Le château de Saint-Cloud

Voila l'intérêt fondamental de ces maquettes ; permettre de permuter aisément les différents états !

Il est tout de même curieux que cette "antichambre de la chapelle" n'ai pas inscrit sa nouvelle fonction dans son décors.

C'est certain que les maquettes numériques offrent une souplesse de modifications ou de correction sans égal!
Avant d'évoquer l'état Marie Antoinette, j'ai fait quelques compléments et corrections après relecture du mémoire pour vérification. Les panneaux des embrasures, que j'avais laissé en marbre blanc,  se détachaient sur un fond de marbre brèche noire, c'est corrigé. J'ai ajouté des volets avec des trophées (pas faciles à trouver!) avec arcs, feuilles de chêne, attributs de chasse et rubans évoquant ceux indiqués par Moench. J'ai complété la cheminée avec la paire de chenêts "au lion", décrite dans l'inventaire et sans doute celle livrée pour le cabinet de travail de Napoléon 1er dans le même palais. J'ai enfin réalisé l'effet miroir pour les deux miroirs d'entre fenêtre. Outre qu'ils facilitent cet effet (car il faut faire une copie inversée du salon placée derrière les miroirs pour avoir le reflet), les volets à persienne fermés sont attestés par les photos.






J'ai réalisé une évocation du plafond à partir de la colorisation de la photo faite par Schneider et quelques ajouts, notamment les tableaux représentant les épisodes de la vie de Diane ; cela donne une bonne idée du décor, proche de celui de Diane à Versailles.Le profil de la voûte est donné par la vue en coupe de la chapelle postée plus haut, les proportions sont donc exactes.


J'ai également placé deux bronzes de la couronne représentant Henri IV (n°313) et Marie de Médicis (n°314) au Louvre, tous les deux sur le manteau de la cheminée sous la monarchie de Juillet et encore dans le salon en 1857.
Ils encadraient trois autres bronzes que je ne parviens pas à identifier et qui répertoriés comme objets d'art, doivent être aussi des bronzes de la couronne : un gladiateur combattant en bronze, 40 cm x 20 (peut être le gladiateur Borghese?) ; Homme accroupi, statuette en bronze, 34 x 17 ; Guerrier, statuette en bronze, 39 x 15.

Superbe effet au plafond !

hardouin a écrit:J'ai trouvé cette photographie du taffetas de Compiègne. Je vais essayer de faire une simulation de l'état Marie Antoinette

J'ai hâte de voir ça, merci cher Hardouin.

Je vais m'y atteler cher duc!

En attendant, une vue de l'enfilade antichambre de marbre et escalier d'honneur avec les bons marbres aux murs, et l'entablement qui soutient le tableau représentant Monsieur très visible depuis l'escalier.

Grandiose , une nouvelle fois bravo.
Cette manie de mettre des portraits au plafond était pour le moins curieuse.

Oui, chercher le bon sens donne le tournis .

A noter que pour l'antichambre, la toile que j'ai installée n'est qu'une équivalence sur le même thème (l'histoire écrivant les actions du prince de Condé), la peinture originale (dont on ne connaît que le titre) était sans doute organisée différemment, peut être en sotto in su.

Comme vous semblez impatient de voir l'état Marie Antoinette, voici où j'en suis pour aujourd'hui : j'ai installé des trophées"en rehaussé d'or" dans les bas lambris comme l'indique Moench (il les supprime pour peindre des panneaux de faux marbre) et supprimé tous les ajouts de Louis Philippe pour installer le taffetas de Compiègne évoquant celui mentionné par Mme Austin. J'ai placé trois chaises réalisées d'après le modèle conservé au Louvre, je ferai les autres plus tard.

C'est tout de même plus léger.

C'est sur! Le mobilier devait ajouter encore de la fraîcheur à l'ensemble!

Une question à vous Lucius ; j'ai parcouru le mémoire de travaux de Moench pour la galerie d'Apollon, et il indique que le décor des arcades du salon de Diane et de la galerie sont identiques, avec du marbre vert Campan et du Sarrancolin. Or, nous avons différentes représentations de cette galerie!
Je voulais avoir votre confirmation pour les deux marbres :
-le tableau de Rouget "Napoléon reçoit à Saint Cloud le senatus consulte qui le fait empereur des Français", datant de 1837 (un an avant le mémoire de Moench) montre nettement (enfin je crois) le marbre Sarrancolin sur les montant verticaux des embrasures (détail à gauche ci dessous du tableau  :
http://collections.chateauversailles.fr/#3da82d70-15a1-4956-952e-33dde44357cd

-les photos sur plaque de verre montrent un marbre campan sur les voussures des arcades.. (détail de droite) mais est-ce bien ce qu'on appelle aujourd'hui du Campan vert? car il me semble être plus proche du grand mélange...


Merci de vos conseils! Cela permettra de corriger ce "défaut" du mémoire de Moench qui n'indique pas où il peint ces deux marbres dans l'arcade... (mais il apporte tellement qu'on lui pardonne!)

L'état Marie-Antoinette est plus "frais" .
Toujours ces fleurs à profusion partout où elle vivait.

La photo montre clairement du Campan grand mélange.

Merci à vous!

J'ai cherché à améliorer le rendu des images des pièces déjà faites en utilisant un logiciel photoréaliste. Voici les premiers essais :

Le salon de Diane


La chapelle
[/url]


La galerie, avec un éclairage à la bougie
[url=https://servimg.com/view/19840921/461]
Bien entendu, il doit être possible d'améliorer le rendu, mais il va sans doute falloir un peu de temps pour comprendre comment le faire!

hardouin a écrit:
La galerie, avec un éclairage à la bougie

Je trouve cet effet très réussi, très poétique !  

Oui bravo, on s'y croirait !

oui ce logiciel semble très efficace!

Une autre vue de la galerie d'Apollon, cette fois vers le salon de Mars

Serait-il possible d'y placer Marie-Antoinette, cher Hardouin ?

Voici, même si l'état restitué de la galerie est celui du Second Empire! Mais il est vrai que l'impératrice Eugénie s'était déguisée en Marie Antoinette, alors..

SUPERBE !!! J'adore ! Bravo Hardouin !!

Très beau rendu !

Voici une vue du parc et du château de Saint-Cloud, par Adam Frans van der Meulen, pour vous cher Hardouin  
vers 1675

Merci pour cette belle vue de la cascade!

A l'extrémité de la galerie, on trouvait le salon de Mars, le plus vaste salon du château (environ 12 m sur 17).



Le salon de Mars du palais était notamment  meublé sous le Second Empire d'un grand canapé borne surmonté d'un candélabre en bronze doré qui a disparu dans l'incendie.
Il avait été réalisé comme second exemplaire d'un modèle exécuté à la demande de la reine Isabelle II d'Espagne, et qui existe toujours. Il est exposé dans la "saletta de Carlos III" au Palais royal de Madrid, ce qui permet de se rendre compte de la splendeur de l'objet :


La documentation est relativement abondante pour ce salon : de nombreuses photographies,( mais toujours centrées sur la borne et la cheminée), une gravure du Second Empire qui montre l'ensemble du salon, des gravures très précises réalisées au XVIIe montrant tous les éléments de la voûte et deux esquisses de Mignard pour ce salon conservées à Montpellier. Les photographies après l'incendie sont aussi très précieuses, car elles montrent notamment les trois dessus de porte qui étaient constitués de trophées sculptés et dorés.
Il était scandé par 4 colonnes en marbre Campan grand mélange sur l'enfilade antichambre-salon-galerie et 8 pilastres en marbre de Rance avec chapiteaux ioniques et bases dorés reposant sur une plinthe en marbre noir, et 8 fenêtres à voussures dont le décor est identique à celui de la niche de la salle des Hoquetons à Versailles, que j'ai utilisée ici. De même, pour évoquer les trophées, j'ai utilisé des éléments de Versailles, notamment les chutes d'armes de la Galerie,  recomposés pour reconstituer le décor d'après les photos.
J'ai retrouvé quelques mentions pour les éléments du décor en marbre du salon,  mais je n'ai pas eu le temps de consulter le mémoire de Moench, donc j'en reste à l'état d'évocation pour le moment pour le décor qui est en marbre feint, notamment les embrasures de porte que je n'ai pas encore faites, et l'entablement qui est hypothétique pour les marbres utilisés. Les fenêtres étaient fermées par des volets en panneautage de baguettes dorées sur fond blanc, très visibles sur deux photos, j'ai donc pu les reconstituer

En voici une première ébauche déjà avancée avec la vue sur la galerie. Les quatre lustres montrés par les photos étant identiques à ceux des salons du Premier Consul et d'Apollon aux Tuileries, j'ai pu donc "déjà" les installer... et les "électrifier"!
Un marbre vert Campan sert de fond aux pilastres.



La fenêtre à gauche s'éclaire sur l'allée de la Carrière (on voit le bâtiment de la chapelle par la fenêtre) et celle de droite sur la Cour d'honneur avec le volet visible. La déclivité du terrain fait qu'on est au niveau de l'allée à gauche, mais au premier étage sur la cour d'honneur à droite...

Une vue de la galerie depuis la porte du salon de Mars


Pour terminer, une superbe vue de la porte du salon de Mars donnant sur l'enfilade des salons sur la cour d'honneur, avec la possibilité de zoomer
https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/ark:/73873/pf0001679727/0001/v0001.simple.selectedTab=otherdocs

Cette photographie est très intéressante car elle a sans doute été prise peu de temps après l'incendie, car on voit encore les débris, et surtout le décor du dessus de porte est encore en très bon état, il apparaît beaucoup moins lisible sur d'autres photos prises plus tard.
On distingue aussi sur la frise de l'entablement des trophées d'armes, des rosaces,  des branches de feuilles de chênes et des palmes qui étaient sans doute peints en camaïeu d'or sur fond de marbre, mais c'est Moench qui nous le dira! L'architrave est en marbre vrai ou faux, là encore Moench sera décisif!

Vous faites un travail époustouflant, cher Hardouin, c'est magique !!!

Le laquais n'est-il pas sous-dimensionné ? Il pourrait passer à quatre de front par la porte ...

Eh bien non cher Lucius ;-) Il fait 1,60 m pour respecter la taille moyenne de l'époque, et d'après le mémoire de Moench, la porte fait 4,95 m de haut!
Cela peut paraître démesuré, mais les portes du salon d'Hercule à Versailles sont du même acabit...