Fersen 2
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MARIE ANTOINETTE
Comte d'Hézècques
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Re: Fersen 2
Calonne a écrit:Que Madame Campan ait enjolivé ou censuré ses mémoires ne doit pas pour autant jeter le discrédit sur sa conduite, héroique à certains moments et sa fidélité à la reine.
La Révolution la laissa ruinée et endeuillée, elle est partie de rien pour remonter la pente et a réussi à s'en sortir toute seule. C'était donc un peu facile pour ceux qui s'étaient enfuis dès le début pour se mettre à l'abri de lui cracher dessus à leur retour parcequ'elle fût comblée d'honneurs par Napoléon...
Qu'auraient-ils fait à sa place ?
Oui, je ne vois pas pourquoi avoir servi d'abord Marie-Antoinette et puis Napoléon serait une trahison ; au final, ce n'est pas Napoléon le coupable de la mise à mort du couple royal... il fallait bien qu'elle arrondisse ses fins de mois difficiles
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Fersen 2
D'accord avec vous, Messieurs ! Je ne rejette pas non plus les témoignages de la bonne Henriette .
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Fersen 2
Je viens de découvrir cette lettre en date du 24 octobre 1790 de Mme Elisabeth à la marquise de Raigecourt, où elle fait allusion à Fersen :
"J'ai vu l'homme qui est si beau ; il est un peu à la désespérade. Son malade a toujours des engourdissements dans les jambes et il craint que cela ne gagne tellement les jointures qu'il n'y ait pas de remède".
Qui est le (ou la) "malade" des jambes, dont parle Mme Elisabeth? Est-ce Marie-Antoinette, qui avait une "mauvaise jambe" ? ... ou bien s'agit-il d'une allusion à Louis XVI et à son indécision légendaire ?
"J'ai vu l'homme qui est si beau ; il est un peu à la désespérade. Son malade a toujours des engourdissements dans les jambes et il craint que cela ne gagne tellement les jointures qu'il n'y ait pas de remède".
Qui est le (ou la) "malade" des jambes, dont parle Mme Elisabeth? Est-ce Marie-Antoinette, qui avait une "mauvaise jambe" ? ... ou bien s'agit-il d'une allusion à Louis XVI et à son indécision légendaire ?
Invité- Invité
Re: Fersen 2
Hum, est-ce qu'elle parlerait de sa belle-soeur dans ces termes, Mme Elisabeth ? ...
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Fersen 2
Il ne s'agit pas de Marie-Antoinette .
Madame Élisabeth écrivait à la Marquise de Raigecourt, le 24 octobre 1790, dans le style imagé qui lui permettait de dire toutes choses : « J'ai vu l'homme qui est si beau; il est un peu à la désespérade. Son malade a toujours des engourdissements dans les jambes et il craint que cela ne gagne tellement les jointures qu'il n'y ait pas de remède. » Si, comme je crois, ce texte s'applique à Fersen, au beau Fersen comme on l'appelait à la Cour, cela prouverait qu'il était le premier à se désoler de voir les meilleurs projets se heurter à l'irrésolution du Roi.
Cependant les jambes de Louis XVI se dégourdirent enfin, puisqu'en cet automne de 1790 il accepta d'entamer des pourparlers avec le Marquis de Bouillé qui commandait l'armée de Meuse et Moselle. Cette fois Fersen ne s'en rapportera qu'à lui-même pour mener toute l'affaire d'accord avec Gustave III, et dans le plus grand secret possible. Ce sera le voyage du 20 juin 1791, à destination de Montmédy, tragiquement interrompu à Varennes-en-Argonne.
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Fersen 2
Si c'est bien Fersen dont on parle ici (et franchement j'en doute), le malade pouvait bien être son père, qui souffrait de la polyarthrite… Mais je ne vois pas pourquoi cette nouvelle aurait eu d'intérêt pour Mme Elisabeth, qui n'aimait pas Fersen et le traitait toujours avec dédain. D'ailleurs, n'était elle pas amoureuse elle-même d'un médecin? Etait-il beau? Pourquoi un contexte politique, surtout quand Mme Elisabeth n'était pas une confidente ni de Fersen ni de la reine.
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Re: Fersen 2
C'est bien l'idée que je me fais aussi de cet écrit... et des sentiments de Madame Elisabeth.outremanche a écrit: Mais je ne vois pas pourquoi cette nouvelle aurait eu d'intérêt pour Mme Elisabeth, qui n'aimait pas Fersen et le traitait toujours avec dédain. Pourquoi un contexte politique, surtout quand Mme Elisabeth n'était pas une confidente ni de Fersen ni de la reine.
Je ne sais quel est l'écrit qu'a reporté Cosmo, mais il semble en effet se tromper de "be(l) homme" :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Fersen 2
outremanche a écrit:Si c'est bien Fersen dont on parle ici (et franchement j'en doute), le malade pouvait bien être son père, qui souffrait de la polyarthrite… Mais je ne vois pas pourquoi cette nouvelle aurait eu d'intérêt pour Mme Elisabeth, qui n'aimait pas Fersen et le traitait toujours avec dédain. D'ailleurs, n'était elle pas amoureuse elle-même d'un médecin? Etait-il beau? Pourquoi un contexte politique, surtout quand Mme Elisabeth n'était pas une confidente ni de Fersen ni de la reine.
Cette lettre de Mme Elisabeth est très bizarre, je dois dire. Albert Vuaflart y voit une allusion à Fersen ("l'homme qui est si beau") et Louis XVI ("son malade"). Je dois dire que pour ma part, je n'ai aucune idée sur la question. Elle semble parler en langage codé, comme le faisait parfois son frère le comte de Provence (sous le nom de plume de "Stautre" boudoi32 ).
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Fersen 2
Majesté a écrit:Miniature à la gouache attribuée à Nicolas Lafrensen représentant Hans Axel von Fersen (1784)
J'aime bien ses grands yeux bleus
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Fersen 2
Le 15 juillet 1798, Fersen note ceci dans son journal :
« Aujourd'hui est un jour remarquable pour moi. C'était quand je rentrais de chez Mme de Mat.[ignon] à Dangu et allais chez Elle après le dîner. »
Fersen évoque ici le 15 juillet 1783, quand il a vu la reine « en privé », car sinon il aurait écrit « chez la Reine ». Mais il écrit « Elle » avec une majuscule et souligné : le nom de code pour Marie-Antoinette dans son journal.
En revanche, le marquis de Bombelles note dans son journal que Fersen aurait quitté la fête chez Mme de Matignon à Dangu pour rejoindre Louis XVI à la chasse.
Ceci est donc un mensonge. Un des nombreux mensonges pour masquer que Fersen fréquentait la reine en secret.
Une autre indice que Fersen aurait passé davantage de temps dans l'intimité de Marie-Antoinette cet été-là peut se trouver dans la lettre qu'il écrit à son père le 31 juillet 1783 : « Je souffre toujours de ce rhume que j'ai attrapé il y a 15 jours. C'était un des pires rhumes que j'ai eu et je viens de passer trois jours dans ma chambre buvant je ne sais pas quoi, et cela a l'air d'aller mieux. »
Pourtant, dans ses lettres du 11, 21 ou 28 juillet, aucune mention d'un quelconque rhume ni d'une chasse avec Louis XVI.
Il a donc menti à son père afin de rendre son absence dans le beau monde crédible. Il n'aurait nullement eu besoin de mentir s'il n'y avait une bonne raison pour cela : l'intimité grandissante entre Marie-Antoinette et lui.
Pour masquer ses mouvements, Fersen a l'art aussi d'antidater ses lettres (sûrement déjà évoqué ici) et de mettre un autre lieu de départ.
Une lettre adressée à son père le 10 août 1783 est par exemple datée depuis Paris, et le même jour une lettre écrite à sa sœur Sophie est datée depuis Versailles.
Source : Evelyn Farr "Marie Antoinette & Count Fersen: The Untold Love Story", London, 2013, Peter Owen Publishers
« Aujourd'hui est un jour remarquable pour moi. C'était quand je rentrais de chez Mme de Mat.[ignon] à Dangu et allais chez Elle après le dîner. »
Fersen évoque ici le 15 juillet 1783, quand il a vu la reine « en privé », car sinon il aurait écrit « chez la Reine ». Mais il écrit « Elle » avec une majuscule et souligné : le nom de code pour Marie-Antoinette dans son journal.
En revanche, le marquis de Bombelles note dans son journal que Fersen aurait quitté la fête chez Mme de Matignon à Dangu pour rejoindre Louis XVI à la chasse.
Ceci est donc un mensonge. Un des nombreux mensonges pour masquer que Fersen fréquentait la reine en secret.
Une autre indice que Fersen aurait passé davantage de temps dans l'intimité de Marie-Antoinette cet été-là peut se trouver dans la lettre qu'il écrit à son père le 31 juillet 1783 : « Je souffre toujours de ce rhume que j'ai attrapé il y a 15 jours. C'était un des pires rhumes que j'ai eu et je viens de passer trois jours dans ma chambre buvant je ne sais pas quoi, et cela a l'air d'aller mieux. »
Pourtant, dans ses lettres du 11, 21 ou 28 juillet, aucune mention d'un quelconque rhume ni d'une chasse avec Louis XVI.
Il a donc menti à son père afin de rendre son absence dans le beau monde crédible. Il n'aurait nullement eu besoin de mentir s'il n'y avait une bonne raison pour cela : l'intimité grandissante entre Marie-Antoinette et lui.
Pour masquer ses mouvements, Fersen a l'art aussi d'antidater ses lettres (sûrement déjà évoqué ici) et de mettre un autre lieu de départ.
Une lettre adressée à son père le 10 août 1783 est par exemple datée depuis Paris, et le même jour une lettre écrite à sa sœur Sophie est datée depuis Versailles.
Source : Evelyn Farr "Marie Antoinette & Count Fersen: The Untold Love Story", London, 2013, Peter Owen Publishers
Dernière édition par Comte d'Hézècques le Mer 10 Déc 2014, 13:46, édité 1 fois
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Fersen 2
Pourquoi tant de cachotteries s'il n'y a rien à cacher ?
Tu as tout à fait raison.
D'où l'absolue nécessité de ce logement clandestin à Versailles que Marie-Antoinette fait installer dans ses propres appartements privés, pour " LUI " . ( * )
Fersen arrange des prétextes fallacieux pour expliquer à son père sa disparition de la Cour, mais " Elle " sait bien où il est.
( * ) : LUI, en lettres majuscules, source Françoise Kermina :
Marie-Antoinette à Esterhazy , le 11 août 1791 :
Mon coeur est navré de douleur, je n'ai pas un ami à qui confier mes peines, et encore dois-je être heureuse de les savoir loin . Ils ne seraient qu'exposés ici, sans que je puisse les voir. Mais n'en avoir aucune nouvelle, ne savoir rien de ce qui se passe que par les nouvelles publiques, cet état n'est pas supportable. Si vous lui écrivez, dites-LUI ( 1 ) que bien des lieues et des pays ne peuvent jamais séparer des coeurs, je sens cette vérité chaque jour davantage .
( 1 ) : mis en majuscules par la reine.
Comte d'Hézècques a écrit:
Il a donc menti à son père afin de rendre son absence dans le beau monde crédible. Il n'aurait nullement eu besoin de mentir s'il n'y avait une bonne raison pour cela : l'intimité grandissante entre Marie-Antoinette et lui.
Idem dans leur correspondance, même faux-semblants, de l'avis de Françoise Kermina :
Le Brevdiarium indique donc que Marie-Antoinette et Fersen entretenaient une correspondance secrète bien avant la Révolution, alors que les circonstances ne leur imposaient nullement cette clandestinité, et les bribes qui nous en restent annoncent un ton d'intimité ne laissant guère de doutes sur la véritable nature de leur liaison .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Fersen 2
Mme de Sabran a écrit:
Marie-Antoinette à Esterhazy , le 11 août 1791 :
Mon coeur est navré de douleur, je n'ai pas un ami à qui confier mes peines, et encore dois-je être heureuse de les savoir loin . Ils ne seraient qu'exposés ici, sans que je puisse les voir. Mais n'en avoir aucune nouvelle, ne savoir rien de ce qui se passe que par les nouvelles publiques, cet état n'est pas supportable. Si vous lui écrivez, dites-LUI ( 1 ) que bien des lieues et des pays ne peuvent jamais séparer des coeurs, je sens cette vérité chaque jour davantage .
( 1 ) : mis en majuscules par la reine.
Quel message déchirant ! :roll:
Marie-Antoinette devait être au désespoir d'être coupée de son appui.
Que Fersen se rappelle 15 ans plus tard de ce 15 juillet en 1783 est vraiment significatif je trouve. Si cela avait été une simple visite de circonstance, se serait-il encore rappelé de cela après tant d'années remplies d'évenements bouleversants et orages amoureux ?
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Fersen 2
Comte d'Hézècques a écrit:Le 15 juillet 1798, Fersen note ceci dans son journal :
« Aujourd'hui est un jour remarquable pour moi. C'était quand je rentrais de chez Mme de Mat.[ignon] à Dangu et allais chez Elle après le dîner. »
Fersen évoque ici le 15 juillet 1783, quand il a vu la reine « en privé », car sinon il aurait écrit « chez la Reine ». Mais il écrit « Elle » avec une majuscule et souligné : le nom de code pour Marie-Antoinette dans son journal.
En revanche, le marquis de Bombelles note dans son journal que Fersen aurait quitté la fête chez Mme de Matignon à Dangu pour rejoindre Louis XVI à la chasse.
Ceci est donc un mensonge. Un des nombreux mensonges pour masquer que Fersen fréquentait la reine en secret.
Une autre indice que Fersen aurait passé davantage de temps dans l'intimité de Marie-Antoinette cet été-là peut se trouver dans la lettre qu'il écrit à son père le 31 juillet 1783 : « Je souffre toujours de ce rhume que j'ai attrapé il y a 15 jours. C'était un des pires rhumes que j'ai eu et je viens de passer trois jours dans ma chambre buvant je ne sais pas quoi, et cela a l'air d'aller mieux. »
Pourtant, dans ses lettres du 11, 21 ou 28 juillet, aucune mention d'un quelconque rhume ni d'une chasse avec Louis XVI.
Il a donc menti à son père afin de rendre son absence dans le beau monde crédible. Il n'aurait nullement eu besoin de mentir s'il n'y avait une bonne raison pour cela : l'intimité grandissante entre Marie-Antoinette et lui.
Pour masquer ses mouvements, Fersen a l'art aussi d'antidater ses lettres (sûrement déjà évoqué ici) et de mettre un autre lieu de départ.
Une lettre adressée à son père le 10 août 1783 est par exemple datée depuis Paris, et le même jour une lettre écrite à sa sœur Sophie est datée depuis Versailles.
Source : Evelyn Farr "Marie Antoinette & Count Fersen: The Untold Love Story", London, 2013, Peter Owen Publishers
Ce qui est terrible, c'est que l'on voit Fersen mentir à longueur de temps. Ce post en est la preuve. Il ment à madame de Matignon et à ses invités de Dangu, il ment à son père... Quitte à faire passer ce brave Bombelles pour un menteur, lui qui innocent rapporte tout simplement l'excuse de Fersen pour son abandon.
Au passage, Les Breteuil et cie ont un avis assez mitigé à son propos. : Et dire qu'ils vont travailler ensemble ! Et pas pour une petite mission !
Le comte de Fersen est parti pour aller chasser à Versailles avec le Roi. Dans le peu de temps qu'il a passé ici, nous lui avons trouvé de la bonhomie, de bons propos, les indices d'un zèle dirigé par des vues nobles. Il ne nous a pas paru doué de beaucoup d'esprit ; la vivacité de la jeunesse en tient souvent lieu. Une gaîeté franche amuse les spectateurs et les dispose à bien juger de la facilité d'une jeune homme à s'énoncer, mais souvent quelques années ensuite, lorsque son sang circule plus lentement, lorsqu'il n'a rien acquis par le travail et qu'au contraire il a perdu son temps, il tombe tout à plat, rit moins, ne fait plus rire, s'étonne de son insuffisance, s'en tourmente et ne trouve rien en lui pour y remédier (...). Le comte de Fersen n'éprouvera jamais ce désagrément parce que son nom, ses places, sa fortune et sa bonne conduite le soulèveront ; mais je crois qu'il restera toujours fort au-dessous de ce qu"on a cru qu'il deviendrait lorsqu'il a paru dans le monde. (...)
Le reste aussi est très intéressant mais je n'ai pas le temps de tout copier.
Invité- Invité
Re: Fersen 2
Il y a mensonge et mensonge, je crois, mensonges de finesse, pieux mensonges aussi pour préserver la réputation de la reine ...
Ce n'est peut-être pas si simple à démêler !
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Fersen 2
Reinette a écrit:
Ce qui est terrible, c'est que l'on voit Fersen mentir à longueur de temps. Ce post en est la preuve. Il ment à madame de Matignon et à ses invités de Dangu, il ment à son père... Quitte à faire passer ce brave Bombelles pour un menteur, lui qui innocent rapporte tout simplement l'excuse de Fersen pour son abandon.
Au passage, Les Breteuil et cie ont un avis assez mitigé à son propos. : Et dire qu'ils vont travailler ensemble ! Et pas pour une petite mission !
Evidemment, le pauvre Bombelles ne fait que copier ce que Fersen lui a dit. Fersen pouvait difficilement lui dire la vérité, afin de conserver le secret de sa liaison avec la reine (comme Eléonore le dit). Cela ne pouvait dans aucun cas se dévoiler au grand jour.
Au prix de son amour pour Marie-Antoinette, il devait donc inventer de pieux mensonges. Est-ce pardonnable ? Si ce n'était que par amour pour la reine, je ne pense pas qu'on puisse lui reprocher quoi que ce soit. En tout cas, il n'a pas voulu faire le mal avec ses pieux mensonges.
On voit d'ailleurs dans l'attitude de la reine à partir de 1783 tellement de circonspection à l'égard de Fersen en public, que cela faisait également jaser, comme quoi il se passerait quelque chose dont les courtisans ne seraient pas au courant. Ils devaient donc marcher sur des oeufs tout le temps :roll:
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Fersen 2
Comte d'Hézècques a écrit:
Au prix de son amour pour Marie-Antoinette, il devait donc inventer de pieux mensonges. Est-ce pardonnable ? Si ce n'était que par amour pour la reine, je ne pense pas qu'on puisse lui reprocher quoi que ce soit. En tout cas, il n'a pas voulu faire le mal avec ses pieux mensonges.
Je cite Françoise Kermina :
On était loin d'imaginer l'importance qu'il ( Fersen ) avait prise dans son coeur. Axel en effet affichait une réserve proche de la pose, qui correspondait certes à son tempérament : " Moi, j'aime à écouter et à me taire ", écrivait-il déjà d'Amérique à son père. Mais elle témoignait aussi d'une prudence étonnante pour son âge. On pouvait, a-t-on dit, le faire répondre à une question, à deux peut-être, jamais à trois.
" Un flegme naturel l'avait garanti de l'ivresse du succès qu'il justifiait presque par une discrétion à toute épreuve.
Il était tel enfin que devrait toujours être l'amant d'une reine " , note Louis de Bouillé .
( !!! )
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Fersen 2
En 1790, Fersen n'avait plus la moindre envie de rentrer en Suède, écrit Françoise Kermina . Tous les prétextes lui étaient bons pour convaincre Gustave III de nommer à sa place un survivancier provisoire ( ... ) Le roi de Suède lui accorda d'autant plus volontiers son congé qu'il savait fort bien les raisons exactes de la faveur accordées à son "lang" Axel qu'il entendait exploiter à son profit .
Cependant Gustave III avait gardé une méfiance ombrageuse vis-à-vis des Fersen. Taube, pour servir son ami, ne cessait de lui présenter Axel comme le plus sincère et le plus ardent défenseur des monarchies absolues . Ce qu'il était, de fait .
Ce qui s'est passé sous ses yeux, en France, a été pour lui une grande leçon et une grande école pour la conduite du reste de sa vie.
Si Votre Majesté voulait employer "lang" Axel, Votre Majesté obligerait infiniment la Personne qui s'y intéresse ces temps-ci plus que jamais . Il est égal, Sire, sous quel titre Votre Majesté voudrait l'employer actuellement, mais Votre Majesté s'assurerait pour toujours la Personne qui s'y intéresse.
J'ose assurer Votre Majesté qu'Axel vous servirait avec fidélité et attachement, il est dans ce moment plus à même de vous servir que tout autre et Votre Majesté peut compter sur sa reconnaissance éternelle .
Nous voyons que Taube n'a pas besoin de nommer Marie-Antoinette : Gustave sait à quoi s'en tenir sur la relation de Fersen avec la reine de France .
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Fersen 2
La duchesse de Sudermanie savait aussi, puisqu'elle écrit à Sophie Pipper, après l'arrestation de Varennes :
Axel est sauvé, ma chère Sophie, si votre frère n'a pas réussi dans son entreprise, vous avez la satisfaction qu'il a agi en honnête homme, et comme il devait le faire en pareil cas. Un sentiment plus vif y a contribué sans doute, et je crains que ce sentiment ne le perde et qu'il ne veuille retourner en France, ce qui serait d'une imprudence affreuse, tout Paris lui en veut .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Fersen 2
Mme de Sabran a écrit:
La duchesse de Sudermanie savait aussi, puisqu'elle écrit à Sophie Pipper, après l'arrestation de Varennes :
Axel est sauvé, ma chère Sophie, si votre frère n'a pas réussi dans son entreprise, vous avez la satisfaction qu'il a agi en honnête homme, et comme il devait le faire en pareil cas. Un sentiment plus vif y a contribué sans doute, et je crains que ce sentiment ne le perde et qu'il ne veuille retourner en France, ce qui serait d'une imprudence affreuse, tout Paris lui en veut .
Il était un des seuls hommes qui a tout entrepris pour sortir la famille royale de ce guêpier, et il n'était même pas gentilhomme français !
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Fersen 2
Il était aussi le seul homme sur Terre à avoir pareille motivation !
Mme de Sabran- Messages : 55497
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