Nouvelles salles consacrées au XVIIIe siècle au Louvre

Merci, mon cher Cosmo !  :n,,;::::!!!: 
J'en apprends tous les jours, dans notre merveilleux forum !!!   

... moi aussi !   

Le meuble meublant, ou meuble d'architecture, et dessiné dans la continuité des boiseries, formant un ensemble complet, et s'oppose au mobilier volant, qui lui n'a pas de rapport avec le décor général, et est ajouté ou retiré en fonction des occasions la pièce dans de petites pièces de dégagement.

Cela induit quelques différences morphologiques ; les meubles d'architecture ont une ligne qui, hors du contexte, semblerait un peu lourde, voir bizarre, et restant collés au mur ne sont pas tapissés derrière et ont le dossier plat (son meilleur exemple est le fauteuil à la reine). Le mobilier volant se trouvant au centre de la pièce doit avoir l'arrière tapissé, et être léger (son meilleur exemple est le cabriolet). Mais il ne faut pas oublier dans le mobilier d'architecture les consoles qui appartiennent à la même ligne que les boiseries, et das les meubles volant, les innombrables tables, panières, petits secrétaires, écritoires ......

Cosmo a écrit: La garniture de damas jaune et argent est fidèle à l'étoffe ancienne.

C'est certes un motif XVIIIe, mais ce n'est pas le motifs des soieries dont furent tapissés ces meubles. Il faut aussi se rappeler qu'ils n'étaient pas dorés mais blanc. Mon petit reportage sur les fauteuils est il resté dans l'ancien forum ?

Mme de Sabran a écrit:
Je ne sais pas vous, les garçons, mais moi je trouve que ce salon turc préfigure un peu les drapés, l'effet tente exotique, bédouins du Désert Blanc, tout ça tout ça,  de la chambre de Joséphine à la Malmaison ...     
Je sens que je dis peut-être une bêtise, mais nous sommes là pour nous exprimer, n'est-ce pas ?!!  :   

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Pas du tout, dans les deux cas il s'agit du goût tapissier qui marque la néoclassicisme du tournant du siècle. Tous deux veulent évoquer une tente de campement, l'un plutôt dans la veine des caravansérails, l'autre des expéditions de l'armée romaine .... mais c'est assez proche quoique l'esprit ne soit pas identique.

... d'accord !   

Bureau plat de la bibliothèque de Louis XVI au château de Fontainebleau. Paris, 1787. Guillaume Benneman, ébéniste, Pierre-Philippe Thomire, Denis Bardin et Claude Galle, bronziers, sous la direction de Jean Hauré, sculpteur. Bâti de chêne, placage d'acajou, garniture de bronze doré.

Je viens de visiter le département en nocturne (même si le jour ne s'est couché qu'après la fermeture  : ). Je découvre enfin ces merveilleux objets que j'ai tant vu dans les livres.
Les explications sont cependant trop rares, mais les conservateurs ont fait une belle présentation, pas trop gâchés par les choix de tissus modernes du décorateur. Il est cependant un peu compliqué de suivre la chronologie sans se tromper dans le parcours !

Lucius a écrit:
C'est certes un motif XVIIIe, mais ce n'est pas le motifs des soieries dont furent tapissés ces meubles.

Quelle est ta source ? Ce n'est pas ce que dit "Décors, mobilier et objets d'art du musée du Louvre de Louis XIV à Marie-Antoinette".

Lucius a écrit:
Les explications sont cependant trop rares

Oui, ça manque cruellement de cartels... mais comme je le disais au début, ils n'ont eu que neuf (9) ans pour les faire.   

Bien ! Sur ce, je vais aller voir, à l'horizontale, comment meubler mes rêves ...
Bonne nuit, les petits !
A demain, si vous le voulez bien ...

: Sweet dreams !

Merci pour cette information bellement illustrée

Bien à vous.

l'estampille et objet d'art numéro 249 juillet 1991
article de Bill G. B. Pallot, célèbre auteur de « L'Art du siège au XVIIIe siècle en France (1720 - 1775) »

Voici le petit résumé que j'en avais donné ;

En aout 1776, à la mort du prince de Conti, le duc d'Angoulême est fait Grand Prieur de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem, dont le prieuré parisien n'est autre que le Temple. Son père en obtient l'usufruit, et en fait sa résidence parisienne.

A l'époque règne un engouement pour les "turqueries" et le fantasme de l'art de vivre oriental plaît au comte d'Artois. Cette même année il commence les travaux d'aménagement du palais prieural menés par l'architecte Louis Boullée, son Intendant des Bâtiments.

Ce cabinet turc dispose de deux croisées et pans coupés. Dans cette idéalisation de l'art de vivre proche-oriental, la décoration est imaginée à l'imitation d'une tente luxueuse, digne des Mille et une Nuit. Les murs sont recouverts de lampas jaunes et blancs "festonné à la Romaine", suspendus par 23 croissants de fer.

La cheminée de marbre blanc est entourée de "deux grandes sultanes" (équivalents de lits banquettes) de forme cintrée sans dossier. Sur leur matelas étaient posés 6 "carreaux à oreillers". Le cabinet comptait aussi quatre chaises et deux "fauteuils turcs".
Ce mobilier fut probablement dessiné par Boullée, l'architecte, et fut réalisé Georges Jacob et sculpté par Rode.

Ils étaient alors peint en "blanc de roi", garnis d'un lampas jaune et blanc. L'ensemble des fauteuils et chaises coûta 1343 livres, sans compter le tissus.

Je cite l'article ; Le tout, participant du goût de paraître du comte d'Artois, fut bien sûr règlé par l'administration royale ad hoc, les Menus Plaisirs.

Depuis quand les Menus se chargent de payer le mobilier, qui plus est privé, d'un prince ?  Shocked

La dorure de qualité que l'on voit aujourd'hui semble avoir étée ajoutée au tout début du XIXe, lors du passage du mobilier au Luxembourg. Après cela il disparut avant d'être lègué au Louvre en 1965. Les deux sultanes restent actuellement introuvables.

En même temps que la dorure fut réalisé un canapé "dans le goût".

La garniture fut retissée d'après un tissus d'époque contemporaine de l'original, la garniture originale avait été changée. Par contre les glands, festons et franges furent reproduits à l'identique.

Remarquons la symbolique turque, présente dans le décors sculpté ; croissants de lune, [guirlande] de perles, abondance de drapés, épis de blé turc, feuille de lotus égyptien, corne d'abondance des oasis (citation).

Malgré les transformations dues à l'histoire de ce mobilier exceptionnel, il n'en reste pas moins magnifique.

Il est un peu ancien, ton article. Dans le livre qui vient de paraître, ils est dit que ces sièges "ont retrouvé une garniture de damas jaune et argent fidèle à l'étoffe ancienne" ("Décors, mobilier et objets d'art du musée du Louvre, de Louis XIV à Marie-Antoinette", p. 435).

Cosmo a écrit:Coupole du salon de compagnie des "Petits Appartements" du palais Bourbon : La Toilette de Vénus. Paris, 1774. Par Antoine-François Callet et Pierre-Hyacinthe Deleuze. Huile sur toile marouflée.

Ouh comme ce décor me plaît !  boudoi30

Lucius a écrit: Mon petit reportage sur les fauteuils est il resté dans l'ancien forum ?

Ceci ? https://marie-antoinette.forumactif.org/t112-le-temple-lhotel-du-grand-prieur

La nuit, la neige a écrit:

Ouh comme ce décor me plaît !  boudoi30

Moi aussi, beaucoup !  boudoi30 Vive Callet !  :;\':;\':; 
... et pourtant, mes photos sont dégueul*sses !  :roll: 
En voici une meilleure, piquée sur la vaste toile :



La restauration de ce décor a constitué un chantier titanesque. Regarde un peu quelques-unes des photos postées sur ce blog : http://www.ludovicroudet.fr/photographies/callet/index.html





Suite du reportage photo ici : http://www.ludovicroudet.fr/photographies/callet/index.html

Cosmo a écrit:Il est un peu ancien, ton article. Dans le livre qui vient de paraître, ils est dit que ces sièges "ont retrouvé une garniture de damas jaune et argent fidèle à l'étoffe ancienne" ("Décors, mobilier et objets d'art du musée du Louvre, de Louis XIV à Marie-Antoinette", p. 435).

Ils disent "ont retrouvé une garniture" alors que c'est le même tissu qu'il y a dix ans !
Mais le tissu est d'un dessin contemporain, ce que peut être veulent dire les auteurs du catalogue avec maladresse.

L'article est ancien, certes, mais Pallot est une référence. Il précise que la garniture avait disparue dès le début du XIXème, et semble sous entendre qu'on ignore son dessin exact et même son thème.

Cosmo a écrit:
Suite du reportage photo ici : http://www.ludovicroudet.fr/photographies/callet/index.html

Génial !
Et photos ma-gni-fiques !!   
Merci.

J’encourage tout le monde à faire défiler ce diaporama pour bien comprendre l’ampleur du travail réalisé.  

Et l’équipe préposée aux cartels br..... quoi pendant que leurs collègues bossaient ??!!
Ah les feignasses !  boudoi29 

Cosmo a écrit:
La restauration de ce décor a constitué un chantier titanesque. Regarde un peu quelques-unes des photos postées sur ce blog : http://www.ludovicroudet.fr/photographies/callet/index.html

époustouflant en effet !!!

C'est impressionnant ... et ce reportage permet effectivement de participer à l'évolution de cette oeuvre de décoration !

Bien à vous.

Remarquable, prodigieux reportage sur la restauration. merci encore Cosmo pour ces trucs que tu nous trouves sans cesse.

Pour la peinture tu citais Eléonore Mme de Pompadour peinte par van Loo, mais il ne faut pas oublier Liotard qui en a peint en pagaille pendant son séjour à Constantinople. Dès que j'ai un peu de temps je trouverai bien quelques clichés.

Mme de Sabran a écrit:


Parce qu'il existe des meubles non meublants ?   
Que signifie, au juste, des meubles meublants ? ...    

Par opposition aux meubles volants en fait : ceux qui n'étaient pas là pour la déco, mais pour l'usage, et que l'on déplaçait selon les besoins

En l'occurrence, le Louvre court toujours après le mobilier "volant" d'Abondant, vendu séparément du salon il y a des lustres... àè-è\': 

Oui, oui, j'ai bien compris . Merci, Momo !   

Et les tables volantes, Maurice, elles faisaient partie de quel mobilier? : : :