Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
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Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Je ne suis même pas sûr qu'elle se soit elle même targuée de ce titre. Ce peut être un descendant tête en l'air.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Merci pour tout. Ce sera inutile pour moi de faire des recherches, vous l`avez fait à ma place. : De toute façon j`ai pas le temps de m`amuser à ça.
fleurdelys- Messages : 668
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 54
Localisation : Québec
La Maison de la Reine
Les documents concernant la Maison de la Dauphine, puis la Maison de la Reine, ont été rassemblés par les Archives nationales dans la série O/1 (la maison du Roi) en 8 cartons dont les cotes vont de O/1/3790 à O/1/3797.
Ils constituent une mine d'informations sur le fonctionnement de cette Maison et j'ai entrepris de vous en faire découvrir quelques-uns parmi les plus intéressants.
L'éclairage à la bougie des appartements de Marie-Antoinette
AN O/1/3794
Texte intégral du manuscrit
:
Année : 1776
Aux Appartements de le reine : Cire blanche
Le poids des bougies d’hiver que l’on fournit chaque jour chez Sa Majesté, à garnir tous les lustres, girandoles bras de cheminées, flambeaux de poing, ceux du jeu et de dessus les commodes, tables, pupitres, clavecins, tant des grands, petits appartements, cabinets, garde-robes, flambeaux et bougeoirs de la bibliothèque, des pièces et corridors des passages intérieurs du roi et de la reine, dont partie éclairée de nuit à partir du 1er novembre jusqu’et le dernier février monte chaque jour d’hiver, tant de l’ordinaire de 24 livres 2/12e, que de l’extraordinaire de 86 livres 8/12e, soit un total de 110 livres 10/12e.
En bougies d’été
Chaque jour, à compter du 1er mars jusqu’et le 31 octobre (sinon ce que l’on fournit de moins à Marly dans l’exigence du cas) monte chaque jour d’été à la quantité, pour l’ordinaire à 24 livres 2/12e, et pour l’extraordinaire à 59 livres 6/12e, soit un total de 83 livres 8/12e.
Commentaires personnels :
D’après les chiffres donnés ci-dessus on peut calculer que la quantité de bougies consommées dans les appartements de la reine en un an était de 33 909,17 livres, soit pour un prix de 3 livres 4 sols par livre de bougie payé aux officiers de la fruiterie, une dépense en bougie de 108 510 l par an. Sachant qu’une livre monnaie de 1776 correspond à environ 10 euros, la dépense en bougies par an aurait été, en 1776, d’environ 1 million d’euros, rien que pour la maison de la reine. Extrapolé à l’ensemble des bâtiments du palais de Versailles cette dépense en bougie pourrait être de l’ordre de 10 millions d’euros par an.
On voit donc le coût considérable que représentait l’éclairage à la bougie du château de Versailles, c’était du reste l’une des plus importante ligne budgétaire.
En effet la cire employée pour la fabrication des bougies était de la cire d’abeille, denrée rare et coûteuse. Seuls les gens les plus fortunés pouvaient s’éclairer à la bougie, les autres s’éclairaient avec des chandelles de suif à basse de graisse de bœuf de mouton ou de porc. Ces chandelles fumaient et dégageaient une odeur désagréable, de plus elles coulaient et la mèche finissait par charbonner.
La cire d’abeille, naturellement jaune était blanchie par une exposition au soleil de plusieurs jours.
La découverte en 1823 de la saponification des corps gras par le chimiste français Michel-Eugène Chevreul (1786-1889) permit d’obtenir l’acide stéarique qui fut utilisé pour préparer des bougies à moindre coût.
Aujourd’hui, les bougies sont obtenues à partir d’un mélange de 20% de stéarine et de 80 % de paraffine. Le prix est d’environ 6 euros le kilo ; à comparer avec un prix de 3 livres 4 sols par livre (livre de 489,5 g) en 1776, soit 6,537 livres le kilo, ce qui correspondrait de nos jours à environ 65 euros le kilo, soit 11 fois plus cher qu’aujourd’hui.
Ils constituent une mine d'informations sur le fonctionnement de cette Maison et j'ai entrepris de vous en faire découvrir quelques-uns parmi les plus intéressants.
L'éclairage à la bougie des appartements de Marie-Antoinette
AN O/1/3794
Texte intégral du manuscrit
:
Année : 1776
Aux Appartements de le reine : Cire blanche
Le poids des bougies d’hiver que l’on fournit chaque jour chez Sa Majesté, à garnir tous les lustres, girandoles bras de cheminées, flambeaux de poing, ceux du jeu et de dessus les commodes, tables, pupitres, clavecins, tant des grands, petits appartements, cabinets, garde-robes, flambeaux et bougeoirs de la bibliothèque, des pièces et corridors des passages intérieurs du roi et de la reine, dont partie éclairée de nuit à partir du 1er novembre jusqu’et le dernier février monte chaque jour d’hiver, tant de l’ordinaire de 24 livres 2/12e, que de l’extraordinaire de 86 livres 8/12e, soit un total de 110 livres 10/12e.
En bougies d’été
Chaque jour, à compter du 1er mars jusqu’et le 31 octobre (sinon ce que l’on fournit de moins à Marly dans l’exigence du cas) monte chaque jour d’été à la quantité, pour l’ordinaire à 24 livres 2/12e, et pour l’extraordinaire à 59 livres 6/12e, soit un total de 83 livres 8/12e.
Commentaires personnels :
D’après les chiffres donnés ci-dessus on peut calculer que la quantité de bougies consommées dans les appartements de la reine en un an était de 33 909,17 livres, soit pour un prix de 3 livres 4 sols par livre de bougie payé aux officiers de la fruiterie, une dépense en bougie de 108 510 l par an. Sachant qu’une livre monnaie de 1776 correspond à environ 10 euros, la dépense en bougies par an aurait été, en 1776, d’environ 1 million d’euros, rien que pour la maison de la reine. Extrapolé à l’ensemble des bâtiments du palais de Versailles cette dépense en bougie pourrait être de l’ordre de 10 millions d’euros par an.
On voit donc le coût considérable que représentait l’éclairage à la bougie du château de Versailles, c’était du reste l’une des plus importante ligne budgétaire.
En effet la cire employée pour la fabrication des bougies était de la cire d’abeille, denrée rare et coûteuse. Seuls les gens les plus fortunés pouvaient s’éclairer à la bougie, les autres s’éclairaient avec des chandelles de suif à basse de graisse de bœuf de mouton ou de porc. Ces chandelles fumaient et dégageaient une odeur désagréable, de plus elles coulaient et la mèche finissait par charbonner.
La cire d’abeille, naturellement jaune était blanchie par une exposition au soleil de plusieurs jours.
La découverte en 1823 de la saponification des corps gras par le chimiste français Michel-Eugène Chevreul (1786-1889) permit d’obtenir l’acide stéarique qui fut utilisé pour préparer des bougies à moindre coût.
Aujourd’hui, les bougies sont obtenues à partir d’un mélange de 20% de stéarine et de 80 % de paraffine. Le prix est d’environ 6 euros le kilo ; à comparer avec un prix de 3 livres 4 sols par livre (livre de 489,5 g) en 1776, soit 6,537 livres le kilo, ce qui correspondrait de nos jours à environ 65 euros le kilo, soit 11 fois plus cher qu’aujourd’hui.
duc de Berry- Messages : 123
Date d'inscription : 09/01/2014
Age : 79
Localisation : Vincennes
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
duc de Berry a écrit:Les documents concernant la Maison de la Dauphine, puis la Maison de la Reine, ont été rassemblés par les Archives nationales dans la série O/1 (la maison du Roi) en 8 cartons dont les cotes vont de O/1/3790 à O/1/3797.
Ils constituent une mine d'informations sur le fonctionnement de cette Maison et j'ai entrepris de vous en faire découvrir quelques-uns parmi les plus intéressants.
L'éclairage à la bougie des appartements de Marie-Antoinette
.
Grand merci, cher Berry, votre post est passionnant .
Outre, comme vous dites, l'odeur désagréable des bougies, est-ce que de leur combustion n'émanait pas une fumée noire qui encrassait tout alentour ?
Et que dire de la valse folle des bougies !
Dès que la reine quitte sa chambre pour ses petits appartements, on éteint les bougies. Même si elles n'ont brûlé que quelques minutes, elles ne serviront plus désormais et reviennent à différents privilégiés qui les revendent à leur profit. Ce "droit aux bougies " rapporte annuellement à chacune des quatre femmes de la chambre de la reine la somme de 50 000 livres. Mais ce n'est pas tout : les bougies de l'antichambre du grand cabinet et des corridors sont remises aux garçons de la Chambre. Celles du cabinet, des salons de jeu et de la chambre de la reine sont offertes aux femmes de Marie-Antoinette. Si, un soir, torchères et lustres ne sont pas allumés, garçons et femmes perçoivent une indemnité de 80 livres .
( source : André Castelot )
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Merci cher Berry.
En effet, c'était un budget important...
duc de Berry a écrit:
D’après les chiffres donnés ci-dessus on peut calculer que la quantité de bougies consommées dans les appartements de la reine en un an était de 33 909,17 livres, soit pour un prix de 3 livres 4 sols par livre de bougie payé aux officiers de la fruiterie, une dépense en bougie de 108 510 l par an. Sachant qu’une livre monnaie de 1776 correspond à environ 10 euros, la dépense en bougies par an aurait été, en 1776, d’environ 1 million d’euros, rien que pour la maison de la reine. Extrapolé à l’ensemble des bâtiments du palais de Versailles cette dépense en bougie pourrait être de l’ordre de 10 millions d’euros par an.
En effet, c'était un budget important...
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
A noter aussi l'existence de petites lampes à huile...
Sans doute bien plus fréquentes dans les foyers les moins aisés de la population, quelques modèles ont toutefois étaient produits par la Manufacture de Sèvres.
Comme ceux-ci, en biscuit de porcelaine, d'après des sculptures de Boizot ayant pour thème "la lecture" (fin des années 1780) :
Mais j'ignore si Marie-Antoinette en utilisait de ce genre...
Sans doute bien plus fréquentes dans les foyers les moins aisés de la population, quelques modèles ont toutefois étaient produits par la Manufacture de Sèvres.
Comme ceux-ci, en biscuit de porcelaine, d'après des sculptures de Boizot ayant pour thème "la lecture" (fin des années 1780) :
Mais j'ignore si Marie-Antoinette en utilisait de ce genre...
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
En effet les magnifiques peintures du plafond de la galerie des glaces avaient été complètement encrassées par la combustion des bougies et la restauration récente de ce plafond a permis de retrouver les couleurs initialesMme de Sabran a écrit:Outre, comme vous dites, l'odeur désagréable des bougies, est-ce que de leur combustion n'émanait pas une fumée noire qui encrassait tout alentour ?
duc de Berry- Messages : 123
Date d'inscription : 09/01/2014
Age : 79
Localisation : Vincennes
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Merci duc de Berry pour toutes ces informations.
Je savais déjà que le prix des bougies utilisées à Versailles était très important. N'essayons même pas d'imaginer les prix lorsqu'il y avaient des fêtes somptueuses à l'extérieur. Ces dépenses extraordinaires peuvent nous choquer, je comprends. Mais, comme je l'ai souvent dit, nous devons nous projeter au XVIIIème siècle où ce genre de dépenses pour un château comme Versailles (lieu où vivait le Roi) était quasiment normal. Heureusement, les choses ont bien changé.
LNLN, vos petites lampes à huile sont jolies mais je me demande si cela éclairait bien une pièce. Les plafonds devaient sûrement être noircies par la suie.
Je savais déjà que le prix des bougies utilisées à Versailles était très important. N'essayons même pas d'imaginer les prix lorsqu'il y avaient des fêtes somptueuses à l'extérieur. Ces dépenses extraordinaires peuvent nous choquer, je comprends. Mais, comme je l'ai souvent dit, nous devons nous projeter au XVIIIème siècle où ce genre de dépenses pour un château comme Versailles (lieu où vivait le Roi) était quasiment normal. Heureusement, les choses ont bien changé.
LNLN, vos petites lampes à huile sont jolies mais je me demande si cela éclairait bien une pièce. Les plafonds devaient sûrement être noircies par la suie.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Je ne sais pas non plus, mais elles sont vraiment ravissantes !
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Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
L'éclairage à la bougie dans les appartements de Marie-Antoinette
Mme de Sabran a écrit:Dès que la reine quitte sa chambre pour ses petits appartements, on éteint les bougies. Même si elles n'ont brûlé que quelques minutes, elles ne serviront plus désormais et reviennent à différents privilégiés qui les revendent à leur profit. Ce "droit aux bougies " rapporte annuellement à chacune des quatre femmes de la chambre de la reine la somme de 50 000 livres. Mais ce n'est pas tout : les bougies de l'antichambre du grand cabinet et des corridors sont remises aux garçons de la Chambre. Celles du cabinet, des salons de jeu et de la chambre de la reine sont offertes aux femmes de Marie-Antoinette. Si, un soir, torchères et lustres ne sont pas allumés, garçons et femmes perçoivent une indemnité de 80 livres .
Pour diminuer le coût exorbitant de l’éclairage à la bougie, Marie-Antoinette avait décidé en 1787 de supprimer le retour des bougies à ses premières femmes de chambre ainsi qu’aux garçons de la chambre et aux huissiers de la chambre.
Pour ces personnes le retour des bougies consistait à récupérer les bougies dès qu’elles étaient éteintes, même si elles avaient très peu brulé. Elles étaient ensuite revendues à leur profit.
Ce retour des bougies était une façon de rétribuer ce personnel et c’était l’essentiel de leur revenus. Pour les premières femmes de chambre, le retour des bougies se montait à 47 520 livres 7 sols et 6 deniers à elles deux, leurs traitements, toujours pour elles deux était de 8 178 livres et 4 sols. Le retour des bougies représentait donc 91 % de leurs revenus sachant qu’elles avaient à leurs charges la rétribution des femmes de chambre et des garçons de la chambre qui se montait à 5 700 livres.
Ce système encourageait tous les abus et rendait tout contrôle de la consommation des bougies impossible.
Marie-Antoinette leur proposa en dédommagement de la suppression du retour des bougies une augmentation de leur traitement.
AN O/1/3794
La reine a ordonné d’évaluer et fixer en argent le sort entier des premières femmes de chambres, garçons et huissiers de la chambre en supprimant tout retour des bougies dans les appartements intérieurs.
L’intention de Sa Majesté ne serait pas remplie si on lui proposait un plan qui laissât ouverture à de nouvelles réclamations. Pour éviter cet inconvénient, on ne voit donc d’autre partie à suivre que de prendre pour base de la fixation désirée par Sa Majesté, l’évaluation que les premières femmes elles mêmes ont faite des émoluments de leurs places et celle que donne M. de la Source des places des garçons de la chambre et huissiers de l’antichambre, évaluation qu’il annonce toutes fois être au dessous de leurs prétentions, mais contre laquelle il ;pense cependant qu’il n’y aura point de réclamation
Traitements des premières femmes
Suivant le mémoire des premières femmes, le produit du retour des bougies avant la réforme était année commune de 47 520 l 7 s 6 d
Leur traitement en argent comprenant ce qu’elles touchent du trésorier de la maison, ce qu’elles reçoivent de la fourrière et lors des renouvellement est porté à 8 178 l 4 s
Elles n’avaient d’abord fait aucun compte du produit du droit des serments, elles l’évaluent aujourd’hui à 2 000 l
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le produit de leurs places était donc suivant leur propre calcul, de 57 698 l 11 s 6 d
Mais elles ont donné en même temps l’état de leur charge qu’il convient de déduire, savoir :Les pensions qu’elles payent aux femmes de chambre 4 800 l
Celles qu’elles font aux garçons de la chambre 900 l
M. de Villedeuil par son précédent mémoire avait compris au nombre des charges des premières femmes les prélèvement de bougies que font les garçons de la chambre et huissiers de l’antichambre pour une somme de 10 000 l, mais il a reconnu que ces prélèvement qui se font en nature ne devaient pas être portés en déduction du produit du retour des bougies dont les premières femmes évaluent l’année commune de 47 520 l. Il n’en sera donc point fait ici.
Reste pour le produit des deux places des premières femmes 51 998 l 11 s 6 d
dont la moitié donne pour chacune 25 999 l 5 s 9 d
et pour faire une somme ronde 26 000 l
C’est donc un traitement égal en argent qu’il s’agit de leur assigner, à condition qu’elles n’auront plus aucune part dans le retour des bougies, que le droit des serments sera supprimé suivant l’intention de Sa Majesté, qu’il n’y aura plus lieu à aucune indemnité de bougies pendant les petits voyages, et enfin qu‘elles ne sauront plus chargées des pensions qu’elles payent aux femmes de semaine et aux garçons de la chambre.
Les premières femmes reçoivent quant à présent du trésorier de la maison, de la fourrière lors des renouvellements 8 178 l 4 s
Pour compléter leur traitement en argent jusqu’à la concurrence de 26 000 l chacune, faisant pour les deux 52 000 l, il faut donc leur accorder un supplément de 43 821 l 16 s
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Total 52 000 l
dont la moitié pour chacune est de 26 000 l
Traitement des garçons de la chambre
Le traitement actuel des garçons de la chambre n’est que de 1 675 l 10 s pour chacun, ce qui donne pour les trois la somme de 5 026 l 10 s
Mais l’intention de Sa Majesté étant de supprimer tout retour de bougies, il convient de les indemniser de la portion qu’ils y ont.
Il convient de les indemniser également des pensions que leur payent les premières femmes et dont elles ne seront plus chargées.
M. de Villedeuil pense que Sa Majesté peut adopter l’indemnité que M. de la Source propose de leur accorder en portant leur traitement à 6 000 l, ce qui donnera pour chacun un supplément de 4 324 l et pour les trois 12 973 l 10 s
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Total 18 000 l
dont le tiers pour chacun sera de 6 000 l
Traitement des huissiers de l’antichambre
Le traitement actuel des huissiers de l’antichambre n’est que de 1 303 l, ce qui fait pour les deux 2 606 l
Sa Majesté peut également adopter la fixation du supplément que M. de la Source propose de leur accorder en indemnité de la part qu’ils ont dans le retour des bougies en portant leur traitement à 2 500 l, ce qui ferait pour chacun un supplément de 1 197 l et pour les deux
2 394 l
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Total 5 000 l
dont la moitié pour chacun est de 2 500 l
Cette réforme fut appliquée en 1787 et conduisit à une importante économie.
• En 1776, le coût des bougies étai de 108 510 l
• En 1786, il était monté à 141 136 l
• Après la réforme de 1787, il est revenu à 54 816 l
Soit une diminution de 61 %.
AN O/1/3794
Comparaison de la partie de bougies fournies avant le 1er août 1787 pour l’appartement de la reine avec celle qui l’est actuellement dont les première femmes avaient le restant
Il était passé et employé 109 livres de bougies par jour des huit mois d’été et 145 livres des quatre mois d’hiver.
Il est actuellement passé et employé 42 livres en été et 57 livres en hiver, sauf extraordinaire lorsque la reine joue.
La différence est de plus de trois cinquième
La diminution par jour d’été est de 67 livres, celle des jours d’hiver est de 88 livres.
L’économie résultante de cette diminution pour la Maison de la reine suivant le prix payé aux officiers de la fruiterie de 3 livres 4 sols la livre, monte à 214 livres 8 sols par chaque jour d’été et à 281 livres 12 sols par chaque jour d’hiver
245 jours d’été à 214 l 8 s font 52 528 l
Et 120 jours d’hiver à 281 l 12 s font 33 792 l
---------------------------------------------------------------------------------------------------
Total de l’économie 86 320 l
duc de Berry- Messages : 123
Date d'inscription : 09/01/2014
Age : 79
Localisation : Vincennes
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Merci , bien cher Berry, pour cet apport si détaillé !
Je ne me souvenais pas de cette initiative de Marie-Antoinette qui a vu juste sur les entourloupes des gens de Sa maison.... On imagine les réactions négatives que cela a pu provoquer à Son encontre...au sein même du château !
Bien à vous.
Je ne me souvenais pas de cette initiative de Marie-Antoinette qui a vu juste sur les entourloupes des gens de Sa maison.... On imagine les réactions négatives que cela a pu provoquer à Son encontre...au sein même du château !
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
duc de Berry a écrit:
Ce retour des bougies était une façon de rétribuer ce personnel et c’était l’essentiel de leur revenus. Pour les premières femmes de chambre, le retour des bougies se montait à 47 520 livres 7 sols et 6 deniers à elles deux, leurs traitements, toujours pour elles deux était de 8 178 livres et 4 sols. Le retour des bougies représentait donc 91 % de leurs revenus sachant qu’elles avaient à leurs charges la rétribution des femmes de chambre et des garçons de la chambre qui se montait à 5 700 livres.
Ce système encourageait tous les abus et rendait tout contrôle de la consommation des bougies impossible.
Marie-Antoinette leur proposa en dédommagement de la suppression du retour des bougies une augmentation de leur traitement.
Comme les bougies, les " linges de la chaise ", qui avaient été tissés tout spécialement pour le service de la reine, ne servaient qu'une seule fois . Le porte-chaise d'affaire les gardait, en plus de son traitement, peut-être bien pour les revendre lui aussi !
L'Apothicaire du corps de la reine recevait chaque année un forfait de deux mille livres, que Marie-Antoinette soit malade ou non. L'armée de domestiques dévolus au service de Sa Majesté percevait annuellement une indemnité de voyage même si le déplacement n'avait pas eu lieu .
Le " coulage", comme l'on appelait le chapardage, était admis et reconnu.
Un marmiton entretenait toutes les nuits un feu d'enfer dans le fourneau " pour faire des cendres " qui étaient revendues le lendemain au profit du Chef-cuisinier .
Je me demande même si je n'ai pas lu quelque part ( dites-moi si je me trompe ) que la princesse de Guéménée était Gouvernante des Enfants de France avant même une première naissance ...
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Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Au fait, cher Berry ! Pour quel usage au juste les cendres étaient-elles revendues, au profit du Chef-cuisinier ?
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Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Peut-être ces cendres servaient-elles comme compost pour Monsieur RICHARD, chef jardinier de la Reine à TRIANON ? Qu'en pensez-vous cher BERRY ????? Ou peut-être dans la pharmacopée !!!!
MARIE ANTOINETTE àè-è\':
MARIE ANTOINETTE àè-è\':
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Ou pour la lessive ?
Un grand merci, cher Berry pour cet intéressant exposé !
( je le garde précieusement).
Un grand merci, cher Berry pour cet intéressant exposé !
( je le garde précieusement).
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Je me suis renseignée !
La cendre est un bon abrasif pour nettoyer des ustensiles, des outils, des vitres ... elle procure aussi un bon engrais pour le jardin ...
La cendre est un bon abrasif pour nettoyer des ustensiles, des outils, des vitres ... elle procure aussi un bon engrais pour le jardin ...
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Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Merci pour ces très intéressantes informations.
Le palais payait une livre de bougies 3 livres le prince de Condé payait en 1780 14 sols pour sa livre de chandelle !! Soit 4,5 fois plus cher !!
Certes ces chandelles sont destinées aux espaces intérieurs et non aux pièces de réception, et on peut concevoir que la qualité est inférieure, mais quand même, à un tel prix on peut se demander si le palais ne se fait pas pigeonner dans les très grandes largeurs !
Ce sont des modèles empire, je n'ai jamais entendu parlé ou vu d'exemple XVIIIème de lampe à huile "élégante". Ce genre de décor va avec le grand retour au mobilier à l'antique (genre lavabo tripode etc ...)
Le palais payait une livre de bougies 3 livres le prince de Condé payait en 1780 14 sols pour sa livre de chandelle !! Soit 4,5 fois plus cher !!
Certes ces chandelles sont destinées aux espaces intérieurs et non aux pièces de réception, et on peut concevoir que la qualité est inférieure, mais quand même, à un tel prix on peut se demander si le palais ne se fait pas pigeonner dans les très grandes largeurs !
La nuit, la neige a écrit:A noter aussi l'existence de petites lampes à huile...
Sans doute bien plus fréquentes dans les foyers les moins aisés de la population, quelques modèles ont toutefois étaient produits par la Manufacture de Sèvres.
Comme ceux-ci, en biscuit de porcelaine, d'après des sculptures de Boizot ayant pour thème "la lecture" (fin des années 1780) :
Mais j'ignore si Marie-Antoinette en utilisait de ce genre...
Ce sont des modèles empire, je n'ai jamais entendu parlé ou vu d'exemple XVIIIème de lampe à huile "élégante". Ce genre de décor va avec le grand retour au mobilier à l'antique (genre lavabo tripode etc ...)
Au contraire, une bonne bougie ne fume pas tant que ça. Mais l'extinction, qu'elle soit soufflée ou couverte, est le moment où la combustion se fait mal avant de s'éteindre, et dégage de la fumée. Le meilleur moyen est de les moucher.Majesté a écrit:Grand merci, cher Berry ! Ce sujet est passionnant ! Et vous nous apportez quantités d'informations formidables
Quant à la fumée les éteignoirs de bougies n'atténuaient-ils pas l'encrassement provoqué?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Ce qui est 4,5 fois plus cher ce sont les 3 livres par rapport aux 14 sols, n'est-ce pas?Lucius a écrit:Le palais payait une livre de bougies 3 livres le prince de Condé payait en 1780 14 sols pour sa livre de chandelle !! Soit 4,5 fois plus cher !!
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
3 livres 4 sols (soit 64 sols) face au 14 sols du garde meuble du prince de Condé)
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Lucius a écrit:
Ce sont des modèles empire, je n'ai jamais entendu parlé ou vu d'exemple XVIIIème de lampe à huile "élégante". Ce genre de décor va avec le grand retour au mobilier à l'antique (genre lavabo tripode etc ...)
* Source Birmingham Museum of Art : http://artsbma.org/10-art-inspired-halloween-costumes/
Title : Pair of decorative bronzes with the figures of L'Etude and La Philosophie
Artist/Maker:
Attributed to Pierre-Philippe Thomire (French, 1751 - 1843, master 1772)
after models by Louis-Simon Boizot (French, 1743 - 1809)
Place: Paris, France (Place created)
Date : about 1780 - 1785
* Source Getty Museum : http://www.getty.edu/art/collection/objects/5970/attributed-to-pierre-philippe-thomire-after-models-by-louis-simon-boizot-pair-of-decorative-bronzes-with-the-figures-of-l'etude-and-la-philosophie-french-about-1780-1785/?dz=0.5000,0.3461,0.81
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
ça alors !
vous m'avez bien eu !
vous m'avez bien eu !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55500
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
La cendre de bois est constituée essentiellement de carbonate de potassium, les apothicaires l'appelait cendre gravelée. Elle avait de multiples usages. Par son action abrasive et caustique, elle servait de poudre à récurer, de base aux poudres dentifrice, mais surtout elle était utilisée dans la lessive comme agent nettoyant. En la calcinant longuement on obtenait une poudre bien blanche qu'on avait soin de mettre dans un petit sac de tissu au cas où il resterait quelques particules charbonneuses. C'était un produit beaucoup moins cher que le savon obtenu par l'action de la soude sur les matières grasses telle que l'huile d'olive (le savon de Marseille). On l'utilisait il n'y a pas si longtemps dans nos campagnes quand on faisait la lessive trois ou quatre fois par an.Mme de sabran a écrit:Au fait, cher Berry ! Pour quel usage au juste les cendres étaient-elles revendues, au profit du Chef-cuisinier ?
duc de Berry- Messages : 123
Date d'inscription : 09/01/2014
Age : 79
Localisation : Vincennes
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