La marquise de Montesson
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les femmes du XVIIIe siècle
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La marquise de Montesson
Voici qu'au détour du Journal des Familles
je tombe par hasard sur cette demeure autrefois habitée par Mme de Montesson, et cherchant le sujet idoine pour l'y poster, je m'aperçois que la marquise n'en avait pas encore . Il est temps d'y remédier .
Or donc, Mme de Montesson ...
... ci-dessous portrait par Antoine Vestier :
Charlotte-Jeanne Béraud de La Haye de Riou, née le 4 octobre 1738 et morte le 6 février 1806, originaire d'une famille distinguée de Bretagne, épousa à 16 ans, en 1754, Jean-Baptiste, marquis de Montesson qui en avait 67 et était lieutenant général des armées du roi, riche gentilhomme de la province du Maine.
Sa figure était charmante, sans offrir rien de parfaitement régulier .
Sa fortune s’accrut beaucoup par la mort de son frère unique, le marquis de la Haie de Riou, gentilhomme de la manche du duc de Bourgogne et officier supérieur de gendarmerie, qui fut tué à la bataille de Minde, 1759. La même année, elle devint la maîtresse en titre du duc d'Orléans qui venait de perdre sa femme.
Extrait de la Nouvelle Revue
ou, comment mettre le grappin sur un duc :
Longtemps, le duc, petit-fils du Régent et père de Philippe-Egalité, la courtisa et sollicita ses faveurs. Un jour, à Villers-Cotterets, dans une chasse en forêt, le duc, qui était gros, et suivait la course à côté de la jolie marquise, voulut s’arrêter sous un arbre, pour reprendre haleine. Il descendit de cheval, s’étala sur l’herbe et demanda la permission à la jeune veuve d’entrouvrir son habit, de se délivrer du col de sa chemise. Il haletait, il suait à grosses gouttes. Une toux survint ; la marquise le voyant en cet état d’abattement partit d’un éclat de rire prolongé, et pour arrêter la toux, le tapota dans le dos, en l’appelant « gros père ». Ce mouvement spontané et coquet, ce rire coupé de saccades veloutées, ces petits yeux malicieux qui le regardaient de travers, cette mignonne bouche composée de deux lèvres sanguines en boules de cerises d’où s’étaient échappés les deux mots badins, ces petites mains délicates aux doigts fuselés et roses, qui s’appuyaient sur sa chair, ces beaux cheveux blonds qui couronnaient ce visage gracieux, toute cette mimique éloquente fit une telle impression sur le prince qu’il devint éperdument amoureux de sa compagne de plaisir. Il eut bien voulu tout de suite arriver à ses fins. La petite marquise tint bon, ne céda point, et, par un manège bien combiné, s’empara peu à peu et si bien de l’esprit et des sens du prince qu’elle parvint à se faire épouser. Elle avait alors trente-six ans.
Gilbert Stenger
http://www.museedeseineport.info/Livres/MmeMontesson/Montesson-par-Stenger.pdf
Veuve à son tour en 1769, Mme de Montesson manoeuvra très habilement pour se faire épouser du Gros duc . Il réussit à faire plier le roi, Louis XV et passa outre l'opposition furieuse du duc de Chartres, son fils .
Le 23 avril 1773 la bénédiction nuptiale fut donnée dans la chapelle de madame de Montesson, par le curé de St-Eustache, dont elle était paroissienne. Il y avait été autorisé par l’archevêque de Paris, sur le consentement du roi, Sa Majesté « voulant que le mariage restât secret, autant que faire se pourrait », c’est-à-dire aussi longtemps qu’aucun enfant n’en serait le fruit. A la connaissance près des circonstances qui ne durent pas être rendues publiques, on peut dire que ce mariage ne fut ignoré ni à la cour ni à la ville ; on l’on pensa généralement que madame de Montesson, devenue l’épouse du premier prince du sang, sans avoir le titre et le rang de princesse, se trouvait dans une position intermédiaire fort difficile, puisqu’elle avait presque également à redouter l’envie et le ridicule. Elle parvint à désarmer l’une et évita l’autre par une conduite habile et soutenue.
Les mauvaises langues soutenaient que « faute d'avoir pu faire de la marquise de Montesson une duchesse d'Orléans, le duc d'Orléans s'était fait marquis de Montesson ».
La marquise introduisit sa nièce Félicité de Genlis dans la Maison d'Orléans .
( avec les conséquences que l'on sait ... )
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t39-la-marquise-felicite-de-genlis?highlight=genlis
La situation des nouveaux époux était désormais incompatible avec les obligations de l'étiquette. Ils vécurent discrètement entre le château du Raincy et le château de Sainte-Assise, cadeau de mariage offert à Mme de Montesson, situé à Seine-Port et où, en dépit de plusieurs années d'intrigue, elle n'eut jamais l'honneur d'une visite royale.
Le Raincy :
Sainte-Assise :
Bien que censément résidence privée et simple maison de campagne, on menait grand train au château de Sainte-Assise. Une abondante domesticité composait une véritable maison civile et militaire.
Vive, spirituelle et gaie, Mme de Montesson fut la bienfaitrice de Seine-Port, encourageant le développement du village par d'importantes attributions foncières et faisant montre de beaucoup de charité à l'égard des nécessiteux. Sur un terrain dépendant de son domaine, elle fit aménager une grande place pour accueillir deux foires annuelles. Elle organisa également un marché tous les jeudis, fit ouvrir de nouvelles rues pour développer le village. Elle céda des terrains à des conditions avantageuses à ceux qui souhaitaient s'établir à Seine-Port.
Elle créa également une ferme hollandaise appelée la Vachette flamande. :4869:
Remarquable de par son caractère, son esprit et la singularité de sa situation dans le grand monde, Mme de Montesson se distinguait encore par des talents d'agrément peu communs. Élève de Gérard van Spaendonck, elle a laissé plusieurs tableaux de fleurs dignes de l'école de ce grand maître. Elle reçut aussi des leçons de physique et de chimie de Claude-Louis Berthollet et Pierre-Simon de Laplace, admis jusqu'à sa mort dans son intimité.
Mme de Chastenay témoigne:
« Cette femme, sans supériorité dans aucun genre, avait pourtant de véritables talents : elle peignait les fleurs d'une façon pleine d'agrément ; elle avait joué de la harpe et chanté avec succès ; elle avait beaucoup joué la comédie. Un peu gourmée dans ses manières et même, si l'on veut, affectée, à cause de l'incertitude de son attitude dans le monde, elle maintenait autour d'elle une sorte de cérémonial et d'apprêt. Parlant bas et assez lentement, le son de sa voix devenait comme le diapason au ton duquel restaient les conversations autour d'elle. Jamais Mme de Montesson n'avait dû briller par sa taille et par l'élégance des formes mais toute sa personne était gracieuse : la douceur de son esprit, la bonté parfaite de son cœur, la complaisance, l'aménité que l'on trouvait toujours en elle en faisaient la personne la meilleure à connaître et la plus sûre à aimer. »
Passionnée de théâtre, Mme de Montesson offrit sa protection à un certain nombre d'auteurs. Ceux qui étaient mal reçus dans les théâtres royaux purent ainsi donner en lecture leurs productions dans son salon. À la mort du comte de Pont-de-Veyle, le duc avait fait l'acquisition de sa riche bibliothèque dramatique qu'il avait offerte à sa femme. Celle-ci la compléta d'un très grand nombre de pièces tant manuscrites qu'imprimées. Elle fit également installer un théâtre de société dans son somptueux hôtel, construit par Alexandre-Théodore Brongniart à la chaussée d'Antinn où, ayant quitté son hôtel de la rue des Bons-Enfants au Palais-Royal, elle vint s'installer après 1780 et où l'on créa un certain nombre de spectacles agencés par les soins du chevalier de Saint-Georges qui, selon l'auteur des Mémoires de la marquise de Créquy, joua en quelque sorte le rôle de régisseur.
Hôtel de Montesson
à la Chaussée d'Antin .
Mme de Montesson y divertissait son époux en donnant de petites comédies qu'elle écrivait – mais que Carmontelle revoyait avant qu'on les jouât – et où mari et femme jouaient souvent eux-mêmes : Marianne ou l'Orpheline, L'Heureux Échange, L'Amant romanesque, Le Sourd volontaire, La Fausse vertu, etc. Au dire de sa nièce, Mme de Genlis (qui ne l'aimait guère), le jeu de Mme de Montesson était « aussi médiocre que ses pièces », mais ces représentations n'attiraient pas moins la société la mieux choisie. On dit que D'Alembert alla jusqu'à envisager d'admettre des femmes à l'Académie française pour y faire entrer Mme de Montesson.
Peinte par Carmontelle .
Mme la Marquise de Montesson, Mme la Marquise du Crest et Mme la Comtesse de Damas prenant le thé dans un jardin,1773
Vers la fin de la vie du duc d'Orléans, Mme de Montesson prit pour amant le jeune comte de Valence, qui aurait pu être son fils et qui avait d'ailleurs épousé une de ses petites-nièces, Pulchérie de Genlis.
La mort subite du duc en 1785, l'affecta grandement, à quoi s'ajouta l'humiliation que lui fit Louis XVI en lui interdisant de porter son deuil de manière voyante et de le faire porter à ses domestiques.
Une contestation s'étant élevée au sujet du douaire stipulé par son contrat de mariage, Louis XVI signa néanmoins au mois de juillet 1792 un acte par lequel il reconnaissait les droits qu'elle avait comme épouse du duc d'Orléans.
Elle fit inhumer le cœur de son mari dans une chapelle,
la chapelle Saint-Louis, qu'elle fit élever dans l'église de Seine-Port, à la suite de quoi elle vendit Sainte-Assise et se retira pendant un an au couvent de l'Assomption avant de regagner la chaussée d'Antin.
Portrait par Mme Le Brun :
Révolution française
Brièvement emprisonnée sous la Terreur, elle fut libérée après le 9 thermidor.
La réserve qu'elle garda pendant toute la durée de sa vie, où elle compta de véritables amis sans s'exposer jamais à exciter la moindre inimitié, la douceur et l'affabilité qui lui étaient naturelles, peut-être aussi le souvenir des bienfaits répandus par elle autrefois dans la classe indigente du peuple : tout concourut à la sauver des dangers de la Révolution. On n'avait pas pu oublier entièrement que dans l'hiver excessivement froid de 1788 à 1789, elle avait fait ôter les arbres de son orangerie et les plantes qui ornaient les serres de ses jardins, pour que ces bâtiments devinssent des salles de travail ouvertes aux pauvres. Ils y recevaient la nourriture et des secours de toute espèce, en même temps qu'ils y trouvaient un abri contre les rigueurs de la saison.
Madame de Montesson par Joseph Albrier :
Plus tard une circonstance assez remarquable lui attira, de la part de Napoléon, la plus grande considération. Elle avait autrefois connu madame de Beauharnais, avec laquelle sa liaison s’était renouée pendant l’expédition d’Égypte et dans un voyage aux eaux de Plombières. A son retour le général, parcourant les papiers de sa femme, distingua plusieurs lettres de madame de Montesson. Au milieu de toutes les exagérations de sentiment, si fort à la mode dans le dernier siècle, se trouvaient de sages et utiles conseils. Il fut surtout frappé de cette phrase : « Vous ne devez jamais oublier que vous êtes la femme d’un grand homme » ; et dès lors l’affection du premier consul, devenu ensuite empereur, fut acquise à la personne qui le jugeait aussi favorablement ; il fit payer son douaire, qui fut assis sur les canaux d’Orléans et du Loing. Madame de Montesson avait mieux aimé risquer d’en perdre la valeur entière, que de le faire liquider comme ses autres créances sur l’État.
Les égards que lui témoignait Napoléon la mirent en mesure de satisfaire des sentiments bien chers à son cœur, en obtenant du chef du gouvernement une augmentation considérable aux pensions annuelles que touchaient en Espagne un de nos princes du sang et deux illustres princesses, dépouillées et exilées avec lui.
Elle mourut à Paris le 6 février 1806 .
Son corps fut transporté dans cette même chapelle de l’église de St-Port, paroisse du château de Ste-Assise, près de Melun, où le duc d’Orléans était mort. Ce prince avait ordonné par son testament que son cœur et ses entrailles seraient apportés dans cette église, « espérant, dit-il, que la dame du lieu y serait inhumée à ses côtés, et voulant qu’ils fussent aussi unis après leur mort, qu’ils l’avaient été pendant leur vie. »
Les obsèques de madame de Montesson furent célébrées avec beaucoup de pompe. Le corps resta dans une chapelle ardente à l’église de St-Roch pendant trois jours, qui furent nécessaires pour les préparatifs de la translation.
http://www.museedeseineport.info/MuseeVirtuel/Salles/MmeMontesson/MmeMontesson.htm
https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_de_Montesson
je tombe par hasard sur cette demeure autrefois habitée par Mme de Montesson, et cherchant le sujet idoine pour l'y poster, je m'aperçois que la marquise n'en avait pas encore . Il est temps d'y remédier .
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Or donc, Mme de Montesson ...
... ci-dessous portrait par Antoine Vestier :
Charlotte-Jeanne Béraud de La Haye de Riou, née le 4 octobre 1738 et morte le 6 février 1806, originaire d'une famille distinguée de Bretagne, épousa à 16 ans, en 1754, Jean-Baptiste, marquis de Montesson qui en avait 67 et était lieutenant général des armées du roi, riche gentilhomme de la province du Maine.
Sa figure était charmante, sans offrir rien de parfaitement régulier .
Sa fortune s’accrut beaucoup par la mort de son frère unique, le marquis de la Haie de Riou, gentilhomme de la manche du duc de Bourgogne et officier supérieur de gendarmerie, qui fut tué à la bataille de Minde, 1759. La même année, elle devint la maîtresse en titre du duc d'Orléans qui venait de perdre sa femme.
Extrait de la Nouvelle Revue
ou, comment mettre le grappin sur un duc :
Longtemps, le duc, petit-fils du Régent et père de Philippe-Egalité, la courtisa et sollicita ses faveurs. Un jour, à Villers-Cotterets, dans une chasse en forêt, le duc, qui était gros, et suivait la course à côté de la jolie marquise, voulut s’arrêter sous un arbre, pour reprendre haleine. Il descendit de cheval, s’étala sur l’herbe et demanda la permission à la jeune veuve d’entrouvrir son habit, de se délivrer du col de sa chemise. Il haletait, il suait à grosses gouttes. Une toux survint ; la marquise le voyant en cet état d’abattement partit d’un éclat de rire prolongé, et pour arrêter la toux, le tapota dans le dos, en l’appelant « gros père ». Ce mouvement spontané et coquet, ce rire coupé de saccades veloutées, ces petits yeux malicieux qui le regardaient de travers, cette mignonne bouche composée de deux lèvres sanguines en boules de cerises d’où s’étaient échappés les deux mots badins, ces petites mains délicates aux doigts fuselés et roses, qui s’appuyaient sur sa chair, ces beaux cheveux blonds qui couronnaient ce visage gracieux, toute cette mimique éloquente fit une telle impression sur le prince qu’il devint éperdument amoureux de sa compagne de plaisir. Il eut bien voulu tout de suite arriver à ses fins. La petite marquise tint bon, ne céda point, et, par un manège bien combiné, s’empara peu à peu et si bien de l’esprit et des sens du prince qu’elle parvint à se faire épouser. Elle avait alors trente-six ans.
Gilbert Stenger
http://www.museedeseineport.info/Livres/MmeMontesson/Montesson-par-Stenger.pdf
Veuve à son tour en 1769, Mme de Montesson manoeuvra très habilement pour se faire épouser du Gros duc . Il réussit à faire plier le roi, Louis XV et passa outre l'opposition furieuse du duc de Chartres, son fils .
Le 23 avril 1773 la bénédiction nuptiale fut donnée dans la chapelle de madame de Montesson, par le curé de St-Eustache, dont elle était paroissienne. Il y avait été autorisé par l’archevêque de Paris, sur le consentement du roi, Sa Majesté « voulant que le mariage restât secret, autant que faire se pourrait », c’est-à-dire aussi longtemps qu’aucun enfant n’en serait le fruit. A la connaissance près des circonstances qui ne durent pas être rendues publiques, on peut dire que ce mariage ne fut ignoré ni à la cour ni à la ville ; on l’on pensa généralement que madame de Montesson, devenue l’épouse du premier prince du sang, sans avoir le titre et le rang de princesse, se trouvait dans une position intermédiaire fort difficile, puisqu’elle avait presque également à redouter l’envie et le ridicule. Elle parvint à désarmer l’une et évita l’autre par une conduite habile et soutenue.
Les mauvaises langues soutenaient que « faute d'avoir pu faire de la marquise de Montesson une duchesse d'Orléans, le duc d'Orléans s'était fait marquis de Montesson ».
La marquise introduisit sa nièce Félicité de Genlis dans la Maison d'Orléans .
( avec les conséquences que l'on sait ... )
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t39-la-marquise-felicite-de-genlis?highlight=genlis
La situation des nouveaux époux était désormais incompatible avec les obligations de l'étiquette. Ils vécurent discrètement entre le château du Raincy et le château de Sainte-Assise, cadeau de mariage offert à Mme de Montesson, situé à Seine-Port et où, en dépit de plusieurs années d'intrigue, elle n'eut jamais l'honneur d'une visite royale.
Le Raincy :
Sainte-Assise :
Bien que censément résidence privée et simple maison de campagne, on menait grand train au château de Sainte-Assise. Une abondante domesticité composait une véritable maison civile et militaire.
Vive, spirituelle et gaie, Mme de Montesson fut la bienfaitrice de Seine-Port, encourageant le développement du village par d'importantes attributions foncières et faisant montre de beaucoup de charité à l'égard des nécessiteux. Sur un terrain dépendant de son domaine, elle fit aménager une grande place pour accueillir deux foires annuelles. Elle organisa également un marché tous les jeudis, fit ouvrir de nouvelles rues pour développer le village. Elle céda des terrains à des conditions avantageuses à ceux qui souhaitaient s'établir à Seine-Port.
Elle créa également une ferme hollandaise appelée la Vachette flamande. :4869:
Remarquable de par son caractère, son esprit et la singularité de sa situation dans le grand monde, Mme de Montesson se distinguait encore par des talents d'agrément peu communs. Élève de Gérard van Spaendonck, elle a laissé plusieurs tableaux de fleurs dignes de l'école de ce grand maître. Elle reçut aussi des leçons de physique et de chimie de Claude-Louis Berthollet et Pierre-Simon de Laplace, admis jusqu'à sa mort dans son intimité.
Mme de Chastenay témoigne:
« Cette femme, sans supériorité dans aucun genre, avait pourtant de véritables talents : elle peignait les fleurs d'une façon pleine d'agrément ; elle avait joué de la harpe et chanté avec succès ; elle avait beaucoup joué la comédie. Un peu gourmée dans ses manières et même, si l'on veut, affectée, à cause de l'incertitude de son attitude dans le monde, elle maintenait autour d'elle une sorte de cérémonial et d'apprêt. Parlant bas et assez lentement, le son de sa voix devenait comme le diapason au ton duquel restaient les conversations autour d'elle. Jamais Mme de Montesson n'avait dû briller par sa taille et par l'élégance des formes mais toute sa personne était gracieuse : la douceur de son esprit, la bonté parfaite de son cœur, la complaisance, l'aménité que l'on trouvait toujours en elle en faisaient la personne la meilleure à connaître et la plus sûre à aimer. »
Passionnée de théâtre, Mme de Montesson offrit sa protection à un certain nombre d'auteurs. Ceux qui étaient mal reçus dans les théâtres royaux purent ainsi donner en lecture leurs productions dans son salon. À la mort du comte de Pont-de-Veyle, le duc avait fait l'acquisition de sa riche bibliothèque dramatique qu'il avait offerte à sa femme. Celle-ci la compléta d'un très grand nombre de pièces tant manuscrites qu'imprimées. Elle fit également installer un théâtre de société dans son somptueux hôtel, construit par Alexandre-Théodore Brongniart à la chaussée d'Antinn où, ayant quitté son hôtel de la rue des Bons-Enfants au Palais-Royal, elle vint s'installer après 1780 et où l'on créa un certain nombre de spectacles agencés par les soins du chevalier de Saint-Georges qui, selon l'auteur des Mémoires de la marquise de Créquy, joua en quelque sorte le rôle de régisseur.
Hôtel de Montesson
à la Chaussée d'Antin .
Mme de Montesson y divertissait son époux en donnant de petites comédies qu'elle écrivait – mais que Carmontelle revoyait avant qu'on les jouât – et où mari et femme jouaient souvent eux-mêmes : Marianne ou l'Orpheline, L'Heureux Échange, L'Amant romanesque, Le Sourd volontaire, La Fausse vertu, etc. Au dire de sa nièce, Mme de Genlis (qui ne l'aimait guère), le jeu de Mme de Montesson était « aussi médiocre que ses pièces », mais ces représentations n'attiraient pas moins la société la mieux choisie. On dit que D'Alembert alla jusqu'à envisager d'admettre des femmes à l'Académie française pour y faire entrer Mme de Montesson.
Peinte par Carmontelle .
Mme la Marquise de Montesson, Mme la Marquise du Crest et Mme la Comtesse de Damas prenant le thé dans un jardin,1773
Vers la fin de la vie du duc d'Orléans, Mme de Montesson prit pour amant le jeune comte de Valence, qui aurait pu être son fils et qui avait d'ailleurs épousé une de ses petites-nièces, Pulchérie de Genlis.
La mort subite du duc en 1785, l'affecta grandement, à quoi s'ajouta l'humiliation que lui fit Louis XVI en lui interdisant de porter son deuil de manière voyante et de le faire porter à ses domestiques.
Une contestation s'étant élevée au sujet du douaire stipulé par son contrat de mariage, Louis XVI signa néanmoins au mois de juillet 1792 un acte par lequel il reconnaissait les droits qu'elle avait comme épouse du duc d'Orléans.
Elle fit inhumer le cœur de son mari dans une chapelle,
la chapelle Saint-Louis, qu'elle fit élever dans l'église de Seine-Port, à la suite de quoi elle vendit Sainte-Assise et se retira pendant un an au couvent de l'Assomption avant de regagner la chaussée d'Antin.
Portrait par Mme Le Brun :
Révolution française
Brièvement emprisonnée sous la Terreur, elle fut libérée après le 9 thermidor.
La réserve qu'elle garda pendant toute la durée de sa vie, où elle compta de véritables amis sans s'exposer jamais à exciter la moindre inimitié, la douceur et l'affabilité qui lui étaient naturelles, peut-être aussi le souvenir des bienfaits répandus par elle autrefois dans la classe indigente du peuple : tout concourut à la sauver des dangers de la Révolution. On n'avait pas pu oublier entièrement que dans l'hiver excessivement froid de 1788 à 1789, elle avait fait ôter les arbres de son orangerie et les plantes qui ornaient les serres de ses jardins, pour que ces bâtiments devinssent des salles de travail ouvertes aux pauvres. Ils y recevaient la nourriture et des secours de toute espèce, en même temps qu'ils y trouvaient un abri contre les rigueurs de la saison.
Madame de Montesson par Joseph Albrier :
Plus tard une circonstance assez remarquable lui attira, de la part de Napoléon, la plus grande considération. Elle avait autrefois connu madame de Beauharnais, avec laquelle sa liaison s’était renouée pendant l’expédition d’Égypte et dans un voyage aux eaux de Plombières. A son retour le général, parcourant les papiers de sa femme, distingua plusieurs lettres de madame de Montesson. Au milieu de toutes les exagérations de sentiment, si fort à la mode dans le dernier siècle, se trouvaient de sages et utiles conseils. Il fut surtout frappé de cette phrase : « Vous ne devez jamais oublier que vous êtes la femme d’un grand homme » ; et dès lors l’affection du premier consul, devenu ensuite empereur, fut acquise à la personne qui le jugeait aussi favorablement ; il fit payer son douaire, qui fut assis sur les canaux d’Orléans et du Loing. Madame de Montesson avait mieux aimé risquer d’en perdre la valeur entière, que de le faire liquider comme ses autres créances sur l’État.
Les égards que lui témoignait Napoléon la mirent en mesure de satisfaire des sentiments bien chers à son cœur, en obtenant du chef du gouvernement une augmentation considérable aux pensions annuelles que touchaient en Espagne un de nos princes du sang et deux illustres princesses, dépouillées et exilées avec lui.
Elle mourut à Paris le 6 février 1806 .
Son corps fut transporté dans cette même chapelle de l’église de St-Port, paroisse du château de Ste-Assise, près de Melun, où le duc d’Orléans était mort. Ce prince avait ordonné par son testament que son cœur et ses entrailles seraient apportés dans cette église, « espérant, dit-il, que la dame du lieu y serait inhumée à ses côtés, et voulant qu’ils fussent aussi unis après leur mort, qu’ils l’avaient été pendant leur vie. »
Les obsèques de madame de Montesson furent célébrées avec beaucoup de pompe. Le corps resta dans une chapelle ardente à l’église de St-Roch pendant trois jours, qui furent nécessaires pour les préparatifs de la translation.
http://www.museedeseineport.info/MuseeVirtuel/Salles/MmeMontesson/MmeMontesson.htm
https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_de_Montesson
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La marquise de Montesson
Si la considération de Napoléon pour Madame de Montesson permit l'octroi de pensions à des princes de la maison de Bourbon, il s'agit du prince de Conti, de la duchesse d’Orléans et de la duchesse de Bourbon dont autrefois Madame de Montesson fréquentait la société.
Comme quoi, quel que soit le gouvernement en place, l'argent supplante les sentiments de caste.
Comme quoi, quel que soit le gouvernement en place, l'argent supplante les sentiments de caste.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La marquise de Montesson
Ah, merci, cher Dominique .
J'avais bien pensé aux duchesses d'Orléans et de Bourbon, mais je nageais un peu pour Conti ...
Justement, le parvenu Bonaparte aspire à rétablir les us & coutumes, et le mode de vie de la caste de l'ancienne aristocratie .
Le duc, par contrat, l’avait faite riche. Le roi Louis XVI confirma les volontés du mort. Le douaire de la veuve était considérable. Mais les Jacobins, qui avaient respecté l’épouse morganatique d’un d’Orléans, ne respectèrent point sa fortune. Une grande partie de ses revenus lui furent confisqués.
Bonaparte les lui rendit : cent soixante mille francs de rentes, assurés sur les canaux du Loing et du Midi, à la condition qu’elle
emploirait ses ressources à des réceptions mondaines, donnant l’exemple d’un luxe de bon aloi, rétablissant, autant que faire se pourrait, les anciennes élégances, la tenue correcte des salons, les fêtes, les danses, les amusements de la bonne compagnie. Et c’était facile pour cette petite marquise, aimable vieille de soixante-trois ans, qui avait connu la cour de Louis XV et celle de Louis XVI et se voyait honorée maintenant du respect avoué de Bonaparte.
Le Premier Consul, jusqu’à sa prise du pouvoir, n’avait vécu que dans les camps et très pauvre. Il fut séduit tout de suite par la noble distinction de l’hôtel Montesson. On y discernait un faste discret, une somptuosité nullement prétentieuse. Tous les décors s’harmonisaient entre eux. Rien de choquant, ni de criard dans les pièces. Point d’étalage discordant. Enfin, la personne même de la marquise ajoutait un attrait de plus au luxe qui l’encadrait.
J'avais bien pensé aux duchesses d'Orléans et de Bourbon, mais je nageais un peu pour Conti ...
Dominique Poulin a écrit:
Comme quoi, quel que soit le gouvernement en place, l'argent supplante les sentiments de caste.
Justement, le parvenu Bonaparte aspire à rétablir les us & coutumes, et le mode de vie de la caste de l'ancienne aristocratie .
Le duc, par contrat, l’avait faite riche. Le roi Louis XVI confirma les volontés du mort. Le douaire de la veuve était considérable. Mais les Jacobins, qui avaient respecté l’épouse morganatique d’un d’Orléans, ne respectèrent point sa fortune. Une grande partie de ses revenus lui furent confisqués.
Bonaparte les lui rendit : cent soixante mille francs de rentes, assurés sur les canaux du Loing et du Midi, à la condition qu’elle
emploirait ses ressources à des réceptions mondaines, donnant l’exemple d’un luxe de bon aloi, rétablissant, autant que faire se pourrait, les anciennes élégances, la tenue correcte des salons, les fêtes, les danses, les amusements de la bonne compagnie. Et c’était facile pour cette petite marquise, aimable vieille de soixante-trois ans, qui avait connu la cour de Louis XV et celle de Louis XVI et se voyait honorée maintenant du respect avoué de Bonaparte.
Le Premier Consul, jusqu’à sa prise du pouvoir, n’avait vécu que dans les camps et très pauvre. Il fut séduit tout de suite par la noble distinction de l’hôtel Montesson. On y discernait un faste discret, une somptuosité nullement prétentieuse. Tous les décors s’harmonisaient entre eux. Rien de choquant, ni de criard dans les pièces. Point d’étalage discordant. Enfin, la personne même de la marquise ajoutait un attrait de plus au luxe qui l’encadrait.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La marquise de Montesson
Oui effectivement, anciens revolutionnaires où tenants de l'Ancien Régime, de nombreux personnages mangerent dans la main de Napoleon.
L'imperatrice Josephine, était restée par éducation et conviction royaliste. Elle fut particulièrement généreuse et dévouée pour les anciens émigrés dont beaucoup obtenurent places et pensions dans l'administration et la cour impériale. Ce fait est particulièrement développé dans un livre de Mr Mansel aux editions Tallandier mais je n'ai pas le titre exact en tête.
L'imperatrice Josephine, était restée par éducation et conviction royaliste. Elle fut particulièrement généreuse et dévouée pour les anciens émigrés dont beaucoup obtenurent places et pensions dans l'administration et la cour impériale. Ce fait est particulièrement développé dans un livre de Mr Mansel aux editions Tallandier mais je n'ai pas le titre exact en tête.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La marquise de Montesson
Philip Mansel écrivit aussi Le Prince de Ligne: Le Charmeur de l'Europe
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Charlotte-Jeanne Béraud de La Haye de Riou, marquise de Montesson
C'est le livre que j'ai acquis sur tes conseils, Éléonore ,
Bien à vous
Bien à vous
Invité- Invité
Re: La marquise de Montesson
De Mme de Montesson :
« Affable pour les inférieurs, d’une politesse noble et graduée avec les personnes considérables, respectueuse sans bassesse avec les princes, obligeante pour tous, elle acquit, à la fois, de la bienveillance et de la considération. Arrogante, elle eut été haïe ; enfin, des airs de princesse eussent paru aussi déplacés que les manières libres d’une maîtresse. »
( le duc de Lévis )
« Affable pour les inférieurs, d’une politesse noble et graduée avec les personnes considérables, respectueuse sans bassesse avec les princes, obligeante pour tous, elle acquit, à la fois, de la bienveillance et de la considération. Arrogante, elle eut été haïe ; enfin, des airs de princesse eussent paru aussi déplacés que les manières libres d’une maîtresse. »
( le duc de Lévis )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: La marquise de Montesson
À tout point de vue cette marquise de Montesson semble avoir été fort pondérée dans sà conduite et intelligente d'après les témoignàges des contemporains...
Le livre dont je parlais hier et qui traite de l'ancienne et de la nouvelle aristocratie s'intitule :
"La Cour sous la Revolution, l'exil et la Restauration 1789-1830" de Philippe Mansel aux editions Tallandier en 1989.
"
Le livre dont je parlais hier et qui traite de l'ancienne et de la nouvelle aristocratie s'intitule :
"La Cour sous la Revolution, l'exil et la Restauration 1789-1830" de Philippe Mansel aux editions Tallandier en 1989.
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Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La marquise de Montesson
J'ai remarqué en fouinant (c'est mon péché mignon) une biographie de cette grande dame de joseph Turquan début XXe siècle sur Priceminister au prix considérable de 107 euros... j'attendrais.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La marquise de Montesson
Selon Wiki :
Dans ses Mémoires, Alexandre Dumas indique que son grand-père « tenait en véritable idolâtrie » Mme de Montesson.
Dans ses Mémoires, Alexandre Dumas indique que son grand-père « tenait en véritable idolâtrie » Mme de Montesson.
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Re: La marquise de Montesson
Dominique Poulin a écrit:J'ai remarqué en fouinant (c'est mon péché mignon) une biographie de cette grande dame de joseph Turquan début XXe siècle sur Priceminister au prix considérable de 107 euros... j'attendrais.
Aïe ! oui, je comprends .
Madame de Montesson est immuable .
J'écris au chevalier de Boufflers :
« J’arrive de souper chez Mme de Montesson, que j’ai retrouvée comme je l’avais laissée il y a un an, c’est-à-dire qu’il ne lui manque pas un grain de poudre, et qu’elle est si bien la même en tout et pour tout que je serais tentée de croire qu’on l’a conservée dans une armoire. C’est le même apprêt, le même visage, la même coiffure… »
https://fr.wikisource.org/wiki/Un_Roman_au_XVIIIe_si%C3%A8cle,_Mme_de_Sabran_et_le_chevalier_de_Boufflers
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Re: La marquise de Montesson
Evidemment, les relations sont tendues entre Mme de Montesson et sa chipie de nièce, Mme de Genlis.
Extrait ( toujours ) de la Nouvelle Revue
Bienveillante et bonne, à l’occasion, peut-être ; blessante et vindicative en d’autres circonstances. Madame de Genlis la dit méchante, ignorante et sans talent, plaçant Constantinople sur la Baltique. Elle l’appelait « tantâtre », Madame de Montesson étant la sœur utérine de la mère de la fine écrivassière . A sa rentrée d’émigration, la nièce, accueillie avec grande froideur chez la marquise, n’y retourna plus qu’au moment où cette mauvaise tante allait mourir. M. de Valence, qui avait épousé Mademoiselle de Genlis, lui voulut persuader que cette première entrevue, si réservée, si peu amicale, ne serait pas suivie d’une autre semblable, et que la marquise à la seconde visite se montrerait caressante et douce. « Elle est chagrine de penser que vous n’avez pas vieilli et êtes toujours jolie. Ce petit déboire s’éteindra, ajoutait le gendre de Madame de Genlis. » La belle-mère ne fut point convaincue et persista dans sa retraite.
Gilbert Stenger
http://www.museedeseineport.info/Livres/MmeMontesson/Montesson-par-Stenger.pdf
Extrait ( toujours ) de la Nouvelle Revue
Bienveillante et bonne, à l’occasion, peut-être ; blessante et vindicative en d’autres circonstances. Madame de Genlis la dit méchante, ignorante et sans talent, plaçant Constantinople sur la Baltique. Elle l’appelait « tantâtre », Madame de Montesson étant la sœur utérine de la mère de la fine écrivassière . A sa rentrée d’émigration, la nièce, accueillie avec grande froideur chez la marquise, n’y retourna plus qu’au moment où cette mauvaise tante allait mourir. M. de Valence, qui avait épousé Mademoiselle de Genlis, lui voulut persuader que cette première entrevue, si réservée, si peu amicale, ne serait pas suivie d’une autre semblable, et que la marquise à la seconde visite se montrerait caressante et douce. « Elle est chagrine de penser que vous n’avez pas vieilli et êtes toujours jolie. Ce petit déboire s’éteindra, ajoutait le gendre de Madame de Genlis. » La belle-mère ne fut point convaincue et persista dans sa retraite.
Gilbert Stenger
http://www.museedeseineport.info/Livres/MmeMontesson/Montesson-par-Stenger.pdf
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Re: La marquise de Montesson
Merci pour cette biographie !
Une femme que je trouve digne d'intérêt.
Voici un extrait d'une lettre de Mme du Deffand à Horace Walpole (31 mars 1773).
Elle commente ce mariage annoncé, et n'y trouve guère à redire. Ce qui est rare, chez elle... boudoi32
Est-ce que je ne vous ai jamais parlé de l'amour effréné de M.le duc d'Orléans pour Madame de Montesson ?
Il y a je ne sais combien d'années qu'il dure.
L'honnêteté des moeurs de la dame, la pureté de ses sentiments, ou, si vous l'aimez mieux, son ambition, lui ont fait faire une résistance qui a déterminé le duc à l'épouser.
Le chef de famille a refusé son consentement ; ainsi, selon nos usages, le mariage ne peut être qu'illégal ; la femme ne saurait prendre ni le nom, ni les titres du mari sans le consentement authentique dudit chef.
Mais un mariage clandestin, visiblement caché, se peut faire, et se fera sans doute, mais n'est point encore fait.
La dame voyage à Spa, en Hollande, et ne sera de retour qu'au moins de juillet, et ce sera dans cedit mois que se fera la célébration, où il n'assistera que le nombre de témoins nécessaire.
On prétend que le duc promit à son fils de ne conclure cette affaire que dans deux ans du jour qu'il lui parlait, et ce terme expire au mois de juillet prochain.
Sa passion, loin de se refroidir, n'a pris que des nouvelles forces.
Si cette femme fait mal ou bien de consentir à un tel hymen, c'est un problème ; les avis sont différents.
Je suis de l'avis de ceux qui l'approuvent ; sa réputation demeure intacte.
Si elle était d'une naissance illustre, elle aurait tort, parce que plusieurs exemples lui donneraient le droit d'être reconnue publiquement ; mais une très-petite demoiselle, veuve d'un petit gentilhomme, ne peut sans extravagance prétendre à un état qui pourrait par la suite la mettre au-dessus de tout le monde.
Une femme que je trouve digne d'intérêt.
Voici un extrait d'une lettre de Mme du Deffand à Horace Walpole (31 mars 1773).
Elle commente ce mariage annoncé, et n'y trouve guère à redire. Ce qui est rare, chez elle... boudoi32
Est-ce que je ne vous ai jamais parlé de l'amour effréné de M.le duc d'Orléans pour Madame de Montesson ?
Il y a je ne sais combien d'années qu'il dure.
L'honnêteté des moeurs de la dame, la pureté de ses sentiments, ou, si vous l'aimez mieux, son ambition, lui ont fait faire une résistance qui a déterminé le duc à l'épouser.
Le chef de famille a refusé son consentement ; ainsi, selon nos usages, le mariage ne peut être qu'illégal ; la femme ne saurait prendre ni le nom, ni les titres du mari sans le consentement authentique dudit chef.
Mais un mariage clandestin, visiblement caché, se peut faire, et se fera sans doute, mais n'est point encore fait.
La dame voyage à Spa, en Hollande, et ne sera de retour qu'au moins de juillet, et ce sera dans cedit mois que se fera la célébration, où il n'assistera que le nombre de témoins nécessaire.
On prétend que le duc promit à son fils de ne conclure cette affaire que dans deux ans du jour qu'il lui parlait, et ce terme expire au mois de juillet prochain.
Sa passion, loin de se refroidir, n'a pris que des nouvelles forces.
Si cette femme fait mal ou bien de consentir à un tel hymen, c'est un problème ; les avis sont différents.
Je suis de l'avis de ceux qui l'approuvent ; sa réputation demeure intacte.
Si elle était d'une naissance illustre, elle aurait tort, parce que plusieurs exemples lui donneraient le droit d'être reconnue publiquement ; mais une très-petite demoiselle, veuve d'un petit gentilhomme, ne peut sans extravagance prétendre à un état qui pourrait par la suite la mettre au-dessus de tout le monde.
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: La marquise de Montesson
Merci, cher la nuit, la neige, pour cet extrait .
C'est très fort de plaire à Mme du Deffand : un bon point pour Mme de Montesson .
... si elle avait vécu plus vieille: belle-mère du roi Louis-Philippe, rien que ça .
Mme du Deffand a des antennes !!!
C'est très fort de plaire à Mme du Deffand : un bon point pour Mme de Montesson .
La nuit, la neige a écrit:
Si elle était d'une naissance illustre, elle aurait tort, parce que plusieurs exemples lui donneraient le droit d'être reconnue publiquement ; mais une très-petite demoiselle, veuve d'un petit gentilhomme, ne peut sans extravagance prétendre à un état qui pourrait par la suite la mettre au-dessus de tout le monde.[/i]
... si elle avait vécu plus vieille: belle-mère du roi Louis-Philippe, rien que ça .
Mme du Deffand a des antennes !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: La marquise de Montesson
Nous avions évoqué la récente acquisition des deux pastels du duc d'Orléans et de Mme de Montesson, par réalisés par Elisabeth Vigée Le Brun
Jolis portraits préemptés pour la somme de 52 000 € (hors frais) : http://www.amisdulouvre.fr/nos_acquisitions/collections-nationales/2014/collections-vigee-montesson.htm
Jolis portraits préemptés pour la somme de 52 000 € (hors frais) : http://www.amisdulouvre.fr/nos_acquisitions/collections-nationales/2014/collections-vigee-montesson.htm
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La marquise de Montesson
Je te remercie pour ce même portrait mais de bien bien meilleure définition ! Il est très fin .
N'est-il pas une déclinaison de celui peint par Joseph Albrier ? La toilette, l'attitude sont les mêmes . Il n'y a que la coiffure qui change .
N'est-il pas une déclinaison de celui peint par Joseph Albrier ? La toilette, l'attitude sont les mêmes . Il n'y a que la coiffure qui change .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: La marquise de Montesson
C'est plutôt celui de Joseph Albrier qui est une interprétation du portrait d'Elisabeth Vigée Le Brun.Mme de Sabran a écrit:Je te remercie pour ce même portrait mais de bien bien meilleure définition ! Il est très fin .
N'est-il pas une déclinaison de celui peint par Joseph Albrier ? La toilette, l'attitude sont les mêmes . Il n'y a que la coiffure qui change .
Charlotte-Jeanne, Béraud de La Haie de Riou, marquise de Montesson
Joseph Albrier (1791-1863)
D'après Eugénie Tripier Lefranc, née Lebrun (1805-1872), d'après Louise-Elisabeth Vigée Le Brun (1755-1842)
Huile sur toile, 1840
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
Gilles Marie Joseph Albrier
Né le 4 octobre 1791 à Paris où il est mort le 7 mars 1863, est un peintre français.
Élève de Jean-Baptiste Regnault, il exposa aux Salons en 1819, 1822, 1824, 1827, 1836.
On connait de sa main de nombreux portraits, contemporains ou retrospectifs, ainsi que des scènes mythologiques et des allégories, et de rares scènes de genre.
Albrier est cité par Guy Isnard dans son ouvrage "Les pirates de la peinture", Paris, Flammarion, 1955, comme ayant réalisé de nombreux pastiches de Greuze (...)
Nous dit Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Albrier
Dernière édition par La nuit, la neige le Mar 09 Aoû 2022, 20:47, édité 1 fois
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Re: La marquise de Montesson
Et, sur Mme d'Abrantès qui connut si bien Mme de Montesson, un nouveau sujet !
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2644-laure-junot-duchesse-dabrantes#75757
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2644-laure-junot-duchesse-dabrantes#75757
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Re: La marquise de Montesson
Je faisais allusion, dans le Jeu du Printemps aux calembours de M. de Bièvres ...
Le marquis poussait la plaisanterie jusqu'à afficher, chez lui, ceux qui lui venaient à l'esprit :
" Suivant la mode de ce temps-là, Mme de Montesson prenait des leçons de Berthollet et de Laplace, qui l’initiaient aux ardus problèmes de la science, comme Van Spandonk à la peinture des fleurs. C’est pour cette raison que, durant le Consulat, voulant des fleurs à profusion, elle avait loué, au marquis de Bièvre, le château si agréablement situé dans la vallée de la douce rivière, alors si poétique et si fraîche avec ses frondaisons toujours vertes. Lorsqu’on l’y allait voir, on la trouvait peignant dans sa chambre, en face d’un vase empli de la moisson de ses magnifiques serres, protégée contre les salissures de l’huile par un surtout de soie qu’elle quittait aussitôt pour apparaître en sa robe d’une blancheur immaculée, qui rajeunissait la vétusté de son âge. ( ... )
Hors du château, elle vous menait dans le parc à la laiterie que M. de Bièvre, grand partisan de calembourgs, avait désignée par ces deux expressions sur un poteau : « Lettre i » et aux écuries, à côté, portant au fronton des grandes portes : « Honni soit qui mal y panse ! » dédicace bien appliquée aux chevaux qui s’y trouvaient. "
( Stenger )
http://www.museedeseineport.info/Livres/MmeMontesson/Montesson-par-Stenger.pdf
Ce deuxième bon mot était un grand classique que Louis XV avait déjà servi au duc de Lauraguais ... :
Le marquis poussait la plaisanterie jusqu'à afficher, chez lui, ceux qui lui venaient à l'esprit :
" Suivant la mode de ce temps-là, Mme de Montesson prenait des leçons de Berthollet et de Laplace, qui l’initiaient aux ardus problèmes de la science, comme Van Spandonk à la peinture des fleurs. C’est pour cette raison que, durant le Consulat, voulant des fleurs à profusion, elle avait loué, au marquis de Bièvre, le château si agréablement situé dans la vallée de la douce rivière, alors si poétique et si fraîche avec ses frondaisons toujours vertes. Lorsqu’on l’y allait voir, on la trouvait peignant dans sa chambre, en face d’un vase empli de la moisson de ses magnifiques serres, protégée contre les salissures de l’huile par un surtout de soie qu’elle quittait aussitôt pour apparaître en sa robe d’une blancheur immaculée, qui rajeunissait la vétusté de son âge. ( ... )
Hors du château, elle vous menait dans le parc à la laiterie que M. de Bièvre, grand partisan de calembourgs, avait désignée par ces deux expressions sur un poteau : « Lettre i » et aux écuries, à côté, portant au fronton des grandes portes : « Honni soit qui mal y panse ! » dédicace bien appliquée aux chevaux qui s’y trouvaient. "
( Stenger )
http://www.museedeseineport.info/Livres/MmeMontesson/Montesson-par-Stenger.pdf
Ce deuxième bon mot était un grand classique que Louis XV avait déjà servi au duc de Lauraguais ... :
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Re: La marquise de Montesson
Vue par Talleyrand ...
Le mérite de Madame de Montesson l'avait fait considérer par toute la société. On ne lui a pas connu d'ennemi raisonnable; sa conduite fut si noble, si honorable, si réservée que le duc dOrléans, ne pouvant la séduire, se détermina à l'épouser; il eut de la peine à obtenir la permission du roi qui, enfin, ne l'accorda qu'avec la réserve expresse du mystère .
Le mérite de Madame de Montesson l'avait fait considérer par toute la société. On ne lui a pas connu d'ennemi raisonnable; sa conduite fut si noble, si honorable, si réservée que le duc dOrléans, ne pouvant la séduire, se détermina à l'épouser; il eut de la peine à obtenir la permission du roi qui, enfin, ne l'accorda qu'avec la réserve expresse du mystère .
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Re: La marquise de Montesson
Un gros plan sur le visage de Mme de Montesson, pastel par Elisabeth Vigée Le Brun
Portrait de Charlotte-Jeanne Béraud de La Haye de Riou, marquise de Montesson (1737-1806)
Louise-Elisabeth Vigée-Le Brun
Pastel - papier marouflé sur toile
1779
Image : Forum de Marie-Antoinette
Image : Forum de Marie-Antoinette
Présentation du musée du Louvre (extrait) :
Portraits du duc Louis-Philippe d'Orléans et de la marquise de Montesson
Elisabeth-Louise Vigée Le Brun
Images : Musée du Louvre, dist. RMN - Grand Palais / Harry Bréjat
Père de Philippe-Egalité, le duc Louis-Philippe d'Orléans a souhaité obtenir de l'artiste son portrait ainsi que celui de son épouse morganatique, la marquise de Montesson (1737-1806). Grâce à un mémoire conservé à la fondation Custodia à Paris, nous savons que l'artiste a du exécuter deux portraits originaux et cinq copies, tant au pastel qu'à l'huile.
Des deux portraits originaux peints en présence des modèles, il ne subsiste que le portrait du duc. Les deux pastels du Louvre sont assurément les répliques mentionnées par le mémoire.
Exécutés rapidement, ils étaient destinés à être offerts au marquis de Roncherolles, premier gentilhomme de la Chambre du duc d'Orléans. Ils n'avaient pas besoin d'être aussi aboutis que les portraits originaux. (X. Salmon in cat. d'exp. 'Elisabeth Louise Vigée Le Brun', Paris, New York, Ottawa, 2015-2016, n° 83-84)
Œuvres en rapport :
- Le duc Louis-Philippe d'Orléans avec la Toison d'or, la grand-croix et le cordon de l'ordre du Saint-Esprit et l'ordre de Saint-Louis. 1779 Pastel sur papier marouflé sur toile de format ovale H. 0,80 ; L. 0,62 m (à vue) Paris, collection particulière
hist. : Marquise de Montesson, puis comte de Valence, puis par descendance. bibl. : Salmon, 2015a, p. 212-214, no 83, repr.
- Le duc Louis-Philippe d'Orléans avec la Toison d'or, la grand-croix et le cordon de l'ordre du Saint-Esprit et l'ordre de Saint-Louis. Huile sur toile de format ovale H. 0,81 ; L. 0,645 m, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. inv. MV 6336
hist. : Don en 1847 au château de Versailles par Mme Testard. Classé comme de l'atelier de Louis Michel Van Loo (1707-1771). bibl. : Constans, 1995, II, p. 903, no 5097, repr. ; Salmon, 2015a, p. 214, repr. fig. 3.
Louis-Philippe, duc d'Orléans, dit le Gros
Vigée-Le Brun, Elisabeth-Louise ; anciennement attribué à peintre Van Loo, Louis-Michel
Huile sur toile, vers 1779
ovale H. 81 ; L. 64,5 cm
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
- Le duc Louis-Philippe d'Orléans avec la Toison d'or, la grand-croix et le cordon de l'ordre du Saint-Esprit et l'ordre de Saint-Louis. Huile sur toile de format ovale H. 0,72 ; L. 0,58 m Paris, collection particulière bibl. : Salmon, 2015a, p. 214, repr. fig. 2.
- François-Xavier Dupré (1803-1871), d'après Élisabeth Louise Vigée Le Brun Le duc Louis-Philippe d'Orléans avec la Toison d'or, la grand-croix et le cordon de l'ordre du Saint-Esprit et l'ordre de Saint-Louis. Huile sur toile H. 0,73 ; L. 0,68 m Dreux, musée d'art et d'histoire Marcel-Dessal, inv. 925.006.001
hist. : Commandé pour Versailles en 1838 d'après un portrait alors conservé au Palais-Royal (inventaire Louis-Philippe no 3676). Dépôt du musée national du château de Versailles (inv. MV 3816. Constans, 1995, I, p. 289, no 1609, repr.).
Louis-Philippe, duc d'Orléans (1725-1785)
François-Xavier Dupré
Huile sur toile, 19e siècle
commandé par Louis-Philippe pour le musée historique de Versailles en 1838
Image : Wikipedia
- D'après Élisabeth Louise Vigée Le Brun Charlotte Jeanne Béraud de La Haye de Riou, marquise de Montesson. Huile sur toile H. 0,807 ; L. 0,65 m (à vue) Au dos du cadre, étiquette portant le numéro 16948 et à la craie le numéro 28. L'œuvre a été acquise en 1998 par son actuel propriétaire auprès de la galerie Fabian de Montjoye, 177 rue Saint-Honoré à Paris. Montpellier, collection particulière. La toile nous a été signalée en mars 2016. Nous ne la connaissons que par sa photographie.
- D'après Élisabeth Louise Vigée Le Brun Charlotte Jeanne Béraud de La Haye de Riou, marquise de Montesson. Huile sur toile, Paris, collection particulière hist. : Marquise de Montesson, puis comte de Valence, puis par descendance.
- Joseph Albrier (1791-1863), d'après Élisabeth Louise Vigée Le Brun Charlotte Jeanne Béraud de La Haye de Riou, marquise de Montesson. Huile sur toile H. 0,45 ; L. 0,30 m hist. : Commandé pour Versailles en 1840. Copie d'un tableau d'Eugénie Tripier-Lefranc d'après Vigée Le Brun alors conservé au château d'Eu. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon (inv. MV 3920. Constans, 1995, I, p. 38, no 187, repr.).
Charlotte-Jeanne, Béraud de La Haie de Riou, marquise de Montesson
Joseph Albrier (1791-1863)
D'après Eugénie Tripier Lefranc, née Lebrun (1805-1872), d'après Louise-Elisabeth Vigée Le Brun (1755-1842)
Huile sur toile, 1840
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
* Source et infos complémentaires : Collections Louvre
J'avais encore attrapé ces deux portraits du couple, mais je ne me souviens plus d'où ni de leurs références ?!
Notre sujet : La marquise de Montesson
Le pastel original dessiné par Vigée Le Brun (et celui de la paire ci-dessus), est probablement celui-ci, pour lequel je n'ai trouvé que très peu d'informations :
Portrait de la marquise de Montesson
Image : Art in Lab / Grhal.hypothèses
Je le préfère cette version à celle " emplumée " du pastel conservé au Louvre.
Portrait de Charlotte-Jeanne Béraud de La Haye de Riou, marquise de Montesson (1737-1806)
Louise-Elisabeth Vigée-Le Brun
Pastel - papier marouflé sur toile
1779
Image : Forum de Marie-Antoinette
Image : Forum de Marie-Antoinette
Présentation du musée du Louvre (extrait) :
Portraits du duc Louis-Philippe d'Orléans et de la marquise de Montesson
Elisabeth-Louise Vigée Le Brun
Images : Musée du Louvre, dist. RMN - Grand Palais / Harry Bréjat
Père de Philippe-Egalité, le duc Louis-Philippe d'Orléans a souhaité obtenir de l'artiste son portrait ainsi que celui de son épouse morganatique, la marquise de Montesson (1737-1806). Grâce à un mémoire conservé à la fondation Custodia à Paris, nous savons que l'artiste a du exécuter deux portraits originaux et cinq copies, tant au pastel qu'à l'huile.
Des deux portraits originaux peints en présence des modèles, il ne subsiste que le portrait du duc. Les deux pastels du Louvre sont assurément les répliques mentionnées par le mémoire.
Exécutés rapidement, ils étaient destinés à être offerts au marquis de Roncherolles, premier gentilhomme de la Chambre du duc d'Orléans. Ils n'avaient pas besoin d'être aussi aboutis que les portraits originaux. (X. Salmon in cat. d'exp. 'Elisabeth Louise Vigée Le Brun', Paris, New York, Ottawa, 2015-2016, n° 83-84)
Œuvres en rapport :
- Le duc Louis-Philippe d'Orléans avec la Toison d'or, la grand-croix et le cordon de l'ordre du Saint-Esprit et l'ordre de Saint-Louis. 1779 Pastel sur papier marouflé sur toile de format ovale H. 0,80 ; L. 0,62 m (à vue) Paris, collection particulière
hist. : Marquise de Montesson, puis comte de Valence, puis par descendance. bibl. : Salmon, 2015a, p. 212-214, no 83, repr.
- Le duc Louis-Philippe d'Orléans avec la Toison d'or, la grand-croix et le cordon de l'ordre du Saint-Esprit et l'ordre de Saint-Louis. Huile sur toile de format ovale H. 0,81 ; L. 0,645 m, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. inv. MV 6336
hist. : Don en 1847 au château de Versailles par Mme Testard. Classé comme de l'atelier de Louis Michel Van Loo (1707-1771). bibl. : Constans, 1995, II, p. 903, no 5097, repr. ; Salmon, 2015a, p. 214, repr. fig. 3.
Louis-Philippe, duc d'Orléans, dit le Gros
Vigée-Le Brun, Elisabeth-Louise ; anciennement attribué à peintre Van Loo, Louis-Michel
Huile sur toile, vers 1779
ovale H. 81 ; L. 64,5 cm
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
- Le duc Louis-Philippe d'Orléans avec la Toison d'or, la grand-croix et le cordon de l'ordre du Saint-Esprit et l'ordre de Saint-Louis. Huile sur toile de format ovale H. 0,72 ; L. 0,58 m Paris, collection particulière bibl. : Salmon, 2015a, p. 214, repr. fig. 2.
- François-Xavier Dupré (1803-1871), d'après Élisabeth Louise Vigée Le Brun Le duc Louis-Philippe d'Orléans avec la Toison d'or, la grand-croix et le cordon de l'ordre du Saint-Esprit et l'ordre de Saint-Louis. Huile sur toile H. 0,73 ; L. 0,68 m Dreux, musée d'art et d'histoire Marcel-Dessal, inv. 925.006.001
hist. : Commandé pour Versailles en 1838 d'après un portrait alors conservé au Palais-Royal (inventaire Louis-Philippe no 3676). Dépôt du musée national du château de Versailles (inv. MV 3816. Constans, 1995, I, p. 289, no 1609, repr.).
Louis-Philippe, duc d'Orléans (1725-1785)
François-Xavier Dupré
Huile sur toile, 19e siècle
commandé par Louis-Philippe pour le musée historique de Versailles en 1838
Image : Wikipedia
- D'après Élisabeth Louise Vigée Le Brun Charlotte Jeanne Béraud de La Haye de Riou, marquise de Montesson. Huile sur toile H. 0,807 ; L. 0,65 m (à vue) Au dos du cadre, étiquette portant le numéro 16948 et à la craie le numéro 28. L'œuvre a été acquise en 1998 par son actuel propriétaire auprès de la galerie Fabian de Montjoye, 177 rue Saint-Honoré à Paris. Montpellier, collection particulière. La toile nous a été signalée en mars 2016. Nous ne la connaissons que par sa photographie.
- D'après Élisabeth Louise Vigée Le Brun Charlotte Jeanne Béraud de La Haye de Riou, marquise de Montesson. Huile sur toile, Paris, collection particulière hist. : Marquise de Montesson, puis comte de Valence, puis par descendance.
- Joseph Albrier (1791-1863), d'après Élisabeth Louise Vigée Le Brun Charlotte Jeanne Béraud de La Haye de Riou, marquise de Montesson. Huile sur toile H. 0,45 ; L. 0,30 m hist. : Commandé pour Versailles en 1840. Copie d'un tableau d'Eugénie Tripier-Lefranc d'après Vigée Le Brun alors conservé au château d'Eu. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon (inv. MV 3920. Constans, 1995, I, p. 38, no 187, repr.).
Charlotte-Jeanne, Béraud de La Haie de Riou, marquise de Montesson
Joseph Albrier (1791-1863)
D'après Eugénie Tripier Lefranc, née Lebrun (1805-1872), d'après Louise-Elisabeth Vigée Le Brun (1755-1842)
Huile sur toile, 1840
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
* Source et infos complémentaires : Collections Louvre
____________________
J'avais encore attrapé ces deux portraits du couple, mais je ne me souviens plus d'où ni de leurs références ?!
Notre sujet : La marquise de Montesson
Le pastel original dessiné par Vigée Le Brun (et celui de la paire ci-dessus), est probablement celui-ci, pour lequel je n'ai trouvé que très peu d'informations :
Portrait de la marquise de Montesson
Image : Art in Lab / Grhal.hypothèses
Je le préfère cette version à celle " emplumée " du pastel conservé au Louvre.
Dernière édition par La nuit, la neige le Mar 09 Aoû 2022, 20:49, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La marquise de Montesson
Une agréable surprise : j'ai rencontré Mme de Montesson au château de Seneffe, près de Bruxelles !
La voici dans toute la fraîcheur et la grâce de la jeunesse :
En 2016, dans le cadre des 28èmes journées du patrimoine dont la thématique était " Patrimoine religieux et philosophique", le Domaine de Seneffe nous emmenait à la rencontre de Joseph Depestre et de Madame de Montesson.
Franc-Maçon et comte de Seneffe, Joseph Depestre a-t-il eu une passion cachée pour Madame de Montesson ? Pourquoi le portrait de la Marquise se trouve-t-il dans un des salons du Château ? On nous invitait à les retrouver dans le théâtre situé dans le parc du Domaine du Château de Seneffe, lors d'une conférence-spectacle écrite et mise en scène par Michel Bougard et Claudine Celva.
https://chateaudeseneffe.be/fr/actualites/comte-de-seneffe-et-marquise-de-montesson-retrouvailles-au-theatre
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
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