A 30 km au sud de Lyon, le château de Septème
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A 30 km au sud de Lyon, le château de Septème
IL Y A 2000 ANS : LA 7ÈME BORNE ROMAINE
A l'époque de l'occupation romaine, une garde romaine est installée pour surveiller la route entre Vienne et Milan.
C'est sur l'emplacement de ce camp romain que fut édifié un château fort au XIème siècle, un château carré sans tour d'angle dont l'existence est attestée par une charte en 1066.
Septème doit son nom à cette septième borne romaine.
Au XIIIème siècle, la maison de Savoie crée une impressionnante enceinte de plus d’un km de remparts qui cernent aujourd'hui un parc où évoluent des paons en liberté. Voilà où je me propose de vous emmener ce matin, dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes. !
Je vous le disais : Septème est le paradis du paon, oiseau sacré de Héra ( Junon ) ! Il y en a partout. Ils s'approchent très familièrement des visiteurs. J'ai même presque apprivoisé l'un d'eux qui me suivait comme un vieux copain.
Mais je n'en ai pas vu de blanc
tel celui dont Lauzun offrit une plume à Marie-Antoinette .
Côté sud, un jardin à la française occupe l'espace jusqu'aux ruines du premier château
Donnant sur la cour intérieure, le puits plonge à pas moins de 60 mètres de profondeur ! C'est le 3ème puits privé le plus profond de France. Il est providentiellement situé près du cachot parce que ce sont les prisonniers qui actionnent son énorme roue pour faire remonter l'eau .
En 1535, sur le désir d'Anne de Saint Chamond, femme du puissant Adhémar de Grignan, la maison forte est surélevée de deux étages devenant le donjon et la passerelle en bois remplacée par deux loggias dans le style Renaissance.
Le coup d'oeil est remarquable !
Le château se faisait ainsi une beauté ... qui tombait à merveille car, quelque trente ans plus tard, en 1564, figurez-vous, Septème allait recevoir de très illustres voyageurs !
La reine Catherine de Médicis fait entreprendre à son fils, le roi Charles IX, un tour de France pour contrer la première guerre de religion. Accompagné de sa mère, des futurs Henri III, Henri IV et reine Margot ( excusez du peu ... ), le roi parcourt 4 000 kilomètres.
Après un séjour d'une semaine à Crémieu, Charles IX reprend la direction du sud, dîne à Heyrieux puis est accueilli au château de Septème. Il dort à Septème la nuit du 16 au 17 juillet 1564. On imagine la course au logement pour les 15 000 hommes de sa Cour ! ( car les rois de France, n'est-ce pas, ne voyagent pas léger )
La visite de Catherine de Médicis au château de Septème est évoquée dans l'Histoire de l'Isère en BD, tome 3.
A SUIVRE, si vous le voulez bien, l'intérieur du logis seigneurial .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A 30 km au sud de Lyon, le château de Septème
Merci pour cette première partie de la visite...
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A 30 km au sud de Lyon, le château de Septème
Je t'emmène pour la suite !
Commençons par un petit tour dans les cuisines où nous voyons exposées toutes ces sortes d'ustensiles très usuels, comme on en trouve encore dans nos campagnes ...
Dans le grand salon, la cheminée est ornée des armes d'Etienne de Poisieu.
Ce seigneur de Poisieu fut panetier, puis chambellan, et conseiller du roi. Il fut un proche de Louis XI . Il meurt sans descendance et lègue son moyenâgeux château de Septème à sa nièce Anne de Saint-Chamond. Cette dame fera à la vieille bâtisse le salutaire petit relooking Renaissance dont nous avons déjà eu un aperçu avec les loggias à l'italienne .
Voici d'ailleurs les armoiries de Saint-Chamond, soutenues par deux sirènes ( ou plutôt Néréïdes, pour les puristes )
Bel exemple de fenêtre géminée ( c'est à dire comportant deux carreaux à vitraux séparés par une colonne )
C'est dans ce grand salon qu'est rendue la justice seigneuriale et l'administration des terres du château .
Voici la chaise de justice, sous son dais.
Ici nous sommes accueillis ( ci-dessous ) par Henriette Pauline Noémie d'Aubusson de La Feuillade ( 1826 - 1904), mariée le 4 juillet 1842 avec Gontran de Bauffremont-Courtenay (1822-1897), duc de Bauffremont ( dont nous voyons le portrait au fond de la pièce, entre les deux fenêtres ) .
Noémie est adossée à une belle tapisserie ( d'Aubusson, justement ! ).
( ... pour la petite histoire , dans leur descendance nous trouvons :
Marie-Hélène de Bauffremont-Courtenay, princesse de Bauffremont Courtenay 1878-1947, mariée le 5 mai 1902, Paris, 75007, Paris, France, avec le duc Armand de Polignac, 1872-1961 dont :
Yolande de Polignac 1903-1991 )
Sur la table, devant Noémie, est éparpillé un jeu de Jacquet.
Passons à présent dans la salle à manger .
Demeter, dans son char tiré par des lions, brandit fièrement la Corne d'abondance .
Autour de la table peuvent très commodément prendre place une trentaine de convives.
La vaisselle porte le blason et la devise "A Cruce Victoria" de la famille d'Albon qui possède le château depuis plus de 2 siècles.
Auprès de l'assiette, le petit plat en croissant ou demi-lune sert à la salade .
Voici la chambre principale, celle qui est ouverte aux visiteurs .
Par terre près du lit, notre guide nous fait remarquer un coussin rond. Il ne sert pas à s'agenouiller pour la prière du soir avant le boogie-woogie, ni pour sauter le matin en se recevant confortablement, ou se garer les ripatons du froid du dallage, non non ! C'est le coussin du chien préféré qui est autorisé à dormir auprès de son maître.
Un petit portrait du roi Henri II est posé sur le manteau de la cheminée gothique sur lequel figure une Licorne, créature légendaire associée à la dualité de l'être humain, la recherche spirituelle, la conscience du bien et du mal ...
enfin tout ça, tout ça ...
Admirez le décor Renaissance du plafond ( nous en avons vu un autre un peu similaire dans le grand salon ) . Il représente des masques de dames, d'enfants, diablotins musiciens... Nous le devons ( comme les loggias ) à Anne de Saint-Chamond, ainsi que tous les trompe l'oeil en pointe de diamant qui entourent partout portes et embrasures de fenêtres.
Ancêtre de la famille, le maréchal d'Albon a joué un rôle considérable pendant le règne d'Henri II dont il fut le meilleur ami. Jacques d'Albon, né en 1512, compagnon d'enfance de Henri II, dont il est l'aîné de sept ans, est écuyer tranchant du dauphin en 1532, il est ensuite nommé premier gentilhomme de la Chambre du Roi. Il est appelé au Conseil le 3 avril 1547, trois jours après la mort de François Ier . Favori, il bénéficia de privilèges immenses. Créé Maréchal de France, il fut impitoyable et se distingua dans les guerres contre les Espagnols et les guerres de religion. Sa vie est un roman.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_d%27Albon_de_Saint-Andr%C3%A9
Dans la salle d'armes, nous avons explications et démonstrations ...
Nous apprenons que, sur le champ de bataille, et même en première ligne du combat, une très haute naissance équivaut à une bonne assurance vie. En effet, il est très avantageux non pas d'occire mais de faire prisonnier un grand seigneur.
Il y aura à la clef une demande de rançon ( parfois astronomique ) .
A la mort de sa grand mère Catherine-Madeleine de Cossé-Brissac,
Adrienne de Noailles, que son mariage avec Blondinet fera bientôt marquise de la Fayette, est propriétaire, ainsi que ses sœurs, du château de Septème.
Au moment de la Révolution, le château de Septème est habité par le marquis Jean-Jacques de Viennois, dernier descendant du Dauphin de Viennois, auquel ses descendants vouent une affection particulière . Il avait notamment apporté les doléances du Dauphiné au roi Louis XVI à Versailles. Ainsi, défendait-il les droits accordés par son ancêtre Humbert II lors de la cession du Dauphiné au fils ainé du roi de France en 1349.
Il échappa de peu à la guillotine ...
Aimé par les Septémois, Jean-Jacques de Viennois fut protégé par la population pendant la Terreur, comme aussi son château que les plus enragés voulaient faire disparaître par le feu.
Commençons par un petit tour dans les cuisines où nous voyons exposées toutes ces sortes d'ustensiles très usuels, comme on en trouve encore dans nos campagnes ...
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Dans le grand salon, la cheminée est ornée des armes d'Etienne de Poisieu.
Ce seigneur de Poisieu fut panetier, puis chambellan, et conseiller du roi. Il fut un proche de Louis XI . Il meurt sans descendance et lègue son moyenâgeux château de Septème à sa nièce Anne de Saint-Chamond. Cette dame fera à la vieille bâtisse le salutaire petit relooking Renaissance dont nous avons déjà eu un aperçu avec les loggias à l'italienne .
Voici d'ailleurs les armoiries de Saint-Chamond, soutenues par deux sirènes ( ou plutôt Néréïdes, pour les puristes )
Bel exemple de fenêtre géminée ( c'est à dire comportant deux carreaux à vitraux séparés par une colonne )
C'est dans ce grand salon qu'est rendue la justice seigneuriale et l'administration des terres du château .
Voici la chaise de justice, sous son dais.
Ici nous sommes accueillis ( ci-dessous ) par Henriette Pauline Noémie d'Aubusson de La Feuillade ( 1826 - 1904), mariée le 4 juillet 1842 avec Gontran de Bauffremont-Courtenay (1822-1897), duc de Bauffremont ( dont nous voyons le portrait au fond de la pièce, entre les deux fenêtres ) .
Noémie est adossée à une belle tapisserie ( d'Aubusson, justement ! ).
( ... pour la petite histoire , dans leur descendance nous trouvons :
Marie-Hélène de Bauffremont-Courtenay, princesse de Bauffremont Courtenay 1878-1947, mariée le 5 mai 1902, Paris, 75007, Paris, France, avec le duc Armand de Polignac, 1872-1961 dont :
Yolande de Polignac 1903-1991 )
Sur la table, devant Noémie, est éparpillé un jeu de Jacquet.
Passons à présent dans la salle à manger .
Demeter, dans son char tiré par des lions, brandit fièrement la Corne d'abondance .
Autour de la table peuvent très commodément prendre place une trentaine de convives.
La vaisselle porte le blason et la devise "A Cruce Victoria" de la famille d'Albon qui possède le château depuis plus de 2 siècles.
Auprès de l'assiette, le petit plat en croissant ou demi-lune sert à la salade .
Voici la chambre principale, celle qui est ouverte aux visiteurs .
Par terre près du lit, notre guide nous fait remarquer un coussin rond. Il ne sert pas à s'agenouiller pour la prière du soir avant le boogie-woogie, ni pour sauter le matin en se recevant confortablement, ou se garer les ripatons du froid du dallage, non non ! C'est le coussin du chien préféré qui est autorisé à dormir auprès de son maître.
Un petit portrait du roi Henri II est posé sur le manteau de la cheminée gothique sur lequel figure une Licorne, créature légendaire associée à la dualité de l'être humain, la recherche spirituelle, la conscience du bien et du mal ...
enfin tout ça, tout ça ...
Admirez le décor Renaissance du plafond ( nous en avons vu un autre un peu similaire dans le grand salon ) . Il représente des masques de dames, d'enfants, diablotins musiciens... Nous le devons ( comme les loggias ) à Anne de Saint-Chamond, ainsi que tous les trompe l'oeil en pointe de diamant qui entourent partout portes et embrasures de fenêtres.
Ancêtre de la famille, le maréchal d'Albon a joué un rôle considérable pendant le règne d'Henri II dont il fut le meilleur ami. Jacques d'Albon, né en 1512, compagnon d'enfance de Henri II, dont il est l'aîné de sept ans, est écuyer tranchant du dauphin en 1532, il est ensuite nommé premier gentilhomme de la Chambre du Roi. Il est appelé au Conseil le 3 avril 1547, trois jours après la mort de François Ier . Favori, il bénéficia de privilèges immenses. Créé Maréchal de France, il fut impitoyable et se distingua dans les guerres contre les Espagnols et les guerres de religion. Sa vie est un roman.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_d%27Albon_de_Saint-Andr%C3%A9
Dans la salle d'armes, nous avons explications et démonstrations ...
Nous apprenons que, sur le champ de bataille, et même en première ligne du combat, une très haute naissance équivaut à une bonne assurance vie. En effet, il est très avantageux non pas d'occire mais de faire prisonnier un grand seigneur.
Il y aura à la clef une demande de rançon ( parfois astronomique ) .
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XVIIIème siècle
XVIIIème siècle
A la mort de sa grand mère Catherine-Madeleine de Cossé-Brissac,
Adrienne de Noailles, que son mariage avec Blondinet fera bientôt marquise de la Fayette, est propriétaire, ainsi que ses sœurs, du château de Septème.
Au moment de la Révolution, le château de Septème est habité par le marquis Jean-Jacques de Viennois, dernier descendant du Dauphin de Viennois, auquel ses descendants vouent une affection particulière . Il avait notamment apporté les doléances du Dauphiné au roi Louis XVI à Versailles. Ainsi, défendait-il les droits accordés par son ancêtre Humbert II lors de la cession du Dauphiné au fils ainé du roi de France en 1349.
Il échappa de peu à la guillotine ...
Aimé par les Septémois, Jean-Jacques de Viennois fut protégé par la population pendant la Terreur, comme aussi son château que les plus enragés voulaient faire disparaître par le feu.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A 30 km au sud de Lyon, le château de Septème
Un grand merci Eléonore pour cette belle visite d’un lieu que tu me fais totalement découvrir !
Gouverneur Morris- Messages : 11708
Date d'inscription : 21/12/2013
CHATEAU DE SEPTEME
Un grand merci à vous, Madame de Sabran pour ce dossier complet sur le chateau de Septème.
C'est comme si je l'avais visité moi-même .
Il est vraiment très beau et de taille humaine.
Les nombreux paons que l'on rencontre en liberté avec leurs petits donnent un plus à ce lieu unique et magnifique.
Encore un château qui a réchappé à la Révolution française pour notre plus grand plaisir.
C'est comme si je l'avais visité moi-même .
Il est vraiment très beau et de taille humaine.
Les nombreux paons que l'on rencontre en liberté avec leurs petits donnent un plus à ce lieu unique et magnifique.
Encore un château qui a réchappé à la Révolution française pour notre plus grand plaisir.
Comte Valentin Esterhazy- Messages : 153
Date d'inscription : 29/07/2018
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