L’allaitement, et les bureaux de placement des nourrices, au XVIIIe siècle
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Teresa-Cabarrus
Mme de Sabran
La nuit, la neige
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Re: L’allaitement, et les bureaux de placement des nourrices, au XVIIIe siècle
...
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55531
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L’allaitement, et les bureaux de placement des nourrices, au XVIIIe siècle
Plutôt une tototte hochet.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: L’allaitement, et les bureaux de placement des nourrices, au XVIIIe siècle
Bon ! Procédons par ordre...
Ce charmant petit tableau n'est pas le portrait de Mme Mitoire nourrissant son enfant, ni d'ailleurs une oeuvre d'Adélaïde Labille-Guiard, mais :
A lady, said to be madame Danloux, nursing her child in a drawing room
François-Guillaume Ménageot
Oil on panel, 18th century
Signed lower left : F Menageot
10 1/4 by 7 1/2 in.; 26 by 19 cm.
Image : Sotheby's
Lot Essay :
- Spoiler:
- In the 1920 Paris exhibition catalogue (see Exhibited), this painting was titled “Portrait de Madame Danloux de passage a Rome,” referring to the wife of the painter Henri-Pierre Danloux (1753-1809) who gave birth to a child in Rome in 1788. The identification of the sitter seems to have been based on the fact that Danloux and his wife knew Ménageot well and that the painting, at one time, apparently bore the date of 1788.
This date, however, is no longer visible on the picture. Nicole Willk-Brocard (see Literature) points out that the costume of the sitter is more typical of the period from 1783-86 and that the room depicted is furnished in a French style. This suggests that the picture was painted prior to Ménageot’s departure for Rome and, therefore, makes the sitter’s identification as Madame Danloux doubtful. Whatever the exact subject, this charming painting demonstrates Ménageot's skill in producing small format genre scenes, painted with a smooth porcelain-like quality, reminiscent of the northern schools that were so popular with French collectors.
* Source : Sotheby's
Et voici donc le très beau portrait au pastel de Mme Mitoire avec ses enfants, dessiné par Adélaïde Labille-Guiard, et donc présenté au salon de 1783.
Il est présenté à l'occasion de la vente aux enchères " Women in Art ", organisée ce 16 juin prochain, par Christie's Paris, dont je cite des extraits de l'intéressante présentation au catalogue :
Madame Charles Mitoire, née Christine-Geneviève Bron (1760-1842), avec ses enfants, allaitant l’un d’eux.
Adélaïde Labille-Guiard (Paris 1749 - 1803)
signé et daté ‘Labille f. Guyard. 1783’ (en bas à gauche)
pastel sur papier marouflé sur toile
92 x 72.5 cm.
Présentation
Cet imposant pastel d’une grande fraîcheur, conservée dans une collection particulière depuis la première moitié du XXe siècle, a été réalisé par l’une des femmes peintres les plus importantes de la seconde moitié du XVIIIe siècle, ayant eu une carrière officielle aux côtés d’Elisabeth-Louise Vigée Le Brun (1755-1842).
Adélaïde Labille épouse Nicolas Guiard en 1769 en première noce puis quelques années plus tard le peintre François-André Vincent, à une époque où elle est déjà une peintre et pastelliste reconnue.
Elle fait son apprentissage chez François-Elie Vincent (le père de son mari) où elle reçoit des cours de portrait en miniature et chez Maurice Quentin de La Tour, avant d’intégrer l’Académie de Saint-Luc.
Le Salon de 1783
En 1783, année de réalisation du présent pastel, elle intègre finalement l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture, en même temps qu’Élisabeth Vigée Le Brun, coopté par ses amis peintres académiciens avec pour morceau de réception le Portrait de Pajou sculptant un buste de Lemoyne aujourd’hui conservé au musée du Louvre (inv. 27035 ; Auricchio, op. cit., 2009, p. 27, fig. 21).
Augustin Pajou (1730-1809) modelant le buste de Jean-Baptiste II Lemoyne
Adélaïde Labille-Guiard
Pastel sur papier bleu marouflé sur toile
Image : RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) - Michel Urtado
Ce pastel est exposé au Salon en 1783, aux côtés du potrait de Madame Mitoire, et de six autres portraits d’amis peintres : Antoine Beaufort (1721-1771), conservé au musée du Louvre (inv. 27027 et inv. 27036 ; ibid., p. 26, fig. 18 et p. 27, fig. 20), Joseph-Benoît Suvée à l’Ecole des Beaux-Arts (inv. MU 1505 ; ibid, p. 30, fig. 22), Etienne-Pierre-Adrien Gois (Salon, 1783, no. 127; localisation actuelle inconnue) puis les portraits des peintres Joseph-Marie Vien, Jean-Jacques Bachelier , et Guillaume Voiriot (localisations actuelles inconnues ; Salon, 1783, nos. 124, 126, 130).
Deux autres femmes artistes académiciennes exposeront aux côtés de la jeune Guiard au Salon de 1783, Madame Vallayer Coster avec sept tableaux (nos. 75-81) et Madame Vigée Le Brun avec douze peintures (nos. 110-121).
Le Portrait de madame Mitoire a longtemps été présenté dans un cadre néoclassique en bois doré, probablement son cadre d’origine, et remplacé postérieurement par son actuel large cadre en bois doré et polychrome à décor rocaille dont les tons s’associent parfaitement avec la palette chromatique du pastel.
Image : Neil Jeffates
L’iconographie : l’allaitement maternel
Sur ce pastel, une mère richement vêtue, madame Mitoire, allaite son plus jeune enfant tandis que l’aîné, à ses côtés, échange un regard complice avec sa mère, "dans l’heureux épanouissement de sa maternité" (Passez, op. cit., p.122).
Si ce sujet peut paraître habituel aujourd’hui, à l’époque, il a pu être reçu comme avant-gardiste, les mères de la haute société ayant systématiquement recours à des nourrices pour allaiter leurs propres enfants.
Ce thème fait échos à la parution d’Émile ou De l’Éducation, traité sur ‘l’art de former les hommes’ écrit par Jean-Jacques Rousseau en 1762, qui prône les bienfaits de l’allaitement maternel en annonçant : " Mais que les mères daignent nourrir leurs enfants, les mœurs vont se réformer d’elles-mêmes, les sentiments de la nature se réveiller dans tous les cœurs " et de renchérir quelques lignes plus loin " Point de mère, point d’enfants. Entre eux les devoirs sont réciproques" (Émile ou De l’Éducation, Paris, 3e ed., 1882, p. 17).
Le sujet deviendra plus commun à partir de la révolution française et les maternités se verront beaucoup plus nombreuses dans l’iconographie républicaine des œuvres de Salon avec, à titre d’exemple, le tableau de Jacques-Louis David en 1781, Femme allaitant son enfant (Salon, no. 316) et celui d’Antoine Vestier en 1795, Portrait d’une dame hollandaise avec ses enfants, tenant dans ses bras le plus jeune qu’elle nourrit (Salon, no. 519 ; Paris, coll. part. ; op. cit., 1998-1999, p. 34, note 9).
L’identification des modèles
Bien que Christine-Geneviève Mitoire ne soit pas une artiste pour s’inscrire dans cette succession de portraits d’amis peintres et sculpteurs que Labille Guiard expose au Salon au début des années 1780, elle est néanmoins la petite fille du peintre Carle Van Loo (1705-1765) du côté maternel et la nièce de Charles-Amédée-Philippe Van Loo (1719-1795), autre peintre que Labille Guiard portraitura et qu’elle présentera pour son second morceau de réception en 1785 et aujourd’hui conservé au château de Versailles (inv. 5874 ; Passez, op. cit., 1973, no. 58).
Charles-Amédée-Philippe Van Loo
Adélaïde Labille-Guiard
Huile sur toile, 1785
Morceau de réception à l'Académie royale de Peinture et de Sculpture, 1785 (confirmant la séance du 31 mai 1783)
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
À propos de ses deux enfants représentés sur le pastel, le cadet Charles-Benoît Mitoire (1782- 1832) deviendra peintre et élève de Vincent, il est identifié comme membre de l’académie de Saint Pétersbourg en 1813. Quant à l’aîné, Neil Jeffares l’identifie sous le nom d’Alexandre-Laurent, dit du Moncel baptisé à Clichy le 13 septembre 1780, devenu marchand modiste et décédé à Saint-Pierre en Martinique en 1816 (N. Jeffares, 'Labille-Guiard, Mme Mitoire et ses enfants', in Pastels & Pastellists, p. 5).
Labille Guiard et l’art du portrait
Les portraits de famille représentant une maternité sont assez rares dans l’œuvre de Labille Guiard, exception faite de deux huiles sur toile : La comtesse de Flahaut tenant son fils dans les bras en train de jouer avec le médaillon de sa mère, réalisée en 1785 (selon Passez, op. cit., 1973, no. 55, collection Hood, Jersey) et le Portrait présumé de madame Claude Charlot et son fils s’apprêtant à téter le sein de sa mère peint en 1799 et conservé dans une collection particulière parisienne (fig. 2 ; Salmon, op. cit., 2016, no. 78, ill.).
Adélaïde-Marie-Émilie Filleul, comtesse de Flahault de la Billarderie, puis Adélaïde de Souza
Adélaïde Labille-Guiard
1785
Source : Wikipedia
Portrait présumé de Madame Claude Charlot et son fils Nicolas-François ou de Madame Nicolas-François Charlot et son fils Vincent
Adélaïde Labille-Guiard
Huile sur toile, 1799
118×90 cm, collection particulière
Source image : La Plume de l'Oiseau Lyre - Exposition Un génie en jupon, les fastes d'Elisabeth Vigée Lebrun
Célébré dès le XVIIIe siècle, ce portrait de madame Mitoire avec ses deux enfants sera repris par Labille Guiard dans une miniature sur ivoire conservée au musée du Louvre (inv. RF4301) et le pastel décrit avec emphase au tout début du XXe siècle par Roger de Portalis dans sa monographie sur l’artiste :
" Tout respire la santé dans cet appétissant pastel. D’une belle chair flamande blanche et rose, aux seins gonflés de lait, la femme reste élégante dans l’accomplissement de devoirs de la maternité. Aux cheveux poudrés s’accroche une rose, et la jupe retenue par des brassières ténues, est faite de satin bleu." (Portalis, op. cit., p. 18).
Madame Mitoire et ses enfants
Adélaïde Labille-Guiard
Miniature sur ivoire
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Important à plus d’un titre, ce pastel est considéré comme l’un des tous premiers portraits d’une femme allaitante à être présenté au Salon au XVIIIe siècle, il est, de surcroît, réalisé par une femme artiste.
Connu uniquement par une photo en noir et blanc prise au moment de sa dernière mise en vente en 1923, il fait sa réapparition sur le marché de l’art après cent ans d’oubli, dans un très bel état de conservation : les couleurs sont vives et le pastel d’une grande fraîcheur.
Nous remercions Joseph Baillio et Neil Jeffares pour leur aide apportée à la rédaction de cette notice.
* Source et infos complémentaires : Christie's Paris - Vente Women in Art, 16 juin 2021
La nuit, la neige- Messages : 18143
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L’allaitement, et les bureaux de placement des nourrices, au XVIIIe siècle
Un grand merci, La Nuit la neige !
Re: L’allaitement, et les bureaux de placement des nourrices, au XVIIIe siècle
Toujours en illustration de ce sujet, et présenté prochainement en vente aux enchères...
LE DÉPART DE LA NOURRICE OU LES TROIS ÂGES
ÉTIENNE JEAURAT (Paris, 1699 - Versailles, 1789)
Vers 1730-1735
Huile sur toile rentoilé, cadre d'époque Louis XV en tilleul et chêne doré, sculpté de coquilles
A vue : 52 x 60 cm
Provenance : Ancienne collection Jacques Doucet, Paris, 1930 ; Collection privée, Paris
Présentation au catalogue :
La scène se passe sur un chemin de terre, devant une masure délabrée. Une dame de qualité, vêtue d'une robe jaune, remet son nouveau-né à une nourrice montée sur un âne, sous le regard attentif d'une vieille dame en noir. En retrait, les hommes échangent des pièces d'or. A l'écart du groupe principal, un couple de paysans [un berger et une bergère?] attire l'attention sur le côté gauche du tableau qui ouvre sur un paysage portuaire lumineux avec son portique néoclassique.
La présence de la femme noire, perçue comme une allégorie de la Vieillesse, introduit une dimension symbolique dans l'oeuvre qui représenterait alors les Trois âges de la vie.
Ce tableau d'Étienne Jeaurat a connu une grande fortune critique.
Du vivant de l'artiste déjà, Étienne Aubry (Versailles, 1745-1781) a repris le modèle dans une composition vidée des personnages secondaires et intitulée Les Adieux à la nourrice.
Son tableau nous éclaire sur le sens donné à notre scène de genre au XVIIIe siècle : elle pourrait être inspirée des fables de La Fontaine, «Le Fruit de l'Amour secret» ou «La Fortune et le Jeune enfant».
Les adieux à la nourrice, d'Etienne Aubry
Huile sur toile, 1776-77
Image : The Clark Art Institute
Voir notre sujet : La peinture d'Etienne Aubry
Etienne Jeurat (1699 - 1789)
Nommé peintre du roi en 1767, Jeaurat s'était formé dans l'atelier de Nicolas Vleughels (Paris, 1668 - Rome, 1737). Il fut reçu à l'Académie royale de Peinture et de Sculpture en 1733. A côté des sujets d'histoire et des peintures religieuses qui appartiennent aux grands genres académiques, il continua de peindre des scènes de genre qu'il signait rarement.
Notre peintre brille ici par l'originalité du thème iconographique. Son style est encore marqué par la manière de son maître, élève de Mignard (Troyes, 1612 - Paris, 1695) et ami de Watteau (Valenciennes, 1684 - Nogent-sur-Marne, 1721). Notre toile s'inscrit donc dans la mouvance de l'art du Grand Siècle cependant qu'elle annonce les effronteries libertines du Siècle des Lumières.
Bibliographie :
Louis Hautecoeur, Les peintres de la vie familiale, Paris, éd. Galerie
Charpentier, 1945, reproduit p. 43 et cité p. 55
The Art quartely, printemps 1969, reproduit p. 158 et cité p. 155
Edmond et Jules de Goncourt, French Eighteenth century paintings, Londres, 1984, p. 132
Catalogue raisonné du peintre en cours de préparation par Sylvie de Langlade, qui l'y inclura sous le numéro 29
* Source et infos complémentaires : Marc Arthur Khon, Paris - Vente du 24 septembre 2021
LE DÉPART DE LA NOURRICE OU LES TROIS ÂGES
ÉTIENNE JEAURAT (Paris, 1699 - Versailles, 1789)
Vers 1730-1735
Huile sur toile rentoilé, cadre d'époque Louis XV en tilleul et chêne doré, sculpté de coquilles
A vue : 52 x 60 cm
Provenance : Ancienne collection Jacques Doucet, Paris, 1930 ; Collection privée, Paris
Présentation au catalogue :
La scène se passe sur un chemin de terre, devant une masure délabrée. Une dame de qualité, vêtue d'une robe jaune, remet son nouveau-né à une nourrice montée sur un âne, sous le regard attentif d'une vieille dame en noir. En retrait, les hommes échangent des pièces d'or. A l'écart du groupe principal, un couple de paysans [un berger et une bergère?] attire l'attention sur le côté gauche du tableau qui ouvre sur un paysage portuaire lumineux avec son portique néoclassique.
La présence de la femme noire, perçue comme une allégorie de la Vieillesse, introduit une dimension symbolique dans l'oeuvre qui représenterait alors les Trois âges de la vie.
Ce tableau d'Étienne Jeaurat a connu une grande fortune critique.
Du vivant de l'artiste déjà, Étienne Aubry (Versailles, 1745-1781) a repris le modèle dans une composition vidée des personnages secondaires et intitulée Les Adieux à la nourrice.
Son tableau nous éclaire sur le sens donné à notre scène de genre au XVIIIe siècle : elle pourrait être inspirée des fables de La Fontaine, «Le Fruit de l'Amour secret» ou «La Fortune et le Jeune enfant».
Les adieux à la nourrice, d'Etienne Aubry
Huile sur toile, 1776-77
Image : The Clark Art Institute
Voir notre sujet : La peinture d'Etienne Aubry
Etienne Jeurat (1699 - 1789)
Nommé peintre du roi en 1767, Jeaurat s'était formé dans l'atelier de Nicolas Vleughels (Paris, 1668 - Rome, 1737). Il fut reçu à l'Académie royale de Peinture et de Sculpture en 1733. A côté des sujets d'histoire et des peintures religieuses qui appartiennent aux grands genres académiques, il continua de peindre des scènes de genre qu'il signait rarement.
Notre peintre brille ici par l'originalité du thème iconographique. Son style est encore marqué par la manière de son maître, élève de Mignard (Troyes, 1612 - Paris, 1695) et ami de Watteau (Valenciennes, 1684 - Nogent-sur-Marne, 1721). Notre toile s'inscrit donc dans la mouvance de l'art du Grand Siècle cependant qu'elle annonce les effronteries libertines du Siècle des Lumières.
Bibliographie :
Louis Hautecoeur, Les peintres de la vie familiale, Paris, éd. Galerie
Charpentier, 1945, reproduit p. 43 et cité p. 55
The Art quartely, printemps 1969, reproduit p. 158 et cité p. 155
Edmond et Jules de Goncourt, French Eighteenth century paintings, Londres, 1984, p. 132
Catalogue raisonné du peintre en cours de préparation par Sylvie de Langlade, qui l'y inclura sous le numéro 29
* Source et infos complémentaires : Marc Arthur Khon, Paris - Vente du 24 septembre 2021
La nuit, la neige- Messages : 18143
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L’allaitement, et les bureaux de placement des nourrices, au XVIIIe siècle
Très jolis tableaux, merci !
Je suis toujours touchée par le thème de la petite enfance ...
Dans le couple amoureux du berger et de la bergère, pourquoi ne pas imaginer, précédant les Trois âges de la vie, une promesse de conception de la vie ?La nuit, la neige a écrit: A l'écart du groupe principal, un couple de paysans [un berger et une bergère?] attire l'attention sur le côté gauche du tableau qui ouvre sur un paysage portuaire lumineux avec son portique néoclassique.
La présence de la femme noire, perçue comme une allégorie de la Vieillesse, introduit une dimension symbolique dans l'oeuvre qui représenterait alors les Trois âges de la vie.
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Mme de Sabran- Messages : 55531
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L’allaitement, et les bureaux de placement des nourrices, au XVIIIe siècle
C'est en effet Rousseau, enfant sans mère, père abandonneur, qui s'est fait le chantre le plus éloquent de l'allaitement maternel. Cette fonction n'est plus seulement un plaisir comme au temps d'Ambroise Paré (cité plus haut), c'est le signe d'une sollicitude que rien ne peut remplacer. ( ... ) Le contact intime entre mère et nourrisson tisse des liens affectifs qui transfigurent toutes les relations familiales et peuvent même régénérer l'Etat. Les douces vertus d'une mère vouée à ses petits imposeront un nouveau modèle de famille et de civilisation.
( Yvonne Knibielher )
Rousseau est entendu et l'allaitement maternel, jusque là relativement peu répandu dans les classes supérieures, devient un phénomène de société, peut-être même un phénomène de mode, et c'est tant mieux .
Tenez ! je lis ceci, sous la plume de Jacob-Nicolas Moreau au sujet de la naissance de sa petite Pauline, en 1771 :
Quand je rentrai à Paris, ma femme y était déjà, et elle accoucha, le 29 novembre, de ma seconde fille, qu'elle nourrit comme la première .
Bravo, Madame Moreau !
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Mme de Sabran- Messages : 55531
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L’allaitement, et les bureaux de placement des nourrices, au XVIIIe siècle
" Dans le sillage de L'Emile ou de l'éducation de Rousseau, la reine s'attacha à être une mère modèle. ( ... ) A sa sortie en 1762, l'ouvrage fut vivement contesté. A l'inverse, la reine souscrit pleinement à ces nouveaux principes éducatifs, envisageant même d'allaiter sa fille, ce qui lui fut naturellement refusé, les Enfants de France étant traditionnellement confiés à une nourrice, la bien nommée Geneviève Poitrine. "
( Hélène Delalex, Marie-Antoinette, la légèreté et la constance )
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Mme de Sabran- Messages : 55531
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L’allaitement, et les bureaux de placement des nourrices, au XVIIIe siècle
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec le cartel. Dans une allégorie de la charité romaine, une femme allaite un misérable, souvent un vieillard. Ici nous avons la scène charmante d'une mère ( ou une nourrice ) qui donne le sein à un enfant.
Quelques exemples, merci WIKI.
J'ai retenu du dernier et tout récent " Secrets d'Histoire " de Stéphane Bern que la malheureuse reine Caroline-Mathilde du Danemark nourrissait sa petite Louise Augusta ( fille de Struensee ), chose bien extraordinaire pour une reine ! La petite fut donc arrachée à sa mère quasiment au sein. C'était bien là encore une idée novatrice du médecin de Christian VII.
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Mme de Sabran- Messages : 55531
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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