Les souliers et chaussures de Marie-Antoinette

Il est en effet mieux placé que personne ... :

Comte d'Hézècques a écrit:Je ne savais pas qu'elle avait une mauvaise jambe  

Marie-Antoinette a souffert d'un érysipèle après une chute de cheval (en 1780?)  et en a gardé des séquelles toute Sa vie.
Pour avoir souffert de tels maux, je confirme que des souliers sans tenues ne peuvent tenir sur un pied qui manque de réflexes pour y rester implanté...
Ainsi avant avais-je des chaussons-mules que j'ai dû remplacer par des chaussons fermés

Bien à vous.

Comte d'Hézècques a écrit:Je ne savais pas qu'elle avait une mauvaise jambe  
J'espère que Vicq d'Azyr pourra nous donner des précisions...

Oui, elle avait une mauvaise jambe. Sache d'ailleurs, mon cher Félix, que Fersen est resté toute la journée du 24 décembre 1789, seul avec Marie-Antoinette dans sa chambre. Elle avait mal à sa jambe (officiellement). C'est ce qui résulte du rapprochement entre les documents suivants :

1/ Une lettre en date du 27 décembre 1789 de Fersen à sa soeur Sophie Piper, où Fersen écrit qu’il a passé « pour la première fois », une « journée entière » avec « Elle » (= Marie-Antoinette) le « 24 » (décembre) 1789 (A. Söderhjelm, p. 138)

2/ Une lettre en date du 29 décembre 1789 de Marie-Antoinette à Mme de Polignac, où la reine parle d'une entorse qu'elle s'est faite à la jambe, qui l'a obligée à rester 12 jours dans sa chambre : "... je viens encore de me donner une entorse à ma mauvaise jambe, ce qui m'a obligée d'être une douzaine de jours dans ma chambre...".

3/ Une lettre en date du 9 février 1790 de Louis XVI à Mme de Polignac, dans laquelle il confirme que la reine "s'est donnée une entorse qui l'a retenue chez elle à peu près trois semaines."

J'en avais parlé ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t280p75-les-lettres-de-marie-antoinette-a-madame-de-polignac

... elle qui adorait danser ! 006410

Merci pour ces précisions mes chers amis
Maintenant que tu me montres ce fragment d'une lettre à Mme de Polignac, je me rappelle en effet avoir déjà lu sur cette mauvaise jambe
Donc cette mauvaise jambe aurait été une belle occasion pour Fersen et Marie-Antoinette d'organiser une partie de...
(trouvez l'expression qu'il faut )

Comte d'Hézècques a écrit:Merci pour ces précisions mes chers amis
Maintenant que tu me montres ce fragment d'une lettre à Mme de Polignac, je me rappelle en effet avoir déjà lu sur cette mauvaise jambe
Donc cette mauvaise jambe aurait été une belle occasion pour Fersen et Marie-Antoinette d'organiser une partie de...
(trouvez l'expression qu'il faut )

Quand j'ai mal quelque part en général, je ne pense pas à ce genre de chose...
Et je vois mal Marie-Antoinette telle une écolière dire : "Je ne peux pas rendre mon devoir, car le chien l'a mangé".

Elle avait mal à la jambe et c'est tout...

Quand on a mal à la jambe, il vaut mieux faire une partie de scrabble en effet, pour se changer les idées :

La chute de cheval date de 1782. C'est à cette occasion que Madame Royale emploie des mots envers sa mère assez terribles...

Marie-Antoinette en gardera à vie des séquelles à l'un de ses pieds.

Quant à savoir si cette entorse de 1789 concerne le même pied, impossible de le savoir. Mais à mon avis, elle a un pied fragilisé. Une chaussure mal installée (c'est bien le sujet qui nous concerne) et l'entorse peut arriver sans crier gare.

Les entorses peuvent avoir plusieurs sources et à cette date où la médecine n'en est qu'à ses balbutiements, tout peut être pris pour une entorse. Accident ? Son mauvais pied qui refait des siennes ? Maladie mal soignée ? Je sais qu'une maladie, genre angine, peut provoquer des entorses. Or chez moi, les angines proviennent souvent suite à de très grosses contrariétés. Inutile de préciser que Marie-Antoinette n'en manque pas à ce moment.

bain de pieds servant à la Reine à TRIANON


chaussure du 10 AOUT 1792  - Monsieur D'AUBIER

paire vendues à TOULON  - acheteur RUSSE


musée LAMBINET à VERSAILLES  - conservées en réserve


NEW YORK


J'ai noté  CHAUSSURES CLIO ?


Chaussure 10 AOUT 1792 Musée CARNAVALET

explications ci-après

Le BAIN DE PIED  utilisé à TRIANON -  présent à l'exposition de 1989 Mairie du V° arrondissement  - je l'ai porté pour le placer dans sa vitrine et il était très lourd  - tôle avec poignée dorée en BRONZE
de chaque côté une image tirée des Fables de LA FONTAINE.

Chaussure cassée le 10 Août 1792 lors de la marche vers les FEUILLANTS.
Monsieur D'AUBIER resté près la Famille Royale est retourné le lendemain dans le Palais pour trouver une paire correcte de mules pour la Reine et lui a demandé la permission de conserver la mule cassée.

Je confirme qu'en 1993 nous avons eu l'honneur d'avoir cet objet en mains et je lui ai fait sa toilette en nettoyant la cloche, le socle avec velours mauve et la mule en me servant d'un brosse légèrement mouillée.
CECILE COUTIN avec son tout petit pied a pu l'essayer afin de vérifier la taille du pied de la Reine.

TOULON  - la paire a été achetée pour un musée en Russie par un amateur qui paye les souvenirs de la Reine à des prix importants.

MUSEE LAMBINET à VERSAILLES  - cette paire n'est pas montrée au public et nous avons eu la chance d'avoir la photo donnée " à titre privé".

Une paire est à NEW YORK  ; l'autre porte la référence pour mon dossier "chaussures CLIO ?"

MUSEE CARNAVALET  - cette chaussure est un mystère, comment la Reine a pu le 10 Août 1792  CASSER une mule et PERDRE une chaussure fermée ?????

( avec humour nous pourrions demander à la Reine où elle avait la Tête !!!!)

MARIE ANTOINETTE


Ouf j'ai pu enfin mettre ce petit message photos et texte refait par deux fois mais Monsieur SERVING a accepté de fonctionner ce jour !!!!

On s' y paire dans toutes ces chaussures, n' est-il pas?
Je crois qu'il y'a une légère confusion au rayon royal shoes...
Pour ne parler que des chaussures portées par Marie-Antoinette pendant la révolution, trois sont parvenues jusqu' à nous:
1 à Carnavalet, dite " du 10 août", soie beige à ruban croisé. A été restaurée récemment. A été piquée par les assaillants aux Tuileries.
2 la chaussure portée par la Reine le 10 août, cassée par elle dans la mêlée. Soie noire éventrée, laissant apparaître l ouate de rembourrage. C est celle qu'à vue notre MARIE ANTOINETTE dans un château de province. Vendue à Drouot l'année dernière à un acquéreur américain..
3 la chaussure du musée de Caen ( celle dont j'ai parlé ), recueillie au pied de l'échafaud , et rapportée en Normandie. Cuir fauve, ganse verte, ruche de soie beige. Surtout talon " à la St Huberty", du nom de la cantatrice qui l'avait mise à la mode ( forme en bobine), rapportée du Temple et conservée propres par la Reine ( cf témoignage de Rosalie ). Jamais exposée, sauf lors de cette manifestation à Caen et aussi plus récemment au Musée du parfum à Grasse.
Quant à la " mauvaise jambe "  ( laquelle?)  de la Reine, elle était connue et a, je crois, engagé Marie-Antoinette à s'installer une chambre au Rez de Chaussé à Versailles, mais peut être me trompe-je?
Vicq d Azir n'a été médecin de la Reine qu'en 1789. "Je (il) n'ai connu Sa Majesté qu'avec sa mauvaise jambe, sans doute des troubles veineux liés à ses grossesses ( tiens tiens...) et des séquelles de ses entorses. .."

Vicq d Azir a écrit:On s' y paire dans toutes ces chaussures, n' est il pas?

 :

Vicq d Azir a écrit:
Quant à la " mauvaise jambe "  ( laquelle?)  de la Reine, elle était connue et a, je crois engagé MA à s'installer une chambre au R C à VV, mais peut être me trompe-je?

Il me semble bien qu'elle était au rez-de-chaussée aux Tuileries, oui. A Versailles, elle n'a occupé l'appartement du rez-de-chaussée dit "du dauphin et de la dauphine" (ex-appartement de Louis-Ferdinand et Marie-Jo) que pendant quelques mois à son arrivée en France, le temps que la chambre de Marie Leczinska au 1er étage soit restaurée pour elle.

En 1782, justement après sa chute de cheval, elle récupère l'appartement de madame Sophie au rez-de-chaussée qui venait de décéder. Au départ, c'est pour garder Madame Royale mais très vite elle y reste seule.Cet appartement du rez-de-chaussée se visite encore.

Et la chambre verte au rez-de-chaussée de la cour de marbre?
C'est bien pour Sa mauvaise jambe (la gauche, je crois ) qu'Elle l'a faite installer dans l'ancienne bibliothèque de Mamdame Sophie ce me semble...en vis-à-vis de Sa salle de bain ...
Un sujet à bouturer : on en avait parlé à la Conciergerie...

Bien à vous.

Oui je parlais de la chambre "vert pomme" donnant sur l angle nord de la Cour de Marbre" partie de l appartement qui a été tronqué quand on a voulu restituer la communication Cour-Jardin. Restent la Salle de Bain, la chambre et un salon. La chambre attend toujours son lit. Elle est meublée avec le mobilier des couches, peint en gris .
C est drôle d imaginer la Reine en bas ( mais proche de ses enfants ) , obligée de se cacher des nombreux visiteurs admis par le Suisse, par des plantes en pot placés devant ses fenêtres.
Aux Tuileries, tu as raison Cosmo, elle choisit aussi de loger au R de C, mais il s agissait d un R de C "surélevé", 2 m du sol environ. A VV on était de " plain pied"...

La cour de marbre ne ressemblait pas du tout à celle de Louis XIV ert réaménagée telle quelle par Louis-Philippe. En effet, à la place, il y avait ce qu'on appelle des cours à l'anglaise. De cette façon impossible de voir la reine prendre son bain.
Ce qui donne un autre aspect à l'image rendue par le cinéma des journées d'octobre.

Vicq d Azir a écrit:Oui je parlais de la chambre "vert pomme" donnant sur l angle nord de la Cour de Marbre" partie de l appartement qui a été tronqué quand on a voulu restituer la communication Cour-Jardin. Restent la Salle de Bain, la chambre et un salon. La chambre  attend toujours son lit. Elle est meublée avec le mobilier des couches, peint en gros.

Je ne savais pas, tu me l'apprends, mon cher Vicq.  

Vicq d Azir a écrit:
Aux Tuileries, tu as raison Cosmo, elle choisit aussi de loger au R de C, mais il s agissait d un R de C  "surélevé", 2 m du sol environ. A VV on était de " plain pied"...

Tiens dont. Ce que tu me dis me rappelle que pour faire entrer Louis XVIII dans son carrosse, on le faisait rouler sur une petite pente, une sorte de mini-montagne russe depuis le RDC des Tuileries !  : (source : "Une journée de Louis XVIII" à la Revue des Deux Mondes).

Paire de souliers ayant appartenu à la reine Marie-Antoinette.





Quelques photos prises par LNLN :









Détail du lien de soie permettant d'ajuster la chaussure :



"Provenance : Offerte par la souveraine à Alexandre-Bernard Ju-des-Retz (1752-1837), Gentilhomme servant de la reine, conseiller au Parlement de Paris, et conservée depuis dans sa descendance." Adjugée 50.000 EUR (hors frais) chez Coutau-Bégarie.

MARIE ANTOINETTE a écrit:

Je complète ici avec quelques autres photos...

... un peu défraîchies mais charmantes !

Pour l'appartement de la COUR DE MARBRE  - on avait devant les fenêtres un petit fossé ne permettant pas d'y coller le nez pour voir l'intérieur de l'appartement.... il y avait aussi des caisses de petits arbres.

Maintenant dans de nombreux films on présente la porte centrale qui était la bibliothèque de la Reine reliant la salle de bains à la chambre comme une entrée officielle du château !!!!!!
Ce sont les restaurations XX° siècle qui ont ouvert ce passage passant de la cour de marbre vers la galerie ouvrant sur la terrasse.

MARIE ANTOINETTE àè-è\':

Triste jour à Drouot, où fut vendue par téléphone la chaussure du 10 août, partie outre-atlantique...

Oui, c'est bien triste ... Qu'est devenu l'autre soulier de cette paire ?

Ce soulier est resté au pied (droit?) de la Reine jusqu'à l'Assemblée ...et c'est sans doute aux Feuillants qu'on a pu Lui apporter une autre paire de souliers...

Bien à vous.

Ces chaussures sont charmantes.
Mais, je me dis qu'à cette époque les gentes dames ne devaient pas marcher beaucoup car ces chaussures ne semblaient pas d'une très grande solidité pour ce sport. Non ?