L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
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Trianon
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Lucius
Mme de Sabran
La nuit, la neige
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Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Merci les amis pour vos commentaires...
C'est à dire que je n'avais pas vu les choses comme ça.
Pour moi, la Bièvre apparaissait à droite du tableau, illustrée avec cette embouchure sous arcade d'où semble sortir cette barque.
Etant entendu que le fleuve principal, qui file droit devant sous ce pont qui semble très large, est bien la Seine.
Aussi, je crois qu'il n'y avait pas tant de ponts avec habitations du temps d'Hubert Robert ?
Sauf erreur de ma part : Le Pont Marie, le Pont au Change, le Pont Notre-Dame et enfin le Pont Saint-Michel.
Bon, enfin, j'ignore d'où vient le nom de ce tableau ? Et peut-être est-ce aussi une vue de fantaisie, en effet.
C'est à dire que je n'avais pas vu les choses comme ça.
Pour moi, la Bièvre apparaissait à droite du tableau, illustrée avec cette embouchure sous arcade d'où semble sortir cette barque.
Etant entendu que le fleuve principal, qui file droit devant sous ce pont qui semble très large, est bien la Seine.
Aussi, je crois qu'il n'y avait pas tant de ponts avec habitations du temps d'Hubert Robert ?
Sauf erreur de ma part : Le Pont Marie, le Pont au Change, le Pont Notre-Dame et enfin le Pont Saint-Michel.
Bon, enfin, j'ignore d'où vient le nom de ce tableau ? Et peut-être est-ce aussi une vue de fantaisie, en effet.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
C'est ainsi que j'ai compris le tableau au départ. Le problème c'est que là où la Bièvre se jette dans la Sein, il n'y a pas de pont.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
La nuit, la neige a écrit:
Bon, enfin, j'ignore d'où vient le nom de ce tableau ?
Pertinent. Le nom est peut-être déjà une interprétation.
Ou bien peut-être est-ce une sorte de projet fantaisie au moment où on prévoit de recouvrir complètement la rivière ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Oui...je crois que nous en resterons donc là !
Enfin, cela m'a donné l'occasion de découvrir le cour de cette "rivière / ruisseau des Gobelins".
Si cela intéresse, je recommande la lecture de : La fin de la Bièvre, l'ancienne rivière de Paris (Retronews)
Enfin, cela m'a donné l'occasion de découvrir le cour de cette "rivière / ruisseau des Gobelins".
Si cela intéresse, je recommande la lecture de : La fin de la Bièvre, l'ancienne rivière de Paris (Retronews)
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Oberkampf, si mon souvenir est exact, a débuté sa carrière française le long de cette Bièvre à Paris. Ce n’est qu’après avoir été reconnu comme un fabricant de textiles imprimés de valeur qu’il émigra vers Jouy en Josas pour y créer la manufacture qu’on connaît.
Les 2 bras de la Bièvre se jetaient, à l’époque, dans la Seine, au niveau de l’actuelle gare d’Austerlitz. Cet endroit est intéressant, car c’est pas loin de là, au lieu dit « la Gare » ( déjà..), que Marie-Antoinette embarquait sur son « yach » pour se rendre à Choisy ou à Fontainebleau. Recherches à faire sur le Turgot, que je n’ai actuellement pas sous la main...
Les 2 bras de la Bièvre se jetaient, à l’époque, dans la Seine, au niveau de l’actuelle gare d’Austerlitz. Cet endroit est intéressant, car c’est pas loin de là, au lieu dit « la Gare » ( déjà..), que Marie-Antoinette embarquait sur son « yach » pour se rendre à Choisy ou à Fontainebleau. Recherches à faire sur le Turgot, que je n’ai actuellement pas sous la main...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
La joute des mariniers de Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet
Etonnant, n'est-ce pas !
Nous voyons même les gens aux fenêtres de ces maisons qui encombrent le pont jeté sur la Seine .
Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet est le fils de Jean-Baptiste Raguenet (1682-1755), comédien, marchand de brocante et de tableaux et peintre, et de Geneviève Murgues.
Maître peintre formé auprès de son père et, probablement, à l’académie de Saint-Luc – il ne fréquenta pas les cours de l’Académie royale –, il réside avec son père dans la « grande rue de Taranne », dans le faubourg Saint-Germain, puis rue Tiquetonne, au début des années 1730, puis rue de la Mortellerie, près la place de Grève à partir des années 1735-1741. À la mort de son père, en 1755, il réside désormais rue de la Licorne, paroisse Sainte-Madeleine, dans l’île de la Cité.
Ses premiers tableaux datés ne sont pas antérieurs à 1750. Il expose en 1752-1753 à l'exposition annuelle de l'Académie de Saint-Luc, dont il ne deviendra pourtant jamais membre. Il consacre alors l'essentiel de son œuvre à des vues de Paris (74 des 86 tableaux et dessins qui sont actuellement connus de lui), et notamment de la Seine. Cet artiste, qui a fait de l’espace entre le quai Saint-Bernard et le port Saint-Nicolas son atelier, a été appelé « Canaletti parisien »[2]. D'une grande rigueur dans l'usage de la perspective, ses tableaux manifestent une précision quasi photographique, ce qui leur confère un certain intérêt documentaire[3]. « Le point de vue adopté est celui du flâneur, qui contemple les rues, les places, les berges et les quais de la Seine, attachant aussi bien son regard aux maisons, au ciel qu'aux promeneurs, aux marchands, aux véhicules de toutes sortes, enfin, en un mot, à l'activité ambiante[4] ».
À partir des années 1760, nombre de collectionneurs parisiens, et quelques collectionneurs étrangers, dont l’Anglais Horace Walpole, acquièrent ses toiles. En 1762, la marquise de Pompadour lui commande deux vues de son château de Menars.
En 1790, Raguenet met en vente les toiles qu'il avait conservées par devers lui dans son atelier.
Plusieurs de ses œuvres sont acquises par le musée Carnavalet en 1882, lorsque Jules Cousin en était le directeur, auprès de l'établissement des
bains de la Samaritaine. Le musée en possède actuellement au moins vingt-six.
https://www.wikiwand.com/fr/Nicolas-Jean-Baptiste_Raguenet
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Un mot sur les incendies meurtriers qui ont ravagé à plusieurs reprises les maisons construites sur les ponts de Paris.
Quelques dates tragiques sont restées gravées dans les esprits, comme par exemple cette nuit du 23 au 24 octobre 1621. Le pont Marchand s’embrase et le feu s’étend sur une grande partie de la liaison entre la rive droite et l’Île de la Cité. Le pont au Change est lui aussi gagné par les flammes et détruit. Il s’agit du premier incendie notable qu’ait connu la capitale.
Le pont Marchand au premier plan (détail du plan de Merian de 1615) ;
le pont au Change se trouve en arrière-plan.
Image WIKI
Avant les flammes, le déluge
Avant le pont Marchand, le pont-aux-Meuniers permettait l’accès à l’Île de la Cité. Mais en 1596, entrainé par la violence des eaux, l’édifice en bois s’effondre. Les bateaux à moulin, attachés à chacune des arches du pont offrent pourtant une grande résistance au courant, mais cèdent face à la puissance de l’épisode. Les dégâts humains et matériels sont nombreux ; 150 personnes périssent, et avec elles, les maisons que supportait le pont. Charles Marchand, capitaine des archers de la ville, mais surtout à l’origine du pont Neuf, propose alors de faire construire à nouveau le pont. Sa seule condition ? Qu’il puisse y bâtir des maisons. 30 à 50 maisons – les chiffres varient – bordent le pont qui finira par être surnommé « Pont aux Oiseaux » en raison des oiseaux peints sur chaque maison.
La disparition de deux ponts en une heure
L’historien Pierre Davity commentait l’apparition du pont en ces termes :
« Si l’on vient au pont Marchand, on avouera tout aussitôt que c’est un des embellissements de Paris et que la rue qui est sur le pont surpasse en beauté toutes les autres. »
À quoi ressemble Paris au début du XVIIe siècle ? À une ville où tout est minuscule et rapproché, mais aussi à une ville qui figure parmi les plus peuplées d’Europe avec 300 000 habitants pour une superficie 15 fois plus petite qu’aujourd’hui.
Alors forcément, quand il y a un incendie…
Plusieurs versions de l’incendie existent, mais celle que l’on entend le plus souvent évoque une servante qui aurait laissé tomber une chandelle dans le cellier en bois de l'une des maisons du pont. Le feu embrase le pont Marchand en moins d’une heure et gagne très vite son voisin, le pont au Change, les deux ayant été rapprochés avec les travaux de Marchand… Si le nombre de victimes n’est pas connu, la panique est telle, et le feu si rapide, que les habitants des deux ponts jettent des meubles par les fenêtres ou se réfugient dans l’église Saint Barthélémy, alors située juste à côté. En quelques heures, l’intégralité des maisons des deux ponts, puis les ponts eux-mêmes et plusieurs autres maisons situées à côté, sont détruits.
Le pont au Change sera reconstruit, en pierres, dix-huit ans plus tard en remplacement de l’ancien. Le pont Marchand, lui, ne sera jamais reconstruit ce qui nécessitera de dévier les rues qui y débouchaient. Aujourd’hui ce sont trente-sept ponts qui enjambent la Seine… et plus aucun ne possède de maisons !
https://www.pariszigzag.fr/secret/histoire-insolite-paris/quand-paris-vivait-son-premier-et-son-pire-grand-incendie#:~:text=Dans%20la%20nuit%20du%2023,qu'ait%20connu%20la%20capitale.
_________________
L'incendie sur le Petit-Pont en 1718, au cours duquel pas moins de 22 maisons seront dévorées par les flammes débutera là encore à cause d’un simple cierge.
En voici la relation dans le « Journal historique et anecdotique
du règne de Louis XV » (Tome 1), édition de 1847)
Le mercredi 27 avril 1718 eut lieu un effroyable incendie sur le Petit-Pont, au Petit-Châtelet, causé par un simple cierge. Avocat au parlement de Paris, Edmond Barbier se rend sur place deux heures après le début du drame et en consigne les détails, nous révélant que les maisons qui débordaient toutes sur l’eau, posées sur des pilotis et qui redoutaient de périr dans les dégels par la débâcle des glaçons, ont, au contraire, été consumées et détruites entièrement par le feu en sept à huit heures de temps.
Cela doit paraître bien surprenant ; mais ce qui en a été cause est encore plus extraordinaire, écrit Barbier. Une femme avait perdu son fils, qui s’était noyé. On lui dit qu’elle trouverait son corps en mettant dans une sébile de bois un cierge allumé et un pain de saint Nicolas de Tolentin – c’était un pain béni sous l’invocation de ce saint, et auquel on attribuait diverses propriétés miraculeuses –, ermite de Saint-Augustin ayant vécu à la fin du XIIIe siècle ; elle le fit. Cette sébile se promena sur l’eau, alla s’arrêter contre un bateau de foin qui était attaché sur le quai de la Tournelle, vis-à-vis les Dames de Miramion – communauté de femmes, située sur la quai de la Tournelle entre la rue de Pontoise et la rue des Bernardins –, et y mit le feu.
Le maître du bateau n’ayant point voulu prendre les mesures nécessaires pour le faire conduire au milieu de l’eau et le faire couler, les marchands de bois craignirent que le feu ne gagnât les autres bateaux de foin et de charbon, et que, par le vent, cela ne vînt aux piles de bois qu’ils avaient en grande quantité sur le port ; ils coupèrent la corde et le bateau s’en alla tout en feu au gré de l’eau. Il prit la petite rivière, enfila les deux ponts de l’Hôtel-Dieu, qui sont de pierre, mais quand il fut au pont du Petit-Châtelet, il ne put passer, parce que les arches étaient remplies et embarrassées de poutres et de pièces de bois.
Le feu prit aisément aux premières maisons du côté de l’Hôtel-Dieu, où logeait un nommé Olivier, marchand linger. Le marchand voisin se trouvait avoir marié sa fille la veille, et il n’y avait personne chez lui. Comme le feu prenait par-dessous, et que toutes ces constructions étaient en bois, il fut impossible de l’éteindre. Il consuma d’abord toutes les maisons entre le Petit-Châtelet et l’Hôtel-Dieu, et gagna, tant par-dessous que par le travers de la rue, les maisons du côté opposé, en sorte que les deux côtés du pont étaient en feu en même temps.
Cela commença à sept heures du soir : à neuf heures je sortis de chez un de mes amis contre la rue Saint-Denis, rapporte Barbier ; on voyait de là tout l’air en feu. J’arrivai jusqu’à la Madeleine – Sainte-Madeleine en la Cité, église paroissiale qui se trouvait dans la rue de la Juiverie, près de la rue des Marmousets –, et non plus avant, parce que le guet gardait tous les passages, et que l’on prenait tout le monde pour travailler.
C’était un spectacle affreux de voir cet embrasement : les pompes qui allaient à force ne faisaient que l’irriter. La vue de ce feu était aussi épouvantable du côté de la rue Saint-Jacques, par l’ouverture de l’arcade du Petit-Châtelet ; il semblait un grand four à chaux ; l’on voyait tomber les poutres entières. La rivière au bas du pont fut bientôt comblée ; l’eau ne passait plus que par une arche. Toute la charpente qui tombait brûlait même dans l’eau parmi ces décombres. Quand le bateau de foin fut consumé à un certain point, il descendit jusqu’auprès du pont Saint-Michel, où il acheva de brûler jusqu’à la fin. Étant à ras l’eau, il brûlait encore le lendemain après midi.
Tout le guet fut sur pied ; on ordonna de jeter de l’eau des puits dans toutes les maisons du voisinage. On commanda pour travailler des détachements de soldats aux gardes – on appelait ainsi les soldat du régiment des gardes françaises, corps d’infanterie qui faisait partie de la maison du roi –, qui arrivèrent de tous les faubourgs, en veste, un sergent à la tête, avec des pioches et autres outils. Des capucins et des cordeliers y vinrent ; plusieurs personnes, soldats et moines, y périrent, tant par le feu que par l’eau ; d’autres furent ensevelis sous les ruines.
Tous les magistrats s’y rendirent. M. le premier président (de Mesmes), M. le procureur général (Joly de Fleury), M. le lieutenant de police (Machault), le lieutenant criminel ( ) (Lecomte), le procureur du roi (Moreau), le prévôt des marchands (Trudaine), les échevins et les commissaires du Châtelet. Il y avait aussi MM. le maréchal de Villeroi, gouverneur du roi, le maréchal de Villars, le duc d’Antin-Contades, major des gardes françaises, le duc de Tresmes, gouverneur de Paris, et le cardinal de Noailles, archevêque de Paris. Tous ces messieurs étaient à l’Hôtel-Dieu, dans la salle qui donne sur le Petit-Pont, pour donner les ordres nécessaires.
Il y a eu une perte considérable surtout pour les marchands qui étaient du côté du Petit-Châtelet, et qui ont été incendiés les premiers. Non seulement ils ont perdu les marchandises et les meubles qui ont. été brûlés ou jetés dans l’eau, mais aussi la plupart de ceux qu’ils ont été obligés de confier aux premiers venus, et qu’on ne leur a point rapportés, car il y a toujours beaucoup plus de fripons que d’autres.
C’était une désolation de voir tous les environs du Petit-Pont déménager sur le Marché-Neuf et dans la rue de la Huchette ; on n’apercevait que des gens qui portaient des meubles, jusqu’à des servantes en chemise qui emportaient leurs hardes. Le Petit-Châtelet, qui est très bien bâti, a sauvé la rue de la Huchette et le côté de la rue Galande. Un pavillon très vieux, mais fait de pierres de taille, qui était derrière la maison d’un marchand, a sauvé le Marché-Neuf, d’autant que le vent y donnait : par bonheur il n’était pas grand. On abattit beaucoup de ce côté-là, et le feu y était encore tout le lendemain. Pendant trois jours les magistrats ne cessèrent d’y aller donner des ordres. Il y a eu vingt-deux maisons brûlées, et pendant huit jours on ne passa pas sur le Petit-Pont. On a fait visiter les fondements de celui-ci par des architectes.
Il y a eu un arrêt du parlement qui a ordonné une quête générale dans toutes les paroisses de Paris, pour dédommager des pertes de cet incendie, et un mandement de M. l’archevêque, pour faire exhorter au prône, dans lequel il est dit que c’est un malheur et en même temps une punition du ciel.
M. le Régent eut peur à la nouvelle de cette désolation. Le peuple, qui fut en l’air toute la nuit et qui vint voir ce feu de tous les quartiers, fit apparemment appréhender ou un pillage, ou quelque chose de pis. Cela se termine en effet quelquefois en émotion, surtout quand il y a du mécontentement. En un mot, il y avait des compagnies de soldats aux gardes que je vis sortir de la rue de la Huchette à onze heures du soir, en ordre et armées, et on ordonna aux gendarmes et aux mousquetaires d’être prêts à monter à cheval.
https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article5096
_________________
Le Pont-au-Change brûla aussi, le 26 janvier 1746.
Détail horrible : Sept à huit filles ouvrières en chapes et chasubles, enfermées sous la clef par leur maîtresse jalouse de maintenir leur chasteté, furent brûlées vives. Leur chambre étant garnie de barreaux de fer, elles ne purent se jeter dans la rivière.
Ce fut un spectacle affreux que d'entendre leurs cris, et de les voir périr sans pouvoir leur porter du secours.
(D'après Tableau de Paris, par Louis-Sébastien Mercier, paru en 1782)
Outre ces malheureuses, le garde-pompe Plastre de la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris périt dans les circonstances suivantes :
“ Le 26 janvier 1746, vers 2 h 00 du matin, un violent feu meurtrier a mis la ville de Paris en émoi. Neuf personnes périrent dans l’incendie de bâtiment d’habitation sur le Pont au Change. Parmi elles, le garde-pompe Plastre qui fut enseveli sous les décombres.
Ce jour-là, la Seine était gelée, ce qui entrava l’action des gardes-pompes. Trois maisons furent détruites par le feu avant qu’il ne soit éteint ”.
http://pascal.bodje.free.fr/mortsaufeu/circonstancier/mort_au_feu__le_garde.php
_________________
Partie de la Cité de Paris vers la fin du XVIIIe siècle
sur la rive gauche de la Seine, entre le Pont Notre-Dame et le Pont-au-Change (8e)
Charles Meryon (1821-1868), graveur, Paris, 1861.
Eau-forte (14,6 x 31,8 cm)
BnF, département des Estampes et de la Photographie, EF-397-FOL
Bibliothèque nationale de France
La densité de Paris au XVIIIe siècle est remarquable : environ 700 000 âmes, avec une population en transit évaluée à 100 000 personnes. Les rues sont étroites, les maisons entassées, et même construites sur des ponts avec, le plus souvent, une boutique au rez-de-chaussée. Sont concernés les ponts qui relient l’île de la Cité : le pont Saint-Michel pour la rive gauche, les ponts Notre-Dame et au Change pour la rive droite.
« La rivière de la Seine reste cachée au milieu de la ville par les vilaines et étroites maisons qu’on a bâties sur des arches. Il ferait bien de rendre à la ville, et son coup d’œil et son courant d’air, principe de salubrité. »
(Extrait du Tableau de Paris, Louis-Sébastien Mercier, "Ponts", chap. CCCXXXVI, t. IV)
Ces maisons seront progressivement détruites à partir de 1786.
La démolition en 1786 des maisons qui bordaient le pont Notre-Dame puis, deux ans plus tard, de celles du Pont au Change et du pont Marie témoigne d'une importante intervention d'embellissement au centre de Paris. La tradition médiévale des ponts habités ( hormis le Pont-Neuf ) avait fini par créer de réelles difficultés de circulation et des problèmes d'insalubrité.
En représentant un amoncellement colossal des gravats, Hubert Robert rend compte de l'ampleur de cette transformation.
_________________
A la veille de la Révolution, le 29 août 1788, un incendie se déclara sur le Pont-Neuf à l'occasion d'une rixe qui se passa entre le peuple et le guet à pied et à cheval...
Girardet, Abraham, dessinateur
1788 Dessin, Arts graphiques
Institution :Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Le marquis de Bombelles commente ainsi l'événement dans son Journal, le 2 septembre :
( Journal de Bombelles )
https://www.pariszigzag.fr/secret/histoire-insolite-paris/quand-paris-vivait-son-premier-et-son-pire-grand-incendie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_Marchand_%28Paris%29
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