La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: HISTOIRE MODERNE ET ACTUALITES :: Histoire du XXe siècle et actualités du XXIe siècle
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Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
L'odyssée exemplaire d'une oeuvre volée par les nazis puis retrouvée par ses légitimes propriétaires.
La France va restituer un tableau de Gustav Klimt, "Rosiers sous les arbres", aux ayants-droits d'une famille, spoliée par le régime nazi en 1938, en Autriche.
L'œuvre avait été achetée par l'Etat dans les années 1980, sans connaitre son parcours, pour une exposition au musée d'Orsay.
"Notre devoir face à l'Histoire". La France va restituer à une famille juive un tableau de Gustav Klimt dont elle avait été spoliée par les nazis en 1938, en Autriche. Cette œuvre, baptisée "Rosiers sous les arbres" et peinte au début du 20e siècle avait été acquise par l'Etat dans les années 1980, qui n'en connaissait pas l'histoire, afin d'être exposée au musée d'Orsay, à Paris.
Grâce à un travail de recherche, le parcours de l'œuvre a pu être reconstitué et les ayants-droits de la famille spoliée ont pu demander une restitution.
La toile est achetée en 1911 par le collectionneur juif autrichien Viktor Zuckerkandl, sous le nom de "Roses" ("Rosen" en allemand). Elle en portera d'autres : "Pommiers avec des roses" et "Paysages". L'œuvre reste dans la famille et appartient à sa nièce Nora Stiasny lorsque les nazis s'installent au pouvoir.
En août 1938, la quadragénaire persécutée et ruinée en raison de sa religion est contrainte à la vente du tableau pour une somme dérisoire. Quelques années plus tard, elle est déportée puis assassinée par le régime nazi.
En 1980, la France acquiert "Rosiers sous les arbres" auprès d'une galerie d'art suisse, pour afin d'exposer le tableau au futur musée d'Orsay à Paris, consacré à la période 1848-1914. C'est grâce à l'ouverture récente d'archives en Autriche et au travail d'historien que l'histoire du tableau refait surface.
"Le témoin de vies brisées"
"Cette œuvre est aujourd'hui un témoin de vies brisées", a clamé la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, lors d'une conférence de presse au sein de son ministère. "'Rosiers sous les arbres' est une peinture, elle ne peut pas nous parler. Et pourtant, elle porte en elle pour toujours ces destins tragiques. Elle est le dernier témoin de ces femmes et de ces hommes qu'une volonté criminelle et implacable a obstinément cherché à faire disparaître".
"Pour moi la restitution des biens juifs spoliés est une ardente obligation.(...) C'est l'honneur de la République que de faire cela. L'honneur de la France", a-t-elle ajouté. "Cette restitution est un accomplissement de notre devoir face à l'Histoire", a également assuré Laurence des Cars, présidente du musée d'Orsay.
Un projet de loi à venir
Aux yeux de la loi actuelle, le tableau ne peut être cédé car il appartient aux collections nationales. Néanmoins, Roselyne Bachelot a promis de présenter "dès que possible" un projet de loi destiné à autoriser la sortie de l'œuvre pour la remettre aux ayants-droits. La demande de restitution, déposée en 2019, doit ainsi aboutir bientôt.
Les ayants droit sont les descendants de la sœur de Nora Stiasny, Hermine Müller-Hofmann, qui avait pu échapper à l'Holocauste en Bavière.
https://www.europe1.fr/culture/la-france-va-restituer-un-tableau-de-klimt-a-une-famille-spoliee-par-les-nazis-en-1938-4031642
La France va restituer un tableau de Gustav Klimt, "Rosiers sous les arbres", aux ayants-droits d'une famille, spoliée par le régime nazi en 1938, en Autriche.
L'œuvre avait été achetée par l'Etat dans les années 1980, sans connaitre son parcours, pour une exposition au musée d'Orsay.
"Notre devoir face à l'Histoire". La France va restituer à une famille juive un tableau de Gustav Klimt dont elle avait été spoliée par les nazis en 1938, en Autriche. Cette œuvre, baptisée "Rosiers sous les arbres" et peinte au début du 20e siècle avait été acquise par l'Etat dans les années 1980, qui n'en connaissait pas l'histoire, afin d'être exposée au musée d'Orsay, à Paris.
Grâce à un travail de recherche, le parcours de l'œuvre a pu être reconstitué et les ayants-droits de la famille spoliée ont pu demander une restitution.
Une spoliation en 1938
La toile est achetée en 1911 par le collectionneur juif autrichien Viktor Zuckerkandl, sous le nom de "Roses" ("Rosen" en allemand). Elle en portera d'autres : "Pommiers avec des roses" et "Paysages". L'œuvre reste dans la famille et appartient à sa nièce Nora Stiasny lorsque les nazis s'installent au pouvoir.
En août 1938, la quadragénaire persécutée et ruinée en raison de sa religion est contrainte à la vente du tableau pour une somme dérisoire. Quelques années plus tard, elle est déportée puis assassinée par le régime nazi.
En 1980, la France acquiert "Rosiers sous les arbres" auprès d'une galerie d'art suisse, pour afin d'exposer le tableau au futur musée d'Orsay à Paris, consacré à la période 1848-1914. C'est grâce à l'ouverture récente d'archives en Autriche et au travail d'historien que l'histoire du tableau refait surface.
"Le témoin de vies brisées"
"Cette œuvre est aujourd'hui un témoin de vies brisées", a clamé la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, lors d'une conférence de presse au sein de son ministère. "'Rosiers sous les arbres' est une peinture, elle ne peut pas nous parler. Et pourtant, elle porte en elle pour toujours ces destins tragiques. Elle est le dernier témoin de ces femmes et de ces hommes qu'une volonté criminelle et implacable a obstinément cherché à faire disparaître".
"Pour moi la restitution des biens juifs spoliés est une ardente obligation.(...) C'est l'honneur de la République que de faire cela. L'honneur de la France", a-t-elle ajouté. "Cette restitution est un accomplissement de notre devoir face à l'Histoire", a également assuré Laurence des Cars, présidente du musée d'Orsay.
Un projet de loi à venir
Aux yeux de la loi actuelle, le tableau ne peut être cédé car il appartient aux collections nationales. Néanmoins, Roselyne Bachelot a promis de présenter "dès que possible" un projet de loi destiné à autoriser la sortie de l'œuvre pour la remettre aux ayants-droits. La demande de restitution, déposée en 2019, doit ainsi aboutir bientôt.
Les ayants droit sont les descendants de la sœur de Nora Stiasny, Hermine Müller-Hofmann, qui avait pu échapper à l'Holocauste en Bavière.
https://www.europe1.fr/culture/la-france-va-restituer-un-tableau-de-klimt-a-une-famille-spoliee-par-les-nazis-en-1938-4031642
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Etonnant. On ne peut qu'y applaudir !
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Ce Klimt ressemble à ma Normandie au mois de juin !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Espérons que la loi ne soit pas la première brèche dans l'inaliénabilité, que tant de politiques cherchent à creuser depuis l'ère Sarkozy pour 'alléger' les collections nationales.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Le catalogue Goering
Si le sujet vous intéresse, je vous recommande vivement de revoir le documentaire diffusé récemment sur Arte :
Le catalogue Goering
Une collection d'art et de sang
Réaisation : Laurence Thiriat et François Conge
Arte Distribution, 2019
Durée : env. 53 mn
Présentation :
Hermann Goering a fait main basse sur plus d’un millier d’œuvres d’art. Ce documentaire fouillé retrace l’histoire de la collection du numéro deux du régime hitlérien, composée notamment de pièces volées en France à des collectionneurs juifs.
Image : Distribution Arte
"Quand je trouve quelque chose, cela me reconnecte avec mes grands-parents que je n’ai jamais connus. Je touche ce qu’ils ont eux-mêmes touché, je tiens dans les mains ce qu’ils ont aimé."
Pour l’Américain Simon Goodman comme pour les Français Alain Monteagle ou Lionel Salem, trois ayants droit de familles juives dont les collections d’art ont été confisquées par Vichy sous l’Occupation, retrouver des œuvres qui ont appartenu à leurs ascendants représente le combat de leur vie.
L’exhumation en 2015, dans les Archives diplomatiques françaises, d’un catalogue constitué pour Hermann Goering, le numéro deux du régime hitlérien, a relancé ces dernières années la question des spoliations nazies pendant la Seconde Guerre mondiale.
Rédigé sur un banal registre d’épicier, le livret faisait partie de l’importante documentation sur la récupération des œuvres d’art volées accumulée jusqu’à sa mort, en 1980, par Rose Valland, la conservatrice du Jeu de Paume, musée par lequel ont transité, dans le Paris occupé, les collections privées confisquées par Vichy à leurs propriétaires juifs.
Image : Distribution Arte
L’inventaire des œuvres détournées pour son compte par Hermann Goering, qui court de 1933 à 1943, précise leurs conditions d’acquisition. Les pièces représentatives de l’art européen sur lesquelles le criminel de guerre a fait main basse vont des primitifs hollandais et flamands aux grands noms de l’art moderne, pourtant considéré par les nazis comme "dégénéré".
Plus d’un millier d’œuvres au total qui furent réunies par Goering dans son pavillon de chasse de Carinhall, dans le Brandebourg. Une résidence somptuaire où l’avide dignitaire nazi recevait ses amis, et qu’il fit dynamiter devant l’avancée des troupes soviétiques en 1945, non sans avoir entassé une partie de son butin dans les wagons de quatre trains de marchandises.
Prédation nazie
Au travers de la frénésie de collectionneur dont fit preuve, tout au long du IIIe Reich, Hermann Goering, Laurence Thiriat (Venise, l’insolente) plonge dans les arcanes de la prédation nazie sur le marché de l’art pendant la Seconde Guerre mondiale.
Convoquant les éclairages d’historiens, parmi lesquels Jean-Marc Dreyfus, coauteur du film et auteur du Catalogue Goering – Les Archives diplomatiques (Flammarion, 2015), et de conservateurs de musées, ce documentaire fouillé retrace avec d’abondantes archives le parcours du dignitaire nazi, l'histoire de sa collection ainsi que les recherches entreprises pour recouvrer des œuvres par trois descendants de collectionneurs spoliés.
Vous retrouverez la vidéo accessible sur le site d'ARTE, ici : Arte TV - Le catalogue Goering
Ou bien sur Youtube (version audio en français, sous-titrée en anglais) :
L'ouvrage de référence mentionné dans cette présentation est le suivant :
Le catalogue Goering
Les Archives diplomatiques
De Jean-Marc Dreyfus
Préface : Richard Boidin, Laurent Fabius
Eds Flammarion (2015)
623 pages
Présentation :
« Conçue dans un esprit nationaliste, la collection Goering visait à exalter la pureté et la grandeur de l'art allemand. Elle finit en un odieux trophée de chasse, issu de la spoliation crapuleuse des joyaux de l'art européen. Les œuvres d'art ne doivent jamais être des proies. Elles constituent le bien commun de l'humanité. Cette vérité est intemporelle: la publication de cet ouvrage est une occasion de le rappeler. »
Laurent Fabius
Récemment extrait des archives du Quai d'Orsay, le Catalogue Goering est un document exceptionnel. Il s'agit de la liste complète des tableaux qui formèrent la collection rassemblée par le numéro deux du nazisme dans sa propriété de Carinhall, non loin de Berlin.
Habilement conseillé par des historiens d'art, Goering profita de son pouvoir sans limites, de l'immense fortune qu'il accumula par la persécution et l'assassinat des Juifs pour assouvir sa passion de l'art et son goût pour la peinture occidentale, les grands artistes flamands du XVIIe siècle, les peintures allemandes du XVIIe siècle, mais aussi l'art classique français et italien.
A la fin de la guerre, une partie des œuvres fut retrouvée par les troupes américaines et le gouvernement français tenta de récupérer celles qui avaient été pillées en France. Rose Valland, attachée de conservation au musée du jeu de Paume, oeuvra sans répit à la mission de recherches, aux côtés des Monuments Men.
Le Catalogue Goering raconte, à travers l'inventaire des uvres volées, l'histoire de leur collecte puis la recherche des propriétaires après-guerre - tous n'ont pas encore été retrouvés. L'historien Jean-Marc Dreyfus renoue ici les fils de l'enquête en même temps que les équipes des Archives diplomatiques décryptent cet étonnant catalogue.
Le catalogue Goering
Une collection d'art et de sang
Réaisation : Laurence Thiriat et François Conge
Arte Distribution, 2019
Durée : env. 53 mn
Présentation :
Hermann Goering a fait main basse sur plus d’un millier d’œuvres d’art. Ce documentaire fouillé retrace l’histoire de la collection du numéro deux du régime hitlérien, composée notamment de pièces volées en France à des collectionneurs juifs.
Image : Distribution Arte
"Quand je trouve quelque chose, cela me reconnecte avec mes grands-parents que je n’ai jamais connus. Je touche ce qu’ils ont eux-mêmes touché, je tiens dans les mains ce qu’ils ont aimé."
Pour l’Américain Simon Goodman comme pour les Français Alain Monteagle ou Lionel Salem, trois ayants droit de familles juives dont les collections d’art ont été confisquées par Vichy sous l’Occupation, retrouver des œuvres qui ont appartenu à leurs ascendants représente le combat de leur vie.
L’exhumation en 2015, dans les Archives diplomatiques françaises, d’un catalogue constitué pour Hermann Goering, le numéro deux du régime hitlérien, a relancé ces dernières années la question des spoliations nazies pendant la Seconde Guerre mondiale.
Rédigé sur un banal registre d’épicier, le livret faisait partie de l’importante documentation sur la récupération des œuvres d’art volées accumulée jusqu’à sa mort, en 1980, par Rose Valland, la conservatrice du Jeu de Paume, musée par lequel ont transité, dans le Paris occupé, les collections privées confisquées par Vichy à leurs propriétaires juifs.
Image : Distribution Arte
L’inventaire des œuvres détournées pour son compte par Hermann Goering, qui court de 1933 à 1943, précise leurs conditions d’acquisition. Les pièces représentatives de l’art européen sur lesquelles le criminel de guerre a fait main basse vont des primitifs hollandais et flamands aux grands noms de l’art moderne, pourtant considéré par les nazis comme "dégénéré".
Plus d’un millier d’œuvres au total qui furent réunies par Goering dans son pavillon de chasse de Carinhall, dans le Brandebourg. Une résidence somptuaire où l’avide dignitaire nazi recevait ses amis, et qu’il fit dynamiter devant l’avancée des troupes soviétiques en 1945, non sans avoir entassé une partie de son butin dans les wagons de quatre trains de marchandises.
Prédation nazie
Au travers de la frénésie de collectionneur dont fit preuve, tout au long du IIIe Reich, Hermann Goering, Laurence Thiriat (Venise, l’insolente) plonge dans les arcanes de la prédation nazie sur le marché de l’art pendant la Seconde Guerre mondiale.
Convoquant les éclairages d’historiens, parmi lesquels Jean-Marc Dreyfus, coauteur du film et auteur du Catalogue Goering – Les Archives diplomatiques (Flammarion, 2015), et de conservateurs de musées, ce documentaire fouillé retrace avec d’abondantes archives le parcours du dignitaire nazi, l'histoire de sa collection ainsi que les recherches entreprises pour recouvrer des œuvres par trois descendants de collectionneurs spoliés.
Vous retrouverez la vidéo accessible sur le site d'ARTE, ici : Arte TV - Le catalogue Goering
Ou bien sur Youtube (version audio en français, sous-titrée en anglais) :
___________________
L'ouvrage de référence mentionné dans cette présentation est le suivant :
Le catalogue Goering
Les Archives diplomatiques
De Jean-Marc Dreyfus
Préface : Richard Boidin, Laurent Fabius
Eds Flammarion (2015)
623 pages
Présentation :
« Conçue dans un esprit nationaliste, la collection Goering visait à exalter la pureté et la grandeur de l'art allemand. Elle finit en un odieux trophée de chasse, issu de la spoliation crapuleuse des joyaux de l'art européen. Les œuvres d'art ne doivent jamais être des proies. Elles constituent le bien commun de l'humanité. Cette vérité est intemporelle: la publication de cet ouvrage est une occasion de le rappeler. »
Laurent Fabius
Récemment extrait des archives du Quai d'Orsay, le Catalogue Goering est un document exceptionnel. Il s'agit de la liste complète des tableaux qui formèrent la collection rassemblée par le numéro deux du nazisme dans sa propriété de Carinhall, non loin de Berlin.
Habilement conseillé par des historiens d'art, Goering profita de son pouvoir sans limites, de l'immense fortune qu'il accumula par la persécution et l'assassinat des Juifs pour assouvir sa passion de l'art et son goût pour la peinture occidentale, les grands artistes flamands du XVIIe siècle, les peintures allemandes du XVIIe siècle, mais aussi l'art classique français et italien.
A la fin de la guerre, une partie des œuvres fut retrouvée par les troupes américaines et le gouvernement français tenta de récupérer celles qui avaient été pillées en France. Rose Valland, attachée de conservation au musée du jeu de Paume, oeuvra sans répit à la mission de recherches, aux côtés des Monuments Men.
Le Catalogue Goering raconte, à travers l'inventaire des uvres volées, l'histoire de leur collecte puis la recherche des propriétaires après-guerre - tous n'ont pas encore été retrouvés. L'historien Jean-Marc Dreyfus renoue ici les fils de l'enquête en même temps que les équipes des Archives diplomatiques décryptent cet étonnant catalogue.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Merci LNLN pour ce sujet glaçant
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Un sujet en lien avec l’actualité !
Un tableau de Poussin vole en France par les nazis retrouve en Italie
Source AFP
Un tableau de Poussin volé en France par les nazis retrouvé en Italie :copyright: Carabinieri Press Office/AFP/Handout
Un tableau du XVIIe siècle de Nicolas Poussin, volé à ses propriétaires en France en 1944 par les nazis, a été retrouvé en Italie et restitué à ses propriétaires, ont annoncé jeudi les gendarmes italiens.
Le tableau du peintre français, intitulé "Loth avec ses deux filles lui servant à boire", une peinture à l'huile de 120 sur 150 cm, avait été volé alors que des soldats allemands occupaient à Poitiers (centre-ouest de la France) la maison des propriétaires légitimes du tableau, selon le communiqué publié par les carabiniers.
Les propriétaires avaient entamé la recherche du tableau dès 1946 et l'oeuvre avait été inscrite en 1947 dans le "Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre 1939-1945", selon la même source.
L'enquête a été relancée en 2020 lorsque les héritiers, une Suissesse de 98 ans et un Américain de 65 ans, ont porté plainte par l'intermédiaire de leur avocat italien.
Une unité des carabiniers spécialisée dans la protection du patrimoine culturel a alors réussi à retrouver le tableau, dont le cheminement à travers l'Europe dans les décennies suivant son vol est difficile à suivre.
En tout état de cause, en 2017, le tableau a été acheté en France par un antiquaire italien, qui l'a ensuite revendu à un autre antiquaire, lui aussi italien.
Ce dernier l'a exposé en 2019 aux Pays-Bas et c'est au cours de cette exposition qu'un expert d'art néerlandais vivant en Italie a reconnu ce tableau.
Les carabiniers se sont alors lancé sur la piste du tableau et l'ont finalement retrouvé au domicile de l'antiquaire près de Padoue, dans le nord-est de l'Italie.
L'oeuvre a été saisie et restituée à ses propriétaires légitimes, conclut le communiqué, qui ne donne pas d'autres précisions sur la date et le lieu de cette restitution.
Nicolas Poussin (1594-1665), l'un des plus grands maîtres classiques de la peinture française, est surtout connu pour des tableaux de taille moyenne destinés à quelques amateurs italiens ou français auxquels il est resté fidèle tout au long de sa vie. Parti vivre à Rome, sa renommée lui a permis de devenir peintre du roi et de revenir en France, mais il a préféré repartir à Rome où il a résidé jusqu'à sa mort.
Source : https://www.lepoint.fr/tiny/1-2420360 #Société via @LePoint
Un tableau de Poussin vole en France par les nazis retrouve en Italie
Source AFP
Un tableau de Poussin volé en France par les nazis retrouvé en Italie :copyright: Carabinieri Press Office/AFP/Handout
Un tableau du XVIIe siècle de Nicolas Poussin, volé à ses propriétaires en France en 1944 par les nazis, a été retrouvé en Italie et restitué à ses propriétaires, ont annoncé jeudi les gendarmes italiens.
Le tableau du peintre français, intitulé "Loth avec ses deux filles lui servant à boire", une peinture à l'huile de 120 sur 150 cm, avait été volé alors que des soldats allemands occupaient à Poitiers (centre-ouest de la France) la maison des propriétaires légitimes du tableau, selon le communiqué publié par les carabiniers.
Les propriétaires avaient entamé la recherche du tableau dès 1946 et l'oeuvre avait été inscrite en 1947 dans le "Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre 1939-1945", selon la même source.
L'enquête a été relancée en 2020 lorsque les héritiers, une Suissesse de 98 ans et un Américain de 65 ans, ont porté plainte par l'intermédiaire de leur avocat italien.
Une unité des carabiniers spécialisée dans la protection du patrimoine culturel a alors réussi à retrouver le tableau, dont le cheminement à travers l'Europe dans les décennies suivant son vol est difficile à suivre.
En tout état de cause, en 2017, le tableau a été acheté en France par un antiquaire italien, qui l'a ensuite revendu à un autre antiquaire, lui aussi italien.
Ce dernier l'a exposé en 2019 aux Pays-Bas et c'est au cours de cette exposition qu'un expert d'art néerlandais vivant en Italie a reconnu ce tableau.
Les carabiniers se sont alors lancé sur la piste du tableau et l'ont finalement retrouvé au domicile de l'antiquaire près de Padoue, dans le nord-est de l'Italie.
L'oeuvre a été saisie et restituée à ses propriétaires légitimes, conclut le communiqué, qui ne donne pas d'autres précisions sur la date et le lieu de cette restitution.
Nicolas Poussin (1594-1665), l'un des plus grands maîtres classiques de la peinture française, est surtout connu pour des tableaux de taille moyenne destinés à quelques amateurs italiens ou français auxquels il est resté fidèle tout au long de sa vie. Parti vivre à Rome, sa renommée lui a permis de devenir peintre du roi et de revenir en France, mais il a préféré repartir à Rome où il a résidé jusqu'à sa mort.
Source : https://www.lepoint.fr/tiny/1-2420360 #Société via @LePoint
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
... oui, effroyable .Gouverneur Morris a écrit:
Merci LNLN pour ce sujet glaçant
Et le pire, c'est qu'il y a encore aujourd'hui des adeptes de cette idéologie.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Bravo à tous ces gens qui passent leur vie pour retrouver les héritiers légitimes de ces ignominies de la guerre et des nazis en particulier.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Le terme "collection" pour désigner le vol, l'entassement puis la destruction par Goering de ces oeuvres me paraît inadapté. C'est de la canaillerie mêlée à de la mégalomanie. Pas une collection, mais de la prédation.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Franck Ferrand nous raconte l'histoire mouvementée des "trophées" napoléoniens pris sur l'Allemagne et l'Autriche sous son règne, et transférés à Berlin par les Nazis en 1940 :
https://www.radioclassique.fr/radio/emissions/franck-ferrand-raconte/
Seulement la moitié des pièces "prises" par l'ennemi furent retrouvées après la guerre... dont l'épée de Frédéric II qui prit à nouveau la route de la France :
(c) RMN-Grand Palais / Emilie Cambier
https://www.radioclassique.fr/radio/emissions/franck-ferrand-raconte/
Seulement la moitié des pièces "prises" par l'ennemi furent retrouvées après la guerre... dont l'épée de Frédéric II qui prit à nouveau la route de la France :
(c) RMN-Grand Palais / Emilie Cambier
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Merci.
Je précise qu'il s'agit de l'émission diffusé le 29 mars (si vous utilisez le lien proposé par l'ami Gouv') ou bien celui-ci, qui pointe directement vers l'épisode :
Franck Ferrand raconte (Radio Classique) - Le Trésor de guerre de Napoléon
Je précise qu'il s'agit de l'émission diffusé le 29 mars (si vous utilisez le lien proposé par l'ami Gouv') ou bien celui-ci, qui pointe directement vers l'épisode :
Franck Ferrand raconte (Radio Classique) - Le Trésor de guerre de Napoléon
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Parmi les oeuvres dites MNR (Musées nationaux récupération), conservées en France, qui désignent les œuvres d'art provenant du pillage culturel commis en France pendant l'occupation et inscrites, à l'issue des opérations de récupération artistique (1945-1950), sur un inventaire spécifique, nous retrouvons ce portrait de Marie-Antoinette...
Portrait de Marie-Antoinette
France, anonyme. Ancienne attribution Joseph Siffred Duplessis
Huile sur toile, seconde moitié du XVIIIe siècle
Musées Nationaux Récupération, immatriculation MNR 896, Musée du Louvre (dépositaire)
Image : Réunion des musées nationaux Grand Palais. Paris, musée du Louvre, département des Peintures.
Source : Récupération artistique (MNR Rose-Valland)
Œuvre récupérée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, déposée par l'office des biens privés ; en attente de sa restitution à ses légitimes propriétaires.
Images : Réunion des musées nationaux Grand Palais. Paris, musée du Louvre, département des Peintures.
Source : Récupération artistique (MNR Rose-Valland)
Historique
Le tableau est acheté 100 RM (3 000 F) en 1941 chez Mlle Hembert, Paris, par Friedrich Welz, de Salzbourg ; il est destiné à la Landesgalerie de Salzbourg (inv. 175) ; il est transféré à la Résidence début 1945, puis laissé en dépôt à la Légation de France de Vienne le 7 décembre 1950 ; il est alors retenu lors de la sixième commission de choix des oeuvres de la récupération artistique du 29 mai 1951 et attribué au musée du Louvre (département des Peintures) par l'Office des Biens et Intérêts Privés en 1952.
Il est ensuite déposé au Mobilier national de 1964 au renouvellement en 1985 et jusqu'en 1999. Il se trouve au ministère de l'Industrie lors de l'état annuel du 17 janvier 1983 et revient au musée du Louvre le 31 mars 1999.
Commentaire
Champ Catégorie renseigné d'après les données de la mission Matteoli.
Ressemblant à certains portraits de Marie-Antoinette par Elisabeth-Louise Vigée-Lebrun, le MNR 896 pourrait notamment être une copie partielle inspirée par un portrait de la reine (Kunsthistorisches Museum de Vienne, inv. 2772 ou musée de Versailles MV 4520).
Image : Réunion des musées nationaux Grand Palais. Paris, musée du Louvre, département des Peintures.
Source : Récupération artistique (MNR Rose-Valland)
Nous présentons plus longuement ce portrait dans le sujet :
Portraits de Marie-Antoinette de / d'après Böttner ? Boze ? Duplessis ? Vigée Le Brun ?
Portrait de Marie-Antoinette
France, anonyme. Ancienne attribution Joseph Siffred Duplessis
Huile sur toile, seconde moitié du XVIIIe siècle
Musées Nationaux Récupération, immatriculation MNR 896, Musée du Louvre (dépositaire)
Image : Réunion des musées nationaux Grand Palais. Paris, musée du Louvre, département des Peintures.
Source : Récupération artistique (MNR Rose-Valland)
Œuvre récupérée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, déposée par l'office des biens privés ; en attente de sa restitution à ses légitimes propriétaires.
Images : Réunion des musées nationaux Grand Palais. Paris, musée du Louvre, département des Peintures.
Source : Récupération artistique (MNR Rose-Valland)
Historique
Le tableau est acheté 100 RM (3 000 F) en 1941 chez Mlle Hembert, Paris, par Friedrich Welz, de Salzbourg ; il est destiné à la Landesgalerie de Salzbourg (inv. 175) ; il est transféré à la Résidence début 1945, puis laissé en dépôt à la Légation de France de Vienne le 7 décembre 1950 ; il est alors retenu lors de la sixième commission de choix des oeuvres de la récupération artistique du 29 mai 1951 et attribué au musée du Louvre (département des Peintures) par l'Office des Biens et Intérêts Privés en 1952.
Il est ensuite déposé au Mobilier national de 1964 au renouvellement en 1985 et jusqu'en 1999. Il se trouve au ministère de l'Industrie lors de l'état annuel du 17 janvier 1983 et revient au musée du Louvre le 31 mars 1999.
Commentaire
Champ Catégorie renseigné d'après les données de la mission Matteoli.
Ressemblant à certains portraits de Marie-Antoinette par Elisabeth-Louise Vigée-Lebrun, le MNR 896 pourrait notamment être une copie partielle inspirée par un portrait de la reine (Kunsthistorisches Museum de Vienne, inv. 2772 ou musée de Versailles MV 4520).
Image : Réunion des musées nationaux Grand Palais. Paris, musée du Louvre, département des Peintures.
Source : Récupération artistique (MNR Rose-Valland)
______________________
Nous présentons plus longuement ce portrait dans le sujet :
Portraits de Marie-Antoinette de / d'après Böttner ? Boze ? Duplessis ? Vigée Le Brun ?
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
franceinfo :
Le château de Compiègne va remettre une sculpture de cire aux descendants d'un avocat juif, spolié pendant la Seconde Guerre mondiale
par Alix Guiho
"L'Amazone présumée être Sa Majesté l'impératrice Eugénie",
sculpture de cire signée Pierre-Jules Mène, va être rendue à la famille d'Armand Dorville.
• France 3 Picardie
Quelle grâce, quelle finesse !
Impératrice pour impératrice, elle me fait également irrésistiblement penser à Sissi !
Toujours est-il que cette ravissante statuette de cire exposée au château de Compiègne s’est retrouvée au milieu d’une bataille juridique entre l’Etat français et les héritiers du collectionneur juif Armand Dorville.
Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, des œuvres spoliées par les Nazis et entrées dans les collections publiques françaises vont être rendues par l'Etat aux descendants des anciens propriétaires juifs. C'est le cas notamment d'une sculpture de cire exposée au château de Compiègne, dans l'Oise, depuis 1942. Elle va être remise aux ayants droit d'Armand Dorville, avocat juif et collectionneur d'art décédé en 1941.
Une première dans l'histoire
Il s'agit d'un projet de loi "historique", selon les mots de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot. Définitivement adopté par le Parlement le 15 février, il était nécessaire pour déroger au principe d’inaliénabilité des collections publiques.
Sont concernés un tableau de Klimt vendu sous la contrainte en Autriche en 1938 durant l'Anschluss et conservé au musée d'Orsay, un autre tableau, de Chagall, volé à un musicien juif, en Pologne, en 1940 et conservé au Centre Pompidou ainsi qu'un tableau d'Utrillo volé à un galeriste juif français en 1940 à Paris.
L'affaire de la collection d'Armand Dorville
Et puis il y a une quatrième affaire : celle de la collection d'Armand Dorville, avocat juif français amateur d'art, qui possédait pas moins de 450 tableaux. Persécuté par le régime nazi, il s’est réfugié dans le sud de la France jusqu’à sa mort, en 1941.
En 1942, à Nice, une vente de sa collection est organisée par sa famille. Une vente, qui va se dérouler dans des conditions plus que "troubles" et que l'Etat français regrette aujourd'hui.
Armand Dorville, collectionneur d'art et avocat juif, décédé en 1941. •
Maxime Fayolle - Radio France
En effet, parmi les ventes réalisées à l'époque, 12 oeuvres - 11 dessins et une sculpture de cire - sont achetées par l'Etat français. Et nous sommes dans un contexte particulier : le régime de Vichy. Une page noire de l'histoire s'écrit.
"Nous sommes en 1942, c'est une famille juive, on peut se poser la question de la liberté de décision de la famille qui organise la vente : pouvait-elle garder les oeuvres d'Armand Dorville après sa mort alors qu'il y avait toute une législation antisémite en vigueur ?", s'interroge, sans avoir de réponse, David Zivie, à la tête de la mission du ministère de la Culture pour la restitution des biens volés par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ou quand les musées français acquéraient des œuvres spoliées aux juifs
Lors du premier jour de la vente, en juin 1942, à Nice, le commissariat général aux questions juives - l'organe de la persécution - débarque en catastrophe pour récupérer le produit de la vente. La famille se retrouve alors sans œuvres et sans l'argent de la vente. Et parmi les "acheteurs" : les collections nationales. Il y a d'ailleurs eu des "contacts entre les musées et l'administrateur envoyé par Vichy, qui a spolié", selon David Zivie.
Pour une raison inconnue, la spoliation est stoppée quelques mois plus tard, mais la famille ne va pas récupérer l'argent avant la fin de la guerre. Et seuls les survivants pourront en bénéficier car entre temps, cinq des héritières, dont deux enfants, ont été arrêtées et sont mortes en déportation.
L'heure des excuses : indemnisation et "remise" des oeuvres
Aujourd'hui, la Commission pour l'indemnisation des victimes de spoliations (CIVS), décide d'indemniser les descendants et ayants droit d’Armand Dorville à hauteur de 350 000 euros, pour le préjudice découlant de l’immobilisation du produit de la vente pendant au moins deux ans, de la mi-1942 à la fin de la guerre et de leur remettre les douze œuvres acquises à l'époque par l'Etat et qui se trouvent aujourd'hui au musée du Louvre, au musée d’Orsay et au château de Compiègne.
La statuette de cire L'Amazone présumée être Sa Majesté l'impératrice Eugénie, sculptée en 1865 par Pierre-Jules Mène, qui est exposée au château de Compiègne depuis lors, va ainsi être remise aux descendants. "On pensait qu’elle représentait l’impératrice Eugénie, à cheval, raconte Laure Chabanne, conservatrice en chef du patrimoine du musée de Compiègne, ce qui n’est pas le cas puisqu’il s’agit d’une jeune fille non identifiée : mademoiselle L."
La statue de cire "L'Amazone présumée être Sa Majesté l'impératrice Eugénie" va être remise aux ayants droit d'Armand Dorville •
France 3 Hauts de France
Les "circonstances particulières" et "le destin tragique de plusieurs des héritiers" justifient une "mesure de réparation, même si la vente n’est pas qualifiée de spoliatrice par la Commission", avance le ministère de la Culture dans un communiqué le 28 mai 2021.
Une réparation en demi-teinte : l'Etat ne reconnaît pas la "spoliation"
Et sur ce dernier point, la famille d'Armand Dorville n'est pas d'accord. Elle a saisi le tribunal judiciaire de Paris en juillet 2021 pour faire admettre qu'il y a bien eu "spoliation". Car sans reconnaissance de spoliation, il n'y a pas restitution mais "remise", soit "contre remboursement des sommes payées à l’époque par les musées, réactualisées à la valeur actuelle de l’argent”, nous explique l'avocate de la famille Dorville, Corinne Hershkovitch. "Sachant que ces oeuvres étaient à la mode à l'époque, mais valent moins aujourd'hui", ajoute-t-elle.
La famille Dorville souhaite ainsi faire annuler la vente sur la base d’une ordonnance du 21 avril 1945, entrée en vigueur à la Libération pour réparer les spoliations qui avaient eu lieu pendant la guerre.
Faire annuler cette vente reviendrait alors à dire que "les 450 oeuvres d'Armand Dorville vendues entre le 24 et le 27 juin 1942 devraient être restituées, du moins celles que l'on a localisées", nous apprend l'avocate. Et parmi elles, 9 seraient en France, d'autres aux Etats-Unis et en Belgique". Voilà l'enjeu.
"Elles auraient pu fuir avec l'argent de la vente mais ont été déportées"
Il s'agit d'une "affaire compliquée", admet David Zivie. Car à la libération, "les survivants savaient qu’ils pouvaient faire annuler la vente et n’ont pas souhaité le faire, un document le montre". Les descendants ont en effet récupéré l'argent en 1947. "Mais entre temps, l’argent a été très dévalué et surtout, insiste Corinne Hershkovitch, 5 femmes de la famille – une sœur et deux nièces d’Armand Dorville, ainsi que deux filles de ses nièces – sont mortes en déportation après la vente. Elles auraient pu utiliser l'argent immobilisé par l'Etat pour fuir."
Et si du côté français, la CIVS ne reconnaît pas la spoliation, l'Allemagne a quant à elle répondu favorablement à la demande de la famille Dorville. 5 oeuvres exposées dans des musées allemands ont été restituées aux héritiers, en 2020, dont certaines en présence de la ministre de la Culture allemande de l'époque, Monika Grütters.
La France a longtemps été accusée de retard par rapport à plusieurs voisins européens en matière de réparation.
Cette loi ne serait qu'un premier pas
L'affaire d'Armand Dorville sera plaidée le 22 mars 2022 et d'autres pourraient ressortir prochainement. En effet, si le Parlement vient de voter la première loi de restitution d’oeuvres, "ce processus va se poursuivre, assure David Zivie. Nous recevons des demandes de familles et fouillons nous-mêmes dans les collections et contactons des personnes qui pourraient en être les ayants droit".
La création d'un Master "recherche de provenance" à l'université est même à l'étude, car on estime à quelque 100 000 les œuvres saisies en France par les nazis durant l'occupation.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/oise/compiegne/le-chateau-de-compiegne-va-remettre-une-sculpture-de-cire-aux-descendants-d-un-avocat-juif-spolie-pendant-la-seconde-guerre-mondiale-2469757.html
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... demain est un autre jour .
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Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Vous retrouverez sur le site de Radio France une série radiophonique (6 épisodes) consacrée à :
Rose Valland, héroïne de l’ombre
Une série radiophonique en 6 épisodes, en partenariat avec Simone Média
Durée : env. 28 mn (X 6)
Le Feuilleton (France Culture)
Réalisation : Pascal Deux
Scénario : Zoé Gabillet et Pascal Deux
Musique originale : Krishna Lévy
Conseillère historique : Emmanuelle Polack
Conseillères littéraires : Céline Geoffroy et Emmanuelle Chevrière
Présentation :
Paris 1943. Hitler a mis en place le pillage systématique des œuvres d’art en France. Rose Valland, infiltrée au musée du Jeu de Paume devenu la gare de triage des œuvres en partance pour l’Allemagne, va prendre tous les risques pour s’opposer à cette entreprise de spoliation.
Depuis l’arrivée de ses troupes à Paris en juin 1940, Hitler organise le pillage systématique des œuvres d’art dans la capitale : confiscation des collections privées, fermeture des galeries d’art, réquisition de leurs œuvres et ventes “forcées”... Si certains collectionneurs, pressentant le danger, ont réussi in extremis à mettre leurs trésors à l'abri, la majorité des autres familles, juives pour la plupart, sont spoliées de tous leurs biens avant de s’enfuir ou d’être déportées.
Musée du Jeu de Paume
Jacques Jaujard, le directeur des Musées nationaux, qui a réussi à exfiltrer dès 1939 toutes les œuvres du Louvre, est bien déterminé à sauver le maximum d'œuvres, qu’elles appartiennent au patrimoine national ou à des collections privées. Pour l’aider dans son action clandestine, il missionne Rose Valland, une jeune conservatrice. Elle dirige une petite équipe de manutentionnaires au Musée du Jeu de Paume, devenu la gare de triage des œuvres, objets d’art et mobilier en partance pour l’Allemagne. Aux yeux des Allemands, elle n’est qu’une modeste intendante. En réalité, cette couverture lui offre un poste d’observation idéal pour espionner et traquer secrètement tous les indices possibles sur les œuvres spoliées.
La salle des martyrs du Jeu de Paume durant l'Occupation
Image : Paris Zigzag
Sans jamais faillir, malgré les menaces de plus en plus grandes de la part des responsables allemands, Rose recueille avec obstination, parfois au risque de sa vie, toutes les informations concernant la circulation et la spoliation des œuvres. Ces très sensibles et précieuses informations, Rose les retient grâce à sa formidable mémoire, avant de les consigner minutieusement chez elle, dans des carnets dont le nombre augmente au fil des mois et qu’elle dissimule au fond d’une armoire.
Chaque jour apporte à Rose son lot de combats et de défis : il faut tenter d’empêcher lors d’un autodafé la destruction de chefs-d’oeuvre de l’art moderne considérés par les nazis comme de “l’art dégénéré”; il faut sauver la collection Schloss, la plus grande collection de maîtres flamands d’Europe, propriété d’une famille juive ; il faut coûte que coûte retarder un train chargé d'œuvres d’art en partance pour l’Allemagne jusqu’à l’arrivée des troupes alliées…
Image : Archives du Ministère des affaires étrangères
Tant par amour de l’art que de sa patrie, au mépris des risques encourus et quitte à sacrifier sa vie personnelle et amoureuse, Rose se dédiera corps et âme à sa mission pendant toutes les années de guerre. Elle sera celle qui, par toutes ses actions et observations, permettra après la guerre, et permet encore aujourd’hui, de restituer les œuvres spoliées par les nazis aux familles à qui elles appartenaient.
Série à écouter ici : France Culture - Rose Valland, une héroïne de l'ombre
Rose Valland, héroïne de l’ombre
Une série radiophonique en 6 épisodes, en partenariat avec Simone Média
Durée : env. 28 mn (X 6)
Le Feuilleton (France Culture)
Réalisation : Pascal Deux
Scénario : Zoé Gabillet et Pascal Deux
Musique originale : Krishna Lévy
Conseillère historique : Emmanuelle Polack
Conseillères littéraires : Céline Geoffroy et Emmanuelle Chevrière
Présentation :
Paris 1943. Hitler a mis en place le pillage systématique des œuvres d’art en France. Rose Valland, infiltrée au musée du Jeu de Paume devenu la gare de triage des œuvres en partance pour l’Allemagne, va prendre tous les risques pour s’opposer à cette entreprise de spoliation.
Depuis l’arrivée de ses troupes à Paris en juin 1940, Hitler organise le pillage systématique des œuvres d’art dans la capitale : confiscation des collections privées, fermeture des galeries d’art, réquisition de leurs œuvres et ventes “forcées”... Si certains collectionneurs, pressentant le danger, ont réussi in extremis à mettre leurs trésors à l'abri, la majorité des autres familles, juives pour la plupart, sont spoliées de tous leurs biens avant de s’enfuir ou d’être déportées.
Musée du Jeu de Paume
Jacques Jaujard, le directeur des Musées nationaux, qui a réussi à exfiltrer dès 1939 toutes les œuvres du Louvre, est bien déterminé à sauver le maximum d'œuvres, qu’elles appartiennent au patrimoine national ou à des collections privées. Pour l’aider dans son action clandestine, il missionne Rose Valland, une jeune conservatrice. Elle dirige une petite équipe de manutentionnaires au Musée du Jeu de Paume, devenu la gare de triage des œuvres, objets d’art et mobilier en partance pour l’Allemagne. Aux yeux des Allemands, elle n’est qu’une modeste intendante. En réalité, cette couverture lui offre un poste d’observation idéal pour espionner et traquer secrètement tous les indices possibles sur les œuvres spoliées.
La salle des martyrs du Jeu de Paume durant l'Occupation
Image : Paris Zigzag
Sans jamais faillir, malgré les menaces de plus en plus grandes de la part des responsables allemands, Rose recueille avec obstination, parfois au risque de sa vie, toutes les informations concernant la circulation et la spoliation des œuvres. Ces très sensibles et précieuses informations, Rose les retient grâce à sa formidable mémoire, avant de les consigner minutieusement chez elle, dans des carnets dont le nombre augmente au fil des mois et qu’elle dissimule au fond d’une armoire.
Chaque jour apporte à Rose son lot de combats et de défis : il faut tenter d’empêcher lors d’un autodafé la destruction de chefs-d’oeuvre de l’art moderne considérés par les nazis comme de “l’art dégénéré”; il faut sauver la collection Schloss, la plus grande collection de maîtres flamands d’Europe, propriété d’une famille juive ; il faut coûte que coûte retarder un train chargé d'œuvres d’art en partance pour l’Allemagne jusqu’à l’arrivée des troupes alliées…
Image : Archives du Ministère des affaires étrangères
Tant par amour de l’art que de sa patrie, au mépris des risques encourus et quitte à sacrifier sa vie personnelle et amoureuse, Rose se dédiera corps et âme à sa mission pendant toutes les années de guerre. Elle sera celle qui, par toutes ses actions et observations, permettra après la guerre, et permet encore aujourd’hui, de restituer les œuvres spoliées par les nazis aux familles à qui elles appartenaient.
Série à écouter ici : France Culture - Rose Valland, une héroïne de l'ombre
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Grand merci La Nuit, la Neige.
Voici un petit documentaire de presque 53 mn très circonstancié. (en français)
https://www.dailymotion.com/video/x3q8og3
Admirable personne. (11/1898 - 09/1980)
Voici un petit documentaire de presque 53 mn très circonstancié. (en français)
https://www.dailymotion.com/video/x3q8og3
Admirable personne. (11/1898 - 09/1980)
Lady Jhane- Messages : 1318
Date d'inscription : 04/11/2021
Localisation : Gévaudan
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Etrange. Plus nous nous éloignons dans le temps de cette grande époque de spoliation dont il est question ici, plus la confusion se fait dans les esprits (et même dans nos textes officiels !) alors qu'on ne spolie pas quelque chose , mais quelqu'un de quelque chose
Lecréateur- Messages : 1712
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Merci pour ce salutaire rappel grammatical cher Lecré !
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Le château d'Immendorf
Situé en Basse Autriche, ce château fût un lieu de collection inattendu lors de la Seconde Guerre Mondiale.
C'est là en effet que les nazis entreposèrent une importante collection d'œuvres d'art, dont beaucoup avaient été saisies auprès de familles juives. Hitler lui-même aurait choisi cet endroit isolé, peu susceptible d'être bombardé, pour y abriter une quantité impressionnante d'objets d'art dont plusieurs toiles de Gustav Klimt, qui appartenaient à la famille Lederer.
Le 7 mai 1945, les hommes stationnés au château l'évacuèrent en urgence devant l'arrivée imminente de l'armée russe. Avant de partir, ils incendièrent le bâtiment après en avoir miné et fait sauter les quatre tours (sur ordre ou de leur propre initiative, on ne sait). Environ 13 toiles de Klimt furent ainsi détruites. Le château abritait également de nombreuses œuvres destinées au musée des Arts Décoratifs de Vienne et qui y avaient été mises à l'abri des bombardements alliés. Le château brûla pendant quatre jours et ses ruines furent démolies par la suite...
Il est difficile, sinon impossible de savoir exactement ce qui a disparu cette nuit-là : les œuvres étaient transférées au château en toute discrétion et toute classification ou répertoire de ce qui y était stocké a disparu.
Quant au château de Ksiaz, cité plus haut, il était bien plus que ça. Troisième plus grand château de Pologne, il était prévu comme une des futures résidences d'Hitler...
Image : vosgesmatin.fr
En 1940, les nazis s'emparent du château et en expulsent la propriétaire, la comtesse Daisy :
Image : James Lafayette
Née en 1873 en Angleterre, elle était une aristocrate de haut rang (sa sœur épousa l'un des hommes les plus riches de l'époque et son frère fût le second mari de la mère de Winston Churchill). Elle épousa Hans Heinrich Hochberg en 1891 et lui donna deux fils qui combattirent les allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale. Elle servît comme infirmière volontaire durant la Première Guerre Mondiale et milita ensuite activement pour la paix, combattant la montée des idées nazies. Elle organisa également de nombreuses œuvres de charité au profit des nécessiteux de ses domaines et fît même dépolluer et assainir la rivière proche, après avoir constaté qu'elle était source de nombreuses épidémies dans la région. Elle créa plusieurs écoles et orphelinats et fît même venir des scientifiques français sur ses terres pour pasteuriser le lait des vaches afin de garantir un lait de qualité pour les enfants. Quant à ses domestiques, ils étaient hébergés gratuitement au château et la comtesse payait les frais de crèche et de scolarité de leurs enfants, ainsi que leurs soins et leurs retraites.
Elle s'installa de manière permanente au château en 1935, époque où, déjà gravement malade, elle se déplaçait en fauteuil roulant, veillée par un personnel dévoué et fidèle.
Elle en est donc dépossédée en 1941 avant d'être mise en résidence surveillée dans une villa lointaine. Très malade (elle aurait souffert de sclérose en plaques), elle réussît quelques temps à faire passer de la nourriture et des médicaments aux prisonniers du camp de concentration proche du château avant de mourir en 1943, dans une relative pauvreté.
Elle fût enterrée au château même dans le mausolée familial mais ce dernier fût détruit par l'Armée Rouge en 1945. La légende veut que les domestiques, fidèles à leur maîtresse, aient déplacé son cercueil juste avant l'arrivée des russes pour l'installer dans un lieu resté inconnu.
Elle est encore connue et respectée en Pologne où l'on trouve des statues en son honneur. Un appartement du château porte son nom également.
Les occupants installés, des appartements sont aménagés selon l'esthétique nazie et surtout, les allemands font creuser tout un réseau de tunnels et de souterrains sous le château, sans oublier un abri antiaérien. Des ascenseurs sont mis en place pour relier les appartements à ces tunnels. Encore plus sombre : ces souterrains auraient été utilisés comme laboratoire secret pour les recherches allemandes sur la bombe atomique. C'est ici qu'auraient été élaborés les projets de nouvelles bombes de forte puissance, destinées à toucher les USA un jour. Il y a aussi cette histoire dont nous avons parlé, celle d'un train spécial, chargé d'or et d'œuvres d'art, évacuées en urgence à la fin de la guerre devant l'arrivée des Alliés et mystérieusement disparu... Autre légende tenace, c'est ici qu'auraient été acheminés et conservés les panneaux de la fameuse "chambre d'ambre" russe. Ce qui est certain, c'est que des milliers de déportés juifs furent réquisitionnés du camp voisin de Gros Rosen pour effectuer les travaux et creuser les tunnels, dans les conditions qu'on imagine... L'ensemble des tunnels couvre 900 mètres et s'enfonce sous terre jusqu'à 50 mètres de profondeur.
Image : pologne.travel
Le château se visite, de même que le réseau de tunnels. On y trouve exposés des objets de la vie quotidienne des pauvres malheureux qui y travaillèrent ainsi qu'un mémorial dédié à leur mémoire.
_________________
J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Oui, on peut faire passer le mot "spoliation" dans la catégorie des métonymiesLa nuit, la neige a écrit:Il s'agit du résultat de cette action.
Lecréateur- Messages : 1712
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: La spoliation des oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale
Merci, cher Monsieur de Coco, pour cette information !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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