Lettres autographes et écrits de Louis XVI
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Comtesse Diane
attachboy
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Sa famille française :: Louis XVI
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Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
Magnifique, cher Cosmo! Merci! Est-ce que l'on trouve le Journal entier de Louis XVI au Musée?
outremanche- Invité
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
De rien, chère Evelyn.
La seule chose visible de ce Journal aujourd'hui était ce fragment.
Le musée a une collection "tournante" semble-t-il donc peut-être que d'autres fragments du Journal de Louis XVI sont visibles certains jours ?
Par exemple, je n'ai pas pu voir la fameuse déclaration de Louis XVI avant de partir pour Varennes, car le musée l'avait prêté pour un salon culturel pour quinze jours. Ce document sera de retour dans quelques jours / semaines au musée des lettres et manuscrits.
La seule chose visible de ce Journal aujourd'hui était ce fragment.
Le musée a une collection "tournante" semble-t-il donc peut-être que d'autres fragments du Journal de Louis XVI sont visibles certains jours ?
Par exemple, je n'ai pas pu voir la fameuse déclaration de Louis XVI avant de partir pour Varennes, car le musée l'avait prêté pour un salon culturel pour quinze jours. Ce document sera de retour dans quelques jours / semaines au musée des lettres et manuscrits.
cosmo- Invité
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
Voilà un musée très intéressant à aller visiter !
Et comme ils semblent avoir une collection tournante, il faudra y aller régulièrement !
Et comme ils semblent avoir une collection tournante, il faudra y aller régulièrement !
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"Je sais que l'on vient de Paris pour demander ma tête ! Mais j'ai appris de ma mère à ne pas craindre la mort, et je l'attendrai avec fermeté !"
Marie Antoinette
attachboy- Messages : 1492
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
Testament olographe de Louis XVI. Rédigé à la tour du Temple, le 25 décembre 1792 :
Fait le 25 décembre 1792, à la tour du Temple, il est signé Louis, et plus bas, Baudrais, officier municipal et Coulombeau, secrétaire greffier.
En marge, il est écrit "paraphé et vu au Conseil général de la Commune. Ce 21 janvier 1793, l'an 2 de la République..." Signé : Scipion Durouet, vice-président.
Cet acte, remis par Louis XVI au commissaire de la Commune Baudrais, avant de quitter le Temple, le 21 janvier 1793, fut adressé aux ministres le jour même, par Coulombeau, secrétaire-greffier de la municipalité de Paris. Le Conseil exécutif en opéra le dépôt à la Convention le 23 janvier.
Au sujet de Marie-Antoinette, Louis XVI écrit :
* "Je recommande mes enfants à ma femme, je n'ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux..."
* "Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu'elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle, si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher."
Transcription complète de ce document :
"Au nom de la Très Sainte Trinité, du Père, du Fils et du Saint-Esprit, aujourd'hui vingt-cinquième jour du mois de décembre mille sept cent quatre -vingt douze. Moi, Louis seizième du nom, roi de France, étant depuis quatre mois enfermé dans la Tour du Temple, à Paris, par ceux qui étaient mes sujets et privé de toute communication quelconque même depuis le onze du courant avec ma famille, de plus impliqué dans un procès dont il est impossible de savoir l'issue à cause des passions des hommes, et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyen dans aucune loi existante, n'ayant que Dieu pour témoin de mes pensées et auquel je puisse ni 'adresser, le déclare ici en sa présence mes dernières volontés et sentiments.
Je laisse mon âme à Dieu mon créateur, je le prie de la recevoir dans sa miséricorde, de ne pas la juger d'après ses mérites mais d'après ceux de Notre-Seigneur Jésus- Christ, qui s'est offert en sacrifice à Dieu Son Père pour nous autres hommes quelque indignes que nous en fussions et moi le premier.
Je meurs dans l'union de notre Sainte Mère l'Église catholique, apostolique et romaine qui tient ses pouvoirs par une succession non interrompue de saint Pierre auquel J.C. les avait confiés. Je crois fermement tout ce qui est contenu dans le symbole et les commandements de Dieu et de l'Église, les sacrements et les mystères tels que l'Église catholique les enseigne et les a toujours enseignés, je n'ai jamais prétendu me rendre juge dans les différentes manières d'expliquer les dogmes qui déchirent l'Église de J.C., mais je m'en suis rapporté et rapporterai toujours si Dieu m'accorde vie, aux décisions que les supérieurs ecclésiastiques unis à la Sainte Église catholique donnent et donneront conformément à la discipline de l' Église suivie depuis J. C. Je plains de tout mon cœur nos frères qui peuvent être dans l'erreur, mais je ne prétends pas les 1es juger, et je ne les aime pas moins tous en J. C. suivant ce que la charité chrétienne nous l'enseigne.
Je prie Dieu de me pardonner tous mes péchés, j'ai cherché à les connaître scrupuleusement, à les détester et d m'humilier en sa présence, ne pouvant me servir du ministère d'un prêtre catholique. Je prie Dieu de recevoir la confession que je lui en ai faite, et surtout le repentir profond que j'ai d'avoir mis mon nom (quoique cela fût encore ma volonté) à des actes qui peuvent être contraires à la discipline et à la croyance de l'Église catholique à laquelleje suis resté sincèrement uni de cœur. Je prie Dieu de recevoir la ferme résolution, s'il m'accorde vie, de me servir aussitôt que je le pourrai du ministère d'un prêtre catholique, pour m'accuser de tous mes péchés et recevoir le sacrement de pénitence.
Je prie tous ceux que je pourrais avoir offensés par inadvertance (car je ne me rappelle pas d'avoir fait sciemment aucune offense à personne) ou à ceux à qui j'aurais pu avoir donné de mauvais exemples ou des scandales de me pardonner le mal qu'ils croient que je peux leur avoir fait.
Je prie tous ceux qui ont de la charité d'unir leurs prières aux miennes, pour obtenir de Dieu le pardon de mes péchés.
Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont faits mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet, et je prie Dieu de leur pardonner, de même que ceux qui par un faux zèle ou un zèle mai entendu m'ont fait beaucoup de mal,
Je recommande à Dieu ma femme, mes enfants, ma sœur, mes tantes, mes frères et tous ceux qui me sont attachés par les liens du sang, ou par quelque autre manière que ce puisse être.
Je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde sur ma femme, mes enfants, et ma sœur qui souffrent depuis longtemps avec moi, de les soutenir par sa grâce s'ils viennent à me perdre, et tant qu'ils seront dans ce monde périssable.
Je recommande mes enfants à ma femme, je n'ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux. Je lui recommande surtout d'en faire de bons chrétiens et d'honnêtes hommes, de leur faire regarder les grandeurs de ce monde (s'ils sont condamnés à les éprouver) comme des biens dangereux et périssables, et de tourner leurs regards vers la seule gloire durable et sûre de l'Éternité.
Je prie ma sœur de vouloir bien continuer sa tendresse à mes enfants, et de leur tenir lieu de mère s'ils avaient le malheur de perdre la leur.
Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu'elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle, si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher.
Je recommande bien vivement à mes enfants, après ce qu'ils doivent à Dieu qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entre eux, soumis et obéissants à leur mère, et reconnaissants de tous les soins et les peines qu'elle se donne pour eux et en mémoire de moi, je les prie de regarder ma sœur comme une seconde mère.
Je recommande à mon fils s'il avait le malheur de devenir Roi qu'il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, qu'il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j'éprouve, qu'il ne peut faire le bonheur des peuples qu'en régnant suivant les lois, mais en même temps qu'un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, autant qu'il a l'autorité nécessaire et qu'autrement étant lié dans ses opérations et n'inspirant point de respect, il est plus nuisible qu'utile.
Je recommande à mon fils d'avoir soin de toutes les personnes qui m'étaient attachées, autant que les circonstances où il se trouvera lui en donneront les facultés, de songer que c'est une dette sacrée que j'ai contractée envers les parents ou les enfants de ceux qui ont péri pour moi, et ensuite de ceux qui sont malheureux pour moi. Je sais qu'il y a plusieurs personnes de celles qui m'étaient attachées qui ne se sont pas conduites avec moi comme elles le devaient et qui ont même montré de l'ingratitude, mais je leur pardonne (souvent dans les moments de troubles et d'effervescence on n'est pas le maître de soi) et je prie mon fils, s'il en trouve l'occasion, de ne songer qu'à leur malheur.
Je voudrais pouvoir ici témoigner ma reconnaissance à ceux qui m'ont montré un véritable attachement désintéressé. D'un côté, si j'étais sensiblement touché de l'ingratitude et de la déloyauté de gens à qui je n'avais jamais témoigné que des bontés, à eux, à leurs parents ou amis, de l'autre j'ai eu de la consolation à voir l'attachement et l'intérêt gratuit que beaucoup de personnes m'ont montré. Je les prie de recevoir tous mes remerciements. Dans la situation où sont encore les choses, je craindrais de les compromettre si je parlais plus explicitement, mais j e recommande spécialement à mon fils de chercher les occasions de pouvoir les reconnaître.
Je croirais cependant calomnier les sentiments de la Nation, si je ne recommandais ouvertement à mon fils MM. de Chamilly et Stal que leur sensible attachement pour moi avait porté à s'enfermer avec moi dans ce triste séjour et qui ont pensé en être les malheureuses victimes. Je lui recommande aussi Cléry des soins duquel j'ai eu tout lieu de me louer depuis qu'il est avec moi. Comme c'est lui qui est resté avec moi jusqu'à la fin, je prie MM. de la Commune de lui remettre mes hardes, mes livres, ma montre, ma bourse et les petits effets qui ont été déposés au Conseil de la Commune.
Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardaient les mauvais traitements et les gestes dont ils ont cru devoir user envers moi. J'ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes, que celles-ci jouissent dans leur cœur de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser.
Je prie MM. de Malesherbes, Tronchet et Desèze de recevoir ici tous mes remerciements et l'expression de ma sensibilité pour tous les soins et les peines qu'ils se sont donnés pour moi.
Je finis en déclarant devant Dieu et prêt à paraître devant lui que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi.
Fait double à la Tour du Temple le 25 décembre 1792."
Fait le 25 décembre 1792, à la tour du Temple, il est signé Louis, et plus bas, Baudrais, officier municipal et Coulombeau, secrétaire greffier.
En marge, il est écrit "paraphé et vu au Conseil général de la Commune. Ce 21 janvier 1793, l'an 2 de la République..." Signé : Scipion Durouet, vice-président.
Cet acte, remis par Louis XVI au commissaire de la Commune Baudrais, avant de quitter le Temple, le 21 janvier 1793, fut adressé aux ministres le jour même, par Coulombeau, secrétaire-greffier de la municipalité de Paris. Le Conseil exécutif en opéra le dépôt à la Convention le 23 janvier.
Au sujet de Marie-Antoinette, Louis XVI écrit :
* "Je recommande mes enfants à ma femme, je n'ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux..."
* "Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu'elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle, si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher."
Transcription complète de ce document :
"Au nom de la Très Sainte Trinité, du Père, du Fils et du Saint-Esprit, aujourd'hui vingt-cinquième jour du mois de décembre mille sept cent quatre -vingt douze. Moi, Louis seizième du nom, roi de France, étant depuis quatre mois enfermé dans la Tour du Temple, à Paris, par ceux qui étaient mes sujets et privé de toute communication quelconque même depuis le onze du courant avec ma famille, de plus impliqué dans un procès dont il est impossible de savoir l'issue à cause des passions des hommes, et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyen dans aucune loi existante, n'ayant que Dieu pour témoin de mes pensées et auquel je puisse ni 'adresser, le déclare ici en sa présence mes dernières volontés et sentiments.
Je laisse mon âme à Dieu mon créateur, je le prie de la recevoir dans sa miséricorde, de ne pas la juger d'après ses mérites mais d'après ceux de Notre-Seigneur Jésus- Christ, qui s'est offert en sacrifice à Dieu Son Père pour nous autres hommes quelque indignes que nous en fussions et moi le premier.
Je meurs dans l'union de notre Sainte Mère l'Église catholique, apostolique et romaine qui tient ses pouvoirs par une succession non interrompue de saint Pierre auquel J.C. les avait confiés. Je crois fermement tout ce qui est contenu dans le symbole et les commandements de Dieu et de l'Église, les sacrements et les mystères tels que l'Église catholique les enseigne et les a toujours enseignés, je n'ai jamais prétendu me rendre juge dans les différentes manières d'expliquer les dogmes qui déchirent l'Église de J.C., mais je m'en suis rapporté et rapporterai toujours si Dieu m'accorde vie, aux décisions que les supérieurs ecclésiastiques unis à la Sainte Église catholique donnent et donneront conformément à la discipline de l' Église suivie depuis J. C. Je plains de tout mon cœur nos frères qui peuvent être dans l'erreur, mais je ne prétends pas les 1es juger, et je ne les aime pas moins tous en J. C. suivant ce que la charité chrétienne nous l'enseigne.
Je prie Dieu de me pardonner tous mes péchés, j'ai cherché à les connaître scrupuleusement, à les détester et d m'humilier en sa présence, ne pouvant me servir du ministère d'un prêtre catholique. Je prie Dieu de recevoir la confession que je lui en ai faite, et surtout le repentir profond que j'ai d'avoir mis mon nom (quoique cela fût encore ma volonté) à des actes qui peuvent être contraires à la discipline et à la croyance de l'Église catholique à laquelleje suis resté sincèrement uni de cœur. Je prie Dieu de recevoir la ferme résolution, s'il m'accorde vie, de me servir aussitôt que je le pourrai du ministère d'un prêtre catholique, pour m'accuser de tous mes péchés et recevoir le sacrement de pénitence.
Je prie tous ceux que je pourrais avoir offensés par inadvertance (car je ne me rappelle pas d'avoir fait sciemment aucune offense à personne) ou à ceux à qui j'aurais pu avoir donné de mauvais exemples ou des scandales de me pardonner le mal qu'ils croient que je peux leur avoir fait.
Je prie tous ceux qui ont de la charité d'unir leurs prières aux miennes, pour obtenir de Dieu le pardon de mes péchés.
Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont faits mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet, et je prie Dieu de leur pardonner, de même que ceux qui par un faux zèle ou un zèle mai entendu m'ont fait beaucoup de mal,
Je recommande à Dieu ma femme, mes enfants, ma sœur, mes tantes, mes frères et tous ceux qui me sont attachés par les liens du sang, ou par quelque autre manière que ce puisse être.
Je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde sur ma femme, mes enfants, et ma sœur qui souffrent depuis longtemps avec moi, de les soutenir par sa grâce s'ils viennent à me perdre, et tant qu'ils seront dans ce monde périssable.
Je recommande mes enfants à ma femme, je n'ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux. Je lui recommande surtout d'en faire de bons chrétiens et d'honnêtes hommes, de leur faire regarder les grandeurs de ce monde (s'ils sont condamnés à les éprouver) comme des biens dangereux et périssables, et de tourner leurs regards vers la seule gloire durable et sûre de l'Éternité.
Je prie ma sœur de vouloir bien continuer sa tendresse à mes enfants, et de leur tenir lieu de mère s'ils avaient le malheur de perdre la leur.
Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu'elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle, si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher.
Je recommande bien vivement à mes enfants, après ce qu'ils doivent à Dieu qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entre eux, soumis et obéissants à leur mère, et reconnaissants de tous les soins et les peines qu'elle se donne pour eux et en mémoire de moi, je les prie de regarder ma sœur comme une seconde mère.
Je recommande à mon fils s'il avait le malheur de devenir Roi qu'il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, qu'il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j'éprouve, qu'il ne peut faire le bonheur des peuples qu'en régnant suivant les lois, mais en même temps qu'un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, autant qu'il a l'autorité nécessaire et qu'autrement étant lié dans ses opérations et n'inspirant point de respect, il est plus nuisible qu'utile.
Je recommande à mon fils d'avoir soin de toutes les personnes qui m'étaient attachées, autant que les circonstances où il se trouvera lui en donneront les facultés, de songer que c'est une dette sacrée que j'ai contractée envers les parents ou les enfants de ceux qui ont péri pour moi, et ensuite de ceux qui sont malheureux pour moi. Je sais qu'il y a plusieurs personnes de celles qui m'étaient attachées qui ne se sont pas conduites avec moi comme elles le devaient et qui ont même montré de l'ingratitude, mais je leur pardonne (souvent dans les moments de troubles et d'effervescence on n'est pas le maître de soi) et je prie mon fils, s'il en trouve l'occasion, de ne songer qu'à leur malheur.
Je voudrais pouvoir ici témoigner ma reconnaissance à ceux qui m'ont montré un véritable attachement désintéressé. D'un côté, si j'étais sensiblement touché de l'ingratitude et de la déloyauté de gens à qui je n'avais jamais témoigné que des bontés, à eux, à leurs parents ou amis, de l'autre j'ai eu de la consolation à voir l'attachement et l'intérêt gratuit que beaucoup de personnes m'ont montré. Je les prie de recevoir tous mes remerciements. Dans la situation où sont encore les choses, je craindrais de les compromettre si je parlais plus explicitement, mais j e recommande spécialement à mon fils de chercher les occasions de pouvoir les reconnaître.
Je croirais cependant calomnier les sentiments de la Nation, si je ne recommandais ouvertement à mon fils MM. de Chamilly et Stal que leur sensible attachement pour moi avait porté à s'enfermer avec moi dans ce triste séjour et qui ont pensé en être les malheureuses victimes. Je lui recommande aussi Cléry des soins duquel j'ai eu tout lieu de me louer depuis qu'il est avec moi. Comme c'est lui qui est resté avec moi jusqu'à la fin, je prie MM. de la Commune de lui remettre mes hardes, mes livres, ma montre, ma bourse et les petits effets qui ont été déposés au Conseil de la Commune.
Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardaient les mauvais traitements et les gestes dont ils ont cru devoir user envers moi. J'ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes, que celles-ci jouissent dans leur cœur de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser.
Je prie MM. de Malesherbes, Tronchet et Desèze de recevoir ici tous mes remerciements et l'expression de ma sensibilité pour tous les soins et les peines qu'ils se sont donnés pour moi.
Je finis en déclarant devant Dieu et prêt à paraître devant lui que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi.
Fait double à la Tour du Temple le 25 décembre 1792."
Invité- Invité
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
Observations de Louis XVI adressées à l'Assemblée sur la Déclaration des droits de l'homme et sur les premiers articles de la Constitution, rédigées à Versailles le 4 octobre 1789 :
Louis XVI y déclare, notamment :
* qu'il souhaite que "le pouvoir exécutif ait son entier effet entre les mains du monarque" et ce, pour la raison suivante : "Une suite de faits et d’observations, dont le tableau sera mis sous vos yeux, vous fera connoître que dans l’ordre actuel des choses, je ne puis protéger efficacement, ni le recouvrement des impositions légales, ni la libre circulation des subsistances, ni la sûreté individuelle des citoyens. Je veux cependant remplir ces devoirs essentiels de la royauté."
* "Je ne m’explique point sur votre déclaration des droits de l’homme et du citoyen ; elle contient de très-bonnes maximes, propres à guider vos travaux ; mais des principes susceptibles d’applications, et même d’interprétations différentes, ne peuvent être justement appréciés, et n’ont besoin de l’être qu’au moment où leur véritable sens est fixé par les loix auxquelles ils doivent servir de première base".
Tout en reconnaissant le bien fondé de certains des principes posés par la déclaration des droits de l'homme, Louis XVI préférerait qu'ils trouvent leur application concrète dans des lois auxquels ces principes "doivent servir de première base"...
Transcription complète :
"De nouvelles loix constitutives ne peuvent être bien jugées que dans leur ensemble ; tout se tient dans un si grand et si important ouvrage. Cependant, je trouve naturel que dans un moment où nous invitons la nation à venir au secours de l’état, par un acte signalé de confiance et de patriotisme, nous la rassurions sur le principal objet de son intérêt. Ainsi, dans la confiance que les premiers articles constitutionnels que vous m’avez fait présenter, unis à la suite de votre travail, rempliront le vœu de mes peuples, et assureront le bonheur et la prospérité du royaume, j’accorde, selon votre désir, mon accession à ces articles, mais à une condition positive et dont je ne me départirai jamais, c’est que par le résultat général de vos délibérations, le pouvoir exécutif ait son entier effet entre les mains du monarque. Une suite de faits et d’observations, dont le tableau sera mis sous vos yeux, vous fera connoître que dans l’ordre actuel des choses, je ne puis protéger efficacement, ni le recouvrement des impositions légales, ni la libre circulation des subsistances, ni la sûreté individuelle des citoyens. Je veux cependant remplir ces devoirs essentiels de la royauté. Le bonheur de mes sujets, la tranquillité publique et le maintien de l’ordre social en dépendent ; ainsi je demande que nous levions en commun tous les obstacles qui pourroient contrarier une fin si désirable et si nécessaire. Vous aurez sûrement pensé que les institutions et les formes judiciaires actuelles ne pouvoient éprouver de changemens, qu’au moment où un nouvel ordre des choses y auroit été substitué ; ainsi je n’ai pas besoin de vous faire aucune observation à cet égard.
Il me reste à vous témoigner avec franchise, que si je donne mon accession aux divers articles constitutionnels que vous m’avez fait remettre, ce n’est pas qu’ils me présentent tous indistinctement l’idée de perfection ; mais je crois qu’il est louable en moi de ne pas différer d’avoir égard au vœu présent des députés de la nation, et aux circonstances allarmantes qui nous invitent si fortement à vouloir par-dessus tout, le prompt rétablissement de la paix, de l’ordre et de la confiance. Je ne m’explique point sur votre déclaration des droits de l’homme et du citoyen ; elle contient de très-bonnes maximes, propres à guider vos travaux ; mais des principes susceptibles d’applications, et même d’interprétations différentes, ne peuvent être justement appréciés, et n’ont besoin de l’être qu’au moment où leur véritable sens est fixé par les loix auxquelles ils doivent servir de première base."
Louis XVI y déclare, notamment :
* qu'il souhaite que "le pouvoir exécutif ait son entier effet entre les mains du monarque" et ce, pour la raison suivante : "Une suite de faits et d’observations, dont le tableau sera mis sous vos yeux, vous fera connoître que dans l’ordre actuel des choses, je ne puis protéger efficacement, ni le recouvrement des impositions légales, ni la libre circulation des subsistances, ni la sûreté individuelle des citoyens. Je veux cependant remplir ces devoirs essentiels de la royauté."
* "Je ne m’explique point sur votre déclaration des droits de l’homme et du citoyen ; elle contient de très-bonnes maximes, propres à guider vos travaux ; mais des principes susceptibles d’applications, et même d’interprétations différentes, ne peuvent être justement appréciés, et n’ont besoin de l’être qu’au moment où leur véritable sens est fixé par les loix auxquelles ils doivent servir de première base".
Tout en reconnaissant le bien fondé de certains des principes posés par la déclaration des droits de l'homme, Louis XVI préférerait qu'ils trouvent leur application concrète dans des lois auxquels ces principes "doivent servir de première base"...
Transcription complète :
"De nouvelles loix constitutives ne peuvent être bien jugées que dans leur ensemble ; tout se tient dans un si grand et si important ouvrage. Cependant, je trouve naturel que dans un moment où nous invitons la nation à venir au secours de l’état, par un acte signalé de confiance et de patriotisme, nous la rassurions sur le principal objet de son intérêt. Ainsi, dans la confiance que les premiers articles constitutionnels que vous m’avez fait présenter, unis à la suite de votre travail, rempliront le vœu de mes peuples, et assureront le bonheur et la prospérité du royaume, j’accorde, selon votre désir, mon accession à ces articles, mais à une condition positive et dont je ne me départirai jamais, c’est que par le résultat général de vos délibérations, le pouvoir exécutif ait son entier effet entre les mains du monarque. Une suite de faits et d’observations, dont le tableau sera mis sous vos yeux, vous fera connoître que dans l’ordre actuel des choses, je ne puis protéger efficacement, ni le recouvrement des impositions légales, ni la libre circulation des subsistances, ni la sûreté individuelle des citoyens. Je veux cependant remplir ces devoirs essentiels de la royauté. Le bonheur de mes sujets, la tranquillité publique et le maintien de l’ordre social en dépendent ; ainsi je demande que nous levions en commun tous les obstacles qui pourroient contrarier une fin si désirable et si nécessaire. Vous aurez sûrement pensé que les institutions et les formes judiciaires actuelles ne pouvoient éprouver de changemens, qu’au moment où un nouvel ordre des choses y auroit été substitué ; ainsi je n’ai pas besoin de vous faire aucune observation à cet égard.
Il me reste à vous témoigner avec franchise, que si je donne mon accession aux divers articles constitutionnels que vous m’avez fait remettre, ce n’est pas qu’ils me présentent tous indistinctement l’idée de perfection ; mais je crois qu’il est louable en moi de ne pas différer d’avoir égard au vœu présent des députés de la nation, et aux circonstances allarmantes qui nous invitent si fortement à vouloir par-dessus tout, le prompt rétablissement de la paix, de l’ordre et de la confiance. Je ne m’explique point sur votre déclaration des droits de l’homme et du citoyen ; elle contient de très-bonnes maximes, propres à guider vos travaux ; mais des principes susceptibles d’applications, et même d’interprétations différentes, ne peuvent être justement appréciés, et n’ont besoin de l’être qu’au moment où leur véritable sens est fixé par les loix auxquelles ils doivent servir de première base."
Invité- Invité
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
Dernière lettre de Louis XVI à la Convention en date du 20 janvier 1793, avant son exécution :
Il demande un délai de trois jours pour pouvoir se préparer à paraître devant Dieu, ainsi que la possibilité de voir sa famille sans témoins.
Transcription complète :
Je demande un délai de trois jours pour pouvoir me préparer à paraître devant la présence de Dieu. Je demande pour cela de pouvoir voir librement la personne que j'indiquerai aux commissaires de la Commune, et que cette personne soit à l'abri de toutte inquiétude et de toutte crainte pour cet acte de charité qu'elle remplira auprès de moi. Je demande d'estre délivré de la surveillance perpétuelle que le Conseil Général a établi depuis quelques jours.
Je demande dans cet intervalle à pouvoir voir ma famille quand je le demanderai et sans témoins. Je désirerois bien que la Convention Nationale s'occupat tout de suite du sort de ma famille, et qu'elle lui permit de se retirer librement et convenablement où elle le juge utile à propos.
Je recommende à la bienfaisance de la Nation touttes les personnes qui m'étoient attachés, il y en a beaucoup qui avoient mis toutes leur fortune dans leurs charges, et qui n'aient plus d'appointements doivent estre dans le besoin, et mesme de celles qui ne vivoient que de leurs appointements. Dans les pensionnaires il y a beaucoup de vieillards de femmes et d'enfants qui n'avoient que cela pour vivre. A la Cour du Temple le janvier 1793.
Il demande un délai de trois jours pour pouvoir se préparer à paraître devant Dieu, ainsi que la possibilité de voir sa famille sans témoins.
Transcription complète :
Je demande un délai de trois jours pour pouvoir me préparer à paraître devant la présence de Dieu. Je demande pour cela de pouvoir voir librement la personne que j'indiquerai aux commissaires de la Commune, et que cette personne soit à l'abri de toutte inquiétude et de toutte crainte pour cet acte de charité qu'elle remplira auprès de moi. Je demande d'estre délivré de la surveillance perpétuelle que le Conseil Général a établi depuis quelques jours.
Je demande dans cet intervalle à pouvoir voir ma famille quand je le demanderai et sans témoins. Je désirerois bien que la Convention Nationale s'occupat tout de suite du sort de ma famille, et qu'elle lui permit de se retirer librement et convenablement où elle le juge utile à propos.
Je recommende à la bienfaisance de la Nation touttes les personnes qui m'étoient attachés, il y en a beaucoup qui avoient mis toutes leur fortune dans leurs charges, et qui n'aient plus d'appointements doivent estre dans le besoin, et mesme de celles qui ne vivoient que de leurs appointements. Dans les pensionnaires il y a beaucoup de vieillards de femmes et d'enfants qui n'avoient que cela pour vivre. A la Cour du Temple le janvier 1793.
Invité- Invité
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
Lettre de Louis XVI invitant Necker, directeur général des finances, à sortir momentanément du royaume, le 11 juillet 1789.
... Louis XVI reproche notamment à Necker, d'avoir fait preuve d'une "condescendance extrême". Aïe !
Transcription complète :
"Depuis que je vous ai engagé, Monsieur, à rester dans votre place, vous m'avez demandé de prendre un plan de conduite vis-à-vis des états généraux, et vous m'avez montré plusieurs fois que celui de condescendance extrême était celui que vous préfériez, et que vous me demandiez la permission de vous retirer, si je prenais un parti différent.
J'accepte la proposition que vous m'avez faite de vous retirer hors du royaume, pour ce moment de crise; et je compte que, comme vous me l'avez dit, votre retraite soit prompte et secrète. Il importe à votre droiture et à votre réputation de ne donner lieu à aucune commotion.
J'espère qu'un temps plus calme me mettra à portée de vous donner des preuves de mes sentiments pour vous."
Voici la lettre en réponse de Necker à Louis XVI, l'informant qu'il partira en secret et sans passer par Paris, sans date [11 juillet 1789].
Dernier acte de cette tragi-comédie : la lettre manuscrite du 16 juillet 1789 du comte de Provence invitant Necker à rentrer au ministère.
Signatures de Giraud et de Carra, députés.
... Louis XVI reproche notamment à Necker, d'avoir fait preuve d'une "condescendance extrême". Aïe !
Transcription complète :
"Depuis que je vous ai engagé, Monsieur, à rester dans votre place, vous m'avez demandé de prendre un plan de conduite vis-à-vis des états généraux, et vous m'avez montré plusieurs fois que celui de condescendance extrême était celui que vous préfériez, et que vous me demandiez la permission de vous retirer, si je prenais un parti différent.
J'accepte la proposition que vous m'avez faite de vous retirer hors du royaume, pour ce moment de crise; et je compte que, comme vous me l'avez dit, votre retraite soit prompte et secrète. Il importe à votre droiture et à votre réputation de ne donner lieu à aucune commotion.
J'espère qu'un temps plus calme me mettra à portée de vous donner des preuves de mes sentiments pour vous."
Voici la lettre en réponse de Necker à Louis XVI, l'informant qu'il partira en secret et sans passer par Paris, sans date [11 juillet 1789].
Dernier acte de cette tragi-comédie : la lettre manuscrite du 16 juillet 1789 du comte de Provence invitant Necker à rentrer au ministère.
Signatures de Giraud et de Carra, députés.
Invité- Invité
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
Lettre autographe de Louis XVI du 13 septembre 1791, informant l'Assemblée des motifs qui l'ont déterminé à accepter la constitution.
Louis XVI y annonce, à la fin, qu'il prononcera l'acceptation solennelle le lendemain "dans le lieu mesme ou la constitution a esté formée".
Transcription complète de cette lettre :
Louis XVI y annonce, à la fin, qu'il prononcera l'acceptation solennelle le lendemain "dans le lieu mesme ou la constitution a esté formée".
Transcription complète de cette lettre :
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Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
A lire tout ce que j'ai pu lire grâce à Cosmo, j'en déduis que Louis XVI était un homme, un Roi, respectable de par avant tout son côté franc ( :) sa clairvoyance et son incroyable aménité.
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
Discours manuscrit et signé par Louis XVI devant la Convention nationale le [26 décembre 1792] après la présentation de ses moyens de défense par de Sèze.
Transcription :
"On vient de vous exposer mes moyens de défense, je ne les renouvellerai point. En vous parlant peut-être pour la dernière fois, je vous déclare que ma conscience ne me reproche rien, et que mes défenseurs ne vous ont dits que la vérité.
Je n’ai jamais craint que ma conduitte fût examinée publiquement, mais mon cœur est déchiré de trouver dans l’acte d’accusation l’imputation d’avoir voulu faire répendre le sang du peuple, et surtout que les malheurs du 10 aoust me soient attribués.
J’avoue que les preuves multipliées que j’avois donné dans tous les temps de mon amour pour le peuple, et la manière dont je m’étois toujours conduit, me paroissoient devoir prouver que je craignois peu de m’exposer pour épargner son sang, et éloigner à jamais de moi une pareille imputation."
Transcription :
"On vient de vous exposer mes moyens de défense, je ne les renouvellerai point. En vous parlant peut-être pour la dernière fois, je vous déclare que ma conscience ne me reproche rien, et que mes défenseurs ne vous ont dits que la vérité.
Je n’ai jamais craint que ma conduitte fût examinée publiquement, mais mon cœur est déchiré de trouver dans l’acte d’accusation l’imputation d’avoir voulu faire répendre le sang du peuple, et surtout que les malheurs du 10 aoust me soient attribués.
J’avoue que les preuves multipliées que j’avois donné dans tous les temps de mon amour pour le peuple, et la manière dont je m’étois toujours conduit, me paroissoient devoir prouver que je craignois peu de m’exposer pour épargner son sang, et éloigner à jamais de moi une pareille imputation."
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Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
Voici 2 lettres de Louis XVI au duc de Penthièvre.
Notice du catalogue Sotheby's :
Louis XVI prenant la place de Louis XV auprès du duc de Penthièvre. Touchante de modestie, la première lettre de Louis XVI est écrite de Compiègne le 20 août 1774, trois mois après la mort de Louis XV. « J'ai appris la manière dont vous vous etes conduit dans la dernière maladie du Roy, et la douleur que vous avez marquée lors de sa perte, je m'en resouviendrai toujours, et je tacherai de le remplacer dans les occasions ».
La seconde lettre de Louis XVI, décisive, fut écrite durant le court séjour du tout jeune roi à Compiègne (1er aout-1er septembre 1774), s'étant isolé du climat de crise qui règne à Paris pour créer son premier gouvernement. Il signe ici l'un de ses premiers ordres politiques en rétablissant le Parlement de Bretagne décimé par Maupeou, et demande au duc, gouverneur de Bretagne, de le représenter aux Etats de Bretagne en décembre.
Ce lot de deux lettres de Louis XVI était accompagné, lors de la vente Sotheby's, d'une lettre de Penthièvre écrite pendant les Etats (Versailles, 15 décembre 1774, photo non disponible), annotée par Louis XVI selon les conseils du duc dans la tradition des notes marginales que lui faisait Louis XV. A la demande de Penthièvre : « de vouloir bien marquer ses intentions sur la marge de ce papier relativement à la maniere dont il doit en etre usé par rapport au jeu pendant les Etats de Bretagne », Louis XVI écrit dans la marge : «Défendre le grand jeu et se conformer a ce qui se pratique chez la Reine».
http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2009/books-and-manuscripts-pf9005/lot.32.html
Notice du catalogue Sotheby's :
Louis XVI prenant la place de Louis XV auprès du duc de Penthièvre. Touchante de modestie, la première lettre de Louis XVI est écrite de Compiègne le 20 août 1774, trois mois après la mort de Louis XV. « J'ai appris la manière dont vous vous etes conduit dans la dernière maladie du Roy, et la douleur que vous avez marquée lors de sa perte, je m'en resouviendrai toujours, et je tacherai de le remplacer dans les occasions ».
La seconde lettre de Louis XVI, décisive, fut écrite durant le court séjour du tout jeune roi à Compiègne (1er aout-1er septembre 1774), s'étant isolé du climat de crise qui règne à Paris pour créer son premier gouvernement. Il signe ici l'un de ses premiers ordres politiques en rétablissant le Parlement de Bretagne décimé par Maupeou, et demande au duc, gouverneur de Bretagne, de le représenter aux Etats de Bretagne en décembre.
Ce lot de deux lettres de Louis XVI était accompagné, lors de la vente Sotheby's, d'une lettre de Penthièvre écrite pendant les Etats (Versailles, 15 décembre 1774, photo non disponible), annotée par Louis XVI selon les conseils du duc dans la tradition des notes marginales que lui faisait Louis XV. A la demande de Penthièvre : « de vouloir bien marquer ses intentions sur la marge de ce papier relativement à la maniere dont il doit en etre usé par rapport au jeu pendant les Etats de Bretagne », Louis XVI écrit dans la marge : «Défendre le grand jeu et se conformer a ce qui se pratique chez la Reine».
http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2009/books-and-manuscripts-pf9005/lot.32.html
Invité- Invité
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
Lettre en date du 12 mai 1774 de Louis XVI au roi d'Espagne (Charles III), concernant la mort de Louis XV.
"Monsieur mon frère et Oncle, personne ne peut juger mieux que votre Majesté de l'excès de la douleur que me cause la perte que j'ai faite du Roi mon tres honoré Seigneur et ayeul qui est mort le 10 de ce mois apres une maladie violente et pendant laquelle il n'a cessé de donner des preuves les plus eclatantes des qualités qui doivent rendre sa mémoire chere a Votre Majesté. J'ai trop de confiance dans vos sentiments pour ne pas en recevoir un nouveau temoignage dans ce triste evenement et le souvenir que je conserverai de cette marque d'amitié ne pourra qu'augmenter le desir que j'ai de trouver des occasions de convaincre Votre Majesté de la sincerité de celle avec laquelle je suis,
Monsieur mon Frere et Oncle
De vostre Majesté
Bon Frere et Neveu
Louis Auguste
A Choisy le 12 Mai 1774".
Notice du catalogue Sotheby's :
Charles III, roi d'Espagne depuis 1759, était l'arrière petit-fils de Louis XIV, tout comme l'était Louis XV.
La lettre est émouvante, mais le ton du jeune roi est politique, et décidément pacifique : l'on sent à peine voilé le souci qu'a Louis XVI de calmer les tensions entre la France et l'Espagne, dont les prétentions au trône de France depuis Philippe V, petit-fils de Louis XIV, sont chaque fois déçues par la naissance des dauphins français de la lignée des Bourbons. Comme toutes les lettres de sa jeunesse, Louis XVI signe ici Louis Auguste.
http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2010/books-and-manuscripts-pf1024/lot.121.html
"Monsieur mon frère et Oncle, personne ne peut juger mieux que votre Majesté de l'excès de la douleur que me cause la perte que j'ai faite du Roi mon tres honoré Seigneur et ayeul qui est mort le 10 de ce mois apres une maladie violente et pendant laquelle il n'a cessé de donner des preuves les plus eclatantes des qualités qui doivent rendre sa mémoire chere a Votre Majesté. J'ai trop de confiance dans vos sentiments pour ne pas en recevoir un nouveau temoignage dans ce triste evenement et le souvenir que je conserverai de cette marque d'amitié ne pourra qu'augmenter le desir que j'ai de trouver des occasions de convaincre Votre Majesté de la sincerité de celle avec laquelle je suis,
Monsieur mon Frere et Oncle
De vostre Majesté
Bon Frere et Neveu
Louis Auguste
A Choisy le 12 Mai 1774".
Notice du catalogue Sotheby's :
Charles III, roi d'Espagne depuis 1759, était l'arrière petit-fils de Louis XIV, tout comme l'était Louis XV.
La lettre est émouvante, mais le ton du jeune roi est politique, et décidément pacifique : l'on sent à peine voilé le souci qu'a Louis XVI de calmer les tensions entre la France et l'Espagne, dont les prétentions au trône de France depuis Philippe V, petit-fils de Louis XIV, sont chaque fois déçues par la naissance des dauphins français de la lignée des Bourbons. Comme toutes les lettres de sa jeunesse, Louis XVI signe ici Louis Auguste.
http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2010/books-and-manuscripts-pf1024/lot.121.html
Invité- Invité
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
C'est beau ! boudoi30 Un rare témoignage de le profonde affection que portait Louis XVI à son grand-père. Ce ne sont pas des mots strictement protocolaires.
Merci pour cette lettre. Elle me touche.
Merci pour cette lettre. Elle me touche.
Invité- Invité
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
On m'a affirmé que Benjamin Franklin aurait eu une correspondance soutenue avec Louis XVI, peut-on me renseigner si c'est vrai?
Jean-Marc- Messages : 13
Date d'inscription : 02/07/2014
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
Je n'en ai pas connaissance, pour ma part .
Notre ami, le duc de Berry, saurait très certainement vous répondre !
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
Les « papiers de B. Franklin » ont été édités.
Vous retrouverez ici des informations et documents en ligne : http://franklinpapers.org/franklin//agree
Vous pourrez effectuer des recherches par date, ou par nom des correspondants.
Quelques lettres échangées avec Louis XVI (je n’ai pas cliqué sur les documents) ; beaucoup moins qu’avec Vergennes, bien entendu ; ou qu’avec le duc de La Rochefoucauld qui traduisit pour lui les Constitutions de nombreux Etats américains.
Vous retrouverez ici des informations et documents en ligne : http://franklinpapers.org/franklin//agree
Vous pourrez effectuer des recherches par date, ou par nom des correspondants.
Quelques lettres échangées avec Louis XVI (je n’ai pas cliqué sur les documents) ; beaucoup moins qu’avec Vergennes, bien entendu ; ou qu’avec le duc de La Rochefoucauld qui traduisit pour lui les Constitutions de nombreux Etats américains.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
Voici un mémoire (non daté), adressé à Louis XVI par Beauveau, qui sollicite l’augmentation d’une pension versée aux « demoiselles de Blake », déjà par Louis XV. Elles ne peuvent plus subvenir à leurs besoins : « en effet, cent livres de rentes pour chacune ne sont pas capables d’améliorer leur sort, qui est des plus tristes ... Leur procurer une augmentation honnête de leur pension sur la cassette du Roi est une œuvre des plus méritoires et des plus urgentes, et digne de la bonté d’un monarque que Dieu a donné dans sa miséricorde pour le bonheur de la France. »
De sa fine écriture, le Roi écrit :
- en haut : « donné par M. de Beauveau »
- en bas: « deux cent livres de plus à chacune »
C’est un témoignage de la dimension « sociale » de Louis XVI. C’est ainsi qu’il fera allusion à ses « protégés » et à ceux qu’il pensionne jusque dans son testament, s’inquiétant de leur sort après sa mort.
Et pour ceux que l’ecriture ancienne intéresse, voici, par transparence, le filigrane de ce document :
De sa fine écriture, le Roi écrit :
- en haut : « donné par M. de Beauveau »
- en bas: « deux cent livres de plus à chacune »
C’est un témoignage de la dimension « sociale » de Louis XVI. C’est ainsi qu’il fera allusion à ses « protégés » et à ceux qu’il pensionne jusque dans son testament, s’inquiétant de leur sort après sa mort.
Et pour ceux que l’ecriture ancienne intéresse, voici, par transparence, le filigrane de ce document :
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
Présentée par la maison Ader, à l'occasion de l'une des ventes aux enchères des collections Aristophil, le 4 avril 2019, à Drouot Paris :
- LOUIS XVI (1754-1793) Roi de France.
L.A, Paris 24 février 1792, à Mme de CHÂLONS, à l’Ambassade de France à Lisbonne.
1 page et demie in-4, adresse, marque postale, traces de cachet de cire rouge (petits trous d’épingle avec rouille).
Photo : Ader
Note au catalogue :
Très belle lettre de l’époque révolutionnaire, faisant allusion à l’impopularité de la Reine.
La lettre est adressée à la femme de l’ambassadeur de France au Portugal, Jacques Hardouin, comte de CHÂLON (1738-1794) ; il avait été ambassadeur à Venise avant d’être nommé en mars 1789 à Lisbonne, où il arriva en septembre ; révoqué le 5 décembre 1792, il resta à Lisbonne, où il mourut le 19 juillet 1794.
Sa femme Jeanne-Françoise-Aglaé d’ANDLAU (1746-1825) venait de perdre sa mère la comtesse Marie-Henriette d’Andlau, née de Polastron (1716-1792), qui avait été sous-gouvernante des Enfants de France.
La belle comtesse de Châlon, cousine de Yolande de Polastron, faisait partie du cercle des intimes de Marie-Antoinette à Trianon ; des rumeurs couraient même sur une liaison de la comtesse avec Louis XVI ; la comtesse se remaria en 1795 avec François-Henri de Franquetot, duc de Coigny (1737-1821), le futur maréchal et gouverneur des Invalides.
« J’espere bien, Madame que vous ne douttez pas de toute la part que je prends a votre juste douleur, et que dans quelque situation ou je me trouve je m’occuperai toujours avec bien de l’interest de ce qui vous regarde, et que la prolongation de nostre separation n’apportera aucun changement dans mes sentiments pour vous. J’avois appris la maladie de madame vostre Mere et on m’avoit dit en mesme temps qu’elle etoit beaucoup mieux, je comptois sur sa bonne constitution et j’esperois vous faire mon compliment lorsque j’ai appris la perte que vous avez faitte.
On m’a dit que sa maladie avoit esté bien longue et bien penible, je desirerois bien scavoir que malgré toutes vos douleurs vostre santé n’en ait pas souffert et que vous continuiez à vous porter aussi bien que vostre etat vous le permet.
Vous me reprocheriez peut etre de ne pas vous dire qu’à quelques rhumes pres, malgré toutes nos peines nos santés se soutiennent assez bien, ces separations dont il est bien difficile de prevoir le terme n’en sont pas une des plus petites, et on succomberoit si l’esperance ne venoit pas.
Vous avez appris Madame les changements presque total dans le corps diplomatique, je dois croire que le Roy au moins a eu de la satisfaction de n’avoir pas la main forcée sur le changement de la mission de Portugal.
Mais depuis quelques jours on dit que la Reine tourmente beaucoup les François, ce qui seroit le plus à desirer fut qu’on oubliat totalement ce coin de terre la »…
Images : Ader
* Source et infos complémentaires : Ader - Vente Feuillet d'Histoire (Avril 2019)
Voir notre sujet consacré à la comtesse de Châlons, cousine de la duchesse de Polignac et proche de Marie-Antoinette, dans lequel nous avions déjà présenté cette lettre (proposée en vente aux enchères en 2014) ; ainsi que nos commentaires au sujet des rumeurs qui, un temps, supposaient une liaison avec Louis XVI, ici :
Jeanne-Françoise-Aglaë d'Andlau, comtesse de Châlons
- LOUIS XVI (1754-1793) Roi de France.
L.A, Paris 24 février 1792, à Mme de CHÂLONS, à l’Ambassade de France à Lisbonne.
1 page et demie in-4, adresse, marque postale, traces de cachet de cire rouge (petits trous d’épingle avec rouille).
Photo : Ader
Note au catalogue :
Très belle lettre de l’époque révolutionnaire, faisant allusion à l’impopularité de la Reine.
La lettre est adressée à la femme de l’ambassadeur de France au Portugal, Jacques Hardouin, comte de CHÂLON (1738-1794) ; il avait été ambassadeur à Venise avant d’être nommé en mars 1789 à Lisbonne, où il arriva en septembre ; révoqué le 5 décembre 1792, il resta à Lisbonne, où il mourut le 19 juillet 1794.
Sa femme Jeanne-Françoise-Aglaé d’ANDLAU (1746-1825) venait de perdre sa mère la comtesse Marie-Henriette d’Andlau, née de Polastron (1716-1792), qui avait été sous-gouvernante des Enfants de France.
La belle comtesse de Châlon, cousine de Yolande de Polastron, faisait partie du cercle des intimes de Marie-Antoinette à Trianon ; des rumeurs couraient même sur une liaison de la comtesse avec Louis XVI ; la comtesse se remaria en 1795 avec François-Henri de Franquetot, duc de Coigny (1737-1821), le futur maréchal et gouverneur des Invalides.
« J’espere bien, Madame que vous ne douttez pas de toute la part que je prends a votre juste douleur, et que dans quelque situation ou je me trouve je m’occuperai toujours avec bien de l’interest de ce qui vous regarde, et que la prolongation de nostre separation n’apportera aucun changement dans mes sentiments pour vous. J’avois appris la maladie de madame vostre Mere et on m’avoit dit en mesme temps qu’elle etoit beaucoup mieux, je comptois sur sa bonne constitution et j’esperois vous faire mon compliment lorsque j’ai appris la perte que vous avez faitte.
On m’a dit que sa maladie avoit esté bien longue et bien penible, je desirerois bien scavoir que malgré toutes vos douleurs vostre santé n’en ait pas souffert et que vous continuiez à vous porter aussi bien que vostre etat vous le permet.
Vous me reprocheriez peut etre de ne pas vous dire qu’à quelques rhumes pres, malgré toutes nos peines nos santés se soutiennent assez bien, ces separations dont il est bien difficile de prevoir le terme n’en sont pas une des plus petites, et on succomberoit si l’esperance ne venoit pas.
Vous avez appris Madame les changements presque total dans le corps diplomatique, je dois croire que le Roy au moins a eu de la satisfaction de n’avoir pas la main forcée sur le changement de la mission de Portugal.
Mais depuis quelques jours on dit que la Reine tourmente beaucoup les François, ce qui seroit le plus à desirer fut qu’on oubliat totalement ce coin de terre la »…
Images : Ader
* Source et infos complémentaires : Ader - Vente Feuillet d'Histoire (Avril 2019)
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Voir notre sujet consacré à la comtesse de Châlons, cousine de la duchesse de Polignac et proche de Marie-Antoinette, dans lequel nous avions déjà présenté cette lettre (proposée en vente aux enchères en 2014) ; ainsi que nos commentaires au sujet des rumeurs qui, un temps, supposaient une liaison avec Louis XVI, ici :
Jeanne-Françoise-Aglaë d'Andlau, comtesse de Châlons
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres autographes et écrits de Louis XVI
La comtesse d'Andlau avait élevé Yolande comme sa propre fille et Mme de Polignac lui vouait en retour une profonde affection.
Vaudreuil au comte d'Artois, le vendredi 16 mars 1792, de Vienne :
Le roi vient d'écrire une lettre charmante à Mme de Polignac sur la mort de Mme d'Andlau. Pas un mot de la reine ! Je n'y conçois rien.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
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