Broderies et tapisseries brodées par Marie-Antoinette

Toujours à l’occasion de la vente aux enchères organisée par l’étude Coutau Bégarie, à Drouot Paris, le 3 mars prochain : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1701p15-ventes-aux-encheres-annee-2015


Présentation de l’expert :
Important fragment de la tapisserie brodée par la reine et sa belle-sœur, Madame Elisabeth, lors de leur captivité à la prison du Temple. A décor de poids multicolores sur fond noir, bordé de bandes roses. La tapisserie est faite à partir des bouts de laine que la reine avait sur place. Au dos est brodée une étiquette portant l’inscription manuscrite « Tapis fait au Temple par la Reine Marie-Antoinette et Madame Elisabeth sœur de Louis XVI ». H. : 39 cm – L. : 80 cm.

Provenance : à l’origine cette pièce mesurait deux mètres et quatre-vingt centimètres, elle fut offerte en souvenir par la Duchesse d’Angoulême, au Baron Théodore Charlet. L’arrière petite-fille de ce dernier Madeleine Aubourg de Boury (1882-1954), en fit découper quatre morceaux afin que chacun de ses enfants puissent en conserver un échantillon en témoignage émouvant du travail fait par la reine durant sa captivité au Temple.

Référence : un travail semblable réalisé par la reine Marie-Antoinette, et possédant le même canevas, se trouve à l’abbaye Saint-Louis du Temple à Vauhallan.




Ceux qui avaient visité l’exposition « Mme Elisabeth à Montreuil » se souviennent de l’immense tapisserie brodée qui était présentée.
Il s’agit apparemment d’un autre travail d’aiguilles, celui de la tapisserie réalisée par Marie-Antoinette et sa belle soeur durant les deux dernières années de leurs vies.



L’horrible photo, floue et bien « rougeasse », que j’avais prise à cette occasion... :




Nous connaissons quelqu’un ici qui possède un fragment de (cette ?) tapisserie.  
Nous l’évoquions dans cet autre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t595-pochette-brodee-par-marie-antoinette-au-temple

L'étude Coutau Bégarie proposera, à nouveau à la vente, le 16 novembre 2015 :

- Marie-Antoinette, reine de France et madame Elisabeth, princesse de France.
Important fragment de la tapisserie brodée par la reine et sa belle-sœur, Madame Elisabeth, lors de leur captivité à la prison du Temple.


Site source : http://s309339927.onlinehome.fr/PDF/2015/12_SH_16_17nov2015.pdf


Description de l'expert :
A décor de pois multicolores sur fond noir, bordé de bandes roses. La tapisserie est faite à partir des bouts de laine que la reine avait sur place. Au dos est brodée une étiquette portant l’inscription manuscrite « Tapis fait au Temple par la Reine Marie-Antoinette et Madame Elisabeth sœur de Louis XVI ».
H. : 39 cm – L. : 80 cm.

Provenance : à l’origine, cette pièce mesurait deux mètres et quatre-vingt centimètres, elle fut offerte en souvenir par la Duchesse d’Angoulême au Baron Théodore Charlet. L’arrière-petite-fille de ce dernier, Madeleine Aubourg de Boury (1882-1954), en fit découper quatre morceaux afin que chacun de ses enfants puisse en conserver un échantillon, témoignage émouvant du travail fait par la reine durant sa captivité au Temple.

Référence : un travail semblable réalisé par la reine Marie-Antoinette, et possédant le même canevas, se trouve à l’abbaye Saint-Louis du Temple à Vauhallan.

Nous avions déjà présenté l'autre grande tapisserie (voir les photos en début de sujet), que quelques-uns d'entre-nous avions vue à l'occasion de l'exposition "Mme Elisabeth à Montreuil"...

La nuit, la neige a écrit:
Référence : un travail semblable réalisé par la reine Marie-Antoinette, et possédant le même canevas, se trouve à l’abbaye Saint-Louis du Temple à Vauhallan.

Je découvre ce lieu, apparemment connu pour sa collection de souvenirs royaux !
Et les objets conservés qui vont avec...



En effet, ce site (en anglais : http://rodama1789.blogspot.fr/2015/04/royal-memorabilia-from-abbey-st-louis.html) nous présente l'abbaye et ses collections.

Si certains d'entre-nous ont besoin d'une traduction, faîtes-nous signe...  

Je cite :

The modern abbey, which was begun in 1950, contains a small museum of prints, portraits, letters and memorabilia arranged around the foundress's tomb.  Many of them were personal gifts to the congregation during the Restoration from Marie-Thérèse of France, duchess of Angoulême.



Two oils by Jean-Baptiste-Francois Battaglini, the first a copy of Danloux's painting of Louis XVI  writing his Testament, now in Versailles, and the second depicting Marie-Antoinette in the Conciergerie.  
The two pictures were bought by the duchesse d'Angoulême at the Salons of 1819 and 1822 respectively and presented to the Convent.



Rug created by Marie-Antoinette and Madame Elisabeth
The work, which was intended for the Throne Room of the Tuileries Palace, was begun in 1791 and probably continued in the Temple. It is described as a tapisserie but it is stitched on canvas, so in English it would be a needlepoint.  



The  canvas and wools were furnished by Mademoiselle Dubuquoy-Lalouette, a long-standing royal supplier, who was also able to bring out the worked squares and keep them safe until the Restoration.  I thought at first it was just a little thing; but it isn't - it is absolutely massive.
The duchesse d'Angoulême planned to divide the various portions between the chapel at Versailles, the Chapelle Expiatoire,  the Church of St. Geneviève and the nuns of the Temple. Not all the pieces reached their destinations.

Apart from this one, there survives a large piece at Versailles which Mlle Dubuquoy assembled and supplied with an embroidered edge :



A small very well-preserved framed fragment was sold by Drouot in December 2008.
Drouot, Sale of 17th December 2008

Nous connaissons bien ce fragment, puisqu'il fait partie de la collection de MARIE ANTOINETTE, membre de notre Forum, et dont tout le monde parle en ce moment...  



There are various other pieces of needlework by either Marie-Antoinette or the duchesse d'Angoulême, including this chair cover :  



* References - Website of the Abbey St-Louis-du-Temple : http://www.abbaye-limon-vauhallan.com/

La nuit, la neige a écrit:

Nous connaissons bien ce fragment, puisqu'il fait partie de la collection de MARIE ANTOINETTE, membre de notre Forum, et dont tout le monde parle en ce moment...  

Oui, oui ! Nous le reconnaissons bien !

J'ignore tout de la tapisserie, mais je trouve que trois énormes pièces brodées (est-ce le mot ?) au Temple, cela fait beaucoup...même pour des femmes désœuvrées, non ?

C'est vrai, quand on y pense !    La broderie avançait à une sacrée vitesse !
C'est le contraire de celle de Pénélope qui défaisait toutes les nuits son travail du jour sur le linceul de Laërte .

Présenté à l'occasion d'une prochaine vente aux enchères :

André Marty - La dernière année de Marie Antoinette.
Le Temple-La Conciergerie-l'Exécution-La Mort, 14 août 1702- 16 octobre 1793.
Fac-similé de soixante-trois documents et estampes du temps réunis par André Marty et précédés d'une introduction par Maurice Tourneux. Paris, André Marty et Honoré



Note : La couverture en couleurs est la reproduction d'une tapisserie faite par Marie Antoinette et Mme Elisabeth pendant les deux dernières années de leur vie.
Les coloris sont de Saudé, tirage limité à 200 exemplaires numérotés. Ex-libris, armoiries de Brancovan.

Source : http://www.brissonneau.net/html/fiche.jsp?id=6482299&np=1&lng=fr&npp=10000&ordre=1&aff=1&r=


Cette couverture reprend donc l'esprit de la tapisserie telle que décrite sur cette estampe conservée à la Bibliothèque nationale de France :



Ce décor a-t-il vraiment été reconstitué (le blason au centre), ou ces gravures ne sont qu'une reprise, comme un aperçu, de l'esprit de cette tapisserie ?

Nous savons que ce travail aurait été effectué par Marie-Antoinette et sa belle soeur durant les deux dernières années de leurs vies : débuté aux Tuileries, la pièce originale prévue était destinée à la salle du trône de ce palais.


Tapis
Mme Elisabeth, Marie-Antoinette
Fond : canevas en lin. Broderie : Laines polychromes et soies (bleues claires). Doublure : toile de lin.
Fragments commencés par Marie-Antoinette et Madame Elisabeth pour la salle du trône du palais des Tuileries, continués au Temple. Tapis assemblé et complété par une bordure sous la Restauration sur l'ordre de Madame Royale.
Dimensions : 416 x 641,5 cm
Photo (et suivantes) : Château de Versailles, Dist. RMN / Christian Milet



Travail morcelé, les deux femmes auraient continué cette tâche au Temple, en réalisant donc, si elles en ont eu l'occasion, divers petits fragments récupérés par Mme Dubuquois-Lalouette qui fournissait les ouvrages, les soies et laines de la reine jusqu'au Temple même, dit-on.

Ce n'est que sous la Restauration (voir nos précédents messages) qu'un ensemble est reconstitué avec la plupart de ces fragments.
Toute la bordure ayant notamment été ajoutée à cette occasion.
Notamment le blason et le nom des princesses :






Lorsque nous avions visité l'exposition Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil , était présenté ce grand tapis, mesurant plus de 6m de long.

En ce moment, cette pièce a fait le voyage au Japon, elle est présentée à l'exposition Marie-Antoinette de Tokyo.  


A Montreuil, le cartel précisait qu'il existerait deux tapisseries reconstituées.
Celle-ci donc, et une autre "en collection privée".

Je n'ai toujours pas compris si la seconde pièce est celle conservée à l'abbaye Saint-Louis du Temple à Vauhallan, et que nous avons présenté dans les messages précédents :



Ou s'il existe bien une seconde tapisserie, avec le blason en son centre tel que sur les gravures ?  
La tapisserie de l'abbaye est-elle seulement composée de fragments, comme ceux que nous connaissons ?



De la collection de notre amie et membre, MARIE-ANTOINETTE :



De même que le catalogue de l'exposition Marie-Antoinette à Versailles, en 1955, nous apprend que deux autres fragments étaient conservés à l'époque. L'un par la princesse Sixte de Bourbon-Parme, l'autre encore par le comte de Montmarin.

La nuit, la neige a écrit:

Note : La couverture en couleurs est la reproduction d'une tapisserie faite par Marie Antoinette et Mme Elisabeth pendant les deux dernières années de leur vie.
Les coloris sont de Saudé, tirage limité à 200 exemplaires numérotés. Ex-libris, armoiries de Brancovan.

C'est vraiment joli, chamarré, lumineux !

Je possède ce livre depuis fort longtemps avec une couverture en cuir aux armes, à l'intérieur une belle série de fac-similés  - c'est le premier ouvrage qui présente ce genre de documents qui sont si parfaits que j'ai eu la surprise un jour d'en voir un provenant du livre, sous cadre, présenté par un antiquaire comme une pièce d'époque.

MARIE ANTOINETTE :::!!!ùùù^^^^:

Selon vous MARIE ANTOINETTE, combien de tapisseries reconstituées de façon aboutie existe-t-il ?
Deux ? Dont l'une avec le blason en son centre ? Comme on le voit sur ces estampes ?
Ou une seule de grande taille (celle de Versailles), à laquelle s'ajoutent la composition de l'abbaye Saint-Louis du Temple et les fragments en collection privée ?
Les estampes présentées n'étant là que pour reprendre les caractéristiques de la grande composition versaillaise ?

Je joins à ces photos deux « ouvrages » de la Reine en captivité: il ne s’agit certes pas de jolies tapisseries, mais de tresses faites sur son genou à la Conciergerie, avec des fils tirés de la tapisserie du mur...
Provenances: Bourbon-Parme (Carnavalet)
Famille des Cars.

Images vues dans l'épisode inédit de l'émission Secrets d'Histoire consacrée à : Madame Royale, l'orpheline du Temple

...d'un fauteuil, conservé aujourd'hui en collection privée dans le pavillon de chasse du château de Frohsdorf (Autriche), annoncé comme présent au château lorsque la duchesse d'Agoulême y séjournait, et dont il était précisé en commentaire que :

La tapisserie aurait été brodée par Marie-Antoinette alors prisonnière au Temple. Des "royalistes" auraient présenté ce tissu à la fille de Marie-Antoinette, qui se serait alors rappelée que sa mère l'avait brodé.









La première idée qui me vient à l'esprit est que, si ces fragments de tissu sont authentiques, en voilà une drôle d'idée que de les utiliser pour tapisser un fauteuil ?!
Un fauteuil qui est dit été fait sur mesure, à Vienne, par la duchesse d'Angoulême.

Une très belle et fine broderie, d'un motif "en chinoiserie" ( ), loin de la "grossièreté" des travaux de tapisserie présentés en début de ce sujet (et qui dateraient également de la période d'incarcération au Temple).

J'ai un doute au sujet de ce travail exécuté au TEMPLE - Melle DUBUQUOY fournissait les laines pour le grand tapis destiné à la salle du trône aux TUILERIES, la Reine et Madame ELISABETH le fabriquait en bandes , celles-ci sortaient du Temple et étaient récupérées par Melle DUBUQUOY.

par contre étant donné le peu de visibilité dans la pièce où elles vivaient, elles ne pouvaient que faire un canevas simple !!!!!! ce fauteuil me semble bien fin et compliqué, sans oublier la fourniture d'un nombre important de fils !!!!!! travail possible aux TUILERIES !!!!!!

je rappelle qu'au bout d'un moment, les gardiens croyant que le tapis était pour faire passer des messsages, la broderie a été interdite, la REINE, Madame ELISABETH et MARIE THERESE ont tricoté des chaussettes, des bonnets qui étaient donnés à des oeuvres de charité.

MARIE ANTOINETTE

Et j'en profite pour insérer ici une broderie à la délicatesse (à peine) comparable à celle de ce fauteuil...

Celle que la reine et ses dames aurait réalisée pour le mobilier du cabinet de toilette de Marie Antoinette au château de Saint-Cloud, par Sené, et dont le Met Museum, qui conserve l'ensemble mobilier aujourd'hui entièrement tapissé à neuf, à préservé un fragment du tissu d'origine (il faut l'imaginer à fond blanc) :


Front : Firescreen panel embroidered by Marie Antoinette, Queen of France
Cotton embroidered with silk
Circa 1788
Photo : The Metropolitan Museum of Art


Photo : The Metropolitan Museum of Art


Photo : The Metropolitan Museum of Art


Back : Firescreen panel embroidered by Marie Antoinette, Queen of France
Photo : The Metropolitan Museum of Art


Photo : The Metropolitan Museum of Art

Note du musée (extraits) :

Many pieces of furniture were commissioned from Jean-Baptiste-Claude Sené (1748–1803), a member of an important dynasty of Parisian chair makers who received a royal appointment in 1784.
Sené provided a set of seat furniture for the queen's dressing room, called her cabinet particulier or cabinet de toilette that is described in the 1789 inventory of Saint Cloud.
(...)
According to the 1789 inventory the set was originally upholstered in a white-twilled cotton with rows of individual flowers embroidered by the queen herself.
When the three pieces came to the Museum in 1941 only the fire screen's show cover had survived.
Although the cotton ground is much discolored, Marie Antoinette's interlaced initials, composed of blossoms embroidered in satin stitch, are in remarkably good condition.


Et voir également, dans notre sujet consacré au Mobilier de Saint-Cloud conservé au Metropolitan Museum et sa restauration des tissus...







Ici : Le mobilier de Marie-Antoinette au Met Museum de New York

(C) Met

Le même rebrodé pour comparer

Je n’y crois guère bien sûr, et la mention du cartel est elle-même prudente, mais je tenais à le signaler tant la famille qui le conserve est prestigieuse.

C’est en effet au sein des collections des ducs de Northumberland à Syon House que j’ai pu observer cette relique :









Clichés personnels

Quelqu’un en sait-il plus ?

Je n'y crois guère moi aussi. Ce n'est pas le style d'étoffe que Marie-Antoinette appréciait (les étoffes qu'elle aimait étaient généralement agrémentées de perles et personnages notamment).

On peut rapprocher cette étoffe du meuble qui recouvrait la chambre de Marie-Antoinette en 1771 (étoffe que Marie-Antoinette n'avait probablement pas choisi) : v. ici https://marie-antoinette.forumactif.org/t4303-les-etoffes-creees-pour-marie-antoinette-conference-tassinari-chatel-du-19-01-2019?highlight=tassinari

Duc d'Ostrogothie a écrit: Ce n'est pas le style d'étoffe que Marie-Antoinette appréciait (les étoffes qu'elle aimait étaient généralement agrémentées de perles et personnages notamment).

Crois-tu ?!

Ces tons suaves, et puis cette impression d'ombre et de lumière, de profondeur des motifs ...  je le trouve néanmoins d'un raffinement exquis, ce petit bout d'étoffe !  
Merci, mon cher Momo.