Vandalisme révolutionnaire, les statues des rois abattues
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Vandalisme révolutionnaire, les statues des rois abattues
Premier objectif : se débarrasser des effigies royales et faire table rase de tout ce qui incarne l'Ancien Régime.
Le 14 août 1792, quatre jours après l'assaut des Tuileries, Georges Danton donne le feu vert de la destruction en signant un décret qui vise à « l'enlèvement de toutes les statues, bas-reliefs, inscriptions et autres monuments en bronze »
Place des Vosges
De son ancien nom “Place Royale”, la première des 5 places royales de Paris fut achevée en 1612, inaugurée à l’occasion des fêtes de fiançailles de Louis XIII avec l’infante d’Espagne. À l’initiative de Richelieu, une statue de Louis XIII fut érigée sur le terre-plein central en 1639. Cette ancienne statue représentait le roi à cheval.
La statue est détruite le 11 août 1792.
La statue actuelle de la Place des Vosges, représentant également Louis XIII à cheval, fut installée au même endroit en 1825.
Place Dauphine
La première statue équestre d’Henri IV fut inaugurée en 1614. Elle comportait à chacun des angles de son piédestal des statues d’esclaves. Alors que la statue équestre d’origine fut détruite à la Révolution française, les captifs sont eux aujourd’hui visibles au musée du Louvre.
La statue actuelle est l’œuvre du sculpteur François-Frédéric Lemot. Elle fut inaugurée le 25 août 1818.
Place des Victoires
Afin de célébrer la fin de la Guerre de Hollande et la victoire de l’armée française, Le Duc de la Feuillade créé une place pour la ville de Paris en hommage au souverain. Pour symboliser la supériorité du Royaume de France, la statue d’origine de la Place des Victoires était une figure pédestre du roi couronné par la Victoire. À ses pieds étaient enchaînés 4 esclaves représentant les nations vaincues.
Pour magnifier l’oeuvre, quatre grands fanaux de marine éclairaient en permanence la place, et sa statue.
La statue fut détruite en 1792, tandis que les esclaves sont aujourd’hui eux aussi visibles au Musée du Louvre.
La statue équestre actuelle fut élevée en février 1816.
Place Vendôme
Pour créer une place en l’honneur de Louis XIV encore plus belle que la Place des Victoires, Louvois, Ministre de la Guerre du roi, décide la construction de la place des Conquêtes, actuelle place Vendôme. Il fut décidé cette fois-ci d’y ériger une statue équestre du roi. Cette statue fut sculptée en 1692… puis déboulonnée le 13 août 1792.
Cimourdain, deux jours après le 10 août, mena le peuple jeter bas les statues des rois. En tombant elles tuèrent ; place Vendôme, une femme, Reine Violet, fut écrasée par Louis XIV au cou duquel elle avait mis une corde qu’elle tirait. Cette statue de Louis XIV avait été cent ans debout ; elle avait été érigée le 12 août 1692, elle fut renversée le 12 août 1792. Place de la Concorde, un nommé Guinguerlot ayant appelé les démolisseurs : canailles ! fut assommé sur le piédestal de Louis XV.
La statue fut mise en pièces. Plus tard on en fit des sous. Le bras seul échappa ; c’était le bras droit que Louis XV étendait avec un geste d’empereur romain. Ce fut sur la demande de Cimourdain que le peuple donna et qu’une députation porta ce bras à Latude, l’homme enterré trente-sept ans à la Bastille. Quand Latude, le carcan au cou, la chaîne au ventre, pourrissait vivant au fond de cette prison par ordre de ce roi dont la statue dominait Paris, qui lui eût dit que cette prison tomberait, que cette statue tomberait, qu’il sortirait du sépulcre et que la monarchie y entrerait, que lui, le prisonnier, il serait le maître de cette main de bronze qui avait signé son écrou, et que de ce roi de boue il ne resterait que ce bras d’airain !
( Victor Hugo, Quatrevingt-treize )
Paris, août 1792. La statue de Louis XIV, située place des Victoires, est mise à terre par les révolutionnaires. Photo Josse/Leemage
Lorsque, mardi dernier, on conduisit le roi et sa famille au Temple et lorsqu'on lui faisait faire une station devant la statue équestre de Louis XIV renversée quelqu'un s'écria : " Regarde, Louis XVI, voilà ton ouvrage ! " " Admire le peuple, crie un autre, tu as fait répandre le sang, il se contente de renverser le bronze ! " Mais on ne s'est pas borné là ; des sifflets, des huées, des invectives surtout contre la reine, les qualifications les plus injurieuses les ont accompagnés jusqu'au Temple.
( La Correspondance secrète )
Le marquis de Paroy arrive à la Place Vendôme par la rue Saint-Honoré :
On y avait abattu la statue de Louis XIV ... et on achevait sa destruction à coups de hache. Je rencontrai M. Le Brun, le mari de la célèbre Mme Le Brun . Il me montra le peintre David qui, le pied appuyé sur la tête de la statue de Louis XIV renversée, pérorait en ces termes : " Ton corps de bronze a été fait avec les sols qui étaient la richesse de ton peuple. Eh bien, tyran ! il s'en est fait justice. " J'étais indigné, mais M. le Brun me fit observer que je me perdrais inutilement et que je serais massacré de suite si j'étais reconnu par David .
( Guy le Gentil de Paroy, Mémoires )
La statue équestre de Louis XIV fut remplacée par la colonne Vendôme en 1810, imitation de la colonne Trajane de Rome. Recouverte d’une chape coulée avec le bronze de canons confisqués aux armées russes et autrichiennes, elle était surmontée d’une statue de Napoléon.
La première statue de Napoléon le représentait en costume d’empereur romain. Sous la monarchie de Juillet, ce fut une statue de Bonaparte en petit caporal qui se trouva au sommet de la colonne.
Puis, sur ordre de Napoléon III, ce fut une statue similaire à celle de 1810 qui fut rétablie en 1863. L’ancienne statue de Napoléon en petit caporal fut transférée quant à elle dans la cour d’honneur de l’hôtel des Invalides, toujours visible aujourd’hui.
La Colonne fut encore abattue le 16 mai 1871, lors de la Commune de Paris, à l’initiative du peintre Gustave Courbet.
Reconstruction de la colonne, 1873 :
La statue actuelle, similaire à celle érigée sous Napoléon III, représente Napoléon en César, drapé à la romaine et couronné de lauriers.
Place de la Concorde
La dernière des places royales parisiennes fut décidée en 1748 par la ville de Paris, afin de célébrer la guérison du roi Louis XV. La “Place Louis XV” est donc érigée à la place d’un ancien marécage à la sortie du jardin des Tuileries, à proximité immédiate du faubourg Saint Honoré, quartier à cette époque en plein essor. La statue équestre de Louis XV est posée le 23 février 1763, et sera fondue le 11 août 1792.
Le 12 août, Chamfort écrit à Condorcet :
Je continue à me bien porter; mais je ne néglige point mon régime. J’ai fait ce matin le tour de la statue renversée de Louis XV à la place Vendôme, de Louis XIV à la place des Victoires. C’était mon jour de visite aux rois, détrônés, et les médecins philosophes disent que c’est un exercice salutaire. Vous serez sûrement de leur avis. En tous cas, j'ai pris cela sur moi .
Vous voyez que, sans être gai, je ne suis pas précisément triste. Ce n’est pas que le calme soit rétabli, et que le peuple n’ait encore cette nuit pourchassé les aristocrates. C’est ce qui doit arriver chez un peuple neuf, qui pendant trois ans a parlé sans cesse de sa sublime constitution, mais qui va la détruire, et dans le vrai n’a organisé encore que l’insurrection. C’est peu de chose, il est vrai, mais cela vaut mieux que rien.
Nommée ensuite “Place de la Révolution”, la place accueillera en1793, sur le piédestal de l’ancienne statue équestre du roi, une statue de la Liberté.
En 1835 sera érigé l’obélisque de Louxor, que le vice-roi d’Egypte a offert à la France. Un monument toujours visible aujourd’hui au centre de la place.
Érection de l’obélisque de Luxor sur la Place de la Concorde le 25 octobre 1836 – François Dubois, Musée Carnavalet
https://www.unjourdeplusaparis.com/paris-reportage/anciennes-statues-places-royales[/quote]
Le 14 août 1792, quatre jours après l'assaut des Tuileries, Georges Danton donne le feu vert de la destruction en signant un décret qui vise à « l'enlèvement de toutes les statues, bas-reliefs, inscriptions et autres monuments en bronze »
Place des Vosges
De son ancien nom “Place Royale”, la première des 5 places royales de Paris fut achevée en 1612, inaugurée à l’occasion des fêtes de fiançailles de Louis XIII avec l’infante d’Espagne. À l’initiative de Richelieu, une statue de Louis XIII fut érigée sur le terre-plein central en 1639. Cette ancienne statue représentait le roi à cheval.
La statue est détruite le 11 août 1792.
La statue actuelle de la Place des Vosges, représentant également Louis XIII à cheval, fut installée au même endroit en 1825.
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Place Dauphine
La première statue équestre d’Henri IV fut inaugurée en 1614. Elle comportait à chacun des angles de son piédestal des statues d’esclaves. Alors que la statue équestre d’origine fut détruite à la Révolution française, les captifs sont eux aujourd’hui visibles au musée du Louvre.
La statue actuelle est l’œuvre du sculpteur François-Frédéric Lemot. Elle fut inaugurée le 25 août 1818.
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Place des Victoires
Afin de célébrer la fin de la Guerre de Hollande et la victoire de l’armée française, Le Duc de la Feuillade créé une place pour la ville de Paris en hommage au souverain. Pour symboliser la supériorité du Royaume de France, la statue d’origine de la Place des Victoires était une figure pédestre du roi couronné par la Victoire. À ses pieds étaient enchaînés 4 esclaves représentant les nations vaincues.
Pour magnifier l’oeuvre, quatre grands fanaux de marine éclairaient en permanence la place, et sa statue.
La statue fut détruite en 1792, tandis que les esclaves sont aujourd’hui eux aussi visibles au Musée du Louvre.
La statue équestre actuelle fut élevée en février 1816.
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Place Vendôme
Pour créer une place en l’honneur de Louis XIV encore plus belle que la Place des Victoires, Louvois, Ministre de la Guerre du roi, décide la construction de la place des Conquêtes, actuelle place Vendôme. Il fut décidé cette fois-ci d’y ériger une statue équestre du roi. Cette statue fut sculptée en 1692… puis déboulonnée le 13 août 1792.
Cimourdain, deux jours après le 10 août, mena le peuple jeter bas les statues des rois. En tombant elles tuèrent ; place Vendôme, une femme, Reine Violet, fut écrasée par Louis XIV au cou duquel elle avait mis une corde qu’elle tirait. Cette statue de Louis XIV avait été cent ans debout ; elle avait été érigée le 12 août 1692, elle fut renversée le 12 août 1792. Place de la Concorde, un nommé Guinguerlot ayant appelé les démolisseurs : canailles ! fut assommé sur le piédestal de Louis XV.
La statue fut mise en pièces. Plus tard on en fit des sous. Le bras seul échappa ; c’était le bras droit que Louis XV étendait avec un geste d’empereur romain. Ce fut sur la demande de Cimourdain que le peuple donna et qu’une députation porta ce bras à Latude, l’homme enterré trente-sept ans à la Bastille. Quand Latude, le carcan au cou, la chaîne au ventre, pourrissait vivant au fond de cette prison par ordre de ce roi dont la statue dominait Paris, qui lui eût dit que cette prison tomberait, que cette statue tomberait, qu’il sortirait du sépulcre et que la monarchie y entrerait, que lui, le prisonnier, il serait le maître de cette main de bronze qui avait signé son écrou, et que de ce roi de boue il ne resterait que ce bras d’airain !
( Victor Hugo, Quatrevingt-treize )
Paris, août 1792. La statue de Louis XIV, située place des Victoires, est mise à terre par les révolutionnaires. Photo Josse/Leemage
Lorsque, mardi dernier, on conduisit le roi et sa famille au Temple et lorsqu'on lui faisait faire une station devant la statue équestre de Louis XIV renversée quelqu'un s'écria : " Regarde, Louis XVI, voilà ton ouvrage ! " " Admire le peuple, crie un autre, tu as fait répandre le sang, il se contente de renverser le bronze ! " Mais on ne s'est pas borné là ; des sifflets, des huées, des invectives surtout contre la reine, les qualifications les plus injurieuses les ont accompagnés jusqu'au Temple.
( La Correspondance secrète )
Le marquis de Paroy arrive à la Place Vendôme par la rue Saint-Honoré :
On y avait abattu la statue de Louis XIV ... et on achevait sa destruction à coups de hache. Je rencontrai M. Le Brun, le mari de la célèbre Mme Le Brun . Il me montra le peintre David qui, le pied appuyé sur la tête de la statue de Louis XIV renversée, pérorait en ces termes : " Ton corps de bronze a été fait avec les sols qui étaient la richesse de ton peuple. Eh bien, tyran ! il s'en est fait justice. " J'étais indigné, mais M. le Brun me fit observer que je me perdrais inutilement et que je serais massacré de suite si j'étais reconnu par David .
( Guy le Gentil de Paroy, Mémoires )
La statue équestre de Louis XIV fut remplacée par la colonne Vendôme en 1810, imitation de la colonne Trajane de Rome. Recouverte d’une chape coulée avec le bronze de canons confisqués aux armées russes et autrichiennes, elle était surmontée d’une statue de Napoléon.
La première statue de Napoléon le représentait en costume d’empereur romain. Sous la monarchie de Juillet, ce fut une statue de Bonaparte en petit caporal qui se trouva au sommet de la colonne.
Puis, sur ordre de Napoléon III, ce fut une statue similaire à celle de 1810 qui fut rétablie en 1863. L’ancienne statue de Napoléon en petit caporal fut transférée quant à elle dans la cour d’honneur de l’hôtel des Invalides, toujours visible aujourd’hui.
La Colonne fut encore abattue le 16 mai 1871, lors de la Commune de Paris, à l’initiative du peintre Gustave Courbet.
Reconstruction de la colonne, 1873 :
La statue actuelle, similaire à celle érigée sous Napoléon III, représente Napoléon en César, drapé à la romaine et couronné de lauriers.
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Place de la Concorde
La dernière des places royales parisiennes fut décidée en 1748 par la ville de Paris, afin de célébrer la guérison du roi Louis XV. La “Place Louis XV” est donc érigée à la place d’un ancien marécage à la sortie du jardin des Tuileries, à proximité immédiate du faubourg Saint Honoré, quartier à cette époque en plein essor. La statue équestre de Louis XV est posée le 23 février 1763, et sera fondue le 11 août 1792.
Le 12 août, Chamfort écrit à Condorcet :
Je continue à me bien porter; mais je ne néglige point mon régime. J’ai fait ce matin le tour de la statue renversée de Louis XV à la place Vendôme, de Louis XIV à la place des Victoires. C’était mon jour de visite aux rois, détrônés, et les médecins philosophes disent que c’est un exercice salutaire. Vous serez sûrement de leur avis. En tous cas, j'ai pris cela sur moi .
Vous voyez que, sans être gai, je ne suis pas précisément triste. Ce n’est pas que le calme soit rétabli, et que le peuple n’ait encore cette nuit pourchassé les aristocrates. C’est ce qui doit arriver chez un peuple neuf, qui pendant trois ans a parlé sans cesse de sa sublime constitution, mais qui va la détruire, et dans le vrai n’a organisé encore que l’insurrection. C’est peu de chose, il est vrai, mais cela vaut mieux que rien.
Nommée ensuite “Place de la Révolution”, la place accueillera en1793, sur le piédestal de l’ancienne statue équestre du roi, une statue de la Liberté.
En 1835 sera érigé l’obélisque de Louxor, que le vice-roi d’Egypte a offert à la France. Un monument toujours visible aujourd’hui au centre de la place.
Érection de l’obélisque de Luxor sur la Place de la Concorde le 25 octobre 1836 – François Dubois, Musée Carnavalet
https://www.unjourdeplusaparis.com/paris-reportage/anciennes-statues-places-royales[/quote]
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Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Vandalisme révolutionnaire, les statues des rois abattues
Le musée Carnavalet conserve le peu de débris retrouvés de la première statue d'Henri IV ...
avec petit schéma explicatif :
[/quote]
avec petit schéma explicatif :
[/quote]
Gouverneur Morris a écrit:
Oui, Louis XVIII fit draguer la Seine sans trop de succès à son arrivée sur le trône. C'est ainsi que l'on retrouva des débris de Henri IV et Louis XV. Par contre, l'absence de débris des autres statues laisse à penser qu'elles ont été envoyées, elles, à la fonte sans passer par dessus bord
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Mme de Sabran- Messages : 55500
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Re: Vandalisme révolutionnaire, les statues des rois abattues
Le musée Carnavalet conserve le peu de débris retrouvés de la première statue d'Henri IV ...
avec petit schéma explicatif :
[/quote]
avec petit schéma explicatif :
[/quote]
Gouverneur Morris a écrit:
Oui, Louis XVIII fit draguer la Seine sans trop de succès à son arrivée sur le trône. C'est ainsi que l'on retrouva des débris de Henri IV et Louis XV. Par contre, l'absence de débris des autres statues laisse à penser qu'elles ont été envoyées, elles, à la fonte sans passer par dessus bord
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Re: Vandalisme révolutionnaire, les statues des rois abattues
Cette manie de toujours tout détruire.
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
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Re: Vandalisme révolutionnaire, les statues des rois abattues
Une apostrophe insolente de l' "Ami des Hommes " ( ) , Mirabeau père , prophétique, épinglait déjà ainsi le roi en 1756 :
Votre Majesté n'a-t-elle jamais pensé que l'air impératif et dédaigneux qu'on donne à ses statues est ou puéril ou fâcheux ?
Elle enchanta les esprits frondeurs, tandis qu'un étrange pressentiment inclinait les réfléchis à la méditation :
Ceux qui ne voient pas le danger sont des aveugles, car nous y touchons.
( Le duc de Castries, Mirabeau )
Les statues n'allaient en effet pas tarder à être déboulonnées, brisées.
Votre Majesté n'a-t-elle jamais pensé que l'air impératif et dédaigneux qu'on donne à ses statues est ou puéril ou fâcheux ?
Elle enchanta les esprits frondeurs, tandis qu'un étrange pressentiment inclinait les réfléchis à la méditation :
Ceux qui ne voient pas le danger sont des aveugles, car nous y touchons.
( Le duc de Castries, Mirabeau )
Les statues n'allaient en effet pas tarder à être déboulonnées, brisées.
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Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Vandalisme révolutionnaire, les statues des rois abattues
Adresse de la section Henry IV de Paris à l'Assemblée nationale pour demander que les Tables des Droits de l'Homme remplacent la statue d'Henri IV sur le Pont-Neuf, le 13 août 1792.
( Archives nationales, C 147, plaquette 226 )
La Section Henri IV annonce ne même temps sa décision de prendre le nom de section des droits de l'homme. En voulant substituer la représentation d'un acte majeur de la Révolution à celle d'un roi, même populaire, cette adresse donne la mesure de la crainte d'un complot aristocratique que le peuple avait ressentie dès la proclamation de la patrie en danger, le 11 juillet précédent.
L'ordre de l'Assemblée nationale, auquel se réfèrent les citoyens de la Section, ne fut en fait donnée par décret que le lendemain; encore ne concernait-il que l'enlèvement des statues, bas-reliefs et autres monuments en bronze élevés sur les places publiques.
L'acte trouvé dans les flancs du cheval, depuis lors conservé aux Archives nationales, était renfermé dans un étui de plomb : c'est le procès verbal d'érection par Pierre de Francheville, de la statue d'Henri IV sur le terre-plein du Pont-Neuf, le 23 août 1614. Poyet, architecte de la ville, récupéra aussi les personnages représentant les quatre parties du monde, qui ornaient les angles du piédestal; ils sont aujourd'hui au musée du Louvre.
Le monument des Droits de l'homme ne fut pas construit et le terre-plein resta vide jusqu'en 1814 ...
( Archives nationales, C 147, plaquette 226 )
La Section Henri IV annonce ne même temps sa décision de prendre le nom de section des droits de l'homme. En voulant substituer la représentation d'un acte majeur de la Révolution à celle d'un roi, même populaire, cette adresse donne la mesure de la crainte d'un complot aristocratique que le peuple avait ressentie dès la proclamation de la patrie en danger, le 11 juillet précédent.
L'ordre de l'Assemblée nationale, auquel se réfèrent les citoyens de la Section, ne fut en fait donnée par décret que le lendemain; encore ne concernait-il que l'enlèvement des statues, bas-reliefs et autres monuments en bronze élevés sur les places publiques.
L'acte trouvé dans les flancs du cheval, depuis lors conservé aux Archives nationales, était renfermé dans un étui de plomb : c'est le procès verbal d'érection par Pierre de Francheville, de la statue d'Henri IV sur le terre-plein du Pont-Neuf, le 23 août 1614. Poyet, architecte de la ville, récupéra aussi les personnages représentant les quatre parties du monde, qui ornaient les angles du piédestal; ils sont aujourd'hui au musée du Louvre.
Le monument des Droits de l'homme ne fut pas construit et le terre-plein resta vide jusqu'en 1814 ...
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