Ailleurs dans le monde en 1789
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Ailleurs dans le monde en 1789
Je reprends ici un petit exposé que j'avais écris sur notre ancien boudoir. Les amateurs de voyage et d'exotisme y trouveront un petit aperçu du monde (hors Europe) alors que couvait la Révolution... Bon voyage !
Que se passait-il, hors d'Europe, en 1789 ?
L'empire ottoman est déjà gravement malade. Le sultan est Sélim III, un homme réformateur, qui se heurte à l'opposition et l'hostilité de son entourage. Il finira d'ailleurs assassiné par ses janissaires (sa garde d'élite) en 1809. L'empire ottoman fait encore illusion par son étendue, Afrique, Asie, Balkans, mais l'autorité du sultan s'amenuise à mesure que l'on s'éloigne d'Istanbul. Deys et Pachas, d'Alger à Tunis, de la Grèce à la Serbie, n'en font qu'à leur tête. Depuis son prédécesseur, Abdul Hamid, le sultan doit compter avec une guerre latente avec la Russie, la redoutable Catherine II ayant visiblement décidé de s'offrir un accès à la Mer Noire aux dépends de son voisin (elle le fera en s'emparant principalement de la Crimée). Les pauvres ottomans vont de défaite en défaite.
En Perse (le futur Iran), la dynastie des Séfévides s'est effondrée. Terminé le règne de Kerim Shâ, souverain poète, amoureux des roses, transférant sa capitale d'Ispahan à Chîraz, y édifiant de magnifiques monuments à la gloire du grand poète Hafiz... Les intrigues de cour et les incursions afghanes ont tout balayé. Un obscur général châtré dans son enfance va s'emparer du pouvoir pour fonder une nouvelle dynastie (sacré exploit pour un ennuque...).
Autre géant aux pieds d'argile, la Chine. Dirigée par l'empereur Quien Long, elle fait forte impression également, avec un vaste territoire, la "Chine des 18 provinces" qui s'étend jusqu'au lac Baïkal. Malheureusement, la Chine s'est figée et va devenir l'empire immobile décrit par Peyrefitte dans son livre du même nom. L'empereur, âgé, esthète délicat, s'enferme dans la Cité Interdite, entre ses ennuques et concubines et se coupe du monde. Une ambassade anglaise envoyée en 1792 ne débouchera que sur un dialogue de sourds. Peyrefitte l'évoque dans son livre L'empire immobile.
Le Japon reste refermé sur lui-même, impénétrable. Il en est à l'époque EDO et connaît une terrible famine au point que les japonais mangent les morts... L'autorité s'effondre, les bandits hantent les routes et les fiers samouraï prédisent que le pays sera bientôt une colonie étrangère si ça continue (beaucoup pensent aux portugais).
La péninsule indochinoise connaît de grands troubles, deux grandes familles s'affrontent entre Hué et Hanoï. Même chose pour le royaume du Siam (future Taïlande) qui doit subir les incursions meurtrières de nomades birmans venus du nord. A tel point que la capitale a été transférée à Bangkok, par sécurité. Pendant ce temps, pillards et brigands ne se gênent pas pour persécuter les rares missionaires chrétiens venus se perdre dans ces lointaines contrées.
L'Inde est possession britannique depuis que la France a perdu le fabuleux héritage de Dupleix. Le successeur de ce dernier, Lally Tollendal n'a rien pu faire contre les britanniques. Ces derniers installent un empire "pour 1000 ans". Le Grand Moghol, réfugié à Delhi, n'est plus qu'un mendiant, un fantôme. L'Inde est à qui veut la prendre et God save the Queen... Perdus Chandernagor et Pondichéry, "le comptoir des plaisirs"... Seul exception avec le sultan de Mysore, Tippo Saïb, qui reste notre allié et envoie une ambassade fastueuse à Versailles dans les années 1780.
Les Hollandais tiennent toujours fermement leurs comptoirs de Java et Sumatra, dans la future Indonésie, régis par la Compagnie des Indes Occidentales.
Les Philippines sont possession espagnole. En fait, elles sont administrées par le Vice-Roi nommé par Madrid, depuis Mexico... C'est surtout l'Eglise qui régit le pays, entre indépendantistes et querelles de bénitier entre les différentes congrégations.
L'Amérique Latine est en pleine ébullition sociale, celle qui débouchera sur les révolutions du XIXème siècle. Colonie espagnole, elle est divisée en deux parties, chacune dirigée par un Vice-Roi nommé par Madrid, l'un à Mexico, l'autre à Lima. Les espagnols venus de la métropole se réservent les meilleurs places, les "créoles" bouillonnent. Quand aux "indigènes", descendants des incas, mayas et aztèques, eux les pauvres...
Le Brésil est possession portugaise, administré depuis Rio.
Les jeunes Etats-Unis d'Amérique débutent leur histoire en tant que nation. En dehors de villes comme New-York, Boston et Philadelphie, le pays reste sauvage, avec des routes défoncées, des infrastructures inexistantes. Napoléon leur refilera la Louisiane dans quelques années. A l'autre bout du continent, deux bourgades fondées par les missionnaires espagnols tentent de survivre : San Francisco et Los Angeles. Car à cette époque, la Californie est espagnole. Au milieu du pays, les indiens sont encore tranquilles (ça va pas durer).
Plus au nord, le Canada est revenu aux anglais, perdu par les français au traité de Paris en 1763, malgré la résistance héroïque du marquis de Montcalm. "Si vous comptiez sur nous pour les fourrures d'hiver, c'est en Angleterre qu'il faudra vous adresser" se désolait Choiseul. "Quelques arpents de neige" persiflait Voltaire...
Quant à l'Afrique, elle est complètement à l'écart et ne semble relever que du folklore, sauf au Cap où sont installés les colons hollandais.
L'Australie, découverte récente, est aux anglais qui en ont fait une colonie pénitentiaire depuis 1788.
L'Océanie reste terre de mystère. On espérait en savoir plus par M. de la Pérouse, hélas...
Que se passait-il, hors d'Europe, en 1789 ?
L'empire ottoman est déjà gravement malade. Le sultan est Sélim III, un homme réformateur, qui se heurte à l'opposition et l'hostilité de son entourage. Il finira d'ailleurs assassiné par ses janissaires (sa garde d'élite) en 1809. L'empire ottoman fait encore illusion par son étendue, Afrique, Asie, Balkans, mais l'autorité du sultan s'amenuise à mesure que l'on s'éloigne d'Istanbul. Deys et Pachas, d'Alger à Tunis, de la Grèce à la Serbie, n'en font qu'à leur tête. Depuis son prédécesseur, Abdul Hamid, le sultan doit compter avec une guerre latente avec la Russie, la redoutable Catherine II ayant visiblement décidé de s'offrir un accès à la Mer Noire aux dépends de son voisin (elle le fera en s'emparant principalement de la Crimée). Les pauvres ottomans vont de défaite en défaite.
En Perse (le futur Iran), la dynastie des Séfévides s'est effondrée. Terminé le règne de Kerim Shâ, souverain poète, amoureux des roses, transférant sa capitale d'Ispahan à Chîraz, y édifiant de magnifiques monuments à la gloire du grand poète Hafiz... Les intrigues de cour et les incursions afghanes ont tout balayé. Un obscur général châtré dans son enfance va s'emparer du pouvoir pour fonder une nouvelle dynastie (sacré exploit pour un ennuque...).
Autre géant aux pieds d'argile, la Chine. Dirigée par l'empereur Quien Long, elle fait forte impression également, avec un vaste territoire, la "Chine des 18 provinces" qui s'étend jusqu'au lac Baïkal. Malheureusement, la Chine s'est figée et va devenir l'empire immobile décrit par Peyrefitte dans son livre du même nom. L'empereur, âgé, esthète délicat, s'enferme dans la Cité Interdite, entre ses ennuques et concubines et se coupe du monde. Une ambassade anglaise envoyée en 1792 ne débouchera que sur un dialogue de sourds. Peyrefitte l'évoque dans son livre L'empire immobile.
Le Japon reste refermé sur lui-même, impénétrable. Il en est à l'époque EDO et connaît une terrible famine au point que les japonais mangent les morts... L'autorité s'effondre, les bandits hantent les routes et les fiers samouraï prédisent que le pays sera bientôt une colonie étrangère si ça continue (beaucoup pensent aux portugais).
La péninsule indochinoise connaît de grands troubles, deux grandes familles s'affrontent entre Hué et Hanoï. Même chose pour le royaume du Siam (future Taïlande) qui doit subir les incursions meurtrières de nomades birmans venus du nord. A tel point que la capitale a été transférée à Bangkok, par sécurité. Pendant ce temps, pillards et brigands ne se gênent pas pour persécuter les rares missionaires chrétiens venus se perdre dans ces lointaines contrées.
L'Inde est possession britannique depuis que la France a perdu le fabuleux héritage de Dupleix. Le successeur de ce dernier, Lally Tollendal n'a rien pu faire contre les britanniques. Ces derniers installent un empire "pour 1000 ans". Le Grand Moghol, réfugié à Delhi, n'est plus qu'un mendiant, un fantôme. L'Inde est à qui veut la prendre et God save the Queen... Perdus Chandernagor et Pondichéry, "le comptoir des plaisirs"... Seul exception avec le sultan de Mysore, Tippo Saïb, qui reste notre allié et envoie une ambassade fastueuse à Versailles dans les années 1780.
Les Hollandais tiennent toujours fermement leurs comptoirs de Java et Sumatra, dans la future Indonésie, régis par la Compagnie des Indes Occidentales.
Les Philippines sont possession espagnole. En fait, elles sont administrées par le Vice-Roi nommé par Madrid, depuis Mexico... C'est surtout l'Eglise qui régit le pays, entre indépendantistes et querelles de bénitier entre les différentes congrégations.
L'Amérique Latine est en pleine ébullition sociale, celle qui débouchera sur les révolutions du XIXème siècle. Colonie espagnole, elle est divisée en deux parties, chacune dirigée par un Vice-Roi nommé par Madrid, l'un à Mexico, l'autre à Lima. Les espagnols venus de la métropole se réservent les meilleurs places, les "créoles" bouillonnent. Quand aux "indigènes", descendants des incas, mayas et aztèques, eux les pauvres...
Le Brésil est possession portugaise, administré depuis Rio.
Les jeunes Etats-Unis d'Amérique débutent leur histoire en tant que nation. En dehors de villes comme New-York, Boston et Philadelphie, le pays reste sauvage, avec des routes défoncées, des infrastructures inexistantes. Napoléon leur refilera la Louisiane dans quelques années. A l'autre bout du continent, deux bourgades fondées par les missionnaires espagnols tentent de survivre : San Francisco et Los Angeles. Car à cette époque, la Californie est espagnole. Au milieu du pays, les indiens sont encore tranquilles (ça va pas durer).
Plus au nord, le Canada est revenu aux anglais, perdu par les français au traité de Paris en 1763, malgré la résistance héroïque du marquis de Montcalm. "Si vous comptiez sur nous pour les fourrures d'hiver, c'est en Angleterre qu'il faudra vous adresser" se désolait Choiseul. "Quelques arpents de neige" persiflait Voltaire...
Quant à l'Afrique, elle est complètement à l'écart et ne semble relever que du folklore, sauf au Cap où sont installés les colons hollandais.
L'Australie, découverte récente, est aux anglais qui en ont fait une colonie pénitentiaire depuis 1788.
L'Océanie reste terre de mystère. On espérait en savoir plus par M. de la Pérouse, hélas...
Dernière édition par Calonne le Mar 07 Jan 2014, 22:21, édité 1 fois
Calonne- Messages : 1133
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Calonne a écrit:Je reprends ici un petit exposé que j'avais écris sur notre ancien boudoir. Les amateurs de voyage et d'exotisme y trouveront un petit aperçu du monde (hors Europe) alors que couvait la Révolution... Bon voyage !
Que se passait-il, hors d'Europe, en 1789 ?
L'empire ottoman ...
Grand corps malade ...
Et plus proche ? Sais pas moi, en Europe par exemple !
Calonne a écrit:
L'Océanie reste terre de mystère. On espérait en savoir plus par M. de la Pérouse, hélas...
Classique : on ne peut compter sur personne .
.
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Entrons un peu plus dans les détails...
L'Empire Ottoman, "La sublime Porte", a beau être malade, on le traite encore avec égards. Ses armées étaient encore sous les remparts de Vienne en 1683 et la ville ne fût sauvée que par l'intervention de Jean III Sobieski de Pologne et Charles V de Lorraine. Le vizir Kara Mustapha, jugé responsable de cet échec en perdît la tête...
Mais depuis l'alliance entre François Ier et Soliman le Magnifique pour contrer Charles Quint, le royaume de France entretient une relation privilégiée avec la sublime porte et notre ambassadeur sur place bénéficie en général d'un traitement de faveur. L'un des plus célèbres fût un certain Vergennes qui y séjourna de longues années et y connût sa future femme. Mais en 1789, notre ambassadeur à Constantinople est Marie-Gabriel-Florent-Auguste de Choiseul-Gouffier. Cousin du duc de Choiseul, ami proche de Talleyrand avec lequel il a étudié dans sa jeunesse, c'est un esthète, un amateur d'art éclairé et grand voyageur. Parti visiter les Cyclades, la mer Egée et l'Asie Mineure, il en revient avec un livre, Voyage pittoresque de la Grèce qui remporte un grand succès. Membre de l'Académie française, il est notre ambassadeur sur place à partir de 1784.
Sommé par la Convention de rentrer en France, il refuse. Ses biens sont saisis et un nouvel ambassadeur est nommé pour le remplacer. Notre diplomate résiste un an (!) retranché dans son ambassade avant d'émigrer en Russie en 1792. Tenu en grande amitié par Catherine II, il y devient directeur de l'Académie des Arts et des Bibliothèques impériales de Russie. Refusant, malgré l'insistance de Talleyrand, de servir l'Empire, il restera fidèle à Louis XVIII.
Le sultan de l'époque est Sélim III sur lequel les ottomans les plus réformateurs fondent beaucoup d'espoirs. Successeur d'Abdul Hamid, il hérite d'une suite de guerres catastrophiques avec la Russie, parmi lesquels le désastre d'Ochakov où en deux jours de combat, les turcs avaient perdu quinze vaisseaux, 3000 hommes et 15000 prisonniers. A cette bataille s'était distingué un certain amiral Jones qui viendra s'installer en France plus tard.
Impuissant à contrer les ambitions de Catherine II, Sélim sera tout aussi impuissant à réformer un empire figé et sclérosé. Jouet d'influences contradictoires, louvoyant entre les pressions des occidentaux et celles de ses nobles, il finira assassiné par ses janissaires, la garde impériale des sultans en 1809. Lui succèdera Mamhoud II dont la mère, la toute puissante Validé sultane, est supposée être une française, Marie Aimée du Buc, venue de Martinique, autrefois enlevée par des corsaires barbaresques et envoyée au harem de Constantinople pour y être offerte au sultan Abdul Hamid...
L'Empire Ottoman, "La sublime Porte", a beau être malade, on le traite encore avec égards. Ses armées étaient encore sous les remparts de Vienne en 1683 et la ville ne fût sauvée que par l'intervention de Jean III Sobieski de Pologne et Charles V de Lorraine. Le vizir Kara Mustapha, jugé responsable de cet échec en perdît la tête...
Mais depuis l'alliance entre François Ier et Soliman le Magnifique pour contrer Charles Quint, le royaume de France entretient une relation privilégiée avec la sublime porte et notre ambassadeur sur place bénéficie en général d'un traitement de faveur. L'un des plus célèbres fût un certain Vergennes qui y séjourna de longues années et y connût sa future femme. Mais en 1789, notre ambassadeur à Constantinople est Marie-Gabriel-Florent-Auguste de Choiseul-Gouffier. Cousin du duc de Choiseul, ami proche de Talleyrand avec lequel il a étudié dans sa jeunesse, c'est un esthète, un amateur d'art éclairé et grand voyageur. Parti visiter les Cyclades, la mer Egée et l'Asie Mineure, il en revient avec un livre, Voyage pittoresque de la Grèce qui remporte un grand succès. Membre de l'Académie française, il est notre ambassadeur sur place à partir de 1784.
Sommé par la Convention de rentrer en France, il refuse. Ses biens sont saisis et un nouvel ambassadeur est nommé pour le remplacer. Notre diplomate résiste un an (!) retranché dans son ambassade avant d'émigrer en Russie en 1792. Tenu en grande amitié par Catherine II, il y devient directeur de l'Académie des Arts et des Bibliothèques impériales de Russie. Refusant, malgré l'insistance de Talleyrand, de servir l'Empire, il restera fidèle à Louis XVIII.
Le sultan de l'époque est Sélim III sur lequel les ottomans les plus réformateurs fondent beaucoup d'espoirs. Successeur d'Abdul Hamid, il hérite d'une suite de guerres catastrophiques avec la Russie, parmi lesquels le désastre d'Ochakov où en deux jours de combat, les turcs avaient perdu quinze vaisseaux, 3000 hommes et 15000 prisonniers. A cette bataille s'était distingué un certain amiral Jones qui viendra s'installer en France plus tard.
Impuissant à contrer les ambitions de Catherine II, Sélim sera tout aussi impuissant à réformer un empire figé et sclérosé. Jouet d'influences contradictoires, louvoyant entre les pressions des occidentaux et celles de ses nobles, il finira assassiné par ses janissaires, la garde impériale des sultans en 1809. Lui succèdera Mamhoud II dont la mère, la toute puissante Validé sultane, est supposée être une française, Marie Aimée du Buc, venue de Martinique, autrefois enlevée par des corsaires barbaresques et envoyée au harem de Constantinople pour y être offerte au sultan Abdul Hamid...
Calonne- Messages : 1133
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Calonne a écrit: Lui succèdera Mamhoud II dont la mère, la toute puissante Validé sultane, est supposée être une française, Marie Aimée du Buc, venue de Martinique, autrefois enlevée par des corsaires barbaresques et envoyée au harem de Constantinople pour y être offerte au sultan Abdul Hamid...
Pour illustrer le rapt et la vente comme esclave d'Aimée du Buc de la Riverie, je vous propose Le marchand d'esclaves, de Louis Devedeux
( Rennes, Musée des Beaux Arts ) .
Il est inutile de préciser combien une femme blanche et belle était une prise de choix !!!
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Oui, les corsaires barbaresques restaient encore menaçants en Méditerranée, malgré les campagnes menées par certains ordres comme les chevaliers de Malte. Aimée du Buc de la Riverie aurait été d'abord transférée à Alger, puis offerte par le Dey au sultan Abdul Hamid et envoyée au Sérail de Constantinople. Devenu Kadine (une des épouses officielles du sultan), elle lui donnera un fils, Mahmoud, qui règnera à partir de 1809. Il vengera Sélim III le 14 juin 1826 avec le massacre et l'extermination complète de tous les janissaires.
Calonne- Messages : 1133
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Victor Hugo chanté par Nougaro boudoi30 , c'est quelque chose !!!
La galère capitane
Nous emmenions en esclavage
Cent chrétiens, pêcheurs de corail
Nous recrutions pour le sérail
Dans tous les moutiers du rivage
En mer les hardis écumeurs!
Nous allions de Fez à Catane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatre-vingts rameurs
On signale un couvent à terre
Nous jetons l'ancre près du bord
A nos yeux s'offre tout d'abord
Une fille du monastère
Près des flots, sourde à leurs rumeurs,
Elle dormait sous un platane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatre-vingt rameurs
- La belle fille, il faut vous taire
Il faut nous suivre, il fait bon vent
Ce n'est que changer de couvent
Le harem vaut le monastère
Sa Hautesse aime les primeurs,
Nous vous ferons mahométane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatre-vingt rameurs
Elle veut fuir vers la chapelle
- Osez-vous bien, fils de Satan ?
- Nous osons, dit le capitan
Elle pleure, supplie, appelle
Malgré sa plainte et ses clameurs,
On l'emporta dans la tartane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatre-vingts rameurs
Plus belle encore dans sa tristesse
Ses yeux étaient deux talismans
Elle valait mille tomans
On la vendit à sa Hautesse
Elle eut beau dire: - Je me meurs !
De nonne, elle devint sultane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatre-vingts rameurs
.
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Calonne a écrit:Seul exception avec le sultan de Mysore, Tippo Saïb, qui reste notre allié et envoie une ambassade fastueuse à Versailles dans les années 1780.
La description qu'en a faite le comte d'Hézecques dans ses Souvenirs est consultable ici, en page 229. On y apprend que la Reine a mal digéré son poulet Tandoori .
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Les pauvres ambassadeurs tombaient plutôt mal : 1788, c'était pas trop le moment...
Merci à vous Gouverneur pour ce lien !
Retournons dans l'ambiance feutrée du Sérail. En 1789, depuis longtemps, ce sont les femmes qui règnent sur Topkapi, le palais des sultans. Epouses, mères, concubines et favorites tirent les ficelles de sultans devenus des marionettes entre leurs doigts parfumés. La faute en revient au système de la Cage : afin d'éviter de sanglantes rivalités entre frères, l'usage voulait que pendant le règne d'un sultan, ses frères et autres parents mâles proches restent enfermés dans leurs appartements, confinés avec leurs serviteurs, jusqu'à la mort du souverain. C'est alors seulement que le nouveau sultan pouvait en sortir. On imagine le résultat produit par cette prison dorée, cet enfermement, coupé du monde pendant parfois des années. Ainsi, Abdul Hamid avait passé 44 ans enfermé dans la Cage des Princes avant d'en sortir à la mort de son frère Mustafa. D'après ses contemporains, par la suite, il se serait comporté comme un aveugle recouvrant la vue...
Le harem était ordonné par une stricte hiérarchie : on trouvait au bas de l'échelle les odalisques. Puis c'était les Gözde, celles remarquées par le sultan, sans plus. La première nuit passée avec le maître donnait accès au rang d'Ikbal. Venait enfin le cercle restreint des Kadin, épouses officielles. Mais le véritable maître de ce lieu clos et feutré, c'est la mère du sultan régnant, la Validé sultane, "diadème des têtes voilées". Elle est assistée du grand ennuque noir. Gardien du harem, mais aussi administrateur des villes saintes et gardien des reliques (dont le châle de Fatima), c'est le troisième personnage de l'empire après le sultan et le grand vizir. Il est le seul à pouvoir approcher le sultan à n'importe quelle heure, de jour comme de nuit, le seul à pouvoir le toucher. Il gère le harem, secondé par ses ennuques noirs et il est d'office l'intendant de la Validé Sultane. Les ennuques blanc, eux, s'occupent de l'éducation des princes.
Il faut rajouter les Bostanji, officiellement jardiniers du palais. En vérité, ils sont les exécuteurs personnels du sultan, chargés d'étrangler leur victime avec une cordelette de cuir... Sourd-muets, ils ont développé une sorte de langue des signes à base de gestes, de mimiques et de grognements, leur permettant de communiquer et même d'évoquer des sujets abstraits. Sans oublier les marchandes arméniennes qui servent de contact avec l'extérieur, les médecins, les serviteurs...
Tout ce petit monde vit donc en vase clos derrière les hauts remparts du palais, coupé du monde, dans une ambiance feutrée et... mortelle. Car dans cet univers très codifié, mieux vaut ne pas se faire trop remarquer. Au mieux, on reçoit la visite d'un bostanji et son petit cordon, au pire, on est exilé à jamais à l'Eski Sérail, "le palais des larmes" : l'ancien palais, devenu une forteresse isolée et oubliée où il ne reste plus qu'à attendre la mort dans un ennui infernal tandis que chaque jour se répète, identique aux autres...
Merci à vous Gouverneur pour ce lien !
Retournons dans l'ambiance feutrée du Sérail. En 1789, depuis longtemps, ce sont les femmes qui règnent sur Topkapi, le palais des sultans. Epouses, mères, concubines et favorites tirent les ficelles de sultans devenus des marionettes entre leurs doigts parfumés. La faute en revient au système de la Cage : afin d'éviter de sanglantes rivalités entre frères, l'usage voulait que pendant le règne d'un sultan, ses frères et autres parents mâles proches restent enfermés dans leurs appartements, confinés avec leurs serviteurs, jusqu'à la mort du souverain. C'est alors seulement que le nouveau sultan pouvait en sortir. On imagine le résultat produit par cette prison dorée, cet enfermement, coupé du monde pendant parfois des années. Ainsi, Abdul Hamid avait passé 44 ans enfermé dans la Cage des Princes avant d'en sortir à la mort de son frère Mustafa. D'après ses contemporains, par la suite, il se serait comporté comme un aveugle recouvrant la vue...
Le harem était ordonné par une stricte hiérarchie : on trouvait au bas de l'échelle les odalisques. Puis c'était les Gözde, celles remarquées par le sultan, sans plus. La première nuit passée avec le maître donnait accès au rang d'Ikbal. Venait enfin le cercle restreint des Kadin, épouses officielles. Mais le véritable maître de ce lieu clos et feutré, c'est la mère du sultan régnant, la Validé sultane, "diadème des têtes voilées". Elle est assistée du grand ennuque noir. Gardien du harem, mais aussi administrateur des villes saintes et gardien des reliques (dont le châle de Fatima), c'est le troisième personnage de l'empire après le sultan et le grand vizir. Il est le seul à pouvoir approcher le sultan à n'importe quelle heure, de jour comme de nuit, le seul à pouvoir le toucher. Il gère le harem, secondé par ses ennuques noirs et il est d'office l'intendant de la Validé Sultane. Les ennuques blanc, eux, s'occupent de l'éducation des princes.
Il faut rajouter les Bostanji, officiellement jardiniers du palais. En vérité, ils sont les exécuteurs personnels du sultan, chargés d'étrangler leur victime avec une cordelette de cuir... Sourd-muets, ils ont développé une sorte de langue des signes à base de gestes, de mimiques et de grognements, leur permettant de communiquer et même d'évoquer des sujets abstraits. Sans oublier les marchandes arméniennes qui servent de contact avec l'extérieur, les médecins, les serviteurs...
Tout ce petit monde vit donc en vase clos derrière les hauts remparts du palais, coupé du monde, dans une ambiance feutrée et... mortelle. Car dans cet univers très codifié, mieux vaut ne pas se faire trop remarquer. Au mieux, on reçoit la visite d'un bostanji et son petit cordon, au pire, on est exilé à jamais à l'Eski Sérail, "le palais des larmes" : l'ancien palais, devenu une forteresse isolée et oubliée où il ne reste plus qu'à attendre la mort dans un ennui infernal tandis que chaque jour se répète, identique aux autres...
Calonne- Messages : 1133
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Ceux-ci s’en sortaient bien ! Je croyais que, la plupart du temps, il était plutôt d’usage de les zigouiller. C’est encore plus simple... :Calonne a écrit: La faute en revient au système de la Cage : afin d'éviter de sanglantes rivalités entre frères, l'usage voulait que pendant le règne d'un sultan, ses frères et autres parents mâles proches restent enfermés dans leurs appartements, confinés avec leurs serviteurs, jusqu'à la mort du souverain.
Pour ceux que cela intéresse, ou qui passent à table (who knows ?), les eunuques blancs étaient « seulement » castrés, pour les noirs...c’était la totale !Calonne a écrit:Il gère le harem, secondé par ses ennuques noirs et il est d'office l'intendant de la Validé Sultane. Les ennuques blanc, eux, s'occupent de l'éducation des princes.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Quelle différence cela fait-il ?
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Eh bien pour te répondre je citerai le film Farinelli, à propos des deux frères Broschi qui se partageaient leurs maîtresses :Mme de Sabran a écrit:Quelle différence cela fait-il ?
"L'un apporte la jouissance, l'autre la semence"...
Ce n'est pas très élogieux pour le second en fait... :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Majesté a écrit:Eh bien pour te répondre je citerai le film Farinelli, à propos des deux frères Broschi qui se partageaient leurs maîtresses :Mme de Sabran a écrit:Quelle différence cela fait-il ?
"L'un apporte la jouissance, l'autre la semence"...
Ce n'est pas très élogieux pour le second en fait... :
.
Comment apporter la semence sans la jouissance ?!!! Il y a un truc qui m'échappe ...
Sinon, pour la jouissance sans ... , nous n'entrerons pas dans les détails . Les eunuques ne l'étaient pas tout à fait .
Les frères Broschi sont mis en scène dans le film Farinelli de Gérard Corbiau (1994). Les faits qui y sont relatés relèvent en majorité de la fiction. Entre autres choses, la rencontre entre Riccardo Broschi et Haendel n'est pas établie. L'organisation de la castration de son frère et la promesse de l'écriture d'un opéra ne le sont pas plus , précise WIKI.
.
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Euh...Mme de Sabran a écrit:Quelle différence cela fait-il ?
Le « robinet » aussi, quoi !
N’embrouille pas Elie ! :Majesté a écrit:
Eh bien pour te répondre je citerai le film Farinelli, à propos des deux frères Broschi qui se partageaient leurs maîtresses :
"L'un apporte la jouissance, l'autre la semence"...
Dans les deux cas, les eunuques du sérail n’ont plus de testicules...
En évoquant le film, Majesté parlait de la jouissance de la femme.Mme de Sabran a écrit:Comment apporter la semence sans la jouissance ?!!! Il y a un truc qui m'échappe ...
Quelle surprenante discussion... :
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
La nuit, la neige a écrit:
N’embrouille pas Elie ! :
Cela m'embrouille moins tout de même que le cryptage des lettres !
La nuit, la neige a écrit:En évoquant le film, Majesté parlait de la jouissance de la femme.Mme de Sabran a écrit:Comment apporter la semence sans la jouissance ?!!! Il y a un truc qui m'échappe ...
... et moi aussi en répondant à Majesté .
.
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Alors... Il y avait plusieurs sortes d'ennuques. Les Sandalis subissaient l'émasculation complète tandis que les Semivirs ne perdaient que leurs testicules. Les ennuques chargés du harem étaient noirs exclusivement pour une raison bien précise : on pensait qu'un homme noir laisse une "trace" de sa race sur sa progéniture, ce qui permettait de réaliser qu'une castration avait été mal faîte ou incomplète.
La castration entraînait des effets morphologiques variés, surtout suivant l'âge où elle était pratiquée : perte des poils, des cheveux, de la masse musculaire et du désir sexuel, provoquée par l'arrêt de production de testostérone, hormone mâle produite par les testicules. La voix devenait fluette ou demeurait aïgue lorsque la castration était pratiquée à l'adolescence. Les ennuques qui ne pratiquaient pas d'exercice physique devenaient rapidement obèses et lisses. Ceux qui s'entretenaient gardaient une allure plutôt féminine, élancée et lisse, renforcée par une voix flûtée.
Pour répondre à La nuit, la neige, ce fût justement pour éviter le fratricide que le système de la Cage fût institué. Auparavant, la coutume voulait que soit reconnu sultan le premier des fils (ou des frères en l'absence d'héritier) qui se présentait au palais impérial à la mort du souverain. A partir de ce moment, il faisait généralement éxécuter ses cadets pour éviter toute rivalité. Mehmet III fît ainsi éxécuter ses... 19 frères.
La castration entraînait des effets morphologiques variés, surtout suivant l'âge où elle était pratiquée : perte des poils, des cheveux, de la masse musculaire et du désir sexuel, provoquée par l'arrêt de production de testostérone, hormone mâle produite par les testicules. La voix devenait fluette ou demeurait aïgue lorsque la castration était pratiquée à l'adolescence. Les ennuques qui ne pratiquaient pas d'exercice physique devenaient rapidement obèses et lisses. Ceux qui s'entretenaient gardaient une allure plutôt féminine, élancée et lisse, renforcée par une voix flûtée.
Pour répondre à La nuit, la neige, ce fût justement pour éviter le fratricide que le système de la Cage fût institué. Auparavant, la coutume voulait que soit reconnu sultan le premier des fils (ou des frères en l'absence d'héritier) qui se présentait au palais impérial à la mort du souverain. A partir de ce moment, il faisait généralement éxécuter ses cadets pour éviter toute rivalité. Mehmet III fît ainsi éxécuter ses... 19 frères.
Calonne- Messages : 1133
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Calonne a écrit:Les Sandalis subissaient l'émasculation complète
Comment survivre à une telle opération ?
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Beaucoup de facteurs entraient en compte : l'âge du sujet, sa résistance physique, le "savoir-faire" de celui qui pratiquait...
Attention, ce passage peut heurter la sensibilité de certaines personnes ou d'un jeune public !
La seule qui pouvait fréquenter un homme en toute quiétude restait la Validé Sultane, mère du sultan. Celle de Sélim III, en 1789, était Mihrishah. Elle est célèbre pour être parvenue à ce rang envié en restant chrétienne. Lors de ses derniers instants, Sélim fera venir un prêtre lazariste pour lui administrer les derniers rites.
Le grand ennuque noir de l'époque, le Kislar Agha (c'est son titre) était un égyptien du nom d'Edris.
Attention, ce passage peut heurter la sensibilité de certaines personnes ou d'un jeune public !
La seule qui pouvait fréquenter un homme en toute quiétude restait la Validé Sultane, mère du sultan. Celle de Sélim III, en 1789, était Mihrishah. Elle est célèbre pour être parvenue à ce rang envié en restant chrétienne. Lors de ses derniers instants, Sélim fera venir un prêtre lazariste pour lui administrer les derniers rites.
Le grand ennuque noir de l'époque, le Kislar Agha (c'est son titre) était un égyptien du nom d'Edris.
Dernière édition par Calonne le Jeu 09 Jan 2014, 17:00, édité 2 fois
Calonne- Messages : 1133
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Je pense qu'il va falloir revenir au sujet, sans trop entrer dans les détails de certains points... N'oublions pas notre jeune public
Invité- Invité
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Oups ! Autant pour moi. J'édite mon message en mettant un spoiler et un petit avertissement.
_________________
J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1133
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Calonne a écrit:
Il semble bien que l'eunuque qui conservait son pénis restait capable d'avoir des érections ....
Cette fois, Majesté et moi embrouillés tous les deux après long téléphone, je me suis renseignée auprès de la Faculté .
Résultat ( je n'entrerai pas dans les détails ) : même une érectiounette tristouille semble très douteuse .
Cependant, l'eunuque le plus drastiquement castré pouvait satisfaire une femme, pratique largement répandue . Si vous voulez creuser le sujet, et surtout découvrir l'univers incroyable du harem, dépaysement assuré, je vous conseille cette lecture :
Salme, Princesse de Zanzibar et d'Oman
Fille du Sultan Said le Grand, est née aux environs de 184O à Beit el Mtoni, le plus grand des palais de Zanzibar. Sa mère était une esclave Circassienne.
A travers ses mémoires, Salme nous offre d'innombrables descriptions de la vie quotidienne dans le harem et dans les palais à une époque où Zanzibar était au sommet de son influence, et était le point central d'un étonnant réseau de la traite d'esclaves, de l'ivoire et du girofle, à l'exploration de l'Afrique continentale et des intrigues politiques qui ont caractérisé la "ruée vers l'Afrique"
" Mémoires d'une Princesse arabe de Zanzibar " par Emily Ruete née Salme Princesse d'Oman et Zanzibar.
Bibliothèque internationale, publication de "The Gallery Publications" Zanzibar .
.
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Mais comment survivre et satisfaire ses besoins les plus élémentaires... sans tuyau d'arrosage ?
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
... accroupi, comme une petite fille !
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
En fait, on a en Occident une version fantasmée du harem, lieu fastueux où des femmes magnifiques couvertes de bijoux se prélassent sur des coussins toute la journée...
Le Sérail était plus un couvent qu'une maison close : il était régi par des règles précises avec une stricte hiérarchie et tout manquement au protocole était promptement et sévèrement sanctionné. On s'y levait tôt et les simples odalisques vaquaient la plupart du temps à toutes sortes de tâches ménagères. Ce n'est qu'à partir du rang d'Ikbal qu'une femme pouvait quitter le dortoir commun pour avoir son propre appartement et sa suite. Le seul livre autorisé était le Coran et les journées s'écoulaient dans un mortel ennui, rompu par le bain (le hammam) et rythmé par la prière. De temps en temps, seule une fête ou une sortie dans les jardins du palais sous la garde vigilante des ennuques noirs venait rompre cet ennui.
Parvenues à un certain stade, les pensionnaires pouvaient utiliser les cadeaux offerts par le sultan pour s'acheter des biens propres. Certaines plaçaient l'argent reçu ou les bijoux offerts pour se constituer une dot, au cas ou on les autoriserait à épouser un haut officier ou un haut fonctionnaire méritant. Une foule de courtiers, banquiers et autres servaient d'intermédiaires avec le monde extérieur et géraient le joli pactole amassé parfois par les plus habiles.
Cet argent pouvait également servir à de plus sombres desseins... Acheter du poison, payer un assassin, obtenir des renseignements, corrompre un ennuque pour répandre des rumeurs insidieuses sur une rivale... Le Sérail avait sa face cachée : empoisonnement, avortement forcé, infanticide, assassinat, intrigues... Une rivale venait de donner un fils au sultan ? Un ravissant hochet enduit de poison pouvait régler le problème... Ou la rivale pouvait être retrouvée mystérieusement étranglée dans un coin du jardin au petit matin... Au Sérail, souvent, la mort rôde...
Le Sérail était plus un couvent qu'une maison close : il était régi par des règles précises avec une stricte hiérarchie et tout manquement au protocole était promptement et sévèrement sanctionné. On s'y levait tôt et les simples odalisques vaquaient la plupart du temps à toutes sortes de tâches ménagères. Ce n'est qu'à partir du rang d'Ikbal qu'une femme pouvait quitter le dortoir commun pour avoir son propre appartement et sa suite. Le seul livre autorisé était le Coran et les journées s'écoulaient dans un mortel ennui, rompu par le bain (le hammam) et rythmé par la prière. De temps en temps, seule une fête ou une sortie dans les jardins du palais sous la garde vigilante des ennuques noirs venait rompre cet ennui.
Parvenues à un certain stade, les pensionnaires pouvaient utiliser les cadeaux offerts par le sultan pour s'acheter des biens propres. Certaines plaçaient l'argent reçu ou les bijoux offerts pour se constituer une dot, au cas ou on les autoriserait à épouser un haut officier ou un haut fonctionnaire méritant. Une foule de courtiers, banquiers et autres servaient d'intermédiaires avec le monde extérieur et géraient le joli pactole amassé parfois par les plus habiles.
Cet argent pouvait également servir à de plus sombres desseins... Acheter du poison, payer un assassin, obtenir des renseignements, corrompre un ennuque pour répandre des rumeurs insidieuses sur une rivale... Le Sérail avait sa face cachée : empoisonnement, avortement forcé, infanticide, assassinat, intrigues... Une rivale venait de donner un fils au sultan ? Un ravissant hochet enduit de poison pouvait régler le problème... Ou la rivale pouvait être retrouvée mystérieusement étranglée dans un coin du jardin au petit matin... Au Sérail, souvent, la mort rôde...
Calonne- Messages : 1133
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Localisation : Un manoir à la campagne
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