La visite du Petit Trianon: La salle à manger

L'antichambre ouvre sur la grande salle à manger, véritable laboratoire de dégustation des fruits et légumes cultivés dans le domaine. Son décor est entièrement consacré à la nature, selon le vœu de Louis XV d'une harmonie végétale entre la décoration intérieure du château et ses jardins. On y retrouve, comme dans les deux pièces voisines, des lambris richement sculptés par Honoré Guibert représentant, dans leur partie basse, des entrelacs de fruits. Sur les panneaux hauts, flambeaux et carquois pendent de couronnes de fleurs.





La cheminée de marbre bleu turquin, de Jacques-François Dropsy, figure des trophées et guirlandes de fleurs et de fruits. Elle est surmontée d'un miroir orné de pampres de vigne tenus par un mascaron bachique.



Les sujets des dessus-de-porte, commandés en même temps que ceux de l'antichambre, sont choisis dans un esprit identique : Vertumne et Pomone (1), Vénus et Adonis (2), Borée et Orythie (3) et Zéphir et Flore (4). Les deux premiers, rectangulaires, sont exécutés par Clément Belle, les autres, de forme cintrée, par Charles Monnet, peintres moins en vue que ceux engagés pour les grandes compositions, mais œuvrant tous deux selon les directives de Charles-Nicolas Cochin.

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Sur les murs latéraux, chaque arcade percée d'une porte est encadrée de deux vastes toiles représentant des scènes allégoriques autour de la nourriture. La Moisson (5) est exécutée en 1769 par Lagrenée et montre Cérès et le roi Triptolème enseignant la culture du blé. La Chasse (6) est commandée à Vien, directeur de l'Académie de Rome, qui représente en 1773 Diane et ses nymphes ordonnant le partage du fruit de sa chasse entre les bergers. À la mort de Louis XV, les deux derniers tableaux ne sont pas achevés, ce qui provoque une confusion entre les peintres contemporains. La Pêche (7) est figurée par Doyen, Neptune et Amphitrite, accompagnés d'un cortège de nymphes et tritons, offrant aux hommes les richesses de la mer. Enfin, la quatrième toile, exécutée par Hallé et représentant La Vendange ( et le triomphe de Bacchus avec les paysans cultivant le raisin, soulève la critique et on la remplace quelque temps par une œuvre de Pierre sur le même thème.

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Le roi Louis XV soupe pour la première fois dans cette salle à manger en septembre 1769, sur un fauteuil de damas de Gênes cramoisi entouré d'une vingtaine de chaises. Marie-Antoinette, après avoir pris possession du domaine, souhaite retirer les deux derniers tableaux, appréciant peu la représentation de nus. À cette occasion, elle demande à sa mère Marie-Thérèse deux reproductions de toiles la représentant avec ses frères et sœurs lors du mariage de Joseph II. Mais elle ne parvient pas à imposer le changement de ces toiles qui risque de rompre l'harmonie iconographique mise au point par Cochin et celles de Weikert sont exposées au rez-de-chaussée, dans la salle du billard. Le dernier dîner du couple royal se tient le 24 juillet 1788.

Les quatre tableaux, égarés durant la Révolution française, sont remplacés en 1805 par des toiles à la détrempe de Pierre Drahonet, représentant des architectures en ruines; elles sont retirées à la Restauration et Louis XVIII fait réaliser en 1819, par François-Louis Dejuinne, quatre toiles sur le thème des saisons mais avec les allégories initiales: le Printemps (Flore et Zéphyre), l'Été (Cérès et Triptolème), l'Automne (Bacchus et Silène) et l'Hiver (Borée enlève Orythie). Terminées en 1825, après la mort du Roi, elles ne sont installées que sous Louis-Philippe et restent en place jusqu'à la fin du xixe siècle, octroyant à la pièce le nom de «Salon des saisons» ou «Salle à manger aux saisons».
Au centre du parquet Versailles subsistent les traces d'une trappe, vestige de l'ancien projet de «tables volantes» qui prévoyait de les envoyer, depuis l'étage inférieur, déjà dressées.

á continuer avec les déetails et le mobilier de cette salle...

source texte et quelques photos: Wiki

C'est vrai qu'on oublie trop souvent qu'à l'origine le Petit Trianon est avant tout une petite résidence servant à magnifier les merveilleux jardins exotiques et potagers expérimentaux de Louis XV.
Merci cher JAG de nous le rappeler.  

Fauteuil et chaises en acajou, 1787

Georges Jacob (1739-1814)
http://en.wikipedia.org/wiki/Georges_Jacob

L'ensemble de mobilier "à l'étrusque" de fauteuils et chaises (comme de tabourets) en acajou sculpté, qu'on peut voir dans la salle à manger, avait été initialement prévu pour la Laiterie de Rambouillet, et livré l'année 1788, depuis le dernier séjour de la Reine dans ce lieu. Pourtant, elle ne l'a jamais connu...

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pour suivre une excellente visite des lieux - après le palier de l'escalier, il faut passer par l'antichambre pour accéder à la salle à manger.
Voici une carte postale ancienne avec les bustes de chaque côté des portes de LOUIS XVI et de JOSEPH II après restauration ils se trouvent de chaque côté de la fenêtre donnant sur le pavillon français.

MARIE ANTOINETTE :

Deux consoles-desserte, 178?

Martin Carlin (vers 1730-1785)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Carlin

Comme beaucoup de meubles actuels du Petit Trianon, ces deux consoles ne font pas partie de l'ameublement originel du château. Ces consoles-dessertes proviennent de la saisie révolutionnaire de Madame de Brunoy, émigrée et se trouvèrent sous l'Empire et la Restauration aux Tuileries avant de passer à Versailles dans le boudoir de l'appartement de jour de Marie-Amélie au château.



Le dessin du meuble a eu un certain succès, car on peut trouver d'autres exemples de meubles avec le même dessin:

voici en suite une commode (élargie après sa construction) en ébène et laque du japon à côtés cintrés, vers 1780, provenant du château de Bellevue pour Mesdames de France  et qui se retrouve à Saint-Cloud tout au long du XIXe siècle

Je suis étonné d'apprendre que Marie-Antoinette et Louis XVI ont dîné pour la dernière fois au Trianon le 24 juillet 1788.
C'est super en tout cas que les 4 tableaux de la salle à manger, égarés pendant la Révolution, aient été retrouvés, dont la Pêche.   

La Pêche est mon préferé!  :c^ùù!!: 

Oui c'est sympa. J'aime bien La Moisson aussi.

J A Gabriel a écrit:Fauteuil et chaises en acajou, 1787

Georges Jacob (1739-1814)
http://en.wikipedia.org/wiki/Georges_Jacob

L'ensemble de mobilier "à l'étrusque" de fauteuils et chaises (comme de tabourets) en acajou sculpté, qu'on peut voir dans la salle à manger, avait été initialement prévu pour la Laiterie de Rambouillet, et livré l'année 1788, depuis le dernier séjour de la Reine dans ce lieu. Pourtant, elle ne l'a jamais connu...

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Pour moi cet ensemble au Petit Trianon est presque une hérésie... àè-è\': 

Ah oui!? et pourquoi??   

Cosmo a écrit:Je suis étonné d'apprendre que Marie-Antoinette et Louis XVI ont dîné pour la dernière fois au Trianon le 24 juillet 1788.
C'est super en tout cas que les 4 tableaux de la salle à manger, égarés pendant la Révolution, aient été retrouvés, dont la Pêche.   

Les séjours de Marie-Antoinette au Petit Trianon sont beaucoup plus rares qu'on ne l'imagine. Elle profitait surtout des jardins.
A partir de 1785, elle devait privilégier Saint-Cloud : plus grand, elle pouvait passer du temps à sa déco, donner sa pleine mesure alors que le Petit Trianon était en quelque sorte "fini". Et puis surtout Saint-Cloud était voisin de Meudon  . On peut comprendre que le couple royal préférait y passer du temps.

Saint-Cloud est hélas un lieu oublié alors qu'il fut tout autant familier à la reine que le Petit Trianon qui aujourd'hui symbolise en quelque sorte Marie-Antoinette.

J A Gabriel a écrit:Ah oui!? et pourquoi??   

Bah parce qu'il n'a rien à y faire. :  Ce serait la moindre des choses de transporter ce mobilier à Rambouillet.  

     
Et bien... si le mobilier original de la salle a disparu, au moins ont placé un ensemble qui a "appartenu" à la reine...
De mème on pourrait transporter tous les meubles et objects du Louvre à son lieu original: Versailles....

Ne nous reste que nous contenter avec cela... (qu'on mange de la brioche, comme avait dit Marie Therese...    :àç_èè--è:  )

(celà ne le dis pour toi, chère, je le dis pour les conservateurs...  3196910 )

J'avoue que sur le mobilier, je serais légèrement "intégriste". Quand on ne peut pas faire autrement, je suis d'accord pour des meubles évoquant ceux d'origine. Mais quand c'est possible, cela m'échappe...

Par curiosité, et selon ton critère: quels sièges tu y placerais?
Cela ne te rappelle pas les discussions de certaine maquette??  :

  

Cosmo a écrit:Je suis étonné d'apprendre que Marie-Antoinette et Louis XVI ont dîné pour la dernière fois au Trianon le 24 juillet 1788.
C'est super en tout cas que les 4 tableaux de la salle à manger, égarés pendant la Révolution, aient été retrouvés, dont la Pêche.   

C'est même miraculeux !!!    Quelle chance !

Oui ! On se demande comment ils ont pu retrouver les 4 (et quand ?). En principe les tableaux étaient versés au musée du Louvre et le mobilier vendu aux enchères. Donc il était pour le moins bizarre que ces tableaux aient disparu.

Buste de Marie Antoinette de 1775, par Louis-Simon Boizot (1743-1809) en biscuit de Sèvres; cassé pendant la Révolution et restauré en 1858.

Le front trop bombé et l'implantation des cheveux, trop postérieure, sont singuliers .   

Que j'aime ce buste !!!  :;\':;\':; :;\':;\':; :;\':;\':; 

je suis toujours en chasse de cartes anciennes des lieux de la reine
permettant de voir les changements de décor, de mobilier et objets
voici quelques cartes de la salle à manger au début du XX° siècle
la cheminée sans buste, mais quel fouillis !!!!!
salle à manger côté antichambre, les tableaux de vienne sont en place.
salle à manger côté petit salon avec deux curieux grands tableaux ?

MARIE ANTOINETTE :!ùù*$^$=)): 

Autant nous reconnaissons le Louis XVI de Callet, autant l'autre portrait m'étonne.  

Il me laisse perplexe aussi !   
Ce n'est pas lui.
On croirait un rajout fantaisiste, un montage ...

Oui, je ne vois pas bien, mais je ne reconnais pas les portraits...