Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
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Mme de Sabran
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Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Mme de Sabran a écrit:
Sauf exceptions, la politique ne semble pas passionner Marie-Antoinette, en tous cas dans les premiers temps du règne .
Pour poursuivre ce débat, chère Eléonore et vous tous qui souhaitez y participer, je dirais que ce qui vous laisse à penser que la reine ne semblait pas passionnée par la politique en début de règne, peut provenir de deux facteurs:
1/ il lui a fallu prendre ses marques mais cela a été assez rapide comme le montre l'affaire Guines.
2/ Maurepas a réussi à bloquer ses tentatives d'immixion dans les affaires politiques tout du moins quand elle ne correspondaient pas à ses propres vues. Il n'a d'ailleurs pas toujours réussi et le renvoi de Montbarrey puis la nomination de Ségur le montrent bien. Mais, Maurepas disparu, l'influence de la reine sur le roi a pris beaucoup plus d'importance et son entrisme politique a été beaucoup plus flagrant (renvoi de Joli de Fleuri, même s'il n'est pas du qu'à elle, nomination de Breteuil à la maison du roi). Seul Vergennes a réussi à la bloquer en ce qui concerne la politique étrangère de la France et encore avec quelques difficultés et sans quelques accrochages assez sévères. Celui-ci disparu, la reine prend un peu plus la main sur les affaires avec la nomination de Loménie, le rappel de Necker puis plus tard celui de Breteuil. Cela induisit, entre autres, l'abandon des patriotes hollandais, ce qui fit perdre énormément de prestige à l'action diplomatique de la France en Europe, que le règlement de la question américaine et le "containment" des vélleités de Joseph II, nous avez acquis.
Amicalement. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Roi-cavalerie a écrit:
Ma chère Eléonore,
Je crois avant tout qu'il faut s'entendre sur la signification du terme politique en cette fin du XVIII° siècle. Pour moi,en ces années, la chose politique recouvre essentiellement les affaires étrangères, les nominations des ministres avec éventuellement celle d'un premier ministre et les désignations pour les charges importantes de l'appareil d'état ( gouverneur de provinces notamment frontalières, intendants, président de parlements et certains commandement militaires comme le colonel-général des Suisses, le colonel des Gardes Françaises, ect).
S'intéresser à la politique signifie donc se positionner par rapport aux grands choix qui se posent en matière de politique étrangère ou bien œuvrer pour la nomination de parents, de proches, ou de clients à des charges ministériels, diplomatiques administratives ou encore honorifiques, obtenir des pensions au profit de tel ou tel afin de disposer par leur intermédiaire d'un certain pouvoir.
Nous sommes d'accord, cher Roi-cavalerie !
Ce n'est pas brasser des idées de réformes, ou bien avoir de grands desseins sur le devenir du royaume .
Qui a dit de Marie-Antoinette qu'elle voulait que jamais on ne la quitte mécontent ?
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Et sans esprit partisan, je continue ma "diatribe", le mot est bien sûr exagéré, qui n'a pour but que de vous donner mon point de vue sur le parcours politique de la reine. Mal formée pour ce "job", pris en otage par les sentiments d'affection qu'elle avait pour sa mère et son frère, la reine s'est prise au piège des intrigues de cours, se laissant bien souvent guider par ses propres antipathies ou sympathies et privilégiant peut être trop les conseils que les uns et les autres lui donnaient perfidement afin de s'accaparer le pouvoir ( Choiseul et ses émules) ou de gauchir la position française dans un sens favorable à l'Autriche en jouant soit sur son orgueil pour les premiers ("faire régner la reine") soit sur son attachement familial pour les seconds.
Malheureusement, je crois que la faiblesse du roi à son égard lui a permis de prendre trop de place dans le "political decision making" comme disent nos cousins d'Outremanche alors qu'il aurait peut être du faire comme son grand-père qui avait su rapidement bloquer toutes les velléités d'intrusion de Marie Leszcinska dans le champ du politique lorsque celle-ci avait tenté de convaincre le roi de conserver le duc de Bourbon, l'initiateur de son mariage, comme premier ministre. Son refus de nommer un premier ministre (ou un faisant fonction de) après la disparition de Maurepas, aura certainement aggravé la situation en laissant toute la place libre pour la reine. Rappelons nous à ce sujet la réplique de la duchesse de Polignac au maréchal de Castries: "Eh bien, celle de la reine la remplacera".
Seul alors, Vergennes, avec bien des difficultés, réussira à plusieurs reprises à éviter au roi de se laisser trop gagner par son influence. Cela ne devait pas être facile pour lui de contrebalancer l'influence de la reine et les manœuvres de Mercy car il y jouait un place qu'aux dires de ses contemporains, il craignait au plus haut point de perdre. Il est vraisemblable que, s'il avait vécu quelques mois encore, il aurait peut être abandonné Calonne dont la position serait devenu indéfendable face à la cabale, mais on peut penser que, lui vivant et en place, Loménie de Brienne ne serait pas devenu le principal ministre. En ce sens, le titre du livre de Munro Price Preserving the Monarchy the comte de Vergennes lui rend ainsi face aux générations futures un hommage assez mérité . Il est bien dommage que ce livre n'ait pas été traduit en français pour lui donner une audience grand public. Preserving the Monarchy contre une influence autrichienne qui voulait utiliser l'alliance à ses fins mais aussi préserver la Monarchie contre ses propres faiblesses .
Amicalement vôtre. Roi-cavalerie
Malheureusement, je crois que la faiblesse du roi à son égard lui a permis de prendre trop de place dans le "political decision making" comme disent nos cousins d'Outremanche alors qu'il aurait peut être du faire comme son grand-père qui avait su rapidement bloquer toutes les velléités d'intrusion de Marie Leszcinska dans le champ du politique lorsque celle-ci avait tenté de convaincre le roi de conserver le duc de Bourbon, l'initiateur de son mariage, comme premier ministre. Son refus de nommer un premier ministre (ou un faisant fonction de) après la disparition de Maurepas, aura certainement aggravé la situation en laissant toute la place libre pour la reine. Rappelons nous à ce sujet la réplique de la duchesse de Polignac au maréchal de Castries: "Eh bien, celle de la reine la remplacera".
Seul alors, Vergennes, avec bien des difficultés, réussira à plusieurs reprises à éviter au roi de se laisser trop gagner par son influence. Cela ne devait pas être facile pour lui de contrebalancer l'influence de la reine et les manœuvres de Mercy car il y jouait un place qu'aux dires de ses contemporains, il craignait au plus haut point de perdre. Il est vraisemblable que, s'il avait vécu quelques mois encore, il aurait peut être abandonné Calonne dont la position serait devenu indéfendable face à la cabale, mais on peut penser que, lui vivant et en place, Loménie de Brienne ne serait pas devenu le principal ministre. En ce sens, le titre du livre de Munro Price Preserving the Monarchy the comte de Vergennes lui rend ainsi face aux générations futures un hommage assez mérité . Il est bien dommage que ce livre n'ait pas été traduit en français pour lui donner une audience grand public. Preserving the Monarchy contre une influence autrichienne qui voulait utiliser l'alliance à ses fins mais aussi préserver la Monarchie contre ses propres faiblesses .
Amicalement vôtre. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
C'est un plaisir de vous lire. J'apprends beaucoup grâce à vous. Un grand merci.
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
C'est mon opinion à chaque message de Roi-cavalerie que je lis...mais je ne le dis pas à chaque fois car je me répéterais trop !
Merci pour vos lumières dans ces notions que je ne maîtrise ou ne parcoure pas instinctivement dans mes lectures...
Bien à vous.
Merci pour vos lumières dans ces notions que je ne maîtrise ou ne parcoure pas instinctivement dans mes lectures...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Chers amis,
Je relève ce petit détail dans une dépêche du comte de Creutz, l'ambassadeur de Gustave III à Paris, datée du 10 août 1774:
" Le contrôleur général* est très vaillant dans sa place. La Reine voudrait que l'archevêque de Toulouse lui succède... . Il est ami de M de Choiseul et passe sa vie avec Mmes de Grammont, de Beauvau, de Luxembourg et de Boufflers."
Je ne sais où le comte de Creutz prenait ses informations mais,
- soit la reine, chapitrée par Vermond ou influencée par son entourage Choiseuliste a eu réellement cette intention,
- soit on lui a crédité cette intention ce qui semble indiquer que, dès le début du règne, on faisait courir le bruit qu'elle pouvait peser sur des nominations très politiques.
Voilà qui me paraît expliquer assez bien pour quelles raisons Maurepas seul ou bien le roi et Maurepas en coordination ont cherché très rapidement à éloigner Vermond ( cf:J-P Fiquet) ou du moins à tenter de contrebalancer son influence en lui faisant rencontrer une personne qui n'était pas du tout impliquée dans ces intrigues politiques.
Pour ma part, je note que la protection de la reine pour l'archevêque de Toulouse était déjà en question en 1774, soit au tout début du règne. Elle parviendra à ses fins en 1787 après plusieurs tentatives infructueuses. Voilà ce qui s'appelle avoir de la suite dans les idées alors que justement on lui a souvent reproché de ne pas en avoir assez.
Bien amicalement. Roi-cavalerie
* il s'agit encore de l'abbé Terray
Je relève ce petit détail dans une dépêche du comte de Creutz, l'ambassadeur de Gustave III à Paris, datée du 10 août 1774:
" Le contrôleur général* est très vaillant dans sa place. La Reine voudrait que l'archevêque de Toulouse lui succède... . Il est ami de M de Choiseul et passe sa vie avec Mmes de Grammont, de Beauvau, de Luxembourg et de Boufflers."
Je ne sais où le comte de Creutz prenait ses informations mais,
- soit la reine, chapitrée par Vermond ou influencée par son entourage Choiseuliste a eu réellement cette intention,
- soit on lui a crédité cette intention ce qui semble indiquer que, dès le début du règne, on faisait courir le bruit qu'elle pouvait peser sur des nominations très politiques.
Voilà qui me paraît expliquer assez bien pour quelles raisons Maurepas seul ou bien le roi et Maurepas en coordination ont cherché très rapidement à éloigner Vermond ( cf:J-P Fiquet) ou du moins à tenter de contrebalancer son influence en lui faisant rencontrer une personne qui n'était pas du tout impliquée dans ces intrigues politiques.
Pour ma part, je note que la protection de la reine pour l'archevêque de Toulouse était déjà en question en 1774, soit au tout début du règne. Elle parviendra à ses fins en 1787 après plusieurs tentatives infructueuses. Voilà ce qui s'appelle avoir de la suite dans les idées alors que justement on lui a souvent reproché de ne pas en avoir assez.
Bien amicalement. Roi-cavalerie
* il s'agit encore de l'abbé Terray
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Et que Vermond a très tôt introduit M. de Toulouse dans l'esprit de la reine.
Je croyais qu'il n'en avait parlé que lorsqu'on cherchait un homme providentiel. Il semble que ce fut au contraire un travail de longue haleine.
Je croyais qu'il n'en avait parlé que lorsqu'on cherchait un homme providentiel. Il semble que ce fut au contraire un travail de longue haleine.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
En tout cas Linguet parle de Loménie comme possible successeur de Maurepas dès 1777-1778. Apparemment le nom circulait.
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Chers amis,
A propos du soutien apporté par la reine à Loménie de Brienne, on trouve dans le Louis XVI de John Hardmann, page 69, cette anecdote très éclairante ( traduction libre):
"Peu de temps après la mort de Maurepas, la reine, à l'instigation de son lecteur, l'abbé de Vermond, proposa que Toulouse entre au Conseil comme préliminaire à un futur poste de premier ministre. Cela déplut au roi pour trois raisons: il n'avait aucune intention de remplacer Maurepas quelque soit les circonstances, encore moins par un candidat de la reine et au surplus par une prêtre politique qui, en suivant un précédent, acquiererait le prestige d'être fait cardinal. Lenoir était dans les appartements de la tante du roi, Mme Sophie, quand le roi entra dans une « rage démesurée» et déclara que « celui ci devait être confiné dans son diocèse, et se voir confisqué ses revenus et que l'autre [Vermond] devait être éloigné de la reine* » La rage de Louis se calma mais, bien que contrecarée, l'ambition de Toulouse ne le fut pas".
* Papiers de Lenoir MS 1423, mélanges.
Certes en 1781, les relations du couple royal s'étaient bien améliorées mais on retrouve là, à partir d'un témoignage assez fiable puisqu'il s'agit de celui du lieutenant général de Police Lenoir, un contemporain très informé du dessous des cartes, la grande méfiance du roi à l'égard du binome constitué par Vermond et Loménie et ceci donne une certaine crédibilité au point de départ de la thèse de J-P Fiquet à savoir que Louis XVI, sous l'influence de ses tantes et de certains de ses conseillers, aurait très rapidement après son mariage cherché à éloigner Vermond.
Ceci m'amène à dire que le livre de J-P Fiquet qui, comme vous l'avez sans doute remarqué, source de façon assez précise ses informations, ce qui n'est pas le cas de tous les historiens, apporte un éclairage interessant sur l'importance prise par un second rôle, en l'occurence Vermond sur lequel, à l'instar de la duchesse de Polignac, les historiens ne se sont peut être pas assez penchés. Nous sommes bien là au coeur d'une des grandes problématique de ce règne: la lutte entre deux lobbies dont la duchesse de Polignac et l'abbé de Vermond ont été d'éminents mais peu connus représentants.
En dernier lieu, cette anecdote permet de mesurer combien a été grand le désarroi de Louis XVI après le renvoi de Calonne pour laisser son épouse lui imposer Loménie de Brienne. Mais, peut être, comme certains historiens l'ont laissé entendre, a-t-il agi par dépit en pensant : Et bien puisque vous voulez Loménie vous allez l'avoir et on verra bien ce qui en ressortira. Pari très risqué comme on a pu le constater!
Bien amicalement . Roi-cavalerie
Nota: Pour ceux que cela intéresse, les papiers manuscrits de Lenoir sont en ligne sur le site de la bibliothèque municipale d'Orléans. Un initiative intéressante qu'il faut saluer et qui devrait être donnée en exemple aux Archives nationales ou au Service historique de la Défense qui détiennent par exemple des originaux des papiers de d'Ormesson, de Joly de Fleury, ou du Journal du marquis de Castries et qui, pour l'instant, ne l'ont pas fait alors que l'accès à ces documents particulièrement intéressants pourrait être ainsi facilité pour les chercheurs de province ou de l'étranger.
A propos du soutien apporté par la reine à Loménie de Brienne, on trouve dans le Louis XVI de John Hardmann, page 69, cette anecdote très éclairante ( traduction libre):
"Peu de temps après la mort de Maurepas, la reine, à l'instigation de son lecteur, l'abbé de Vermond, proposa que Toulouse entre au Conseil comme préliminaire à un futur poste de premier ministre. Cela déplut au roi pour trois raisons: il n'avait aucune intention de remplacer Maurepas quelque soit les circonstances, encore moins par un candidat de la reine et au surplus par une prêtre politique qui, en suivant un précédent, acquiererait le prestige d'être fait cardinal. Lenoir était dans les appartements de la tante du roi, Mme Sophie, quand le roi entra dans une « rage démesurée» et déclara que « celui ci devait être confiné dans son diocèse, et se voir confisqué ses revenus et que l'autre [Vermond] devait être éloigné de la reine* » La rage de Louis se calma mais, bien que contrecarée, l'ambition de Toulouse ne le fut pas".
* Papiers de Lenoir MS 1423, mélanges.
Certes en 1781, les relations du couple royal s'étaient bien améliorées mais on retrouve là, à partir d'un témoignage assez fiable puisqu'il s'agit de celui du lieutenant général de Police Lenoir, un contemporain très informé du dessous des cartes, la grande méfiance du roi à l'égard du binome constitué par Vermond et Loménie et ceci donne une certaine crédibilité au point de départ de la thèse de J-P Fiquet à savoir que Louis XVI, sous l'influence de ses tantes et de certains de ses conseillers, aurait très rapidement après son mariage cherché à éloigner Vermond.
Ceci m'amène à dire que le livre de J-P Fiquet qui, comme vous l'avez sans doute remarqué, source de façon assez précise ses informations, ce qui n'est pas le cas de tous les historiens, apporte un éclairage interessant sur l'importance prise par un second rôle, en l'occurence Vermond sur lequel, à l'instar de la duchesse de Polignac, les historiens ne se sont peut être pas assez penchés. Nous sommes bien là au coeur d'une des grandes problématique de ce règne: la lutte entre deux lobbies dont la duchesse de Polignac et l'abbé de Vermond ont été d'éminents mais peu connus représentants.
En dernier lieu, cette anecdote permet de mesurer combien a été grand le désarroi de Louis XVI après le renvoi de Calonne pour laisser son épouse lui imposer Loménie de Brienne. Mais, peut être, comme certains historiens l'ont laissé entendre, a-t-il agi par dépit en pensant : Et bien puisque vous voulez Loménie vous allez l'avoir et on verra bien ce qui en ressortira. Pari très risqué comme on a pu le constater!
Bien amicalement . Roi-cavalerie
Nota: Pour ceux que cela intéresse, les papiers manuscrits de Lenoir sont en ligne sur le site de la bibliothèque municipale d'Orléans. Un initiative intéressante qu'il faut saluer et qui devrait être donnée en exemple aux Archives nationales ou au Service historique de la Défense qui détiennent par exemple des originaux des papiers de d'Ormesson, de Joly de Fleury, ou du Journal du marquis de Castries et qui, pour l'instant, ne l'ont pas fait alors que l'accès à ces documents particulièrement intéressants pourrait être ainsi facilité pour les chercheurs de province ou de l'étranger.
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
;
Merci, cher Roi-cavalerie , pour toutes ces précisions et cette information de la consultation possible des écrits de Lenoir sur internet.
Ils sont certainement très passionnants, en effet .
Je suis bien convaincue comme vous de la répugnance de Louis XVI à l'égard du lobby autrichien, et de sa méfiance des initiatives que pourrait prendre Marie-Antoinette pour soutenir la politique de sa patrie . Ce à quoi je ne crois pas, c'est à la haine entre les deux époux et au fatal article instrumentalisé dans un dessein politique . Là, non je coince . boudoi32
Selon Eugène Welvert, c'était un renvoi d'ascenseur, Vermond ayant lui-même été nommé auprès de la dauphine à Vienne sur la recommandation de Loménie de Brienne :
L'impératrice avait demandé à son ambassadeur, le comte de Mercy-Argenteau, de lui envoyer, après entente avec le duc de Choiseul, notre ministre des Affaires étrangères, un ecclésiastique pouvant servir de confesseur à la future dauphine et se rendre en même temps utile pour la partie française de son éducation . Mercy-Argenteau traita l'affaire avec l'évêque d'Orléans, L.S. de Jarente, qui, pensait-il, devait connaître tout le clergé puisqu'il était chargé de la feuille des bénéfices . Le choix de l'évêque d'Orléans tomba sur l'abbé de Vermond que lui avait désigné l'archevêque de Toulouse . " Je dois espérer que l'impératrice en sera satisfaite, écrivait l'évêque d'Orléans à Mercy, le 6 octobre 1768, et c'est un des désirs les plus vifs que j'aie eus de ma vie; je vous prie d'en assurer cette grande princesse; c'est avec une véritable confiance que je crois qu'il réussira . "
Archives générales de Bruxelles, Correspondance Mercy-Argenteau ( cité par le comte de Pimodan ) - Cf. Lettre de Mercy à Kaunitz, 1 er novembre 1768 .
.
Merci, cher Roi-cavalerie , pour toutes ces précisions et cette information de la consultation possible des écrits de Lenoir sur internet.
Ils sont certainement très passionnants, en effet .
Je suis bien convaincue comme vous de la répugnance de Louis XVI à l'égard du lobby autrichien, et de sa méfiance des initiatives que pourrait prendre Marie-Antoinette pour soutenir la politique de sa patrie . Ce à quoi je ne crois pas, c'est à la haine entre les deux époux et au fatal article instrumentalisé dans un dessein politique . Là, non je coince . boudoi32
Peu de temps après la mort de Maurepas, la reine, à l'instigation de son lecteur, l'abbé de Vermond, proposa que Toulouse entre au Conseil comme préliminaire à un futur poste de premier ministre.
Selon Eugène Welvert, c'était un renvoi d'ascenseur, Vermond ayant lui-même été nommé auprès de la dauphine à Vienne sur la recommandation de Loménie de Brienne :
L'impératrice avait demandé à son ambassadeur, le comte de Mercy-Argenteau, de lui envoyer, après entente avec le duc de Choiseul, notre ministre des Affaires étrangères, un ecclésiastique pouvant servir de confesseur à la future dauphine et se rendre en même temps utile pour la partie française de son éducation . Mercy-Argenteau traita l'affaire avec l'évêque d'Orléans, L.S. de Jarente, qui, pensait-il, devait connaître tout le clergé puisqu'il était chargé de la feuille des bénéfices . Le choix de l'évêque d'Orléans tomba sur l'abbé de Vermond que lui avait désigné l'archevêque de Toulouse . " Je dois espérer que l'impératrice en sera satisfaite, écrivait l'évêque d'Orléans à Mercy, le 6 octobre 1768, et c'est un des désirs les plus vifs que j'aie eus de ma vie; je vous prie d'en assurer cette grande princesse; c'est avec une véritable confiance que je crois qu'il réussira . "
Archives générales de Bruxelles, Correspondance Mercy-Argenteau ( cité par le comte de Pimodan ) - Cf. Lettre de Mercy à Kaunitz, 1 er novembre 1768 .
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Roi-cavalerie a écrit:Chers amis,
A propos du soutien apporté par la reine à Loménie de Brienne, on trouve dans le Louis XVI de John Hardmann, page 69, cette anecdote très éclairante ( traduction libre):
"Peu de temps après la mort de Maurepas, la reine, à l'instigation de son lecteur, l'abbé de Vermond, proposa que Toulouse entre au Conseil comme préliminaire à un futur poste de premier ministre. Cela déplut au roi pour trois raisons: il n'avait aucune intention de remplacer Maurepas quelque soit les circonstances, encore moins par un candidat de la reine et au surplus par une prêtre politique qui, en suivant un précédent, acquiererait le prestige d'être fait cardinal. Lenoir était dans les appartements de la tante du roi, Mme Sophie, quand le roi entra dans une « rage démesurée» et déclara que « celui ci devait être confiné dans son diocèse, et se voir confisqué ses revenus et que l'autre [Vermond] devait être éloigné de la reine* » La rage de Louis se calma mais, bien que contrecarée, l'ambition de Toulouse ne le fut pas".
* Papiers de Lenoir MS 1423, mélanges.
Certes en 1781, les relations du couple royal s'étaient bien améliorées mais on retrouve là, à partir d'un témoignage assez fiable puisqu'il s'agit de celui du lieutenant général de Police Lenoir, un contemporain très informé du dessous des cartes, la grande méfiance du roi à l'égard du binome constitué par Vermond et Loménie et ceci donne une certaine crédibilité au point de départ de la thèse de J-P Fiquet à savoir que Louis XVI, sous l'influence de ses tantes et de certains de ses conseillers, aurait très rapidement après son mariage cherché à éloigner Vermond.
Ceci m'amène à dire que le livre de J-P Fiquet qui, comme vous l'avez sans doute remarqué, source de façon assez précise ses informations, ce qui n'est pas le cas de tous les historiens, apporte un éclairage interessant sur l'importance prise par un second rôle, en l'occurence Vermond sur lequel, à l'instar de la duchesse de Polignac, les historiens ne se sont peut être pas assez penchés. Nous sommes bien là au coeur d'une des grandes problématique de ce règne: la lutte entre deux lobbies dont la duchesse de Polignac et l'abbé de Vermond ont été d'éminents mais peu connus représentants.
En dernier lieu, cette anecdote permet de mesurer combien a été grand le désarroi de Louis XVI après le renvoi de Calonne pour laisser son épouse lui imposer Loménie de Brienne. Mais, peut être, comme certains historiens l'ont laissé entendre, a-t-il agi par dépit en pensant : Et bien puisque vous voulez Loménie vous allez l'avoir et on verra bien ce qui en ressortira. Pari très risqué comme on a pu le constater!
Bien amicalement . Roi-cavalerie
Nota: Pour ceux que cela intéresse, les papiers manuscrits de Lenoir sont en ligne sur le site de la bibliothèque municipale d'Orléans. Un initiative intéressante qu'il faut saluer et qui devrait être donnée en exemple aux Archives nationales ou au Service historique de la Défense qui détiennent par exemple des originaux des papiers de d'Ormesson, de Joly de Fleury, ou du Journal du marquis de Castries et qui, pour l'instant, ne l'ont pas fait alors que l'accès à ces documents particulièrement intéressants pourrait être ainsi facilité pour les chercheurs de province ou de l'étranger.
C'est en effet très éclairant et donne à penser...
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Chers amis,
Voici un autre détail sur les tentatives de la reine de s'impliquer dans les nominations des ministres que je ne connaissais pas. Je viens de le trouver en relisant le Louis XVI de John Hardmann, page 46. Nous sommes au printemps à l'issue de la crise des blés ( Guerre des Farines) au moment où le duc de La Vrillière, ministre de la Maison du Roi vient de demander à se retirer et où la comtesse Jules rencontre la reine. Je cite ( traduction libre) :
"Louis, de son côté, a été irrité par toute cette affaire, ainsi que cela apparaît dans la lettre qu'il écrivit à Gustave III pour le remercier d'avoir envoyé des blés en France :
« La mauvaise récolte et les intentions malfaisantes de quelques personnes dont les manoeuvres ont été découvertes ont conduit quelques canailles a pillé des mardhés. Les paysans , conduits par eux et par les faux rapports, mis en circulation de manière séditieuse, assurant que le prix du pain a été réduit, les ont rejoints et ils ont eu l'insolence de s'attaquer aux marchés de Versailles et de Paris … »
Les mots de Louis « les intentions malfaisantes de quelques personnes » suggèrent qu'il partageait l'opinion générale selon laquelle la Guerre du Blé avait été la résultante d'une conspiration politique.Il était tenté de blâmer le Parlement... .
Pour Maurepas, d'un autre côté, la conspiration avait été dirigée par Choiseul qui était soutenu par la reine. Aussi, quand La Vrillière se retira en juin après 50 ans à la Maison du Roi, Maurepas était déterminé à ce que la reine n'ait pas son mot à dire dans la désignation de son successeur. « Le point capital, dit-il à Véri, est de ne pas laisser la Reine choisir les ministres ou diriger les grandes affaires ( Véri, I, 314)». Il n'avait pas besoin de s'inquiéter parce que , indépendamment de la position du roi, son candidat, Sartine, qu'elle tentait assez gauchement d'adopter comme un protégé, refusa d'échanger la Marine pour la Maison du Roi."
Pour ma part, je trouve très intéressants ces propos d'Hardmann qui m'amènent à formuler les remarques suivantes :
- Ainsi, sans revenir à nouveau lourdement sur l'hypothèse selon laquelle l'introduction de la comtesse Jules dans le cercle de la reine a été le fait de Maurepas, vous conviendrez avec moi que, dans l'état d'esprit où le ministre se trouvait vis à vis de la reine , le pion Polignac venait d'arriver à point nommé .
- Je note que la manoeuvre, attribuée à la reine et qui lui avait sans doute été soufflée par son entourage, par laquelle elle tentait se faire reconnaître comme la protectrice de Sartine allait à nouveau être jouée et cette fois avec succès pour les nominations de Castries et de Ségur.
- Enfin, le poste de ministre de la Maison du Roi étant particulièrement stratégique pour tout ce qui concernait les affaires de la Cour, il me semble clair que la reine avait tout intérêt à avoir dans cette place un ministre qui lui soit redevable de sa nomination. Il lui faudra toutefois attendre Breteuil pour tenir la place.
Bien à vous. Roi-cavalerie
Voici un autre détail sur les tentatives de la reine de s'impliquer dans les nominations des ministres que je ne connaissais pas. Je viens de le trouver en relisant le Louis XVI de John Hardmann, page 46. Nous sommes au printemps à l'issue de la crise des blés ( Guerre des Farines) au moment où le duc de La Vrillière, ministre de la Maison du Roi vient de demander à se retirer et où la comtesse Jules rencontre la reine. Je cite ( traduction libre) :
"Louis, de son côté, a été irrité par toute cette affaire, ainsi que cela apparaît dans la lettre qu'il écrivit à Gustave III pour le remercier d'avoir envoyé des blés en France :
« La mauvaise récolte et les intentions malfaisantes de quelques personnes dont les manoeuvres ont été découvertes ont conduit quelques canailles a pillé des mardhés. Les paysans , conduits par eux et par les faux rapports, mis en circulation de manière séditieuse, assurant que le prix du pain a été réduit, les ont rejoints et ils ont eu l'insolence de s'attaquer aux marchés de Versailles et de Paris … »
Les mots de Louis « les intentions malfaisantes de quelques personnes » suggèrent qu'il partageait l'opinion générale selon laquelle la Guerre du Blé avait été la résultante d'une conspiration politique.Il était tenté de blâmer le Parlement... .
Pour Maurepas, d'un autre côté, la conspiration avait été dirigée par Choiseul qui était soutenu par la reine. Aussi, quand La Vrillière se retira en juin après 50 ans à la Maison du Roi, Maurepas était déterminé à ce que la reine n'ait pas son mot à dire dans la désignation de son successeur. « Le point capital, dit-il à Véri, est de ne pas laisser la Reine choisir les ministres ou diriger les grandes affaires ( Véri, I, 314)». Il n'avait pas besoin de s'inquiéter parce que , indépendamment de la position du roi, son candidat, Sartine, qu'elle tentait assez gauchement d'adopter comme un protégé, refusa d'échanger la Marine pour la Maison du Roi."
Pour ma part, je trouve très intéressants ces propos d'Hardmann qui m'amènent à formuler les remarques suivantes :
- Ainsi, sans revenir à nouveau lourdement sur l'hypothèse selon laquelle l'introduction de la comtesse Jules dans le cercle de la reine a été le fait de Maurepas, vous conviendrez avec moi que, dans l'état d'esprit où le ministre se trouvait vis à vis de la reine , le pion Polignac venait d'arriver à point nommé .
- Je note que la manoeuvre, attribuée à la reine et qui lui avait sans doute été soufflée par son entourage, par laquelle elle tentait se faire reconnaître comme la protectrice de Sartine allait à nouveau être jouée et cette fois avec succès pour les nominations de Castries et de Ségur.
- Enfin, le poste de ministre de la Maison du Roi étant particulièrement stratégique pour tout ce qui concernait les affaires de la Cour, il me semble clair que la reine avait tout intérêt à avoir dans cette place un ministre qui lui soit redevable de sa nomination. Il lui faudra toutefois attendre Breteuil pour tenir la place.
Bien à vous. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
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Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Roi-cavalerie a écrit:
- Ainsi, sans revenir à nouveau lourdement sur l'hypothèse selon laquelle l'introduction de la comtesse Jules dans le cercle de la reine a été le fait de Maurepas, vous conviendrez avec moi que, dans l'état d'esprit où le ministre se trouvait vis à vis de la reine , le pion Polignac venait d'arriver à point nommé .
... sans revenir à nouveau lourdement : : :
Oui, vous avez raison, cher Roi-cavalerie, la comtesse Jules tombe du ciel, providentielle, et inopinément, pour contrer le lobby autrichien . :n,,;::::!!!:
Roi-cavalerie a écrit:Je note que la manoeuvre, attribuée à la reine et qui lui avait sans doute été soufflée par son entourage, par laquelle elle tentait se faire reconnaître comme la protectrice de Sartine allait à nouveau être jouée et cette fois avec succès pour les nominations de Castries et de Ségur.
Ce fut de haute lutte !
Roi-cavalerie a écrit:
- Enfin, le poste de ministre de la Maison du Roi étant particulièrement stratégique pour tout ce qui concernait les affaires de la Cour, il me semble clair que la reine avait tout intérêt à avoir dans cette place un ministre qui lui soit redevable de sa nomination. Il lui faudra toutefois attendre Breteuil pour tenir la place.
Eh oui ! c'était l'idée fixe de Marie-Thérèse que TOUS les ministres en place le soient de l'agrément de Marie-Antoinette .
.
Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Roi-cavalerie a écrit:
- Je note que la manoeuvre, attribuée à la reine et qui lui avait sans doute été soufflée par son entourage, par laquelle elle tentait se faire reconnaître comme la protectrice de Sartine allait à nouveau être jouée et cette fois avec succès pour les nominations de Castries et de Ségur.
J'ai recherché mes petites notes sur ces deux nominations . :n,,;::::!!!:
Il semble que le pion Polignac, comme vous dites plaisamment, cher Roi-cavalerie, ait quelque peu glissé des doigts de Maurepas pour jouer les électrons libres, à contre-courant des vues de ce ministre, en tous cas si l'on en croit Besenval et Ségur .
Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Dernière édition par Mme de Sabran le Sam 30 Mai 2015, 16:51, édité 1 fois
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Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Je suis assez d'accord avec vous, ma chère Eléonore, comme je l'ai écrit, l'élève a échappé au maitre avec le renvoi de Montbarrey, la nomination de Castries et même a tenté de jouer toute seule pour l'un de ses amis avec la nomination d'un Ségur auquel aurait été adjoint d'Adhémar en mesure de le remplacer si le premier avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé.
Mais cela était en 1780. Il n'en reste pas moins que pour les années précédentes et notamment en 1775-1776 le pion a bien été utile à Maurepas pour tenter de calmer les ardeurs politiques de la reine, mal conseillée par son entourage Choiseuliste, avec le rappel du duc d'Aiguillon et la tentative de rapprochement
Mais cela était en 1780. Il n'en reste pas moins que pour les années précédentes et notamment en 1775-1776 le pion a bien été utile à Maurepas pour tenter de calmer les ardeurs politiques de la reine, mal conseillée par son entourage Choiseuliste, avec le rappel du duc d'Aiguillon et la tentative de rapprochement
Roi-cavalerie- Messages : 551
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Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Je poursuis car ma cavale vient de furieusement s'emballer: avec la tentative de rapprochement entre la reine et lui.
Amitiés. Roi-cavalerie.
Amitiés. Roi-cavalerie.
Roi-cavalerie- Messages : 551
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Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Voici le post complet sans les fautes dues à ma cavale rétive et primesautière:
Je suis assez d'accord avec vous, ma chère Eléonore, comme je l'ai écrit, l'élève a échappé au maitre avec le renvoi de Montbarrey, la nomination de Castries et même a tenté de jouer toute seule pour l'un de ses amis avec la nomination d'un Ségur auquel aurait été adjoint d'Adhémar en mesure de le remplacer si le premier avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé.
Mais cela était en 1780. Il n'en reste pas moins que pour les années précédentes et notamment en 1775-1776 le pion a bien été utile à Maurepas pour tenter de calmer les ardeurs politiques de la reine, mal conseillée par son entourage Choiseuliste, avec le rappel du duc d'Aiguillon et la tentative de rapprochement entre la reine et lui.
Amitiés bis . Roi-cavalerie
Je suis assez d'accord avec vous, ma chère Eléonore, comme je l'ai écrit, l'élève a échappé au maitre avec le renvoi de Montbarrey, la nomination de Castries et même a tenté de jouer toute seule pour l'un de ses amis avec la nomination d'un Ségur auquel aurait été adjoint d'Adhémar en mesure de le remplacer si le premier avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé.
Mais cela était en 1780. Il n'en reste pas moins que pour les années précédentes et notamment en 1775-1776 le pion a bien été utile à Maurepas pour tenter de calmer les ardeurs politiques de la reine, mal conseillée par son entourage Choiseuliste, avec le rappel du duc d'Aiguillon et la tentative de rapprochement entre la reine et lui.
Amitiés bis . Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
.
Ce n'était pas grave ! : : :
Et, oui, oui, je suis tout à fait d'accord avec votre analyse .
Ce n'était pas grave ! : : :
Et, oui, oui, je suis tout à fait d'accord avec votre analyse .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Chers amis,
Sur les années 1775-1776, voici un passage du Journal de l'abbé de Véri qui permet de prendre conscience de l'ambiance. Maurepas , quelques uns de ses ministres et Véri son conseiller, sont vent debout contre les intrusions de la reine dans le processus de désignation des ministres. La jeune reine, tout juste âgée de 20 ans, égarée par ses sentiments pour sa famille, pour le duc de Choiseul, se laisse engluer dans les intrigues de quelques uns des choiseulistes qui l'entourent ( Besenval, Guines, Coigny...) et tente maladroitement de trouver sa place aux côtés du roi. La voici, face à un Maurepas ployant sous le poids des ans, le prenant maladroitement de haut sur les mauvais avis d'un conseiller qui en l'occurence , selon moi, doit être le baron de Besenval :
" Vous savez déjà le désir que j'ai de marcher d'accord avec vous. C'est le bien du Roi et par conséquent c'est le mien. M de La Vrillière va se retirer. M de Malhesberbes refuse sa place. Je la veux pour M de Sartine et le poste de la Marine pour M d'Ennery.... Je vous préviens que je dirai ce soir au Roi et que je lui répeterai demain ce que je désire. Je vous réitère que je veux être unie avec vous : il ne tient qu'à vous que cela soit. Vous voyez à quelle condition." (Journal de Véri, tome I , page 315).
Je trouve cette version de l'entretien ( "le précis de ce qu'elle lui a dit", selon les propres termes de Véri) très parlante sur le caractère de la reine car nous sommes bien là face à la fière descendante des Habsbourg qui, impérieuse, parle de haut au ministre sans lui laisser la moindre échappatoire. Pour reprendre une expression cavalière à propos d'un saut d'obstacle un peu risqué, on dirait : « ça passe ou ça casse ! » Et cela a cassé !
BIien à vous. Roi-cavalerie
Sur les années 1775-1776, voici un passage du Journal de l'abbé de Véri qui permet de prendre conscience de l'ambiance. Maurepas , quelques uns de ses ministres et Véri son conseiller, sont vent debout contre les intrusions de la reine dans le processus de désignation des ministres. La jeune reine, tout juste âgée de 20 ans, égarée par ses sentiments pour sa famille, pour le duc de Choiseul, se laisse engluer dans les intrigues de quelques uns des choiseulistes qui l'entourent ( Besenval, Guines, Coigny...) et tente maladroitement de trouver sa place aux côtés du roi. La voici, face à un Maurepas ployant sous le poids des ans, le prenant maladroitement de haut sur les mauvais avis d'un conseiller qui en l'occurence , selon moi, doit être le baron de Besenval :
" Vous savez déjà le désir que j'ai de marcher d'accord avec vous. C'est le bien du Roi et par conséquent c'est le mien. M de La Vrillière va se retirer. M de Malhesberbes refuse sa place. Je la veux pour M de Sartine et le poste de la Marine pour M d'Ennery.... Je vous préviens que je dirai ce soir au Roi et que je lui répeterai demain ce que je désire. Je vous réitère que je veux être unie avec vous : il ne tient qu'à vous que cela soit. Vous voyez à quelle condition." (Journal de Véri, tome I , page 315).
Je trouve cette version de l'entretien ( "le précis de ce qu'elle lui a dit", selon les propres termes de Véri) très parlante sur le caractère de la reine car nous sommes bien là face à la fière descendante des Habsbourg qui, impérieuse, parle de haut au ministre sans lui laisser la moindre échappatoire. Pour reprendre une expression cavalière à propos d'un saut d'obstacle un peu risqué, on dirait : « ça passe ou ça casse ! » Et cela a cassé !
BIien à vous. Roi-cavalerie
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