Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
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Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Comme sa résidence du Petit Luxembourg (un hôtel particulier contigu au palais du Luxembourg et aujourd'hui résidence du président du Sénat) est bien trop petite pour accueillir la Cour, l'ambassadeur d'Autriche , Mercy-Argenteau a recours au subterfuge de la maison de bois !
Il fait édifier dans le jardin, un palais provisoire d'une quarantaine de mètres de long sur 25 de large, pour le mariage de Marie-Antoinette avec le futur Louis XVI qui a eu lieu quinze jours plus tôt. Du provisoire, certes, mais fastueux. Imaginez que la salle est ceinturée par 24 colonnes corinthiennes cannelées de 15 mètres de haut, supportant un plafond décoré, et éclairée par 2500 bougies ...
Jean-François-Thérèse Chalgrin, son architecte, immortalise l'éphémère construction en traçant pour Mercy cette aquarelle à la plume et encre noire .
https://www.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/29-mai-1770-au-bal-masque-ohe-ohe-offert-pour-le-mariage-de-louis-xvi-et-marie-antoinette-29-05-2012-1466077_494.php
https://www.pinterest.fr/pin/442971313329806088/
Il fait édifier dans le jardin, un palais provisoire d'une quarantaine de mètres de long sur 25 de large, pour le mariage de Marie-Antoinette avec le futur Louis XVI qui a eu lieu quinze jours plus tôt. Du provisoire, certes, mais fastueux. Imaginez que la salle est ceinturée par 24 colonnes corinthiennes cannelées de 15 mètres de haut, supportant un plafond décoré, et éclairée par 2500 bougies ...
Jean-François-Thérèse Chalgrin, son architecte, immortalise l'éphémère construction en traçant pour Mercy cette aquarelle à la plume et encre noire .
https://www.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/29-mai-1770-au-bal-masque-ohe-ohe-offert-pour-le-mariage-de-louis-xvi-et-marie-antoinette-29-05-2012-1466077_494.php
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Dernière édition par Mme de Sabran le Sam 29 Juin 2019, 12:18, édité 2 fois
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Des détails sur cette maison de bois, salle de bal provisoire de l'ambassadeur d'Autriche !
... et l'on en reste coi !
À l'occasion du mariage du Dauphin et de l'archiduchesse Marie-Antoinette, Chalgrin construisit pour le comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur d'Autriche, une sorte de basilique, similaire à celle que Victor Louis édifia, pour la même occasion, pour le compte de l'ambassadeur d'Espagne. « Extérieurement, la nudité du volume, encore inhabituelle, étonna le grand public ; mais, parmi les invités, le succès fut considérable.
Dans son Journal, le duc de Croÿ signale le balcon qui régnait autour de la salle : "au tiers de la hauteur des colonnes, qui paraissaient pourtant presque isolées, il y avait un grand jubé garni de monde qui faisait bien et d'où le coup d'œil fut superbe. Nous y soupâmes quatre-vingt-dix personnes à une table de cent couverts."
De son côté, Mercy-Argenteau écrit : "le jour de mon bal, il est entré en tout six mille masques quoique je n'eusse fait distribuer que quatre mille cinq cents billets." Marie-Thérèse demanda des copies des dessins de Chalgrin ; une aquarelle est conservée au Louvre. Il existe aussi des estampes de F.-M.-A. Boizot. Blondel cite l'œuvre dans son Cours ; plus tard, à l'occasion du congrès de Vienne, Metternich en fit exécuter une réplique exacte (A.-Ch. Gruber). »
La légende de la gravure se trompe: ce n'était pas à Versailles .
... et l'on en reste coi !
À l'occasion du mariage du Dauphin et de l'archiduchesse Marie-Antoinette, Chalgrin construisit pour le comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur d'Autriche, une sorte de basilique, similaire à celle que Victor Louis édifia, pour la même occasion, pour le compte de l'ambassadeur d'Espagne. « Extérieurement, la nudité du volume, encore inhabituelle, étonna le grand public ; mais, parmi les invités, le succès fut considérable.
Dans son Journal, le duc de Croÿ signale le balcon qui régnait autour de la salle : "au tiers de la hauteur des colonnes, qui paraissaient pourtant presque isolées, il y avait un grand jubé garni de monde qui faisait bien et d'où le coup d'œil fut superbe. Nous y soupâmes quatre-vingt-dix personnes à une table de cent couverts."
De son côté, Mercy-Argenteau écrit : "le jour de mon bal, il est entré en tout six mille masques quoique je n'eusse fait distribuer que quatre mille cinq cents billets." Marie-Thérèse demanda des copies des dessins de Chalgrin ; une aquarelle est conservée au Louvre. Il existe aussi des estampes de F.-M.-A. Boizot. Blondel cite l'œuvre dans son Cours ; plus tard, à l'occasion du congrès de Vienne, Metternich en fit exécuter une réplique exacte (A.-Ch. Gruber). »
La légende de la gravure se trompe: ce n'était pas à Versailles .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Le mariage de Louis et Marie-Antoinette se déroule sous l'égide des dieux olympiens ...
https://books.google.fr/books?id=kuaeANzErwUC&pg=PA79&lpg=PA79&dq=CHALGRIN+MERCY-ARGENTEAU&source=bl&ots=ZLXtlYPS3E&sig=46nmzskgMEEMU56cVQQRRZyFKCo&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjkxK_NopvfAhXQy4UKHSZ5AdAQ6AEwCXoECA0QAQ#v=onepage&q=CHALGRIN%20MERCY-ARGENTEAU&f=false
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Mme de Sabran a écrit:Des détails sur cette maison de bois, salle de bal provisoire de l'ambassadeur d'Autriche !
... et l'on en reste coi !
(...)
La légende de la gravure se trompe: ce n'était pas à Versailles .
Nous en parlons également ici, en y associant d'autres illustrations de cette grande salle de bal :
Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Mme de Sabran a écrit:Comme sa résidence du Petit Luxembourg (un hôtel particulier contigu au palais du Luxembourg et aujourd'hui résidence du président du Sénat) est bien trop petite pour accueillir la Cour, l'ambassadeur d'Autriche , Mercy-Argenteau a recours au subterfuge de la maison de bois !
Il fait édifier dans le jardin, un palais provisoire d'une quarantaine de mètres de long sur 25 de large, pour le mariage de Marie-Antoinette avec le futur Louis XVI qui a eu lieu quinze jours plus tôt. Du provisoire, certes, mais fastueux. Imaginez que la salle est ceinturée par 24 colonnes corinthiennes cannelées de 15 mètres de haut, supportant un plafond décoré, et éclairée par 2500 bougies ...
Jean-François-Thérèse Chalgrin, son architecte, immortalise l'éphémère construction en traçant pour Mercy cette aquarelle à la plume et encre noire .
https://www.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/29-mai-1770-au-bal-masque-ohe-ohe-offert-pour-le-mariage-de-louis-xvi-et-marie-antoinette-29-05-2012-1466077_494.php
https://www.pinterest.fr/pin/442971313329806088/
Quel luxe inouï. Les constructions éphémères de l'Ancien Régime étaient somptueuses.
L'une des plus impressionnantes est peut-être la salle de bal construite sur la place de l'Hôtel de Ville à l'occasion des fêtes données par la Ville de Paris pour la naissance du Dauphin. Elle paraît énorme sur cette gravure de Moreau le Jeune :
N'oublions pas non plus cette construction éphémère (toujours en bois) réalisée à l'intérieur de la cathédrale de Reims à l'occasion du sacre de Louis XVI (on se croirait à l'opéra plutôt qu'à l'église ), représentée sur cette autre gravure de Moreau le Jeune :
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Un air d'opéra en effet car c'était l'œuvre des équipes des menus plaisirs en charge des spectacles de la cour !
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Marie-Jeanne a écrit:Un air d'opéra en effet car c'était l'œuvre des équipes des menus plaisirs en charge des spectacles de la cour !
Tout à fait .
Merci. Il faudrait scinder ce sujet et mettre ce qui concerne Mercy sous l'intitulé "Les constructions éphémères de l'Ancien-Régime" .
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Existe-t-il une représentation ( tableau ou gravure ) de la construction éphémère ( maison de bois ) installée sur l'Ile aux Epis ( notre dernière énigme ) à l'occasion de l'acte de remise de la dauphine ?
WIKI
À la fin du XVIIIème siècle, sous l'Ancien Régime, l'île aux Épis est en quelque sorte une zone limitrophe neutre : c'est sur l'île aux Épis que le 7 mai 1770 Marie-Antoinette est le sujet du rite "remise de l'épouse". Elle quitte le Saint-Empire en y laissant tous ses biens, même ses vêtements, y compris les rubans pour les cheveux, et est habillée entièrement "à la française", pour rentrer dans son nouveau royaume. Cette cérémonie se passe dans un bâtiment en bois construit spécialement pour l'occasion, et dont les issues sont situées de telle manière que la jeune femme puisse entrer depuis le côté autrichien et sortir du côté français.
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_aux_%C3%89pis
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Tout cela me sidère. Ce luxe tabageur et inutile. Que n'aurait-on pas fait ce mariage dans un joli château (en France, et alors....), il aurait été aussi charmant. Surtout quand on connaît la suite concernant les 2 époux. Non, vraiment, je ne comprends pas ce qui se passait dans la tête de certains. D'ailleurs, la Dauphine sera choquée et apeurée.
Mais, peut-être, ai-je tort !!!
Mais, peut-être, ai-je tort !!!
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Le mariage du futur roi de France peut difficilement s'expédier à la bonne franquette, Tritri ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Je suis tout-à-fait d'accord, mais là c'est passer d'un extrême à l'autre. Il y a des choses de cette période qui me mettent hors de moi. L'ombre de Louis XIV n'était pas loin, probablement, je ne sais pas.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Il s'agit d'une question de mentalité. Ce "luxe tapageur" sert de signe au sein des codes sociaux. Nous avons aussi les nôtres, que le siècle prochain trouvera ridicules et déplacés.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Oui, encore une fois d'accord avec ce que chacun dit. Oui, cher Lucius vous avez entièrement raison. En tout cas, pour ce genre de "sornettes" (pardonnez-moi ma franchise), je suis heureuse de vivre au XXIème siècle. Et puis, surtout, je ne suis pas Reine. Ouf!!!!
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Mme de Sabran a écrit:
Existe-t-il une représentation ( tableau ou gravure ) de la construction éphémère ( maison de bois ) installée sur l'Ile aux Epis ( notre dernière énigme ) à l'occasion de l'acte de remise de la dauphine ?
Notre ami Félix avait posté cette image, avec les "parkings" pour les voitures autrichiennes et les voitures françaises...
Et il précisait :
Comte d'Hézècques a écrit:
Originaire de Francfort, Goethe étudie le droit à l’université de Strasbourg en 1770-1771. Quand il apprend que l’archiduchesse Maria Antonia arrivera à Strasbourg le 7 mai 1770, sur l’île aux Epis précisément, au milieu du Rhin entre la ville de Kehl et de Strasbourg, où elle doit participer au rite de « remise de l'épouse » dans une maison spécialement construite pour cette occasion, il a envie de découvrir cette édifice décorée par les meilleurs artistes.
Le choix de cette île, entre l'Allemagne et la France, représente d’ailleurs une sorte de zone neutre. Les deux entrées de ce bâtiment sont disposées de telle manière que la future dauphine de France y entre du côté autrichien et en ressort en France.
Goethe s’y rendra quelques jours avant la cérémonie avec des amis de l’université par curiosité de découvrir l’édifice éphémère.
Et encore :
Comte d'Hézècques a écrit:
Stefan Zweig le relate ainsi dans sa biographie sur Marie-Antoinette :
Tandis que la gigantesque cavalcade – trois cent quarante chevaux, qui doivent être relayés à chaque station – traverse lentement l’Autriche et la Bavière et, après d’innombrables fêtes et réceptions, s’approche de la frontière française, charpentiers et tapissiers travaillent activement à un édifice singulier sur une île du Rhin, entre Kehl et Strasbourg.
Là les grands maîtres de cérémonies de Versailles et de Schœnbrunn ont joué leur principal atout ; après des pourparlers sans fin pour savoir si la remise solennelle de la mariée devait s’accomplir en pays autrichien ou en pays français, un malin parmi eux a trouvé une solution digne de Salomon : on construira un pavillon spécial en bois sur un des petits îlots inhabités du Rhin, entre la France et l’Allemagne, donc une sorte de « no man’s land » ; ce sera là une merveille de neutralité ; deux pièces du côté de la rive droite du Rhin, où Marie- Antoinette entrera en archiduchesse, deux pièces du côté de la rive gauche, d’où elle sortira après la cérémonie en dauphine de France, et au milieu la grande salle de la remise solennelle, où l’archiduchesse deviendra définitivement l’héritière du trône.
Des tapisseries précieuses du palais épiscopal couvrent les cloisons élevées à la hâte, l’université de Strasbourg prête un baldaquin, la riche bourgeoisie de la ville son plus beau mobilier.
Ce sanctuaire d’une splendeur princière est naturellement fermé aux yeux des profanes, mais ici comme partout quelques pièces d’argent rendent les gardiens complaisants ; c’est ainsi que quelques jours avant l’arrivée de Marie-Antoinette plusieurs jeunes étudiants allemands se glissent dans l’édifice à moitié achevé pour satisfaire leur curiosité.
L’un d’eux surtout, à la taille élancée, au regard clair et ardent, le nimbe du génie couronnant son front viril, ne peut pas se rassasier de la beauté des Gobelins tissés d’après les cartons de Raphaël ; ils éveillent chez le jeune homme, à qui la cathédrale de Strasbourg vient justement de révéler l’art gothique, le désir ardent de comprendre avec le même amour l’art classique.
Enthousiasmé, il explique à ses camarades moins éloquents ce monde de beauté, soudain découvert, des maîtres italiens ; mais tout à coup il s’arrête, se sent mal à l’aise, ses sourcils foncés et épais se froncent, presque avec colère, au-dessus du regard encore enflammé.
Car à l’instant seulement il vient de se rendre compte de ce que représentent ces tapisseries : c’est, en effet, une légende convenant aussi peu que possible à une noce : l’histoire de Jason, Médée et Créüse, l’exemple le plus frappant d’un hymen fatal.
« Quoi ! s’exclame à haute voix le génial adolescent, sans prêter attention à l’étonnement des assistants, est-il permis de mettre aussi imprudemment sous les yeux d’une jeune reine, dès le premier jour, l’exemple du mariage le plus atroce qui fût jamais consommé ? N’y a-t-il donc point parmi les architectes, décorateurs et tapissiers français, un seul homme qui comprenne que les images ont une signification, qu’elles agissent sur les sens et l’esprit, qu’elles laissent des impressions, qu’elles éveillent des pressentiments ? Ne dirait-on pas que l’on a voulu envoyer au-devant de cette belle dame, que l’on dit être attachée à la vie, le plus hideux des spectres ? »
Les amis du bouillant jeune homme réussissent avec peine à le calmer, et il leur faut presque employer la force pour entraîner Goethe – car cet étudiant n’est autre que Goethe – hors de la bâtisse en bois.
« L’immense flot de magnificence » du cortège nuptial s’approche, bientôt il inondera d’allégresse et de joyeuses paroles la salle décorée, sans que personne ne soupçonne que quelques heures auparavant le regard pénétrant d’un poète a discerné dans ce tissu multicolore le fil noir de la fatalité.
Extraits de notre sujet : Goethe et Marie-Antoinette
Et toujours au sujet de cette construction...
Mme de Sabran a écrit:
Un pavillon de bois, composé de cinq pièces, a été construit dans une des îles du Rhin ; le Garde-Meuble royal l'a revêtu de tapisseries des Gobelins. Dans la partie réservée à la cour impériale, on déshabille la Dauphine, qui doit quitter la chemise et jusqu'aux bas, pour ne rien garder du pays qui cesse d'être le sien.
Dans la pièce du milieu, meublée d'une grande table et d'une estrade, sous le dais de laquelle s'assied Marie- Antoinette, a lieu la cérémonie de remise et de réception ; les actes sont signés par les envoyés extraordinaires, le secrétaire du cabinet du Roi et le premier commis des Affaires étrangères ; puis la porte s'ouvre du côté de la France, et la maison française de la Dauphine apparaît, au moment où elle donne congé, les yeux mouillés d'émotion, à une partie des serviteurs de Vienne qui l'ont accompagnée jusqu'en terre du Roi.
Seul de la suite allemande, le prince de Stahremberg reste auprès d'elle, tandis qu'elle descend l'estrade, et fait quelques pas au-devant du comte de Saulx, son chevalier d'honneur, qui s'avance donnant le bras à la comtesse de Noailles ; le comte de Noailles les luI présente. Puis la dame d'honneur, prenant la droite de la princesse, lui présente à son tour son mari, à titre de grand d'Espagne, ce qui vaut au comte de Noailles le baiser d'usage.
L'huissier de la Chambre du Roi, qui garde la porte, fait entrer successivement le marquis des Granges, maître des cérémonies ; le comte de Tessé, premier écuyer ; le chevalier de Saint-Sauveur, qui commande le détachement des gardes-du -corps de l'escorte ; le maréchal de Contades, commandant de la province ; le marquis de Vogué, commandant en second ; l'intendant d'Alsace, le préteur de Strasbourg, enfin les dames désignées pour aller au-devant de la princesse, la duchesse de Villars, dame d'atours, la duchesse de Picquigny, la marquise de Duras, la comtesse de Mailly, la comtesse de Tavannes. Marie-Antoi-
nette appartient désormais tout entière à sa nouvelle patrie.
( Pierre de Nolhac )
Et au sujet des tapisseries, vus et décrites par Goethe :
Goethe a écrit: "Marie-Antoinette, Grande Duchesse d'Autriche, Reine de France, devait, se rendant à Paris, passer par Strasbourg. Les festivités par lesquelles on enseigne au peuple que la grandeur existe dans le monde se préparaient avec zèle. Et je remarquai particulièrement la construction érigée sur une île du Rhin entre les deux ponts et où elle devait être reçue et prise en charge par l'envoyé de son époux. Cette construction était de peu de hauteur et possédait en son milieu une grande salle et deux plus petites de chaque côté. Puis suivaient d'autres pièces qui s'étendaient encore vers l'arrière ; plus solidement construite elle aurait pu passer aisément pour une demeure d'agrément pour la noblesse. Mais ce qui m'intéressa particulièrement, si bien que je n’épargnai pas les « büsel » (une petite pièce de monnaie d’argent alors d’usage courant) pour obtenir du gardien d'y entrer à plusieurs reprises, c'étaient les tapisseries dont on avait recouvert tout l'intérieur. C'est là que je vis pour la première fois des tapisseries d'après des cartons de Raphaël et ce spectacle fit sur moi une impression décisive...
carton de Raphaël pour la pêche miraculeuse
J'allais et venais et ne pouvait me rassasier de ce que je voyais; une vaine aspiration me tourmentait car ce qui me parlait de façon si exceptionnelle j'aurais bien voulu aussi le comprendre... Je trouvai extrêmement agréables les petites salles et la salle principale me parut d’autant plus affreuse.
Raphaël la pêche miraculeuse
On l’avait décorée de tapisseries beaucoup plus grandes, plus riches et magnifiques, entourées d’une foule d’enjolivements, tissées d’après des tableaux d’artistes français contemporains. Je me serais volontiers accommodé également de ce style car il n’était pas dans ma sensibilité ni dans ma nature d’exclure sans appel ; mais le sujet m’irrita au plus haut point.
C’est l’histoire de Jason, Médée et Créüse qui était là illustrée, c’est-à-dire un exemple du mariage le plus malheureux qui soit. A la gauche du trône on voyait l’épousée luttant avec la mort la plus horrible et excitant la pitié des spectateurs ; à droite le père s’épouvante de voir ses enfants morts à ses pieds ; pendant que la furie traverse le ciel sur son char tiré par un dragon. Et pour joindre l’inepte à l’horrible, derrière le velours rouge et le dossier doré du trône s’enroulait la queue blanche du taureau cependant que le combat du monstre crachant le feu et de Jason se dissimulait entièrement derrière la coûteuse draperie. Toutes les maximes dont je m’étais imprégné à l’école d’Oeser me revenaient.
Médée sur son char tiré par le dragon
Que l’on représente Christ et les apôtres dans les salles annexes d’un bâtiment nuptial était déjà preuve d’un manque de discernement et sans doute c’étaient les dimensions des pièces qui avaient guidé le choix du conservateur des tapis royaux ; ceci je le pardonnais volontiers car ç’avait été à mon avantage ; mais une erreur comme celle de la grande salle me mit hors de moi et je pris avec passion mes compagnons à témoins d’un tel manquement au goût et au sentiment. « Quoi ! » m’écriai-je, sans me soucier des autres personnes présentes ; « Est-il permis de mettre sous les yeux d’une jeune reine, au premier pas qu’elle fait dans son pays, l’image des plus horribles noces qui se soient peut-être jamais faites ! Ne s’en trouve-t-il aucun parmi les architectes, les décorateurs et les tapissiers français qui comprenne que les images représentent quelque chose, que les images agissent sur l’âme et le sentiment, qu’elles produisent des impressions, qu’elles suscitent des pressentiments ! N’est-ce pas tout comme si l’on avait envoyé un spectre accueillir à la frontière cette belle dame que l’on dit amoureuse de la vie. » Je ne sais plus ce que je dis encore, mais mes compagnons s’employèrent à me calmer et à me faire quitter la place pour éviter les désagréments. Puis ils m’assurèrent qu’il n’était pas donné à tout le monde de chercher une signification aux images ; qu’à eux du moins l’idée n’en serait pas venue, non plus qu’à toute la population de Strasbourg et de la région quand bien même elle serait venue en masse, et pas davantage à la reine elle-même avec toute sa cour.
. . . . . . .
Le fleuve puissant et étincelant de la Cour s'était écoulé et ne m'avait laissé d'autre nostalgie que celle de ces tentures de Raphaël que j'aurais voulu à toute heure contempler, révérer, vénérer même. Je pus heureusement y intéresser plusieurs personnalités si bien qu'on ne les décrocha et roula que le plus tard possible."
C'était ici : Le voyage de Marie-Antoinette depuis l'Autriche vers la France
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Mais oui, bien sûr ! Merci ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
C'était le sujet de notre dernière énigme :
Il s'agit sans doute, comme Mercy bientôt à Paris, d'une " maison de bois " typique de cette époque pour opérer des agrandissements éphémères.
Eh oui ! ... à Vienne, pour permettre à Durfort de recevoir dignement la Cour et la ville en l'honneur du mariage prochain de l'archiduchesse Antonia avec le dauphin de France .Lucius a écrit:
Installation éphémère de grande ampleur ?
Il s'agit sans doute, comme Mercy bientôt à Paris, d'une " maison de bois " typique de cette époque pour opérer des agrandissements éphémères.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Chere madame,
Si je comprends bien le texte: Dauphine a visité ce travail. /c'est écrit dans le passé, pas dans le futur ../
Je pense que la fête organisée par l'ambassadeur de France le 18 avril 1770 au palais du Liechtenstein était absente.
en raison de l'étiquette et de la commande de Louis XV.
Leos
Si je comprends bien le texte: Dauphine a visité ce travail. /c'est écrit dans le passé, pas dans le futur ../
Je pense que la fête organisée par l'ambassadeur de France le 18 avril 1770 au palais du Liechtenstein était absente.
en raison de l'étiquette et de la commande de Louis XV.
Leos
Leos- Messages : 794
Date d'inscription : 29/12/2013
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Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Leos a écrit:Chere madame,
Si je comprends bien le texte: Dauphine a visité ce travail. /c'est écrit dans le passé, pas dans le futur ../
Oui, cher Leos.
Durfort parle du printemps 1769.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Ces indispensables maisons de bois !
Durfort se demande aussi si la demeure du prince de Hildburghausen qu'il a louée sera suffisamment vaste pour abriter les fastes du mariage par procuration de la petite Marie-Antoinette ? Ne faudra-t-il pas lui adjoindre des constructions provisoires en bois, surtout pour les cuisines et offices ? En effet, donner plusieurs fêtes en invitant à chacune de quinze à dix-huit cents personnes, nécessitera au moins mille couverts « servis splendidement » ...
Ah ! ces problèmes de logistique ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Encore une " maison de bois ", les amis !
Celle-ci est accolée au palais du Belvédère de Vienne, par Joseph II qui offre lui aussi des festivités pour le mariage de Marie-Antoinette.
Marie-Thérèse qui a grand peur d'un éventuel incendie prend des mesures : pas moins de 800 pompiers sont sur le pied de guerre .
( Castelot )
Notre sujet sur le Belvédère,
c'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2466-vienne-le-belvedere#137239
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
La maison de bois de l'Ile aux Epis .
Pour la remise de la dauphine, on s'affairait aux préparatifs à Strasbourg, sous la direction du baron d’Autigny. Le baron d'Autigny pensa utiliser la maison d’un particulier, nommé Gelb; mais, après l'avoir visitée, il jugea la porte d'entrée trop étroite, le rez- de-chaussée trop exigu, l’escalier en mauvais état . Et puis, il fallait traverser un vaste bourbier pour y accéder. Non, franchement ce n'était pas possible ! Il proposa donc à Choiseul de faire construire un édifice provisoire tout en bois ( la fameuse maison de bois dont nous parlions peu en amont ) . Il fut décidé que l’extérieur serait peint et l'intérieur orné de tapisseries ( ) provenant de l’évêché de Strasbourg ou de la cathédrale.
Le projet d'Autigny ayant été accepté, il se mit à l’œuvre aussitôt et fit établir l’édifice sur le bord de la route, à droite en venant de Kehl, afin que la Dauphine pût y pénétrer immédiatement à sa descente de carrosse. Il se composait d’une antichambre de six toises de longueur, d’un cabinet de huit toises rétréci sur un des côtés par deux petites pièces, de la salle de remise longue de sept toises, d'un cabinet et d'une antichambre disposés comme de l'autre côté de la salle.
La voici, comme si nous y étions !
La Dauphine devait entrer par la porte de l'antichambre autrichienne et sortir par la porte de l’antichambre française.
Le 24 mars, d’Autigny eut une conférence avec les fourriers autrichiens chargés de la décoration de la partie qui était censée leur appartenir; il leur proposa de partager les frais, mais ceux-ci répondirent qu'il était plus convenable de laisser le tout à la charge de Louis XV. Pour orner la partie française, il y eut un empressement général : le cardinal de Rohan prêta ses tapisseries, l'Université luthérienne un dais et un superbe fauteuil de velours cramoisi, galonné d’or, le chapitre catholique offrit un tapis qui s’harmonisait avec le fauteuil, de riches Strasbourgeois envoyèrent des banquettes, des chaises, des tabourets, si bien que la partie autrichienne se trouva du même coup décorée. Enfin le tapissier de la couronne arriva, suivi de meubles et de tapisseries provenant du garde- meuble royal.
Le pavillon devint un but de promenade pour les habitants de Strasbourg désireux de contempler tant de merveilles réunies.
Gœthe, alors étudiant dans cette ville, négligeait ses cours de droit pour se rendre, écrit-il, le plus souvent possible sur l’île du Rhin. Nous citons ses réflexions malheureusement prémonitoires, un peu plus haut .
Pour la remise de la dauphine, on s'affairait aux préparatifs à Strasbourg, sous la direction du baron d’Autigny. Le baron d'Autigny pensa utiliser la maison d’un particulier, nommé Gelb; mais, après l'avoir visitée, il jugea la porte d'entrée trop étroite, le rez- de-chaussée trop exigu, l’escalier en mauvais état . Et puis, il fallait traverser un vaste bourbier pour y accéder. Non, franchement ce n'était pas possible ! Il proposa donc à Choiseul de faire construire un édifice provisoire tout en bois ( la fameuse maison de bois dont nous parlions peu en amont ) . Il fut décidé que l’extérieur serait peint et l'intérieur orné de tapisseries ( ) provenant de l’évêché de Strasbourg ou de la cathédrale.
Le projet d'Autigny ayant été accepté, il se mit à l’œuvre aussitôt et fit établir l’édifice sur le bord de la route, à droite en venant de Kehl, afin que la Dauphine pût y pénétrer immédiatement à sa descente de carrosse. Il se composait d’une antichambre de six toises de longueur, d’un cabinet de huit toises rétréci sur un des côtés par deux petites pièces, de la salle de remise longue de sept toises, d'un cabinet et d'une antichambre disposés comme de l'autre côté de la salle.
La voici, comme si nous y étions !
La Dauphine devait entrer par la porte de l'antichambre autrichienne et sortir par la porte de l’antichambre française.
Le 24 mars, d’Autigny eut une conférence avec les fourriers autrichiens chargés de la décoration de la partie qui était censée leur appartenir; il leur proposa de partager les frais, mais ceux-ci répondirent qu'il était plus convenable de laisser le tout à la charge de Louis XV. Pour orner la partie française, il y eut un empressement général : le cardinal de Rohan prêta ses tapisseries, l'Université luthérienne un dais et un superbe fauteuil de velours cramoisi, galonné d’or, le chapitre catholique offrit un tapis qui s’harmonisait avec le fauteuil, de riches Strasbourgeois envoyèrent des banquettes, des chaises, des tabourets, si bien que la partie autrichienne se trouva du même coup décorée. Enfin le tapissier de la couronne arriva, suivi de meubles et de tapisseries provenant du garde- meuble royal.
Le pavillon devint un but de promenade pour les habitants de Strasbourg désireux de contempler tant de merveilles réunies.
Gœthe, alors étudiant dans cette ville, négligeait ses cours de droit pour se rendre, écrit-il, le plus souvent possible sur l’île du Rhin. Nous citons ses réflexions malheureusement prémonitoires, un peu plus haut .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Je promets de ne plus critiquer ces "maisons de bois", mais de me projeter au XVIIIème siècle et de comprendre. Outre que ces constructions éphémères étaient très luxueuses, la population était en extase, comme cela est précisé avec les habitants de Strasbourg, ci-dessus.
Mais, la fête terminée, que faisait-on de tout cela ? Il semblerait aussi que l'on ait arrêté de construire cela quelques decennies plus tard. Trop couteux ? Prise de conscience de leurs inutilités ?
Mais, la fête terminée, que faisait-on de tout cela ? Il semblerait aussi que l'on ait arrêté de construire cela quelques decennies plus tard. Trop couteux ? Prise de conscience de leurs inutilités ?
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Trianon a écrit:
Mais, la fête terminée, que faisait-on de tout cela ?
Comme toute chose dans ces périodes : on recycle !
Soit ils sont attribués à certaines personnes comme revenus en nature, soit stockés et réutilisés lors des prochaines fêtes. Lisez les mémoires de Papillon de La Ferté à ce sujet.
Trianon a écrit:
Il semblerait aussi que l'on ait arrêté de construire cela quelques decennies plus tard. Trop couteux ? Prise de conscience de leurs inutilités ?
On a jamais vraiment cessé de créer des structures éphémères, mais plus modestes je vous l'accorde. Les révolutionnaires furent très fort pour ça.
Quant à l'inutilité, pensez vous vraiment que nous puissions donner des leçons à quiconque ? Les inaugurations contemporaines sont tout aussi chères et inutiles.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Les " maisons de bois " et autres constructions éphémères de l'Ancien Régime
Lucius a écrit:Quant à l'inutilité, pensez vous vraiment que nous puissions donner des leçons à quiconque ? Les inaugurations contemporaines sont tout aussi chères et inutiles.
Entièrement d'accord avec vous, même si certaines sont parfois exposées pour de longues périodes et sont, pour moi, rarement exceptionnelles et agréables à la vue. Le culte artistique du "laid" très souvent.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
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