L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
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L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de la capitale
C'est le titre de la conférence donnée par Youri Carbonnier, docteur en histoire de l’université de Paris-Sorbonne, Youri Carbonnier est maître de conférences en histoire moderne à l’université d’Artois (Arras).
Il est notamment l'auteur de ce livre :
Présentation :
Sale, étroit, sombre et inquiétant, grouillant d’une agitation qui semble sans fin, ainsi apparaît, sous la plume des étrangers ou des provinciaux, le cœur de Paris où couve la Révolution.
À partir d’archives loquaces et parfois indiscrètes, ce livre invite le lecteur à déambuler dans les rues du vieux Paris, le regard levé sur les façades.
Franchissant la porte des maisons, on découvre le monde affairé des boutiques ou, au-delà d’un obscur corridor, une cour discrète entourée d’édifices à colombages. Un escalier escarpé y incite à déambuler jusque dans les étages, à la découverte de pièces exiguës, souvent enfumées, parfois décorées avec un raffinement inattendu, ou à se courber pour descendre dans des caves profondes et voûtées.
Au fil des pages se révèle ainsi l’univers quotidien des Parisiens, loin des hôtels particuliers qui s’épanouissent alors dans le faubourg Saint-Honoré et la Chaussée d’Antin.
C’est ce décor pittoresque mais oublié, en grande partie balayé par les travaux d’Haussmann, que cet ouvrage tente de faire revivre.
Je vous recommande vivement l'écoute et/ou le visionnage de cette vidéo, diffusée sur Youtube.
Je me suis régalé !
Tout d'abord parce que c'était intéressant, mais aussi parce que le conférencier déroule son exposé d'une manière tout à fait décontractée et plaisante.
Son propos est également acompagné de nombreuses illustrations.
Durée : plus d'une heure.
Il faut avoir le temps, ou bien la regarder en plusieurs fois, comme je l'ai fait.
Son étude porte principalement sur le centre parisien du XVIIIe siècle, et en particulier les quais des rives droite ou gauche qui bordent les îles de la Cité et Saint-Louis.
La première partie de la vidéo est consacrée à l'étude des habitations : architecture, matériaux de construction, plans, distributions et aménagements des pièces etc.
Très intéressante !
J'ai notamment appris que, au XVIIIe siècle, la très grande majorité des immeubles d'habitations étaient coiffés d'un toit de tuiles, et non pas d'ardoises (plus rarement).
Toitures par la suite reconstituées avec ces horribles plaques de zinc que nous connaissons bien sûr aujourd'hui.
Ainsi, les toits de Paris, vus du ciel au XVIIIè siècle, n'étaient pas majoritairement grisâtres (le charme de Paris, dit-on... :roll: ), mais de couleur terre-cuite.
La seconde partie évoque plus précisémment les habitations et aménagements des ponts sur la Seine : Le Pont Marie, le Pont au Change, le Pont Notre-Dame et enfin le Pont Saint-Michel.
Oui, oui, nous est-il dit qu'il existait notamment sur l'un de ces ponts (je ne sais plus lequel) un immeuble de 7 étages dont le toit avait été aménagé en terrasse garnie de plantes !
Un jardin sur le toit avec une bien jolie vue, sans aucun doute !
Le conférencier présente et commente toute une série de plans ou illustrations qui décrivent ces habitations bien particulières.
De quoi animer notre jeu de l'hiver !!
Par exemple : Pourquoi ne trouvait-on sur ces ponts aucun commerçant de débit de boisson ? Hum ?
Notamment parce que......
Visible sur ces plans. boudoi32
Enfin, la dernière partie, qui est consacrée aux commerçants de ces ponts, évoque plus précisément Edmé-François Gersaint, marchand de tableau, sur le Pont Notre-Dame.
Que nous connaissons tous grâce au célèbre tableau de Watteau.
Sa boutique (telle qu'elle était, vraisemblablement) est reconstituée en images de synthèse.
Je vous laisse la découvrir, et ouvrirai probablement un sujet à part.
L'on est bien loin de la grande "galerie" que l'on imagine sur les illustrations du temps à la suite de Watteau !!
Non, non... boudoi32
C'est le titre de la conférence donnée par Youri Carbonnier, docteur en histoire de l’université de Paris-Sorbonne, Youri Carbonnier est maître de conférences en histoire moderne à l’université d’Artois (Arras).
Il est notamment l'auteur de ce livre :
Présentation :
Sale, étroit, sombre et inquiétant, grouillant d’une agitation qui semble sans fin, ainsi apparaît, sous la plume des étrangers ou des provinciaux, le cœur de Paris où couve la Révolution.
À partir d’archives loquaces et parfois indiscrètes, ce livre invite le lecteur à déambuler dans les rues du vieux Paris, le regard levé sur les façades.
Franchissant la porte des maisons, on découvre le monde affairé des boutiques ou, au-delà d’un obscur corridor, une cour discrète entourée d’édifices à colombages. Un escalier escarpé y incite à déambuler jusque dans les étages, à la découverte de pièces exiguës, souvent enfumées, parfois décorées avec un raffinement inattendu, ou à se courber pour descendre dans des caves profondes et voûtées.
Au fil des pages se révèle ainsi l’univers quotidien des Parisiens, loin des hôtels particuliers qui s’épanouissent alors dans le faubourg Saint-Honoré et la Chaussée d’Antin.
C’est ce décor pittoresque mais oublié, en grande partie balayé par les travaux d’Haussmann, que cet ouvrage tente de faire revivre.
Je vous recommande vivement l'écoute et/ou le visionnage de cette vidéo, diffusée sur Youtube.
Je me suis régalé !
Tout d'abord parce que c'était intéressant, mais aussi parce que le conférencier déroule son exposé d'une manière tout à fait décontractée et plaisante.
Son propos est également acompagné de nombreuses illustrations.
Durée : plus d'une heure.
Il faut avoir le temps, ou bien la regarder en plusieurs fois, comme je l'ai fait.
Son étude porte principalement sur le centre parisien du XVIIIe siècle, et en particulier les quais des rives droite ou gauche qui bordent les îles de la Cité et Saint-Louis.
La première partie de la vidéo est consacrée à l'étude des habitations : architecture, matériaux de construction, plans, distributions et aménagements des pièces etc.
Très intéressante !
J'ai notamment appris que, au XVIIIe siècle, la très grande majorité des immeubles d'habitations étaient coiffés d'un toit de tuiles, et non pas d'ardoises (plus rarement).
Toitures par la suite reconstituées avec ces horribles plaques de zinc que nous connaissons bien sûr aujourd'hui.
Ainsi, les toits de Paris, vus du ciel au XVIIIè siècle, n'étaient pas majoritairement grisâtres (le charme de Paris, dit-on... :roll: ), mais de couleur terre-cuite.
La seconde partie évoque plus précisémment les habitations et aménagements des ponts sur la Seine : Le Pont Marie, le Pont au Change, le Pont Notre-Dame et enfin le Pont Saint-Michel.
Oui, oui, nous est-il dit qu'il existait notamment sur l'un de ces ponts (je ne sais plus lequel) un immeuble de 7 étages dont le toit avait été aménagé en terrasse garnie de plantes !
Un jardin sur le toit avec une bien jolie vue, sans aucun doute !
Le conférencier présente et commente toute une série de plans ou illustrations qui décrivent ces habitations bien particulières.
De quoi animer notre jeu de l'hiver !!
Par exemple : Pourquoi ne trouvait-on sur ces ponts aucun commerçant de débit de boisson ? Hum ?
Notamment parce que......
Visible sur ces plans. boudoi32
Enfin, la dernière partie, qui est consacrée aux commerçants de ces ponts, évoque plus précisément Edmé-François Gersaint, marchand de tableau, sur le Pont Notre-Dame.
Que nous connaissons tous grâce au célèbre tableau de Watteau.
Sa boutique (telle qu'elle était, vraisemblablement) est reconstituée en images de synthèse.
Je vous laisse la découvrir, et ouvrirai probablement un sujet à part.
L'on est bien loin de la grande "galerie" que l'on imagine sur les illustrations du temps à la suite de Watteau !!
Non, non... boudoi32
Dernière édition par La nuit, la neige le Lun 06 Fév 2017, 21:47, édité 4 fois
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Si le sujet vous intéresse, et ce ne sera pas faute d'avoir tenté de vous convaincre de regarder cette vidéo... :
C'est donc ici :
C'est donc ici :
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Ouvrage fort alléchant.
Merci pour ce lien.
Gersaint et sa boutique a été traité de manière très fouillée (et pour la première fois) par M. Glorieux dans une étude magistrale parue il y a quelques années. C'est lui qui a donné les dimensions véritables de la minuscule boutique du marchand.
Merci pour ce lien.
Gersaint et sa boutique a été traité de manière très fouillée (et pour la première fois) par M. Glorieux dans une étude magistrale parue il y a quelques années. C'est lui qui a donné les dimensions véritables de la minuscule boutique du marchand.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
La première partie de la conférence peut éventuellement s'écouter, car il y a moins d'illustrations que lorsqu'il aborde les immeubles sur les ponts de Paris, ou la boutique de Gersaint.Mme de Sabran a écrit:
Je regarderai cette vidéo demain .
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Dernière édition par Gouverneur Morris le Lun 06 Fév 2017, 21:37, édité 1 fois
Gouverneur Morris- Messages : 11798
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Oui, toute petite.Lucius a écrit:
Gersaint et sa boutique a été traité de manière très fouillée (et pour la première fois) par M. Glorieux dans une étude magistrale parue il y a quelques années. C'est lui qui a donné les dimensions véritables de la minuscule boutique du marchand.
Si vous en avez l'occasion, vous verrez quelques images virtuelles du lieu tel qu'il a été reconstitué, et notamment lorsque "l'enseigne" de Watteau y était présente.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
La nuit, la neige a écrit:Oui, toute petite.Lucius a écrit:
Gersaint et sa boutique a été traité de manière très fouillée (et pour la première fois) par M. Glorieux dans une étude magistrale parue il y a quelques années. C'est lui qui a donné les dimensions véritables de la minuscule boutique du marchand.
Si vous en avez l'occasion, vous verrez quelques images virtuelles du lieu tel qu'il a été reconstitué, et notamment lorsque "l'enseigne" de Watteau y était présente.
Pour ceux qui connaissent l'enseigne en vrai (aujourd'hui à Potsdam), c'est la largeur de la boutique + 20cm de part et d'autre. Elle occupait le cintre au dessus de la devanture.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
;
Tout ce que j'apprends avec vous, les garçons, ce n'est que fabuleux !!!
Tout ce que j'apprends avec vous, les garçons, ce n'est que fabuleux !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
On pourra penser aussi au monument du Pont au Change, démantelé et remisé juste avant 1789 ce qui permit à sa sculpture royale :;\':;\':; de survivre jusqu'à nous !
Gouverneur Morris- Messages : 11798
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Passionnante vidéo, ne pas la manquer surtout !!! :n,,;::::!!!:
J'ai trouvé particulièrement intéressants les commentaires sur les murs en pierres ou pans de bois . Je suis contente de connaître maintenant le terme " brisis " .
Quelle horreur ! L'eau de la Seine était communément bue ... alors que s'y déversaient les cabinets d'aisance, les lessives ...
Quelle merveille ! Il y avait sur le Pont au Change un immeuble de pas moins de sept étages ( !!! ) dont le dernier était une terrasse avec solarium, pots de fleurs, vue imprenable sur les toits de Paris ...
J'ai trouvé particulièrement intéressants les commentaires sur les murs en pierres ou pans de bois . Je suis contente de connaître maintenant le terme " brisis " .
Quelle horreur ! L'eau de la Seine était communément bue ... alors que s'y déversaient les cabinets d'aisance, les lessives ...
Quelle merveille ! Il y avait sur le Pont au Change un immeuble de pas moins de sept étages ( !!! ) dont le dernier était une terrasse avec solarium, pots de fleurs, vue imprenable sur les toits de Paris ...
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Sous le titre « vues d’optique » est désigné un type spécifique de la production gravée du XVIIIe siècle : des images en perspective, souvent coloriées à la main et destinées à être regardées à travers une boîte d’optique qui en accentue l’effet de profondeur.
Vue d’optique représentant le Pont de St Michel à Paris, vers 1750, sans nom d’éditeur, Gallica/BnF [détail]
Vue d’optique représentant le Pont de St Michel à Paris, vers 1750, sans nom d’éditeur, Gallica/BnF [détail]
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
L'image est inversée, ce qui ne vous surprendra pas.
Le bâtiment à gauche est le couvent des grands Augustins, sur la riche gauche, l'île de la Cité à droite avec Notre Dame.
La haute flèche est probablement le clocher de Saint Severin, et le clocher sans toit celui de Saint André des Arts.
Le bâtiment à gauche est le couvent des grands Augustins, sur la riche gauche, l'île de la Cité à droite avec Notre Dame.
La haute flèche est probablement le clocher de Saint Severin, et le clocher sans toit celui de Saint André des Arts.
Dernière édition par Lucius le Mar 07 Mar 2017, 23:06, édité 1 fois
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Lucius a écrit:L'image est inversée, ce qui ne vous surprendra pas.
.
Non, bien sûr !
Principale caractéristique de l’image, sa construction en perspective, souvent très exagérée afin de rendre l’effet optique encore plus saisissant. Les images sont accompagnées d’une légende souvent reproduite deux fois : le titre est ainsi inscrit à l’endroit et à l’envers de façon à être lisible même quand l’estampe est placée dans la boîte d’optique, où un miroir inverse l’image.
Comme ceci :
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Et la chose pointue à droite est la flèche de la sainte chapelle !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Pour illustrer ce sujet, je vous propose une vidéo qui reconstitue la visite d'un quartier parisien tel qu'il était supposé être au XVIIIe siècle.
Il me semble que nous l'avions déjà présentée, mais je ne sais plus où... boudoi29
Bref, c'est notamment l'ambiance "sonore" qui est particulièrement mise en avant, comme l'explique l'historienne américaine qui a mené cette étude, dans cet article de Science Post (extraits) :
Pensez-vous que la capitale était plus calme qu’aujourd’hui ? Si oui, vous avez absolument tort !
Les bruits de pas, le fourmillement des foules, le vacarme incessant des voitures et des sirènes des véhicules d’urgence ou encore les klaxons composent le quotidien des rues de nos villes, Paris en tête.
Le bruit en ville est-il propre à notre temps ?
Selon l’historienne Carolyn Purnell, la capitale française était également très bruyante au XVIIIe siècle. Interviewée par le site CityLab, cette francophile a sorti il y a peu un ouvrage intitulé The Sensationnal Past dans lequel elle décrit ce type d’ambiance et les différences avec notre époque.
Dans un premier temps, il faut comprendre qu’au niveau de l’organisation du tissu urbain, Paris n’avait pas la même allure qu’aujourd’hui. En effet, les transformations hygiénistes opérées par Haussmann (dès la moitié du XIX siècle) n’ont pas encore gommé l’apparence encore moyenâgeuse de la capitale.
Au XVIIIe siècle, les rues y sont encore sombres, étroites et insalubres.
Carolyn Purnell évoque un « chaos urbain » incarné par une multitude d’activités et d’événements quotidiens se déroulant dans la rue et contribuant à l’animation (bruyante) de la ville.
Il est possible d’évoquer les marchands donnant de la voix pour vendre leurs produits, les artisans s’en donnant à cœur joie sur leurs enclumes tandis que les véhicules existants étaient déjà bruyants, mais d’une autre façon : en cahotant sur les rues pavées.
Ceci est d’autant plus vrai dans le quartier des Halles qui était le cœur de la capitale avec son marché.
« Les deux observations principales sur lesquelles je suis tombée se divisaient en deux catégories : des plaintes quant aux bruits urbains et des réactions enthousiastes face aux nouvelles denrées », indique l’historienne.
Ces nouvelles denrées en provenance du commerce triangulaire étaient plutôt nouvelles et se vendaient principalement dans des boutiques (ou cafés) destinées aux privilégiés, amateurs de café, de cacao, de thé ou de tabac… Pour les moins aisés, ces produits étaient disponibles sur les marchés sous réserve de se méfier des arnaques.
Selon l’historienne, il s’agit ici d’une notion qui pourrait nous échapper aujourd’hui :
« En se fondant sur la théorie médicale de cette époque, le corps et l’esprit étaient intimement liés et chaque expérience sensorielle avait le pouvoir de changer directement le tempérament d’une personne, ses habitudes et ses désirs. La ville requérait des interactions sociales, du toucher et une attention aux moindres détails. »
* Source : https://sciencepost.fr/2017/03/voici-a-quoi-ressemblait-paris-xviiie-siecle/
Au cours de la petite promenade, vous emprunterez le fameux Pont au Change :
Il me semble que nous l'avions déjà présentée, mais je ne sais plus où... boudoi29
Bref, c'est notamment l'ambiance "sonore" qui est particulièrement mise en avant, comme l'explique l'historienne américaine qui a mené cette étude, dans cet article de Science Post (extraits) :
Pensez-vous que la capitale était plus calme qu’aujourd’hui ? Si oui, vous avez absolument tort !
Les bruits de pas, le fourmillement des foules, le vacarme incessant des voitures et des sirènes des véhicules d’urgence ou encore les klaxons composent le quotidien des rues de nos villes, Paris en tête.
Le bruit en ville est-il propre à notre temps ?
Selon l’historienne Carolyn Purnell, la capitale française était également très bruyante au XVIIIe siècle. Interviewée par le site CityLab, cette francophile a sorti il y a peu un ouvrage intitulé The Sensationnal Past dans lequel elle décrit ce type d’ambiance et les différences avec notre époque.
Dans un premier temps, il faut comprendre qu’au niveau de l’organisation du tissu urbain, Paris n’avait pas la même allure qu’aujourd’hui. En effet, les transformations hygiénistes opérées par Haussmann (dès la moitié du XIX siècle) n’ont pas encore gommé l’apparence encore moyenâgeuse de la capitale.
Au XVIIIe siècle, les rues y sont encore sombres, étroites et insalubres.
Carolyn Purnell évoque un « chaos urbain » incarné par une multitude d’activités et d’événements quotidiens se déroulant dans la rue et contribuant à l’animation (bruyante) de la ville.
Il est possible d’évoquer les marchands donnant de la voix pour vendre leurs produits, les artisans s’en donnant à cœur joie sur leurs enclumes tandis que les véhicules existants étaient déjà bruyants, mais d’une autre façon : en cahotant sur les rues pavées.
Ceci est d’autant plus vrai dans le quartier des Halles qui était le cœur de la capitale avec son marché.
« Les deux observations principales sur lesquelles je suis tombée se divisaient en deux catégories : des plaintes quant aux bruits urbains et des réactions enthousiastes face aux nouvelles denrées », indique l’historienne.
Ces nouvelles denrées en provenance du commerce triangulaire étaient plutôt nouvelles et se vendaient principalement dans des boutiques (ou cafés) destinées aux privilégiés, amateurs de café, de cacao, de thé ou de tabac… Pour les moins aisés, ces produits étaient disponibles sur les marchés sous réserve de se méfier des arnaques.
Selon l’historienne, il s’agit ici d’une notion qui pourrait nous échapper aujourd’hui :
« En se fondant sur la théorie médicale de cette époque, le corps et l’esprit étaient intimement liés et chaque expérience sensorielle avait le pouvoir de changer directement le tempérament d’une personne, ses habitudes et ses désirs. La ville requérait des interactions sociales, du toucher et une attention aux moindres détails. »
* Source : https://sciencepost.fr/2017/03/voici-a-quoi-ressemblait-paris-xviiie-siecle/
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Vous pouvez passer les deux premières minutes de la vidéo ( l'ambiance sonore en fond est très étrange).Au cours de la petite promenade, vous emprunterez le fameux Pont au Change :
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Je viens de regarder cette vidéo (je n'ai pas eu encore le temps de regarder la précédente qui dure un peu plus d'une heure), je suis un peu partagée. On a du mal à croire que ces rues (vides) sont parisiennes, mais en même temps il y a une telle force, une telle âme de ce Paris-là. Et que j'aime tant. Personnellement, et malgré ce que je viens de dire, le Baron Haussmann a eu l'idée géniale de rénover cette capitale et ce fût une bien belle réussite, quand même. Il y a encore aujourd'hui des rues qui nous ramènent aux siècles passés. Ah PARIS, elle est juste unique dans le monde, elle ne laisse indifférente personne, et quand on l'aime, c'est un amour exclusif, passionnel et éternel.
Merci LNLN, c'est un magnifique sujet.
Merci LNLN, c'est un magnifique sujet.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Sophie von La Roche, à Paris ...
Nous atteignîmes enfin le Pont Neuf avec la statue d'Henri IV que nous contemplâmes avec recueillement, tandis que toute l'histoire de ce roi me revenait en mémoire. ( ... ) Le pont est large de douze toises et long de cent soixante-dix, il fut commencé en 1578 et terminé cent ans plus tard en 1674. Il est dégagé de tous les côtés, repose sur douze arches et présente au milieu une chaussée pour trois véhicules, et des deux côtés un passage surélevé pour quatre piétons en bordures desquels les cireurs savoyards ont marqué leurs emplacements avec des numéros. Dès le début, ces trottoirs comportaient de petites places au-dessus des becs de piles où l'on pouvait se ranger pour libérer le passage ou pour jouir de la vue. Maintenant de jolies boutiques sont construites dans ces demi-lunes dont chacune paye un loyer de six cents livres destiné à la caisse de secours des veuves d'artistes. Le soir, l'éclairage de ces charmantes petites boutiques et celui des lanternes suspendues du pont est très pittoresque. Jour et nuit, le pont est rempli de gens et de voitures de toutes sortes. Des deux côtés du chemin qui mène au pont, quantité d'échoppes en bois vendent soit des victuailles, soit des vêtements ordinaires pour hommes, femmes et enfants. A l'autre bout il y a des baraques d'enrôlement où des soldats et des femmes rusées attirent tantôt un artisan étranger, tantôt un jeune paysan pour le mettre sous l'uniforme . A droite et à gauche du fleuve on aperçoit des prestidigitateurs, des chanteurs des rues, des marionnettistes en tous genres, toujours entourés de centaines et de centaines de personnes, parmi lesquelles des agents de police excellents physionomistes, décèlent souvent un malfaiteur recherché depuis longtemps, le poursuivent et l'attrapent.
Ainsi le gouvernement atteint un double but grâce à ce genre d'amusement : l'esprit remuant de la plèbe est occupé et oublie les charges qui pèsent sur lui, les pénuries et les malheurs, et en même temps, des observations utiles au gouvernement sont faites .
Nous atteignîmes enfin le Pont Neuf avec la statue d'Henri IV que nous contemplâmes avec recueillement, tandis que toute l'histoire de ce roi me revenait en mémoire. ( ... ) Le pont est large de douze toises et long de cent soixante-dix, il fut commencé en 1578 et terminé cent ans plus tard en 1674. Il est dégagé de tous les côtés, repose sur douze arches et présente au milieu une chaussée pour trois véhicules, et des deux côtés un passage surélevé pour quatre piétons en bordures desquels les cireurs savoyards ont marqué leurs emplacements avec des numéros. Dès le début, ces trottoirs comportaient de petites places au-dessus des becs de piles où l'on pouvait se ranger pour libérer le passage ou pour jouir de la vue. Maintenant de jolies boutiques sont construites dans ces demi-lunes dont chacune paye un loyer de six cents livres destiné à la caisse de secours des veuves d'artistes. Le soir, l'éclairage de ces charmantes petites boutiques et celui des lanternes suspendues du pont est très pittoresque. Jour et nuit, le pont est rempli de gens et de voitures de toutes sortes. Des deux côtés du chemin qui mène au pont, quantité d'échoppes en bois vendent soit des victuailles, soit des vêtements ordinaires pour hommes, femmes et enfants. A l'autre bout il y a des baraques d'enrôlement où des soldats et des femmes rusées attirent tantôt un artisan étranger, tantôt un jeune paysan pour le mettre sous l'uniforme . A droite et à gauche du fleuve on aperçoit des prestidigitateurs, des chanteurs des rues, des marionnettistes en tous genres, toujours entourés de centaines et de centaines de personnes, parmi lesquelles des agents de police excellents physionomistes, décèlent souvent un malfaiteur recherché depuis longtemps, le poursuivent et l'attrapent.
Ainsi le gouvernement atteint un double but grâce à ce genre d'amusement : l'esprit remuant de la plèbe est occupé et oublie les charges qui pèsent sur lui, les pénuries et les malheurs, et en même temps, des observations utiles au gouvernement sont faites .
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
On y est !
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Le Pont Rouge faisait exception et n'était pas construit.
Pour ma part, j'ignorais jusqu'à son existence ...
Historique :
Description historique du Pont Rouge, par Claude Charensol.
« En l'année 1717, il s'est présenté un entrepreneur qui a commencé l'ouvrage de ce pont, à condition qu'on lui céderait les passages pendant quinze ans, à un liard par personne?pour le dédommager des frais qu'il a été obligé d'avancer, qui pouvaient aller à une grande dépense, à cause de la quantité de grands bois qu'il a été nécessaire d'employer pour cette construction bizarre et ridicule, qui fait honte à la ville de Paris où tout devrait paraître solide et magnifique? et proportionné à la beauté et à la majesté que doit avoir la capitale du beau et du plus florissant royaume du monde .
Il est exact, en effet, que l'aspect du nouveau pont était assez misérable. Il y avait toutefois progrès ; il n'était pas couvert de maisons . On lui donna le nom de Pont Rouge à cause de la peinture au minium dont il était revêtu et qui, croyait-on, était de nature à préserver le bois .
Lors des crues de 1740 le débordement du fleuve dura soixante treize jours . Il causa des dégâts considérables . Cependant le Pont Rouge résista grâce aux précautions prises par le bureau de la Ville, précautions qui consistèrent à dégager sans cesse les piles du pont dès qu'elles étaient obstruées par des bois et des planches provenant des chantiers et que les eaux entraînaient .
Le Pont Rouge fût moins heureux en 1795. Il s'écroula pendant les inondations qui survinrent à cette époque . Ce ne fût pas une grande perte . Sa démolition était décidée, en principe, depuis longtemps .
1801 - Une loi du 24 ventôse an IX (15 mars 1801) en ordonna la reconstruction, mais « tenant d'un bout à la rue Bossuet, dans la Cité, et de l'autre, à la rue Saint Louis en l'Ile, c'est à dire un peu au dessus de l'emplacement qu'occupait le Pont Rouge ».
Les travaux en furent confiés à une compagnie particulière, sous la direction de M.Demoutier, ingénieur en chef, moyennant la cession du péage : un sou par personne, cinq par carrosse à deux chevaux, trois par cabriolet à un cheval . Le nouveau pont était formé de deux arches en charpente de 31 mètres sur piles et culées et maçonnerie et ne servait encore qu'aux piétons . Sa longueur était de 70 mètres, sa largeur de 10 mètres 22 . En 1809, ce pont ayant fléchi, le passage en fût interdit pendant quelques temps et on y substitua, à titre temporaire, une simple passerelle en charpente, qui fût construite aux frais de l'Etat, « la Compagnie se considérant comme simplement chargée de fournir les capitaux nécessaires à la construction des trois ponts qui avaient fait l'objet de la loi de 1801 ; » (Romany, notice historique sur les Ponts de Paris.)
http://www.isl-paris.com/ile-saint-louis/FR/produit_id_1631/Le-Pont-Rouge.html
Pour ma part, j'ignorais jusqu'à son existence ...
Historique :
Description historique du Pont Rouge, par Claude Charensol.
« En l'année 1717, il s'est présenté un entrepreneur qui a commencé l'ouvrage de ce pont, à condition qu'on lui céderait les passages pendant quinze ans, à un liard par personne?pour le dédommager des frais qu'il a été obligé d'avancer, qui pouvaient aller à une grande dépense, à cause de la quantité de grands bois qu'il a été nécessaire d'employer pour cette construction bizarre et ridicule, qui fait honte à la ville de Paris où tout devrait paraître solide et magnifique? et proportionné à la beauté et à la majesté que doit avoir la capitale du beau et du plus florissant royaume du monde .
Il est exact, en effet, que l'aspect du nouveau pont était assez misérable. Il y avait toutefois progrès ; il n'était pas couvert de maisons . On lui donna le nom de Pont Rouge à cause de la peinture au minium dont il était revêtu et qui, croyait-on, était de nature à préserver le bois .
Lors des crues de 1740 le débordement du fleuve dura soixante treize jours . Il causa des dégâts considérables . Cependant le Pont Rouge résista grâce aux précautions prises par le bureau de la Ville, précautions qui consistèrent à dégager sans cesse les piles du pont dès qu'elles étaient obstruées par des bois et des planches provenant des chantiers et que les eaux entraînaient .
Le Pont Rouge fût moins heureux en 1795. Il s'écroula pendant les inondations qui survinrent à cette époque . Ce ne fût pas une grande perte . Sa démolition était décidée, en principe, depuis longtemps .
1801 - Une loi du 24 ventôse an IX (15 mars 1801) en ordonna la reconstruction, mais « tenant d'un bout à la rue Bossuet, dans la Cité, et de l'autre, à la rue Saint Louis en l'Ile, c'est à dire un peu au dessus de l'emplacement qu'occupait le Pont Rouge ».
Les travaux en furent confiés à une compagnie particulière, sous la direction de M.Demoutier, ingénieur en chef, moyennant la cession du péage : un sou par personne, cinq par carrosse à deux chevaux, trois par cabriolet à un cheval . Le nouveau pont était formé de deux arches en charpente de 31 mètres sur piles et culées et maçonnerie et ne servait encore qu'aux piétons . Sa longueur était de 70 mètres, sa largeur de 10 mètres 22 . En 1809, ce pont ayant fléchi, le passage en fût interdit pendant quelques temps et on y substitua, à titre temporaire, une simple passerelle en charpente, qui fût construite aux frais de l'Etat, « la Compagnie se considérant comme simplement chargée de fournir les capitaux nécessaires à la construction des trois ponts qui avaient fait l'objet de la loi de 1801 ; » (Romany, notice historique sur les Ponts de Paris.)
http://www.isl-paris.com/ile-saint-louis/FR/produit_id_1631/Le-Pont-Rouge.html
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Mme de Sabran a écrit:Le Pont Rouge faisait exception et n'était pas construit.
Pour ma part, j'ignorais jusqu'à son existence ...
Jamais entendu causer non plus .
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
Il était sur l'emplacement de l'actuel Pont Saint-Louis .
http://lefildutemps.free.fr/paris/pont_saint_louis.htm
http://lefildutemps.free.fr/paris/pont_saint_louis.htm
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de Paris
La nuit, la neige a écrit:
Le voici situé sur une carte du temps :
Le pont relie l’île Saint-Louis à l’île du Palais (île de la Cité).
Ainsi est-ce tout à fait clair pour moi ! Merci .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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