Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
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Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Quel travail admirable de patience et de minutie !
Merci, mon cher Momo !!!
Merci, mon cher Momo !!!
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Mme de Sabran a écrit:Les plans photographiques de plus en plus rapprochés font un effet à couper le souffle ......
Je suis totalement d'accord. Époustouflé par la beauté, par sa maîtrise inégalée.
LSEdwards- Messages : 4
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Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
;
Bonjour, LSEdwards ! Soyez le très bienvenu parmi nous. Et au plaisir de vous lire ! :n,,;::::!!!:
Vous intéressez-vous spécialement aux arts décoratifs ?
Bonjour, LSEdwards ! Soyez le très bienvenu parmi nous. Et au plaisir de vous lire ! :n,,;::::!!!:
Vous intéressez-vous spécialement aux arts décoratifs ?
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Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
L'exposition "Pierre Gouthière - Or virtuose à la cour de France" débute aujourd'hui, au Musée des Arts décoratifs de Paris.
Le musée des Arts décoratifs présente l’œuvre de celui qui fut l’un des plus célèbres artisans d’art du XVIIIe siècle, Pierre Gouthière, doreur et ciseleur des rois Louis XV et Louis XVI.
104 objets d’art et 85 dessins et estampes, replacent l’œuvre de Gouthière au cœur de la création ornementale du dernier tiers du XVIIIe siècle.
Cette exposition est le fruit d’une collaboration du musée avec la Frick Collection de New York (voir les pages précédentes de ce sujet ).
Présentation du Musée des arts décoratifs :
Imaginés comme somptueux faire-valoir aux objets précieux conçus par les marchands merciers ou comme éléments de décor pour les intérieurs, ces ornements de bronze doré se déclinent sur toutes sortes d’objets.
Pendules, aiguières, vases, pots-pourris, cassolettes, bras de lumière, lustres, tables et consoles, chenets et cheminées, colonnes et piédestaux sont ainsi enrichis d’ornements finement ciselés et dorés dont les réalisations de Pierre Gouthière comptent parmi les plus somptueuses.
La diversité des matériaux utilisés, marbre, porphyre, jaspe, porcelaine de Chine, ivoire comme leur couleur offre des jeux contrastes saisissants propres à séduire les commanditaires.
On sait peu de choses sur les débuts de Pierre Gouthière si ce n’est qu’il fit son apprentissage auprès du maître doreur François Ceriset et eut la grande chance de travailler tôt dans sa carrière avec des orfèvres de renom.
Parmi eux, François-Thomas Germain, orfèvre du roi qui le forma à la technique de la dorure et de la ciselure sur or et argent.
Durant cette période, Gouthière apprit à maîtriser les multiples étapes de la production d’objets en laiton doré et les techniques plus particulièrement complexes de la ciselure et de la dorure.
Ces processus nécessitaient de faire appel à un grand nombre d’artisans (dessinateur ou architecte, sculpteur, modeleur, fondeur, tourneur, ciseleur et doreur) et mettaient en œuvre différents savoir-faire comme la création de modèles, la soudure de différents éléments fondus séparément, la manipulation chimique de la dorure ou encore l’assemblage final des ornements.
C’est durant sa formation qu’il mit au point un procédé qui fit sa renommée : la dorure « au mat », technique très onéreuse, qui lui permettait de varier les effets de brillance à la surface des objets.
Petit autel, bronze doré par Pierre Gouthière, vers 1770
Ivoire, marbre blanc, bronze ciselé et doré
Collection privée DR
Pour les réaliser, Gouthière travailla avec les plus grands ornemanistes, sculpteurs et architectes comme François-Joseph Bélanger, Claude-Nicolas Ledoux ou Pierre-Adrien Pâris dont quelques dessins, conservés au musée des Arts décoratifs et dans quelques autres collections nationales ou privées sont présentés pour la première fois en regard des œuvres.
Ces dessins, étapes indispensables au processus créatif, montrent à la fois l’immense inventivité des ornemanistes et combien ils constituent un répertoire de formes et d’ornements dans lequel Gouthière et ses contemporains puisèrent abondamment. Modèles de bras de lumière, de chenets, de cheminées, de vases de garnitures, de poignées de porte feront ainsi écho aux œuvres de Gouthière.
Jean-Démosthène Dugourc, Projet pour une table d’applique, candélabres, flambeaux et vase, vers 1790
Encre noire et aquarelle sur papier
Musée des Arts Décoratifs Les Arts Décoratifs
Pierre Gouthière travailla presque exclusivement pour une clientèle d’hommes et de femmes puissants et immensément riches, à commencer par la cour, qui lui demandaient d’exécuter des objets extravagants de luxe et d’exubérance.
En 1770, l’architecte Ledoux le choisit pour réaliser, d’après ses dessins, les bronzes d’ameublement du pavillon de Louveciennes édifié pour la comtesse Du Barry.
Entre 1772 et 1777, il est appelé à participer au décor du château de Fontainebleau pour l’un des salons de la favorite (aujourd’hui disparu) et travaille à celui du boudoir turc de Marie-Antoinette.
Pendant ces mêmes années, il fournit à la duchesse de Mazarin des bronzes pour le décor de son salon parisien dont une extraordinaire paire de bras de lumière.
En travaillant sous la conduite de l’architecte Bélanger qui élève et dirige la décoration du pavillon de Bagatelle, Gouthière œuvre aussi pour le comte d’Artois, frère du roi Louis XVI.
Pair of incense burners, gilt bronze, circa 1775, by Pierre Gouthière (1732–1813), after a design by François-Joseph Bélanger. Japanese Kakiemon hard-paste porcelain, 18th century, porphyry.
Private collection. (Thomas Hennocque)
Parmi ces commanditaires le duc d’Aumont joua un rôle considérable.
Gentilhomme de la chambre du roi et intendant principal des Menus Plaisirs, alors que Gouthière est en charge
de la réalisation de bronzes pour le serre-bijoux de la Reine, le duc devient son plus fameux commanditaire.
Les œuvres de Gouthière pour le duc d’Aumont comptent parmi les plus exceptionnelles.
Grand amateur de pierres dures et de porcelaines asiatiques, Aumont, tout en se faisant aménager son hôtel particulier, aujourd’hui l’hôtel Crillon place de la Concorde, commanda au bronzier des montures en bronze doré destinées à mettre en valeur certaines pièces de ses collections, montures dont Bélanger fournit les dessins.
Dispersées lors de la vente qui suivit le décès du duc en 1782, l’exposition est l’occasion de réunir une quinzaine d’entre elles.
Deux pots-pourris, Pierre Gouthière, vers 1770-1775
Porcelaine de Chine, XVIIIe siècle ; bronze doré
Musée du Louvre
Il n’y a pas de « style Gouthière » à proprement parler, mais plutôt une manière bien personnelle d’interpréter un modèle. Comme souvent lorsque les artistes ne signent que rarement leurs œuvres, certaines attributions se perdent et se brouillent.
Certaines pièces de ses contemporains lui furent attribuées quand d’autres réalisées de ses mains furent données à ses concurrents.
L’exposition s’attarde justement sur quelques bronziers contemporains qui excellèrent, chacun à sa manière, à ciseler le bronze et à employer la dorure au mat. Ainsi quelques œuvres de Forestier, Rémond, Feuchère et Thomire viennent enrichir cet extraordinaire savoir-faire des bronziers parisiens.
Capital for a porphyry column, circa 1775−1780, by Pierre Gouthière (1732–1813), probably after a design by François-Joseph Bélanger. Gilt bronze.
Musée du Louvre. (RMN-Grand-Palais, Musée du Louvre/Thierry Ollivier)
Si Pierre Gouthière fut célèbre à son époque, il travailla moins après la Révolution française, mais sa renommée courut jusqu’à sa mort en 1813.
Tout au long du XIXe siècle, il ne cessa d’être admiré et son œuvre recherchée des amateurs, essentiellement français et anglais.
Ces œuvres sont conservées en France au musée du Louvre, au château de Versailles, en Angleterre à la Wallace Collection de Londres, aux États Unis à la Frick Collection et dans plusieurs collections privées.
L’exposition est l’occasion de les faire découvrir et aimer d’un plus grand nombre.
* Source texte et infos complémentaires : http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/actualites/expositions-en-cours/
Le musée des Arts décoratifs présente l’œuvre de celui qui fut l’un des plus célèbres artisans d’art du XVIIIe siècle, Pierre Gouthière, doreur et ciseleur des rois Louis XV et Louis XVI.
104 objets d’art et 85 dessins et estampes, replacent l’œuvre de Gouthière au cœur de la création ornementale du dernier tiers du XVIIIe siècle.
Cette exposition est le fruit d’une collaboration du musée avec la Frick Collection de New York (voir les pages précédentes de ce sujet ).
Présentation du Musée des arts décoratifs :
Imaginés comme somptueux faire-valoir aux objets précieux conçus par les marchands merciers ou comme éléments de décor pour les intérieurs, ces ornements de bronze doré se déclinent sur toutes sortes d’objets.
Pendules, aiguières, vases, pots-pourris, cassolettes, bras de lumière, lustres, tables et consoles, chenets et cheminées, colonnes et piédestaux sont ainsi enrichis d’ornements finement ciselés et dorés dont les réalisations de Pierre Gouthière comptent parmi les plus somptueuses.
La diversité des matériaux utilisés, marbre, porphyre, jaspe, porcelaine de Chine, ivoire comme leur couleur offre des jeux contrastes saisissants propres à séduire les commanditaires.
On sait peu de choses sur les débuts de Pierre Gouthière si ce n’est qu’il fit son apprentissage auprès du maître doreur François Ceriset et eut la grande chance de travailler tôt dans sa carrière avec des orfèvres de renom.
Parmi eux, François-Thomas Germain, orfèvre du roi qui le forma à la technique de la dorure et de la ciselure sur or et argent.
Durant cette période, Gouthière apprit à maîtriser les multiples étapes de la production d’objets en laiton doré et les techniques plus particulièrement complexes de la ciselure et de la dorure.
Ces processus nécessitaient de faire appel à un grand nombre d’artisans (dessinateur ou architecte, sculpteur, modeleur, fondeur, tourneur, ciseleur et doreur) et mettaient en œuvre différents savoir-faire comme la création de modèles, la soudure de différents éléments fondus séparément, la manipulation chimique de la dorure ou encore l’assemblage final des ornements.
C’est durant sa formation qu’il mit au point un procédé qui fit sa renommée : la dorure « au mat », technique très onéreuse, qui lui permettait de varier les effets de brillance à la surface des objets.
Petit autel, bronze doré par Pierre Gouthière, vers 1770
Ivoire, marbre blanc, bronze ciselé et doré
Collection privée DR
Pour les réaliser, Gouthière travailla avec les plus grands ornemanistes, sculpteurs et architectes comme François-Joseph Bélanger, Claude-Nicolas Ledoux ou Pierre-Adrien Pâris dont quelques dessins, conservés au musée des Arts décoratifs et dans quelques autres collections nationales ou privées sont présentés pour la première fois en regard des œuvres.
Ces dessins, étapes indispensables au processus créatif, montrent à la fois l’immense inventivité des ornemanistes et combien ils constituent un répertoire de formes et d’ornements dans lequel Gouthière et ses contemporains puisèrent abondamment. Modèles de bras de lumière, de chenets, de cheminées, de vases de garnitures, de poignées de porte feront ainsi écho aux œuvres de Gouthière.
Jean-Démosthène Dugourc, Projet pour une table d’applique, candélabres, flambeaux et vase, vers 1790
Encre noire et aquarelle sur papier
Musée des Arts Décoratifs Les Arts Décoratifs
Pierre Gouthière travailla presque exclusivement pour une clientèle d’hommes et de femmes puissants et immensément riches, à commencer par la cour, qui lui demandaient d’exécuter des objets extravagants de luxe et d’exubérance.
En 1770, l’architecte Ledoux le choisit pour réaliser, d’après ses dessins, les bronzes d’ameublement du pavillon de Louveciennes édifié pour la comtesse Du Barry.
Entre 1772 et 1777, il est appelé à participer au décor du château de Fontainebleau pour l’un des salons de la favorite (aujourd’hui disparu) et travaille à celui du boudoir turc de Marie-Antoinette.
Pendant ces mêmes années, il fournit à la duchesse de Mazarin des bronzes pour le décor de son salon parisien dont une extraordinaire paire de bras de lumière.
En travaillant sous la conduite de l’architecte Bélanger qui élève et dirige la décoration du pavillon de Bagatelle, Gouthière œuvre aussi pour le comte d’Artois, frère du roi Louis XVI.
Pair of incense burners, gilt bronze, circa 1775, by Pierre Gouthière (1732–1813), after a design by François-Joseph Bélanger. Japanese Kakiemon hard-paste porcelain, 18th century, porphyry.
Private collection. (Thomas Hennocque)
Parmi ces commanditaires le duc d’Aumont joua un rôle considérable.
Gentilhomme de la chambre du roi et intendant principal des Menus Plaisirs, alors que Gouthière est en charge
de la réalisation de bronzes pour le serre-bijoux de la Reine, le duc devient son plus fameux commanditaire.
Les œuvres de Gouthière pour le duc d’Aumont comptent parmi les plus exceptionnelles.
Grand amateur de pierres dures et de porcelaines asiatiques, Aumont, tout en se faisant aménager son hôtel particulier, aujourd’hui l’hôtel Crillon place de la Concorde, commanda au bronzier des montures en bronze doré destinées à mettre en valeur certaines pièces de ses collections, montures dont Bélanger fournit les dessins.
Dispersées lors de la vente qui suivit le décès du duc en 1782, l’exposition est l’occasion de réunir une quinzaine d’entre elles.
Deux pots-pourris, Pierre Gouthière, vers 1770-1775
Porcelaine de Chine, XVIIIe siècle ; bronze doré
Musée du Louvre
Il n’y a pas de « style Gouthière » à proprement parler, mais plutôt une manière bien personnelle d’interpréter un modèle. Comme souvent lorsque les artistes ne signent que rarement leurs œuvres, certaines attributions se perdent et se brouillent.
Certaines pièces de ses contemporains lui furent attribuées quand d’autres réalisées de ses mains furent données à ses concurrents.
L’exposition s’attarde justement sur quelques bronziers contemporains qui excellèrent, chacun à sa manière, à ciseler le bronze et à employer la dorure au mat. Ainsi quelques œuvres de Forestier, Rémond, Feuchère et Thomire viennent enrichir cet extraordinaire savoir-faire des bronziers parisiens.
Capital for a porphyry column, circa 1775−1780, by Pierre Gouthière (1732–1813), probably after a design by François-Joseph Bélanger. Gilt bronze.
Musée du Louvre. (RMN-Grand-Palais, Musée du Louvre/Thierry Ollivier)
Si Pierre Gouthière fut célèbre à son époque, il travailla moins après la Révolution française, mais sa renommée courut jusqu’à sa mort en 1813.
Tout au long du XIXe siècle, il ne cessa d’être admiré et son œuvre recherchée des amateurs, essentiellement français et anglais.
Ces œuvres sont conservées en France au musée du Louvre, au château de Versailles, en Angleterre à la Wallace Collection de Londres, aux États Unis à la Frick Collection et dans plusieurs collections privées.
L’exposition est l’occasion de les faire découvrir et aimer d’un plus grand nombre.
* Source texte et infos complémentaires : http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/actualites/expositions-en-cours/
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
La nuit, la neige a écrit: L'exposition "Pierre Gouthière - Or virtuose à la cour de France" débute aujourd'hui, au Musée des Arts décoratifs de Paris.
Je note, je note ! Merci, cher la nuit, la neige ...
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Mme de Sabran- Messages : 55516
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Localisation : l'Ouest sauvage
Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Ah, oui ! C'est beau...
Allez ! Je poursuis le copié / collé, avec la suite du dossier publié par le Musée des arts décoratifs.
Ici, un extrait du catalogue de l'exposition :
De son vivant, Gouthière fut très célèbre.
Il travailla presque exclusivement pour une clientèle d’hommes et de femmes puissants et immensément riches, qui lui demandaient d’exécuter des objets extravagants de luxe et d’exubérance, faisant l’objet de commandes exclusives.
Lorsqu’il s’avérait que l’une de ces pièces passait en vente aux enchères, son nom était alors mentionné dans le catalogue : un privilège généralement accordé uniquement aux peintres et aux sculpteurs.
Paire de candélabres
Un vase en porcelaine dure, manufacture de Meissen, ca. 1720 ; le second, un remplacement ultérieur, bronzes dorés par Pierre Gouthière d’après un modèle de François-Joseph Bélanger, 1782, porcelaine dure et bronze doré.
The Frick Collection, New York
Photo Michael Bodycomb
Un autre signe indéniable de sa réputation était le prix de ses œuvres, comparable sinon plus élevé à celui de tableaux de peintres célèbres de l’époque.
Il demanda près de 16 000 livres à madame Du Barry pour les ornements d’une cheminée et de plusieurs poignées de portes et de fenêtres destinées au salon en cul-de-four de Louveciennes, tandis que Jean-Honoré Fragonard espérait recevoir 20 000 livres pour les quatre panneaux de La Poursuite de l’Amour, aujourd’hui à la Frick Collection, peints pour la même pièce.
Madame Du Barry rejeta les tableaux, qui furent remplacés par quatre grands tableaux de Joseph-Marie Vien (1716-1809) ; ce dernier reçut pour son travail 16 000 livres, soit le même montant que Gouthière pour ses ornements en bronze doré.
La société raffinée du XVIIIe siècle appréciait les « arts mineurs », qui l’incarnaient peut être plus encore que les tableaux contemporains.
Ainsi, quand la peintre Élisabeth Vigée Le Brun écrivit ses Souvenirs en exil bien loin de chez elle et à une époque où ceux qu’elle avait connus sous l’Ancien Régime étaient décédés, elle se souvint encore des bronzes de Gouthière qui ornaient le pavillon de Madame Du Barry. (…)
Paire de feux, Pierre Gouthière, 1777.
Pour le boudoir turc de la reine Marie-Antoinette à Fontainebleau
Bronze doré et acier bleui. Musée du Louvre, versement du Mobilier national
Photo RMN-Grand Palais / Thierry Ollivier
L’APOGÉE : L’ATELIER DE GOUTHIÈRE ENTRE 1770 ET 1776
De 1770 à 1776, sans avoir quitté le quai Pelletier, on retrouve Gouthière à l’enseigne Au Méridien, sans être sûr si c’est lui qui a déménagé ou si c’est le locataire du rez-de-chaussée qui a changé ; les enseignes signalaient les boutiques du rez-de-chaussée et servaient par extension à designer tout l’immeuble.
L’atelier de Gouthière se trouvait sans doute dans les étages : l’activité de ciseleur-doreur requérait en effet peu d’espace, un outillage peu volumineux et un personnel d’autant moins nombreux que le maître, mis à part un compagnon et un minimum d’apprentis, faisait surtout appel à des collaborateurs extérieurs.
Une chose est certaine, c’est de cet atelier que sortiront quelques-uns des plus beaux chefs-d’œuvre de Gouthière, dont la notoriété prit un nouvel essor quand il reçut, le 6 janvier 1775, le brevet de ciseleur-doreur du comte d’Artois, frère de Louis XVI. (…)
Pierre Gouthière, d'après François-Joseph Bélanger
Feu de sphynges et cassolettes, vers 1777
D'après le modèle probablement créé en 1770 pour le salon du comte d'Artois au pavillon de Bagatelle (Folie Bagatelle) vers 1777-1780
Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
Allez ! Je poursuis le copié / collé, avec la suite du dossier publié par le Musée des arts décoratifs.
Ici, un extrait du catalogue de l'exposition :
De son vivant, Gouthière fut très célèbre.
Il travailla presque exclusivement pour une clientèle d’hommes et de femmes puissants et immensément riches, qui lui demandaient d’exécuter des objets extravagants de luxe et d’exubérance, faisant l’objet de commandes exclusives.
Lorsqu’il s’avérait que l’une de ces pièces passait en vente aux enchères, son nom était alors mentionné dans le catalogue : un privilège généralement accordé uniquement aux peintres et aux sculpteurs.
Paire de candélabres
Un vase en porcelaine dure, manufacture de Meissen, ca. 1720 ; le second, un remplacement ultérieur, bronzes dorés par Pierre Gouthière d’après un modèle de François-Joseph Bélanger, 1782, porcelaine dure et bronze doré.
The Frick Collection, New York
Photo Michael Bodycomb
Un autre signe indéniable de sa réputation était le prix de ses œuvres, comparable sinon plus élevé à celui de tableaux de peintres célèbres de l’époque.
Il demanda près de 16 000 livres à madame Du Barry pour les ornements d’une cheminée et de plusieurs poignées de portes et de fenêtres destinées au salon en cul-de-four de Louveciennes, tandis que Jean-Honoré Fragonard espérait recevoir 20 000 livres pour les quatre panneaux de La Poursuite de l’Amour, aujourd’hui à la Frick Collection, peints pour la même pièce.
Madame Du Barry rejeta les tableaux, qui furent remplacés par quatre grands tableaux de Joseph-Marie Vien (1716-1809) ; ce dernier reçut pour son travail 16 000 livres, soit le même montant que Gouthière pour ses ornements en bronze doré.
La société raffinée du XVIIIe siècle appréciait les « arts mineurs », qui l’incarnaient peut être plus encore que les tableaux contemporains.
Ainsi, quand la peintre Élisabeth Vigée Le Brun écrivit ses Souvenirs en exil bien loin de chez elle et à une époque où ceux qu’elle avait connus sous l’Ancien Régime étaient décédés, elle se souvint encore des bronzes de Gouthière qui ornaient le pavillon de Madame Du Barry. (…)
Paire de feux, Pierre Gouthière, 1777.
Pour le boudoir turc de la reine Marie-Antoinette à Fontainebleau
Bronze doré et acier bleui. Musée du Louvre, versement du Mobilier national
Photo RMN-Grand Palais / Thierry Ollivier
L’APOGÉE : L’ATELIER DE GOUTHIÈRE ENTRE 1770 ET 1776
De 1770 à 1776, sans avoir quitté le quai Pelletier, on retrouve Gouthière à l’enseigne Au Méridien, sans être sûr si c’est lui qui a déménagé ou si c’est le locataire du rez-de-chaussée qui a changé ; les enseignes signalaient les boutiques du rez-de-chaussée et servaient par extension à designer tout l’immeuble.
L’atelier de Gouthière se trouvait sans doute dans les étages : l’activité de ciseleur-doreur requérait en effet peu d’espace, un outillage peu volumineux et un personnel d’autant moins nombreux que le maître, mis à part un compagnon et un minimum d’apprentis, faisait surtout appel à des collaborateurs extérieurs.
Une chose est certaine, c’est de cet atelier que sortiront quelques-uns des plus beaux chefs-d’œuvre de Gouthière, dont la notoriété prit un nouvel essor quand il reçut, le 6 janvier 1775, le brevet de ciseleur-doreur du comte d’Artois, frère de Louis XVI. (…)
Pierre Gouthière, d'après François-Joseph Bélanger
Feu de sphynges et cassolettes, vers 1777
D'après le modèle probablement créé en 1770 pour le salon du comte d'Artois au pavillon de Bagatelle (Folie Bagatelle) vers 1777-1780
Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Merci cher LNLN pour ces posts ! J'étais à la conférence donnée aujourd'hui aux AD, conference suivi d'une visite de l'exposition.
Si la comparaison entre les prix de Gouthière et Frago ou Vien est justifiée, n'oublions cependant pas que le coût de la matière première était sans comparaison bien plus élevé pour les bronziers mais surtout doreurs que pour les peintres
Il n'en reste pas moins que les prix pratiqués par Gouthière donnent littéralement le tournis !
Si la comparaison entre les prix de Gouthière et Frago ou Vien est justifiée, n'oublions cependant pas que le coût de la matière première était sans comparaison bien plus élevé pour les bronziers mais surtout doreurs que pour les peintres
Il n'en reste pas moins que les prix pratiqués par Gouthière donnent littéralement le tournis !
Dernière édition par Gouverneur Morris le Jeu 16 Mar 2017, 23:21, édité 2 fois
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Gouverneur Morris- Messages : 11796
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Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Tu es incroyable !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55516
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Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 11796
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Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Merci Gouv' !
J'imagine que la conférence et la visite furent à la hauteur de tes espérances ?
J'imagine que la conférence et la visite furent à la hauteur de tes espérances ?
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Et schpounk ! c'est mieux ainsi ... :
Merci, mon cher Momo ! Ce sera merveilleux que tu nous régales de tous les détails !!! :n,,;::::!!!:
C'est raté pour la conférence, mais je vais tâcher d'aller voir cette expo à la faveur du week-end en huit ...
Merci, mon cher Momo ! Ce sera merveilleux que tu nous régales de tous les détails !!! :n,,;::::!!!:
C'est raté pour la conférence, mais je vais tâcher d'aller voir cette expo à la faveur du week-end en huit ...
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Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Conference extraordinaire, pas d'autres mots!!! Je vous en garde quelques restes
Le plus drôle a été la venue, "in fiocchi", de Bill Pallot - quel culot juste libéré de prison- au moment de l'intervention de C. Baulez. Hallucinant.
Quatre conservateurs de Versailles étaient dans la salle...
Eléonore : pourquoi "et schpounk" ? boudoi16
Le plus drôle a été la venue, "in fiocchi", de Bill Pallot - quel culot juste libéré de prison- au moment de l'intervention de C. Baulez. Hallucinant.
Quatre conservateurs de Versailles étaient dans la salle...
Eléonore : pourquoi "et schpounk" ? boudoi16
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Gouverneur Morris a écrit:
Eléonore : pourquoi "et schpounk" ? boudoi16
... parce que j'ai remis ta photo droite . : Mais ne t'inquiète pas, ce n'est pas grave .
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Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Merci LNLN ! Si tu peux continuer à poster les pages du site, je serai ravi d'y greffer quelques photos mais sans toi cela rimera à rien
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Bien m'sieur !
Les commandes royales
Vase (d’une paire), XVIIIe siècle, bronzes ciselés et dorés par Pierre Gouthière d’après un dessin de François-Joseph Bélanger, 1782
Porcelaine céladon de Chine, porphyre et bronze doré.
Musée du Louvre, versement du Mobilier national
Photo RMN-Grand Palais / Konstantinos Ignatiadis
Le mariage du dauphin, futur Louis XVI (1754-1793) avec l’archiduchesse Marie-Antoinette (1755-1793), prévu pour le 16 mai 1770, mobilisa toutes les énergies des Menus-Plaisirs chargés de tâches aussi diverses que la machinerie et la scène du nouvel Opéra de Versailles, ou le choix des boîtes en or destinées aux présents.
Le rôle de Gouthière fut relativement modeste puisqu’on ne lui demanda que quelques parties d’ornements pour le grand serre-bijoux de la dauphine, dont le projet par l’architecte François-Joseph Bélanger avait été approuvé par le duc d’Aumont en août 1769.
L’une des premières surprises de Marie-Antoinette, lors de son arrivée à Versailles, avait été d’y trouver une comtesse du Barry, dont elle ignorait l’existence et le rôle auprès du roi.
Ce rôle impliquait un appartement près de celui de Louis XV dans chacune des demeures royales.
Celui de Fontainebleau ayant été précédemment amputé au profit des Petits appartements du roi, la favorite obtint de Louis XV la construction d’un salon situé en hors-œuvre sur le jardin de Diane.
Il est fort probable que madame du Barry imposa Gouthière, qui travaillait alors pour elle à Louveciennes.
Pour cette pièce, Gouthière exécuta les bronzes dorés de la cheminée sur un modèle du sculpteur Louis-Simon Boizot (1743-1809) dont il avait reçu la commande des Bâtiments du roi, un service dépendant de la Maison du roi et dédié aux travaux et à l’entretien des maisons, jardins, arts et manufactures royaux.
Il réalisa également quatre girandoles-vases ornées d’« enfants en différentes attitudes » sur un modèle de l’architecte Jacques Gondoin (1737-1818), alors dessinateur du Garde-Meuble de la Couronne – l’administration royale chargée de la gestion du mobilier et des objets d’art, destinés à l’ameublement et l’ornement des demeures royales – qui en avait fait la demande.
En 1777, Gouthière travailla encore pour Marie-Antoinette à son boudoir turc à Fontainebleau, œuvre presque intacte des sculpteurs Jules-Hugues Rousseau (1710-1782) et Jean-Siméon, dit Rousseau de la Rottière, qui a conservé sa cheminée enrichie des bronzes du ciseleur-doreur du roi.
Le boudoir turc de Marie-Antoinette à Fontainebleau, ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t100-le-boudoir-de-marie-antoinette-a-fontainebleau?highlight=boudoir+turc
C’était également à lui que Pierre-Charles Bonnefoy du Plan (1732-1824), responsable du Garde-meuble de la reine, s’était adressé pour les bronzes d’ameublement, probablement les feux avec leurs pelles et pincettes à têtes de nègre, un lustre, les bras de lumières en forme de corne d’abondance, tenus par les quatre enfants des lambris ou autres girandoles.
Les commandes royales
Vase (d’une paire), XVIIIe siècle, bronzes ciselés et dorés par Pierre Gouthière d’après un dessin de François-Joseph Bélanger, 1782
Porcelaine céladon de Chine, porphyre et bronze doré.
Musée du Louvre, versement du Mobilier national
Photo RMN-Grand Palais / Konstantinos Ignatiadis
Le mariage du dauphin, futur Louis XVI (1754-1793) avec l’archiduchesse Marie-Antoinette (1755-1793), prévu pour le 16 mai 1770, mobilisa toutes les énergies des Menus-Plaisirs chargés de tâches aussi diverses que la machinerie et la scène du nouvel Opéra de Versailles, ou le choix des boîtes en or destinées aux présents.
Le rôle de Gouthière fut relativement modeste puisqu’on ne lui demanda que quelques parties d’ornements pour le grand serre-bijoux de la dauphine, dont le projet par l’architecte François-Joseph Bélanger avait été approuvé par le duc d’Aumont en août 1769.
L’une des premières surprises de Marie-Antoinette, lors de son arrivée à Versailles, avait été d’y trouver une comtesse du Barry, dont elle ignorait l’existence et le rôle auprès du roi.
Ce rôle impliquait un appartement près de celui de Louis XV dans chacune des demeures royales.
Celui de Fontainebleau ayant été précédemment amputé au profit des Petits appartements du roi, la favorite obtint de Louis XV la construction d’un salon situé en hors-œuvre sur le jardin de Diane.
Il est fort probable que madame du Barry imposa Gouthière, qui travaillait alors pour elle à Louveciennes.
Pour cette pièce, Gouthière exécuta les bronzes dorés de la cheminée sur un modèle du sculpteur Louis-Simon Boizot (1743-1809) dont il avait reçu la commande des Bâtiments du roi, un service dépendant de la Maison du roi et dédié aux travaux et à l’entretien des maisons, jardins, arts et manufactures royaux.
Il réalisa également quatre girandoles-vases ornées d’« enfants en différentes attitudes » sur un modèle de l’architecte Jacques Gondoin (1737-1818), alors dessinateur du Garde-Meuble de la Couronne – l’administration royale chargée de la gestion du mobilier et des objets d’art, destinés à l’ameublement et l’ornement des demeures royales – qui en avait fait la demande.
En 1777, Gouthière travailla encore pour Marie-Antoinette à son boudoir turc à Fontainebleau, œuvre presque intacte des sculpteurs Jules-Hugues Rousseau (1710-1782) et Jean-Siméon, dit Rousseau de la Rottière, qui a conservé sa cheminée enrichie des bronzes du ciseleur-doreur du roi.
Le boudoir turc de Marie-Antoinette à Fontainebleau, ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t100-le-boudoir-de-marie-antoinette-a-fontainebleau?highlight=boudoir+turc
C’était également à lui que Pierre-Charles Bonnefoy du Plan (1732-1824), responsable du Garde-meuble de la reine, s’était adressé pour les bronzes d’ameublement, probablement les feux avec leurs pelles et pincettes à têtes de nègre, un lustre, les bras de lumières en forme de corne d’abondance, tenus par les quatre enfants des lambris ou autres girandoles.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Ah le boudoir turc...
M. Emmanuel Sarméo, auteur d'une thèse sur la cheminée et son décor sous Louis XVI, attira particulièrement lors de la conférence notre attention sur le feu aux dromadaires (aux lamas seraient plus juste d'ailleurs ), livré pour le boudoir turc de Fontainebleau, dont la cheminée fut également ornée de bronzes ciselés et dorés par Gouthière. En effet, comme ce spécialiste le souligna, les guirlandes de rinceaux des feux reprennent celles du manteau pour atteindre "le summum du raffinement, en se faisant correspondre les ornements". Le souci du détail poussa même à doter les pelle et pincettes de ce feu de boutons à tête de nègre. La preuve par l'image :
Et puisque tu parles de commandes royales
Deux projets pour le salon des Nobles sous la forme d'élévations par Richard Mique sont actuellement visibles à l'exposition :
Il n'en reste pas moins que comme l'on sait, Gouthière réalisa en 1785 une oeuvre "totale" pour la pièce, faisant correspondre les bronzes des meubles à ceux de la cheminée (ainsi que les marbres) :
(C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin
(C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet
M. Emmanuel Sarméo précisa lors de la journée d'études que ce fut justement là sa dernière commande pour la Couronne. En effet, plus onéreux que ses concurrents, négligent dans la tenue de sa comptabilité, il fut décidé de ne plus contracter avec lui. Ce qui ne l'empêcha pas d'adresser, en vain, plusieurs suppliques à l'administration royale pour recevoir à nouveau des commandes...
(reprise de mes posts sur CDV )
M. Emmanuel Sarméo, auteur d'une thèse sur la cheminée et son décor sous Louis XVI, attira particulièrement lors de la conférence notre attention sur le feu aux dromadaires (aux lamas seraient plus juste d'ailleurs ), livré pour le boudoir turc de Fontainebleau, dont la cheminée fut également ornée de bronzes ciselés et dorés par Gouthière. En effet, comme ce spécialiste le souligna, les guirlandes de rinceaux des feux reprennent celles du manteau pour atteindre "le summum du raffinement, en se faisant correspondre les ornements". Le souci du détail poussa même à doter les pelle et pincettes de ce feu de boutons à tête de nègre. La preuve par l'image :
Et puisque tu parles de commandes royales
Deux projets pour le salon des Nobles sous la forme d'élévations par Richard Mique sont actuellement visibles à l'exposition :
Il n'en reste pas moins que comme l'on sait, Gouthière réalisa en 1785 une oeuvre "totale" pour la pièce, faisant correspondre les bronzes des meubles à ceux de la cheminée (ainsi que les marbres) :
(C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin
(C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet
M. Emmanuel Sarméo précisa lors de la journée d'études que ce fut justement là sa dernière commande pour la Couronne. En effet, plus onéreux que ses concurrents, négligent dans la tenue de sa comptabilité, il fut décidé de ne plus contracter avec lui. Ce qui ne l'empêcha pas d'adresser, en vain, plusieurs suppliques à l'administration royale pour recevoir à nouveau des commandes...
(reprise de mes posts sur CDV )
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Merci Gouv' pour ce petit compte-rendu de conférence, et les images complémentaires.
Les bestioles semblent avoir des bosses pourtant, non ?Gouverneur Morris a écrit: le feu aux dromadaires (aux lamas seraient plus juste d'ailleurs ), livré pour le boudoir turc de Fontainebleau.
Calonne serre les vis... :Gouverneur Morris a écrit:
En effet, plus onéreux que ses concurrents, négligent dans la tenue de sa comptabilité, il fut décidé de ne plus contracter avec lui. Ce qui ne l'empêcha pas d'adresser, en vain, plusieurs suppliques à l'administration royale pour recevoir à nouveau des commandes...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Pour sûr ce sont bien des dromadaires mais avec leurs têtes à poils longs, je trouve qu'on dirait des lamas boudoi26La nuit, la neige a écrit:Les bestioles semblent avoir des bosses pourtant, non ?
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
A propos de vis , c'est là toute la patte Gouthière : fixation de ses montures en bronze doré destinées aux porcelaines et pierres dures sans vis ni perforationsLa nuit, la neige a écrit:Gouverneur MorrisCalonne serre les vis... :En effet, plus onéreux que ses concurrents, négligent dans la tenue de sa comptabilité, il fut décidé de ne plus contracter avec lui. Ce qui ne l'empêcha pas d'adresser, en vain, plusieurs suppliques à l'administration royale pour recevoir à nouveau des commandes...
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
J'ai grande hâte de voir cette exposition la semaine prochaine.
Info à côté au Musée des Arts décoratifs aussi il y a une exposition ODIOT! C'est l'artiste qui lui travaille sur l'argent (le métal pas la monnaie Mr Fibip !!!). les arts de la table semblent être largement mis à l'honneur. Mais pas que......
Info à côté au Musée des Arts décoratifs aussi il y a une exposition ODIOT! C'est l'artiste qui lui travaille sur l'argent (le métal pas la monnaie Mr Fibip !!!). les arts de la table semblent être largement mis à l'honneur. Mais pas que......
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Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
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Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
Ah ! Voilà qui est élégant et raffiné...Gouverneur Morris a écrit:
A propos de vis , c'est là toute la patte Gouthière : fixation de ses montures en bronze doré destinées aux porcelaines et pierres dures sans vis ni perforations
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre Gouthière, bronzier virtuose à la cour de France
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Mme de Sabran- Messages : 55516
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