Le château de Saint-Cloud

Je vois du Rance.
Il a un veinage strié assez fin et filiforme, là où l'Incarnat présente des veines plus grosses et espacées, plus rondes aussi. La griotte est exclue.
Par contre j'ai presque l'impression que la rembarde est différente. Peut-être un Incarnat ?

Ce qui n'est pas exclu en revanche, c'est la présence d'un autre marbre pour les plaques des piles. Voyez l'escalier de la reine qui présente des plaques de Campan vert (dont néanmoins une partie des marbres colorés furent remplacés au XIXe par des marbres noirs).

En ce qui concerne le vestibule, je ne vois rien sur la photo. Par contre, le troisième choix de Campan, un beau Grande-Mélange, fait très Grand-Appartement, et le résultat me plaît beaucoup !

Merci pour votre réponse!
Pour les rampes, peut être cette autre photo vous permettrait d'identifier le marbre :




Pour revenir au péristyle du salon de Mars, j'ai commencé la réalisation de l'escalier d'honneur dont il était le débouché.
Cet escalier occupait l'emplacement de la chapelle du temps de Monsieur, et avait été aménagé par Mique en déplaçant dans la chapelle l'escalier de marbre rouge que Jules Hardouin Mansart avait construit dans l'aile sud. Cela permettait ainsi de pouvoir utiliser l'ensemble de cette aile pour aménager les appartements royaux. Son décor a été considérablement enrichi, notamment sa voûte, en 1855.
Il est reconstitué dans l'état connu par les photos avec l'esquisse du grand tableau de Müller brûlé en 1870 qui représentait la réception de Victoria lors de son arrivée au château en 1855.

L'escalier vu depuis l'antichambre ; l'arc cintré était feint de miroirs de ce côté-ci


Le palier supérieur en cours de réalisation ; on voit la marquise en verre et fer qui protégeait l'entrée par la fenêtre du vestibule


Vue de l'escalier depuis le vestibule d'honneur. L'entrée depuis le vestibule est marquée par deux colonnes en marbre Languedoc. La partie basse est décorée de panneaux de Sarancolin, les balustres sont en marbre rouge (du Rance?) et les pilastres du premier en marbre blanc de Carrare avec des bases et chapiteaux or et blanc :


Le tableau de Müller

La nouvelle photo semble bien montrer l'appui de la rampe en Rance.

Le marbre rouge que vous avez choisi est trop ferreux, reprenez la teinte des colonnes du vestibule haut, elles sont très bien.
Le marbre du Minervois est l'Incarnat, il a donc un rouge franc, et non l'effet mauve obtenu dans votre essai.
Le sarrancolin, quoique d'une bonne teinte, est hors d'échelle. Le veinage que l'on voit là mesure 40-50 cm au mieux.

J'espère que ces remarques vous aideront, mais vous faites tout le boulot, et nous nous critiquons au repos, comme des corses !

Lucius a écrit:

Permettez moi une toute petite remarque cependant, concernant les marbres, qui sont une de mes marottes.

Comme tu dis !

c'est dire ?

hardouin a écrit:Merci pour votre réponse!
Pour les rampes, peut être cette autre photo vous permettrait d'identifier le marbre :

J'en viens à me demander si la tablette de la rampe n'est pas en Incarnat, ce qui ferait continuité avec les colonnes ....

Lucius a écrit:  c'est dire ?

Eh bien, mieux encore qu'une marotte, mon petit Lulu, nous te découvrons une nouvelle spéciaité !

Au sujet de l'escalier, Van Moer n'a-t-il pas aquarellé quelque chose qui nous serait utile ?

Pour Van Moer, je n'ai rien trouvé...
Par contre les archives nationales sont plus bavardes ;-)

Votre premier mouvement était le bon, Lucius. J'ai trouvé hier le mémoire du marbrier qui repoli  les marbres de l'escalier (et d'autres pièces) en 1838. L'ensemble de la rampe est bien en marbre de Rance, avec les balustres (102 tout de même!), les colonnes du palier et du vestibule sont bien en Languedoc, et mais il fallait pouvoir le voir, la base des deux colonnes en haut de l'escalier est en griotte d'Italie (on a même la hauteur au cm près : 1,88 m).
Les mémoires fournissent quantité d'autres information sur cette pièce et sur d'autres, j'y reviendrai en temps voulu!

Je suis d'accord que le rendu n'est pas exact, c'est un mystère pour moi car le rendu entre le logiciel de traitement d'image et le logiciler de 3D est différent. Mais je vais y remédier! Quant aux plaques de Sarrancolin (qui sont peintes dans le 'véritable" escalier) il n'est pas évident de trouver des photographies de plaques suffisamment vastes pour évider les répétititons. J'ai pris hier quelques photos au Louvre  des stylobates en Sarrancolin des pilastres du musée Charles X qui devraient permettre d'avoir quelques chose de plus réaliste.

Merci!!!Super photo-reportage, je me promène souvent dans ce parc ou il restent des magnifique statues (en très mauvais état) et les cascades bien restaurés, on y retrouve l'ambiance!!!!!

Il y a de belles imitations de Sarrancolin sur internet ... tapez "faux sarrancolin"

Merci du conseil!
J'ai modifié les textures pour essayer d'être plus proche des teintes naturelles des marbres. J'en ai profité pour poursuivre l'escalier et son vestibule, avec les arcades et leurs tentures au premier étage, et au rez de chaussée le vestibule avec notamment la statue "Sapho" de Pradier (à Orsay) sur un socle en brèche violette.

L'incarnat et le Rance sont proche de l'effet naturel. Bravo. Le sarancolin est arrivé à une taille crédible.

Merci ! :-) Comme cela à l'air de vous passionner ^^, j'ai une autre question concernant le bas lambris du salon de Vénus :





Rance ou pas Rance? C'est du décor Louis Philippe
Le fond des murs à l'air d'imiter le Carrare...

Je n'ai pas le don de double-vue non plus !

A cette distance ça pourrait être de la peinture ou du marbre noir ! Je ne peux rien dire.

Domaine de Saint Cloud, on trouve une autre jolie gravure sur acier de Marie Antoinette avec Mirabeau dans le parc de St Cloud, dans le livre de M de Lescure "Marie Antoinette et sa famille"  la connaissez vous?

Madame de Guaita a écrit: ...  la connaissez vous?

Mais non, je ne crois pas que je la connaissais !   Merci, chère Madame de Guaita .  

Cette scène historique est très emblématique du tournant complètement différent qu'aurait pu prendre l'Histoire de France si Mirabeau avait vécu et pu amener Louis XVI et Marie-Antoinette à accepter une monarchie constitutionnelle sincèrement et loyalement .  Il avait la carrure d'un premier ministre.   Il eût contenu et dirigé la Révolution, tenu d'une main ferme les rênes de l'Etat, ce dont Louis XVI  était incapable.
Il était sans nul doute l'homme de la situation ...

L’histoire et les hommes.....ministre avec sa mauvaise réputation?
Dans ce livre écrit en 1865 on lit    "le Duc de Levis ajoute que si Mirabeau n'eût point arrêté la Révolution, peut être il eut empêché la Terreur.Senac de Meilhan ne lui accorde pas même la possibilité de ce résultat....il était exposé a périr sous un glaive assassin ou sur l'échafaud."
Une annotation de Chateaubriand a exprimé la même opinion....
Mme Elizabeth est encore plus implacable en pensant à la vie dissolue de Mirabeau et à sa mort païenne....."

Enfin je trouve que dans cette gravure est le plus ressemblant, presque beau le Mirabeau

Madame de Guaita a écrit:....il était exposé a périr sous un glaive assassin ou sur l'échafaud."

Ce ne fut pas par le glaive mais par le poison, selon le médecin de la reine, Vicq d'Azyr, qui procéda à son autopsie .
Cette information ne fut pas divulguée, sur la recommandation expresse de Vicq d'Azyr lui-même :

Il n'est pas empoisonné, il ne peut pas être empoisonné, m'entendez-vous, imprudents ! Voulez- vous faire égorger le Roi, l'Assemblée, et nous tous ?

( Mirabeau , duc de Castries )

https://marie-antoinette.forumactif.org/t1493-felix-vicq-d-azyr-le-medecin-de-marie-antoinette?highlight=Vicq+d+Azyr

Je savais qu'il avait une maladie vénérienne et il en est mort .....mais là je viens de vous transcrire des annotations du livre, ces phrases ne sont pas mes constatations

mais une autre thèse sur :http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1977x011x004/HSMx1977x011x004x0211.pdf
"Pour conclure, nous croyons, après bien d'autres, que Mirabeau a succombé à une péricardite
purulente qui a évolué en quelques jours au milieu de très violentes douleurs."

C'est en effet la cause officielle de sa mort .

C'est ce que j'allais dire... Il était tellement compromis qu'il n'aurait jamais pu être principal ministre (même si cette fonction n'existait pas dans la constitution de 1791!). Cependant le testament politique de Louis XVI semble montrer que Louis XVI aurait pu accepter certaines évolutions.

Je suis d'accord cher Lucius, on ne voit pas grand chose... mais on ne sait jamais!. Ce qui est quasiment certain c'est que ce décor est en faux marbre, mais lequel?

Quelques vues de l'escalier quasiment achevé, dans un état plus proche de l'état Louis XVI que de l'état Second Empire, car on a ajouté en 1838 une lourde décoration sculptée et dorée sur la voûte de la verrière et sur l'arc de la baie serlienne du palier supérieur de l'escalier que je n'ai pas encore évoquée.

Vue depuis le vestibule bas sans les grands candélabres ajoutés sous Louis Philippe :


Deux vues depuis le péristyle du salon de Mars (dont on voit la porte à gauche sous la tenture)

Un petit retour en arrière...

On accède à l'escalier d'honneur (escalier du roi ou de l'empereur) par l'avant corps du pavillon central du corps de logis :


Cet accès date de l'époque de Mique. Le vestibule existait déjà du temps de Monsieur, mais servait sans doute d'accès à la nef de la chapelle qui occupait l'emplacement de l'escalier. La création de l'escalier en fait le vestibule de l'escalier. Une vue en coupe du palais de la fin du XVIIe, publiée par Florence Austin Montenay montre que l'aspect du vestibule n'a pas changé jusqu'à l'incendie, en tout cas tel que le montrent les photographies. C'est donc une pièce des années 1670 qui accueille les visiteurs.


Le vestibule est assez vaste, 10 m sur 9m, mais assez bas (4,60 m si on en croit la vue en coupe). Il s'ouvre sur la cour d'honneur par trois grandes portes fenêtres, la fenêtre centrale étant plus large que les autres. L'entrée est protégée par une grande marquise que l'on voit par les fenêtres.


Le sol est constitué d'un dallage de pierre à cabochons noirs, tels que l'indiquent les mémoires d'entretien du palais. La pièce est scandée par des demi-colonnes toscanes, marbrées d'après les photos, et dont les chapiteaux ont des rehauts dorés. Les murs latéraux comportent deux paires de portes, sans doutes peintes en bois ou en bronze d'après les photographies, qui mènent à des pièces secondaires (une grande pièce à quatre colonnes à droite, et un salon d'attente à gauche. Ces portes sont surmontées de bas reliefs représentant un trophée centré autour d'un casque, ici évoqués à partir d'un modèle versaillais.
La partie centrale du mur est constituée d'une niche décorée d'un panneau feint en marbre, sans doute du Sarrancolin. Le plafond est nu.


Le mobilier est connu par l'inventaire et les photographies. Il comporte deux grands poëles, connus par les photographies, et reconstitués ici d'après les motifs des plaques de faïence. Ces poëles supoortaient des statues, un Gladiateur mourant d'après l'antique, et l'Innocence, sous Louis Philippe et deux statues de femmes couchées sous Napoléon III.
Le mobilier est composé de fauteuils et banquettes en bois peint en bronze et velours cramoisi, de la traditionnelle table en bois noirci destinée aux huissiers et huit appliques en bronze servant de support à des lampes Carcel.

Trois croisées symétriques de celles de l'entrée ouvrent sur la seconde partie du vestibule, plus richement décorée et meublée.