la foi par les armes. La médaille est en forme de croix de Malte, avec un éperon accroché aux branches inférieures dans les anciens modèles.
Actuellement, le ruban est rouge bordé de blanc.

Récipiendaires célèbres : Raphaël, Titien, Paganini, Mozart   ( Aleteia oublie Casanova    )
Nombre de récipiendaires actuels : un seul (Jean, Grand-Duc de Luxembourg)

https://fr.aleteia.org/2018/09/12/connaissez-vous-les-sept-ordres-pontificaux/

Merci Eléonore pour avoir créé ce sujet ! Je n'ai pas eu le temps de le faire et c'est tant mieux car c'est bien plus complet que si je ne l'avais traité  

J'aime beaucoup l'anecdote du lord anglais

J'ajouterai juste qu'il n'y a hélas plus de récipiendaire vivant de cet ordre, le Grand-Duc Jean étant mort l'an dernier

Gouverneur Morris a écrit: Je n'ai pas eu le temps de le faire et c'est tant mieux car c'est bien plus complet que si je ne l'avais traité  

Taratata !   C'est ça, fais-nous ton modeste !    

Gouverneur Morris a écrit:
J'aime beaucoup l'anecdote du lord anglais

...  de laquelle nous déduirons que ce lord n'avait pas de poisson rouge ...  

Gouverneur Morris a écrit:
J'ajouterai juste qu'il n'y a hélas plus de récipiendaire vivant de cet ordre, le Grand-Duc Jean étant mort l'an dernier

Zeus ait son âme ...

C'est très bien tout cela mais il faut que tu nous places là l'origine  de l'octroi de cette médaille à Wolfy et que tu nous racontes tout ce que nous avons toujours voulu savoir sur le Miserere d'Allegri sans oser jamais le demander ...

je profite de l'ouverture de ce dossier sur les ORDRES DE CHEVALERIE pour vous indiquer que LOUIS XV avait créé un ordre le 10 Mars 1759 pour les officiers protestants "LE MERITE MILITAIRE" qui était en concurrence avec l'ordre de SAINT LOUIS..... cet ordre existait sous LOUIS XI.

LOUIS XVIII la repris aussi pour les musulmans et les deux ordres ont été rassemblés avant d'être dissous à la fin de la monarchie.

FERSEN portait cet ordre remis par le Roi.

MARIE ANTOINETTE

Mme de Sabran a écrit:C'est très bien tout cela mais il faut que tu nous places là l'origine  de l'octroi de cette médaille à Wolfy et que tu nous racontes tout ce que nous avons toujours voulu savoir sur le Miserere d'Allegri sans oser jamais le demander ...

Mozart fut fait chevalier de l'Eperon d'or par le pape Clément XIV en 1770, pour avoir su retranscrire la partition du Miserere d'Allegri.

Et ce de mémoire après l’avoir entendu seulement deux fois, et alors que la partition en était jalousement conservée par les musiciens du Pape !


Mozart décoré de l'ordre de chevalier de l'Éperon d'or
Anonyme
Italie, Bologne, conservatoire de Musique Giovanni Battista Martini
(C) BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Alfredo Dagli Orti

Wikipedia a écrit:
Selon de nombreuses lettres, en 1770, Mozart, âgé de quatorze ans, réussit à retranscrire de mémoire l’interprétation vaticane de l'œuvre, après seulement une ou deux écoutes. Alors qu'il visitait Rome avec son père Leopold, il eut la chance de pouvoir écouter le Miserere le mercredi de la Semaine sainte, le 11 avril. Le soir même, il retranscrivait le morceau de mémoire. Il l'écouta encore une fois le vendredi qui suivit pour pouvoir faire quelques modifications. Leopold Mozart écrit dans une lettre à son épouse Anna Maria Mozart du 14 avril 1770 : « A Rome, on entend souvent parler du célèbre Miserere, tenu dans une considération telle que les musiciens de la chapelle ont l'interdiction, sous menace d'excommunication, d'en prendre même une partie, de la copier ou de la donner à qui que ce soit. Mais nous l'avons déjà, Wolfgang a retranscrit l'œuvre de mémoire et, si notre présence n'était pas nécessaire au moment de l'exécution, nous l'aurions déjà envoyée à Salzbourg. En fait, la manière de la chanter compte autant que la composition elle-même, et nous allons donc la prendre nous-même pour la ramener à la maison. ». Léopold précise à son épouse dans une lettre du 19 mai suivante : « Il n'y a pas la moindre raison d'être inquiet [...] Tout Rome (et même le pape) sait qu'il l'a transcrite. Il n'y a absolument rien à craindre, au contraire, son travail lui a valu un grand crédit ». Moins de trois mois après avoir entendu le psaume et l'avoir transcrit, Mozart est appelé à Rome par le pape Clément XIV, qui, loin de l’excommunier, salue son génie et ses grandes qualités musicales en lui décernant l'Ordre de l'Éperon d'or le 4 juillet 1770.

Merci !