Buste de Marie-Antoinette par Jean-Baptiste Lemoyne

A l'occasion du Salon de 1771, la sculpture en marbre de la dauphine Marie-Antoinette, exécutée par Jean-Baptiste II Lemoyne, fit sensation.

Né en 1707, Lemoyne a 66 ans lorsqu'il réalise ce portrait de Marie-Antoinette :





Fils du sculpteur Jean-Louis Lemoyne (1665-1755), et neveu du sculpteur Jean-Baptiste Lemoyne (dit Jean-Baptiste I Lemoyne) (1679-1731). Il est l'élève de Robert Le Lorrain, à l'Académie royale de peinture et de sculpture.
Jean-Baptiste Lemoyne obtient le prix de Rome en sculpture de 1725.

Il est le maître d'Augustin Pajou pour qui il représente la grande tradition de la sculpture française.
Il est en effet le portraitiste attitré du roi Louis XV et son statuaire monumental. (Wikipédia)



Le buste est commandé en 1770 pour être offert à Marie-Thérèse.
Après avoir exécuté des études d'après le modèle au château de Compiègne, le sculpteur demanda le 25 septembre au marquis de Martigny, directeur des Bâtiments du roi, de lui fournir le bloc de marbre nécessaire à la taille du buste.
Après une année de travail, l'oeuvre fut présentée au roi le 15 septembre 1771 avant d'être exposée au Salon.

En 1772, elle fut envoyée par l'intermédiaire du comte de Mercy-Argenteau à l'impératrice Marie-Thérèse.
Aussitôt transporté à Schönbrunn, le buste y demeura jusqu'en 1890, année de son transfert au Kunst Historisches Museum de Vienne, où il est actuellement exposé :






Photos / notre reportage : https://marie-antoinette.forumactif.org/t4079-le-musee-d-histoire-de-l-art-de-vienne-kunsthistorisches-hofburg


Il y a quelques années de cela, l'étude Rouillac proposait, à l'occasion d'une vente aux enchères, un exemplaire en plâtre décrit comme suit :

Buste en plâtre représentant la reine Marie-Antoinette, lorsqu'elle était archiduchesse d'Autriche et venait d'épouser le futur Louis XVI.
Il porte au dos l'indication: « Marie Jeanne d'Autriche, archiduchesse », et sur l'arrière du socle: « Par JB LEMOYNE. Paris 1771 ».
Haut. 0,82 m, Larg. 0,56 m, Prof. 0,14 m.

Extraits de la note de l'expert :
Ce buste de Marie-Antoinette est très probablement le plâtre exécuté par Le Moyne dans son atelier avant l'exécution en marbre conservée au Musée de Vienne en Autriche.

Jean-Baptiste LE MOYNE, sculpteur né à Paris en 1704, mort dans la même ville en 1778, fut élève de son père Jean-Louis Le Moyne et de Le Lorrain. Il exposa au Salon de 1737 à 1771.
Premier prix de sculpture en 1725, agréé à l'Académie le 29 mai 1728, académicien le 26 juillet 1738 ; adjoint à professeur le 2 juillet 1740, professeur le 28 mars 1744, adjoint à recteur le 1er août 1761, recteur le 30 janvier 1768, directeur le 2 juillet 1768.
On cite de lui: le tombeau de Mignard, à l'église Saint-Roch, et deux statues équestres de Louis XV, une pour la ville de Bordeaux, l'autre pour la ville de Rennes. Mais il fit surtout des bustes, dont ceux de Réaumur (1751, Louvre), Montesquieu (1760, Bordeaux), de la comtesse de Brionne (1763, Stockholm), Hélène d'Egmont (1767), et quelques actrices de la Comédie-Française.

Le buste en marbre conservé à Vienne, donné par Louis XV à l'impératrice Marie-Thérèse, fut remis en 1772 à l'ambassadeur d'Autriche, le comte de Mercy-Argenteau.

Une importante correspondance concernant ce buste, entre l'ancien propriétaire et M. Louis Réau, ainsi qu'avec M. Brière, conservateur du Musée de Versailles dans les années 1937-1938, sera remise à l'acquéreur. Il ressort de tous ces documents que pour ces spécialistes l'authenticité de ce buste ne fait quasiment aucun doute. Il serait une première ébauche du marbre cité ci-dessus.



* Source : http://www.rouillac.com/da-FR-9-299-90344-grid-0-0-3eme_vente_garden_party_a_cheverny_528


Les vers composés par Jacob-Nicolas Moreau au sujet ce buste, et signés, à dessein, du nom de Lemoyne : Vers sur un buste de Madame la dauphine

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Ah oui ! Je me souviens très bien de ces vers que Jacob-Nicolas Moreau consigne dans ses Souvenirs . :n,,;::::!!!:

Merci, cher la nuit, la neige ! Entre Boizot et Lemoyne, qu'est-ce que tu nous gâtes !!!

Mme de Sabran a écrit:;
Ah oui ! Je me souviens très bien de ces vers que Jacob-Nicolas Moreau consigne dans ses Souvenirs .  

Documents récupérés chez les Elgin... :

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J'ai déjà montré le mini-LEMOYNE de GLENAT qui j'ai eu la chance de récupérer 10 ans après sa vente dans la collection de FEU ALAIN BANCEL..
Cette œuvre est rare car je ne l'ai ,pendant cette période, jamais trouvée ni en grand, ni en petit d'époque ou non  !!!!

MARIE ANTOINETTE àè-è\':

Une rare version de ce célèbre buste, en pierres dures, de Nicolas Glachant d'après le buste de Lemoyne :

Suite des Souvenirs de Jacob-Nicolas Moreau.

" Frappez, je suis Pyrrhus ! "


Je trouvai sur toutes les cheminées ces vers de Lemoyne dont j'ai déjà parlé; on me les donna comme étant de ce célèbre sculpteur, et je m'en amusai énormément. Le vrai est que mes vers, signés de lui, étaient arrivés à Mme la comtesse de Noailles, le jour même que la lettre par laquelle il écrivait qu'il mettait au Salon le buste de Mme la Dauphine. Il s'était ensuite présenté. La princesse lui avait dit : " Monsieur Lemoyne, non seulement vous faites de belles statues, vous faites encore de très jolis vers. " Etourdi du compliment et ne sachant ce qu'il signifiait, il n'avait répondu que par des révérences, et il était demeuré embâté de mes vers. Je me découvris alors à Mme la comtesse de Noailles, qui rit beaucoup de la méprise, mais n'a jamais osé la conter à Mme la Dauphine.
Lemoyne a été infiniment plus honnête : il voulut connaître à toute force celui qui l'avait fait parler; et, ne pouvant le trouver parce que je ne me nommai point et que Mme de Noailles lui garda elle-même le secret, il continua ses recherches à Paris. Enfin, au voyage de Compiègne suivant, il annonça publiquement, dans l'antichambre de Mme la Dauphine, qu'il venait de terminer un buste de cette princesse, destiné à celui qui l'avait si bien fait parler en vers. Je le sus. Je le rencontrai dans la rue et lui dis : " Frappez, je suis Pyrrhus ! ". Il m'embrassa et répondit : " Pyrrhus aura mon ex-voto." Il m'envoya ce buste au retour, et je le garde précieusement. Qui que ce soit n'osa encore rapporter cette aventure à Mme la Dauphine, de peur de paraître s'intéresser à un protégé de M. de la Vauguyon.