Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette

Ah, chère Eléonore. Rouscailler est le bon verbe. Je m'imagine si bien ce jeune Dauphin de 16 ans, gauche et terriblement timide ne pensant qu'à aller à la chasse. Mais, il n'avait été initié en rien concernant les femmes. Marie-Antoinette était charmante, ce qui le mettait encore plus mal à l'aise.
Bien plus tard, il dira qu'il avait perdu tant d'années d'abstinence alors que l'acte sensuel avec la femme est si agréable. What can I say ?  : : 
Peut-être tout simplement qu'il s'est rattrapé.... un peu.

Mais pour ces choses-là, bon dious de bon dious, on n'a pas besoin d'initiation : la nature parle toute seule !!!
Le désir obéit à des pulsions, pas à un raisonnement .
C'est si naturel de tomber dans les bras l'un de l'autre . Schpounk ! ça se fait tout seul .  :n,,;::::!!!: 
Pas besoin de manuel de directives échevelées .
Non, je n'arrive pas à me satisfaire de l'explication psychologique basée sur la timidité .

Ah la la, Eléonore. Nous ne sommes pas faits en série. Il y a des gens qui sont si timides devant l'acte sexuel que leur corps est transi comme mort, sans réaction, alors que la normalité voudrait qu'ils réagissent au quart de tour. Comme cefût le cas, d'ailleurs, pour un grand nombre d'ancêtres de Louis XVI. Je suis heureuse, malgré tout, qu'il ne fût pas un Louis XIII ou Monsieur, frère de Louis XIV. Vous me comprenez ?  :  :

D'accord, oui bien sûr ! surtout à un si jeune âge .

Mais dans ce cas, il aurait pu au moins être ému, troublé, tout chose . Car ça, c'était tout à fait la réaction normale d'un très très jeune-homme devant un joli brin de fille .

Non, il ne la regarde même pas .

Merci Madame de Sabran et Lucius ! il s'agissait donc de la fille de la comtesse de Brionne, cette Mademoiselle de Lorraine... D'ailleurs je reviens très vite dire un mot à ce sujet d'ici quelques minutes...

Me revoilà ! L'évocation de la comtesse de Brionne m'a rappelé que je possédais un livre à son sujet  : La superbe comtesse de Brionne de Benoit Florin. Editions Mémoire et Documents.
Un livre très intéressant sur une dame de la Cour de Louis XV et de Louis XVI, très oubliée de nos jours, et pourtant figurant à l'époque dans la hiérarchie des dames les mieux placées après les Filles et Petites-Filles de France et les princesses du sang. De plus Benoît Florin développe une relation assez étroite avec Marie-Antoinette due au fait de sa parenté avec la reine, au point de la qualifier de "favorite" à l'instar de la princesse de Lamballe et de la duchesse de Polignac, ce à quoi je crois peu.

je n'ai retrouvé la discussion récente avec photo d'une chatelaine - mais voici une chatelaine portant le portrait de la dauphine, ses armoiries, qui a été créée pour Elle lors de son arrivée en France et qui faisait partie des cadeaux qu'elle devait remettre à des dames de sa suite... elle n'est pas en or, mais en pomponne !!!!


MARIE ANTOINETTE  

En vérité, je pourrais prouver qu'à commencer par la mort de cinq ou six cents personnes, le jour de son mariage avec le meilleur, mais avec le plus laid et le plus dégoûtant de tous les hommes, je ne lui ai jamais vu une journée parfaitement heureuse .

Le prince de Ligne : Fragments de l'histoire de ma vie .

Le prince de Ligne a un peu raison. La Reine n'a pas souvent été heureuse en France. Elle le fût grâce à ses enfants et probablement pour le comte de Fersen. Mais, chut, je n'en suis pas sûre pour ce dernier, je l'espère, c'est tout.  : :

le prince de Ligne a écrit:

le meilleur, mais avec le plus laid et le plus dégoûtant de tous les hommes

Cette réflexion, sur laquelle nous nous étions beaucoup interrogés ( vous vous souvenez où    ) est d'autant plus étonnante que nous connaissons la grande indulgence de Ligne .

Lettre de Louis XV en date du 25 mars 1770, concernant le mariage de Marie-Antoinette, contresignée par le duc de Choiseul (musée des lettres et manuscrits, Paris).
Louis XV y donne l'autorisation au marquis de Durfort d'aller négocier le mariage du Dauphin à la Cour d'Autriche. Il y est question notamment du montant de la dot et de la célébration du mariage.

Le mariage sera célébré peu de temps après, le 16 mai 1770.

Vraiment c'est navrant, la vie d'une princesse au dix-huitième siècle – vendue en mariage pour la politique et pour l'argent. C'est de la haute prostitution, rien de plus.

Merci encore pour les photos, cher Cosmo!

evelynfarr a écrit:Vraiment c'est navrant, la vie d'une princesse au dix-huitième siècle – vendue en mariage pour la politique et pour l'argent. C'est de la haute prostitution, rien de plus.

C'est exactement cela. Elles étaient vendues comme des juments. Tout juste bonnes à produire des héritiers.. et à mourir en couches, en terre étrangère.

Cosmo a écrit:

evelynfarr a écrit:Vraiment c'est navrant, la vie d'une princesse au dix-huitième siècle – vendue en mariage pour la politique et pour l'argent. C'est de la haute prostitution, rien de plus.

C'est exactement cela. Elles étaient vendues comme des juments. Tout juste bonnes à produire des héritiers.. et à mourir en couches, en terre étrangère.

Seigneur Cosmo!!! Comme vous y allez. Il faut surtout essayer de se projeter au XVIIIème, mais pas avec des yeux et des pensées d'aujourd'hui, car on ne comprendra pas.
Marie-Antoinette savait ce qui l'attendait depuis son enfance. Elle aurait pu être heureuse, car cela arrivait que ces princes et princesses tombent amoureux l'un de l'autre. Ce ne fut pas le cas et nous sommes tous désolés pour la Reine.
C'est pourquoi j'ai souvent espéré une liaison avec le comte de Fersen.
Mais, il ne faut pas oublier aussi que le couple royal s'est beaucoup rapproché devant le malheur face à la révolution. Je pense même à une attirance un peu sensuelle de la part de la Reine pour son époux. Mais, vraiment je n'en suis pas sûre.
Tout cela est très flou. Et je suis persuadée que personne ne saura jamais.   

evelynfarr a écrit:Vraiment c'est navrant, la vie d'une princesse au dix-huitième siècle – vendue en mariage pour la politique et pour l'argent. C'est de la haute prostitution, rien de plus.

Merci encore pour les photos, cher Cosmo!

Avez-vous déjà lu ce qu'en dit Isabelle de Parme, épouse de Joseph II ? C'est sidérant.

Trianon a écrit: Je pense même à une attirance un peu sensuelle de la part de la Reine pour son époux. Mais, vraiment je n'en suis pas sûre.
Tout cela est très flou. Et je suis persuadée que personne ne saura jamais.   

Simone Bertière a bien cerné , selon moi, la problématique de la relation des époux royaux en captivité.
Si Marie-Antoinette n'a pas aimé Louis XVI en tant que mari, Elle a sans doute fini par l'aimer autrement en tant que père de Ses enfants. C'est la figure paternelle que Louis XVI représentait pour Elle qu'Elle aura aimée et admirée...

Bien à vous.

Majesté a écrit:

Trianon a écrit: Je pense même à une attirance un peu sensuelle de la part de la Reine pour son époux. Mais, vraiment je n'en suis pas sûre.
Tout cela est très flou. Et je suis persuadée que personne ne saura jamais.   

Simone Bertière a bien cerné , selon moi, la problématique de la relation des époux royaux en captivité.
Si Marie-Antoinette n'a pas aimé Louis XVI en tant que mari, Elle a sans doute fini par l'aimer autrement en tant que père de Ses enfants. C'est la figure paternelle que Louis XVI représentait pour Elle qu'Elle aura aimée et admirée...

Bien à vous.

Je crois que Marie-Antoinette respectait Louis XVI et ses bonnes qualités de père et de roi; c'était un amour dynastique qui les unissait et ils sont devenus amis.

On comprend très bien pourquoi ces mariages royaux et aristocratiques étaient arrangés, mais cela ne les rend pas moins vénaux et on ne peut que plaindre les jeunes époux – non seulement les princesses – qui devaient s'accoutumer à passer leur vie avec des étrangers qu'ils n'avaient même pas vus avant les noces.

Je pense en effet qu'ils se sont rapprochés après leur enfermement au Temple. Elle respecte son calme et son courage face à l'adversité.

Marie-Antoinette n'a cependant jamais éprouvé aucun désir, ni aucun sentiment amoureux pour Louis XVI.

Le sentiment qu'elle éprouve envers Louis XVI ressort assez bien de sa dernière lettre, où elle rend hommage à sa "fermeté": "C'est à vous, ma soeur, que j'écris pour la dernière fois, je viens d'être condamné non pas à une mort honteuse, elle ne l'est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente, j'espère montré la même fermeté que lui dans ces derniers moment."

Point de sentimentalisme envers Louis XVI en revanche.

C'est à "ses amis" et non au roi, que la reine pensera jusqu'à son dernier instant : "J'avais des amis ; l'idée d'en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j'emporte en mourant ; qu'ils sachent, du moins, que jusqu'à mon dernier moment, j'ai pensé à eux."

Cosmo a écrit:Point de sentimentalisme envers Louis XVI en revanche.
C'est à "ses amis" et non au roi, que la reine pensera jusqu'à son dernier instant : "J'avais des amis ; l'idée d'en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j'emporte en mourant ; qu'ils sachent, du moins, que jusqu'à mon dernier moment, j'ai pensé à eux."

Mais enfin !   

Si Marie-Antoinette évoque là Ses amis, c'est parce qu'Elle écrit à travers Madame Elisabeth aux vivants qui Lui restent...

Mais Louis XVI, Elle le rejoint :
"je viens d'être condamnée non pas à une mort honteuse, elle ne l'est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente, j'espère montrer la même fermeté que lui dans ces derniers moments. Je suis calme comme on l'est quand la conscience ne reproche rien ."

Elle n'a donc pas à penser de la même manière à lui ...

Comme toi, certains ont voulu voir dans ce "mes amis" , "mon ami"...  boudoi29  donc ne va pas trop vite en besogne s'il te plaît...

Bien à vous.

Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit.    "Mes amis", cela inclut Fersen et d'autres personnes. Mais il n'en reste pas moins qu'elle n'a pas un mot d'amour pour son mari dans cette lettre. Alors que pour ses amis, si.

Cosmo a écrit:Je pense en effet qu'ils se sont rapprochés après leur enfermement au Temple. Elle respecte son calme et son courage face à l'adversité.

Marie-Antoinette n'a cependant jamais éprouvé aucun désir, ni aucun sentiment amoureux pour Louis XVI.

Oh, absolument d'accord sur ce point - et il n'a jamais éprouvé aucun désir pour elle!! Etre jeune et belle mais incapable d'exciter le désir de son mari, c'est un vrai problème, de plus quand le mariage est arrangé pour produire des héritiers. Et je crois que la brusquerie et l'indifférence de Louis XVI pendant les premières années du mariage a eu des effets psychologiques sur Marie-Antoinette – pourquoi ces coiffures extraordinaires, ces modes, cette activité incessante – les bals, le jeu, les soirées risquées avec des amis – c'est pour dire au mari: 'Regardez-moi! Je suis belle! Tout le monde le croit sauf vous!'. Si le roi avait eu du goût pour elle, s'il l'avait courtisée, s'il avait su l'aimer comme elle désirait, je crois qu'elle n'aurait pas cherché à se distraire ailleurs, car elle avait un cœur fidèle. Louis XVI pouvait toujours s'assurer de sa fidélité et de son amitié de princesse et d'alliée – de 'cousine' comme on disait, mais il n'a jamais provoqué chez elle un sentiment amoureux.

Cosmo a écrit:Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit.    "Mes amis", cela inclut Fersen et d'autres personnes. Mais il n'en reste pas moins qu'elle n'a pas un mot d'amour pour son mari dans cette lettre. Alors que pour ses amis, si.

Je pense que ja façon de lire cette dernière lettre est aussi une question de foi.
C'est donc logique sans doute de la comprendre différemment les uns les autres.
Cependant, je pense ne pas me tromper lorsque j'entends "mes amis" comme tous ceux qui restent sur cette Terre (Eléonore que je viens d'avoir au téléphone le comprend d'ailleurs comme moi ).

Bien à vous.

D'accord avec cette interpretation - 'mes amis' ici veut dire Mme de Polignac, la duchesse de Fitz-James, les Esterhazy et tous ceux qui restent sur terre. Tous les proches et les intimes de Versailles, y inclus Fersen, en effet.

Oui tout à fait. Ce qui me marque, c'est qu'elle dit quelque chose de doux pour ses amis... mais pas pour le roi, dont elle se contente de louer la "fermeté".

Cosmo a écrit:Oui tout à fait. Ce qui me marque, c'est qu'elle dit quelque chose de doux pour ses amis... mais pas pour le roi, dont elle se contente de louer la "fermeté".

Mais le roi est mort! Pas besoin de lui écrire un message. Et elle le mentionne dans les premières lignes de cette lettre – elle allait le rejoindre et elle espérait montrer la même fermeté que lui dans ses derniers moments. C'est une preuve d'un fort attachement, même si ce n'est pas la preuve d'un grand amour.