Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
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Duc d'Ostrogothie
Mme de Sabran
La nuit, la neige
CLIOXVIII
Lucius
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Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Au cours du XVIIIe siècle, les chaussures des femmes reflétaient le style des vêtements avec la broderie et la dentelle. Le bout des chaussures était pointu avec les rubans et les boucles. Les talons montraient une forme courbe pour les femmes et les hommes dans la haute classe. Dans la fin des années 1760, les talons épais ont changé et sont devenus plus minces. Après la Révolution française, les genres ont changé beaucoup. À la fin du XVIIIe siècle, les talons sont devenus de plus en plus petits et ils ont disparu. Ce changement a représenté l’égalité entre la noblese et la bourgeoisie. Les chaussures qui étaient à la mode étaient les pantoufles en satin, en soie ou plus raisonnable, en cuir.
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
L’HISTOIRE DU TALON HAUT
Il y a deux types de femmes dans le monde: celles qui avancent leur poitrine rebondie et celles qui ont des jambes. Je préfère me référer aux secondes (on ne peut pas tout avoir!) et m'élancer à talons perdus dans le monde, en défiant parfois les lois de l'apesanteur.
Mais d'où vient le talon? Il est dit qu'il est né dans l'ancienne Egypte où les bouchers portaient des talons pour éviter le sang au sol… Charmante vision! Les cavaliers mongols mettaient des talons à leurs bottes pour mieux tenir dans leurs étriers.
La mode des talons hauts a vu le jour à Venise au XVIe siècle avec le port des chopines, une espèce de souliers «plate-forme» pourvus d'une semelle de bois pouvant s'élever jusqu'à 60 centimètres! Peu de temps après, et pour la plus grande satisfaction des hommes et des femmes, les bottiers abaissent le devant des chopines, créant ainsi le talon haut tel que nous le connaissons aujourd'hui. Le premier document relatif aux talons hauts «esthétiques» date de 1533: Catherine de Médicis - une reine de petite taille, mais d’intelligence diabolique - fait venir ses talons de Florence à l’occasion de son mariage avec le Duc d’Orléans. Le style qui tue est immédiatement adopté par la cour de France!
Au XVIIème siècle, tous les nobles s’avancent en vacillant sur des talons d’au moins 12 cm, en signe de distinction sociale. Même les hommes en portent malgré l’inconfort: leur poids pousse le pied vers l’avant et, ce qui n’arrange rien, la chaussure gauche n’est pas conçue différemment de la droite. Ils marchent donc en canard! Si le talon haut donne aux femmes une démarche ondulante parfois maladroite, il oblige ces messieurs à se dandiner. Pour éviter de tomber, beaucoup s’aident de cannes qui leur servent d’appui. Mais peu importe la démarche. A leurs yeux, elle est royale car elle les propulse au sommet.
On dit que Louis XIV, réputé petit, aimait se grandir avec des talons hauts qui, combinés à sa perruque, lui donnaient 30 centimètres de plus! Louis XIV eut même l’idée de porter des talons rouges, comme on le faisait déjà en Angleterre, et les courtisans l’imitèrent. Le talon rouge devint signe distinctif de la noblesse*. On ornait le dessus du soulier de rosettes et de flots de rubans fort coûteux qui firent place, au XVIIIe siècle, à des boucles d’argent serties de pierres précieuses. Les souliers étaient alors de véritables écrins avec des pierres précieuses sur les contreforts, qu’on appelait des «venez-y voir», par coquetterie.
La Révolution française coupe la tête… et les talons. La hauteur des chaussures chute avec la monarchie et tous les «citoyens» - nivelés par le bas - adoptent la démarche de l’homme moderne: un pas élastique dans des chaussures à talon plat. Dès 1795, pour la première fois depuis des millénaires, les riches bougent avec autant d’aisance naturelle que le peuple. Le talon haut est mort. La botte, martiale, fonctionnelle, égalitaire, domine le XIXè siècle. Même les dames en portent, sous le nom de… bottine.
Retour du talon fin XIXème siècle avec luxe et luxure. Il réapparait en effet avec les femmes de petite vertu. Fin XIXème siècle, une cocotte parisienne importe la mode aux USA, dans un bordel de Nouvelle Orléans. Remarquant l’incroyable pouvoir sexuel de ces “chaussures françaises”, la patronne commande les mêmes pour toutes ses employées, jusqu’à ce que, en 1888, une manufacture du Massachusetts se lance dans la fabrication locale de talons… Les Etats-Unis découvrent avec une horreur (mitigée d’excitation) l’incroyable pouvoir de séduction de ces diaboliques chaussures.
Oscillant perpétuellement entre la mode et le discrédit, les talons atteignent de nouvelles cimes avec l’avènement du talon aiguille en 1952, inventé sur le même principe que le gratte-ciel: une armature en métal enfermée dans une mince coque plastique supporte tout le poids du corps. On ne sait pas à qui appartient l’idée: Ferragamo, Albanese of Rome et Dal Co dessinent tous des talons aiguilles en Italie vers 1953, à l’époque où Roger Vivier en donne sa version à Paris. Les talons aiguilles sont longtemps interdits dans les avions car ils trouent le plancher. A l’entrée de certains bâtiments publics, on offre aux femmes un sac où ranger ces chaussures moralement incorrectes. Considéré comme un symbole d’agression, de provocation et de sensualité, le talon aiguille devient l’emblème du mauvais genre. Et pourtant, aucune «fashionable», aussi respectable qu’elle soit, ne peut se permettre de porter autre chose. Les 10 cm imposent la norme.
Avec l’aide de l’aéronautique et de ses alliages, les stylistes s’emparent des chaussures pour en faire des chefs d’œuvres d’équilibre et de virtuosité. Roger Vivier invente le talon épine au début des années 60, avec des pointes dissymétriques. Il invente aussi le talon en forme de virgule, de bobine, de boule, d’aiguille, de pyramide ou d’escargot. Jean-Paul Gaultier lance la chaussure «mille pattes» ornée de multiples talons. Christian Louboutin met au point des talons aux courbes suggestives comme des croupes, appelés «Marilyn». Vivienne Westwood a créé les chaussures parmi les plus hautes de la mode (photo ci-contre), faisant ainsi tomber Naomi Campbell en plein défilé! Ce ne sont plus des chaussures, ce sont des sculptures sur patte. Des attentats à l’équilibre! Mais peu importe foulures, fractures et scolioses à vie, ce qui compte n’est-ce pas «d’aimer ses souliers à en mourir»? C’est notre créateur chouchou qui le dit: Manolo Blahnik!
* quelle en est l'origine au fait? Quelqu'un le sait-il?
J'ai cru le savoir...mais aucun souvenir ...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Les talons sont portés de façon (presque) quotidienne par beaucoup de femmes dans le monde !
Objets indispensables du quotidien pour les unes, accessoires de torture pour les autres, les talons ont fait du chemin depuis leur invention. C’est pourquoi ils sont à l’honneur dans ce nouvel article sur l’histoire de la mode !
Les talons, un accessoire qui existe depuis la nuit des temps
Les chaussures à talons sont apparues sur la surface de la Terre il y a bien des années. Aussi loin qu’on puisse remonter dans l’histoire de ces accessoires, on les retrouve en premier dans l’Égypte Ancienne, où les bouchers portaient des pantoufles à très hautes plateformes… pour éviter de se mettre du sang plein les pieds. Ambiance.
Des souliers à talons ressemblant à ceux que l’on connaît aujourd’hui étaient portés par les cavaliers mongols : ils leur permettaient de mieux tenir sur leurs étriers.
D’abord chaussures singulières à certaines époques, sans jamais être vraiment répandus, ces premiers escarpins vont devenir une mode sous une forme particulière à Venise, à partir du XVème siècle et jusqu’au règne de Catherine de Médicis. Importées d’Orient et réservées aux dames, ces chaussures (appelées chopines) étaient des espèces de pantoufles ou sandales surmontées de hautes plateformes (allant parfois jusqu’à 60 cm !), tout à fait impraticables.
Elles avaient pour première vocation de garder les robes des courtisanes propres, en ne les laissant pas traîner par terre. Elles étaient aussi signes d’appartenance à la haute société, puisque ces dames devaient se tenir à un ou deux serviteurs pour se déplacer, ou encore au bras d’un galant homme, comble du chic.
Mais leur côté légèrement casse-gueule permettait aussi de tenir les femmes de vertu loin d’activités mal vues, comme la danse, dans la prude Venise du XVème et XVIème siècle. Pas question donc de twerker sur la Coum-Coum Mania : c’est vulgaire, on vous dit !
Au fur et à mesure, les chausseurs abaissent le premier talon des chopines (celui de devant, sinon c’est pas logique), pour les rendre bien plus praticables, et donner à ces chaussures une forme similaire à celles que l’on connaît aujourd’hui.
En 1533, Catherine de Médicis fit d’ailleurs venir de Florence une paire de ces « nouvelles chopines », à l’occasion de son mariage avec le Duc d’Orléans, et lance ainsi la mode à la Cour de France.
Une coquetterie adoptée par les femmes de la Cour… mais aussi par les hommes !
À la Cour du Roi Soleil, les nobles se hissent sur des talons d’au moins 12 cm, d’abord pour se différencier du petit peuple — puisque qu’ils sont surélevés, plus hauts, ils se rapprochent donc du Ciel et du Pouvoir Suprême. De plus, ces chaussures pas très faciles à porter au quotidien (car le soulier est haut et il n’y a pas de différence entre soulier gauche ou droit) empêchent tout travail, ce qui montre, autant que leur teint blanc, qu’ils font partie de l’aristocratie.
Cette mode des talons pour hommes est renforcée avec le règne du Roi Soleil, puisque Louis XIV, plutôt petit de taille aimait à porter ces accessoires pour se rajouter quelques centimètres, en plus de sa perruque. Et montrer ainsi qui c’est le patron, eh oh.
De plus, comme les cavaliers mongols avant eux, ces messieurs de la Cour tenaient mieux sur les étriers de leur cheval quand ils chaussaient une paire de souliers à talons !
Pour les femmes, le port de ces chaussures est aussi à la mode dans les hautes sphères de la société, pour les mêmes raisons d’apparat que les hommes, mais aussi pour montrer un pied plus petit et plus délicat.
Ces accessoires deviennent vite une vitrine de l’étendue de la richesse du porteur : on les orne de rubans, de boucles serties de pierre précieuses, de dentelles… bref, on se la pète via ses pompes.
Mais les hommes se lassent assez vite de cette mode, et elle devient peu à peu uniquement féminine, à partir du règne de Louis XV. La Révolution Française sonnera le glas du port des talons : tout le monde (y compris les femmes) se met à porter les bottillons, et tout le monde redescend au même niveau du sol.
La réapparition des talons au XIXème siècle
Ils alors vont disparaître de la surface mode en France, jusqu’au du XIXème siècle, où les dames de la bourgeoisie vont se réapproprier peu à peu ces souliers qui restent d’une hauteur raisonnable.
À la fin de ce même siècle, les talons commencent à prendre toute la dimension sensuelle, voire érotique, qu’on leur connaît aujourd’hui : portés plus hauts par les prostituées et les danseuses de French Cancan, ils deviennent un symbole de désir et de sexualité.
À l’étranger, et notamment aux États-Unis, on les considère même comme diaboliques, car chaussés dans les bordels, mais aussi par ces sulfureuses danseuses parisiennes qui montrent leur dessous à qui veut bien les voir !
Les ornements ne quittent plus les souliers féminins, et survivent à toutes les modes.
Les talons dans l’époque contemporaine
Les talons ont connu bien des péripéties, mais depuis leur retour sur le devant de la scène à la moitié du XIXème siècle ils n’ont pas vraiment quitté le vestiaire féminin. Et jusqu’à leur arrivée aux pieds de certaines femmes de 2015, ils ont encore fait un peu de chemin !
Ils marquent encore une fois une période : celle du début du XXème siècle. À cette époque, on assiste à de grands changements sociaux pour les femmes, qui deviennent plus fortes, manifestent, et expriment un désir de faire avancer les choses au niveau politique. Mais elles continuent de porter des talons, dans une volonté de montrer que même si elles s’intéressent aux mêmes activités que les hommes, elles restent féminines, et adoptent ainsi une nouvelle identité.
Puis, ils continuent de faire leur chemin, en restant toujours à la mode : dans les années 30 avec l’avènement du cinéma, on imite les grandes actrices en portant ces escarpins. Dans les années 40, en plein Seconde Guerre Mondiale, les femmes les chaussent le soir, pour aller danser et oublier leurs soucis, mais aussi parce que le travail à l’usine ou dans les champs le jour ne leur permettait pas des les porter toute la journée.
Des femmes travaillant à l’usine pour remplacer les hommes partis au front, pendant la Seconde Guerre Mondiale
Enfin, les années 1950 marquent un tournant dans l’histoire de la chaussure féminine, puisque c’est à cette époque que les talons aiguilles furent inventés !
Aiguilles en 1950, et de toutes les formes aujourd’hui
C’est donc à l’époque de l’après-guerre que l’aiguille se forge sur les souliers, peu à peu. Les femmes ne travaillant en général plus, la société se soucie à nouveau de leur apparence, et les affuble de ces nouvelles chaussures au talon fait d’acier, qui mettent en valeur les courbes.
Enfin ça dépend sous quel angle…
Roger Vivier, un chausseur travaillant notamment pour le couturier Christian Dior, reprend le principe de fabrication en bois, mais y insère une tige de métal au milieu afin de rendre les talons plus résistants, mais aussi plus légers que ceux en acier. Ces chaussures « terminent la silhouette d’un coup de crayon » dira le créateur, qui inventera ensuite des souliers aux formes diverses.
Depuis les années 1950, les talons sont passés par toutes formes les et toutes les extravagances, et restent un véritable objet de fantasme pour le public, mais aussi une inspiration sans cesse renouvelée pour les créateurs et les artistes !
Bien à vous.
Objets indispensables du quotidien pour les unes, accessoires de torture pour les autres, les talons ont fait du chemin depuis leur invention. C’est pourquoi ils sont à l’honneur dans ce nouvel article sur l’histoire de la mode !
Les talons, un accessoire qui existe depuis la nuit des temps
Les chaussures à talons sont apparues sur la surface de la Terre il y a bien des années. Aussi loin qu’on puisse remonter dans l’histoire de ces accessoires, on les retrouve en premier dans l’Égypte Ancienne, où les bouchers portaient des pantoufles à très hautes plateformes… pour éviter de se mettre du sang plein les pieds. Ambiance.
Des souliers à talons ressemblant à ceux que l’on connaît aujourd’hui étaient portés par les cavaliers mongols : ils leur permettaient de mieux tenir sur leurs étriers.
D’abord chaussures singulières à certaines époques, sans jamais être vraiment répandus, ces premiers escarpins vont devenir une mode sous une forme particulière à Venise, à partir du XVème siècle et jusqu’au règne de Catherine de Médicis. Importées d’Orient et réservées aux dames, ces chaussures (appelées chopines) étaient des espèces de pantoufles ou sandales surmontées de hautes plateformes (allant parfois jusqu’à 60 cm !), tout à fait impraticables.
Elles avaient pour première vocation de garder les robes des courtisanes propres, en ne les laissant pas traîner par terre. Elles étaient aussi signes d’appartenance à la haute société, puisque ces dames devaient se tenir à un ou deux serviteurs pour se déplacer, ou encore au bras d’un galant homme, comble du chic.
Mais leur côté légèrement casse-gueule permettait aussi de tenir les femmes de vertu loin d’activités mal vues, comme la danse, dans la prude Venise du XVème et XVIème siècle. Pas question donc de twerker sur la Coum-Coum Mania : c’est vulgaire, on vous dit !
Au fur et à mesure, les chausseurs abaissent le premier talon des chopines (celui de devant, sinon c’est pas logique), pour les rendre bien plus praticables, et donner à ces chaussures une forme similaire à celles que l’on connaît aujourd’hui.
En 1533, Catherine de Médicis fit d’ailleurs venir de Florence une paire de ces « nouvelles chopines », à l’occasion de son mariage avec le Duc d’Orléans, et lance ainsi la mode à la Cour de France.
Une coquetterie adoptée par les femmes de la Cour… mais aussi par les hommes !
À la Cour du Roi Soleil, les nobles se hissent sur des talons d’au moins 12 cm, d’abord pour se différencier du petit peuple — puisque qu’ils sont surélevés, plus hauts, ils se rapprochent donc du Ciel et du Pouvoir Suprême. De plus, ces chaussures pas très faciles à porter au quotidien (car le soulier est haut et il n’y a pas de différence entre soulier gauche ou droit) empêchent tout travail, ce qui montre, autant que leur teint blanc, qu’ils font partie de l’aristocratie.
Cette mode des talons pour hommes est renforcée avec le règne du Roi Soleil, puisque Louis XIV, plutôt petit de taille aimait à porter ces accessoires pour se rajouter quelques centimètres, en plus de sa perruque. Et montrer ainsi qui c’est le patron, eh oh.
De plus, comme les cavaliers mongols avant eux, ces messieurs de la Cour tenaient mieux sur les étriers de leur cheval quand ils chaussaient une paire de souliers à talons !
Pour les femmes, le port de ces chaussures est aussi à la mode dans les hautes sphères de la société, pour les mêmes raisons d’apparat que les hommes, mais aussi pour montrer un pied plus petit et plus délicat.
Ces accessoires deviennent vite une vitrine de l’étendue de la richesse du porteur : on les orne de rubans, de boucles serties de pierre précieuses, de dentelles… bref, on se la pète via ses pompes.
Mais les hommes se lassent assez vite de cette mode, et elle devient peu à peu uniquement féminine, à partir du règne de Louis XV. La Révolution Française sonnera le glas du port des talons : tout le monde (y compris les femmes) se met à porter les bottillons, et tout le monde redescend au même niveau du sol.
La réapparition des talons au XIXème siècle
Ils alors vont disparaître de la surface mode en France, jusqu’au du XIXème siècle, où les dames de la bourgeoisie vont se réapproprier peu à peu ces souliers qui restent d’une hauteur raisonnable.
À la fin de ce même siècle, les talons commencent à prendre toute la dimension sensuelle, voire érotique, qu’on leur connaît aujourd’hui : portés plus hauts par les prostituées et les danseuses de French Cancan, ils deviennent un symbole de désir et de sexualité.
À l’étranger, et notamment aux États-Unis, on les considère même comme diaboliques, car chaussés dans les bordels, mais aussi par ces sulfureuses danseuses parisiennes qui montrent leur dessous à qui veut bien les voir !
Les ornements ne quittent plus les souliers féminins, et survivent à toutes les modes.
Les talons dans l’époque contemporaine
Les talons ont connu bien des péripéties, mais depuis leur retour sur le devant de la scène à la moitié du XIXème siècle ils n’ont pas vraiment quitté le vestiaire féminin. Et jusqu’à leur arrivée aux pieds de certaines femmes de 2015, ils ont encore fait un peu de chemin !
Ils marquent encore une fois une période : celle du début du XXème siècle. À cette époque, on assiste à de grands changements sociaux pour les femmes, qui deviennent plus fortes, manifestent, et expriment un désir de faire avancer les choses au niveau politique. Mais elles continuent de porter des talons, dans une volonté de montrer que même si elles s’intéressent aux mêmes activités que les hommes, elles restent féminines, et adoptent ainsi une nouvelle identité.
Puis, ils continuent de faire leur chemin, en restant toujours à la mode : dans les années 30 avec l’avènement du cinéma, on imite les grandes actrices en portant ces escarpins. Dans les années 40, en plein Seconde Guerre Mondiale, les femmes les chaussent le soir, pour aller danser et oublier leurs soucis, mais aussi parce que le travail à l’usine ou dans les champs le jour ne leur permettait pas des les porter toute la journée.
Des femmes travaillant à l’usine pour remplacer les hommes partis au front, pendant la Seconde Guerre Mondiale
Enfin, les années 1950 marquent un tournant dans l’histoire de la chaussure féminine, puisque c’est à cette époque que les talons aiguilles furent inventés !
Aiguilles en 1950, et de toutes les formes aujourd’hui
C’est donc à l’époque de l’après-guerre que l’aiguille se forge sur les souliers, peu à peu. Les femmes ne travaillant en général plus, la société se soucie à nouveau de leur apparence, et les affuble de ces nouvelles chaussures au talon fait d’acier, qui mettent en valeur les courbes.
Enfin ça dépend sous quel angle…
Roger Vivier, un chausseur travaillant notamment pour le couturier Christian Dior, reprend le principe de fabrication en bois, mais y insère une tige de métal au milieu afin de rendre les talons plus résistants, mais aussi plus légers que ceux en acier. Ces chaussures « terminent la silhouette d’un coup de crayon » dira le créateur, qui inventera ensuite des souliers aux formes diverses.
Depuis les années 1950, les talons sont passés par toutes formes les et toutes les extravagances, et restent un véritable objet de fantasme pour le public, mais aussi une inspiration sans cesse renouvelée pour les créateurs et les artistes !
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Je me demande bien sur quoi se fonde l'auteur de cet article.
J'aimerais qu'on me montre des preuves, car je n'ai jamais vu de telles cothurnes sur les portraits.
depuis quand ?!
Dans la seconde moitié du règne de Louis XIV, peut être. Au XVIIIe, on en voit un certain nombre, mais la moitié des tableaux montrent des talons unis avec le reste de la chaussure, surtout noire.
Au XVIIème siècle, tous les nobles s’avancent en vacillant sur des talons d’au moins 12 cm, en signe de distinction sociale.
J'aimerais qu'on me montre des preuves, car je n'ai jamais vu de telles cothurnes sur les portraits.
On dit que Louis XIV, réputé petit
depuis quand ?!
Le talon rouge devint signe distinctif de la noblesse*.
Dans la seconde moitié du règne de Louis XIV, peut être. Au XVIIIe, on en voit un certain nombre, mais la moitié des tableaux montrent des talons unis avec le reste de la chaussure, surtout noire.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Lucius a écrit:depuis quand ?!On dit que Louis XIV, réputé petit
Pendant longtemps , j'ai lu que Louis XIV mesurait 1,65 m ...
Depuis quelques années, on lui attribue plutôt 1,84m...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Les témoignages parlent du Roi dépassant d'une bonne tête le reste de ses courtisans (qui eux aussi portent talons et perruques, donc ça ne change rien).
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Majesté a écrit:Pantoufles de Marie-Antoinette conservées au musée Carnavalet :
Pour ceux que cela intéresse, nous avions ouvert un sujet répertoriant les (trop) nombreux souliers de Marie-Antoinette (ou plutôt attribués) connus à ce jour.
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1433-les-souliers-de-marie-antoinette?highlight=souliers
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Je n'ai toujours pas vu celui de Caen ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Les Talons rouges
La mode des talons rouges aurait été lancée, au Grand Siècle, par Philippe de France, Monsieur, duc d’Orléans et frère de Louis XIV, excusez du peu !
L'explication me paraît si bête que je peine beaucoup à la croire mais, ce n'est pas grave, je vous la livre telle quelle :
Monsieur et le chevalier de Lorraine faisant la nouba à Paris lors du Carnaval de 1662, certainement bien éméchés, s'allèrent piétiner ( au marché des Innocents où se trouvaient les abattoirs ) une mare de sang frais.
Monsieur s'en revint à Versailles sur ses hauts talons ( car il était un peu nabot ) tout rougis. Ce fut regardé sans doute comme du plus grand chic car dès le lendemain, dit-on, tous les gentilshommes portaient des talons rouges .
Au-delà d'un caprice de kékés, les talons rouges aux souliers devinrent une manière d'afficher une haute noblesse. Cette mode versaillaise continuait la tradition romaine des mulleus réservés à l’élite dans la société romaine et uniquement porté par les hauts magistrats, sénateurs, consuls, préteurs curules.
Par extension, au XIXème siècle, talon rouge prit la signification de relatif à la Cour de Versailles, ses manières pompeuses ou prétentieuses :
- Il est très talon rouge.
- Des manières talon rouge.
- Il s’inclina, très talon rouge, et cérémonieusement me baisa la main. — (Hélène Jourdan-Morhange, Ravel et nous : l'homme, l'ami, le musicien, Éditions du Milieu de monde, 1945)
- Celui-ci, galant homme, très talon-rouge, conférencier à ses moments perdus, ne savait plus à quel saint se vouer. — (Louise Weiss, Mémoires d’une Européenne, Éditions Payot, 1976)
Je trouve bien dommage que cette expression imagée soit tombée en désuétude, comme tant d'autres, et même aujourd'hui complètement oubliée !
Ce que je ne savais pas c'est que vers 1780 il se trouvait encore des excentriques pour porter les talons rouges, si, si !!!
A la Cour de Catherine II, par exemple, le français Gaillard se fait ainsi remarquer et, est-il besoin de le préciser, bien railler derrière son dos .
Le diplomate Corberon s'en fait l'écho dans son journal intime :
On sait la fatuité de Gaillard qui n'est pas secrétaire de la Cour, et l'on trouve étrange que M. de Vérac le présente comme tel et le mène partout dans les grandes
maisons. On m'a assuré qu'il portoit des talons rouges; cela me paroît trop ridicule pour que je le croie. Ce seroit même une platitude, dont je ne puis soupçonner Gaillard, mais je tirerai le fait au clair.
Ma foi, mon ami, les bruits et les soupçons des talons rouges de Gaillard sont très vérifiés; je les ai vus de mes yeux, et à peine pouvois-je le croire. Mais rien de plus
vrai; mon valet de chambre. plus incrédule que moi, s'en est informé à son laquais, qui lui a dit qu'il en avoit six paires : voilà par exemple un ridicule et une folie dont je ne l'aurois jamais cru capable. La hauteur visible de Gaillard lui a fait beaucoup de tort. En général, le ton qu'il prend chez le marquis révolte beaucoup de personnes, et ses talons rouges ne sont point oubliés; ils ont fait dire à l'office du marquis qu'il étoit le fils d'un vigneron.
secrets et lumières de Paris et d'ailleurs
Louis XIV en costume de sacre-1701- Hyacinthe Rigaud (détail des talons)
https://archive.org/stream/undiplomatefran02corbuoft/undiplomatefran02corbuoft_djvu.txt
https://fr.wiktionary.org/wiki/talon_rouge
L'explication me paraît si bête que je peine beaucoup à la croire mais, ce n'est pas grave, je vous la livre telle quelle :
Monsieur et le chevalier de Lorraine faisant la nouba à Paris lors du Carnaval de 1662, certainement bien éméchés, s'allèrent piétiner ( au marché des Innocents où se trouvaient les abattoirs ) une mare de sang frais.
Monsieur s'en revint à Versailles sur ses hauts talons ( car il était un peu nabot ) tout rougis. Ce fut regardé sans doute comme du plus grand chic car dès le lendemain, dit-on, tous les gentilshommes portaient des talons rouges .
Au-delà d'un caprice de kékés, les talons rouges aux souliers devinrent une manière d'afficher une haute noblesse. Cette mode versaillaise continuait la tradition romaine des mulleus réservés à l’élite dans la société romaine et uniquement porté par les hauts magistrats, sénateurs, consuls, préteurs curules.
Par extension, au XIXème siècle, talon rouge prit la signification de relatif à la Cour de Versailles, ses manières pompeuses ou prétentieuses :
- Il est très talon rouge.
- Des manières talon rouge.
- Il s’inclina, très talon rouge, et cérémonieusement me baisa la main. — (Hélène Jourdan-Morhange, Ravel et nous : l'homme, l'ami, le musicien, Éditions du Milieu de monde, 1945)
- Celui-ci, galant homme, très talon-rouge, conférencier à ses moments perdus, ne savait plus à quel saint se vouer. — (Louise Weiss, Mémoires d’une Européenne, Éditions Payot, 1976)
Je trouve bien dommage que cette expression imagée soit tombée en désuétude, comme tant d'autres, et même aujourd'hui complètement oubliée !
Ce que je ne savais pas c'est que vers 1780 il se trouvait encore des excentriques pour porter les talons rouges, si, si !!!
A la Cour de Catherine II, par exemple, le français Gaillard se fait ainsi remarquer et, est-il besoin de le préciser, bien railler derrière son dos .
Le diplomate Corberon s'en fait l'écho dans son journal intime :
On sait la fatuité de Gaillard qui n'est pas secrétaire de la Cour, et l'on trouve étrange que M. de Vérac le présente comme tel et le mène partout dans les grandes
maisons. On m'a assuré qu'il portoit des talons rouges; cela me paroît trop ridicule pour que je le croie. Ce seroit même une platitude, dont je ne puis soupçonner Gaillard, mais je tirerai le fait au clair.
Ma foi, mon ami, les bruits et les soupçons des talons rouges de Gaillard sont très vérifiés; je les ai vus de mes yeux, et à peine pouvois-je le croire. Mais rien de plus
vrai; mon valet de chambre. plus incrédule que moi, s'en est informé à son laquais, qui lui a dit qu'il en avoit six paires : voilà par exemple un ridicule et une folie dont je ne l'aurois jamais cru capable. La hauteur visible de Gaillard lui a fait beaucoup de tort. En général, le ton qu'il prend chez le marquis révolte beaucoup de personnes, et ses talons rouges ne sont point oubliés; ils ont fait dire à l'office du marquis qu'il étoit le fils d'un vigneron.
secrets et lumières de Paris et d'ailleurs
Louis XIV en costume de sacre-1701- Hyacinthe Rigaud (détail des talons)
https://archive.org/stream/undiplomatefran02corbuoft/undiplomatefran02corbuoft_djvu.txt
https://fr.wiktionary.org/wiki/talon_rouge
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Le talon est très haut, on ne voit pas cela souvent en France. Les talons étaient moins hauts en France j'ai l'impression.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Ce soulier doit être de la première partie du XVIIIe.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Annoncée dans notre rubrique Ventes aux enchères, cette vente de la collection dédiée à la mode, du collectionneur Gilles Labrosse, nous donne l'occasion de présenter ici quelques pièces intéressantes...
Paire de socles pour chaussures de dame en fer forgé, cuir à boucles, feuilles de laiton cloutées (?) et bois
Fin XVIIIe début XIXe siècle
Intéressant système de calage de la chaussure par pression exercée sur le talon.
Trous de vers dans le bois, patine d'usage, bel objet complet.
Images : Richard MdV
* Source et infos complémentaires : Richard MdV - Collection Labrosse Partie I
J'ignore quel était l'usage de cette paire de "socles" ?!
Paire de socles pour chaussures de dame en fer forgé, cuir à boucles, feuilles de laiton cloutées (?) et bois
Fin XVIIIe début XIXe siècle
Intéressant système de calage de la chaussure par pression exercée sur le talon.
Trous de vers dans le bois, patine d'usage, bel objet complet.
Images : Richard MdV
* Source et infos complémentaires : Richard MdV - Collection Labrosse Partie I
J'ignore quel était l'usage de cette paire de "socles" ?!
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Gouverneur Morris a écrit:
Ces socles... Était-ce pour pouvoir marcher dans les rues-bourbiers sans salir ses chaussures ?
Cela fait penser également aux chaussures vénitiennes...
Mystère. Mais cette armature métallique me semble cependant bien inconfortable, même pour du provisoire.
Dans la même vente, est proposée cette autre...
Rare paire de chaussures période Louis XIV avec leurs socles d'origine à la forme
Circa 1700
Hauts talons bobine et empeignes recouvertes de damas de soie cerise, appliqué d'un large ruban métallique façonné doré. Passes à oeillets et ruban noué (moderne). Intérieur en chevreau crème. Socles en cuir marron recouvert de cuir et taffetas crème, et passes nouées (noeuds modernes).
Empoussiérage, déchirures, petites lacunes, mais complètes.
* Source et infos complémentaires : Richard MdV - Collection Labrosse Partie I
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Gouverneur Morris a écrit:
Voilà tout ce que je trouve sur le Net...
Il y a beaucoup plus ici !
Les chopines, les chaussures à semelles compensées du 15e siècle qui arrivaient jusqu'à 50 cm de hauteur
Par Baptiste
Les chaussures ont toujours été l'accessoire par excellence de toute garde-robe féminine, devenant un trait distinctif de leur style et de leur façon d'être. Selon la mode du moment, il y a eu une multiplication des types de chaussures, dont certaines sont restées plus ou moins inchangées, tandis que d'autres ont disparu - heureusement dans certains cas - et se limitent aujourd'hui à décorer les vitrines de certains musées : c'est le cas des chopines, ces chaussures qui permettaient aux dames d'ajouter jusqu'à 50 cm de plus en hauteur !
Les chopines, les ancêtres des modernes chaussures à semelles compensées
image: Internet Archive Book Images/WIkimedia
Répandues en Europe entre le XVe et le XVIIe siècle, les chopines étaient des chaussures strictement féminines, ancêtres des modernes chaussures à semelles compensées , dont elles se distinguent par deux caractéristiques fondamentales : la hauteur et l'utilité, pratique et sociale. Conçues pour protéger les pieds des routes bosselées, boueuses ou mouillées - évitant ainsi de salir ses vêtements - les chopines étaient aussi un symbole de statut, indiquant la noblesse de sa propriétaire, mais pas seulement... Elles faisaient aussi partie de l'équipement des courtisanes, indispensable pour les mettre en valeur.
Pour réglementer leur utilisation, une loi a été introduite à Venise pour limiter leur hauteur.
Ce n'est pas un hasard si les chopines sont devenus très populaires à Venise, au point qu'en 1430, le Doge a dû édicter une loi limitant leur hauteur à 8 cm : une règle qui a été largement ignorée, comme en témoignent les exemplaires de 50 cm de haut exposés au Musée du Palazzo Mocenigo et au Musée Correr de Venise.
La chaussure était faite de liège, donc très légère
image: Rama & the Shoe Museum in Lausanne/Wikimedia
Mais comment étaient-elles fabriquées ? La chaussure était faite de liège, de bois ou de métal, puis recouverte de cuir, de brocart ou de velours, souvent dans le même tissu que la robe avec laquelle elles étaient portées ; perles et broderies complétaient les fins décors de ces chaussures remarquables.
Les accidents causés par les chopines étaient fréquents, rendant la démarche instable et incertaine.
image: Rama & the Shoe Museum in Lausanne/Wikimedia
D'un impact visuel indéniable, ces chaussures n'étaient pas le summum du confort, ni de sécurité. Les femmes qui les portaient avait une démarche instable et étaient forcées d'être accompagnées d'un ou deux valets contre lesquels s'appuyer. Cela n'empêchait pas qu'il y avait des femmes plus habiles pour marcher sur ce type d'échasses : par exemple, le maître de danse Marco Fabrizio Caroso dans sa “Nobiltà di Dame” de 1600, affirmait qu'une femme aurait dû danser avec grâce et beauté même avec les chopines.
Cependant, les hommes et le clergé ont encouragé les femmes à les porter...
image: Wuselig/Wikimedia
Pourtant, en général, les chopines forçaient les femmes à faire des mouvements limités, et devant les yeux de tous. Ce n'est pas par hasard que leur utilisation était encouragée à la fois par les maris vénitiens jaloux - marchands souvent en déplacement - et par le clergé de la Sérénissime, puisqu'elles réduisaient toutes sortes d'activités considérées comme pécheresses.
[b]Bien que très répandues en Italie, elles sont originaires d'Espagne.
image: Rama & the Shoe Museum in Lausanne/WIkimedia
Si elles étaient populaires auprès des Vénitiennes, leur origine se trouve cependant dans l'Espagne du XIVe siècle, non seulement parce que des modèles datant de cette période ont été retrouvés, mais aussi parce que leur production a absorbé la majeure partie de la production espagnole de liège au XVe siècle. Très vite, ces chaussures se sont répandues au-delà des frontières nationales, et pas seulement en Italie, mais aussi en France, en Angleterre et même en Chine !
Nous les trouvons dans la peinture de 1490 "Deux Dames vénitiennes" de Vittore Carpaccio, où les dames sont représentées avec ces typiques chopines, de couleur rouge.
image: Wikimedia Commons
image: Daderot/Wikimedia
Impossible de trouver de telles chaussures de nos jours, les femmes devant se "contenter" de modestes et confortables chaussures à semelles compensées !
https://www.curioctopus.fr/read/17520/les-chopines-les-chaussures-a-semelles-compensees--du-15e-siecle-qui-arrivaient-jusqu-a-50-cm-de-hauteur
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Merci Eléonore !
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Nous avions présenté quelques autres modèles ici : Les turqueries de JE Liotard - Les Kabbabs, aux origines de la chaussure surélevée à plateaux
Mais je ne pense pas qu'il s'agisse là du même principe.
Mais je ne pense pas qu'il s'agisse là du même principe.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
La nuit, la neige a écrit: Paire de socles pour chaussures de dame en fer forgé, cuir à boucles, feuilles de laiton cloutées (?) et bois
Fin XVIIIe début XIXe siècle J'ignore quel était l'usage de cette paire de "socles" ?!
Le terme exact est socque plutôt que socle. Ce sont des sortes de sur-chaussures dans lesquelles on glissait les pieds pour protéger les souliers de la saleté des rues.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Merci Marie-Jeanne.
Bon, vous confirmez ce que Gouv' écrivait tantôt.
Cependant, je ne parviens pas à imaginer faire quelques pas avec la première paire. Pourquoi cet inconfort ? Notamment la partie métallique situé au niveau du talon...
C'est un objet de torture plutôt que de commodité !
Quant à la seconde paire, vendue avec ses souliers assortis, disons que je n'imagine pas que la protection soit si efficace que cela : la pointe du soulier, le talon et la cheville reste découverts. Seuls la semelle et le coup de pied semblent " protégés ". Bref, ce qui n'a guère d'intérêt.
C'est étrange...
Bon, vous confirmez ce que Gouv' écrivait tantôt.
Cependant, je ne parviens pas à imaginer faire quelques pas avec la première paire. Pourquoi cet inconfort ? Notamment la partie métallique situé au niveau du talon...
C'est un objet de torture plutôt que de commodité !
Quant à la seconde paire, vendue avec ses souliers assortis, disons que je n'imagine pas que la protection soit si efficace que cela : la pointe du soulier, le talon et la cheville reste découverts. Seuls la semelle et le coup de pied semblent " protégés ". Bref, ce qui n'a guère d'intérêt.
C'est étrange...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Je ne sais pas si cet accessoire était communément adopté, néanmoins on en rencontre encore dans les musées.
La seconde paire est effectivement étrange, certainement destinée à ne faire que quelques pas, à la descente d'un carrosse par exemple. Puis de déchausser les socques afin de ne pas crotter les parquets et les tapis tout en restant chic.
La seconde paire est effectivement étrange, certainement destinée à ne faire que quelques pas, à la descente d'un carrosse par exemple. Puis de déchausser les socques afin de ne pas crotter les parquets et les tapis tout en restant chic.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
La nuit, la neige a écrit: Pourquoi cet inconfort ? Notamment la partie métallique situé au niveau du talon...
C'est un objet de torture plutôt que de commodité !
C'est vrai, tu as raison ! S'il s'agit de ne pas souiller ses souliers, beaucoup plus cosy est la chaise à porteurs !
Autre option : pour se hausser et se mettre en valeur :
Cette fois c'est le bas de la robe qui traîne par terre ramassant toutes les saletés.
Marie-Jeanne a écrit:
Le terme exact est socque plutôt que socle. Ce sont des sortes de sur-chaussures dans lesquelles on glissait les pieds pour protéger les souliers de la saleté des rues.
... d'où socquettes ?
L'origine de ses " instruments " bizarres est orientale et antique .
Au fil de l’histoire et de par les cultures, la chaussure s’est avérée la réponse à une volonté commune de s’élever dans tous les sens du terme.
En Europe, les chopines des XVIe et XVIIe siècles constituent l’exemple le plus marquant de l’avènement de la chaussure surélevée.
Ces plates-formes si peu pratiques, sont l’apanage des courtisans vénitiens, avant d’être adoptées par les européennes riches et élégantes qui devaient, pour marcher en chopines, se faire aider de serviteurs ou d’hommes chevaleresques.
Les chopines étaient Constituées d’une plate-forme en bois recouverte de velours couleur or, et ornées de dentelle argentée, de rubans ruchés et d’un gland, elle illustre de façon remarquable le style de chopine de hauteur moyenne propre à la période. Le talon de certaines des plus extravagantes chopines, pouvaient atteindre jusqu’à 75 cm.
Aux origines de la chaussure surélevée à plateaux
Les talons compensés étaient déjà présents au temps des Égyptiens antiques, car on retrouve quelques descriptions (sur des figures murales) d’hommes et de femmes au plus haut statut, portant des talons hauts, probablement pour des cérémonies. Les bouchers égyptiens portaient également des talons hauts, pour éviter le sang coulant des bêtes mortes
Puis ce fût au tour des Romains de leurs donner une dimension pratique. Les talons servaient à garder les pieds bien calés dans les étriers quand on montait à cheval.
La chaussure surélevée devient un phénomène de mode, lorsqu’elle quitte son rôle purement fonctionnel, pour devenir un accessoire permettant de se montrer et d’affirmer son rang.
Ainsi, Les « kabkabs surélevés sont des échasses en bois utilisées à ces fins, pendant des siècles au Moyen-orient et dans l’empire Ottoman. Le kabkab surélevé, est porté dans les salle humides du bain maure, ou il permet de traverser la pièce sans se mouiller, mais il peut aussi se parer d’incrustations de nacres pour être porté lors d’occasions spéciales. C’est bien eux qui semblent avoir engendré les les chopines vénitiennes dont les plateaux atteignent des hauteurs exagérées.
En effet, Les hautes sandales appelées kabkabs, portées par les femmes turques aux bains publics, comptent parmi les chaussures d’origine « exotique » qui firent leur apparition à Venise à partir du XVI e siècles. Le kabkab fait sensation et accessoirisé à la mode Italienne il devint la chopine, l’échasse qui conquerra l’Europe toute entière, avant d’être abandonnées au XVII e siècle.
Enfin, le Kabkab est importé en Afrique du nord pendant la période ottomane, c’est-a-dire lorsque la mode de la chaussure surélevée commence à tomber en désuétude. On garde le principe de la chaussure surélevée pour ne pas prendre l’eau au hammam, mais les hauteurs sont plus raisonnables et moins vertigineuses.
https://babzman.com/le-kabkab-a-lorigine-de-la-chaussure-surelevee-a-plateaux/
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Chaussures et souliers du XVIIIe siècle
Étant donné la rusticité du modèle à patin de la vente Labrosse, son usage était certainement de commodité uniquement, et probablement destiné aux classes populaires.
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Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
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