Les amants de Catherine II
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Les amants de Catherine II
Da ! ... et ce n'est pas fini .
Comme chantait Brel : " ... au suivant ! "
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Les amants de Catherine II
Dominique Poulin a écrit:
Ainsi finit Mamonov qui n'avait pas su conserver sa faveur. Mais quoi, être l'amant-favori d'une femme qui pourrait être sa mère n'est pas propre à tous les jeunes gens dans la durée fut-elle une impératrice ! Pour sa part, Catherine II dans ses dernières années tombe dans un aveuglément sentimental qui plonge tous ses favoris de la plus vive lumière à une retraite anticipée loin des mirages de la cour dont la plupart ne se remettent pas.
Catherine aurait pu paraphraser la Fontaine en le citant ainsi, " au féminin " :
- Ai-je passé le temps d'aimer ?
- Non, me répondra-t-on, mais celui de l'être. Je le sais, mais cependant il m'aimait un peu et comme il n'est pas homme à aimer davantage et " autrement " une plus jeune, et une plus belle, cela me suffisait .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les amants de Catherine II
Suite de notre saga sur les favoris de la Seminaris du Nord avec le dernier amant de l'impératrice, Platon Zoubov, sous la plume de Alexandre Polovtsoff :
" Lorsque Potemkine apprit le coup de tête de Mamonov, il en fut outré :
" Pourquoi dit-il, bien qu'il m'eut donné sa parole, ne m'a t-il pas attendu, au lieu de lâcher lâchement son poste ? "
Potemkine lui avait donné ce " poste ", et maintenant le jeune écervelé jetait tout en l'air pour des histoires de femmes, oublieux de sa parole et sans nul souci du lendemain.
Or, le lendemain était ce qui importait au principal intéressé dans cette affaire, c'est à dire à Potemkine. Il estimait, pour ce qui en était à l'impératrice, un beau jeune homme en valait un autre ; mais, c'était à lui, Potemkine, de veiller à ce que le favori placé après d'elle ne devint pas l'instrument d'intrigues hostiles à son système de gouvernement et par conséquent nuisibles à l'Etat. Mamonov avait trouvé bon de provoquer une crise au moment où les soucis de la guerre contre les Turcs immobilisaient le commandement en chef de l'armée à une énorme distance du théâtre exigu sur lequel, par la faute de ce fou, un nouvel acteur était appelé à faire son entrée. Le seul atout de Potemkine dans la partie qui allait se jouer, et dont la faveur de la souveraine, serait encore une fois l'enjeu, était son ascendant personnel, mais ses moyens étaient paralysés par l'absence. Il avait suffi d'un garçon qui ne savait pas maîtriser ses émotions pour mettre le puissant prince de Tauride à la merci de dangers inconnus qu'il ne pouvait pas même préciser, quoi qu'il en appréhendât les effets. Bientôt, il vit que ses craintes n'étaient que trop justifiées.
Le jour où Catherine apprit que Mamonov en aimait une autre, elle fit appel à Anna Nikitichna Narychkine, à qui elle déversa son cœur. C'était une vieille amie qu'elle connaissait de longue date ; trente ans plus tôt, c'était déjà cette même Mme Narychkine qui venait souper dans sa ruelle avec Poniatowski affublé d'une perruque blonde. Cousine du maréchal Roumiantzov, que Potemkine avait distancé et parfois maltraité, elle était liée avec les Tchernychov, avec Nicolas Saltykov, avec tous les hommes de l'entourage immédiat de la souveraine, dont aucun n'était à même d'apprécier la valeur réelle de Potemkine ; ils étaient tous prêts à desservir celui qu'ils considéraient comme un arriviste et si Rimski-Korsakov s'était permis un jour de l'appeler " l'ennemi commun ", c'étaient bien certainement eux qui lui avaient soufflé ce sobriquet.
L' esclandre provoquée par Mamonov laissait le champ libre à la première personne qui saurait en profiter. C'était une occasion unique qui ne se retrouverait peut-être jamais. Mme Narychkine ne perdit pas un instant pour en tirer avantage et pour placer auprès de la souveraine un homme qui ne reconnut pas le prince de Tauride pour son maître.
Le lendemain de ce premier soir, où elle resta en tête à tête avec Catherine éplorée, le vieux valet de chambre Zacharie Zotov confia à Khrapovitsky qu'il " soupçonnait le capitaine de service, Platon Zoubov " et que " l'affaire passait par Anna Nikitichna ".
Le lendemain même des fiançailles de Mamonov, " Zoubov, amené par l'étage supérieur, resta après le dîner, ainsi qu'Anna Nikitichna, puis le soir seul jusqu'à onze heures. " Trois jours plus tard, le 23 juin, l'impératrice donna à Khrapovitsky l'ordre de lui apporter du Cabinet, des bagues et 10 000 roubles. Le 24 au matin, Khrapovitsky déposa les 10 000 roubles derrière un des coussins du canapé ; l'impératrice les donna à Zoubov ainsi qu'une bague dont le chaton contenait une miniature d'elle même ; une autre de ces bagues, de la valeur de 1000 roubles, fut offerte par Zoubov à Zotov. Catherine voulait apparemment que le nouveau favori se rendit populaire parmi la domesticité du palais.
Huit jours plus tard, il était nommé aide de camp de la souveraine et, le surlendemain, Khrapovitsky note laconiquement :
" Platon Alexandrovitch a fait à Anna Nikitichna cadeau d'une montre de 2000 roubles. " Les préliminaires d'usage étaient accomplis. "
C'en était fait, l'omnipotent Potemkine, au commandement de l'armée, loin de Saint-Petersbourg, s'était fait doubler à la course au remplacement du favori. Un revers aux conséquences incalculables dont le fastueux prince de Tauride ne se remit jamais.
A suivre !
" Lorsque Potemkine apprit le coup de tête de Mamonov, il en fut outré :
" Pourquoi dit-il, bien qu'il m'eut donné sa parole, ne m'a t-il pas attendu, au lieu de lâcher lâchement son poste ? "
Potemkine lui avait donné ce " poste ", et maintenant le jeune écervelé jetait tout en l'air pour des histoires de femmes, oublieux de sa parole et sans nul souci du lendemain.
Or, le lendemain était ce qui importait au principal intéressé dans cette affaire, c'est à dire à Potemkine. Il estimait, pour ce qui en était à l'impératrice, un beau jeune homme en valait un autre ; mais, c'était à lui, Potemkine, de veiller à ce que le favori placé après d'elle ne devint pas l'instrument d'intrigues hostiles à son système de gouvernement et par conséquent nuisibles à l'Etat. Mamonov avait trouvé bon de provoquer une crise au moment où les soucis de la guerre contre les Turcs immobilisaient le commandement en chef de l'armée à une énorme distance du théâtre exigu sur lequel, par la faute de ce fou, un nouvel acteur était appelé à faire son entrée. Le seul atout de Potemkine dans la partie qui allait se jouer, et dont la faveur de la souveraine, serait encore une fois l'enjeu, était son ascendant personnel, mais ses moyens étaient paralysés par l'absence. Il avait suffi d'un garçon qui ne savait pas maîtriser ses émotions pour mettre le puissant prince de Tauride à la merci de dangers inconnus qu'il ne pouvait pas même préciser, quoi qu'il en appréhendât les effets. Bientôt, il vit que ses craintes n'étaient que trop justifiées.
Le jour où Catherine apprit que Mamonov en aimait une autre, elle fit appel à Anna Nikitichna Narychkine, à qui elle déversa son cœur. C'était une vieille amie qu'elle connaissait de longue date ; trente ans plus tôt, c'était déjà cette même Mme Narychkine qui venait souper dans sa ruelle avec Poniatowski affublé d'une perruque blonde. Cousine du maréchal Roumiantzov, que Potemkine avait distancé et parfois maltraité, elle était liée avec les Tchernychov, avec Nicolas Saltykov, avec tous les hommes de l'entourage immédiat de la souveraine, dont aucun n'était à même d'apprécier la valeur réelle de Potemkine ; ils étaient tous prêts à desservir celui qu'ils considéraient comme un arriviste et si Rimski-Korsakov s'était permis un jour de l'appeler " l'ennemi commun ", c'étaient bien certainement eux qui lui avaient soufflé ce sobriquet.
L' esclandre provoquée par Mamonov laissait le champ libre à la première personne qui saurait en profiter. C'était une occasion unique qui ne se retrouverait peut-être jamais. Mme Narychkine ne perdit pas un instant pour en tirer avantage et pour placer auprès de la souveraine un homme qui ne reconnut pas le prince de Tauride pour son maître.
Le lendemain de ce premier soir, où elle resta en tête à tête avec Catherine éplorée, le vieux valet de chambre Zacharie Zotov confia à Khrapovitsky qu'il " soupçonnait le capitaine de service, Platon Zoubov " et que " l'affaire passait par Anna Nikitichna ".
Le lendemain même des fiançailles de Mamonov, " Zoubov, amené par l'étage supérieur, resta après le dîner, ainsi qu'Anna Nikitichna, puis le soir seul jusqu'à onze heures. " Trois jours plus tard, le 23 juin, l'impératrice donna à Khrapovitsky l'ordre de lui apporter du Cabinet, des bagues et 10 000 roubles. Le 24 au matin, Khrapovitsky déposa les 10 000 roubles derrière un des coussins du canapé ; l'impératrice les donna à Zoubov ainsi qu'une bague dont le chaton contenait une miniature d'elle même ; une autre de ces bagues, de la valeur de 1000 roubles, fut offerte par Zoubov à Zotov. Catherine voulait apparemment que le nouveau favori se rendit populaire parmi la domesticité du palais.
Huit jours plus tard, il était nommé aide de camp de la souveraine et, le surlendemain, Khrapovitsky note laconiquement :
" Platon Alexandrovitch a fait à Anna Nikitichna cadeau d'une montre de 2000 roubles. " Les préliminaires d'usage étaient accomplis. "
C'en était fait, l'omnipotent Potemkine, au commandement de l'armée, loin de Saint-Petersbourg, s'était fait doubler à la course au remplacement du favori. Un revers aux conséquences incalculables dont le fastueux prince de Tauride ne se remit jamais.
A suivre !
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Les amants de Catherine II
Dominique Poulin a écrit:
A suivre !
Toujours avec le même plaisir ! Merci, cher Dominique !!!
J'ai une petite question toute bête, Domi ( ) : savez-vous si l'Histoire nous offre l'exemple d'une autre reine ou impératrice qui ait été aussi " Mémé-saute-aux-prunes " que Catherine ?!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les amants de Catherine II
Merci Dodo !!!
J'ignorais qu'il y avait eu un Potemkine maquereau comme il y eut une Pompadour maquerelle...
Ce qui prouve bien que d'une Cour à l'autre, les mêmes causes produisent les mêmes effets, qu'il s'agisse d'un chaud-lapin ou d'une mémé-saute-aux-prunes !
J'ignorais qu'il y avait eu un Potemkine maquereau comme il y eut une Pompadour maquerelle...
Ce qui prouve bien que d'une Cour à l'autre, les mêmes causes produisent les mêmes effets, qu'il s'agisse d'un chaud-lapin ou d'une mémé-saute-aux-prunes !
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les amants de Catherine II
Gouverneur Morris a écrit:
qu'il s'agisse d'un chaud-lapin ou d'une mémé-saute-aux-prunes !
Et quel est donc le cas de figure du " lapin-aux-pruneaux ", euh ! ... s'il existe ?
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les amants de Catherine II
Merci Dominique pour la suite de cet exposé...
Car la liste est déjà très courte des femmes qui ont régné ; qui ont pu le faire en toute indépendance (sans mari, fils, ministre ou je ne sais quel homme incapable de lui lâcher la grappe) ; et enfin qui ait été d'une libéralité de moeurs rarissime durant cet Ancien Régime écrasé par le poids des "convenances" religieuses.
En Europe, et sans remonter à l'Antiquité, je dirais donc peut-être Christine de Suède ?
Pas facile...Mme de Sabran a écrit:
J'ai une petite question toute bête, Domi ( ) : savez-vous si l'Histoire nous offre l'exemple d'une autre reine ou impératrice qui ait été aussi " Mémé-saute-aux-prunes " que Catherine ?!
Car la liste est déjà très courte des femmes qui ont régné ; qui ont pu le faire en toute indépendance (sans mari, fils, ministre ou je ne sais quel homme incapable de lui lâcher la grappe) ; et enfin qui ait été d'une libéralité de moeurs rarissime durant cet Ancien Régime écrasé par le poids des "convenances" religieuses.
En Europe, et sans remonter à l'Antiquité, je dirais donc peut-être Christine de Suède ?
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les amants de Catherine II
Christine, tu crois ? ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les amants de Catherine II
Je ne sais pas trop...
Mais à part remonter à la nuit des temps, ou se tourner vers des pays dont j'ignore l'histoire, je ne connais pas d'autres souveraines qui aient eu l'occasion et la liberté (d'esprit et de corps) de mener leur vie privée à leur guise.
Mais à part remonter à la nuit des temps, ou se tourner vers des pays dont j'ignore l'histoire, je ne connais pas d'autres souveraines qui aient eu l'occasion et la liberté (d'esprit et de corps) de mener leur vie privée à leur guise.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les amants de Catherine II
Oui, je crois que Catherine s'est tout permis sans le moindre complexe, et que son cas est unique... au féminin. Car en somme, elle agissait sexuellement comme un homme, consommant sans modération.
Soit elle était totalement libérée de toute considération de " morale " et de réputation, soit elle s'en moquait royalement .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les amants de Catherine II
"Comme un homme", si tu veux, mais je préfère dire SANS un homme (père, mari, fils, ou autre présence masculine "tutélaire") : c'est parce qu'elle avait ces pleins pouvoirs, et du coup une grande indépendance (aucun compte à rendre à personne) qu'elle faisait à sa guise.Mme de Sabran a écrit:
Oui, je crois que Catherine s'est tout permis sans le moindre complexe, et que son cas est unique... au féminin. Car en somme, elle agissait sexuellement comme un homme, consommant sans modération.
Cette position là était fort rare à l'époque...
Aussi, elle avait le "sang chaud" ! Tout le monde ne "bouillonne" pas de la sorte.Mme de Sabran a écrit:Soit elle était totalement libérée de toute considération de " morale " et de réputation, soit elle s'en moquait royalement .
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les amants de Catherine II
La nuit, la neige a écrit:
"Comme un homme", si tu veux, mais je préfère dire SANS un homme (père, mari, fils, ou autre présence masculine "tutélaire") : c'est parce qu'elle avait ces pleins pouvoirs, et du coup une grande indépendance (aucun compte à rendre à personne) qu'elle faisait à sa guise.
Cette position là était fort rare à l'époque...
Je ne dirais pas sans un homme à l'horizon . Potemkine était cette manière de présence masculine " tutélaire " , auprès d'elle, mais un cran en dessous d'elle de qui il tenait tout son pouvoir et sa fortune. C'était une dépendance notoire.
Catherine était monarque absolu.
La nuit, la neige a écrit:
Aussi, elle avait le "sang chaud" ! Tout le monde ne "bouillonne" pas de la sorte.
C'est sûr ! Elle avait une sexualité exigeante . Mais je note qu'elle en pinçait tout de même toujours un petit peu pour l'élu du moment ... ce qui est d'autant plus remarquable que l'on choisissait pour elle !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les amants de Catherine II
Et bien Eléonore, j'ai quelques cas de figure assez comparables à Catherine II, toutes proportions gardées :
- La devancière de Catherine, Elisabeth 1ere Petrovna, était très libérée sur le plan des mœurs. Elle aussi n'avait personne devant elle pour la brider. Autocrate, sans mari, elle usa largement de sa liberté. Elle était très portée sur le sexe avant et pendant son avènement ; la liste de ses favoris est beaucoup plus courte, mais les historiens pensent qu'elle a succombé pour beaucoup d'hommes. Un seul frein la modéra : l'altération de sa santé, l'abus de la vodka et de la nourriture la rendit énorme et souffrante sans parler de la perte de sa beauté saluée par les contemporains du temps de sa jeunesse.
Tout compte fait, Elisabeth ouvrit la voie à Catherine.
- Isabelle II d'Espagne au XIXe siècle.
Elle aussi mena une vie très libre. Bien que mariée à son cousin, ce dernier était homosexuel et le couple ne s'entendait pas du tout. Il était de notoriété que les enfants d'Isabelle n'étaient pas ceux de son mari. Pour payer son silence, elle lui versait un million à chaque naissance pour lui faire avaler la pilule ! Isabelle manquait de dignité, la Cour fut témoin de scènes de ménage ou de comportements équivoques qui répercutés dans l'opinion publique, discredita gravement l'institution monarchique.
- En Espagne encore, Marie-Louise de Parme au XVIIIe et début XXe, avait pour favori Manuel Godoy. Nous en avons longuement parlé ici.
Je pense que si certaines souveraines se sont affranchies de tant de règles c'est en raison de l'absence d'une autorité légitime et incontestée. Catherine et Elisabeth de Russie n'avaient plus de maris et étaient autocrates, Isabelle et Marie-Louise en Espagne étaient mariées à des hommes soit faibles, soit consentants et à l'autorité défaillante.
- La devancière de Catherine, Elisabeth 1ere Petrovna, était très libérée sur le plan des mœurs. Elle aussi n'avait personne devant elle pour la brider. Autocrate, sans mari, elle usa largement de sa liberté. Elle était très portée sur le sexe avant et pendant son avènement ; la liste de ses favoris est beaucoup plus courte, mais les historiens pensent qu'elle a succombé pour beaucoup d'hommes. Un seul frein la modéra : l'altération de sa santé, l'abus de la vodka et de la nourriture la rendit énorme et souffrante sans parler de la perte de sa beauté saluée par les contemporains du temps de sa jeunesse.
Tout compte fait, Elisabeth ouvrit la voie à Catherine.
- Isabelle II d'Espagne au XIXe siècle.
Elle aussi mena une vie très libre. Bien que mariée à son cousin, ce dernier était homosexuel et le couple ne s'entendait pas du tout. Il était de notoriété que les enfants d'Isabelle n'étaient pas ceux de son mari. Pour payer son silence, elle lui versait un million à chaque naissance pour lui faire avaler la pilule ! Isabelle manquait de dignité, la Cour fut témoin de scènes de ménage ou de comportements équivoques qui répercutés dans l'opinion publique, discredita gravement l'institution monarchique.
- En Espagne encore, Marie-Louise de Parme au XVIIIe et début XXe, avait pour favori Manuel Godoy. Nous en avons longuement parlé ici.
Je pense que si certaines souveraines se sont affranchies de tant de règles c'est en raison de l'absence d'une autorité légitime et incontestée. Catherine et Elisabeth de Russie n'avaient plus de maris et étaient autocrates, Isabelle et Marie-Louise en Espagne étaient mariées à des hommes soit faibles, soit consentants et à l'autorité défaillante.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Les amants de Catherine II
Merci Dominique... Oui, en effet, Elisabeth 1ere avait cette liberté.
Je ne connaissais pas cette Isabelle II d'Espagne.
A voir quelques-uns de ses portraits, je me dis que, comme Catherine II, sa couronne a davantage fait chavirer lescoeurs corps que sa beauté.
Pour Marie-Louise de Parme, le cas est un peu différent : une liaison n'est guère comparable avec la "brochette" des mignons de Catherine.
Je ne connaissais pas cette Isabelle II d'Espagne.
A voir quelques-uns de ses portraits, je me dis que, comme Catherine II, sa couronne a davantage fait chavirer les
- Spoiler:
Pour Marie-Louise de Parme, le cas est un peu différent : une liaison n'est guère comparable avec la "brochette" des mignons de Catherine.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les amants de Catherine II
Quelque part, on touche ici à une certaine image, une certaine conception de la femme, conception qui existe malheureusement aujourd'hui encore : les "frasques" de ces femmes retiennent l'attention parce que principalement elles sont femmes. On trouve étonnant, amusant, ou tout autre sentiment (chacun verra midi à sa porte) ce goût revendiqué pour le sexe, cette liberté. S'il s'agissait d'un homme, la vision serait très différente je crois.
On en revient toujours à ce même cliché, toujours tenace : un homme qui se tape plein de femmes, c'est un étalon, un vrai mâle. Une femme qui prend son plaisir avec plein d'hommes, c'est une sal…
Un homme qui a une relation avec une femme plus jeune passe toujours mieux que l'inverse. Dans ce dernier cas, on s'est même senti obligé d'inventer un terme spécifique, c'est une "cougar", comme si on se sentait obligé de justifier ce goût.
Pour moi, ces souveraines ne sont ni nymphomanes, ni obsédées, ni sal… Ce sont des femmes qui ont aimé les hommes, le sexe, le plaisir et c'était bien leur droit, comme pour n'importe quelle femme et elles ont eu bien raison de ne pas s'en priver. Elles le pouvaient, il est vrai...
On en revient toujours à ce même cliché, toujours tenace : un homme qui se tape plein de femmes, c'est un étalon, un vrai mâle. Une femme qui prend son plaisir avec plein d'hommes, c'est une sal…
Un homme qui a une relation avec une femme plus jeune passe toujours mieux que l'inverse. Dans ce dernier cas, on s'est même senti obligé d'inventer un terme spécifique, c'est une "cougar", comme si on se sentait obligé de justifier ce goût.
Pour moi, ces souveraines ne sont ni nymphomanes, ni obsédées, ni sal… Ce sont des femmes qui ont aimé les hommes, le sexe, le plaisir et c'était bien leur droit, comme pour n'importe quelle femme et elles ont eu bien raison de ne pas s'en priver. Elles le pouvaient, il est vrai...
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Les amants de Catherine II
Dominique Poulin a écrit:
- La devancière de Catherine, Elisabeth 1ere Petrovna, était très libérée sur le plan des mœurs. Elle aussi n'avait personne devant elle pour la brider. Autocrate, sans mari, elle usa largement de sa liberté. Elle était très portée sur le sexe avant et pendant son avènement ; la liste de ses favoris est beaucoup plus courte, mais les historiens pensent qu'elle a succombé pour beaucoup d'hommes. Un seul frein la modéra : l'altération de sa santé, l'abus de la vodka et de la nourriture la rendit énorme et souffrante sans parler de la perte de sa beauté saluée par les contemporains du temps de sa jeunesse.
Tout compte fait, Elisabeth ouvrit la voie à Catherine.
.
Catherine est le sujet du dernier article de notre amie Plume d'Histoire qui conte bien davantage d'extravagances vestimentaires que de frasques amoureuses de la tsarine .
C'est ici :
http://plume-dhistoire.fr/plaisirs-et-caprices-delisabeth-iere-la-tsarine-baroque/
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les amants de Catherine II
Retrouvons " Les Favoris de Catherine La Grande " de Alexandre Polovtsoff avec le nouvel astre, Platon Zoubov :
" Platon Zoubov, né le 15 novembre 1767, n'avait pas encore vingt-deux ans. Il était le troisième des quatre fils de Alexandre Zoubov, ex-officier aux gardes à cheval, qui avait pris sa retraite, pour des motifs ou du moins des prétextes de santé. Nommé ensuite vice-gouverneur d'une province, il avait encore une fois quitté le service de l'État pour devenir le gérant de la fortune privée de l'aide de camp général, Nicolas Saltykov, à qui l'impératrice avait confié l'éducation de ses petits-fils. Partout où Alexandre Zoubov avait passé, une réputation de malhonnêteté en matière d'argent s'était attachée à son nom ; il est étonnant que Saltykov, grand seigneur riche et adroit, eût choisi un homme de cet acabit pour s'occuper de ses intérêts. Peut-être prit il exprès un régisseur peu scrupuleux afin de l'employer là ou un agent plus intègre lui aurait refusé son concours ?
A dix-sept ans, Platon Zoubov, était sous-lieutenant aux gardes à cheval. Quatre ans plus tard, il fit la campagne de Finlande et fut promu capitaine. Il sut plaire au puissant protecteur de son père par sa modestie et ses procédés scrupuleux : Saltykov avait une excellente opinion de lui. Au printemps de 1789, le jeune capitaine brigua et obtint d'être envoyé à Tsarskoe-Selo, pour commander le détachement de son régiment qui y serait de faction au palais pendant le séjour de l'impératrice. Il n'était pas sans savoir que cette villégiature présentait des avantages qu'un officier ambitieux pouvait saisir pour se pousser dans le monde . Tsarskoe-Selo avait servi de tremplin à Vassiltchikov et à Lanskoi. Zoubov n'ignorait pas non plus que Mamonov, encore qu'au faîte de la grandeur, s'était engagé dans une voie périlleuse qui pouvait l'amener à faire la culbute. Et qui sait si l'obscur capitaine aux gardes à cheval, n'avait pas, de propos délibéré, pris ses dispositions pour être aux premières loges quand s'ouvrirait la succession de l'imprudent amoureux
Si tel était son calcul, il fut couronné d'un succès qui depassa largement les espérances de Zoubov.
Catherine avait pris l'habitude d'exposer à Potemkine avec le plus parfait naturel tout ce qui l'intéressait. A peine Zoubov eût-t-il remplacé Mamonov, qu'elle se mit à parler de lui à Potemkine ; mais de prime abord, on sent qu'elle ne se borne pas à lui communiquer simplement ses impressions personnelles ; elle force la note afin qu'il ne proteste pas contre ce choix auquel il n'a pris aucune part ; car elle le sent hostile ou tout au moins méfiant à l'égard du nouveau favori. Dans le cours de cet été 1789, un certain nombre de ses lettres mentionne Platon Zoubov, ordinairement en post-scriptum, mais chacun sait qu'un post-scriptum est un paragraphe dans lequel les femmes ont coutume d'écrire les choses les plus importantes.
Voici les passages de cette correspondance où il est question de Zoubov :
" 6 juillet 1789 _ Je t'envoie ci-joint une lettre de recommandation de l'âme la plus innocente qui est dans les meilleures dispositions possibles avec un bon cœur et un agréable esprit. Je sais que tu m'aimes et que tu ne me froisseras en rien... Adieu mon ami, caresse nous afin que nous soyons parfaitement gais. Anna Nikitichna m'a traitée avec beaucoup d'amitié et ne m'a pas quitté jusqu'à hier. "
14 juillet 1789 _ Fais moi un grand plaisir : montre toi caressant envers nous. Nous avons un bon cœur et un caractère fort agréable, sans méchanceté ni traîtrise et un désir très déterminé de bien faire ; nous avons quatre règles de conduite, qu'on s'efforcera de conserver ; nommément : " Sois fidèle, modeste, attaché et reconnaissant au suprême degré. "
5 août 1789 _ J'attends avec impatiente tes réponses à ma lettre avec certaine incluse qui me tient fortement à cœur à cause du fort aimable caractère du personnage ; il est déjà indiciblement heureux que tu aies pris son frère aîné ( Valerien Zoubov ) chez toi comme officier d'ordonnance ; celui-là se vante d'être bien traité par tes neveux. Il a un frère cadet qui l'a remplacé maintenant ici au corps de garde, un véritable enfant, joli garçon à peindre ; il est lieutenant aux gardes à cheval ( Valerien Zoubov ) ; aide nous plus tard à lui faire une carrière ; il n'y a rien encore qui presse et nous sommes très modestes et point du tout impatients, car nous sommes très occupés, mais nous aimons cet enfant qui réellement est très intéressant ; il n'a que dix-neuf ans. Je me porte bien, je suis gaie et me sens comme une mouche qui renaît. "
Potemkine fit de son mieux ; quelques semaines plus tard il appela auprès de lui le cadet des Zoubov. Au reçu de la lettre de l'impératrice qui en contenait une du nouveau favori, il en écrivit une aussitôt à Platon Zoubov.
Le 12 août, Catherine lui écrivait de nouveau : " Je suis bien aise mon ami, que vous soyez content de moi et du petit noiraud ; c'est un enfant fort aimable et qui a un désir sincère de bien faire et de se bien conduire ; il ne manque point du tout d'esprit, il a le cœur très bon et j'espère qu'il ne se gatera point. Il vous a fait aujourd'hui d'un trait de plume une belle lettre dans laquelle il s'est peint au naturel. "
Ce climat idyllique ne cache t-il pas des tremblements plus profonds au sommet de l'Etat ?
D'instinct, Potemkine est rempli d'appréhension envers ce favori qu'il n'a pas choisi. Sous ses dehors gracieux, il le sent faux, torve, arriviste. Malheureusement, l'impératrice en est toquée. Ou diable cette nouvelle combinaison conduira la faveur du prince de Tauride et l'avenir de la Russie ?
A suivre !
" Platon Zoubov, né le 15 novembre 1767, n'avait pas encore vingt-deux ans. Il était le troisième des quatre fils de Alexandre Zoubov, ex-officier aux gardes à cheval, qui avait pris sa retraite, pour des motifs ou du moins des prétextes de santé. Nommé ensuite vice-gouverneur d'une province, il avait encore une fois quitté le service de l'État pour devenir le gérant de la fortune privée de l'aide de camp général, Nicolas Saltykov, à qui l'impératrice avait confié l'éducation de ses petits-fils. Partout où Alexandre Zoubov avait passé, une réputation de malhonnêteté en matière d'argent s'était attachée à son nom ; il est étonnant que Saltykov, grand seigneur riche et adroit, eût choisi un homme de cet acabit pour s'occuper de ses intérêts. Peut-être prit il exprès un régisseur peu scrupuleux afin de l'employer là ou un agent plus intègre lui aurait refusé son concours ?
A dix-sept ans, Platon Zoubov, était sous-lieutenant aux gardes à cheval. Quatre ans plus tard, il fit la campagne de Finlande et fut promu capitaine. Il sut plaire au puissant protecteur de son père par sa modestie et ses procédés scrupuleux : Saltykov avait une excellente opinion de lui. Au printemps de 1789, le jeune capitaine brigua et obtint d'être envoyé à Tsarskoe-Selo, pour commander le détachement de son régiment qui y serait de faction au palais pendant le séjour de l'impératrice. Il n'était pas sans savoir que cette villégiature présentait des avantages qu'un officier ambitieux pouvait saisir pour se pousser dans le monde . Tsarskoe-Selo avait servi de tremplin à Vassiltchikov et à Lanskoi. Zoubov n'ignorait pas non plus que Mamonov, encore qu'au faîte de la grandeur, s'était engagé dans une voie périlleuse qui pouvait l'amener à faire la culbute. Et qui sait si l'obscur capitaine aux gardes à cheval, n'avait pas, de propos délibéré, pris ses dispositions pour être aux premières loges quand s'ouvrirait la succession de l'imprudent amoureux
Si tel était son calcul, il fut couronné d'un succès qui depassa largement les espérances de Zoubov.
Catherine avait pris l'habitude d'exposer à Potemkine avec le plus parfait naturel tout ce qui l'intéressait. A peine Zoubov eût-t-il remplacé Mamonov, qu'elle se mit à parler de lui à Potemkine ; mais de prime abord, on sent qu'elle ne se borne pas à lui communiquer simplement ses impressions personnelles ; elle force la note afin qu'il ne proteste pas contre ce choix auquel il n'a pris aucune part ; car elle le sent hostile ou tout au moins méfiant à l'égard du nouveau favori. Dans le cours de cet été 1789, un certain nombre de ses lettres mentionne Platon Zoubov, ordinairement en post-scriptum, mais chacun sait qu'un post-scriptum est un paragraphe dans lequel les femmes ont coutume d'écrire les choses les plus importantes.
Voici les passages de cette correspondance où il est question de Zoubov :
" 6 juillet 1789 _ Je t'envoie ci-joint une lettre de recommandation de l'âme la plus innocente qui est dans les meilleures dispositions possibles avec un bon cœur et un agréable esprit. Je sais que tu m'aimes et que tu ne me froisseras en rien... Adieu mon ami, caresse nous afin que nous soyons parfaitement gais. Anna Nikitichna m'a traitée avec beaucoup d'amitié et ne m'a pas quitté jusqu'à hier. "
14 juillet 1789 _ Fais moi un grand plaisir : montre toi caressant envers nous. Nous avons un bon cœur et un caractère fort agréable, sans méchanceté ni traîtrise et un désir très déterminé de bien faire ; nous avons quatre règles de conduite, qu'on s'efforcera de conserver ; nommément : " Sois fidèle, modeste, attaché et reconnaissant au suprême degré. "
5 août 1789 _ J'attends avec impatiente tes réponses à ma lettre avec certaine incluse qui me tient fortement à cœur à cause du fort aimable caractère du personnage ; il est déjà indiciblement heureux que tu aies pris son frère aîné ( Valerien Zoubov ) chez toi comme officier d'ordonnance ; celui-là se vante d'être bien traité par tes neveux. Il a un frère cadet qui l'a remplacé maintenant ici au corps de garde, un véritable enfant, joli garçon à peindre ; il est lieutenant aux gardes à cheval ( Valerien Zoubov ) ; aide nous plus tard à lui faire une carrière ; il n'y a rien encore qui presse et nous sommes très modestes et point du tout impatients, car nous sommes très occupés, mais nous aimons cet enfant qui réellement est très intéressant ; il n'a que dix-neuf ans. Je me porte bien, je suis gaie et me sens comme une mouche qui renaît. "
Potemkine fit de son mieux ; quelques semaines plus tard il appela auprès de lui le cadet des Zoubov. Au reçu de la lettre de l'impératrice qui en contenait une du nouveau favori, il en écrivit une aussitôt à Platon Zoubov.
Le 12 août, Catherine lui écrivait de nouveau : " Je suis bien aise mon ami, que vous soyez content de moi et du petit noiraud ; c'est un enfant fort aimable et qui a un désir sincère de bien faire et de se bien conduire ; il ne manque point du tout d'esprit, il a le cœur très bon et j'espère qu'il ne se gatera point. Il vous a fait aujourd'hui d'un trait de plume une belle lettre dans laquelle il s'est peint au naturel. "
Ce climat idyllique ne cache t-il pas des tremblements plus profonds au sommet de l'Etat ?
D'instinct, Potemkine est rempli d'appréhension envers ce favori qu'il n'a pas choisi. Sous ses dehors gracieux, il le sent faux, torve, arriviste. Malheureusement, l'impératrice en est toquée. Ou diable cette nouvelle combinaison conduira la faveur du prince de Tauride et l'avenir de la Russie ?
A suivre !
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Les amants de Catherine II
Merci, mon cher Dominique, pour cette suite du roman-fleuve des amours impériales !
On sent que Catherine vieillit : elle commence à perdre tout discernement .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les amants de Catherine II
Je reprends notre chronique des favoris de Catherine II sous la plume de Alexandre Polovtsoff.
Nous sommes donc parvenus à la fin du long cycle des amours de la tsarine ; Platon Zoubov resplendit de la faveur de son impériale et sexagénaire maîtresse. Au passage, toute la famille Zoubov reçoit honneurs et prébendes, en particulier Valerien Zoubov... Potemkine au front de la guerre n'est pas dupe de cette toquade, ses réserves sont hermétiques aux louanges de l'impératrice.
Voyons cela :
" Catherine ne manque pas une occasion de dire à Potemkine ce qui peut le disposer favorablement envers Zoubov.
Le 25 novembre elle achève sa lettre par ces mots : " Adieu, mon ami portez vous bien ; nous répétons souvent ce désir dans nos conversations, Platon Alexandrovitch et moi ; je suis fort satisfaite de lui et il m'est attaché au suprême degré ; voila son attestation de cornette du corps des chevaliers-garde, adressée au chef de ce corps. Ce garçon est fort aimable, d'un excellent caractère. "
Dès que la forteresse de Bender tomba aux mains de l'armée russe, Potemkine envoya Valerien Zoubov en courrier pour annoncer cette bonne nouvelle à l'impératrice. C'était une faveur, car, selon l'usage, le messager d'une victoire recevait une récompense et obtenait par surcroît un avancement en grade. En effet, Valerien Zoubov fut promu colonel et aide de camp de l'impératrice ; de plus, il reçut 10 000 roubles, une tabatière de 2000 roubles et une bague de 8000. Un peu plus tard, en le renvoyant à l'armée, Catherine lui remit encore une longue lettre de recommandation pour le commandant en chef.
Quant à Platon, en parlant de lui à Potemkine, elle ne le nommé presque plus que " ton cornette ", afin de créer autant que possible un lien entre eux et de souligner que Zoubov est heureux d'être le subordonné du prince.
Le 11 septembre 1790, à l'occasion des listes de récompenses accordées en honneur de la paix avec la Suède :
" Tu trouveras dans la liste le cornette aux chevaliers-garde. Je lui ai donné le cordon de Saint-Alexandre et ce qui est écrit à son sujet est strictement la vérité pure, ce que j'atteste. "
Le 30 septembre 1790 :
" Ton cornette me dorlote et prend tellement soin de moi, que je ne saurais assez l'en remercier. "
Dans toutes ces lettres on sent que l'impératrice plaide une cause perdue d'avance : jamais Potemkine n'allait faire chorus avec elle pour chanter les vertus de Zoubov et elle se doute bien que le plus qu'elle pourrait obtenir de lui serait une neutralité sceptique.
Beaucoup plus tard, il advint à Zoubov de dire, parlant de Potemkine :
" L'impératrice allait toujours à l'encontre de ses désirs ; elle avait tout bonnement peur de lui, comme d'un époux irascible. Quant à moi, elle m'aimait seulement et me pronait souvent Potemkine afin que je me conforme à son exemple. "
Aux yeux de Catherine, Zoubov était modeste, bon, honnête, appliqué et tout dévoué à sa souveraine. Même en cherchant bien, elle ne trouvait rien d'autre à en dire ; mais cela lui suffisait et elle se mit résolument à faire l'éducation politique du favori.
Afin de l'accoutumer à avoir des vues d'ensemble sur les problèmes contemporains, elle se mit à composer pour lui des résumés de la situation politique de l'Europe. Plusieurs de ces articles écrits de sa main se sont conservés. La Révolution sévissait alors en France. Aussi, à l'automne de 1791, Catherine trace t-elle un mémoire sur les moyens de combattre la propagande révolutionnaire. Quand, en 1793, le comte d'Artois vint à Saint-Petersbourg, ce fut Zoubov que l'impératrice chargea des rapports de courtoisie avec lui, en marge des pourparlers politiques que le prince français entretint avec le bureau des Affaires étrangères. Trois ans plus tôt, Catherine s'etait déjà servie de Zoubov comme secrétaire dans ses premiers contacts avec les frères de Louis XVI, ainsi qu'en fait foi cette note olographe :
" Vous dicterez ce qui est mis sur la feuille ci-jointe, s'il vous plaît au comte Esterhazy. "
L'impératrice était assez fière de son élève. Ainsi elle dit un jour à Nicolas Saltykov :
" Je rends un notable service à l'État en faisant l'éducation des jeunes gens. "
Les entours de l'impératrice étaient moins bienveillants.
Zavadovsky dans une lettre à Alexandre Vorontzov, en parlant de Zoubov, écrit de son style tortueux :
" Il se martyrise de toutes ses forces sur des dossiers, ne possédant ni l'agilité d'esprit, ni les capacités de compréhension qui seules pourraient mouvoir un fardeau aussi considérable. Il a assez d'application et d'intelligence, mais faute d'expérience, ses facultés médiocres apportent à l'examen des affaires moins de succès que de retards, ce qu'il est nullement à même de saisir. Il est fort appliqué aux affaires et en dehors de cela il ne s'adonne à aucun amusement, mais il est novice et le poids du travail est supérieur à ce que ses forces peuvent effectuer. "
Zoubov était généralement réputé pour n'avoir guère d'esprit, mais beaucoup de mémoire et une adresse insigne à faire passer comme venant de lui ce qu'il empruntait à d'autres. "
Khrapovitsky dans son journal le traite de " petit nigaud " et Souvarov, moins clandestinement, disait que c'était une " tête de bois " ; plus tard, il comprit que sous ses dehors modestes Zoubov cachait une âme d'intrigant.
Au début de sa faveur, il était encore tellement gosse qu'il s'amusait à lancer des cerfs-volants du haut des pavillons du parc à Tsarskoe-Selo ; plusieurs années plus tard, il restait parfois des heures entières à jouer avec son singe favori.
Le jeune homme était submergé par une marée montante de paperasses et ne réussissait pas toujours à s'en tirer à son honneur. Il deroutait les vieux employés des bureaux par les lacunes de son expérience en fait de procédure. Il ignorait de quels départements ressortissaient les différentes catégories de dossiers ; il lui arrivait d'envoyer par la poste des documents importants et de s'etonner ensuite que leur contenu ne fut pas demeuré secret. Il donnait des ordres à tort et à travers et apportait par là des retards dans les affaires les plus urgentes.
En décembre 1791, Khrapovitsky, convoqué par l'impératrice pour assister à un rapport que lui faisait Zoubov, note :
" Beaucoup de mouvements d'impatience " ; le rapport était si mal préparé que Catherine fut obligée d'indiquer à Zoubov par quels renseignements il fallait le compléter. Un an plus tard, Khrapovitsky écrit encore :
" Très fâchée. Dès le matin Zoubov présenta en exposé sur les affaires de la garde et cela ne se passa pas sans vacarme. "
L'éducation du favori coûtait autant de mauvais sang à l'institutrice qu'à l'élève. "
Mais que diable, pourquoi Catherine II donnait t-elle des responsabilités administratives alors que Zoubov n'en avait manifestement pas les capacités ?
L'impératrice à l'hiver de sa vie confondait sentiments personnels et devoirs d'État, c'est regrettable. Il aurait été tellement plus facile pour elle et pour lui, de le maintenir dans une position de papillon de cour. Un favori " de couchette " ne sert-il pas à cela ? Un ornement dans la vie d'une souveraine et rien de plus, mais endormie par les caresses d'un jeune homme la vieille dame se laissait attendrir. Sa lucidité était en perte de vitesse.
A suivre.
.
Nous sommes donc parvenus à la fin du long cycle des amours de la tsarine ; Platon Zoubov resplendit de la faveur de son impériale et sexagénaire maîtresse. Au passage, toute la famille Zoubov reçoit honneurs et prébendes, en particulier Valerien Zoubov... Potemkine au front de la guerre n'est pas dupe de cette toquade, ses réserves sont hermétiques aux louanges de l'impératrice.
Voyons cela :
" Catherine ne manque pas une occasion de dire à Potemkine ce qui peut le disposer favorablement envers Zoubov.
Le 25 novembre elle achève sa lettre par ces mots : " Adieu, mon ami portez vous bien ; nous répétons souvent ce désir dans nos conversations, Platon Alexandrovitch et moi ; je suis fort satisfaite de lui et il m'est attaché au suprême degré ; voila son attestation de cornette du corps des chevaliers-garde, adressée au chef de ce corps. Ce garçon est fort aimable, d'un excellent caractère. "
Dès que la forteresse de Bender tomba aux mains de l'armée russe, Potemkine envoya Valerien Zoubov en courrier pour annoncer cette bonne nouvelle à l'impératrice. C'était une faveur, car, selon l'usage, le messager d'une victoire recevait une récompense et obtenait par surcroît un avancement en grade. En effet, Valerien Zoubov fut promu colonel et aide de camp de l'impératrice ; de plus, il reçut 10 000 roubles, une tabatière de 2000 roubles et une bague de 8000. Un peu plus tard, en le renvoyant à l'armée, Catherine lui remit encore une longue lettre de recommandation pour le commandant en chef.
Quant à Platon, en parlant de lui à Potemkine, elle ne le nommé presque plus que " ton cornette ", afin de créer autant que possible un lien entre eux et de souligner que Zoubov est heureux d'être le subordonné du prince.
Le 11 septembre 1790, à l'occasion des listes de récompenses accordées en honneur de la paix avec la Suède :
" Tu trouveras dans la liste le cornette aux chevaliers-garde. Je lui ai donné le cordon de Saint-Alexandre et ce qui est écrit à son sujet est strictement la vérité pure, ce que j'atteste. "
Le 30 septembre 1790 :
" Ton cornette me dorlote et prend tellement soin de moi, que je ne saurais assez l'en remercier. "
Dans toutes ces lettres on sent que l'impératrice plaide une cause perdue d'avance : jamais Potemkine n'allait faire chorus avec elle pour chanter les vertus de Zoubov et elle se doute bien que le plus qu'elle pourrait obtenir de lui serait une neutralité sceptique.
Beaucoup plus tard, il advint à Zoubov de dire, parlant de Potemkine :
" L'impératrice allait toujours à l'encontre de ses désirs ; elle avait tout bonnement peur de lui, comme d'un époux irascible. Quant à moi, elle m'aimait seulement et me pronait souvent Potemkine afin que je me conforme à son exemple. "
Aux yeux de Catherine, Zoubov était modeste, bon, honnête, appliqué et tout dévoué à sa souveraine. Même en cherchant bien, elle ne trouvait rien d'autre à en dire ; mais cela lui suffisait et elle se mit résolument à faire l'éducation politique du favori.
Afin de l'accoutumer à avoir des vues d'ensemble sur les problèmes contemporains, elle se mit à composer pour lui des résumés de la situation politique de l'Europe. Plusieurs de ces articles écrits de sa main se sont conservés. La Révolution sévissait alors en France. Aussi, à l'automne de 1791, Catherine trace t-elle un mémoire sur les moyens de combattre la propagande révolutionnaire. Quand, en 1793, le comte d'Artois vint à Saint-Petersbourg, ce fut Zoubov que l'impératrice chargea des rapports de courtoisie avec lui, en marge des pourparlers politiques que le prince français entretint avec le bureau des Affaires étrangères. Trois ans plus tôt, Catherine s'etait déjà servie de Zoubov comme secrétaire dans ses premiers contacts avec les frères de Louis XVI, ainsi qu'en fait foi cette note olographe :
" Vous dicterez ce qui est mis sur la feuille ci-jointe, s'il vous plaît au comte Esterhazy. "
L'impératrice était assez fière de son élève. Ainsi elle dit un jour à Nicolas Saltykov :
" Je rends un notable service à l'État en faisant l'éducation des jeunes gens. "
Les entours de l'impératrice étaient moins bienveillants.
Zavadovsky dans une lettre à Alexandre Vorontzov, en parlant de Zoubov, écrit de son style tortueux :
" Il se martyrise de toutes ses forces sur des dossiers, ne possédant ni l'agilité d'esprit, ni les capacités de compréhension qui seules pourraient mouvoir un fardeau aussi considérable. Il a assez d'application et d'intelligence, mais faute d'expérience, ses facultés médiocres apportent à l'examen des affaires moins de succès que de retards, ce qu'il est nullement à même de saisir. Il est fort appliqué aux affaires et en dehors de cela il ne s'adonne à aucun amusement, mais il est novice et le poids du travail est supérieur à ce que ses forces peuvent effectuer. "
Zoubov était généralement réputé pour n'avoir guère d'esprit, mais beaucoup de mémoire et une adresse insigne à faire passer comme venant de lui ce qu'il empruntait à d'autres. "
Khrapovitsky dans son journal le traite de " petit nigaud " et Souvarov, moins clandestinement, disait que c'était une " tête de bois " ; plus tard, il comprit que sous ses dehors modestes Zoubov cachait une âme d'intrigant.
Au début de sa faveur, il était encore tellement gosse qu'il s'amusait à lancer des cerfs-volants du haut des pavillons du parc à Tsarskoe-Selo ; plusieurs années plus tard, il restait parfois des heures entières à jouer avec son singe favori.
Le jeune homme était submergé par une marée montante de paperasses et ne réussissait pas toujours à s'en tirer à son honneur. Il deroutait les vieux employés des bureaux par les lacunes de son expérience en fait de procédure. Il ignorait de quels départements ressortissaient les différentes catégories de dossiers ; il lui arrivait d'envoyer par la poste des documents importants et de s'etonner ensuite que leur contenu ne fut pas demeuré secret. Il donnait des ordres à tort et à travers et apportait par là des retards dans les affaires les plus urgentes.
En décembre 1791, Khrapovitsky, convoqué par l'impératrice pour assister à un rapport que lui faisait Zoubov, note :
" Beaucoup de mouvements d'impatience " ; le rapport était si mal préparé que Catherine fut obligée d'indiquer à Zoubov par quels renseignements il fallait le compléter. Un an plus tard, Khrapovitsky écrit encore :
" Très fâchée. Dès le matin Zoubov présenta en exposé sur les affaires de la garde et cela ne se passa pas sans vacarme. "
L'éducation du favori coûtait autant de mauvais sang à l'institutrice qu'à l'élève. "
Mais que diable, pourquoi Catherine II donnait t-elle des responsabilités administratives alors que Zoubov n'en avait manifestement pas les capacités ?
L'impératrice à l'hiver de sa vie confondait sentiments personnels et devoirs d'État, c'est regrettable. Il aurait été tellement plus facile pour elle et pour lui, de le maintenir dans une position de papillon de cour. Un favori " de couchette " ne sert-il pas à cela ? Un ornement dans la vie d'une souveraine et rien de plus, mais endormie par les caresses d'un jeune homme la vieille dame se laissait attendrir. Sa lucidité était en perte de vitesse.
A suivre.
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Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Les amants de Catherine II
Merci, mon cher Dominique, pour cette suite de la saga amoureuse de Catherine .
Le comte d'Artois, accompagné de l'évêque d'Arras, du baron de Roll, du comte François d'Escars et du comte Roger de Damas, arriva à Saint-Pétersbourg le 12/23 mars 1793, et y fut logé, aux frais de la cour de Russie, dans la maison Lévachow, (actuellement maison Polowtsow, à la Grande-Morskoï.L On lui rendit, pendant son séjour en Russie, les mêmes honneurs qu'au prince Henri de Prusse en 1771.
Il écrit à Vaudreuil :
Pétersbourg, ce 25 mars 1793
( ... ) Je me crois ici chez une fée ; tout est beau, tout est grand, tout est neuf ; mais il n'y a rien d'aimable comme la fée. Je sais qu'elle est contente de moi ; j'excite son amour-propre, j'anime sa gloire ; enfin j'emploie tous les moyens qui sont en moi, et, de bonne foi, je crois à un succès.
Au surplus, tu n'as pas d'idée de ce pays-ci. Le peuple et les soldats sont parfaits, parce qu'ils sont esclaves ; mais les plus grands seigneurs sont vils, bas et avides. On lèche les pieds du favori (Le prince Platon Zoubov) ; mais ce favori est charmant, car il est parfait pour nous. Un jour je te conterai plus en détail tout ce que je vois ici ; mais je n'ai qu'un objet et j'y mets tous mes soins.
( Correspondance des comtes d'Artois et de Vaudreuil )
Dominique Poulin a écrit: Quand, en 1793, le comte d'Artois vint à Saint-Petersbourg, ce fut Zoubov que l'impératrice chargea des rapports de courtoisie avec lui, en marge des pourparlers politiques que le prince français entretint avec le bureau des Affaires étrangères. Trois ans plus tôt, Catherine s'etait déjà servie de Zoubov comme secrétaire dans ses premiers contacts avec les frères de Louis XVI, ainsi qu'en fait foi cette note olographe :
" Vous dicterez ce qui est mis sur la feuille ci-jointe, s'il vous plaît au comte Esterhazy. "
.
Le comte d'Artois, accompagné de l'évêque d'Arras, du baron de Roll, du comte François d'Escars et du comte Roger de Damas, arriva à Saint-Pétersbourg le 12/23 mars 1793, et y fut logé, aux frais de la cour de Russie, dans la maison Lévachow, (actuellement maison Polowtsow, à la Grande-Morskoï.L On lui rendit, pendant son séjour en Russie, les mêmes honneurs qu'au prince Henri de Prusse en 1771.
Il écrit à Vaudreuil :
Pétersbourg, ce 25 mars 1793
( ... ) Je me crois ici chez une fée ; tout est beau, tout est grand, tout est neuf ; mais il n'y a rien d'aimable comme la fée. Je sais qu'elle est contente de moi ; j'excite son amour-propre, j'anime sa gloire ; enfin j'emploie tous les moyens qui sont en moi, et, de bonne foi, je crois à un succès.
Au surplus, tu n'as pas d'idée de ce pays-ci. Le peuple et les soldats sont parfaits, parce qu'ils sont esclaves ; mais les plus grands seigneurs sont vils, bas et avides. On lèche les pieds du favori (Le prince Platon Zoubov) ; mais ce favori est charmant, car il est parfait pour nous. Un jour je te conterai plus en détail tout ce que je vois ici ; mais je n'ai qu'un objet et j'y mets tous mes soins.
( Correspondance des comtes d'Artois et de Vaudreuil )
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les amants de Catherine II
Voici Platon Zoubov, le portrait de Catherine sur le coeur.
https://www.akg-images.de/archive/-2UMDHU2U4TVD.html
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
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