Catherine II, impératrice de Russie
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les femmes du XVIIIe siècle
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Catherine II, impératrice de Russie
J'ouvre un sujet pour Catherine II, à la faveur d'une trouvaille sur Google ( qui me donnera matière à plaisanterie )
Voici !
Exposition à Tsarkoïe Selo d'une toilette de Catherine, et d'un portrait de la souveraine ainsi vêtue :
Mais d'abord, un peu de sérieux ! ...
Une Autocrate, financière des Lumières puis de la Contre-Révolution :
Depuis 1762, Catherine II règne en autocrate (unique détentrice d’un pouvoir dit de droit divin) sur une population essentiellement composée de serfs de l’immense empire russe. Admiratrice des Lumières françaises, surnommée la « Sémiramis du Nord » par Voltaire, elle finance l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Lectrice de l’Esprit des lois (où Montesquieu considère que son prédécesseur Pierre le Grand avait donné « les mœurs et les manières de l’Europe » à la nation russe), elle s’atèle à promouvoir les valeurs d’ordre public, de progrès matériel et d’éducation pour définitivement encrer le pays à l’Europe occidentale.
C’est cette image de despote éclairé que peint le portraitiste de la cour d’Autriche Johann Baptist Lampi à Saint-Pétersbourg en 1793.
Mais la France, de berceau des Lumières, est alors devenue le foyer de ferments révolutionnaires agitant toute l’Europe. En proclamant l’égalité des droits selon le principe moral de la loi naturelle, la Révolution française ébranle jusqu’au pouvoir de Catherine II, qui tente alors d’organiser une réaction.
En croisade contre L’hydre jacobine :
Ce petit tableau serait une des esquisses préparatoires à un grand portrait d’apparat (Ermitage, Saint-Pétersbourg). Sur celui-ci, les deux figures allégoriques sont remplacées par un autel (décoré du portrait de Pierre le Grand) où sont posés deux livres symbolisant l’activité législatrice de la souveraine.
Alors que Catherine II s’affiche comme une souveraine gouvernant son empire, guidée par la justice, en France, la constitution de 1793 proclame un nouvel état de droit s’appuyant sur la déclaration des droits de l’homme.
Pour lutter contre « l’hydre jacobine », Catherine signe un oukase le 8 février 1793 qui met un terme aux relations entre les deux pays. Les résidants français en Russie doivent jurer « devant Dieu Tout-Puissant et sur son Saint Evangile, que n’ayant jamais adhéré de fait ni de volonté aux principes impies et séditieux introduits et professés maintenant en France [, doivent regarder] le gouvernement qui s’y est établis comme une usurpation et une violation de toutes les lois, et la mort du Roi Très-Chrétien Louis XVI comme un acte de scélératesse abominable et de trahison infâme. »
Durant cette même année, alors que la Terreur s’établit en France, Catherine II tente d’endiguer les idées révolutionnaires en Russie comme en Pologne et offre son soutien aux princes émigrés, accueillant notamment le comte d’Artois, frère du défunt Louis XVI.
En 1794, Lampi réalise un nouveau portrait de Catherine (Ermitage) où l’impératrice est debout, le sceptre à la main, près d’un fauteuil et d’une table décorée d’un vase de fleurs et d’une pendule : la Révolution française aurait-elle mis à bas pompe et allégorie ?
Auteur : Guillaume NICOUD
Quelques autres portraits de Catherine, née София Фредерика Августа Цербст-Ангальтская ( ) ,
l'impératrice qui ne possédait qu'une seule robe et qu'un seul manteau ! :
La preuve par l'image :
Voici !
Exposition à Tsarkoïe Selo d'une toilette de Catherine, et d'un portrait de la souveraine ainsi vêtue :
Mais d'abord, un peu de sérieux ! ...
Une Autocrate, financière des Lumières puis de la Contre-Révolution :
Depuis 1762, Catherine II règne en autocrate (unique détentrice d’un pouvoir dit de droit divin) sur une population essentiellement composée de serfs de l’immense empire russe. Admiratrice des Lumières françaises, surnommée la « Sémiramis du Nord » par Voltaire, elle finance l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Lectrice de l’Esprit des lois (où Montesquieu considère que son prédécesseur Pierre le Grand avait donné « les mœurs et les manières de l’Europe » à la nation russe), elle s’atèle à promouvoir les valeurs d’ordre public, de progrès matériel et d’éducation pour définitivement encrer le pays à l’Europe occidentale.
C’est cette image de despote éclairé que peint le portraitiste de la cour d’Autriche Johann Baptist Lampi à Saint-Pétersbourg en 1793.
Mais la France, de berceau des Lumières, est alors devenue le foyer de ferments révolutionnaires agitant toute l’Europe. En proclamant l’égalité des droits selon le principe moral de la loi naturelle, la Révolution française ébranle jusqu’au pouvoir de Catherine II, qui tente alors d’organiser une réaction.
En croisade contre L’hydre jacobine :
Ce petit tableau serait une des esquisses préparatoires à un grand portrait d’apparat (Ermitage, Saint-Pétersbourg). Sur celui-ci, les deux figures allégoriques sont remplacées par un autel (décoré du portrait de Pierre le Grand) où sont posés deux livres symbolisant l’activité législatrice de la souveraine.
Alors que Catherine II s’affiche comme une souveraine gouvernant son empire, guidée par la justice, en France, la constitution de 1793 proclame un nouvel état de droit s’appuyant sur la déclaration des droits de l’homme.
Pour lutter contre « l’hydre jacobine », Catherine signe un oukase le 8 février 1793 qui met un terme aux relations entre les deux pays. Les résidants français en Russie doivent jurer « devant Dieu Tout-Puissant et sur son Saint Evangile, que n’ayant jamais adhéré de fait ni de volonté aux principes impies et séditieux introduits et professés maintenant en France [, doivent regarder] le gouvernement qui s’y est établis comme une usurpation et une violation de toutes les lois, et la mort du Roi Très-Chrétien Louis XVI comme un acte de scélératesse abominable et de trahison infâme. »
Durant cette même année, alors que la Terreur s’établit en France, Catherine II tente d’endiguer les idées révolutionnaires en Russie comme en Pologne et offre son soutien aux princes émigrés, accueillant notamment le comte d’Artois, frère du défunt Louis XVI.
En 1794, Lampi réalise un nouveau portrait de Catherine (Ermitage) où l’impératrice est debout, le sceptre à la main, près d’un fauteuil et d’une table décorée d’un vase de fleurs et d’une pendule : la Révolution française aurait-elle mis à bas pompe et allégorie ?
Auteur : Guillaume NICOUD
Quelques autres portraits de Catherine, née София Фредерика Августа Цербст-Ангальтская ( ) ,
l'impératrice qui ne possédait qu'une seule robe et qu'un seul manteau ! :
La preuve par l'image :
la nuit, la neige a écrit:invité a écrit:
Mais à la décharge de Catherine II, il faut aussi reconnaître qu'elle était bien moins placée pour intervenir en France, à côté de l'Autriche et la Prusse presque voisins, d'une part à cause de la distance géographique mais aussi à cause de la guerre de la Russie avec la Turquie je crois.
Et tout cela l'arrangeait aussi finalement, elle pouvait tranquillement mener ses affaires en Pologne en attendant la suite...invité a écrit:
Esterhazy montre, à sa façon, la volonté de l'Impératrice de participer financièrement à la contre-révolution de Provence, et là elle avait vraiment une influence selon lui. Elle avait prévu d'agir avec Gustave III, seulement la mort de ce dernier stoppa toute action...
Leurs plans étaient d'organiser un débarquement en France, en Normandie.
Aussi, à la mort de Gustave III, son successeur croit pouvoir jouer double-jeu avec Catherine et la France (avec qui il négocie sa neutralité en échange d'un prêt financier pour régler les problèmes d'endettement de son pays).
Lorsqu'elle s'en aperçoit, l'impératrice prend immédiatement ses distances avec lui.
Pus tard, elle reprendra le même projet, très mollement, mais cette fois avec l'Angleterre : en octroyant quelques soldats aux côtés d'émigrés français transportés à bord de vaisseaux anglais.
En effet, elle ne voulait pas envoyer de troupes en France, et suggéra même à ses alliés, pour les apaiser, de se rembourser à l'issue de la guerre, en annexant les possessions coloniales de la France vaincue.
Elle est très active en beaux discours et prises de positions tapageuses, mais au vice chancelier Osterman elle déclare :
Pour ma part, je me charge de surveiller les Polonais, les Turcs et même les Suédois qui, depuis la mort de leur roi, se sont réconciliés avec La France.
Je ne peux pas avouer aux cours de Vienne et de Berlin que je les engage dans cette affaire parce qu'il me faut avoir les coudées franches. J'ai encore des entreprises à terminer. Si la Prusse et l'Autriche étaient libres de leurs mouvements, elles me gêneraient.invité a écrit:
elle ne savait pas non plus si Louis XVI était vraiment en pleine possession de ses pouvoirs...
Elle est très critique envers lui, et lui reproche vivement ce qu'elle croit être de la passivité.
Ainsi, à la suite de la prise de la Bastille, elle écrit à son ambassadeur en France :
A quoi sert le roi ? Il est ivre tous les soirs et sous l'influence de n'importe qui, Breteuil, le prince de Condé, le comte d'Artois et enfin La Fayette.
A Grimm :
Qu'est-ce que c'est que ce roi des Français ? Et pourquoi la France, huit fois centenaire, a-t-elle disparu, laissant place aux Français ?
Et encore, pour l'affaire de Varennes, son pays étant, non officiellement mais de fait, engagé dans la conspiration (les passeports), elle écrit à son ambassadeur appelé à se justifier auprès des autorités révolutionnaires :
On ne discute ni avec des cordonniers, ni avec des avocats !
Ou encore, lorsque le roi accepte la Constitution, et toujours à Grimm :
Qu'est-ce que cela ? Louis XVI a accepté une Constitution démente et s'est empressé de prêter un serment que nul n'attendait de lui et qu'il n'a nulle intention de respecter. Qui sont les imbéciles qui lui font accomplir de telles sottises ?
Tout cela est affreux et bas, comme si on oubliait la foi, la décence et l'honneur.
En entendant cela, en lisant ces horreurs, je me suis terriblement fâchée.
Renoncer aux dieux auxquels on croit dans son coeur, c'est le crime d'un lâche et non une erreur.
Redoutable !
Elle veut donc bien aider à lutter contre la Révolution qu'elle déteste, mais peut-être pas ce roi là, et pas en envoyant des troupes.
Elle se moque même un peu de cette action militaire, en déclarant toujours à Grimm en 1792 :
Je soutiens qu'il ne faut s'emparer que de deux ou trois bicoques en France, et que tout le reste tombera.
Vingt mille Cosaques seraient bien trop nombreux pour faire un tapis vert de Strasbourg à Paris.
Deux milles Cosaques et six milles Croates suffiraient.
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Catherine II, impératrice de Russie
la nuit, la neige a écrit:
C'est qu'elle a la tête politique avant tout.
Ainsi, au comte de Ségur, qu'elle apprécie pourtant beaucoup, et lorsqu'elle le congédie pour signifier sa rupture avec la France (il était ambassadeur), elle lui témoigne tout le regret qu'elle a de le perdre mais ajoute :
Que voulez-vous, je suis aristocrate et il faut que chacun fasse son métier.
Elle aussi joue double-jeu pendant cette période : conspuant la Révolution (cette fois sincèrement) et engageant ses alliés à se liguer contre la France, mais tout en se gardant bien d'intervenir pleinement.
On l'a dit, ses affaires en Pologne et en Turquie étaient pour elle bien plus importantes.
Que les autres s'occupent de la France, tant mieux ! Pendant ce temps, elle mènera ses affaires, et surtout ne dépensera pas trop d'argent dans ce conflit loin de ses frontières, car elle souhaite aussi moderniser son pays.
Du reste, elle ne manque pas d'une certaine acuité lorsqu'elle déclarera, toujours à Grimm, et en 1794 :
La France pourra renaître, plus forte que jamais, si surgit l'homme providentiel, adroit et courageux, capable de devancer son peuple et peut-être son siècle.
Louis XVI n'était pas, selon les vues de Catherine, le monarque de la situation ; mais elle aurait dû pousser sa vision un peu plus loin, et se méfier de cet autre providentiel...
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Aussi large que le poêle derrière elle... :
Oh ! La pauvre...Mme de Sabran a écrit:
Quelques autres portraits de Catherine, née София Фредерика Августа Цербст-Ангальтская,
l'impératrice qui ne possédait qu'une seule robe et qu'un seul manteau !
Merci d’avoir bouturé nos échanges.
Qui est « l’invité » avec qui je cause, je cause, je cause ?
PS : J’avais oublié combien elle était critique envers Louis XVI, ainsi que sa prophétie sur l’homme providentiel qui reprendra en main le destin de la France (face à l’Empire russe, notamment).
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Catherine II, impératrice de Russie
La nuit, la neige a écrit:
Merci d’avoir bouturé nos échanges.
Qui est « l’invité » avec qui je cause, je cause, je cause ?
.
Eh bien, si tu ne devines toujours pas, je te le glisserai dans le cornet de l'oreille par mp. : : :
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Majesté a écrit:
J'écoute l'émission de Jacques Pradel (Europe 1) qui traite de la Grande Catherine ce matin.
On insiste sur l'influence de son amant Potemkine, qui aurait fait penché la politique de l'Impératrice de Russie vers la révolution ... c'est donc lui le gros salaud !!!
Grigori Potemkine
Le Prince Potemkine
Grigori Aleksandrovitch Potemkine ou Potiomkine (13 septembre 1739 à Tchijovo - 5 octobre 1791 durant un voyage de Iaşi à Nikolaïev) était un militaire et homme d'état russe. Beau et très intelligent, il devint l'amant et le favori de Catherine II jusqu'à sa mort. Il fut l'un des colonisateurs des steppes sous-peuplées du sud de l'Ukraine, qui devinrent russes avec le Traité de Küçük Kaynarca (1774) et du sud du Don. Il fonda les villes de Kherson, Nikolaïev, Sébastopol et Iekaterinoslav qui étaient regroupées dans les territoires de la Nouvelle Russie.
On connaît surtout son nom maintenant pour la mise en scène de façade de villages prospères sur une réalité misérable (villages potemkine) ainsi que pour le cuirassé qui portait son nom durant la Révolution russe, duquel fut tiré le célèbre film Le Cuirassé Potemkine.
Il est né dans le village de Tchijovo, près de Smolensk dans une famille de petits officiers. Après des études à l’Université de Moscou, il s'engage dans la Garde à cheval. Il participe au coup d'État de 1762 qui détrône Pierre III et couronne Catherine II.
Il reçoit le grade de second lieutenant des Gardes. Catherine demandait
des adjoints dignes de confiance et appréciait l'énergie de Potemkine
et ses capacités d'organisation. Les anecdotes biographiques récentes
comme celle de son implication dans le meurtre de Pierre III, sont
obscures et souvent apocryphes.
Amant de Catherine II
En 1774, ses relations prennent un caractère plus intime. Il devient le favori de la Tsarine,son
aînée de dix ans, il reçoit de nombreuses récompenses ainsi que
d'importants postes, notamment sa nomination au poste de Président du
conseil militaire (1774-1791).
Durant les dix-sept années qui suivent, il est le personnage le plus
puissant de Russie. Potemkine trouvait du plaisir dans le luxe
ostentatoire et la richesse personnelle. Comme Catherine, il tombe dans
la tentation de l'Absolutisme, cependant, dans de nombreuses actions il est guidé par l'esprit des Lumières. Il se montre tolérant face aux différentes religions, et protège les minorités. En tant que commandant en chef de l'armée russe (nommé en 1784),
il prône un concept plus humain de la discipline, exigeant que les
officiers prennent soin des soldats d'une manière paternelle.
En 1776, à la requête de Catherine, l'Empereur Joseph II élève Potemkine au rang de Prince du Saint Empire romain germanique.
En 1775, il est remplacé dans les bonnes grâces de Catherine par
Zavadovsky ; mais les relations entre Catherine et son ancien amant
continuent à être amicales, et son influence n'a jamais été remplacée
par celle d'aucun de ses autres amants. De très nombreux faits
attestent de la gigantesque et extraordinaire influence de Potemkine
durant les dix années suivantes. Les plus importants documents d'État
sont passés entre ses mains.
Évaluation
Très différentes sont les opinions à propos de Potemkine. Ni pendant
sa vie ni après sa mort deux personnes n’ont réussi à s’accorder à son
sujet. Le Pamphlet German,
publié en 1794, est un juste spécimen des opinions de ceux qui l'ont
considéré comme un diable génial de Catherine et de la Russie. Mais il
y en avait beaucoup, l'empereur lui-même, qui le considérait comme un
homme multiple et un commandant de génie. Il était indubitablement le
plus extraordinaire de tous les amants de Catherine. Il était un
administrateur doué, mais exigeant.
Immoralité, extravagance et une totale négligence de la vie humaine
étaient ses points faibles, mais il était loyal, généreux et magnanime.
Presque toutes les anecdotes de Helbig à son sujet, dans la biographie pour le journal Minerva, et librement utilisées par les biographes suivants, sont fausses.
Malade depuis quelques temps, sur sa demande, Grigori Potemkine fut transporté à Nikolaïev ; il décéda au cours de ce voyage le 5 octobre 1791.
Grigori Potemkine fut inhumé en la cathédrale de Kherson. Après son accession au trône impérial, Paul Ier de Russie fit disperser les restes de celui qui fut pendant des années l'amant de sa mère, Catherine II de Russie.
Bien à vous.
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Catherine savait cependant se détendre, et même faire sa petite folle ! Le prince de Ligne était aux premières loges de ses familiers pour être le témoin privilégié de ses extravagances .
Ecoutons-le !
Pour donner une idée de la familiarité toujours majestueuse cependant de Catherine II et des drôles d'idées qui lui passaient par la tête, elle nous dit un jour à dîner : "Pourquoi ne se tutoie-t-on pas? Cela n'est pas poli de ne pas se tutoyer : puisqu'on tutoie Dieu en lui parlant c'est une marque de respect."
Cela fut extrêmement gai. Le grand Eugène Narischkin, dont toute la personne est une farce, y allait à bras raccourcis, et lui criait : "Que feras-tu aujourd'hui?".
C'est comme un jour qu'elle fut d'une autre façon bien gaie, et bien aimable pour moi, qu'étant dans un léger déshabillé ( : ) à cause des chaleurs excessives, elle me dit : "Mes flatteurs me disaient devant vous que je dansais comme un ange. Voyez s'ils ont tout à fait raison. Voilà comme je sautais il y a vingt ans." La grande et imposante autocratice se met à danser et à en rire comme une folle.
:;;::,:!!!ùùù:
"C'est que je le suis, dit-elle, du plaisir de ce voyage." On rentre et la voilà qui prend dans l'instant son air de Majesté comme auparavant.
: : :
.
Ecoutons-le !
Pour donner une idée de la familiarité toujours majestueuse cependant de Catherine II et des drôles d'idées qui lui passaient par la tête, elle nous dit un jour à dîner : "Pourquoi ne se tutoie-t-on pas? Cela n'est pas poli de ne pas se tutoyer : puisqu'on tutoie Dieu en lui parlant c'est une marque de respect."
Cela fut extrêmement gai. Le grand Eugène Narischkin, dont toute la personne est une farce, y allait à bras raccourcis, et lui criait : "Que feras-tu aujourd'hui?".
C'est comme un jour qu'elle fut d'une autre façon bien gaie, et bien aimable pour moi, qu'étant dans un léger déshabillé ( : ) à cause des chaleurs excessives, elle me dit : "Mes flatteurs me disaient devant vous que je dansais comme un ange. Voyez s'ils ont tout à fait raison. Voilà comme je sautais il y a vingt ans." La grande et imposante autocratice se met à danser et à en rire comme une folle.
:;;::,:!!!ùùù:
"C'est que je le suis, dit-elle, du plaisir de ce voyage." On rentre et la voilà qui prend dans l'instant son air de Majesté comme auparavant.
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_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Catherine II, impératrice de Russie
En tout cas, à n'en pas douter, une femme absolument remarquable d'intelligence, qui de petite princesse allemande s'est hissée au trône impérial de Russie pour hisser définitivement le trône moscovite parmi un des Etats les plus importants de l'Europe monarchique du XVIIIe siècle.
Elle a déjoué la méfiance de l'impératrice Elisabeth Ière, supporté la folie douce ou avérée de son époux Pierre III, organisé un coup d'Etat en 1762 pour sauver sa tête, et par-dessus tout reconnu et encouragé les hommes les plus capables et les plus aptes à la servir comme Grégoire Orlov, Potemkine, Panine et une infinité d'autres. On peut lui reconnaitre cependant une certaine dureté et parfois un manque de scrupules évident pour sauvegarder les intérets de sa politique.
Elle a déjoué la méfiance de l'impératrice Elisabeth Ière, supporté la folie douce ou avérée de son époux Pierre III, organisé un coup d'Etat en 1762 pour sauver sa tête, et par-dessus tout reconnu et encouragé les hommes les plus capables et les plus aptes à la servir comme Grégoire Orlov, Potemkine, Panine et une infinité d'autres. On peut lui reconnaitre cependant une certaine dureté et parfois un manque de scrupules évident pour sauvegarder les intérets de sa politique.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Mme de Sabran a écrit:
Une Autocrate, financière des Lumières puis de la Contre-Révolution :
Une belle sal*perie cette Catherine II. boudoi32 Elle se moquait ouvertement de Marie-Antoinette et Louis XVI, qu'elle considérait comme des bons à rien.
Elle les a bien laissé dans la panade pendant la Révolution, elle aussi.
Mme de Sabran a écrit:
l'impératrice qui ne possédait qu'une seule robe et qu'un seul manteau ! :
C'est bête, ça. :
Elle n'était peut-être pas coquette, mais elle aimait les hommes. Beaucoup. Trop.
Mme de Sabran a écrit:
elle ne savait pas non plus si Louis XVI était vraiment en pleine possession de ses pouvoirs...
Elle est très critique envers lui, et lui reproche vivement ce qu'elle croit être de la passivité.
Ainsi, à la suite de la prise de la Bastille, elle écrit à son ambassadeur en France :
A quoi sert le roi ? Il est ivre tous les soirs et sous l'influence de n'importe qui, Breteuil, le prince de Condé, le comte d'Artois et enfin La Fayette.
A Grimm :
Qu'est-ce que c'est que ce roi des Français ? Et pourquoi la France, huit fois centenaire, a-t-elle disparu, laissant place aux Français ?
Et encore, pour l'affaire de Varennes, son pays étant, non officiellement mais de fait, engagé dans la conspiration (les passeports), elle écrit à son ambassadeur appelé à se justifier auprès des autorités révolutionnaires :
On ne discute ni avec des cordonniers, ni avec des avocats !
Ou encore, lorsque le roi accepte la Constitution, et toujours à Grimm :
Qu'est-ce que cela ? Louis XVI a accepté une Constitution démente et s'est empressé de prêter un serment que nul n'attendait de lui et qu'il n'a nulle intention de respecter. Qui sont les imbéciles qui lui font accomplir de telles sottises ?
Tout cela est affreux et bas, comme si on oubliait la foi, la décence et l'honneur.
En entendant cela, en lisant ces horreurs, je me suis terriblement fâchée.
Renoncer aux dieux auxquels on croit dans son coeur, c'est le crime d'un lâche et non une erreur.
Ben tiens, qu'est ce que je disais !
Invité- Invité
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Mme de Sabran a écrit:
Elle avait les plus mauvaises relations avec son fils Paul qui lui présente ici sa fiancée .
(Stefano Torelli, 1776 )
Tiens donc, et pourquoi ça ?
Invité- Invité
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Et une intellectuelle. Elle est assez fascinante !Cosmo a écrit:
Catherine II était une esthète, une grande collectionneuse d'oeuvres d'art, notamment de tableaux.
Dernière édition par La nuit, la neige le Sam 28 Sep 2024, 13:19, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Cosmo a écrit:Mme de Sabran a écrit:
Elle avait les plus mauvaises relations avec son fils Paul qui lui présente ici sa fiancée .
(Stefano Torelli, 1776 )
Tiens donc, et pourquoi ça ?
Le grand-duc héritier du trône de Russie Paul reçoit une très bonne éducation, et dans la première partie de sa vie c'est un homme d'apparence équilibrée qui produit lors de son voyage en Europe, et en particulier à la cour de France, une excellente impression. La mort de sa première femme l'affecte beaucoup, mais sa seconde épouse, une femme remarquable, Sophie-Thérèse de Wurtemberg, qui prendra le nom de Marie, aura une influence positive sur son caractère instable et très nerveux.
La tragédie commence quand sa mère, la Grande Catherine, qui ne partage pas ses idées, ni politiques ni sociales, prend la décision de transmettre le trône à son petit-fils Alexandre. Une opposition, qui se changera bientôt en haine, s'installe entre les deux cours. Paul Ier devient de plus en plus soupçonneux et irritable. Après la mort de l'impératrice, en 1796, il se hâte de détruire les documents concernant la succession et publie la première « Loi de succession au trône russe », qui restera en vigueur jusqu'à la révolution de 1917.
Il s'applique à annuler toutes les mesures prises par sa mère ; son règne est plein non seulement de contradictions, mais de décisions qui ne visent qu'à anéantir l'œuvre de la Grande Catherine. Son caractère devient de plus en plus ombrageux, son amour pour la discipline militaire (c'est un fervent admirateur de Frédéric II) dépasse toute limite, et personne dans l'Empire n'est sûr de son avenir. C'est le règne de l'arbitraire absolu.
Pierre KOVALEWSKY, « PAUL Ier (1754-1801) - empereur de Russie (1796-1801) », Encyclopædia Universalis [en ligne]
.
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Parce qu’il refusera d’abdiquer en faveur de son fils, il finira zigouillé : à deux pas de la chambre d’Alexandre, qui laissera faire.
Les Russes aiment bien les coups d’état...
Les Russes aiment bien les coups d’état...
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Comme l'avait dit l'impératrice Élisabeth, "le trône de Russie n'est ni héréditaire ni électif, mais occupatif" :
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Excellent !
C’est toujours le cas non ? :
C’est toujours le cas non ? :
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Très jolie formule !!
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Quand on songe à Pierre le Grand et son fils ... ça fait froid dans le dos .
Quelle famille !
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Ce qui me dérange chez Catherine II...c'est son buste qui est dans le salon des glaces mouvantes de Trianon... Ce n'est pas Marie-Antoinette qui a pu l'installer là...
Plus sérieusement, c'est une souveraine redoutable dont on apprend toujours beaucoup lorsqu'on regarde un documentaire sur elle tant ses facettes sont multiples.
C'est une femme qui revendique sa lubricité jusque dans le mobilier de ses salons privés.
Elle a été séduite par le Chevalier d'Eon en femme, qu'elle a fait devenir sa lectrice. En aurait-il été de même au masculin? Car on sait qu'elle était portée sur les deux sexes...
En une seule personne, Charles-Geneviève le prouve bien ! :
Bien à vous.
Plus sérieusement, c'est une souveraine redoutable dont on apprend toujours beaucoup lorsqu'on regarde un documentaire sur elle tant ses facettes sont multiples.
C'est une femme qui revendique sa lubricité jusque dans le mobilier de ses salons privés.
Elle a été séduite par le Chevalier d'Eon en femme, qu'elle a fait devenir sa lectrice. En aurait-il été de même au masculin? Car on sait qu'elle était portée sur les deux sexes...
En une seule personne, Charles-Geneviève le prouve bien ! :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Majesté a écrit: Car on sait qu'elle était portée sur les deux sexes...
.
Ah non, je ne sais pas cela . Jamais lu nulle part !
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Ah ?! Jamais lu moi non plus.
Je pensais qu’elle recherchait, de préférence, les hommes bien...vigoureux.
Mais l’un n’empêche pas l’autre, pourquoi pas. :
Pour ce qui concernerait ses cabinets « coquins », je crois que l’on a jamais rien retrouvé (on imagine que s’ils ont existé, ses successeurs se sont empressés de les faire disparaître).
Je pensais qu’elle recherchait, de préférence, les hommes bien...vigoureux.
Mais l’un n’empêche pas l’autre, pourquoi pas. :
Pour ce qui concernerait ses cabinets « coquins », je crois que l’on a jamais rien retrouvé (on imagine que s’ils ont existé, ses successeurs se sont empressés de les faire disparaître).
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Majesté a écrit:Ce qui me dérange chez Catherine II...c'est son buste qui est dans le salon des glaces mouvantes de Trianon... Ce n'est pas Marie-Antoinette qui a pu l'installer là...
Plus sérieusement, c'est une souveraine redoutable dont on apprend toujours beaucoup lorsqu'on regarde un documentaire sur elle tant ses facettes sont multiples.
C'est une femme qui revendique sa lubricité jusque dans le mobilier de ses salons privés.
Elle a été séduite par le Chevalier d'Eon en femme, qu'elle a fait devenir sa lectrice. En aurait-il été de même au masculin? Car on sait qu'elle était portée sur les deux sexes...
En une seule personne, Charles-Geneviève le prouve bien ! :
Bien à vous.
Je croyais que le chevalier d'Eon avait eu mission de séduire la tsarine Elisabeth précédant Catherine.
Quant au buste, Marie-Antoinette l'a sûrement reçu en cadeau lors de la visite du comte et de la comtesse du Nord. Après certes, je doute qu'elle l'ai installé dans l'une de ses pièces les plus privées...
Invité- Invité
Re: Catherine II, impératrice de Russie
La nuit, la neige a écrit:Ah ?! Jamais lu moi non plus.
Je pensais qu’elle recherchait, de préférence, les hommes bien...vigoureux.
Mais l’un n’empêche pas l’autre, pourquoi pas. :
Pour ce qui concernerait ses cabinets « coquins », je crois que l’on a jamais rien retrouvé (on imagine que s’ils ont existé, ses successeurs se sont empressés de les faire disparaître).
J'avais entendu une rumeur à la fac sur son décès qui relève certainement plus de la calomnie qu'autre chose. Je ne dirai rien car des yeux innocents nous lisent...
Par contre il existe bien un mobilier très très explicite sur ses goûts de nymphomane. A priori les autorités bolcheviques l'ont fait disparaître mais des photos l'attestent si je me fie à un documentaire vu il y a quelques années sur Arte.
Invité- Invité
Re: Catherine II, impératrice de Russie
Reinette a écrit:
Par contre il existe bien un mobilier très très explicite sur ses goûts de nymphomane. A priori les autorités bolcheviques l'ont fait disparaître mais des photos l'attestent si je me fie à un documentaire vu il y a quelques années sur Arte.
Je mettrai ma main au feu que quelqu'un avait posté quelques pièces de ce mobilier égrillard dans l'ancien Boudoir .
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
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