Joseph-Alexandre Pierre, vicomte de Ségur

Joseph-Alexandre Pierre, vicomte de Ségur est un poète, chansonnier, goguettier (  ça, c'est amusant !   :  ), homme de lettres et militaire français né le 14 avril 1756 et mort le 23 juillet 1805.


Né dans le foyer de Philippe Henri, marquis de Ségur    ...     ... 
 qui fut maréchal de France et secrétaire d'État à la Guerre sous Louis XVI.
Philippe Henri de Ségur était lui-même le petit-fils du Régent par sa mère, Angélique de Froissy.

frère cadet de Louis-Philippe de Ségur,
qui fut le grand-père de Eugène de Ségur  fils aîné Octave de Ségur (1779-1818) et de Marie-Félicité-Henriette d'Aguesseau (1777-1847)
lequel épousa en 1819 Sophie Rostopchine,
 née Sofia Fiodorovna Rostoptchina (Софья Фёдоровна Ростопчина, pour les intimes   ),  issue d'une grande famille de l'aristocratie russe, et fille de Fiodor Rostoptchine, gouverneur de Moscou en 1812, la célèbre comtesse de Ségur de notre enfance.


 Joseph-Alexandre était en réalité le fils du meilleur ami du maréchal  ...   ...  le baron de Besenval, personnage que nous connaissons bien, que nous avons tous lu et qui acquit une certaine notoriété sous la Révolution française.
Il fut colonel des régiments de Noailles,  
de Lorraine et bien-sûr des dragons de Ségur,  sous l'Ancien Régime.

Léger par vocation, le vicomte de Ségur passa son existence à composer des poèmes, des chansons et des comédies. Il était connu pour être l’auteur d’une romance célèbre intitulée « l’amour fait passer le temps, mais le temps fait passer l’amour »  D'ailleurs, afin de perpétuer la tradition instituée par sa naissance ( eh bien, bravo !  :  ), il eut lui-même plusieurs enfants adultérins auxquels il donna son nom et dont il finança l'éducation.

Il installe sa maîtresse, Julie Careau, jeune danseuse de l’Opéra née en 1756,  
dans une maison rue Chantereine, construite par l'architecte Perrard de Montreuil, maison qui abritera par la suite les amours de Joséphine et de Bonaparte et sera connue sous le nom de "Maison du 18 brumaire".  
Julie, peu farouche,  était déjà passée des bras du maréchal de Soubise à ceux de M. de Brunville qui lui laissa un fils en 1777. En 1781 Julie met au monde un second fils, œuvre de ses amours avec Ségur . Mais ses liens avec Ségur vont se relâcher avec la naissance accidentelle d’un troisième fils issu de son nouvel amant, le chevalier de Saint-Léger !

La "Maison du 18 brumaire".  





En 1789, il fut élu député par la noblesse de Paris aux états généraux. Il resta fidèle au roi et à la monarchie, il participa très peu aux débats.
En 1790, il se retira de la vie politique et s'occupa de littérature, publiant drames et comédies. Néanmoins, il fut un des contributeurs majeurs de la revue pamphlétaire Les Actes des Apôtres qui tournait en dérision les principales figures de la Révolution.

En 1793, il fut emprisonné sous la Terreur dans les geôles sordides de Saint-Lazare,
   ainsi qu'André Chénier et d'autres artistes de l'époque. Un petit acteur qu'il avait bien connu, Charles de La Buissière, qui avait réussi à se faire employer dans les bureaux du Comité de salut public, détruisit son dossier d'accusation en même temps que ceux de nombreuses personnalités de la scène parisienne qui lui durent la vie.

De 1796 à fin 1801, il participa aux activités de la société chantante des dîners du Vaudeville,
  où il figura comme « Ségur jeune », au côté de son frère Louis-Philippe de Ségur, qui y figurait comme « Ségur ainé ».

Le vicomte de Ségur n'était cependant pas destiné à survivre longtemps à la fin d'un siècle dont il était parfaitement emblématique.
Il s'éteignit à l'âge de quarante-huit ans, dans les bras de Mme d'Avaux, sa maîtresse depuis douze ans, alors qu'il soignait une maladie de poitrine à Bagnères-de-Bigorre.   Nous les retrouvons tous deux dans les mémoires de la duchesse d'Abrantès .

Sa dernière publication posthume, les Mémoires du baron de Besenval,  
son père par la cuisse gauche ( j'ai horreur du terme putatif    ) ,  
et dont nous parlons ici  :  https://marie-antoinette.forumactif.org/t655-memoires-du-baron-de-besenval     ....  provoqua un scandale dans la bonne société de l'époque.

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http://www.neufhistoire.fr/articles.php?lng=fr&pg=253&tconfig=0
https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph-Alexandre_de_S%C3%A9gur
http://www.thierryprouvost.com/Cuvelier-de-Segur.html

Merci pour cette biographie...

Le comte de Creutz à Gustave III, le 13 février 1780


Les derniers bals ont fourni une infinité d'aventures plaisantes.  Le jeune vicomte de Ségur, qui est d'une figure charmante, plein d'esprit et d'agréments,  mais qui croit qu'aucune femme ne peut lui résister en a éprouvé une capable de le corriger.  Il trouva au dernier bal un masque qui lui parut infiniment aimable et qui lui fit mille agaceries. Ses charmes lui tournèrent la tête et il résolut de mettre à profit les moments favorables que la fortune lui offrirait. Il pressa le masque de le ramener; il y consentit sans peine.  Le vicomte est enchanté en voyant un équipage magnifique et juge la conquête digne de lui. Monté en voiture, il devient aussi passionné qu'insolent.  Le masque lui donne un soufflet, tire le cordon et dit à ses domestiques : " Mettez ce monsieur dans le ruisseau ! " .  Puis en s'adressant au vicomte, elle lui dit :  " J'ai voulu punir un fat et j'ai cru ne pouvoir mieux choisir qu'en statuant un exemple sur Monsieur le Vicomte de Ségur. "    Le vicomte n'a jamais pu savoir qui était cette femme mais,  malgré cette correction, il soupire encore d'amour pour elle .