Aménagements à Versailles pour visites privées de Fersen

C'est Hézecques, qui visite l'appartement après les journées d'octobre, qui dit lui même que la chambre ne fut pas atteinte... désolé

Gouverneur Morris a écrit: désolé

Mais de quoi , mon cher ?
Je ne fais que plussoyer dans ton sens :n,,;::::!!!:


Bien à toi

Je vais vous mettre tous dans la confidence. Hier soir j'ai rêvé Axel de Fersen ( Dieu qu'il est beau ! ). Et voici ce qu'il m'a dit : " La Reine et moi avons souvent eu l'opportunité de nous rencontrer en tête à tête à l'insu de tous les curieux. Nous ne faisions rien de mal que nous regarder en rougissant". Cela ne vous rappelle personne ?? Je lui ai rétorqué dubitative : " Vous vous moquez ? Et lui de me répondre : Oui ".   Puis, le rêve a pris fin. :n,,;::::!!!:

Je crois que je dois m'expliquer un peu. Les amis, ne cherchez pas trop à qui je fais allusion ("cela ne vous rappelle personne??"), mais bien évidemment à notre Bon Roi Louis XVI, à l'époque où il n'osait regarder sa femme et encore moins la toucher. Il ne pouvait s'agir que de Lui.

Chère Trianon, ne vous inquiétez de rien en ce qui me concerne.  
Je suis parfaitement zen sur le sujet.

Vous vous interrogiez je crois sur le nom qui est accolé à celui de Mique sur ces lettres ?

Par hasard, dans les archives sur la restauration du Palais de Justice, je suis tombé en 1782 sur un certain ;

Barthélémy Michel Hazon, architecte du Roi, membre de son Académie Royale d'Architecture, et Intendants général des Batiments, Jardins, Arts, Académies et Manufactures de Sa Majesté, avec un certain Charles Axel Guillaumot qui partage les même qualificatifs.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel-Barth%C3%A9lemy_Hazon

Il partage cette charge d'intendant général des Bâtiments du Roi avec Mique.

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Oui ,oui, j'ai du mal à le lire, contrairement à l'écriture très régulière du secrétaire de Mique .  Barthélémy Michel Hazon ?!!  C'est donc ça !
Tu es merveilleux, mon petit Lulu  !!!   :\\\\\\\\:  

Richard Mique présente au comte d'Angivilliers la facture pour des travaux de serrurerie qui ont été effectués par Jubeault, sur ordre extraordinaire de la reine, dans ses chambres du château .   Si d'aucuns ignorent  aujourd'hui que ce mécanisme de serrure a bien existé autrefois, c'est que tous les employés du château n'ont pas le même niveau de compétence et connaissances .

Comme dit très sagement notre ami Momo ce sont simplement les faits .  Mais ils sont incontestables. Merci Momo .
Le reste est affaire d'interprétation .

Je trouve que le Hazon est clairement écrit, je le lis sans mal.

C'est ainsi que je l'ai transcrit, comme tu peux le voir plus haut. Mais je ne connaissais ce monsieur ni des lèvres ni des dents, d'où ma prudence ...
Je te sais gré de l'avoir dûment identifié ! :n,,;::::!!!:

Mme de Sabran a écrit:

Si d'aucuns ignorent  aujourd'hui que ce mécanisme de serrure a bien existé autrefois, c'est que tous les employés du château n'ont pas le même niveau de compétence et connaissances .

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Espérons qu'aucun conservateur ou guide-conférencier du château de Versailles ne nous lit... àè-è\':

Tous, à n'en pas douter, ont lu Marguerite Jallut.
Il s'avère que pour cette information précise, ils n'en font pas grand cas, contrairement à toi et d'autres qui voient en ces cordons comme la dernière bouée de sauvetage quant à une relation sexuelle entre Marie-Antoinette et Fersen. À croire que ce merveilleux livre ne se résume qu'à des cordons et des serrures !!! :
Soit parce qu'à leurs yeux, il n'y a pas assez matière pour en faire un point vérifiable (il suffit de voir qu'il a fallu près de cinquante ans pour enfin retrouver une trace dans les archives, ce qu'aurait dû nous apporter Marguerite Jallut aussitôt, personne n'est parole d'évangile !), soit parce qu'après tout, on s'en f..., de savoir si Marie-Antoinette pouvait s'enfermer dans ses chambres, ses salles de bain ou ses toilettes.

Les guides-conférenciers de Versailles ne sont pas là pour rapporter des ragots de cour. Cela n'en fait pas pour autant des coincés du cul. Non, ce sont seulement des gens sérieux qui peut-être s'amusent bien dans leur vie privée mais qui ont aussi une déontologie professionnelle.

Ils préfèrent certainement s'intéresser aux différents mobiliers de Marie-Antoinette. C'est moins romantique mais au moins c'est scientifique et pas source d'interprétations saugrenues.
Marie-Antoinette a commandé le fameux mobilier aux épis, était-ce, à l'instar de la brioche bien connue, une façon de se moquer de la misère du peuple ?  

On peut aller très loin dans les interprétations.  

Les guides-conférenciers préfèrent, auprès d'un public pas forcément au courant de grand chose, éviter celles qui portent à confusion, si ce n'est à de lamentables erreurs.

Pas besoin de les traiter d'imbéciles pour autant ! boudoi29

Mais peut-être que si on retrouve une trace d'une duchesse ou autre chaise longue dans ses commandes, arriverons-nous à l'hypothèse que c'était bien pour y faire quelque chose à deux... Et comme avec son mari, ce n'est pas possible, et qu'il y a Fersen dans les parages, cela constitue bien une preuve  !!!

Cherchez bien dans le Marguerite Jallut, il doit bien y avoir un lit quelque part !
S'il y a lit(s), et c'est prouvé, tout le monde peut avoir droit à ses propres interprétations !!!

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Cela a été dur ! Enfin  le Sieur Jubeault finit par obtenir gain de cause et se faire payer les travaux effectués chez la reine . Mais c'est vraiment à l'arrache : il est obligé de brandir la menace de rétorsions si ça traîne encore, en faisant valoir ses relations avec les premières dames de Marie-Antoinette.
Enfin quoi, il veut être payé, cet homme !!!  
Il l'est, le 10 mars .

La lettre est très très lisible sans stratagème pour la grossir.
Sa transcription suit tout de même .

 


Annoté :
Versailles château
payé le 10 mars 1784 sur 1783
pour 400



J'ai l'honneur d'adresser à Monsieur le Directeur général les mémoires du Sieur Jubeau pour les serrures de sujétion qu'il a faites dans la chambre à coucher de la Reine. Je pense que ces mémoires doivent être payés promptement, et parce-qu'ils ne sont pas d'une grande valeur et parce-que le Sieur Jubeau étant un protégé des premières femmes de la Reine ne manquerait pas de faire importuner Monsieur le Directeur Général si on le faisait attendre. Mais en même temps, je pense aussi que les mémoires du Sieur Jubeau doivent être réglés au préalable. Je supplie Monsieur le Directeur Général de vouloir bien donner ses ordres en conséquence pour que lesdits mémoires du Sieur Jubeau soient promptement réglés et acquittés.

A Versailles
ce 29 janvier 1784

Signé : Heurtier

Duc d'Ostrogothie a écrit:
H. Delalex parle également du système de fermeture des portes des chambres de la reine, actionnables depuis son lit... sujet dont nous avons abondamment parlé sur ce forum il y a plusieurs années (cf l'ouvrage de Marguerite Jallut).

Mais oui, Notre Grâce, dans ce sujet-ci !    


Et puisque ce scoop  de Marguerite Jallut via notre Forum,  est devenu une évidence, une banalité ( ! ) admise par tous les historiens, je me fais un plaisir de compléter le titre. Qu'en penses-tu ?

Récapitulons. Déjà Evelyne Lever avait repris cette information dans son dernier livre Le grand amour de Marie-Antoinette :

De telles libertés ne manquent pas de surprendre. On savait que la reine avait fait aménager un système lui permettant de bloquer toutes les portes de sa chambre en tirant un cordon de son lit, mais on ignorait la disposition exacte de ses petits appartements. ( ... )  La reine protégeait sa vie privée mieux qu'on ne pouvait l'imaginer. Ces deux chambres de dimensions très modestes ( une dizaine de mètres carrés chacune ) réservées à Fersen existent toujours. Au château de Versailles, on les appelle aujourd'hui " pièces Fersen ".

Hélène Delalex, lui emboite le pas  :

Raffinement suprême, une lettre de Mique à d'Angiviller, datée du 28 février 1784, révèle qu'elle ( Marie-Antoinette ) avait fait installer sur la porte de sa nouvelle chambre donnant sur la cour de Marbre un système de fermeture automatique à distance élaboré pour elle par le serrurier Jubault " pour pouvoir ouvrir et fermer à volonté les portes depuis son lit .

L'hypothèse selon laquelle Marie-Antoinette oeuvra à l'aménagement d'un petit logement pour Fersen au coeur même de ses espaces privés resta, en raison de ces seules mentions elliptiques ( le journal de Fersen ) , longtemps incertaine et même inconcevable. Mais la découverte, dans le fonds des Bâtiments du roi des Archives nationales, d'une note signée de l'inspecteur Loiseleur adressée au comte d'Angivillier ( ... le poêle suédois ....)  ) établit de manière certaine la véracité de l'affaire . ( ... )  
La lettre étant datée du 10 octobre, il ne peut s'agir d'un autre logement que celui mentionné par Fersen. Autrement dit, dès que la reine reçut sa lettre, le 9 octobre au plus tard, elle ordonna à Loiseleur d'exécuter les travaux.  La lettre est contresignée le même jour par l'architecte Heurtier précisant que les travaux commencèrent dès le 9 , jour de réception de la lettre, et insistant sur la nécessité d'une prompte exécution.

En somme, Fersen a des exigences;  il les expose en seigneur et maître à Marie-Antoinette qui obtempère, docile,  dans la seconde.   Ma parole, ce n'est pas de la cristallisation, c'est de la conjugalité.

...   et donc poursuivons :  dans l'interview, ci-dessous, Hélène Delalex revient sur la quête d'intimité de Marie-Antoinette... et sur le cordon.
C'est à 6 minutes 12.

"  Elle fait mettre des verrous d'or à sa porte qui n'ouvre que de l'intérieur pour ne pas être dérangée. Il y a même Jubault, l'un des mécaniciens de la Cour, qui lui élabore une serrure qu'elle peut fermer depuis son lit . "

La nuit, la neige a écrit:L'autrice présente son ouvrage sur la chaîne vidéo de la célèbre librairie Mollat (durée environ 9 mn) :  

Bonsoir,
Ce système de blocage des portes de la chambre de la reine Marie-Antoinette au Château de Versailles est aussi évoqué dans le texte de l'audioguide de la visite du Château de Versailles.
Belle soirée. Chimhist.

Merci pour cette information.

Je ne suis pas mécontent d'avoir retrouvé ces lettres aux archives il y a quelques années... non sans peine, car il avait fallu retrouver l'étude initiale de Marguerite Jallut, où figurait la référence aux archives. Quelle histoire ! Mais cela valait le coup de chercher.

Je signale au passage que Albert et Victoria ont ensuite fait installer un système similaire dans leur chambre, afin de ne pas être dérangés pendant leurs ébats, notamment par leurs enfants. A l'instar de Marie-Antoinette, Albert et Victoria pouvaient ainsi fermer les portes de leur chambre depuis leur lit (cf à ce sujet le récent reportage d'Arte que l'on peut encore voir en replay sur le site me semble-t-il).

Je remarque également que Marie-Antoinette a fait installer ce système de fermeture actionnable depuis son lit quelques mois après le retour de Fersen des Amériques et le début, selon Evelyn Farr (qui fait autorité en la matière ) de leur relation intime.

Lorsque j'avais fait des recherches aux archives il y a quelques années, j'avais également noté que Marie-Antoinette faisait reblanchir son appartement privé du 2ème étage régulièrement, et en particulier, juste avant l'arrivée de Fersen (qui faisait des va et viens entre Versailles, Valenciennes et la Suède).

Duc d'Ostrogothie a écrit:Je ne suis pas mécontent d'avoir retrouvé ces lettres aux archives il y a quelques années...   non sans peine, car il avait fallu retrouver l'étude initiale de Marguerite Jallut, où figurait la référence aux archives. Quelle histoire ! Mais cela valait le coup de chercher.

Il fallait voir Ta Grâce traversant l'Atlantique à la nage,  et rentrant de même, la tête hors de l'eau,  la revue entre les dents ...  

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Je signale au passage que Albert et Victoria ont ensuite fait installer un système similaire dans leur chambre, afin de ne pas être dérangés pendant leurs ébats, notamment par leurs enfants. A l'instar de Marie-Antoinette, Albert et Victoria pouvaient ainsi fermer les portes de leur chambre depuis leur lit (cf à ce sujet le récent reportage d'Arte que l'on peut encore voir en replay sur le site me semble-t-il).

Ah ! Vicki et Bertie, c'était hot !

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Je remarque également que Marie-Antoinette a fait installer ce système de fermeture actionnable depuis son lit quelques mois après le retour de Fersen des Amériques et le début, selon Evelyn Farr (qui fait autorité en la matière   ) de leur relation intime.

Marguerite Jallut établissait déjà posément la relation de cause à effet  (  donc pas si inconcevable que ça )

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Lorsque j'avais fait des recherches aux archives il y a quelques années, j'avais également noté que Marie-Antoinette faisait reblanchir son appartement privé du 2ème étage régulièrement, et en particulier, juste avant l'arrivée de Fersen (qui faisait des va et viens entre Versailles, Valenciennes et la Suède).

Toutefois, si cette attribution ( les " pièces Fersen " ) est une nouvelle preuve éclairant le lien profond qui les attachait, rien n'autorise les interprétations abusives quant à l'utilisation de ces deux petites pièces, officiellement aménagées par les Bâtiments, qui permettaient à Axel de Fersen, lorsqu'il était au château, d'attendre entre deux cérémonies et de passer quelques heures auprès de la reine .
( H. Delalex )

...  rien vraiment ?  

Rien,  sauf que dans son journal Fersen note en toutes lettres  " loger là-haut " .

Et si l'on rajoute à cela les travaux de gros oeuvre ordonnés par Marie-Antoinette, le jour même, il devient difficile de croire que Fersen ne faisait que passer.

... ces deux petites pièces, officiellement aménagées par les Bâtiments

Eh bien non justement pas.  Ces deux pièces n'ont pas été  " officiellement aménagées par les Bâtiments ".
Nous l'apprenons dans une lettre ( ci-dessous ) que Mique adresse au comte d'Angivilliers,  le Directeur général des Bâtiments du Roi. Dans cette lettre il précise que Jubeau a été  employé extraordinairement chez la Reine .  Ainsi donc,  les ordres de Marie-Antoinette ne sont pas passés par la voie habituelle des Bâtiments de France. Ils ont été donnés directement par la reine au Sieur Jubeau .    Mique a voulu ensuite en présenter la note aux intendants .  Il a été débouté la première fois. Il est revenu à la charge.

Tous les détails sont ici :

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