Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
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Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Nous en parlions dernièrement mais il n'avait pas encore sa fiche.
Biographie d'après WIKI
Louis-François-Joseph de Bourbon, comte de la Marche puis prince de Conti (1776), est un prince du sang français né à Paris le 1er septembre 1734 et mort à Barcelone (Espagne) le 13 mars 1814.
Fils de Louis-François de Bourbon, prince de Conti, et de Louise-Diane d'Orléans, il manque de mourir à sa naissance et reste toute sa vie de santé délicate.Sa mère meurt deux ans plus tard en mettant au monde un enfant qui ne vivra pas.
Le prince est baptisé le 29 novembre 1742 dans la chapelle royale du château de Versailles, avec pour parrain Louis XV et pour marraine la reine Marie Leszczyńska. Le 17 mai 1750, il est fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit.En 12759, il épouse sa cousine utérine Marie-Fortunée d'Este, princesse de Modène. Cette union sera compromise par la présence des enfants naturels du prince à ses côtés et la princesse se séparera de son mari en 1775.
Sous l'Ancien Régime
Pendant la guerre de Sept Ans, il participe à la bataille de Hastenbeck (26 juillet 1757) et à la bataille de Krefeld (23 juin 1758) en qualité de maréchal de camp. Rappelé en France par son père, il épouse par procuration le 7 février 1759 et en personne, à Nangis-en-Brie, le 27 février, Marie-Fortunée d'Este-Modène (1731-1803), fille de François III de Modène et de Charlotte-Aglaé d'Orléans. À cette occasion, il reçoit du Roi un don de 150 000 livres.
Les deux époux ne tardent pas à se brouiller car le comte de La Marche prétend imposer à sa femme la présence auprès de lui d'un fils naturel1 qu'il a eu en 1761 de Marie-Anne Véronèse, dite Mlle Coraline, artiste du Théâtre-Italien. Le comte de La Marche a un second enfant naturel2 avec cette personne en 1767. Ceci porte un coup fatal à son ménage : les deux époux se séparent à l'amiable à la fin de l'année 1775. La séparation est définitive le 12 juin 1777.
Après le coup de force du chancelier de Maupeou (1771), le comte de La Marche refuse de s'associer aux protestations des princes du sang contre la suppression des parlements et reste fidèle au Roi. Cette attitude lui vaut une brouille durable avec son père. Ils ne se réconcilieront que peu avant la mort de ce dernier en 1776.
Le nouveau prince de Conti se retrouve à la tête d'une fortune très compromise par les dilapidations de son père. Il doit vendre de nombreux biens. Les célèbres collections du palais du Temple sont notamment dispersées en 1777. Les dépenses considérables qu'il engage lui-même à L'Isle-Adam, dont il ambitionne de faire le plus beau domaine cynégétique de France, le contraignent en définitive, en octobre 1783, à vendre le reste de ses biens au comte de Provence, agissant comme prête-nom de Louis XVI, pour 11 000 000 livres. Conti se réserve toutefois la jouissance de ses châteaux de L'Isle-Adam, Stors et Trie.
Le prince de Conti est l'un des sept princes du sang qui prennent part à l'Assemblée des notables convoquée à Versailles entre le 22 février et le 25 mai 1787. Il n'y joue qu'un rôle relativement effacé, mais insiste sur le délabrement des finances du royaume. Ses interventions montrent qu'il pressent la gravité de la crise que traverse la monarchie.
Après 1789
Louis François Joseph de Bourbon-Conti
Peu avant le 14 juillet 1789, le prince de Conti, hostile au doublement du tiers, fait partie des personnes désignées comme ennemis de la patrie par les bandes révolutionnaires du Palais-Royal. Il émigre dès le 18 juillet avec le comte d'Artois et le prince de Condé.
Mais il rentre en France dès le 2 avril 1790, et se présente devant le roi et la reine avec une cocarde tricolore à son chapeau, tandis que les habitants de L'Isle-Adam le nomment commandant de la garde nationale.
Au mois de janvier 1792, il s'installe à Paris, rue de Grenelle, où il séjourne sans discontinuer jusqu'au 10 juillet. Le 15 octobre, il prête le serment civique devant la municipalité de Villiers-sur-Marne et vit paisiblement à l'écart de Paris dans sa terre de La Lande, sans se cacher et sans prendre part aux intrigues de la contre-révolution.
Il est décrété d'arrestation par la Convention nationale le 6 avril 1793 et arrêté le lendemain pour être conduit à Marseille avec d'autres membres de la maison de Bourbon. Il arrive à destination le 24 avril et est incarcéré au fort Saint-Jean. Il est libéré le 25 juin 1794 après plusieurs pétitions adressées à la Convention. Le 29 avril 1795, sur proposition du Comité des finances, la Convention lui accorde même la somme de 12 000 livres pour subvenir à ses besoins.
En août 1795, Conti retrouve sa propriété de La Lande et adresse au Conseil des Cinq-Cents une pétition pour obtenir la levée du séquestre de ses biens. Mais après le 18 fructidor (4 septembre 1797) et le vote de la loi de déportation qui frappe l'ensemble des membres de la maison de Bourbon, il est conduit sous escorte armée jusqu'à la frontière espagnole, non sans avoir obtenu du Directoire une provision annuelle de 50 000 francs sur le produit de ses biens, grâce à une réclamation du citoyen Desgraviers, institué son légataire universel.
Réfugié à Barcelone, il y reçoit en 1804 une provision de 100 000 francs. C'est là qu'il meurt le 10 mars 1814, peu avant la Restauration et y est inhumé dans l'église Saint-Michel.
Trente ans plus tard, Louis-Philippe Ier, ayant appris que cette église doit être démolie, ordonne au consul de France, Ferdinand de Lesseps, de faire procéder à l'exhumation du corps qui, embarqué sur le Lavoisier, est transporté à Dreux et réinhumé le 2 avril 1844 dans la chapelle royale.
Les papiers personnels de Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti sont conservés aux Archives nationales sous la cote 72AP3.
Biographie d'après WIKI
Louis-François-Joseph de Bourbon, comte de la Marche puis prince de Conti (1776), est un prince du sang français né à Paris le 1er septembre 1734 et mort à Barcelone (Espagne) le 13 mars 1814.
Fils de Louis-François de Bourbon, prince de Conti, et de Louise-Diane d'Orléans, il manque de mourir à sa naissance et reste toute sa vie de santé délicate.Sa mère meurt deux ans plus tard en mettant au monde un enfant qui ne vivra pas.
Le prince est baptisé le 29 novembre 1742 dans la chapelle royale du château de Versailles, avec pour parrain Louis XV et pour marraine la reine Marie Leszczyńska. Le 17 mai 1750, il est fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit.En 12759, il épouse sa cousine utérine Marie-Fortunée d'Este, princesse de Modène. Cette union sera compromise par la présence des enfants naturels du prince à ses côtés et la princesse se séparera de son mari en 1775.
Sous l'Ancien Régime
Pendant la guerre de Sept Ans, il participe à la bataille de Hastenbeck (26 juillet 1757) et à la bataille de Krefeld (23 juin 1758) en qualité de maréchal de camp. Rappelé en France par son père, il épouse par procuration le 7 février 1759 et en personne, à Nangis-en-Brie, le 27 février, Marie-Fortunée d'Este-Modène (1731-1803), fille de François III de Modène et de Charlotte-Aglaé d'Orléans. À cette occasion, il reçoit du Roi un don de 150 000 livres.
Les deux époux ne tardent pas à se brouiller car le comte de La Marche prétend imposer à sa femme la présence auprès de lui d'un fils naturel1 qu'il a eu en 1761 de Marie-Anne Véronèse, dite Mlle Coraline, artiste du Théâtre-Italien. Le comte de La Marche a un second enfant naturel2 avec cette personne en 1767. Ceci porte un coup fatal à son ménage : les deux époux se séparent à l'amiable à la fin de l'année 1775. La séparation est définitive le 12 juin 1777.
Après le coup de force du chancelier de Maupeou (1771), le comte de La Marche refuse de s'associer aux protestations des princes du sang contre la suppression des parlements et reste fidèle au Roi. Cette attitude lui vaut une brouille durable avec son père. Ils ne se réconcilieront que peu avant la mort de ce dernier en 1776.
Le nouveau prince de Conti se retrouve à la tête d'une fortune très compromise par les dilapidations de son père. Il doit vendre de nombreux biens. Les célèbres collections du palais du Temple sont notamment dispersées en 1777. Les dépenses considérables qu'il engage lui-même à L'Isle-Adam, dont il ambitionne de faire le plus beau domaine cynégétique de France, le contraignent en définitive, en octobre 1783, à vendre le reste de ses biens au comte de Provence, agissant comme prête-nom de Louis XVI, pour 11 000 000 livres. Conti se réserve toutefois la jouissance de ses châteaux de L'Isle-Adam, Stors et Trie.
Le prince de Conti est l'un des sept princes du sang qui prennent part à l'Assemblée des notables convoquée à Versailles entre le 22 février et le 25 mai 1787. Il n'y joue qu'un rôle relativement effacé, mais insiste sur le délabrement des finances du royaume. Ses interventions montrent qu'il pressent la gravité de la crise que traverse la monarchie.
Après 1789
Louis François Joseph de Bourbon-Conti
Peu avant le 14 juillet 1789, le prince de Conti, hostile au doublement du tiers, fait partie des personnes désignées comme ennemis de la patrie par les bandes révolutionnaires du Palais-Royal. Il émigre dès le 18 juillet avec le comte d'Artois et le prince de Condé.
Mais il rentre en France dès le 2 avril 1790, et se présente devant le roi et la reine avec une cocarde tricolore à son chapeau, tandis que les habitants de L'Isle-Adam le nomment commandant de la garde nationale.
Au mois de janvier 1792, il s'installe à Paris, rue de Grenelle, où il séjourne sans discontinuer jusqu'au 10 juillet. Le 15 octobre, il prête le serment civique devant la municipalité de Villiers-sur-Marne et vit paisiblement à l'écart de Paris dans sa terre de La Lande, sans se cacher et sans prendre part aux intrigues de la contre-révolution.
Il est décrété d'arrestation par la Convention nationale le 6 avril 1793 et arrêté le lendemain pour être conduit à Marseille avec d'autres membres de la maison de Bourbon. Il arrive à destination le 24 avril et est incarcéré au fort Saint-Jean. Il est libéré le 25 juin 1794 après plusieurs pétitions adressées à la Convention. Le 29 avril 1795, sur proposition du Comité des finances, la Convention lui accorde même la somme de 12 000 livres pour subvenir à ses besoins.
En août 1795, Conti retrouve sa propriété de La Lande et adresse au Conseil des Cinq-Cents une pétition pour obtenir la levée du séquestre de ses biens. Mais après le 18 fructidor (4 septembre 1797) et le vote de la loi de déportation qui frappe l'ensemble des membres de la maison de Bourbon, il est conduit sous escorte armée jusqu'à la frontière espagnole, non sans avoir obtenu du Directoire une provision annuelle de 50 000 francs sur le produit de ses biens, grâce à une réclamation du citoyen Desgraviers, institué son légataire universel.
Réfugié à Barcelone, il y reçoit en 1804 une provision de 100 000 francs. C'est là qu'il meurt le 10 mars 1814, peu avant la Restauration et y est inhumé dans l'église Saint-Michel.
Trente ans plus tard, Louis-Philippe Ier, ayant appris que cette église doit être démolie, ordonne au consul de France, Ferdinand de Lesseps, de faire procéder à l'exhumation du corps qui, embarqué sur le Lavoisier, est transporté à Dreux et réinhumé le 2 avril 1844 dans la chapelle royale.
Les papiers personnels de Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti sont conservés aux Archives nationales sous la cote 72AP3.
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3186
Date d'inscription : 02/01/2014
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Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55304
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
je lui trouve l'air vicieux, pas franc du collier.
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Mr de Talaru- Messages : 3186
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Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
... le regard torve ...
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Mme de Sabran- Messages : 55304
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Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Exactement !!!!
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3186
Date d'inscription : 02/01/2014
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Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Il y a quelques années, j'avais diffusé sur Passion Histoire, quelques articles sur le dernier prince de Conti.
Voici le premier.
En 1814, mourait à Barcelone, loin de sa patrie et dans l'oubli, un prince français, Louis-François-Joseph de Bourbon, prince de Conti. Il était le dernier de sa lignée et avec lui s'eteignit faute de descendance, le nom d'une grande famille de princes du sang de France.
De son vivant, Louis-François-Joseph fit peu parler de lui et cette discrétion voulue ou subie lui fut fatale. Très peu d'historiens se sont intéressé à son histoire et il faut faire preuve de beaucoup de persévérance pour retrouver quelques échos de ce prince très méconnu.
Il semble avoir été peu considéré dans son siècle. Le prince de Montbarrey dit de lui dans ses Mémoires :
"Si dans les premières campagnes qu'il fit pendant la guerre, il ne se distingua d'aucune manière marquée, on peut je crois, en accuser la position désavantageuse où il se trouva toujours ; à peu près du même âge que le prince de Condé, et toujours primé par lui, il sembla ne jouer qu'un rôle secondaire. Cette situation pénible fut la cause ou le prétexte de sa retraite ; ce qui le condamna a une nullité presque absolue, soit à la Cour, soit à Paris. L'étiquette et les grandes cérémonies le ramenaient quelquefois sur le théâtre, mais il en disparaissait presque toujours."
A suivre.
Voici le premier.
En 1814, mourait à Barcelone, loin de sa patrie et dans l'oubli, un prince français, Louis-François-Joseph de Bourbon, prince de Conti. Il était le dernier de sa lignée et avec lui s'eteignit faute de descendance, le nom d'une grande famille de princes du sang de France.
De son vivant, Louis-François-Joseph fit peu parler de lui et cette discrétion voulue ou subie lui fut fatale. Très peu d'historiens se sont intéressé à son histoire et il faut faire preuve de beaucoup de persévérance pour retrouver quelques échos de ce prince très méconnu.
Il semble avoir été peu considéré dans son siècle. Le prince de Montbarrey dit de lui dans ses Mémoires :
"Si dans les premières campagnes qu'il fit pendant la guerre, il ne se distingua d'aucune manière marquée, on peut je crois, en accuser la position désavantageuse où il se trouva toujours ; à peu près du même âge que le prince de Condé, et toujours primé par lui, il sembla ne jouer qu'un rôle secondaire. Cette situation pénible fut la cause ou le prétexte de sa retraite ; ce qui le condamna a une nullité presque absolue, soit à la Cour, soit à Paris. L'étiquette et les grandes cérémonies le ramenaient quelquefois sur le théâtre, mais il en disparaissait presque toujours."
A suivre.
Dernière édition par Dominique Poulin le Dim 19 Juin 2022, 00:08, édité 1 fois
Dominique Poulin- Messages : 6950
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Merci, cher Dominique.
Nous allons tâcher d'attraper ce gars sans beaucoup de relief par le bout qui dépassera un peu !
Nous allons tâcher d'attraper ce gars sans beaucoup de relief par le bout qui dépassera un peu !
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Mme de Sabran- Messages : 55304
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Juste un t'ptit peu alors !
Dominique Poulin- Messages : 6950
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Voyez-moi ce portrait ci-dessus, sans un poil qui bouge !
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Mme de Sabran- Messages : 55304
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Le regard est très curieux, comme s'il s'apprêtait à faire une mauvaise action. En gros plan, cette impression empire.
Dominique Poulin- Messages : 6950
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Vous avez raison : son oeil gauche nous fixe, et le droit diverge ...
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Mme de Sabran- Messages : 55304
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Suite de ma collecte aux informations...
Exercice difficile à partir de bribes fragiles de dresser un tableau objectif de sa personnalité et de son itinéraire princier.
L'ombre tutélaire de son père, brillant intellectuel, philosophe et mécène, associé à la politique secrète de Louis XV, le relegua peut-être dans un isolement délibéré. Les notices consacrées à son fils étonnent par leur sécheresse d'informations et ne révèlent rien d'original. Son engagement pendant la Guerre de Sept Ans ressemble à un rôle de figuration. En revanche, ses positions politiques paraissent plus tranchées et indiquent clairement une indication vers le maintien de la monarchie dans sa forme traditionnelle, voir son renforcement.
N'a t-il pas été le seul des princes du sang à approuver la suppression des Parlements en 1771, et n'a t-il pas signé aux côtés du comte d'Artois, la fameuse Adresse au Roi, qui préconisait la réunion des États Généraux, par ordre et non par tête ?
Sur de nombreux points de vue, le dernier prince de Conti paraît avoir été l'exacte antithèse de son père, partisan des idées nouvelles.
Qui était-il vraiment ? Fut-il condamné "à une nullité presque absolue" comme le déclare le prince de Montbarrey ou faut-il reconsidérer sa biographie ?
A suivre.
Exercice difficile à partir de bribes fragiles de dresser un tableau objectif de sa personnalité et de son itinéraire princier.
L'ombre tutélaire de son père, brillant intellectuel, philosophe et mécène, associé à la politique secrète de Louis XV, le relegua peut-être dans un isolement délibéré. Les notices consacrées à son fils étonnent par leur sécheresse d'informations et ne révèlent rien d'original. Son engagement pendant la Guerre de Sept Ans ressemble à un rôle de figuration. En revanche, ses positions politiques paraissent plus tranchées et indiquent clairement une indication vers le maintien de la monarchie dans sa forme traditionnelle, voir son renforcement.
N'a t-il pas été le seul des princes du sang à approuver la suppression des Parlements en 1771, et n'a t-il pas signé aux côtés du comte d'Artois, la fameuse Adresse au Roi, qui préconisait la réunion des États Généraux, par ordre et non par tête ?
Sur de nombreux points de vue, le dernier prince de Conti paraît avoir été l'exacte antithèse de son père, partisan des idées nouvelles.
Qui était-il vraiment ? Fut-il condamné "à une nullité presque absolue" comme le déclare le prince de Montbarrey ou faut-il reconsidérer sa biographie ?
A suivre.
Dominique Poulin- Messages : 6950
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Dominique Poulin a écrit:
Qui était-il vraiment ? Fut-il condamné "à une nullité presque absolue" comme le déclare le prince de Montbarrey ou faut-il reconsidérer sa biographie ?
.
Ma foi, vous nous direz cela, Domi !
J'attends la suite de votre enquête avec intérêt .
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Mme de Sabran- Messages : 55304
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Il est si discret que pendant longtemps je crus que son père était mort sans héritier !
Merci de nous le faire découvrir même si apparemment il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent.
Merci de nous le faire découvrir même si apparemment il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent.
Invité- Invité
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
À la découverte de ce personnage falot, j'en ai peur, mais qui avait droit au rang de prince du sang et de cousin du roi.
Bref tout par la naissance, rien par le mérite !!!
Je cite cette citation du prince de Montbarrey :
"Le prince de Conti était nul sous tous les rapports et l'avait toujours été, même d'après le témoignage de son père."
Ça commence bien !!!
Personnage princier modeste du XVIIIe siècle, le dernier prince de Conti demeure un Bourbon méconnu, voir inconnu, faute de travaux historiques approfondis.
L'unique chercheur à ma connaissance, qui s'est intéressé à ce personnage, Mr Pierre Terver, s'est consacré dans un livre, à l'oeuvre architecturale de Louis-François-Joseph de Bourbon à son château de l'Isle-Adam, mais son livre se base presque uniquement sur sa politique de constructions sur son domaine de chasse.
Pour retrouver les rares empreintes de cette Altesse, quelques biographies de Louis XV et de Louis XVI le citent parfois, mais toujours sur un ton évanescent. La raison principale revient peut-etre au fait qu'il porta la moitié de sa vie, le titre de Comte de La Marche de sa naissance en 1734 à la mort de son père en 1776.
Louis-François-Joseph de Bourbon n'a joué aucun rôle public, mais il semble pourtant avoir été un "prince courtisan" avant tout soucieux de ses intérêts personnels. Les bienfaits qu'il pouvait tirer du pouvoir en place paraissent avoir été de puissants leviers dans sa psychologie, sans scrupules et avec une grande désinvolture.
Ainsi, il demanda un jour là croix de Saint Louis, pour l'une de ses créatures. Choiseul, Secrétaire d'Etat à la Guerre, la lui refusa. Le comte de La Marche, outragé, ne l'entendit pas et menaça le ministre de sa canne !! Les plaintes du duc de Choiseul auprès de Louis XV furent vaines, et le ministre fut contraint de faire ses excuses au cousin du roi. C'est alors que l'héritier de la maison de Bourbon-Conti laissa tomber ses paroles méprisantes : "Apprenez Monsieur, que les prières d'un homme comme moi sont des ordres pour un homme comme vous !"
Opportuniste, le comte de La Marche s'attira successivement la considération de Mme de Pompadour, alors que la favorite détestait son père, puis de Mme du Barry qui l'invita à plusieurs reprises, notamment au souper de sa présentation à la Cour, le 22 avril 1769. La dernière favorite de Louis XV devait l'apprécier ou compter sur lui, car il fut choisi comme parrain de son jeune page noir, Zamor. Tous ces détails tendraient à corroborer l'opinion que le prince né négligeait rien pour être bien en cour avec le roi.
A suivre.
Bref tout par la naissance, rien par le mérite !!!
Je cite cette citation du prince de Montbarrey :
"Le prince de Conti était nul sous tous les rapports et l'avait toujours été, même d'après le témoignage de son père."
Ça commence bien !!!
Personnage princier modeste du XVIIIe siècle, le dernier prince de Conti demeure un Bourbon méconnu, voir inconnu, faute de travaux historiques approfondis.
L'unique chercheur à ma connaissance, qui s'est intéressé à ce personnage, Mr Pierre Terver, s'est consacré dans un livre, à l'oeuvre architecturale de Louis-François-Joseph de Bourbon à son château de l'Isle-Adam, mais son livre se base presque uniquement sur sa politique de constructions sur son domaine de chasse.
Pour retrouver les rares empreintes de cette Altesse, quelques biographies de Louis XV et de Louis XVI le citent parfois, mais toujours sur un ton évanescent. La raison principale revient peut-etre au fait qu'il porta la moitié de sa vie, le titre de Comte de La Marche de sa naissance en 1734 à la mort de son père en 1776.
Louis-François-Joseph de Bourbon n'a joué aucun rôle public, mais il semble pourtant avoir été un "prince courtisan" avant tout soucieux de ses intérêts personnels. Les bienfaits qu'il pouvait tirer du pouvoir en place paraissent avoir été de puissants leviers dans sa psychologie, sans scrupules et avec une grande désinvolture.
Ainsi, il demanda un jour là croix de Saint Louis, pour l'une de ses créatures. Choiseul, Secrétaire d'Etat à la Guerre, la lui refusa. Le comte de La Marche, outragé, ne l'entendit pas et menaça le ministre de sa canne !! Les plaintes du duc de Choiseul auprès de Louis XV furent vaines, et le ministre fut contraint de faire ses excuses au cousin du roi. C'est alors que l'héritier de la maison de Bourbon-Conti laissa tomber ses paroles méprisantes : "Apprenez Monsieur, que les prières d'un homme comme moi sont des ordres pour un homme comme vous !"
Opportuniste, le comte de La Marche s'attira successivement la considération de Mme de Pompadour, alors que la favorite détestait son père, puis de Mme du Barry qui l'invita à plusieurs reprises, notamment au souper de sa présentation à la Cour, le 22 avril 1769. La dernière favorite de Louis XV devait l'apprécier ou compter sur lui, car il fut choisi comme parrain de son jeune page noir, Zamor. Tous ces détails tendraient à corroborer l'opinion que le prince né négligeait rien pour être bien en cour avec le roi.
A suivre.
Dominique Poulin- Messages : 6950
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Quel sale type vraiment !
Le comte de Vaudreuil a également très mauvaise opinion de ce prince, mais les témoignages ( très succints ) que j'en ai concernent la période de l'émigration . Je ne mettrai donc pas la charrue avant les boeufs et me tiens coite pour le moment .
Le comte de Vaudreuil a également très mauvaise opinion de ce prince, mais les témoignages ( très succints ) que j'en ai concernent la période de l'émigration . Je ne mettrai donc pas la charrue avant les boeufs et me tiens coite pour le moment .
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Mme de Sabran- Messages : 55304
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Dominique Poulin a écrit:
Opportuniste, le comte de La Marche s'attira successivement la considération de Mme de Pompadour, alors que la favorite détestait son père, puis de Mme du Barry qui l'invita à plusieurs reprises, notamment au souper de sa présentation à la Cour, le 22 avril 1769. La dernière favorite de Louis XV devait l'apprécier ou compter sur lui, car il fut choisi comme parrain de son jeune page noir, Zamor. Tous ces détails tendraient à corroborer l'opinion que le prince né négligeait rien pour être bien en cour avec le roi.
A suivre.
C'était une tradition familiale, sa grand-mère ayant accepté d'être la présentatrice d'Antoinette Poisson contre une apuration de ses dettes.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Quelle tristesse pour ce prince d'avoir un ego surdimensionné et n'être rien en somme.
Cela fait froid dans le dos.
Dominique Poulin a écrit: "Apprenez Monsieur, que les prières d'un homme comme moi sont des ordres pour un homme comme vous !"
Cela fait froid dans le dos.
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3186
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Sa femme semble encore plus discrète. Si j'ai bien compris, ils se séparèrent en 1775, sans enfant. Mais que devint-elle ?
Invité- Invité
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Mr de Talaru a écrit:Quelle tristesse pour ce prince d'avoir un ego surdimensionné et n'être rien en somme.
Je peux comprendre la rage de certains roturiers, nettement plus dotés de talents à devoir s'écraser devant des personnages aussi nuls.
Invité- Invité
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Certes sa suffisance imbécile fait vomir !
Louis XV a fait une erreur en demandant à Choiseul de faire des excuses. Ce n'était pas à lui mais bien à celui qu'on nommait encore le comte de La Marche !!!!
Son père avait raison, son rejeton était un triste Sire.
Louis XV a fait une erreur en demandant à Choiseul de faire des excuses. Ce n'était pas à lui mais bien à celui qu'on nommait encore le comte de La Marche !!!!
Son père avait raison, son rejeton était un triste Sire.
Dominique Poulin- Messages : 6950
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Il a oublié que sa naissance lui donnait certes des droits mais aussi des devoirs. Qu'a-t-il fait pour son pays ?
Invité- Invité
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Rien, j'en ai bien peur !
Dominique Poulin- Messages : 6950
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Suite de la bio du dernier prince de Conti :
La rivalité fondamentale entre le dernier prince de Conti et son père mérite d'être soulevée, deux motifs de frictions ayant achevé de les opposer.
Le premier reposait sur son mariage en 1759 avec Fortunée-Marie d'Este, princesse de Modène. A vingt-cinq ans, le comte de La Marche préférait le prix de la liberté à celui de son mariage. La tutelle paternelle le lui imposa et il dut épouser, contraint, la très sèche et conformiste princesse de Modène. Ce fut un pur mariage de convenance, les deux époux ne l'ayant été que sur le papier ! Le comte d'Espinchal l'affirme dans son Journal d'Emigration :
"Aussi n'a t-il jamais voulu habiter avec son épouse dont il a fini par se séparer après avoir demeuré très longtemps dans la même maison sans se voir."
Le second grief reposait sur la question de la réforme du Parlement imposée par Louis XV en 1771. Le père était passionnément contre tandis que le fils répugnait à encourir la disgrâce du roi. La chronique de l'époque dit que le comte de La Marche aurait été acheté trois ou quatre millions pour payer le prix de sa loyauté, mais il est difficile de le prouver, d'autant que ces pots de vin paraissent exorbitants.
En tout cas le chef de famille et son héritier furent désormais brouillés à mort à tel point que le prince de Conti desherita son fils. Le prince ne devait réviser son testament in extremis sur son lit de mort.
Sur le plan privé, implicitement séparé de son épouse, le comte de La Marche aimait les femmes capiteuses. Il entretint une longue relation avec Coraline Véronèse, artiste au Théâtre Italien dont il eut deux fils, Louis-François Véronèse, chevalier de Vauréal (1761-1785) et Pierre-Antoine Véronèse (1767-1846).
Le 2 août 1776, Louis-François-Joseph de Bourbon, Comte de La Marche, devint officiellement Prince de Conti à la mort de son père.
Il a quarante-deux ans et ne jouera aucun rôle significatif sous Louis XVI. Le roi lui reconnait pourtant sa nouvelle qualité, lorsque quelques jours plus tard le prince se présente à lui :
"Le comte de La Marche a pris le nom de Prince de Conti après avoir été appelé ainsi par le Roi à son lever" remarquait le comte de Creutz, ambassadeur de Suède en France.
Je n'ai pas rassemblé encore mes renseignements pour la période du règne de Louis XVI, l'émigration et l'exil du prince mais je tâcherai de les réunir.
La rivalité fondamentale entre le dernier prince de Conti et son père mérite d'être soulevée, deux motifs de frictions ayant achevé de les opposer.
Le premier reposait sur son mariage en 1759 avec Fortunée-Marie d'Este, princesse de Modène. A vingt-cinq ans, le comte de La Marche préférait le prix de la liberté à celui de son mariage. La tutelle paternelle le lui imposa et il dut épouser, contraint, la très sèche et conformiste princesse de Modène. Ce fut un pur mariage de convenance, les deux époux ne l'ayant été que sur le papier ! Le comte d'Espinchal l'affirme dans son Journal d'Emigration :
"Aussi n'a t-il jamais voulu habiter avec son épouse dont il a fini par se séparer après avoir demeuré très longtemps dans la même maison sans se voir."
Le second grief reposait sur la question de la réforme du Parlement imposée par Louis XV en 1771. Le père était passionnément contre tandis que le fils répugnait à encourir la disgrâce du roi. La chronique de l'époque dit que le comte de La Marche aurait été acheté trois ou quatre millions pour payer le prix de sa loyauté, mais il est difficile de le prouver, d'autant que ces pots de vin paraissent exorbitants.
En tout cas le chef de famille et son héritier furent désormais brouillés à mort à tel point que le prince de Conti desherita son fils. Le prince ne devait réviser son testament in extremis sur son lit de mort.
Sur le plan privé, implicitement séparé de son épouse, le comte de La Marche aimait les femmes capiteuses. Il entretint une longue relation avec Coraline Véronèse, artiste au Théâtre Italien dont il eut deux fils, Louis-François Véronèse, chevalier de Vauréal (1761-1785) et Pierre-Antoine Véronèse (1767-1846).
Le 2 août 1776, Louis-François-Joseph de Bourbon, Comte de La Marche, devint officiellement Prince de Conti à la mort de son père.
Il a quarante-deux ans et ne jouera aucun rôle significatif sous Louis XVI. Le roi lui reconnait pourtant sa nouvelle qualité, lorsque quelques jours plus tard le prince se présente à lui :
"Le comte de La Marche a pris le nom de Prince de Conti après avoir été appelé ainsi par le Roi à son lever" remarquait le comte de Creutz, ambassadeur de Suède en France.
Je n'ai pas rassemblé encore mes renseignements pour la période du règne de Louis XVI, l'émigration et l'exil du prince mais je tâcherai de les réunir.
Dominique Poulin- Messages : 6950
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Dominique Poulin a écrit:
Sur le plan privé, implicitement séparé de son épouse, le comte de La Marche aimait les femmes capiteuses. Il entretint une longue relation avec Coraline Véronèse, artiste au Théâtre Italien dont il eut deux fils, Louis-François Véronèse, chevalier de Vauréal (1761-1785) et Pierre-Antoine Véronèse (1767-1846).
Voici la plutôt mièvrounette Coraline Véronèse :
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55304
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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