Mademoiselle Gaussin de la Comédie Française
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Mademoiselle Gaussin de la Comédie Française
Mademoiselle Gaussin a eu les amants les plus illustres, mais elle a toujours sacrifié l’intérêt au plaisir, disent les Mémoires secrets de Bachaumont. C'est tout à son honneur. Pourtant on lui reproche aussi de ne se refuser à aucun homme. Ce à quoi elle réplique : « Que voulez-vous ? Cela leur fait tant de plaisir, et il nous en coûte si peu ! »
Jeanne-Catherine Gaussem ou Marie-Madeleine, dite Mlle Gaussin, est née le 25 décembre 1711 à Paris où elle est morte le 2 juin 1767. Elle est la fille du valet du fameux comédien Baron de la troupe de Molière, et d'une ouvreuse de loges. C'est dire qu'elle est quasiment née sur les planches, où elle va faire une si magnifique carrière qu'elle sera donnée comme la principale rivale de Mademoiselle Clairon.
Elle débute à la Comédie Française en 1731 dans le rôle de Junie de Britannicus puis fait merveille dans celui d'Agnès de L'Ecole des femmes. Elle campe avec le même succès Andromaque, Iphigénie, Bérénice .
Voltaire avait une prédilection pour les comédiennes, et un coeur d'artichaut . Il s'entiche de Jeanne-Catherine et lui confie le personnage de Zaïre.
Il est conquis !
A suivre...
Mademoiselle Gaussin, de la Comédie Française
Détail de la peinture attribuée à Nattier
Galerie de la Comédie Française
Jeanne-Catherine Gaussem ou Marie-Madeleine, dite Mlle Gaussin, est née le 25 décembre 1711 à Paris où elle est morte le 2 juin 1767. Elle est la fille du valet du fameux comédien Baron de la troupe de Molière, et d'une ouvreuse de loges. C'est dire qu'elle est quasiment née sur les planches, où elle va faire une si magnifique carrière qu'elle sera donnée comme la principale rivale de Mademoiselle Clairon.
Elle débute à la Comédie Française en 1731 dans le rôle de Junie de Britannicus puis fait merveille dans celui d'Agnès de L'Ecole des femmes. Elle campe avec le même succès Andromaque, Iphigénie, Bérénice .
Voltaire avait une prédilection pour les comédiennes, et un coeur d'artichaut . Il s'entiche de Jeanne-Catherine et lui confie le personnage de Zaïre.
Il est conquis !
À Mademoiselle Gaussin, qui a représenté le rôle de Zaïre avec beaucoup de succès.
Jeune Gaussin, reçois mon tendre hommage,
Reçois mes vers au théâtre applaudis ;
Protège-les : Zaïre est ton ouvrage ;
Il est à toi, puisque tu l’embellis.
Ce sont tes yeux, ces yeux si pleins de charmes,
Ta voix touchante, et tes sons enchanteurs,
Qui du critique ont fait tomber les armes ;
Ta seule vue adoucit les censeurs.
L’illusion, cette reine des cœurs,
Marche à ta suite, inspire les alarmes,
Le sentiment, les regrets, les douleurs,
Et le plaisir de répandre des larmes.
Le dieu des vers, qu’on allait dédaigner,
Est, par ta voix, aujourd’hui sûr de plaire ;
Le dieu d’amour, à qui tu fus plus chère,
Est, par tes yeux, bien plus sûr de régner :
Entre ces dieux désormais tu vas vivre.
Hélas ! Longtemps je les servis tous deux :
Il en est un que je n’ose plus suivre.
Heureux cent fois le mortel amoureux
Qui, tous les jours, peut te voir et t’entendre ;
Que tu reçois avec un souris tendre,
Qui voit son sort écrit dans tes beaux yeux ;
Qui, pénétré de leur feu qu’il adore,
À tes genoux oubliant l’univers,
Parle d’amour, et t’en reparle encore !
Et malheureux qui n’en parle qu’en vers !
A suivre...
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mademoiselle Gaussin de la Comédie Française
Et voilà, merci Mme de Sabran. Une lecture de plus. Une actrice avec qui je devoire avoir un rendez vous.... Elle aura donc connu Mlle Clairon, Mlle Arnould et tant d'autres. Savez vous si on a écrit sur elle ?
Dans le livre sur Mlle Clairon, cette actrice est citée plusieurs fois. Elle aura joué de nombreuses fois avec elle.
Dans le livre sur Mlle Clairon, cette actrice est citée plusieurs fois. Elle aura joué de nombreuses fois avec elle.
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
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Re: Mademoiselle Gaussin de la Comédie Française
Je viens de vous citer Voltaire et, tenez, je recommence !Mr ventier a écrit: Savez vous si on a écrit sur elle ?
En fait, Mademoiselle Gaussin avait débuté le 11 décembre 1730 dans le rôle de Tullie, de Brutus, tragédie de Voltaire qui lui écrivait la veille même de la représentation :
« Ce sera à vous qu’on aura l’obligation du succès. Mais pour cela souvenez-vous de ne rien précipiter, d’animer tout, de mêler des soupirs à votre déclamation, de mettre de grands temps. Surtout jouez avec beaucoup d’âme et de force la fin du couplet du premier acte. Mettez de la terreur, des sanglots et de grands temps dans le dernier morceau. Paraissez-y désespérée et vous allez désespérer vos rivales. »
« décembre 1730. Prodige, je vous présente une Henriade ; c’est un livre bien sérieux pour votre âge, mais qui joue Tullie est capable de lire et il est bien juste que j’offre mes ouvrages à celle qui les embellit. J’ai pensé mourir cette nuit et je suis dans un bien triste état, sans cela je serais à vos pieds pour vous remercier de l’honneur que vous me faites aujourd’hui. La pièce est indigne de vous ; mais comptez que vous allez acquérir bien de la gloire en répandant vos grâces sur mon rôle de Tullie.»
Nous pouvons supposer que le succès ne fut qu'en demi-teinte, car le lendemain de la première représentation, Voltaire écrivit à nouveau à Jeanne-Catherine :
« Ne vous découragez pas ; songez que vous avez joué à merveille aux répétitions, qu’il ne vous a manqué hier que d’être hardie. Votre timidité même vous a fait honneur. Il faut prendre demain votre revanche. J’ai vu tomber Mariamne et je l’ai vue se relever. Au nom de Dieu, soyez tranquille ! Quand même cela n’irait pas bien, qu’importe ! Vous n’avez que 15 ans (elle en avait 19) et tout ce qu’on pourra dire c’est que vous n’êtes pas ce que vous serez un jour. Pour moi, je n’ai que des remerciements à vous faire ; mais, si vous n’avez pas quelque sensibilité pour ma tendre et respectueuse amitié, vous ne jouerez jamais le tragique. Commencez par avoir de l’amitié pour moi qui vous aime en père et vous jouerez mon rôle d’une manière intéressante. Adieu, il ne tient qu’à vous d’être divine demain. »
Le lendemain, Voltaire envoyait à son ami Nicolas-Claude Thieriot « l’homme qui aime le plus sincèrement la littérature et qui a le goût le plus épuré » selon lui, ces vers tout à l’honneur de Mlle Gaussin :
Que le public veuille ou non veuille, De tous les charmes qu’il accueille Les tiens sont les plus ravissants ; Mais tu n’es encor que la feuille Des fruits que promet ton printemps ! Ô ma Tullie, avant le temps Garde-toi bien qu’on ne te cueille... |
Et il ajoutait, le coquin : « Mon valet de chambre arrive dans le moment qui me dit que Tullie a joué comme un ange. Si cela est : Ma Tullie, il est déjà temps, / Allons vite, que l’on te cueille ! »
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Mademoiselle Gaussin de la Comédie Française
Elle continua ses débuts par Chimène, Monime, Andromaque, Iphigénie, Aricie et Agnès de l’École des femmes. Avant qu’ils fussent terminés, la Comédie ayant donné le 11 mai la première représentation de l’Italie galante, pièce de Lamotte, elle chanta des couplets, et dansa dans les divertissements qui s’y trouvaient joints. Ses dispositions parurent si grandes qu’après avoir joue le 24 juillet à Fontainebleau le rôle de Chimène, elle fut reçue le 28 à demi-part, et parut bientôt si supérieure à Mlle Labat qui remplissait les mêmes rôles depuis dix ans, que celle-ci fut forcée de se retirer à la clôture de 1733.
Le rôle de Zaïre dont Voltaire chargea Mlle Gaussin, fut le commencement de sa réputation. À dater du mercredi 13 août 1732, jour de la première représentation de cette pièce, Mlle Gaussin fut généralement regardée comme une actrice du premier ordre, et les éloges dont elle fut comblée par Voltaire, enchanté de la sensibilité touchante qu’elle y déploya, ainsi que du charme qu’elle avait su répandre sur tout son rôle, ces éloges flatteurs, sans être exagérés, achevèrent d’enflammer pour elle les spectateurs déjà séduits par sa beauté, sa jeunesse et ses grâces naïves.
( la France pittoresque )
Le rôle de Zaïre dont Voltaire chargea Mlle Gaussin, fut le commencement de sa réputation. À dater du mercredi 13 août 1732, jour de la première représentation de cette pièce, Mlle Gaussin fut généralement regardée comme une actrice du premier ordre, et les éloges dont elle fut comblée par Voltaire, enchanté de la sensibilité touchante qu’elle y déploya, ainsi que du charme qu’elle avait su répandre sur tout son rôle, ces éloges flatteurs, sans être exagérés, achevèrent d’enflammer pour elle les spectateurs déjà séduits par sa beauté, sa jeunesse et ses grâces naïves.
( la France pittoresque )
entrée à la Comédie-Française en 1721 ; sociétaire en 1722
Mademoiselle Labatte (ou Labat) était danseuse à l'Opéra avant de débuter en 1721 à la Comédie dans Iphigénie et Bajazet (rôle d'Atalide). Elle est reçue en 1722 sans doute plus pour sa performance, agrémentée de chant et de danse dans la comédie de Boindin, Le Port de mer, que pour ses interprétations de la tragédie. Elle est appréciée dans les comédies accompagnées de divertissements et crée les héroïnes légères du Jaloux désabusé de Campistron, du Babillard de Boissy, de L’Indiscret de Voltaire, etc.
Consciente de ses modestes moyens, elle préfère, à l'arrivée de Mademoiselle Gaussin prendre sa retraite.
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mademoiselle Gaussin de la Comédie Française
Mlle Gaussin avait été Adélaïde dans le Gustave de Piron, Adélaïde du Guesclin en 1734, Irène dans Mahomet II de Lanoue, Atide dans Zulime en 1740, Andromaque dans Les Troyennes de Chateaubrun ... Elle fut Briséis dans la tragédie de Poinsinet de Sivry, jouée en 1759. Vous souvenez-vous de Poinsinet, le François Pignon du XVIIIème, victime récidiviste de ce qui s’apparente à ces modernes « dîners de cons » popularisés par Francis Veber !
Je vous avais ouvert un sujet sur ce malheureux :
Quant à Briséis, elle est cette captive qu'Agamemnon prétend ravir à Achille, pendant le siège de Troie...
Et puis Zaïre, Alzire .... c'est dans les rôles tragiques que Mlle Gaussin obtenait le plus vif succès, et ce fut par celui de Briséis qu’elle termina sa carrière dans le genre tragique.
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mademoiselle Gaussin de la Comédie Française
Mlle Gaussin aimait pourtant le registre de tragédienne, mais les autres rôles qu'elle désira pourtant très fort lui furent enlevés par Mlle Clairon dont la supériorité pour les caractères énergiques ne pouvait être contestée.
Mlle Gaussin ne renonça que bien douloureusement à l’Arétie de la pièce que Marmontel fit jouer en 1748 sous le titre de Denis le tyran.
C'est M. Ventier qui va être content !!! Marmontel a raconté dans ses mémoires ce qui se passa entre Mlle Gaussin, Mlle Clairon et lui, à l’occasion de ce rôle.
« Lorsque les comédiens m’avaient accordé mes entrées, Mlle Gaussin avait été la plus empressée à les solliciter pour moi. Elle était en possession de l’emploi des princesses : elle y excellait dans tous les rôles tendres et qui ne demandaient que l’expression naïve de l’amour et de la douleur. Belle et du caractère de beauté le plus touchant, avec un son de voix qui allait au cœur, et un regard qui, dans les larmes, avait un charme inexprimable, son naturel, lorsqu’il était placé, ne laissait rien à désirer, et ce vers adressé à Zaïre par Orosmane : L’art n’est pas fait pour toi : tu n’en as pas besoin, avait été inspiré par elle.
« On peut de là juger combien elle était chérie du public et assurée de sa faveur. Mais dans les rôles de fierté, de force et de passion tragique, tous ses moyens étaient trop faibles ; et cette mollesse voluptueuse qui convenait si bien aux rôles tendres, était tout le contraire de la vigueur que demandait le rôle de mon héroïne. Cependant Mlle Gaussin n’avait pas dissimulé le désir de l’avoir : elle me l’avait témoigné de la manière la plus flatteuse et la plus séduisante, en affectant aux deux lectures le plus vif intérêt pour la pièce et pour l’auteur.
« Dans ce temps-là les tragédies nouvelles étaient rares, et plus rares encore les rôles dont on attendait du succès ; mais le motif le plus intéressant pour elle était d’ôter ce rôle à l’actrice qui tous les jours lui en enlevait quelqu’un. Jamais la jalousie du talent n’avait inspiré plus de haine qu’à la belle Gaussin pour la jeune Clairon. Celle-ci n’avait pas le même charme dans la figure ; mais en elle les traits, la voix, le regard, l’action et surtout la fierté, l’énergie du caractère, tout s’accordait. pour exprimer les passions violentes et les sentiments élevés. Depuis qu’elle s’était saisie des rôles de Camille, de Didon, d’Ariane, de Roxane, d’Hermione, il avait fallu les lui céder. Son jeu n’était pas encore réglé et modéré comme il le fut dans la suite ; mais il avait déjà toute la sève et la vigueur d’un grand talent.
« Il n’y avait donc pas à balancer entre elle et sa rivale pour un rôle de force, de fierté, d’enthousiasme, tel que celui d’Arétie ; et malgré toute ma répugnance à désobliger l’une, je n’hésitai point à l’offrir à l’autre. Le dépit de Mlle Gaussin ne put se contenir : elle dit qu’elle savait bien par quel genre de séduction Clairon s’était fait préférer ; assurément elle avait tort. Mais Clairon, piquée a son tour, m’obligea de la suivre dans la loge de sa rivale ; et là, sans m’avoir prévenu de ce qui allait se passer : Tenez, Mademoiselle, je vous l’amène, lui dit-elle, et pour vous faire voir si je l’ai séduit, si même j’ai sollicité la préférence qu’il m’a donnée, je vous déclare, et je lui déclare à lui-même, que si j’accepte son rôle, ce ne sera que de votre main. À ces mots, jetant le manuscrit sur la toilette de la loge, elle m’y laissa.
« J’avais alors vingt-quatre ans, et je me trouvais tête-à-tête avec la plus belle personne du monde. Ses mains tremblantes serraient les miennes, et je puis dire que ses beaux yeux étaient en suppliant attachés sur les miens. Que vous ai-je donc fait, me disait-elle avec sa douce voix, pour mériter le chagrin et l’humiliation que vous me causez ? Quand M. de Voltaire a demandé pour vous les entrées de ce spectacle, c’est moi qui ai porté la parole. Quand vous avez lu votre pièce, personne n’a été plus sensible à ses beautés que moi. J’ai bien écouté le rôle d’Arétie, et j’en ai été trop émue pour ne pas me flatter de le rendre comme je l’ai senti. Pourquoi donc me le dérober ? Il m’appartient par droit d’ancienneté, et peut-être à quelqu’autre titre. C’est une injure que vous me faites en le donnant à une autre que moi, et je doute qu’il y ait pour vous de l’avantage. Croyez-moi, ce n’est pas le bruit d’une déclamation forcée qui convient à ce rôle. Réfléchissez-y bien. Je tiens à mes propres succès, mais je ne tiens pas moins aux vôtres, et ce serait pour moi une sensible joie que d’y avoir contribué.
« Mademoiselle, lui répondis-je, si j’étais assez heureux pour avoir fait un rôle comme ceux d’Andromaque, d’Iphigénie, de Zaïre, ou d’Inès, je serais à vos pieds pour vous prier de l’embellir encore. Personne ne sent mieux que moi le charme que vous ajoutez à l’expression d’une douleur touchante ou d’un timide et tendre amour. Mais malheureusement l’action de ma pièce n’était pas susceptible d’un rôle de ce caractère ; et quoique les moyens qu’exige celui-ci soient moins rares, moins précieux que le beau naturel dont vous êtes douée, vous m’avouerez vous-même qu’ils sont tout différents. Un jour peut-être j’aurai lieu d’employer avec avantage ces doux accents de la voix, ces regards enchanteurs, ces larmes éloquentes, cette beauté divine, dans un rôle digne de vous. Laissez les périls et les risques de mon début à celle qui veut bien les courir ; a et en vous réservant l’honneur de lui avoir cédé ce rôle, évitez les hasards qu’en le jouant vous-même vous partageriez avec moi. — C’en est assez, dit-elle, avec un dépit renfermé : vous le voulez, je le lui cède.« Il fut pénible, je l’avoue, l’effort que je fis sur moi-même. Mes yeux, mon oreille, mon cœur étaient exposés sans défense au plus doux des enchantements. Charmé par tous les sens, ému jusqu’au fond de l’âme, j’étais prêt à céder, à tomber aux genoux de celle qui semblait disposée à m’y bien recevoir. Mais il y allait du sort de mon ouvrage, mon seul espoir, le bien de mes pauvres enfants ; et l’alternative d’un plein succès ou d’une chute était si vivement présente à mon esprit que cet intérêt l’emporta sur tous les mouvements dont j’étais agité.
« Alors, prenant sur sa toilette le manuscrit du rôle, elle descendit avec moi, et retrouvant Clairon dans le foyer : Je vous le rends, et sans regret, ce rôle dont vous attendez tant de succès et tant de gloire, dit-elle d’un ton ironique ; je pense comme vous qu’il vous va mieux qu’à moi. Mlle Clairon le reçut avec une fierté modeste ; et moi, les yeux baissés et en silence, je laissai passer ce moment. Mais le soir, à souper, tête à tête avec mon actrice, je respirai en liberté de la gêne où elle m’avait mis. Elle ne fut pas peu sensible à la constance avec laquelle j’avais soutenu cette épreuve ; et ce fut là que prit naissance cette amitié qui a vieilli avec nous. »
Cette conclusion est tout à l'honneur de Mlle Gaussin, ne trouvez-vous pas ?
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mademoiselle Gaussin de la Comédie Française
Merci Mme de Sabran du geste.
Oui, des petits anges qui agissaient comme des chipies. Un panier de crabes lol Mais si les demoiselles du Français se chicanaient allègrement, elles pouvaient être solidaires.
Le jeune acteur Kain, Voltairien et ami du Maître, se fit engager au Français par piston.
Il était hautain et méprisant pour la troupe. Pour sa première de Brutus ce fut tout de suite la guerre.
Mlle Gaussin et Tullie lui pourrirent la vie sur scène. Elles donnaient rapidement les répliques quand Kain voulait marquer une pause. Terrible n'est ce pas? Elles reculaient en fond de scène pour l'obliger à jouer de dos au public, et lui coupaient tous ses effets de jeu.. Bref des diablesses.
Oui, des petits anges qui agissaient comme des chipies. Un panier de crabes lol Mais si les demoiselles du Français se chicanaient allègrement, elles pouvaient être solidaires.
Le jeune acteur Kain, Voltairien et ami du Maître, se fit engager au Français par piston.
Il était hautain et méprisant pour la troupe. Pour sa première de Brutus ce fut tout de suite la guerre.
Mlle Gaussin et Tullie lui pourrirent la vie sur scène. Elles donnaient rapidement les répliques quand Kain voulait marquer une pause. Terrible n'est ce pas? Elles reculaient en fond de scène pour l'obliger à jouer de dos au public, et lui coupaient tous ses effets de jeu.. Bref des diablesses.
Dernière édition par Mr ventier le Mer 17 Fév 2021, 14:32, édité 2 fois
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Mademoiselle Gaussin de la Comédie Française
Quand à la Clairon, pour se préparer au combat sur scène avec Kain. Elle prépara sa vengeance. Dans la Didon de Lefranc de Pompignan un mois avant, elle poussa l'audace en reine de Carthage, de faire son entrée en scène l'air égaré, cheveux défaits, les bras nus, et vêtue d'une simple chemise légère légère et d'une transparence... ( j'en savoure la vision) qui la couvrait à peine comme une beauté arrachée du sommeil après une nuit d'amour. Le public surpris, se leva et applaudit à tout rompre.
CLAIRON devenait une déesse. Kain était prêt au combat. Qui allait gagner le dieu ou la déesse?
Enfin ils durent jouer ensemble dans un Voltaire, Alzire ou les américains.
Clairon empêcha Kain de marquer le temps destiné à laisser le parterre respirer et applaudir. Dès les tirades de Kain terminées, Clairon enchaînait les siennes.
Puis dans la pièce Athalie, il fut de même Kain enrageait . Il se mit alors à divulguer dans tout Paris les aventures galantes de Mlle Clairon avec des propos graveleux. Il touchait aux protecteurs de l'actrice. Kain alla trop loin. La troupe du Français vota son exclusion de la compagnie Clairon et Gaussin unies comme deux sœurs lolOn peut chipoter entre filles mais quand il faut être solidaire lol.. J'espère que vous vous êtes amusés...
CLAIRON devenait une déesse. Kain était prêt au combat. Qui allait gagner le dieu ou la déesse?
Enfin ils durent jouer ensemble dans un Voltaire, Alzire ou les américains.
Clairon empêcha Kain de marquer le temps destiné à laisser le parterre respirer et applaudir. Dès les tirades de Kain terminées, Clairon enchaînait les siennes.
Puis dans la pièce Athalie, il fut de même Kain enrageait . Il se mit alors à divulguer dans tout Paris les aventures galantes de Mlle Clairon avec des propos graveleux. Il touchait aux protecteurs de l'actrice. Kain alla trop loin. La troupe du Français vota son exclusion de la compagnie Clairon et Gaussin unies comme deux sœurs lolOn peut chipoter entre filles mais quand il faut être solidaire lol.. J'espère que vous vous êtes amusés...
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Mademoiselle Gaussin de la Comédie Française
Jacques Autreau (1657-1745)
... l’auteur de La Magie de l’amour, pièce parue en 1735
dans laquelle Mlle Gaussin jouait le rôle de Sophilette, déclare sa flamme à sa vedette :
... l’auteur de La Magie de l’amour, pièce parue en 1735
dans laquelle Mlle Gaussin jouait le rôle de Sophilette, déclare sa flamme à sa vedette :
J’aimais sans le savoir, aimable Sophilette ; Mais je le sais depuis un jour. Je n’aurais jamais cru que mon âme inquiète Ressentît les traits de l’amour. À peine je te vis, ma raison alarmée Me fit craindre l’enchantement ; Mais sa perte est trop confirmée ; Pour moi le plus beau jour brille sans agrément. Je désire la nuit, et rien ne me soulage. Le sommeil sur mes yeux répand-il ses pavots ? Dans un songe flatteur tu m’offres son image ; Elle vient troubler mon repos. Non, je n’en doute plus, l’art de la Thessalie N’est pas ce qui fait ma langueur ! Que j’étais si simple, hélas ! d’accuser la magie Du trouble secret de mon cœur ! L’amour lui seul m’a rendu tendre, Et ce n’est qu’en tremblant que j’ose te l’apprendre. Je me plais à porter tes fers. Pour toi, belle Gaussin, je languis, je soupire ; Permets qu’à tes genoux je puisse te le dire, Je le ferai bien mieux qu’en vers. |
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mademoiselle Gaussin de la Comédie Française
Cela a une autre gueule que tinder lol
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
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