Le 10 août 1792, la prise des Tuileries
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La nuit, la neige
MARIE ANTOINETTE
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: L'histoire de Marie-Antoinette :: Marie-Antoinette et la Révolution française
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Re: Le 10 août 1792, la prise des Tuileries
Toujours Mallet du Pan, et toujours à Mounier
Cette lettre porte pour adresse « A Monsieur Mounier, chez Madame la comtesse de Tessé à Morat. »
Notez l'orthographe de Danton ...
Genève, le 18 août
J'ai reçu hier plusieurs lettres, entre autres un billet de Malouet. Il me charge de vous informer qu'il a quitté sa maison, qu'il s'est mis en sûreté, qu'il passera en Normandie aussitôt Paris ouvert. Je n'ai pas besoin de vous rendre la douleur où il est plongé. Clermont-Tonnerre a été massacré en sortant de sa Section, où probablement on l'avait traîné sous la sauvegarde de la loi. Son ouvrage, dont je vous avais parlé, devait paraître le lendemain. On a imprimé et affiché une liste de proscription; on l'exécute. Nombre de bourgeois, d'officiers de la Garde nationale et d'autres personnes ont été égorgés chez eux, dans les rues, dans les places. Tous les Suisses du Château massacrés, jetés par les fenêtres, dans le Jeu, blessés encore vivants, éventrés par des femmes et leurs entrailles promenées en triomphe. Le carnage s'est étendu sur toutes les personnes de la maison du Roi, sur ses serviteurs des deux sexes. Les enfants mêmes n'ont pas été épargnés. Le palais incendié, les meubles, habits, tables, lits des appartements portés sur la place et brûlés, ainsi que les cadavres des victimes.
80 Suisses, traînés à l'Hôtel de Ville, ont été égorgés à leur arrivée sur la Grève, un à un et après avoir défendu leur vie à coups de poing. Sept Genevois ont péri; parmi les officiers suisses MM. de Bachman, Charles d'Affry, Pfiffer et Deluze. M. de Reding a un bras cassé. On ne sait ce qu'est devenu le chevalier d'Erlach. Quelques lettres me le disaient tué, d'autres à l'Abbaye cela revient au même. Les bourreaux, qu'ils ont institués sous le nom de cour martiale, se chargeront des prisonniers. MM. de Fleurieu, de Clermont-d'Amboise, d'Alon ville, baron de Menou, Mandat, Piron, Caries, commandant la gendarmerie à pied, massacrés. On parle aussi d'un Évêque et de plusieurs prêtres. Cependant on me mande, seulement de chez le Cardinal de la Rochefoucauld, que les Archevêques d'Aix, d'Arles, et l'Évêque de Senlis, sont enfermés aux Carmes avec cent autres ecclésiastiques.
Le Roi a couché le 12 à la Chancellerie à côte de d'Anton, ministre de la justice. On lui prépare le Temple. Rouen vient de prendre un arrêté nerveux et proteste contre l'Assemblée. Le Département fait rassembler les milices. Ceux de la Picardie, travaillés par Alexandre Lameth, se joindront à lui très vraisemblablement. Les royalistes et les constitutionnels vont se jeter en Normandie. On dit l'armée du Nord en pleine révolte. ( ... )
Le bailli de Lausanne vient d'ordonner, pour demain, une publication dans toutes les chaires pour instruire le peuple du massacre de leurs frères, et les inviter à suspendre tout divertissements danses, bals, fêtes, etc, Cet homme a un grand caractère. Il perd le chevalier d'Edach, son héritier, son fils adoptif. Il m'écrit à ce sujet " J'espère qu'il sera accouru au Château, et mort en faisant son devoir. "
Adieu.
Mallet du Pan.
Cette lettre porte pour adresse « A Monsieur Mounier, chez Madame la comtesse de Tessé à Morat. »
Notez l'orthographe de Danton ...
Genève, le 18 août
J'ai reçu hier plusieurs lettres, entre autres un billet de Malouet. Il me charge de vous informer qu'il a quitté sa maison, qu'il s'est mis en sûreté, qu'il passera en Normandie aussitôt Paris ouvert. Je n'ai pas besoin de vous rendre la douleur où il est plongé. Clermont-Tonnerre a été massacré en sortant de sa Section, où probablement on l'avait traîné sous la sauvegarde de la loi. Son ouvrage, dont je vous avais parlé, devait paraître le lendemain. On a imprimé et affiché une liste de proscription; on l'exécute. Nombre de bourgeois, d'officiers de la Garde nationale et d'autres personnes ont été égorgés chez eux, dans les rues, dans les places. Tous les Suisses du Château massacrés, jetés par les fenêtres, dans le Jeu, blessés encore vivants, éventrés par des femmes et leurs entrailles promenées en triomphe. Le carnage s'est étendu sur toutes les personnes de la maison du Roi, sur ses serviteurs des deux sexes. Les enfants mêmes n'ont pas été épargnés. Le palais incendié, les meubles, habits, tables, lits des appartements portés sur la place et brûlés, ainsi que les cadavres des victimes.
80 Suisses, traînés à l'Hôtel de Ville, ont été égorgés à leur arrivée sur la Grève, un à un et après avoir défendu leur vie à coups de poing. Sept Genevois ont péri; parmi les officiers suisses MM. de Bachman, Charles d'Affry, Pfiffer et Deluze. M. de Reding a un bras cassé. On ne sait ce qu'est devenu le chevalier d'Erlach. Quelques lettres me le disaient tué, d'autres à l'Abbaye cela revient au même. Les bourreaux, qu'ils ont institués sous le nom de cour martiale, se chargeront des prisonniers. MM. de Fleurieu, de Clermont-d'Amboise, d'Alon ville, baron de Menou, Mandat, Piron, Caries, commandant la gendarmerie à pied, massacrés. On parle aussi d'un Évêque et de plusieurs prêtres. Cependant on me mande, seulement de chez le Cardinal de la Rochefoucauld, que les Archevêques d'Aix, d'Arles, et l'Évêque de Senlis, sont enfermés aux Carmes avec cent autres ecclésiastiques.
Le Roi a couché le 12 à la Chancellerie à côte de d'Anton, ministre de la justice. On lui prépare le Temple. Rouen vient de prendre un arrêté nerveux et proteste contre l'Assemblée. Le Département fait rassembler les milices. Ceux de la Picardie, travaillés par Alexandre Lameth, se joindront à lui très vraisemblablement. Les royalistes et les constitutionnels vont se jeter en Normandie. On dit l'armée du Nord en pleine révolte. ( ... )
Le bailli de Lausanne vient d'ordonner, pour demain, une publication dans toutes les chaires pour instruire le peuple du massacre de leurs frères, et les inviter à suspendre tout divertissements danses, bals, fêtes, etc, Cet homme a un grand caractère. Il perd le chevalier d'Edach, son héritier, son fils adoptif. Il m'écrit à ce sujet " J'espère qu'il sera accouru au Château, et mort en faisant son devoir. "
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le 10 août 1792, la prise des Tuileries
Tiens donc !
C’est sous la plume de ce même Mallet du Pan, royaliste convaincu ennemi de tous les extrêmes, que l’expression de « suffrage universel » fit son apparition, nous dit WIKI. Je l'ignorais .
C’est sous la plume de ce même Mallet du Pan, royaliste convaincu ennemi de tous les extrêmes, que l’expression de « suffrage universel » fit son apparition, nous dit WIKI. Je l'ignorais .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le 10 août 1792, la prise des Tuileries
« Le Roi a couché le 12 à la Chancellerie à côté de Danton »...
Il faut entendre, sinon c’est incompréhensible : le Roi et sa famille ont couché dans le couvent des Feuillants, tout proche de la Place Vendôme, où se situait la Chancellerie (tout comme aujourd’hui), Danton étant ministre de la Justice...
Mais vous aurez sans doute déjà rectifié...
Il faut entendre, sinon c’est incompréhensible : le Roi et sa famille ont couché dans le couvent des Feuillants, tout proche de la Place Vendôme, où se situait la Chancellerie (tout comme aujourd’hui), Danton étant ministre de la Justice...
Mais vous aurez sans doute déjà rectifié...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le 10 août 1792, la prise des Tuileries
Formidable ce lien, merci !
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
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Gouverneur Morris- Messages : 11795
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Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le 10 août 1792, la prise des Tuileries
Dans ses Mémoires, le marseillais Barbaroux raconte que ...
le roi avait passé en revue les Suisses et les chevaliers déguisés sous leurs uniformes ( ) . S'il se fût montré, s'il fût monté à cheval, la très grande majorité des bataillons de Paris se fût déclarée pour lui . Mais il aima mieux se rendre à l'Assemblée nationale. On dit que ce conseil lui fut donné par Roederer, et peut-être est-ce un coup de politique dont cet excellent administrateur peut s'honorer. La reine n'était pas de cet avis . On assure, qu'arrachant un pistolet de la ceinture de M. d'Affry, et le présentant au roi, elle lui dit de faire son devoir .
C'est la première fois que je lis cette anecdote concernant Marie-Antoinette. La connaissiez-vous, les amis ?
Vraie ou fausse, elle témoigne que la résistance et le courage de la reine impressionnèrent vivement les témoins de la scène .
Mais Marie-Antoinette ne put rien contre l'apathie et la résignation de Louis XVI.
Combien de fois, mais combien de fois !!! manqua-t-il l'occasion de se comporter en roi ?!! ... ou même seulement en homme ...
Malheureuse Marie-Antoinette, affublée d'un tel époux, que n'a-t-elle pas dû endurer !
le roi avait passé en revue les Suisses et les chevaliers déguisés sous leurs uniformes ( ) . S'il se fût montré, s'il fût monté à cheval, la très grande majorité des bataillons de Paris se fût déclarée pour lui . Mais il aima mieux se rendre à l'Assemblée nationale. On dit que ce conseil lui fut donné par Roederer, et peut-être est-ce un coup de politique dont cet excellent administrateur peut s'honorer. La reine n'était pas de cet avis . On assure, qu'arrachant un pistolet de la ceinture de M. d'Affry, et le présentant au roi, elle lui dit de faire son devoir .
C'est la première fois que je lis cette anecdote concernant Marie-Antoinette. La connaissiez-vous, les amis ?
Vraie ou fausse, elle témoigne que la résistance et le courage de la reine impressionnèrent vivement les témoins de la scène .
Mais Marie-Antoinette ne put rien contre l'apathie et la résignation de Louis XVI.
Combien de fois, mais combien de fois !!! manqua-t-il l'occasion de se comporter en roi ?!! ... ou même seulement en homme ...
Malheureuse Marie-Antoinette, affublée d'un tel époux, que n'a-t-elle pas dû endurer !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le 10 août 1792, la prise des Tuileries
Je ne crois pas avoir jamais lu qu'elle ait présenté un pistolet au roi. C'est bien excessif, me semble-t-il !
En revanche, dans un premier mouvement, elle s'est opposée au conseil de Roederer et aurait déclaré : " Il y a ici des forces, il est temps de savoir qui l'emportera du roi et de la Constitution ou de la faction ".
Selon les sources, elle aurait également ajouté : " Clouez-moi à ces murailles avant que je consente à les quitter ".
Toujours bien excessif...
Bref, dans ses Mémoires, Roederer décrit la scène bien plus sobrement :
Madame de Tourzel donne une version moins... " martiale ".
L'incertitude du parti à prendre dans un danger aussi imminent parut favorable à Roederer pour engager le Roi à se rendre à l'Assemblée nationale...
(...)
La Reine, qui était à côté du Roi avec ses enfants, représenta qu'on ne pouvait abandonner tant de braves gens qui n'étaient venus au château que pour la défense du Roi.
" Si vous vous vous opposez à cette mesure, lui dit Roederer d'un ton sévère, vous répondrez, Madame, de la vie du Roi et de celle de vos enfants."
Cette pauvre malheureuse princesse se tut, et éprouva une telle révolution que sa poitrine et son visage devinrent, en un instant, tout vergetés.
Elle était désolée de voir le Roi suivre les conseils d'un homme si justement suspect, et semblait prévoir d'avance tous les malheurs qui l'attendaient.
Roederer flatta la famille du succès de cette démarche et de son prompt retour au château. La Reine, quoique loin d'y croire, répéta ces paroles à ceux qu'elle était si si affligée d'abandonner ; et le Roi, profondément affecté, se tournant vers cette troupe fidèle, ne put que leur adresser ces paroles : " Messieurs, je vous prie de vous retirer de cesser une défense inutile ; il n'y a plus rien à faire ici, ni pour vous, ni pour moi."
La consternation fut générale lorsqu'on vit partir le Roi pour aller à l'Assemblée ; la reine le suivait, tenant ses deux enfants par la main.
La famille royale se réfugiant à l'Assemblée le 10 août 1792.
Gravure anonyme, 18e siècle
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
En revanche, dans un premier mouvement, elle s'est opposée au conseil de Roederer et aurait déclaré : " Il y a ici des forces, il est temps de savoir qui l'emportera du roi et de la Constitution ou de la faction ".
Selon les sources, elle aurait également ajouté : " Clouez-moi à ces murailles avant que je consente à les quitter ".
Toujours bien excessif...
Bref, dans ses Mémoires, Roederer décrit la scène bien plus sobrement :
Madame de Tourzel donne une version moins... " martiale ".
L'incertitude du parti à prendre dans un danger aussi imminent parut favorable à Roederer pour engager le Roi à se rendre à l'Assemblée nationale...
(...)
La Reine, qui était à côté du Roi avec ses enfants, représenta qu'on ne pouvait abandonner tant de braves gens qui n'étaient venus au château que pour la défense du Roi.
" Si vous vous vous opposez à cette mesure, lui dit Roederer d'un ton sévère, vous répondrez, Madame, de la vie du Roi et de celle de vos enfants."
Cette pauvre malheureuse princesse se tut, et éprouva une telle révolution que sa poitrine et son visage devinrent, en un instant, tout vergetés.
Elle était désolée de voir le Roi suivre les conseils d'un homme si justement suspect, et semblait prévoir d'avance tous les malheurs qui l'attendaient.
Roederer flatta la famille du succès de cette démarche et de son prompt retour au château. La Reine, quoique loin d'y croire, répéta ces paroles à ceux qu'elle était si si affligée d'abandonner ; et le Roi, profondément affecté, se tournant vers cette troupe fidèle, ne put que leur adresser ces paroles : " Messieurs, je vous prie de vous retirer de cesser une défense inutile ; il n'y a plus rien à faire ici, ni pour vous, ni pour moi."
La consternation fut générale lorsqu'on vit partir le Roi pour aller à l'Assemblée ; la reine le suivait, tenant ses deux enfants par la main.
La famille royale se réfugiant à l'Assemblée le 10 août 1792.
Gravure anonyme, 18e siècle
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le 10 août 1792, la prise des Tuileries
La nuit, la neige a écrit:Je ne crois pas avoir jamais lu qu'elle ait présenté un pistolet au roi. C'est bien excessif, me semble-t-il !
En revanche, dans un premier mouvement, elle s'est opposée au conseil de Roederer et aurait déclaré : " Il y a ici des forces, il est temps de savoir qui l'emportera du roi et de la Constitution ou de la faction ".
Selon les sources, elle aurait également ajouté : " Clouez-moi à ces murailles avant que je consente à les quitter ".
Toujours bien excessif...
Oui, voilà où j'en été restée moi aussi , et je trouve comme toi que cette citation pourrait bien être apocryphe ( trop belle pour être vraie ). Mais enfin, comme l'histoire du pistolet, elle illustre le courage combatif de Marie-Antoinette qui force l'admiration même de ses ennemis .
Petit flash-back en amont du 10 août .
Je suis toujours dans les mémoires de Barbaroux.
Il nous explique comment les Marseillais sont arrivés à Paris.
Après le 20 juin, rien ne va plus ( ça n'allait déjà pas fort avant ... ) Il était alors beaucoup question, à Paris, de la déchéance du roi . Cette mesure, en donnant le trône au prince royal, eût porté Philippe d'Orléans à la régence aussi son parti le réclamait-il avec emportement. La Cour organisait sa résistance. Outre les Suisses, dont le nombre était considérable, elle avait rappelé la garde constitutionnelle du roi récemment cassée par le corps législatif . Elle avait encore réuni autour d'elle des chevaliers dont le nombre croissait chaque jour. Enfin de toutes parts arrivaient des émigrés, des aristocrates qui logeaient chez des prostituées et même dans le Louvre, n'attendant qu'un signal pour frapper .
Il n'est aucun de ceux qui ont vu ces malheureux temps, qui ne convienne, s'il est de bonne foi, que la Cour marchait hardiment à la contre-révolution . Ce fait bien constaté justifie l'insurrection du 10 août.
Roland dit à Barbaroux que la liberté était perdue si l'on ne déjouait sans retard les complots de la Cour. La Fayette, au nord, paraissait méditer des trahisons; l'armée du centre complètement désorganisée manquait de munitions : enfin tout était organisé pour que les Autrichiens fussent à Paris dans six semaines . Il fut résolu d'exécuter le décret sur le camp de Paris, malgré le veto du roi et l'opposition de Robespierre.
Barbaroux promit de demander un bataillon à Marseille et deux pièces de canon.
Sitôt dit, sitôt fait !
Nous ne perdîmes pas un instant : nous écrivîmes à Marseille d'envoyer à Paris six cents hommes qui sussent mourir, et Marseille les envoya.
Il est vrai que la France n'a point échappé au malheur de l'anarchie; mais faut-il donc s'en prendre aux hommes qui travaillèrent sincèrement à fonder la république ? Si la foudre renverse un édifice, est-ce la faute de l'architecte ?
On convint que les faubourgs marcheraient en armes au-devant des Marseillais . Santerre l'avait promis. Quarante mille hommes . Cette marche ne devait rien avoir d'insurrectionnel mais au contraire tout d'une fête fraternelle . ( ... armés jusqu'aux dents, scandant " qu'un sang impur abreuve nos sillons " : drôle de fête fraternelle ! )
En ce moment, à Paris, à l'exposition Marie-Antoinette, les métamorphoses d'une image est exposée la maquette de Bernard Bécan pour l'affiche du film de Jean Renoir " La Marseillaise ", 1938.
Aquarelle, mine de graphite.
Collection, la Cinémathèque française .
On eût jeté mille hommes pour encercler l'Hôtel de Ville. On devait occuper aussi les postes de l'Arsenal, la Halle au bled, les Invalides, les hôtels des ministres et tous les ponts sur la Seine .
L'armée se fût portée aux Tuileries, en trois colonnes : on eût barricadé les avenues du Carrousel, du Pont tournant et des quais . La troupe pénétrant dans les jardins des Tuileries y eût campé dans le calme . On n'eût pas pénétré dans les appartements du château mais on les eût bloqués. On eût déclaré que le peuple de Paris, campé dans les Tuileries, ne déposerait les armes que lorsque la liberté serait assurée par de grandes mesures et que les départements les auraient approuvées ...
Santerre ne tint pas parole. Deux cents hommes, pour la plupart des fédérés des départements, et peut-être deux douzaines de Parisiens tout au plus, armés de piques, se présentèrent pour recevoir les Marseillais ! C'est tout. Les Marseillais se rendirent ( un peu piteux ) à la mairie. Ils furent invités à un repas fraternel aux Champs Elysées, acceptèrent, déposèrent leurs armes ... et nous connaissons la suite . Il y avait là aussi une nouba des grenadiers monarchistes constitutionnels des Filles Saint-Thomas. Ils prennent les Marseillais à partie.
Là, Barbaroux se laisse égarer par son imagination :
Comme si la Cour avait intérêt à envenimer la situation !
Il y a de la paranoïa et du complotisme dans l'air.
... à suivre !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le 10 août 1792, la prise des Tuileries
Cependant, poursuit Barbaroux, les machinations et les mouvements se multipliaient au château . Que faire des Marseillais? On résolut de les corrompre. On devait choisir pour agent Barbaroux et lui offrir un million ( selon l'abbé d'Espagnac qui le tenait d'un Coigny ) . Mais sa conduite n'annonçait pas un homme qu'on pût gagner. De l'autre bord, celui de la Révolution, Marat voulait égorger dans un jour deux cent soixante mille hommes .
Sans doute il avait de la prédilection pour ce nombre, car depuis il a toujours exactement demandé deux cent soixante mille têtes, rarement il allait jusqu'à trois cent mille .
Robespierre, de son côté, manoeuvrait dans l'ombre, cherchait à usurper le pouvoir et à s'assurer le soutien de Barbaroux ( qu'il n'obtint pas ), tout cela sans être inquiété par la Convention à laquelle il avait pourtant été dénoncé.
Curieusement, me voici déjà arrivée au 9 août sans avoir lu un mot de Barbaroux sur le manifeste de Brunswick !
La ville de Paris en avait pourtant pris connaissance le Ier août et il avait suscité un émoi général demeuré historique.
Voilà bien encore un scoop pour moi : la Cour aurait voulu garder Pétion en otage ?!!
Parfois je me demande si Barbaroux n'en rajoute pas .
Qui diable aurait voulu retenir Pétion au château ? ( à part bien-sûr Mme Elisabeth )
Comme prévu, à minuit sonne le tocsin, la générale bat, l'air répète au loin ses lugubres sons .
Selon Barbaroux, le commandant général Mandat, chargé de la défense des Tuileries, est massacré par les émeutiers parce qu'il a signé un ordre de tirer sur les bataillons du faubourg Saint-Antoine lorsqu'ils déboucheraient par l'arcade Saint-Jean .
Selon Peltier, c'était pour se saisir sur lui de l'ordre de repousser la force par la force que Pétion aurait signé sous la contrainte dans le château.
Selon WIKI, Danton aurait convoqué Mandat à l'Hôtel de Ville afin que les défenseurs des Tuileries fussent laissés sans commandement .
Toutes ces fautes, la marche lente du faubourg, les mauvaises dispositions de l'attaque, la terreur des uns, l'insouciance des autres, les forces du château : tout assurait la victoire à la Cour si le roi n'eût pas quitté son poste . Il paraît qu'il avait eu d'abord l'intention de se battre puisqu'il avait passé en revue les Suisses et les chevaliers déguisés sous leurs uniformes .
S'il se fût montré, s'il fût monté à cheval, la très grande majorité des bataillons de Paris se fût déclarée pour lui . Mais il aima mieux se rendre à l'Assemblée nationale.
Après le vain essai de résistance de Marie-Antoinette et le départ de la famille royale du château, c'est le face à face entre les Suisses et les Marseillais. Barbaroux croit encore au désir réciproque de fraternité ( alors que la tête de Mandat se promène au bout d'une pique ).
Au mouvement des armes qui précède le feu, les Marseillais, par une impulsion naturelle, reculent de quelques pas et couchent en joue les Suisses .
Et c'est le carnage.
Sans doute il avait de la prédilection pour ce nombre, car depuis il a toujours exactement demandé deux cent soixante mille têtes, rarement il allait jusqu'à trois cent mille .
Robespierre, de son côté, manoeuvrait dans l'ombre, cherchait à usurper le pouvoir et à s'assurer le soutien de Barbaroux ( qu'il n'obtint pas ), tout cela sans être inquiété par la Convention à laquelle il avait pourtant été dénoncé.
Curieusement, me voici déjà arrivée au 9 août sans avoir lu un mot de Barbaroux sur le manifeste de Brunswick !
La ville de Paris en avait pourtant pris connaissance le Ier août et il avait suscité un émoi général demeuré historique.
Voilà bien encore un scoop pour moi : la Cour aurait voulu garder Pétion en otage ?!!
Parfois je me demande si Barbaroux n'en rajoute pas .
Qui diable aurait voulu retenir Pétion au château ? ( à part bien-sûr Mme Elisabeth )
Comme prévu, à minuit sonne le tocsin, la générale bat, l'air répète au loin ses lugubres sons .
Selon Barbaroux, le commandant général Mandat, chargé de la défense des Tuileries, est massacré par les émeutiers parce qu'il a signé un ordre de tirer sur les bataillons du faubourg Saint-Antoine lorsqu'ils déboucheraient par l'arcade Saint-Jean .
Selon Peltier, c'était pour se saisir sur lui de l'ordre de repousser la force par la force que Pétion aurait signé sous la contrainte dans le château.
Selon WIKI, Danton aurait convoqué Mandat à l'Hôtel de Ville afin que les défenseurs des Tuileries fussent laissés sans commandement .
Toutes ces fautes, la marche lente du faubourg, les mauvaises dispositions de l'attaque, la terreur des uns, l'insouciance des autres, les forces du château : tout assurait la victoire à la Cour si le roi n'eût pas quitté son poste . Il paraît qu'il avait eu d'abord l'intention de se battre puisqu'il avait passé en revue les Suisses et les chevaliers déguisés sous leurs uniformes .
S'il se fût montré, s'il fût monté à cheval, la très grande majorité des bataillons de Paris se fût déclarée pour lui . Mais il aima mieux se rendre à l'Assemblée nationale.
Après le vain essai de résistance de Marie-Antoinette et le départ de la famille royale du château, c'est le face à face entre les Suisses et les Marseillais. Barbaroux croit encore au désir réciproque de fraternité ( alors que la tête de Mandat se promène au bout d'une pique ).
Au mouvement des armes qui précède le feu, les Marseillais, par une impulsion naturelle, reculent de quelques pas et couchent en joue les Suisses .
Et c'est le carnage.
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Pierre-Louis de Chastenet de Puységur
Présenté à l'occasion d'une prochaine vente aux enchères...
Jean-François LASSAVE Toulouse
Portrait de Pierre-Louis de Chastenet de Puységur (1727 -1807)
Huile sur toile (Toile d'origine)
Hauteur : 65 Largeur : 54 cm
Provenance : Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Ader Tajan, 20 décembre 1993, n° 339 (comme Ecole française vers 1760, entourage de Louis-Michel van Loo) ;
Collection particulière, Paris
* Source et infos complémentaires : Artcurial Paris - Vente Cent portraits pour un siècle (15 février 2022)
Qui est-ce ? Wiki nous dit (extraits)...
Louis Pierre de Chastenet, comte de Puységur est un militaire français, né à Rabastens (Tarn) le 30 décembre 1727 et décédé à Rabastens, en octobre 1807.
Le comte de Puységur fait carrière dans l'armée. Grand-croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (25 août 1780) et lieutenant général en 1781, il devient ministre de la Guerre dans le ministère de Jacques Necker, du 30 novembre 1788 au 12 juillet 1789. Remplacé par Victor François, duc de Broglie, il reçoit les marques d'estime de l'Assemblée.
Resté fidèle à son roi, il commande une petite troupe de gentilshommes et défend les Tuileries contre l'insurrection du 10 août 1792. Il émigre après la mort du roi, auprès duquel il était constamment resté.
Il revient après la prise de pouvoir de Napoléon Bonaparte et meurt sans enfants dans sa ville natale de Rabastens en octobre 1807.
Extrait des Souvenirs de François Hüe, concernant l'épisode du 10 août 1792 :
(...)
Sur le bruit de ce décès, sa Majesté se décida à donner ordre de défendre le château et à organiser le commandement de la garde nationale. On sait sur qui tomba son choix. Ce furent le maréchal de Mailly, vieillard de quatre-vingt-quatre ans, qui devait périr révolutionnairement en 1794, le comte de Puységur, ancien lieutenant général et ministre de la guerre, qui avait démissionné en 1789, le comte d’Hervilly, commandant de la garde constitutionnelle, qui avait déjà défendu le château le 20 juin, le baron de Viomesnil, le baron de Pont-l’Abbé, aussi commandant de la garde constitutionnelle.
Le commandement du palais fut donné à M. le maréchal de Mailly et à. M. le comte de Puységur. Le baron de Viomesnil et M. d’Hervilly furent chargés de former en escouades, de trente à quarente hommes chacune, les nombreux gentilshommes qui s’étaient, réunis dans la galerie de Diane.
Ces gentilshommes, entassés dans cette pièce, quoiqu’elle fut vaste, avec les grenadiers du bataillon des Filles-Saint-Thomas, n’étaient amés que de leurs épées. Aussi, quoiqu’ils fussent bien décidés à défendre le Roi et à se faire tuer pour lui, on ne pouvait en attendre aucun secours décisif.
Je signale un autre portrait de ce Puységur, mais de format ovale. Il était également passé aux enchères et signalé alternativement comme...
Portrait présumé du comte de Puységur, ministre de la guerre sous Louis XVI (1726 - 1807)
Attribué à Alexander Roslin (suédois, 1718 - 1793)
65 x 53 cm. (25.6 x 20.9 in.)
Source : Arnet
Portrait du comte de Puységur (1726 - 1807)
Ecole française du XVIIIe siècle, entourage de Joseph-Siffred Duplessis
Source : Drouot / Commons Wikimedia
Et pour ajouter encore un peu de confusion, j'ajoute qu'il ressemble comme deux gouttes d'eau à l'un de ses frères, sans être son jumeau...
Barthélémy de Chastenet de Puységur (1729-1804)
Image : Musée du pays Rabastinois
Source : Wikiwand - Famille de Chastenet de Puységur
Jean-François LASSAVE Toulouse
Portrait de Pierre-Louis de Chastenet de Puységur (1727 -1807)
Huile sur toile (Toile d'origine)
Hauteur : 65 Largeur : 54 cm
Provenance : Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Ader Tajan, 20 décembre 1993, n° 339 (comme Ecole française vers 1760, entourage de Louis-Michel van Loo) ;
Collection particulière, Paris
* Source et infos complémentaires : Artcurial Paris - Vente Cent portraits pour un siècle (15 février 2022)
________________
Qui est-ce ? Wiki nous dit (extraits)...
Louis Pierre de Chastenet, comte de Puységur est un militaire français, né à Rabastens (Tarn) le 30 décembre 1727 et décédé à Rabastens, en octobre 1807.
Le comte de Puységur fait carrière dans l'armée. Grand-croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (25 août 1780) et lieutenant général en 1781, il devient ministre de la Guerre dans le ministère de Jacques Necker, du 30 novembre 1788 au 12 juillet 1789. Remplacé par Victor François, duc de Broglie, il reçoit les marques d'estime de l'Assemblée.
Resté fidèle à son roi, il commande une petite troupe de gentilshommes et défend les Tuileries contre l'insurrection du 10 août 1792. Il émigre après la mort du roi, auprès duquel il était constamment resté.
Il revient après la prise de pouvoir de Napoléon Bonaparte et meurt sans enfants dans sa ville natale de Rabastens en octobre 1807.
Extrait des Souvenirs de François Hüe, concernant l'épisode du 10 août 1792 :
(...)
Sur le bruit de ce décès, sa Majesté se décida à donner ordre de défendre le château et à organiser le commandement de la garde nationale. On sait sur qui tomba son choix. Ce furent le maréchal de Mailly, vieillard de quatre-vingt-quatre ans, qui devait périr révolutionnairement en 1794, le comte de Puységur, ancien lieutenant général et ministre de la guerre, qui avait démissionné en 1789, le comte d’Hervilly, commandant de la garde constitutionnelle, qui avait déjà défendu le château le 20 juin, le baron de Viomesnil, le baron de Pont-l’Abbé, aussi commandant de la garde constitutionnelle.
Le commandement du palais fut donné à M. le maréchal de Mailly et à. M. le comte de Puységur. Le baron de Viomesnil et M. d’Hervilly furent chargés de former en escouades, de trente à quarente hommes chacune, les nombreux gentilshommes qui s’étaient, réunis dans la galerie de Diane.
Ces gentilshommes, entassés dans cette pièce, quoiqu’elle fut vaste, avec les grenadiers du bataillon des Filles-Saint-Thomas, n’étaient amés que de leurs épées. Aussi, quoiqu’ils fussent bien décidés à défendre le Roi et à se faire tuer pour lui, on ne pouvait en attendre aucun secours décisif.
Je signale un autre portrait de ce Puységur, mais de format ovale. Il était également passé aux enchères et signalé alternativement comme...
Portrait présumé du comte de Puységur, ministre de la guerre sous Louis XVI (1726 - 1807)
Attribué à Alexander Roslin (suédois, 1718 - 1793)
65 x 53 cm. (25.6 x 20.9 in.)
Source : Arnet
Portrait du comte de Puységur (1726 - 1807)
Ecole française du XVIIIe siècle, entourage de Joseph-Siffred Duplessis
Source : Drouot / Commons Wikimedia
Et pour ajouter encore un peu de confusion, j'ajoute qu'il ressemble comme deux gouttes d'eau à l'un de ses frères, sans être son jumeau...
Barthélémy de Chastenet de Puységur (1729-1804)
Image : Musée du pays Rabastinois
Source : Wikiwand - Famille de Chastenet de Puységur
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Re: Le 10 août 1792, la prise des Tuileries
Extrait de l'article Wiki consacré à La journée du 10 août 1792 et au nombre de victimes :
Fondation de la République le 10 aout 1792
Anonyme , Graveur
Estampe, après 1792
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Des 800 à 900 Gardes suisses présents aux Tuileries, environ 300 meurent sur place, tués au combat ou massacrés en tentant de se rendre aux attaquants furieux à cause des coups de feu tirés sur la foule. De leur côté, les révolutionnaires dénombrent 300 victimes.
Le lendemain du massacre, les cadavres des Suisses tués dans les escaliers, les cours et les jardins des Tuileries sont jetés pêle-mêle dans une vaste tranchée creusée à cet effet rue du Faubourg-Poissonnière, non loin de la barrière Poissonnière. Environ 60 Suisses faits prisonniers à l'Hôtel de Ville sont massacrés là-bas. D'autres mourront en prison des suites de leurs blessures. Des officiers et sous-officiers seront tués lors des massacres de Septembre, dont Karl Josef von Bachmann, commandant de la Garde lors de la prise des Tuileries le 10 août, guillotiné.
Les gentilshommes en armes, estimés à environ 200, passèrent inaperçus en habits civils et furent pour la plupart capables de s'échapper en profitant de la confusion.
Pompe funèbre en l'honneur des Martyrs de la journée du 10, dans le Jardin National le 26 août 1792
Isidore-Stanislas Helman d'après un dessin de Charles Monnet, peintre du roi, datée de l'an III.
Gravure, c. 1794-95
Il s'agit d'un hommage rendu aux victimes, côté révolutionnaire, de la journée d'invasion des Tuileries du 10 août précédent, dans le jardin des Tuileries où fut élevée une immense pyramide entourée d'encensoirs.
Image : Musée des documents français, Archives nationales
Fondation de la République le 10 aout 1792
Anonyme , Graveur
Estampe, après 1792
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Des 800 à 900 Gardes suisses présents aux Tuileries, environ 300 meurent sur place, tués au combat ou massacrés en tentant de se rendre aux attaquants furieux à cause des coups de feu tirés sur la foule. De leur côté, les révolutionnaires dénombrent 300 victimes.
Le lendemain du massacre, les cadavres des Suisses tués dans les escaliers, les cours et les jardins des Tuileries sont jetés pêle-mêle dans une vaste tranchée creusée à cet effet rue du Faubourg-Poissonnière, non loin de la barrière Poissonnière. Environ 60 Suisses faits prisonniers à l'Hôtel de Ville sont massacrés là-bas. D'autres mourront en prison des suites de leurs blessures. Des officiers et sous-officiers seront tués lors des massacres de Septembre, dont Karl Josef von Bachmann, commandant de la Garde lors de la prise des Tuileries le 10 août, guillotiné.
Les gentilshommes en armes, estimés à environ 200, passèrent inaperçus en habits civils et furent pour la plupart capables de s'échapper en profitant de la confusion.
Pompe funèbre en l'honneur des Martyrs de la journée du 10, dans le Jardin National le 26 août 1792
Isidore-Stanislas Helman d'après un dessin de Charles Monnet, peintre du roi, datée de l'an III.
Gravure, c. 1794-95
Il s'agit d'un hommage rendu aux victimes, côté révolutionnaire, de la journée d'invasion des Tuileries du 10 août précédent, dans le jardin des Tuileries où fut élevée une immense pyramide entourée d'encensoirs.
Image : Musée des documents français, Archives nationales
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Re: Le 10 août 1792, la prise des Tuileries
Quelle bonne idée tu as eue, cher la nuit, la neige, de poster pour nous cet extrait ! Jean Renoir a mis tout son coeur dans la réalisation de ce film, dont les gazettes de l'époque ont écrit les dialogues. II a marqué la gamine que j'étais, tétanisée par la violence de cette période sinistre.La nuit, la neige a écrit:Extrait du film La Marseillaise (1938) de Jean Renoir...
Pour interpréter le rôle de Louis XVI, Renoir a choisi son propre frère, Pierre.
Pauvre Loulou, son dernier acte de roi est cette capitulation :
Dans la vidéo qui suit, et nous procure aussi le grand plaisir de retrouver Pierre Tchernia , Jean Renoir nous parle de son film, de son ressenti de la Révolution et de son empathie ambivalente pour les deux camps.
10 août 1792 : les sans-culottes prennent les Tuileries et imposent la déchéance du roi.
( Chronique de la Révolution, Larousse )
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Le 10 août 1792, la prise des Tuileries
Merci pour cette image...
Les gardes suisses seuls ? Peut-être également quelques-uns des centaines d'insurgés laissés sur le carreau ce jour funeste ?
Les gardes suisses seuls ? Peut-être également quelques-uns des centaines d'insurgés laissés sur le carreau ce jour funeste ?
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le 10 août 1792, la prise des Tuileries
Oui, par les autres victimes, j'entendais toutes les autres, y inclus certains suisses donc qui n'ont pas été enterrés avec leurs autres camarades morts au combat au cimetière de la Madeleine - à savoir dans ces fosses aujourd'hui situées de part et d'autre de l'allée menant à la Chapelle Expiatoire :
cliché personnel
cliché personnel
Dernière édition par Gouverneur Morris le Mer 28 Aoû 2024, 12:30, édité 2 fois
Gouverneur Morris- Messages : 11795
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Re: Le 10 août 1792, la prise des Tuileries
Il y avait un amoncellement de corps nus dans la rue de l'Echelle toute proche du carnage. Où ai-je lu cela ? Dans les mémoires de Paroy, je crois.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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