Fragments des robes de Marie-Antoinette

Voici une chasuble conservée dans une église italienne (Craveggia), faite paraît-il avec la robe nuptiale de Marie-Antoinette.
Robe rapportée en Italie par la famille Mellerio, joailliers de la reine, eux-mêmes originaires de Craveggia.



http://www.tesorodicraveggia.it/IT/Inizio.aspx

...   la robe nuptiale de Marie-Antoinette ?

Et si c'était vrai !!!     Ce tissu est magnifique !!!   

Oui   - dommage qu'il ait été transformé en chasuble !  :129fs916747:

Cosmo a écrit:Oui   - dommage qu'il ait été transformé en chasuble !  :129fs916747:

Ca devrait au contraire vous plaire, Votre Sainteté !    :

La robe...nuptiale ?
Le tissu me paraît bien « pauvre » pour l'occasion !   

On sait pourtant qu’il était d’usage que les atours des princesses soient donnés à des institutions religieuses. Françaises, à priori !
Comme cet autre chasuble, lui aussi prétendument composé d’un pan de robe de Marie-Antoinette dauphine, et conservé au musée de la Visitation de Moulins :

Présenté à l’occasion de la vente aux enchères organisée le 3 mars prochain par l’étude Coutau Bégarie : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1701p15-ventes-aux-encheres-annee-2015


Fragment d’étoffe en soie rose d’une robe de chambre de Marie-Antoinette


Présentation de l’expert de la vente :
Provenant d’une robe de chambre ayant appartenu à la souveraine, conservé dans une petite enveloppe portant l’inscription manuscrite : « robe de chambre de Marie-Antoinette donnée par Madame de Gourbillon dame d’honneur … de la Comtesse de Provence. Donnée par ma grand-mère à mon père » avec une carte de visite du Comte de Falkenstein. Il est amusant de savoir que c’est sous ce pseudonyme que l’empereur Joseph II d’Autriche, frère de la reine Marie-Antoinette, séjourna à Versailles en 1777.

Je profite de notre sujet d'actualité concernant une chasuble (ou chape), prétendument composée d'un fragment provenant de la dernière robe de Marie-Antoinette (serait-elle à Avignon ?) , pour poster ici un petit bouturage d'un reportage que nous avions posté chez les Elgin...

La Ferrière-aux-Etangs, petite commune de l'Orne dans le Pays Bas-Normand possède de nombreux témoignages de cette Histoire qui vont des soubassements de son château-fort, érigé après la conquête de la Normandie par Guillaume le Conquérant ( dont une partie a été fouillée il y a dix ans), jusqu'aux vestiges de sa mine de fer exploitée de façon industrielle à partir du début de ce siècle, puis fermée en 1970.

Parmi toutes ces traces ancestrales, l'une, bien que fort peu connue jusqu'à présent et de dimension discrète face à ses concurrents archéologiques, possède une valeur historique et surtout sentimentale à nulle autre pareille : il s'agit d'un manteau de cour de la Reine de France Marie-Antoinette qui a été transformé, au début du XIX ème siècle, en ornements liturgiques., conservé dans l'église Notre-Dame de la Nativité.

Ces ornements, classés " Monuments historiques " en 1990 en raison de leur rareté et de leur beauté, furent donnés à la paroisse de la Ferrière en 1859 après avoir été maintes fois portés par des prêtres attachés au souvenir du martyre de la Reine.





Histoire :

Manteau de cour que la duchesse de Cossé-Brissac reçut en cadeau de Marie-Antoinette.
Ce manteau était en drap d'or et soie, parsemé de petits bouquets de fleurs brodés. Marie-Antoinette l'avait plusieurs fois porté lors de cérémonies, à Versailles .



Mme de Brissac, à son tour, offrit ce manteau à son amie Mme de Roncherolles, chanoinesse de Saint-Denis.
La comtesse de Rocherolles ( d'une famille de très ancienne noblesse du Vexin normand ), peu avant la Révolution, avait sollicité et obtenu son admission dans la communauté des Dames Chanoinesses de Saint-Denis.
C'est là qu'elle et Mme de Brissac (habituée aux pieuses retraites en ces lieux ) se lièrent d'amitié.
Quand éclata la Révolution, Mme de Brissac confia le manteau à la chanoinesse qui se retira dans les environs d'Argentan dans l'Orne .
Le martyre de Marie-Antoinette fit du manteau, pour Mme de Roncherolles une véritable relique.

Mme de Roncherolles, chez sa cousine Mme de Radepont fit la connaissance de l'abbé Cousin que les deux dames aidèrent à reconstituer la communauté dispersée des Bénédictines réinstallée dans l'ancien couvent des Minimes de Rouen ....
Mme de Roncherolles fit alors don du manteau de cour de la Reine que les religieuses transformèrent en ornements liturgiques : chasuble, étole, manipule, voile et bourse.

Ainsi, Mme de Roncherolles, qui ne se séparait pas vraiment de sa chère relique puisqu'elle était " bienfaitrice insigne " de la communauté, en faisait au contraire un objet de culte !Du reste, cette sainte femme ne garda rien pour elle, et partagea sa fortune considérable entre la communauté des Bénédictines et les pauvres de la paroisse.
En 1817, à la mort de l'abbé Cousin lui succéda l'abbé Quillebeuf qui se montra d'un tel dévouement, d'une si grande générosité, que lorsqu'il quitta à son tour la communauté, les religieuses lui firent don des précieux ornements.
Il en fut d'autant plus ému qu'il était un royaliste convaincu.
Mme de Roncherolles fit contre mauvaise fortune bon cœur.

Après la mort de l'abbé Quillebeuf, elle fit de nombreuses démarches auprès des héritiers et réussit à récupérer les reliques de Marie-Antoinette.
Quand elle quitta ce monde, à son tour, les ornements liturgiques échurent à l'abbé Barré, natif de la Ferrière-aux-Étangs qui, après une belle carrière dans les Ordres, fut élevé au Canonicat.
Il conserva sa vie durant les reliques qu'il légua par testament à la Fabrique de l'église de Notre Dame de la Nativité de la Ferrière-aux-Étangs , où elles se trouvent toujours.


Le devant de la chasuble est orné d'un cœur surmonté d'une croix : il rappelle que Louis XVI avait consacré son royaume au Sacré-Cœur de Jésus .
Le chiffre Ave ( A ) Maria ( M ) surmonté d'une couronne royale est aussi celui de Marie-Antoinette.
Le chiffre de Saint-Louis entouré de chaînes évoque à la fois la captivité du saint roi et celle de Louis XVI.
Enfin le chiffre de Sainte Élisabeth de Hongrie, l'Ange de la Charité évoque Mme Élisabeth, sœur de Louis XVI.

Merci.    
Alors je le supprime ici, n'est-ce pas !   https://marie-antoinette.forumactif.org/t3167-reliques-de-marie-antoinette?highlight=reliques

Invité a écrit:Voici une chasuble conservée dans une église italienne (Craveggia), faite paraît-il avec la robe nuptiale de Marie-Antoinette.
Robe rapportée en Italie par la famille Mellerio, joailliers de la reine, eux-mêmes originaires de Craveggia.



http://www.tesorodicraveggia.it/IT/Inizio.aspx

Tout comme dans le sujet abordé il y a quelque jours, le terme employé est impropre. Tout ornement liturgique n'est pas immanquablement une chasuble.

Il s'agit ici d'un voile huméral, c'est à dire de la taille d'un châle pour les épaules !

Il faut avoir les épaules larges et les reins solides !

La photo ne donne aucune échelle, mais voici ce type d'objet lorsqu'il est utilisé.

Dis donc, tu en connais un rayon en matière d'habits sacerdotaux !

Les questions spirituelles et ecclésiastiques aux XVIIe XVIIIe sont un peu ma troisième spécialité, avec l'héraldique et les arts décoratifs.

Oui, oui, je m'en doutais bien ...

Lucius a écrit:Les questions spirituelles et ecclésiastiques aux XVIIe XVIIIe sont un peu ma troisième spécialité, avec l'héraldique et les arts décoratifs.

... ainsi que la généalogie !

Ne pas oublier la superbe robe pour la VIERGE A L'ENFANT de la CHAPELLE DE MONFLIÈRES offerte par la Reine et créée par ROSE BERTIN pour remercier la vierge à l'occasion de la naissance de MARIE THÉRÈSE CHARLOTTE.

MARIE ANTOINETTE

La chasuble conservée en Italie ne peut pas provenir de la robe nuptiale de Marie-Antoinette car selon l'usage elle devait être en drap d'or et d'argent. Le fragment de soie est en effet dans l'esprit des échantillons de la gazette des atours. Les ornements de La Ferrière-aux-Etangs illustre bien ce que nous connaissons de la garde-robe de la dauphine la première année de son arrivée à Versailles. Grâce à vous, j'ai connaissance de cette pièce probablement authentique et vous en remercie.

Marie-Jeanne a écrit:La chasuble conservée en Italie ne peut pas provenir de la robe nuptiale de Marie-Antoinette car selon l'usage elle devait être en drap d'or et d'argent.

Merci Marie-Jeanne pour cette information...

Dès que j'aurai un moment je posterai la description complète de la robe de mariage de la comtesse d'Artois pour que vous vous fassiez une idée.

Chose promise chose due, voici la description du grand habit de mariage de la comtesse d'Artois. Même s'il était seulement d'argent, il donne une bonne idée de celui de Marie-Antoinette. Tel que décrit par Mlle Alexandre la marchande de mode qui en composa la chamarrure l'ensemble était en en étoffe fond d’argent façonnée en vagues de réseaux d’argent riches et très brillants, garnie de franges d’argent, rebrodée d’une très riche guirlande de fleurs et de feuilles en paillons d’argent, le bas de robe relevé par des gros glands à quatre ganses très riches. Le grand corps était enrichi de diamants, les manches de cour en blonde (fine dentelle de soie). La grande palatine (au cou), les bracelets, les nœuds de manches et de bouquet assortis. Le tout était porté sur un très grand panier et fut livré à Versailles dans une « grande Boëte enveloppée de molleton vert ».

Marie-Jeanne a écrit:La chasuble conservée en Italie ne peut pas provenir de la robe nuptiale de Marie-Antoinette car selon l'usage elle devait être en drap d'or et d'argent..

A l'instar des habits de mariage de Gustave III et de sa femme, fabriqués à Paris et aujourd'hui conservés au Palais Royal de Stockholm. Les voici :

Ouah !! Les broderies sur la redingote de Gustav sont impressionnantes !
On imagine le tout agrémenté de pierres précieuses...

Exactement. Comme la robe de mariage de la duchesse de Sudermanie. Par bonheur la Suède a conservé ces pièces exceptionnelles qui nous manquent tellement en France.

Comment de si amples paniers pouvaient-ils tenir droit ?!!!

En fait les plus vastes ne tenaient pas si bien que çà et étaient assez mouvants. J'ai en mémoire l'image d'un tableau, dont j'ai présentement oublié le sujet et l'auteur, ou le panier d'une robe à la française fait une vilaine protubérance informe sur un côté. Marie-Antoinette réservait le grand panier aux incontournables moments d'étiquette auxquels elle ne pouvait échapper et se changeait dès ses obligations terminées. Il en existait plusieurs tailles dont le plus petit dit "de considération", était beaucoup moins imposant et en vérité plus gracieux que l'exceptionnel panier à coudes de la photo en usage lors des très grandes cérémonies et seulement avec le grand habit d'étiquette.