Un héritage de la Révolution française : le drapeau bleu blanc rouge .
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Histoire et événements en France
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Un héritage de la Révolution française : le drapeau bleu blanc rouge .
Mais au fait, pourquoi le drapeau français est-il bleu, blanc, rouge ?
UN PEU D'HISTOIRE -
Metronews s'est posé cette question toute bête, alors que François Hollande invite les Français à accrocher un drapeau tricolore à leur fenêtres vendredi matin, lors de la cérémonie qui rendra hommage aux victimes des attentats de Paris aux Invalides. Explications.
"L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge", peut-on lire dans l'article 2 de la Constitution de la Ve République. Pourquoi ces trois couleurs ? Si l'on vous pose la question, vous répondrez sans doute qu'elles sont liées à la Révolution. Et vous aurez raison.
"Le drapeau tricolore est né de la réunion, sous la Révolution française, des couleurs du roi (blanc) et de la ville de Paris (bleu et rouge, livrée aussi du duc d'Orléans)", indique l'article qui y est consacré sur le site de l'Elysée.
Pour raconter son histoire, il faut toutefois largement employer le conditionnel car, comme le souligne le même article, celle-ci reste "encore largement méconnue", ce qui "laisse la place à de multiples récits et anecdotes".
Rouge, blanc, bleu avant d'être bleu, blanc rouge ( Ah bon ! )
Tenons en nous donc ici à la version la plus répandue. On attribue généralement la paternité des trois couleurs au marquis de La Fayette : il raconte dans ses mémoires que c'est lui qui, trois jours après la prise de la Bastille, a ajouté le blanc royal à la cocarde bicolore de la Garde Nationale, cette milice populaire qui venait de se créer en choisissant comme signe distinctif les couleurs traditionnelles de la capitale, le rouge et le bleu donc (la première étant associée à la dynastie des Carolingiens, la seconde à celles des Capétiens). Il aurait convaincu Louis XVI de la porter pour se présenter à l'Hôtel de Ville de Paris et reconnaître cette Garde Nationale. On peut donc y voir un signe de réconciliation entre le peuple et le roi ou plutôt, au vu du sort qui attendait celui-ci, d'un roi encerclé par le peuple.
A 15 h 30, le 17 juillet, le Roi se rend à Bailly présentant au roi les clefs de la ville de Paris l'Hôtel de Ville, traversant une foule dense, silencieuse, presque hostile, encore armée de fusils, de sabres et de piques. Devant sa voiture, La Fayette, sabre au clair, est précédé des canons de la Bastille. Craignant de ne pas revenir, Louis XVI a nommé Monsieur lieutenant général du royaume avant de quitter Versailles.
Il est reçu à l'entrée de la ville par le corps municipal et Bailly qui lui dit : "Sire, j'apporte à votre majesté les clefs de sa bonne ville de Paris ; ce sont les mêmes qui ont été présentées à Henri IV. Il avait reconquis son peuple : ici c'est le peuple qui a reconquis sont roi (...)". Arrivé à l'Hôtel de Ville, il reçoit une cocarde tricolore (nouveau signe de ralliement des Français imaginé par La Fayette) des mains de Bailly et la fixe à son chapeau. Ce geste est accueilli par des cris de joie tandis que des citoyens, de leur sabre levé, forme une voûte de lames entrelacées sous laquelle le roi passe avant de pénétrer à l'intérieur de l'édifice. On crie "Notre roi, notre père !", mais le roi garde le silence et, après avoir entendu quelques discours, se contente de clôturer la séance par ces mots : "Mon peuple peut toujours compter sur mon amour".
Louis le Dernier ... ...
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Lorsque l'Assemblée constituante décide ensuite, à l'automne 1790, que tous les vaisseaux de guerre et navires de l'Hexagone porteront désormais un pavillon formé de ces trois couleurs, elles sont encore dans le désordre par rapport à aujourd'hui : notre symbole du patriotisme était alors rouge, blanc, bleu. Mais les couleurs étaient déjà disposées dans un sens vertical pour ne pas, dit-on, les confondre avec celles du pavillon néerlandais, lui aussi rouge, blanc, bleu, mais à l'horizontal. Quatre ans plus tard en revanche, le 15 février 1794, c'est le drapeau tricolore sous sa forme actuelle que la Convention nationale décrète pavillon officiel de la France : selon la légende, c'est le peintre Jacques-Louis David qui aurait déterminé cet ordre.
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...le drapeau tricolore a fait le tour du monde, avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie. [...] Si vous m'enlevez le drapeau tricolore, sachez-le bien, vous enlevez la moitié de la force extérieure de la France, car l'Europe ne connaît que le drapeau de ses défaites et de nos victoires dans le drapeau de la République et de l'Empire. En voyant le drapeau rouge, elle ne croira voir que le drapeau d'un parti ; c'est le drapeau de la France, c'est le drapeau de nos armées victorieuses, c'est le drapeau de nos triomphes qu'il faut relever devant l'Europe. La France et le drapeau tricolore, c'est une même pensée, un même prestige, une même terreur au besoin pour nos ennemis.
( Alphonse de Lamartine )
http://www.metronews.fr/info/mais-au-fait-pourquoi-le-drapeau-francais-est-il-bleu-blanc-rouge/moky!aFhULuTLlV3c/
http://revolution.fr.free.fr/chronologie_generale_1789_2.htm
http://www.elysee.fr/la-presidence/le-drapeau-francais/
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un héritage de la Révolution française : le drapeau bleu blanc rouge .
Ah ! Ca c'est une superbe idée que de nous livrer la signification de notre drapeau !
Je ne me serais jamais posé la question à vrai dire tellement ces trois couleurs sont naturellement évidentes !
Thanks a lot !
Je ne me serais jamais posé la question à vrai dire tellement ces trois couleurs sont naturellement évidentes !
Thanks a lot !
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Comtesse Diane- Messages : 7399
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Un héritage de la Révolution française : le drapeau bleu blanc rouge .
Donné mes drapeaux à un groupe de reconstitition mais je mettrai demain un large ruban tricolore à la fenêtre.
Re: Un héritage de la Révolution française : le drapeau bleu blanc rouge .
La symbolique du drapeau bleu blanc rouge exprimée ci-dessus par Lamartine est bien trop martiale à mon gré . Elle me rappelle le sang impur de la Marseillaise . Mais c'était une autre époque .
La mise en vedette de notre drapeau, aujourd'hui, est l'occasion pour certains de réaliser la différence entre nationalisme et patriotisme .
J'ai trouvé très bien l'édito politique de Thomas Legrand sur France-Inter, ce matin, et sa conclusion : ni belliqueux, ni vengeur, le drapeau tricolore est un bel objet qui nous relie . Cependant il perd de sa force spontanée et généreuse quand il devient un mot d'ordre présidentiel . Et Patrick Cohen d'ajouter " presque une injonction ".
C'est ici :
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1196533
;
Tiens ! tout cela me fait penser qu'après vous avoir quittés samedi soir, les amis, en retraversant le pont Alexandre III, j'ai vu la Grande Roue de la place de la Concorde telle une gigantesque cocarde posée sur la joue de Paris .
La mise en vedette de notre drapeau, aujourd'hui, est l'occasion pour certains de réaliser la différence entre nationalisme et patriotisme .
J'ai trouvé très bien l'édito politique de Thomas Legrand sur France-Inter, ce matin, et sa conclusion : ni belliqueux, ni vengeur, le drapeau tricolore est un bel objet qui nous relie . Cependant il perd de sa force spontanée et généreuse quand il devient un mot d'ordre présidentiel . Et Patrick Cohen d'ajouter " presque une injonction ".
C'est ici :
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1196533
;
Tiens ! tout cela me fait penser qu'après vous avoir quittés samedi soir, les amis, en retraversant le pont Alexandre III, j'ai vu la Grande Roue de la place de la Concorde telle une gigantesque cocarde posée sur la joue de Paris .
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Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un héritage de la Révolution française : le drapeau bleu blanc rouge .
Ça m'épate comme on arrive si vite à tout colorer ces monuments comme s'ils avaient une taille humaine ! :n,,;::::!!!:
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Un héritage de la Révolution française : le drapeau bleu blanc rouge .
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A l'instant nous venons de suivre, dans le choix du 20 heures au journal télévisé de France 2 , une analyse du célèbre tableau de Delacroix dont j'avais illustré le début de ce sujet, et qui aurait inspiré le grand Totor puisque l'on y découvre déjà le jeune Gavroche .
Et sur Arte, en ce moment même, le fameux " Rien " du 14 juillet 1789, avec le témoignage de Mme de la Rochejaquelein qui écrit que tout le monde savait à Versailles au moment même des faits .
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A l'instant nous venons de suivre, dans le choix du 20 heures au journal télévisé de France 2 , une analyse du célèbre tableau de Delacroix dont j'avais illustré le début de ce sujet, et qui aurait inspiré le grand Totor puisque l'on y découvre déjà le jeune Gavroche .
Et sur Arte, en ce moment même, le fameux " Rien " du 14 juillet 1789, avec le témoignage de Mme de la Rochejaquelein qui écrit que tout le monde savait à Versailles au moment même des faits .
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Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Le plus ancien drapeau tricolore français ?
Il est l'un des plus anciens drapeaux tricolores encore conservés, et sans doute le plus grand puisqu'il s'agit de l'immense pavillon (16 m x 8 m) du navire Le Généreux, un 74 canons français, capturé par l'amiral Nelson en 1800.
Staff at Norwich Museum reveal one of the earliest captured French Tricolour's from the Napoleonic Wars
Image: Norfolk Museum Service/BNPS
Il se trouve aujourd'hui au musée de Norwich, chef-lieu du compté du Norfolk, dans l’est de l’Angleterre. Le drapeau avait déjà été exposé en Angleterre, en 1905, pour célébrer les 100 ans de la bataille de Trafalgar.
The flag on display in 1905
Image: Norfolk Museum Service/BNPS
Mais il faudra attendre plus de 100 ans pour que le pavillon français soit à nouveau présenté au public : il fut exposé, en 2017, au musée du château de Norwich, en Angleterre.
Je cite un extrait de l'article du blog FranceTvinfo, publié à cette occasion :
Le plus vieux drapeau français encore intact bientôt exposé dans un musée anglais
Un immense drapeau français - 16 mètres sur 8 - datant de 1800 et qui n'a pas été déplié depuis plus de 100 ans, sera exposé cette année au musée de Norwich, en Angleterre. Il est à ce jour le plus vieux drapeau national que l'on connaît. Même s'il constitue un patrimoine de l'Histoire française, il est pourtant bien la propriété d'un musée britannique.
Image: Norfolk Museum Service/BNPS
Est-il vraiment le plus vieux et a-t-il des équivalents ?
Les premiers drapeaux bleu-blanc-rouge voient le jour à la fin du 18e siècle, la bannière tricolore étant officiellement adoptée par la France pendant la Révolution, en 1794.
A ce titre, le drapeau en question, âgé de 217 ans, est le plus ancien que l’on connaisse dans un état encore intact.
The Mirror indique malgré tout qu’il est marqué par une décoloration due à son âge, au « chaos de la bataille » et à des « traces de poudre à canon ».
Mais selon Ruth Battersby-Tooke, la conservatrice de la collection Costume et Textiles du musée, son état « reste remarquable au vu de son âge et sa fragilité », rapporte The Guardian.
Image : National Maritime Museum, Greenwich, London
Ce drapeau est d’autant plus symbolique qu’il lui existe peu d’équivalent. En 2015, un village du Doubs - Miserey-Salines - avait dressé un drapeau tricolore datant de 1882, en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre (L’Est Républicain). En 2011, La Croix rapportait que le plus vieux drapeau de la Révolution française avait été retrouvé dans le grenier de la mairie de Quintigny, un petit village jurassien. Le pavillon daterait de 1790 et n’était donc pas encore bleu-blanc-rouge, mais seulement rouge et blanc.
Par ailleurs, il existe bien évidemment des drapeaux datant du 20e siècle détenus par des particuliers. Mais quoi qu’il en soit, aucun des vieux drapeaux tricolores connus ne date d’avant 1800, ou alors il ne s’agissait pas encore du drapeau bleu-blanc-rouge…
Pourquoi appartient-il à un musée britannique ?
S’il ne devient le drapeau militaire officiel qu’en 1812, le Généreux, un navire de la marine française, l’arborait déjà en 1800 lors du Blocus de Malte.
Les Britanniques, dirigés par Horatio Nelson, dominent la flotte française de Napoléon, qui se voit par la suite contrainte à la capitulation. Le blocus entraîne donc le départ des troupes françaises qui occupaient l’archipel maltais depuis 1798.
Nelson receiving the French Colours at the Battle of the Nile
Guy Head
Oil on canvas, 1798-99
Commissioned probably by the King of Naples and given by Nelson to Lady Hamilton
Image : national Portrait Gallery
A cette époque, le drapeau adverse est l’emblème que les ennemis cherchent à capturer symboliquement lors des batailles. C’est au cours de celle-ci que l’amiral Nelson, véritable héros britannique, a réussi à dérober le fameux drapeau de 16 mètres sur 8 à ses adversaires français.
« Lord Nelson », principalement connu pour sa victoire décisive en 1805 lors de la Bataille de Trafalgar opposant la Grande-Bretagne à la flotte franco-espagnole, avait ramené le drapeau capturé en 1800 dans la région du Norfolk, d'où il était originaire.
Texte : Marine Clerc avec Loïc De la Mornais / Blog FranceTVInfio
Le Généreux (1785) :
Le Généreux est un navire de guerre français en service de 1785 à 1800, puis britannique jusqu'en 1816 (sous le nom d'HMS Genereux). C'est un vaisseau de ligne portant 74 canons sur deux ponts.
Action between H.M.S. Leander of 50 Guns & 282 Men and the French National Ship Le Genereux 74 Guns, 936 Men August 18th 1798
Charles Henry Seaforth
Coloured lithograph, 19th century
Image : National Maritime Museum, Greenwich, London
En 1793, lorsque la guerre reprend avec l'Angleterre, le Généreux stationne à Toulon. Le 29 août, la ville, en pleine agitation contre-révolutionnaire, ouvre ses portes à la flotte anglaise qui y débarque une armée. L’escadre est neutralisée. La contre-offensive des armées républicaines force cependant les Anglais à évacuer. Le Généreux a la chance d'échapper à l'incendie du 18-19 décembre qui détruit huit vaisseaux.
En 1798, il fait partie de l'escorte qui accompagne les troupes vers l'Égypte. Placé à l'arrière-garde de la ligne française, il est l’un des deux seuls navires à réussir à s'enfuir à la bataille d'Aboukir (1798). Juste après, au large de la Crète, il rencontre le HMS Leander (de 50 canons), le 18 août 1798. Lors du combat qui suivit, malgré ses 100 morts et 180 blessés, le Généreux capture le vaisseau britannique qui avait de son côté 35 morts et 57 blessés.
The Battle of the Nile, 1 August 1798
Nicholas Pocock (1740–1821)
Oil on canvas, 1808
Image : National Maritime Museum / Commons Wikimedia
En 1800, alors qu'il accompagne un convoi pour Corfou, alors sous domination française, le commandant Lejoille décida de bombarder Brindisi et fut tué par la riposte de la ville. La ville fut finalement capturée.
Lors de la bataille du convoi de Malte, le Généreux est capturé. Très endommagé, il fut convoyé à Mahón par les frères Archibald et Thomas Cochrane. Réparé, il passe dans la Royal Navy sous le nom de HMS Genereux ou HMS Généreux. Il est démonté en 1816.
Horatio Nelson, 1st Viscount Nelson (1758-1805)
Henry William Beechey
Oil on canvas, 1801
Image : Norwich Castle Museum and Art Gallery, Norwich.
Le pavillon
Lors de sa capture durant la bataille du convoi de Malte, son grand pavillon est récupéré par l'Amiral Nelson et envoyé comme trophée à Norwich. Il y sera exposé jusqu'en 1897, puis à nouveau en 1905 à l'occasion du centenaire de la bataille de Trafalgar. Entre juillet et octobre 2017, il est à nouveau exposé après avoir été restauré.
Le pavillon d'environ 17m de large et 8m de long est dans un très bon état de conservation par rapport à son âge et sa fragilité.
Image : Costume and Textile Association
* Source texte : Wikipedia - Généreux (1785)
Staff at Norwich Museum reveal one of the earliest captured French Tricolour's from the Napoleonic Wars
Image: Norfolk Museum Service/BNPS
Il se trouve aujourd'hui au musée de Norwich, chef-lieu du compté du Norfolk, dans l’est de l’Angleterre. Le drapeau avait déjà été exposé en Angleterre, en 1905, pour célébrer les 100 ans de la bataille de Trafalgar.
The flag on display in 1905
Image: Norfolk Museum Service/BNPS
Mais il faudra attendre plus de 100 ans pour que le pavillon français soit à nouveau présenté au public : il fut exposé, en 2017, au musée du château de Norwich, en Angleterre.
Je cite un extrait de l'article du blog FranceTvinfo, publié à cette occasion :
Le plus vieux drapeau français encore intact bientôt exposé dans un musée anglais
Un immense drapeau français - 16 mètres sur 8 - datant de 1800 et qui n'a pas été déplié depuis plus de 100 ans, sera exposé cette année au musée de Norwich, en Angleterre. Il est à ce jour le plus vieux drapeau national que l'on connaît. Même s'il constitue un patrimoine de l'Histoire française, il est pourtant bien la propriété d'un musée britannique.
Image: Norfolk Museum Service/BNPS
Est-il vraiment le plus vieux et a-t-il des équivalents ?
Les premiers drapeaux bleu-blanc-rouge voient le jour à la fin du 18e siècle, la bannière tricolore étant officiellement adoptée par la France pendant la Révolution, en 1794.
A ce titre, le drapeau en question, âgé de 217 ans, est le plus ancien que l’on connaisse dans un état encore intact.
The Mirror indique malgré tout qu’il est marqué par une décoloration due à son âge, au « chaos de la bataille » et à des « traces de poudre à canon ».
Mais selon Ruth Battersby-Tooke, la conservatrice de la collection Costume et Textiles du musée, son état « reste remarquable au vu de son âge et sa fragilité », rapporte The Guardian.
Image : National Maritime Museum, Greenwich, London
Ce drapeau est d’autant plus symbolique qu’il lui existe peu d’équivalent. En 2015, un village du Doubs - Miserey-Salines - avait dressé un drapeau tricolore datant de 1882, en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre (L’Est Républicain). En 2011, La Croix rapportait que le plus vieux drapeau de la Révolution française avait été retrouvé dans le grenier de la mairie de Quintigny, un petit village jurassien. Le pavillon daterait de 1790 et n’était donc pas encore bleu-blanc-rouge, mais seulement rouge et blanc.
Par ailleurs, il existe bien évidemment des drapeaux datant du 20e siècle détenus par des particuliers. Mais quoi qu’il en soit, aucun des vieux drapeaux tricolores connus ne date d’avant 1800, ou alors il ne s’agissait pas encore du drapeau bleu-blanc-rouge…
Pourquoi appartient-il à un musée britannique ?
S’il ne devient le drapeau militaire officiel qu’en 1812, le Généreux, un navire de la marine française, l’arborait déjà en 1800 lors du Blocus de Malte.
Les Britanniques, dirigés par Horatio Nelson, dominent la flotte française de Napoléon, qui se voit par la suite contrainte à la capitulation. Le blocus entraîne donc le départ des troupes françaises qui occupaient l’archipel maltais depuis 1798.
Nelson receiving the French Colours at the Battle of the Nile
Guy Head
Oil on canvas, 1798-99
Commissioned probably by the King of Naples and given by Nelson to Lady Hamilton
Image : national Portrait Gallery
A cette époque, le drapeau adverse est l’emblème que les ennemis cherchent à capturer symboliquement lors des batailles. C’est au cours de celle-ci que l’amiral Nelson, véritable héros britannique, a réussi à dérober le fameux drapeau de 16 mètres sur 8 à ses adversaires français.
« Lord Nelson », principalement connu pour sa victoire décisive en 1805 lors de la Bataille de Trafalgar opposant la Grande-Bretagne à la flotte franco-espagnole, avait ramené le drapeau capturé en 1800 dans la région du Norfolk, d'où il était originaire.
Texte : Marine Clerc avec Loïc De la Mornais / Blog FranceTVInfio
Le Généreux (1785) :
Le Généreux est un navire de guerre français en service de 1785 à 1800, puis britannique jusqu'en 1816 (sous le nom d'HMS Genereux). C'est un vaisseau de ligne portant 74 canons sur deux ponts.
Action between H.M.S. Leander of 50 Guns & 282 Men and the French National Ship Le Genereux 74 Guns, 936 Men August 18th 1798
Charles Henry Seaforth
Coloured lithograph, 19th century
Image : National Maritime Museum, Greenwich, London
En 1793, lorsque la guerre reprend avec l'Angleterre, le Généreux stationne à Toulon. Le 29 août, la ville, en pleine agitation contre-révolutionnaire, ouvre ses portes à la flotte anglaise qui y débarque une armée. L’escadre est neutralisée. La contre-offensive des armées républicaines force cependant les Anglais à évacuer. Le Généreux a la chance d'échapper à l'incendie du 18-19 décembre qui détruit huit vaisseaux.
En 1798, il fait partie de l'escorte qui accompagne les troupes vers l'Égypte. Placé à l'arrière-garde de la ligne française, il est l’un des deux seuls navires à réussir à s'enfuir à la bataille d'Aboukir (1798). Juste après, au large de la Crète, il rencontre le HMS Leander (de 50 canons), le 18 août 1798. Lors du combat qui suivit, malgré ses 100 morts et 180 blessés, le Généreux capture le vaisseau britannique qui avait de son côté 35 morts et 57 blessés.
The Battle of the Nile, 1 August 1798
Nicholas Pocock (1740–1821)
Oil on canvas, 1808
Image : National Maritime Museum / Commons Wikimedia
En 1800, alors qu'il accompagne un convoi pour Corfou, alors sous domination française, le commandant Lejoille décida de bombarder Brindisi et fut tué par la riposte de la ville. La ville fut finalement capturée.
Lors de la bataille du convoi de Malte, le Généreux est capturé. Très endommagé, il fut convoyé à Mahón par les frères Archibald et Thomas Cochrane. Réparé, il passe dans la Royal Navy sous le nom de HMS Genereux ou HMS Généreux. Il est démonté en 1816.
Horatio Nelson, 1st Viscount Nelson (1758-1805)
Henry William Beechey
Oil on canvas, 1801
Image : Norwich Castle Museum and Art Gallery, Norwich.
Le pavillon
Lors de sa capture durant la bataille du convoi de Malte, son grand pavillon est récupéré par l'Amiral Nelson et envoyé comme trophée à Norwich. Il y sera exposé jusqu'en 1897, puis à nouveau en 1905 à l'occasion du centenaire de la bataille de Trafalgar. Entre juillet et octobre 2017, il est à nouveau exposé après avoir été restauré.
Le pavillon d'environ 17m de large et 8m de long est dans un très bon état de conservation par rapport à son âge et sa fragilité.
Image : Costume and Textile Association
* Source texte : Wikipedia - Généreux (1785)
La nuit, la neige- Messages : 18008
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Un héritage de la Révolution française : le drapeau bleu blanc rouge .
Merci, cher la nuit, la neige, pour cette trouvaille sidérante. Ce drapeau semble d'une grande fragilité, comme en attestent quelques déchirures, heureusement discrètes . Et bien-sûr il est sans doute impossible de le rapiécer ? On imagine le travail ...
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un héritage de la Révolution française : le drapeau bleu blanc rouge .
Son exposition en 2017 était aussi organisée afin de récolter des fonds pour sa restauration et sa conservation. Lire ici : Costume and Textile Association
Je reviens sur cette illustration bien connue des funérailles spectaculaires de Nelson que nous avions présentée ici dans son sujet biographique.
Funeral of Lord Nelson in St. Paul's Cathedral in 1806.
Coloured aquatint with engraving by F.C. Lewis after C.A. Pugin, 1806.
Pugin, Augustus, 1762-1832
Image : Wellcome Collection
Nous distinguons quelques drapeaux, flamme et pavillons dont les deux de très grandes dimensions, telles celles du vestige présenté ci-dessus.
Je ne suis pas parvenu à retrouver l'histoire de ce grand pavillon tricolore que nous distinguons sur la gravure. Est-ce justement celui du Généreux ?? Je n'en suis pas sûr...
En revanche, j'ai retrouvé trace du pavillon espagnol. Il provient du navire espagnol San Ildefonso, un 74 canons, capturé par les Anglais lors de la célèbre bataille de Trafalgar.
Ce pavillon espagnol est aussi impressionnant que le français puisqu'il mesure 10 m x 14.5 m ! Il est également conservé en Angleterre, à la Greenwich Hospital Collection.
Image : National Maritime Museum
Note du musée :
Spanish ensign captured with their warship, 'San Ildefonso', 74 guns, by the 'Defence' at Trafalgar.
Situation of His Majesty's Ship Defence and her Prize the St Ildefonso
Joyce Gold
Colored Print, 1806
Image : Royal Museums Greenwich
The 'San Ildefonso' shows British colours flying above Spanish on a jury flagstaff fished to the stump of her mizzen. The Spanish ensign is clearly very large and is presumed to be the one from the ship hung in St Paul's Cathedral for Nelson's funeral, 9 January 1806
It was hung in the crossing of St Paul's Cathedral during Nelson's funeral service on 9 January 1806 (see PAH7332) and was presented to Greenwich Hospital for display in the former Royal Naval Museum in the Royal Naval College at Greenwich by the Dean and Chapter of St Paul's in 1907.
(...)
Spanish Naval Ensign of the San Ildefonso
Image : Royal Museums Greenwich
This design of ensign was in use from 1785 to 1931. The field is divided into three horizontal stripes; red, yellow, red. On an applied patch in the central stripe is an oval containing the arms of Castile (a yellow/gold castle on a red field) and Leon (a white field with a red lion rampant ), a crown above. The arms appear to have been printed or stencilled. Inscribed on the hoist in ink: 'SAN ELDEFONSO'.
(...)
Image : Royal Museums Greenwich
In 1962 this ensign was suspended for photography from the parapet of the Queen's House, Greenwich - producing an instructive though not now repeatable demonstration of the great size of these flags: this one is 32 feet long, English measure.
(...)
Image : Royal Museums Greenwich
* Source et infos complémentaires : Royal Museums Greenwich - Spanish naval ensign
Fin de cet hors sujet sur ce pavillon espagnol !
Je reviens sur cette illustration bien connue des funérailles spectaculaires de Nelson que nous avions présentée ici dans son sujet biographique.
Funeral of Lord Nelson in St. Paul's Cathedral in 1806.
Coloured aquatint with engraving by F.C. Lewis after C.A. Pugin, 1806.
Pugin, Augustus, 1762-1832
Image : Wellcome Collection
Nous distinguons quelques drapeaux, flamme et pavillons dont les deux de très grandes dimensions, telles celles du vestige présenté ci-dessus.
Je ne suis pas parvenu à retrouver l'histoire de ce grand pavillon tricolore que nous distinguons sur la gravure. Est-ce justement celui du Généreux ?? Je n'en suis pas sûr...
En revanche, j'ai retrouvé trace du pavillon espagnol. Il provient du navire espagnol San Ildefonso, un 74 canons, capturé par les Anglais lors de la célèbre bataille de Trafalgar.
Ce pavillon espagnol est aussi impressionnant que le français puisqu'il mesure 10 m x 14.5 m ! Il est également conservé en Angleterre, à la Greenwich Hospital Collection.
Image : National Maritime Museum
Note du musée :
Spanish ensign captured with their warship, 'San Ildefonso', 74 guns, by the 'Defence' at Trafalgar.
Situation of His Majesty's Ship Defence and her Prize the St Ildefonso
Joyce Gold
Colored Print, 1806
Image : Royal Museums Greenwich
The 'San Ildefonso' shows British colours flying above Spanish on a jury flagstaff fished to the stump of her mizzen. The Spanish ensign is clearly very large and is presumed to be the one from the ship hung in St Paul's Cathedral for Nelson's funeral, 9 January 1806
It was hung in the crossing of St Paul's Cathedral during Nelson's funeral service on 9 January 1806 (see PAH7332) and was presented to Greenwich Hospital for display in the former Royal Naval Museum in the Royal Naval College at Greenwich by the Dean and Chapter of St Paul's in 1907.
(...)
Spanish Naval Ensign of the San Ildefonso
Image : Royal Museums Greenwich
This design of ensign was in use from 1785 to 1931. The field is divided into three horizontal stripes; red, yellow, red. On an applied patch in the central stripe is an oval containing the arms of Castile (a yellow/gold castle on a red field) and Leon (a white field with a red lion rampant ), a crown above. The arms appear to have been printed or stencilled. Inscribed on the hoist in ink: 'SAN ELDEFONSO'.
(...)
Image : Royal Museums Greenwich
In 1962 this ensign was suspended for photography from the parapet of the Queen's House, Greenwich - producing an instructive though not now repeatable demonstration of the great size of these flags: this one is 32 feet long, English measure.
(...)
Image : Royal Museums Greenwich
* Source et infos complémentaires : Royal Museums Greenwich - Spanish naval ensign
Fin de cet hors sujet sur ce pavillon espagnol !
La nuit, la neige- Messages : 18008
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Un héritage de la Révolution française : le drapeau bleu blanc rouge .
Ici photographié dans le mauvais ordre de ses couleurs :
J'étais quelque peu surpris de lire que ce drapeau (pavillon) tricolore français serait le plus ancien (ou l'un des plus anciens) encore conservé aujourd'hui.
Et en effet, après une rapide recherche sur le net, je dois dire que je n'ai pas retrouvé de drapeau comme celui-ci, mais datant de la Révolution. Consternant !!
Pour rappel :
Le drapeau de la mairie de Mairie de Quntigny, dit " Drapeau de la Révolution ", daterait de 1790 :
Drapeau de la Révolution
1790
Images : Mairie de Quintigny
Conservé au musée de Lochieu :
Drapeau des Volontaires du canton de Champagne
Soie, 1792
Champagne-en-Valromey ; musée Lochieu
Images : Ministère de la Culture, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Conservation des antiquités et des objets d’art de l’Ardèche
Le village de Châtonnay, possédait, sous la Convention, sa Garde nationale et son drapeau tricolore, emblème de la Révolution de la République et de la Liberté. La tradition locale veut que ce soient les volontaires de la commune qui l’aient fait faire et l’aient renvoyé à Chatonnay après leur incorporation.
Confectionné de soie brodée et frangée d’or, sa partie blanche possède une inscription d’un côté, sur le blanc, en lettres d’or et en gros caractères : “ Plutôt la mort que l’esclavage. Guerre aux tyrans. 1793 ” et sur l’autre face : “ Châtonnay IIe canton, district de Vienne, département de l’Isère. ”
Drapeau tricolore des volontaires de Chatonnay
Tissus, métal, 1793
Mairie de Châtonnay (Auvergne-Rhône-Alpes)
Image : Ministère de la Culture, Médiathèque du patrimoine et de la photographie
Drapeau tricolore de 1793, conservé à Châtonnay
Image et source texte présentation : Le Dauphiné
...E Basta !!
J'étais quelque peu surpris de lire que ce drapeau (pavillon) tricolore français serait le plus ancien (ou l'un des plus anciens) encore conservé aujourd'hui.
Et en effet, après une rapide recherche sur le net, je dois dire que je n'ai pas retrouvé de drapeau comme celui-ci, mais datant de la Révolution. Consternant !!
Pour rappel :
Ainsi, ces drapeaux datent d'avant la configuration " bleu, blanc, rouge " de 1794 :Mme de Sabran a écrit:
Lorsque l'Assemblée constituante décide ensuite, à l'automne 1790, que tous les vaisseaux de guerre et navires de l'Hexagone porteront désormais un pavillon formé de ces trois couleurs, elles sont encore dans le désordre par rapport à aujourd'hui : notre symbole du patriotisme était alors rouge, blanc, bleu. Mais les couleurs étaient déjà disposées dans un sens vertical pour ne pas, dit-on, les confondre avec celles du pavillon néerlandais, lui aussi rouge, blanc, bleu, mais à l'horizontal.
Quatre ans plus tard en revanche, le 15 février 1794, c'est le drapeau tricolore sous sa forme actuelle que la Convention nationale décrète pavillon officiel de la France : selon la légende, c'est le peintre Jacques-Louis David qui aurait déterminé cet ordre.
Le drapeau de la mairie de Mairie de Quntigny, dit " Drapeau de la Révolution ", daterait de 1790 :
Drapeau de la Révolution
1790
Images : Mairie de Quintigny
Conservé au musée de Lochieu :
Drapeau des Volontaires du canton de Champagne
Soie, 1792
Champagne-en-Valromey ; musée Lochieu
Images : Ministère de la Culture, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Conservation des antiquités et des objets d’art de l’Ardèche
Le village de Châtonnay, possédait, sous la Convention, sa Garde nationale et son drapeau tricolore, emblème de la Révolution de la République et de la Liberté. La tradition locale veut que ce soient les volontaires de la commune qui l’aient fait faire et l’aient renvoyé à Chatonnay après leur incorporation.
Confectionné de soie brodée et frangée d’or, sa partie blanche possède une inscription d’un côté, sur le blanc, en lettres d’or et en gros caractères : “ Plutôt la mort que l’esclavage. Guerre aux tyrans. 1793 ” et sur l’autre face : “ Châtonnay IIe canton, district de Vienne, département de l’Isère. ”
Drapeau tricolore des volontaires de Chatonnay
Tissus, métal, 1793
Mairie de Châtonnay (Auvergne-Rhône-Alpes)
Image : Ministère de la Culture, Médiathèque du patrimoine et de la photographie
Drapeau tricolore de 1793, conservé à Châtonnay
Image et source texte présentation : Le Dauphiné
...E Basta !!
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