Le château de Saint-Cloud

J'adore !!!

Après le cabinet de toilette, je ne résiste pas au plaisir de poster à nouveau ici (et pour la 10ème fois au moins dans ce forum  : ) le somptueux ensemble qui composait la décoration du grand cabinet de Marie-Antoinette à Saint-Cloud.


Réalisés par Riesner, à l'origine livrés en 1783 à Versailles, Marie-Antoinette décide de transférer à Saint-Cloud son célèbre secrétaire en armoire et sa commode assortie, en laque du Japon et bronze doré.

Tous deux également conservés au Metropolitan Museum de New-York :


Commode (Secrétaire à abattant) - 1783
Jean Henri Riesener
Oak veneered with ebony and 17th-century Japanese lacquer; interiors veneered with tulipwood, amaranth, holly, and ebonized holly; gilt-bronze mounts; marble top.
© 2000–2016 The Metropolitan Museum of Art


© 2000–2016 The Metropolitan Museum of Art


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Crowned SC (inventory mark of Château de Saint-Cloud)
© 2000–2016 The Metropolitan Museum of Art


Note du musée :

Jean-Henri Riesener created this splendid secretary and commode for Marie-Antoinette in 1783. They were commissioned for the queen’s Grand Cabinet Intérieur at Versailles, where she kept the collection of Japanese lacquer boxes she had inherited from her mother, Empress Maria Theresa (1717 – 1780) of Austria.
So that their surface decoration would harmonize with that of the boxes, choice fragments of seventeenth-century Japanese lacquer were reused as veneer for these pieces of royal furniture.

The history of these famous pieces of furniture is remarkably well documented. Marie-Antoinette frequently changed the decor of her private rooms, and in 1787 she had the commode and secretary sent from Versailles to her new summer palace at Saint-Cloud. Both pieces left the royal collections when they were given in lieu of payment for his services during the Revolution to Abraham Alcan, a contractor of supplies for the army of the Rhine and Moselle.


Drop-front secretary (Secrétaire en armoire)- 1783
Jean Henri Riesener
Oak veneered with ebony and 17th-century Japanese lacquer; interiors veneered with tulipwood, amaranth, holly, and ebonized holly; gilt-bronze mounts; marble top.
© 2000–2016 The Metropolitan Museum of Art


© 2000–2016 The Metropolitan Museum of Art


© 2000–2016 The Metropolitan Museum of Art


© 2000–2016 The Metropolitan Museum of Art


Note du musée :

Enclosed behind the fall front of the secretary, several secret drawers are hidden beneath the hinged floor of the central compartment.
These small drawers, as well as a strongbox that could be locked separately, offered places to store valuables and protect personal correspondence from prying eyes.
The queen undoubtedly used them, for she never believed any papers were safe at the court, according to the Austrian diplomat Florimond-Claude, comte de Mercy-Argenteau (1727 – 1794).
He had reported to her mother many years earlier that the dauphine was fearful of duplicate keys and apprehensive that things would be taken from her pockets at night.


© 2000–2016 The Metropolitan Museum of Art


Set of keys
© 2000–2016 The Metropolitan Museum of Art

La nuit, la neige a écrit: je ne résiste pas au plaisir de poster à nouveau ici (et pour la 10ème fois au moins dans ce forum ...  : )

... et tu as bien raison !

En hêtre mouluré, sculpté et doré à décor d’une frise de feuilles de chênes et de glands doublée d’une course de ruban, le dossier en anse de panier orné de deux graines sur les épaulements, les accotoirs garnis de manchettes supportés par des consoles à enroulement et feuille d’acanthe. L’assise en forme de fer à cheval, repose sur des pieds à cannelures torses. Dorure d’origine.
Marque au fer F&L sous la ceinture arrière.
Garni d’un Gros de Tours broché édité par la Maison Prelle, commandé à Desfarges pour la Chambre du roi Louis XVI en 1786 à Saint Cloud

L’originalité de la sculpture et de la forme du siège, la finesse et la précision de la réalisation et les pieds à cannelures torses permettent une attribution de ce siège au grand menuisier en sièges Jean Baptiste Claude Sené.

Jean Baptiste Claude Sené (24 octobre 1747 – 10 février 1803)
Maître le 10 mai 1769
L'élégance et l'exceptionnelle qualité de son œuvre font de ce menuisier le grand maître du siège français du temps de Louis XVI. Reçu maître le 10 mai 1769, il s'établit rue de Cléry, où il acquiert rapidement une grande notoriété. La première partie de sa carrière se déroule au service d'une clientèle privée à laquelle il fournit des sièges Louis XVI aux lignes pures et parfaitement proportionnées, très soignées, très raffinées. À partir de 1785, il devient fournisseur du Garde-Meuble de la Couronne. C'est le début d'une production de très haut niveau, aux proportions majestueuses, à l'ornementation abondante, et d'une exécution irréprochable, que Pierre Verlet a désignée sous le terme Style Royal. Les Archives du Garde-Meuble ont conservé la description de ces ouvrages Les commandes les plus importantes sont destinées au Roi et à la Reine, pour le château de Saint-Cloud notamment, mais aussi pour leurs châteaux de Versailles, Compiègne et Fontainebleau. D'autres concernent divers membres de la famille royale.
Malgré les limites imposées à ses aspirations personnelles par les commandes précises du Garde-Meuble, ses sièges possèdent un caractère qui permet de les identifier et de les différencier de ceux de Georges Jacob: rigueur des formes, finesse des bois et précision de la sculpture contribuent à une indéniable impression de légèreté. De nombreux sièges fournis par Sené pour la Cour sont exposés dans leurs demeures d'origine. De grands musées présentent également des œuvres de Sené comme le musée du Louvre à Paris, le Victoria and Albert Museum à Londres, le Museum of Fine Arts à Boston ou encore le Metropolitan Museum de New York.

Gros de tours broché commandé à Desfarges pour la Chambre du roi Louis XVI en 1786 à Saint Cloud. Livré à Saint Cloud en avril 1786, le meuble de la chambre de Louis XVI devint celui de Napoléon aux Tuileries jusqu'en 1808.
Un retissage a été exécuté pour la Reine Christine, mère d'Alphonse XIII pour le Salon de musique du palais royal de Madrid en 1878 sous le numéro de patron Prelle LG5381.



Bien à vous.

Le Château de Saint-Cloud  a été détruit pendant la guerre franco-prussienne.
Cette image montre l'incendie du château :



Bien à vous.

J'ai réalisé il y a quelques années maintenant une reconstitution virtuelle de l'extérieur de Saint Cloud, l'idée étant ensuite de réaliser l'intérieur, sur le modèle des Tuileries . J'ai déjà préparé les décors intérieurs en papier et carton, dont j'avais publié des photos sur un forum défunt et qui ont été reprises sur le site Reconstruisons Saint Cloud (dont je ne partage pas du tout l'idée de la reconstruction, étant donné qu'on n'a plus rien de l'intérieur et que le concepteur du projet veut surtout en faire un hôtel de luxe)

Voici donc quelques vues, dans un état plus 1870 que 1790
Vue d'ensemble du palais


La cour d'honneur depuis l"arrivée. A gauche, au premier étage, l'appartement de  Marie Antoinette en 1790, dans le fond, les salles de réception dont le salon des jeux d'où proviennent des chaises, fauteuils et un canapé maintenant à Versailles (les trois fenêtres du milieu )


L'aile droite abrite la galerie d'Apollon, décorée par Mignard pour Monsieur


L'extrémité de l'aile est ceinturé par l'allée "de la carrière" sur laquelle donnent la chapelle (au premier plan) et le salon de mars (gros pavillon dans le fond)


Vues du palais depuis le bassin du fer à cheval. Le roi occupe les pièces au premier étage avec au centre sa chambre dans le pavillon en avancée




Vue sur le parterre de l'Orangerie, où se trouvaient d'autres appartements


Reconstitution de l'orangerie détruite sous le Second Empire


et pour finir une vue d'ensemble avec la verrière de l'escalier d'honneur coincée entre l'aile sur cour et l'aile sur jardin

Toutes mes félicitations, vraiment, pour ces vues du château que j'ai postées ici dont vous êtes l'auteur !
Vous m'épatez absolument ! :\\\\\\\\: :\\\\\\\\: :\\\\\\\\:
Êtes-vous architecte, comme le laisse supposer votre pseudo?


Bien à vous.

C'est fascinant ! Merci, cher Hardouin .

Ça m'épate ! Ça m'épate ! Ça m'épate !

hardouin a écrit:J'ai déjà préparé les décors intérieurs en papier et carton, dont j'avais publié des photos sur un forum défunt et qui ont été reprises sur le site Reconstruisons Saint Cloud (dont je ne partage pas du tout l'idée de la reconstruction, étant donné qu'on n'a plus rien de l'intérieur et que le concepteur du projet veut surtout en faire un hôtel de luxe)

Oui, à nouveau votre travail est formidable ! :\\\\\\\\:

Dans ce sujet, pages précédentes, nous nous sommes intéressés à retrouver quelques éléments qui décoraient ou meublaient l'appartement de Marie-Antoinette.
Nous devons d'ailleurs poursuivre les recherches... :

Merci
Hélas non je ne suis pas architecte, simplement un modéliste amateur et qui peut vivre de sa passion, l'histoire ;-)
J'ai eu la chance de pouvoir acheter le livre de F. Austin Montenay au moment de sa sortie et de ce fait j'ai l'inventaire du mobilier en 1791 puisqu'elle l'a reproduit.
Il est donc possible d'envisager une reconstitution virtuelle de l'appartement de Marie Antoinette (pour commencer Saint Cloud par quelque part!)

J'avais fait un photo montage de quelques meubles du cabinet de la reine sur une photo de la maquette de la pièce. Cela peut être un point de départ pour une reconstitution virtuelle :

hardouin a écrit:Il est donc possible d'envisager une reconstitution virtuelle de l'appartement de Marie Antoinette (pour commencer Saint-Cloud par quelque part!)

Si cela peut vous aider à commencer, ce n'est pas nous qui vous dissuaderons de commencer par là

Tout amateur que vous êtes, j'admire votre professionnalisme ! :\\\\\\\\:
L'admiration est d'ailleurs unanime


Bien à vous.

Un essai pour la chambre de la reine, à partir du décor reconstitué pour la maquette de la chambre de Napoléon III et avec le mobilier de la chambre du roi au château que j'ai modélisé il y a quelques mois pour reconstituer la première chambre de Napoléon1er aux Tuileries (il avait réutilisé le mobilier de la chambre de Louis XVI à Saint Cloud), qui n'avait pas été vendu à la Révolution.
Les proportions du lit et des meubles sont les mêmes que ceux pour la Reine et le tissu est du même type

C'est très beau, merci
Vous pensez que la Reine avait un lit à la polonaise à Saint-Cloud?


Bien à vous.

Il est dénommé ainsi dans l'inventaire reproduit par F. Austin Montenay! (p102)
Évidemment dans la version définitive, le rendu des boiseries sera plus réaliste, et les meubles et les tissus seront dans la mesure du possible la numérisation des originaux!

Merci Hardouin pour cette première ébauche...

Superbe ! :;\':;\':;

Votre connaissance des lieux me sidère, cher Hardouin ! :n,,;::::!!!:
Et votre travail de reconstitution est admirable !!!

Je n'ai pas grand mérite à le bien connaître. J'ai quelques livres dessus (Clouzot, Austin Montenay, Pérouse de Montclos et les ouvrages sur Gallica)
Il pourrait être intéressant d'essayer de regrouper les informations sur les meubles identifiés en fonction des pièces de l'appartement de la reine qu'ils meublaient.
Si l'un des membres avait l'occasion de se rendre aux archives nationales (site de Paris) ce serait intéressant d'avoir l'inventaire exact en 1790.

Belle bibliographie, cher Hardouin, bravo ! :\\\\\\\\:

L'association d'intérêt général  "RECONSTRUTION DE SAINT CLOUD" vient de recevoir la Palme d'Or du Comité de France , cette récompense a été donnée au Président de l'Association LAURENT BOUVET

"C'est dans cet esprit que le Comité de France a souhaité indiquer par la remise de ce prix, qu'il contribuait à soutenir une initiative audacieuse tout en soulignant que la sauvegarde du patrimoine existant, à laquelle il est particulièrement attaché, reste à ses yeux une priorité relevant de la puissance publique".

Nos félicitations au Président à son travail pour la réussite de son projet.

MARIE ANTOINETTE

Oui, bravo !        ...   quoique ce projet me paraisse bien utopique ...

Rasé depuis la fin du dix-neuvième siècle, le château de Saint-Cloud, qui a vu passer le frère de Louis XIV, Marie-Antoinette, Napoléon Ier et Napoléon III, pourrait-il renaître ? Un Francilien se démène depuis dix ans pour reconstruire le château à l’identique.

On peut reconnaître à Laurent Bouvet une certaine ténacité. Depuis dix ans, cet habitant de Neuilly-sur-Seine se bat à plein temps pour son projet. D’ici quelques semaines, une fois le nouveau ministre de la Culture en place, il redemandera un rendez-vous. Et exposera à nouveau son projet un peu fou.
Laurent Bouvet veut recréer… le château royal de Saint-Cloud aux portes de Paris. Bâti à partir du XVI^e siècle, l’édifice est célèbre pour avoir accueilli Philippe d’Orléans, dit « Monsieur », le frère de Louis XIV, qui y a entrepris de grands travaux. Quelques décennies plus tard, Marie-Antoinette, l’épouse de Louis XVI, s’entichera des lieux. Qui deviendront l’une des résidences d’un certain Bonaparte, puis de son neveu Napoléon III.


C’est d’ailleurs là que Bonaparte y pris le pouvoir par le coup d’État du 18 Brumaire an VIII (1799), que l’Empire fut proclamé en 1804… « Quelques grandes figures de ce monde y ont également séjourné : Benjamin Franklin, Pierre le Grand, la Reine Victoria… », indique Laurent Bouvet.


Si vous n’avez jamais entendu parler de ce château parfois surnommé le « Petit Versailles », c’est pourtant normal : il n’existe plus. En 1870, les Français tentent de déloger les Prusses du Parc de Saint-Cloud. Un obus embrase le château. En ruine, il reste à l’abandon. En 1892, il est définitivement rasé. Depuis, il ne subsiste que le parc de 460 ha, dans lequel vous pouvez toujours vous balader.
Faire de Saint-Cloud un Guédelon
Ce n’est qu’en 2006 que l’on commence à évoquer sa reconstruction. Alors commercial, Laurent Bouvet découvre le chantier du château fort de Guédelon dans l’Yonne. Des passionnés édifient une construction médiévale selon des méthodes à l’ancienne. Une entreprise pharaonique qui dure depuis vingt ans sous les yeux du public. Laurent Bouvet imagine dupliquer la chose en région parisienne. « Mais en reproduisant un monument disparu : Saint-Cloud. »


Sauf qu’à la différence de Guédelon, dans les Hauts-de-Seine, aucune pierre n’a pour le moment encore été posée sur « les fondations intactes ». Tout l’objet du combat du désormais quinquagénaire : les terres sont propriétés de l’État, qui n’a pas donné son accord.
Ce n’est pas faute de lobbying. Le Francilien est allé à l’Élysée, à Matignon, au ministère de la Culture, a obtenu quelques signatures d’élus (Jack Lang, Julien Dray, Thierry Solère, etc.), a rencontré diverses institutions patrimoniales ou touristiques, mais pour le moment rien n’y fait.



Un projet estimé à 200 millions d’euros


Pas de quoi le décourager cependant. À la tête de son association Reconstruisons Saint-Cloud qui compte 150 adhérents (http://reconstruisonssaintcloud.fr), l’homme déroule ses arguments : « Mon projet est estimé à 200 millions d’euros, mais il serait entièrement autofinancé par les entrées sur le site des visiteurs. » Dans son idée, à laquelle il travaille désormais à plein temps, Laurent Bouvet imagine près de 2 millions de personnes par an pour venir voir les évolutions du chantier et ce musée vivant des métiers d’art. « Il y a 300 000 visiteurs à Guédelon. Ici, nous sommes dans l’axe Paris-Versailles, l’un des plus visités au monde. »


Laurent Bouvet imagine près de 2 millions de personnes par an pour venir voir les évolutions du chantier et ce musée vivant des métiers d’art. (Photo : Reconstruisons Saint-Cloud)
Une fois la reconstruction achevée, en une dizaine d’années, estime-t-il, un musée et un hôtel-restaurant, type Relais et Châteaux, pourraient cohabiter. Contacté par L’Édition du soir sur la faisabilité d’un tel projet, le Centre des monuments nationaux (qui gère le Domaine de Saint-Cloud) « ne souhaite pas s’exprimer à ce sujet ».

Un exemple à Berlin


Reconstruire un monument disparu est-il si loufoque ? La France n’a pas cette tradition, à part à la suite d’incendies récents comme le Parlement de Bretagne, à Rennes ou le Château de Lunéville (Meurthe-et-Moselle).
Motif d’espoir pour Laurent Bouvet : en février, la ministre de la Culture, Audrey Azoulay a donné son accord pour reconstruire la tour et la flèche de la basilique de Saint-Denis, 85 mètres de haut, absente de la cathédrale historique des rois de France depuis 1847.
Il y a aussi l’exemple allemand du château de Berlin, détruit au mitan du XX^e siècle, en pleine reconstruction dans le centre-ville de la capitale d’outre-Rhin. « Je suis sûr que quand il sera inauguré (en 2019, N.D.L.R.), ça va relancer l’intérêt pour notre projet et faire avancer les choses. »

Voici quelques vidéos personnelles tournées lors des dernières grandes eaux :

Super, tes petites vidéos !!!  
C'est vraiment magnifique !     ( et très bruyant !  )  
Cela me rappelle la petite phrase acerbe : " Nous allons à Saint-Cloud voir les eaux et l'Autrichienne "  

Merci, mon cher Momo .