La visite du Petit Trianon: Le cabinet

La petite salle à manger contiguë devait elle aussi accueillir une des «tables volantes» du projet abandonné de Loriot. Elle sert sous Louis XV aux repas en tête à tête et aux soupers galants. Son décor reprend le thème de la nature et les panneaux sont sculptés de paniers et d'ornements végétaux, à l'égal de l'antichambre, mais dans la seule partie haute des lambris.
Le peintre Jean-François Amand est chargé en 1768 d'exécuter en dessus-de-portes un épisode en trois parties de la légende de l'Amour mais il meurt quelques mois plus tard, avant d'avoir achevé son œuvre. C'est Antoine Renou qui réalise la commande les Amours et les Grâces, mais les tableaux disparaissent à la Révolution française. On installe, sous le règne de Louis-Philippe Ier, trois pastorales de Jean-Baptiste Pater réalisées dans les années 1720: le Bain, le Concert champêtre et la Pêche, qu'on a longtemps attribuées par erreur à Watteau.

Le Bain


Le Concert champêtre


La Pêche


La cheminée n'ayant, par omission, pas été commandée en 1766, le sculpteur Jacques-François Dropsy en fournit une, de ses propres ateliers, en griotte d'Italie. En 1784, Marie-Antoinette transforme la petite salle à manger en salle de billard et fait installer dans cette pièce le billard qui se trouve au rez-de-chaussée. Cette destination est conservée au XIXe siècle: un nouveau billard, de dimensions imposantes, réalisé en 1830 par Cosson est mis en place en avril 1836 lors de l'installation de la duchesse d'Orléans. Les sièges Empire sont recouverts de cannetillé vert. Le porte-queue de la veuve Morillon, un guéridon, une table de quadrille et une console complètent le mobilier.

L'actuel mobilier est composé par

Encoignures, vers 1785
Jean Henri Riesener (1734-1806) Bâti de chêne, placage d'acajou, bronze doré et marbre blanc.

Un mobilier fut commnadé par l'intermédiaire du Garde-Meuble privé de la Reine pour la maison de la Reine au Hameau de Trianon. Il était d'acajou dans la salle à manger: JH Riesener fournit une grande console et deux encoignures, simplement moulurées, vingt chaises a dossier lyre, couvertes en maroquin vert, furent livrées par Geroges Jacob. Seule la grande stable n'a pas encore été retrouvée.
Ces meubles raffinés mais sans ostentation sont caractéristiques du gût de Marie Antoinette au Hameau où elle souhaitait pouvoir oublier la souveraine, comme le confirme ce témignage recuilli auprés d'un ancien valét de chambre de la Reine en 1809: " les meubles du Petit Trianon, étaient élégants en général, mais d'une extrême simplicité".
Le moibilier du Hameau remplace dans la petite salle à manger celui composé de dix neuf chaises dont une plus haute pour le Roi, qui nà pas été identifié.

chaises en acajou, vers 1785


Console-desserte, vers 1780
Jean Henri Riesener (1734-1806)
Bâti Chêne et acajou, placage acajou, bronze doré, et marbre blanc.


Chenets, vers 1770
Broze ciselé doré et fer forgé
Appartenant aux anciennes collection du Garde-Meuble de la Couronne, ce feu à cassolette fut porté à Versailles sous Louis-Philippe.

Bras de lumière, vers 1775
Attribué à quentin-Calude Pitoin (vers1725-1777)
Broze ciselé doré.
Ces quatre bras de lumière ont figuré dans le Salon des Jeux du Roi à Fontainebleau pendant le règne de Louis XVI, avant leur envoi à Paris pendant la Révolution. Mais il n'est pas impossible que leur premier destinataire ait été Mme Du Barry, car Pitoin ayant fourni des bras de ce modèle pour l'appartement de la favorite à Compiègne en 1771. Déposé à Versailles depuis 1817, ils évoquent désormais avec force le décor du Petit Trianon que connurent Mme Du Barry et Louis XV.
Ils sont caractéristiques de ce style dit alors antique qui rompait avec la rocaille et utilisait un nouveau vocabulaire ornemental de vases en cassolettes, feuilles d'acanthe, masques de satyre...

Pendule, vers 1785
Renacle-Nicolas Sotiau (1749-1791)
Broze ciselé doré, émail, marbre blanc et verre.
La pendule, dont le mouvement est intégré dansa une cage de galces, est d'un type fréquent à la fin du règne de Louis XVI; ces mécanismes portent souvent la signature des horlogers Lèpine ou Lepaute. Celle-ci est de Nicolas Sotiau, maître-horloger en 1782 et qui travaillait por les principaux marchands merciers Darnault et Daguerre, utilissant des caisses des bronziers François Rémond et Pierre-Philippe Thomire.
Cette pendule correspond probablement à celle livrée pour le Cabinet du Consile de Louis XVI à Saint -Cloud.

Lustre, vers 1780-1800
Broze ciselé doré, cristal de Bohême

Deux Oeufs d'autruche, vers 1780
Oeuf d'autruche, tilleul et tilleul noirci.
Ces deux oeufs, faisant partie des anciennes collection de la Couronne, furent exposés au Petit Trianon en 1867.

Un portrait dit de la Belle jardinière représentant la marquise de Pompadour par Carle van Loo est exposé sur l'un des panneaux.

Sur la carte postale cette pièce est nommée ...... "cabinet de lecture" - dans d'anciennes lectures j'ai trouvé qu'il a eu un moment un billard et parfois elle servait de petit salon de musique !!!!!! (à vérifier !!!!)

je sais que la Reine l'utilisait souvent en fermant les portes donnant dans la grande salle à manger et ouvrant, comme sur la photo, la porte ouverte sur le salon de compagnie, pour son intimité.

MARIE ANTOINETTE  : 

J'ai un peu de mal avec le chapeau du portrait de la Marquise...     

Louis XV porte bien sa mélancolie sur ce portrait !!!

Österreich a écrit:J'ai un peu de mal avec le chapeau du portrait de la Marquise...     

C'est vrai que ce n'est pas le plus beau portrait de la marquise. Mais à mon avis, elle ne devait déjà plus être en forme. Elle semble avoir vieilli prématurément.   

Österreich a écrit:Louis XV porte bien sa mélancolie sur ce portrait !!!

Oui, le pauvre... 
Je me demande si ce n'est pas son dernier portrait.   

C'est le portrait de Louis XV le plus touchant ! Quant à la Marquise qui est mon personnage historique préféré, je trouve que ce portrait ne la mets pas vraiment en valeur. Rien ne vaut un bon vieux Latour !!!

Pour Louis XV, touchant peut-être mais je préfère nettement d'autres de lui où il a toutes les qualités pour séduire une femme ! Même l'un de ceux où il est déjà âgé.   

Entièrement d'accord avec vous, surtout celui peint (encore une fois ) par Delatour, quand on sait qu' il s'approche de près au modèle réel !

l'amour menaçant a écrit:Rien ne vaut un bon vieux Latour !!!

Si! un Boucher !  boudoi30  :;\':;\':;  boudoi30

Bien à vous.

Majesté a écrit:

l'amour menaçant a écrit:Rien ne vaut un bon vieux Latour !!!

Si! un Boucher !  boudoi30  :;\':;\':;  boudoi30

Bien à vous.

Je pense de suite à celui de la Marquise en robe verte semi-couchée avec un livre !!!   boudoi30 boudoi30 boudoi30

Moi ce sont plus que tout, celui avec sa robe rose de la Wallace et celui à sa toilette.  boudoi30 

J A Gabriel a écrit: En 1784, Marie-Antoinette transforme la petite salle à manger en salle de billard et fait installer dans cette pièce le billard qui se trouve au rez-de-chaussée.

Ah tiens, je ne savais pas ça.   Du coup, je me demande pourquoi le billard se trouve à l'heure actuelle en bas et non dans ce cabinet.   

Mais ce billard qui se trouve en bas n'est pas le billard d'origine, non ?   

L'actuel date de 2005 apparemment. Je te cite :   

https://marie-antoinette.forumactif.org/t194-la-visite-du-petit-trianon-la-salle-du-billard

Mme de Sabran a écrit:

Salle de billard

Dans cette pièce d'angle du rez-de-chaussée se dressait à l'origine le billard de Louis XV, aujourd'hui disparu. Celui commandé par Louis XVI en 1776 à Antoine-Henry Masson, paumier-billardier du Roi, d'une dimension de 414 par 219 cm, est constitué de chêne massif et d'ivoire, avec quinze pieds tournés. Il est accompagné de vingt plaques de fer pour les bougies, de douze billes d'ivoire pour la Guerre ou la Carambole et d'une trentaine de queues, pour un coût total de 3 000 livres.
En 1784, Marie-Antoinette le fait transférer au premier étage et on le remplace par un autre billard, de moindre élégance, pour les officiers de la garde. Il est adjugé pour 600 livres à une brocanteuse du nom de Rouger en 1794 lors des ventes révolutionnaires.

Le billard d'origine n'ayant pas été retrouvé, une restitution est entreprise, en 2005, dans le cadre d'un mécénat de compétence d'une valeur de 50 000 euros avec l'entreprise Chevillotte, en respectant les matières d'origine et les couleurs initiales. Après avoir été exposé dans les Petits appartements du Roi au château, il retrouve sa place originelle.

Que de tribulations !    ( surtout pour un meuble aussi lourd et encombrant ... )

Raah les têtes!  : 

Hein, crois-tu ! Il y avait de l'ambiance !!!  : 

C'est une caricature anglaise.    
Voici "La partie de billard", par Jean-Baptiste Chardin, exposée au musée Carnavalet :



Musée Carnavalet / Roger-Viollet

http://www.carnavalet.paris.fr/fr/collections/la-partie-de-billard


Jean-Baptiste Chardin
(1699 - 1779)
Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Vers 1725
Huile sur toile
Hauteur: 55 cm
Longueur: 82,5 cm
P 2081
Cette œuvre de jeunesse de l'illustre maître est probablement une esquisse pour l'enseigne d'un fabricant de billards (profession exercée par le père de Chardin).
Auteur de la notice : Jean-Marie Bruson
Salle : Salle 41
Collection : Peintures
Mode d'acquisition : Achat en 1968

Ah, c'est tout de suite une autre classe !   

Il y a de beaux détails, oui .