Mesdemoiselles de Bourbon-Condé et de Bourbon-Conti

Dans la branche de Bourbon-Condé, comme dans celles d'Orléans et de Bourbon-Conti, les filles furent presque systématiquement dotées d'un titre rappelant un apanage ou un héritage ou même parfois une terre acquise par cette branche par échange ou par achat, mais trois de ces titres semblent avoir surgi on ne sait d'où ni comment ! Humblement je précise que c'est moi qui n'arrive pas, en dépit de mes recherches, à préciser comment ces titres ont pu entrer dans la mouvance de la branche ! Quels sont ces trois titres et quelles sont les princesses qui les ont portés ? Peut-être dans le forum certains le savent... et prouveront par là que je ne mérite pas totalement l'attribut d'omniscience dont on décore un peu vite l'Etre Suprême !

Louis-Henri, le malaimé principal ministre de Louis XV n'eut de fille qu'une légitimée, Mlle de Verneuil.
Mais la grande farandole des demoiselles se trouve à sa propre génération.
Parmi ses soeurs Mlle de Condé, de Sens, Charolais, Clermont, Vermandois, Gex, et une légitimée, Mlle de Dampierre.
Sens, Vermandois et Gex sont peu ordinaires...

Faudrait-il aller chercher du côté des Conti, avec la fameuse Mlle de La Roche-sur-Yon ?

La baronnie de Gex par exemple fut engagée aux Condé en 1631. La demoiselle éponyme la légua à son frère Clermont (en Argonne).

N'étaient éligibles que les filles légitimes, bien évidemment ! Et seulement de la branche de Bourbon-Condé, condition énoncée dès le départ ! Religieuses ou non, mariées ou non, ayant eu des enfants ou non, cela ne pouvait importer puisque ces demoiselles étaient titrées presque à la naissance ! Il suffisait ensuite de demander à chacune d'elles le certificat prouvant que son titre était bien "condé-compatible" si je peux dire, c'est-à-dire n'étant pas un intrus dans la mouvance de la banche, et c'est ainsi que Lucius a pu cadrer trois titres "peu ordinaires"  : Sens, Vermandois et Gex;  bravo !  Il a même pu en exclure encore un : Gex (ce qui de prime abord n'allait pas de soi); re-bravo ! Restent Sens et Vermandois. Comme le principe de raison leibnizien est fondamental dans tout ce qui concerne l'Ancien Régime (= "il doit bien y avoir une raison, que diable !"), que faire de Sens et du Vermandois ? Je  pense avoir la réponse dans un ancien document....mais je n'arrive pas (encore) à remettre la main dessus ! Ce attendant, je sèche moi aussi ! Bref, à vous la main, Lucius.
Pour Madame de Sabran : oui, elles étaient contemporaines les unes des autres, et même soeurs, il y eut même des échanges de titres entre ces demoiselles, à croire que les scènes de jalousies n'étaient pas rares...

Vraiment bravo, mon petit Lulu !!!
Tu m'epates !!!

Pour Gex, j'ai recoupé ces deux sources :

Joseph Brossard, Histoire politique et religieuse du pays de Gex et lieux circonvoisins, depuis César jusqu'à nos jours, 1851, p. 494.

Antoine Garreau, Description du gouvernement de Bourgogne..., 1734, p. 491-9.

Pour Vermandois, je me demande s'il ne faut pas y voir un lien avec le dernier comte, Louis-César, oncle des soeurs Condé. J'ignore qui hérite de lui, à part l'amirauté qui passe à son frère Toulouse.

Par contre, je ne vois pas du tout pour Sens non plus. Etait-ce en lien avec le gouvernement de la province de Bourgogne ? La demoiselle eut-elle le corps de ville comme parrain ?

Bravo et respect Lucius ! 

Pour Sens j'avais aussi pensé au gouvernement de Bourgogne, d'autant plus que  ce gouvernement très important a été assuré de génération en génération presque continuellemet par un Condé, de 1631 (Henri II de Bourbon) à  1789, et j'en étais arrivé à imaginer que cette charge pratiquement héréditaire dans leur branche avait poussé ses princes , vers 1700, à établir un lien supplémentaire avec cette province énorme (qui engloba même le Bugey et Gex !) en bombardant successivement deux de leurs filles à Sens... (et ainsi le cas de Sens était plus ou moins réglé pour nous !) Las... Même en tirant outrageusement sur les cartes afin d'aligner les frontières sur mon imagination, je dus constater que quoi qu'on fasse, Sens a toujours été dans le gouvernement de Champagne... et que par de tels subterfuges il n'y aura jamais moyen de faire croire que c'est déjà la Bourgogne !
A propos de Gex, un grand merci pour l’indication de ces deux sources. De tels ouvrages sont plus que précieux; ils sont irremplaçables. Quant au Vermandois, je ne sais pas, mais je n’y crois pas trop, d’autant plus que l’oncle des soeurs Condé est quand même bien Louis et non Louis-César….ou bien je m’embrouille moi-même ?! On y a bien droit car Louis XIV en personne devait bien s’y perdre dans les méandres de sa descendance !
Or çà, à vous la main, avec mes félicitations !

Pardon, en effet, Louis-César c'est Vexin, au temps pour moi.