Hôtel de Brienne

Entrepreneur très actif au faubourg Saint-Germain, le président Duret fit élever cet hôtel sur les plans de Debias-Aubry en 1724.

Longtemps propriété de la princesse douairière de Conti, il passa ensuite au comte de Brienne, guillotiné en 1794, puis à Lucien Bonaparte, alors membre du conseil des Cinq-Cents. Madame Mère y vécut de 1805 à la chute de l’Empire.

L’Etat en fit l’acquisition en 1817, pour y installer le ministère de la Guerre qui occupe également l’ancien couvent de la Providence, connu pour avoir abrité la retraite de Mme de Montespan après sa disgrâce, ainsi que le salon de Mme du Deffand.

Le 25 août 1944, le général de Gaulle le choisit pour y faire siéger le gouvernement provisoire de la République.

Ordonnance Royale du 23 mai 1814 autorisant l’acquisition de l’hôtel pour en faire la résidence personnelle du Ministre de la Guerre.


Plan de l'hôtel, à droite l'ancien couvent


Détail de la rampe de l'escalier d'honneur


Plaque décorant un grand buffet dans l'antichambre du premier étage


Salle à manger de la Ministre


Détail d'un fauteuil. Le mobilier fut dessiné par Lucien Bonaparte.


Salon de réception


Enfilade des salons

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Comme c'est passionnant ! Merci, ma chère Nikko !

Nikko de Chissay a écrit:
Détail d'un fauteuil. Le mobilier fut dessiné par Lucien Bonaparte.

Tiens donc !

Quelques détails glanés ici : http://www.ilotsaintgermain.fr/histoire.php?lang=fr

1640 Marie Delpech de Lestang fonde sous le nom de « Filles de Saint-Joseph » ou « de la Providence » une communauté religieuse qui se consacre à l’éducation de pauvres orphelines. Elle installe son couvent dans une maison située rue des Vaches, au niveau du numéro 10 de l’actuelle rue Saint-Dominique.

1687 Madame de Montespan, ex-favorite de Louis XIV compromise dans « l’affaire des poisons », se retire au couvent des Filles de Saint‑Joseph dont elle a été nommée supérieure en 1681. Elle comble la communauté de bienfaits en faisant élever une chapelle et plusieurs bâtiments. Les appartements de Madame de Montespan sont situés dans l’aile ouest aujourd’hui disparue de l’ancienne cour de l’Horloge. Un atelier de broderie fonctionne au couvent de 1680 à 1750. On y exécute notamment de nombreux travaux pour les grands appartements de Louis XIV à Versailles.

1707 A la mort de Madame de Montespan, la communauté connaît des difficultés financières. Certains appartements du couvent sont loués à des particuliers.

1747 La Marquise du Deffand s’installe au couvent dans les anciens appartements de Madame de Montespan. Elle y tient jusqu’en 1780 son célèbre salon littéraire « tapissé de moire bouton d’or » où elle reçoit les personnages les plus distingués de son temps : Turgot, Montesquieu, Voltaire, Choiseul, Diderot, D’Alembert, Necker, Horace Walpole, Hume, Benjamin Franklin, Marivaux, Condorcet, Jean-Jacques Rousseau, Edward Gibbon, …

1754 Julie de Lespinasse, femme de lettres et nièce de la marquise du Deffand, fixe sa résidence au couvent à l’invitation de sa tante. Elle le quitte 10 ans plus tard pour créer son propre salon où elle reçoit elle aussi les Encyclopédistes.

1790 Fermeture du couvent. Les bâtiments deviennent propriété nationale.

L'Hôtel de Brienne doit faire partie de ces lieux cachés (nombreux à Paris) dont on ne peut soupçonner l'existence. Non ?
Oui, j'ai eu la même réaction que vous Éléonore par rapport à Lucien Bonaparte artiste. C'est beau quand même.

Pourquoi " quand même " ?

Merci, chère Nikko, pour cette visite illustrée...

Deux petites informations

Ce ministère ne déménagera pas place Balard où sont regroupés tous les Etats-majors (air-terre-mer) un genre de pentagone à la française voulu par M. Sarkozy

Pourquoi, parce qu'il est près de l'Assemblée Nationale, je n'aie pas la réponse à vos éventuelles questions.

Merci à monsieur Le Drian d'être à l'origine de ces visites

Mme de Sabran a écrit:Pourquoi " quand même " ?

"Quand même" parce que j'imaginais mal cet homme politique avoir des aptitudes artistiques en dessinant avec un goût certain le mobilier de l'Hôtel. Le résultat est beau. Comme quoi l'habit ne fait pas le moine.