Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
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Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Retour à nos voyages avec, pour répondre à notre nouveau chevalier, une indication de tarifs...
Il faut déjà savoir que ce dernier varie sur un même itinéraire en fonction du véhicule utilisé et de la position qu'on y occupe à l'intérieur.
- Un parisien payait ainsi 59 livres pour rejoindre Angers en diligence mais seulement 24 en "fourgon".
- Pour rejoindre Besançon, on payait 79 livres si on voyageait à l'intérieur du véhicule et 49 livres si on prenait place aux côtés du cocher.
Retour sur le Postillon.
Ce dernier a un uniforme à partir de 1770, bleu sous Louis XVI, vert sous l'Empire. Placé sur le cheval de tête de l'attelage, il guide ce dernier jusqu'au prochain relais où il aide à "relayer" et, après s'être reposé, retourne à son précédent relais, laissant place au postillon suivant et ainsi de suite, de relais en relais. On changeait donc de postillon comme de chevaux à chaque relais. C'est ainsi en partie que la nouvelle de la fuite du roi s'était répandue lors de l'équipée de Varennes : les postillons qui avaient réalisé qui étaient les passagers de la berline ne pouvaient manquer de transmettre l'information à leurs collègues qui, au relais, prenaient la suite...
Pour infos, les relais étaient au nombre d'environ 800 à la fin du XVIIIème et souvent assez proches les uns des autres. Dans certains, on ne faisait que relayer, d'autres plus développés offraient le gîte et le couvert. Soulignons qu'en théorie, les diligences n'avaient pas le droit de rouler de nuit. On pouvait également s'en servir pour envoyer des colis, jusqu'à 25 kilos maximum. Votre colis prenait alors place parmi les bagages sur le toit.
- Pour le premier, vous serez seul et vous pourrez renvoyer votre monture à son propriétaire par qui vous voudrez une fois arrivé. Vous êtes également libre de choisir votre itinéraire. Le loueur n'a pas le droit de vous fournir un guide, ni de nourrir aussi bien la monture que le voyageur. Il ne fait que louer un cheval.
- Pour le second, si vous louez une monture au relais de poste, vous devrez suivre un itinéraire déterminé qui va de relais en relais et vous serez obligatoirement accompagné par un postillon. Par contre, n'étant pas seul, vous êtes alors autorisé à voyager de nuit. N'oubliez pas, à chaque relais, que vous soyez arrivé ou que vous ne fassiez qu'une halte avant de repartir, de laisser quelques sous "pour boire" au postillon qui vous a accompagné...
Il faut déjà savoir que ce dernier varie sur un même itinéraire en fonction du véhicule utilisé et de la position qu'on y occupe à l'intérieur.
- Un parisien payait ainsi 59 livres pour rejoindre Angers en diligence mais seulement 24 en "fourgon".
- Pour rejoindre Besançon, on payait 79 livres si on voyageait à l'intérieur du véhicule et 49 livres si on prenait place aux côtés du cocher.
Retour sur le Postillon.
Ce dernier a un uniforme à partir de 1770, bleu sous Louis XVI, vert sous l'Empire. Placé sur le cheval de tête de l'attelage, il guide ce dernier jusqu'au prochain relais où il aide à "relayer" et, après s'être reposé, retourne à son précédent relais, laissant place au postillon suivant et ainsi de suite, de relais en relais. On changeait donc de postillon comme de chevaux à chaque relais. C'est ainsi en partie que la nouvelle de la fuite du roi s'était répandue lors de l'équipée de Varennes : les postillons qui avaient réalisé qui étaient les passagers de la berline ne pouvaient manquer de transmettre l'information à leurs collègues qui, au relais, prenaient la suite...
Pour infos, les relais étaient au nombre d'environ 800 à la fin du XVIIIème et souvent assez proches les uns des autres. Dans certains, on ne faisait que relayer, d'autres plus développés offraient le gîte et le couvert. Soulignons qu'en théorie, les diligences n'avaient pas le droit de rouler de nuit. On pouvait également s'en servir pour envoyer des colis, jusqu'à 25 kilos maximum. Votre colis prenait alors place parmi les bagages sur le toit.
Louer un cheval
Seul et bon cavalier, il vous était toujours possible de louer un cheval. Vous aviez alors le choix entre un loueur ou le maître de poste.- Pour le premier, vous serez seul et vous pourrez renvoyer votre monture à son propriétaire par qui vous voudrez une fois arrivé. Vous êtes également libre de choisir votre itinéraire. Le loueur n'a pas le droit de vous fournir un guide, ni de nourrir aussi bien la monture que le voyageur. Il ne fait que louer un cheval.
- Pour le second, si vous louez une monture au relais de poste, vous devrez suivre un itinéraire déterminé qui va de relais en relais et vous serez obligatoirement accompagné par un postillon. Par contre, n'étant pas seul, vous êtes alors autorisé à voyager de nuit. N'oubliez pas, à chaque relais, que vous soyez arrivé ou que vous ne fassiez qu'une halte avant de repartir, de laisser quelques sous "pour boire" au postillon qui vous a accompagné...
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Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Calonne a écrit:On changeait donc de postillon comme de chevaux à chaque relais. C'est ainsi en partie que la nouvelle de la fuite du roi s'était répandue lors de l'équipée de Varennes
Est-ce possible ?!! Le postillon n'était pas de connivence dans le secret de l'équipée de Varennes ???!! Cela me paraît invraisemblable ... Comment aurait-on pu ignorer le risque qu'au premier relais la nouvelle soit éventée ?
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Mme de Sabran- Messages : 55596
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Hé bien, si on lit la biographie de Simone Bertière...
Quand Fersen se voit refuser de poursuivre avec la famille royale, "Adieu Madame de Korff !" s'écrie très fort Fersen à l'intention des postillons et plus loin, alors que Louis XVI a été reconnu à Chaintrix, Quant au secret, il était difficile de croire que les postillons ne passeraient pas à leurs collègues, de relais en relais, la fabuleuse information : ils convoyaient la famille royale ! Et enfin, à Varennes, Drouet n'a pas besoin de confronter le visage entrevu avec une pièce ou un assignat pour reconnaître le roi : les postillons lui ont sans aucun doute transmis la nouvelle.
Le salut appuyé de Fersen confirmerait bien que les postillons n'étaient pas au courant et pensaient vraiment transporter une dame russe et ses gens rentrant sur ses terres...
Quand Fersen se voit refuser de poursuivre avec la famille royale, "Adieu Madame de Korff !" s'écrie très fort Fersen à l'intention des postillons et plus loin, alors que Louis XVI a été reconnu à Chaintrix, Quant au secret, il était difficile de croire que les postillons ne passeraient pas à leurs collègues, de relais en relais, la fabuleuse information : ils convoyaient la famille royale ! Et enfin, à Varennes, Drouet n'a pas besoin de confronter le visage entrevu avec une pièce ou un assignat pour reconnaître le roi : les postillons lui ont sans aucun doute transmis la nouvelle.
Le salut appuyé de Fersen confirmerait bien que les postillons n'étaient pas au courant et pensaient vraiment transporter une dame russe et ses gens rentrant sur ses terres...
Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
C'est vrai cela, c'est un détail auquel je n'avais jamais pensé ! Les postillons devaient trouver bien étrange l'attitude de la baronne envers ses domestiques et ses enfants....
Invité- Invité
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Si on suit bien le déroulement de la fuite, c'est Fersen seul qui mène la berline jusqu'au premier relais, à Bondy. Là, se voyant refuser de poursuivre, il passe le relais aux postillons. Ces derniers ne sont pas au courant de la véritable identité des voyageurs. C'est bien à leur attention que Fersen crie très fort "Adieu Madame de Korff !"
Par contre, dès que Louis XVI est reconnu, effectivement, les postillons ne pouvaient que transmettre l'information à leurs collègues, une fois arrivés au relais suivant.
Après, pour l'attitude des passagers, n'oublions pas que les postillons étaient installés sur les chevaux de tête de l'attelage et, occupés à les diriger, ils ne devaient guère être au courant de ce qui se passait dans la caisse. Sans compter la présence des trois gardes qui devaient faire "écran" entre eux et les passagers.
Simone Bertière parle "des postillons", il devait donc y en avoir peut-être deux, ce qui peut se comprendre pour un tel véhicule, tiré par cinq chevaux.
Par contre, dès que Louis XVI est reconnu, effectivement, les postillons ne pouvaient que transmettre l'information à leurs collègues, une fois arrivés au relais suivant.
Après, pour l'attitude des passagers, n'oublions pas que les postillons étaient installés sur les chevaux de tête de l'attelage et, occupés à les diriger, ils ne devaient guère être au courant de ce qui se passait dans la caisse. Sans compter la présence des trois gardes qui devaient faire "écran" entre eux et les passagers.
Simone Bertière parle "des postillons", il devait donc y en avoir peut-être deux, ce qui peut se comprendre pour un tel véhicule, tiré par cinq chevaux.
Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Un postillon employé par Fersen l'attend à la sortie de Paris avec deux des trois coursiers, et la berline donc.Calonne a écrit:Si on suit bien le déroulement de la fuite, c'est Fersen seul qui mène la berline jusqu'au premier relais, à Bondy. Là, se voyant refuser de poursuivre, il passe le relais aux postillons.
Il monte l'un des chevaux de tête, et apparemment poursuit la route sur une partie du trajet.
Il se nomme Balthazar Sapel.
Ici voici les Dépositions de Balthazar Sapel, cocher et postillon du comte Axel de Fersen, les 24 et 25 juin 1791 aux Commissaires de la section du Roule (Paris)
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Oui, je ne crois pas non plus que les postillons pouvaient entendre ce qui se passait à l'intérieur. Je pensais plutôt à l'incongruité de la situation lors des "pauses-pipi".
La hiérarchie respectée devait leur paraître bien curieuse. Certes nous étions en pleine Révolution, mais delà à voir des domestiques prendre le pas sur une baronne, il ne faut pas pousser. Même s'ils faisaient attention, et je n'y crois pas non plus, les habitudes devaient vite reprendre leurs droits ! Peut-être même en riaient-ils...
Quant au dauphin, mettre une robe lui dêplaisait déjà beaucoup, alors faire pipi comme une fille...
Autre incongruité, ou bien était-ce déjà courant : des domestiques français au service d'une dame russe. Si encore, il y avait eu un garde du corps russe, cela aurait pu encore passer. Et la baronne ne devait pas avoir un pet d'accent slave...
Enfin bref, ils ont voulu jouer au bal masqué sans prendre en considération la véracité de leurs rôles.
Je vois mal Marie-Antoinette entraîner "les petites filles" qu'elle était censée servir, dans un bosquet éloigné pour faire pipi. C'est plutôt la baronne qui a dû se coltiner la corvée... Ou plutôt Elisabeth, dame de compagnie je crois, ou lectrice, pour la grande et le valet/Louis XVI pour "la petite", ce qui dut paraître plus que curieux... : : Alors certes, nous savons qu'ils s'arrangeaient pour le dauphin à l'intérieur de la berline, mais quand "l'eau" était jetée, les postillons ne pouvaient que s'interroger d'où elle provenait. Pas des dames évidemment, pas des fillettes trop bien élevées en tant que filles de baronne, et sûrement pas non plus du valet qui ne se serait certainement pas permis d'uriner devant sa maîtresse !
Ces postillons, sans savoir encore la vérité, ont dû très vite comprendre qu'il y avait quelque chose qui clochait avec ces voyageurs. Alors très vite avec les rumeurs circulant dans les relais de poste, ils ont sûrement fait le rapprochement.
La hiérarchie respectée devait leur paraître bien curieuse. Certes nous étions en pleine Révolution, mais delà à voir des domestiques prendre le pas sur une baronne, il ne faut pas pousser. Même s'ils faisaient attention, et je n'y crois pas non plus, les habitudes devaient vite reprendre leurs droits ! Peut-être même en riaient-ils...
Quant au dauphin, mettre une robe lui dêplaisait déjà beaucoup, alors faire pipi comme une fille...
Autre incongruité, ou bien était-ce déjà courant : des domestiques français au service d'une dame russe. Si encore, il y avait eu un garde du corps russe, cela aurait pu encore passer. Et la baronne ne devait pas avoir un pet d'accent slave...
Enfin bref, ils ont voulu jouer au bal masqué sans prendre en considération la véracité de leurs rôles.
Je vois mal Marie-Antoinette entraîner "les petites filles" qu'elle était censée servir, dans un bosquet éloigné pour faire pipi. C'est plutôt la baronne qui a dû se coltiner la corvée... Ou plutôt Elisabeth, dame de compagnie je crois, ou lectrice, pour la grande et le valet/Louis XVI pour "la petite", ce qui dut paraître plus que curieux... : : Alors certes, nous savons qu'ils s'arrangeaient pour le dauphin à l'intérieur de la berline, mais quand "l'eau" était jetée, les postillons ne pouvaient que s'interroger d'où elle provenait. Pas des dames évidemment, pas des fillettes trop bien élevées en tant que filles de baronne, et sûrement pas non plus du valet qui ne se serait certainement pas permis d'uriner devant sa maîtresse !
Ces postillons, sans savoir encore la vérité, ont dû très vite comprendre qu'il y avait quelque chose qui clochait avec ces voyageurs. Alors très vite avec les rumeurs circulant dans les relais de poste, ils ont sûrement fait le rapprochement.
Invité- Invité
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
La nuit, la neige a écrit:
Un postillon employé par Fersen l'attend à la sortie de Paris avec deux des trois coursiers, et la berline donc.
Il monte l'un des chevaux de tête, et apparemment poursuit la route sur une partie du trajet.
Il se nomme Balthazar Sapel.
Ici voici les Dépositions de Balthazar Sapel, cocher et postillon du comte Axel de Fersen, les 24 et 25 juin 1791 aux Commissaires de la section du Roule (Paris)
J'avais posté ces dépositions dans notre Forum !
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2022-apres-varennes-depositions-de-balthazar-sapel-cocher-de-fersen?highlight=sapel
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Mme de Sabran- Messages : 55596
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Le coche d'eau de Corbeil
Et si nous faisions une promenade sur l'eau ? Je vous invite à un petit voyage sur le coche d'eau de Corbeil, malicieusement surnommé "le corbeillard" par les parisiens et qui a donné au final notre "corbillard".
De quoi s'agit-il ? D'une "grosse barge surmontée d'un mât courtaud". A l'arrière, un homme à la barre, un autre à l'avant, équipé d'une longue gaffe de bois souple pour détecter et éviter d'éventuels bancs de sable. Et sur la rive, de lourds et puissants chevaux percherons pour hâler le tout.
Voilà, il ne reste qu'à monter à bord et admirer le paysage et vous en aurez le temps car le voyage est long, très long... Mais s'il fait beau, quoi de plus agréable que de voir défiler vignobles et côteaux, le château de Choisy, celui de Bercy puis les moulins de la butte de Montreuil... De plus en plus d'embarcations sur les eaux vous indiquent que vous approchez de Paris et du quai du Marais où notre coche va accoster, tiré depuis le quai par un gros et solide câble. Vous voici arrivés...
Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Calonne a écrit: s'il fait beau, quoi de plus agréable ...
... mais rien, Charles-Alexandre, rien ! A quelle heure le départ ? Nous sommes tous partants !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55596
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Il est temps de poursuivre notre voyage mais par mer désormais.
Avant tout, quelques considérations d'ordre général.
Au XVIIIème siècle, la technologie maritime fait un grand bond en avant : les navires sont plus rapides, leur stabilité plus grande, leur silhouette s'affine... Plus de sculptures et dorures qui surchargeaient l'ensemble. L'avant se relève, l'arrière s'abaisse. La dunette est supprimée pour diminuer la résistance de l'air, la voilure prend beaucoup plus de surface. Des instruments précis comme le sextant permettent de mieux déterminer la route à suivre, la position, la latitude et la longitude.
C'est l'époque où Charles Pierre Claret de Fleurieu construit, avec l'aide de l'horloger Berthoud, une "montre marine" qui donne, tout au cours de la traversée, l'heure constatée au départ. Succès total pour cette invention qui va désormais permettre de calculer avec une grande précision la longitude en mer. Dans les années 1760, notre homme effectue ainsi un voyage de neuf mois à travers l'Atlantique qui atteste du succès de son invention.
Pendant la guerre d'indépendance américaine, c'est Fleurieu qui dirige le tracé des opérations navales françaises. C'est lui encore qui rédige les instructions du voyage de la Pérouse.
La Révolution ne stoppera pas sa carrière : à plus de 50 ans, il devient ministre de la Marine et des Colonies, député, ambassadeur extraordinaire chargé de négocier avec les jeunes USA le traité de Mortefontaine puis comte gouverneur des Tuileries et conseiller de l'empereur. Sans conteste, la marine de l'époque lui doit beaucoup.
Notre homme :
Avant tout, quelques considérations d'ordre général.
Au XVIIIème siècle, la technologie maritime fait un grand bond en avant : les navires sont plus rapides, leur stabilité plus grande, leur silhouette s'affine... Plus de sculptures et dorures qui surchargeaient l'ensemble. L'avant se relève, l'arrière s'abaisse. La dunette est supprimée pour diminuer la résistance de l'air, la voilure prend beaucoup plus de surface. Des instruments précis comme le sextant permettent de mieux déterminer la route à suivre, la position, la latitude et la longitude.
C'est l'époque où Charles Pierre Claret de Fleurieu construit, avec l'aide de l'horloger Berthoud, une "montre marine" qui donne, tout au cours de la traversée, l'heure constatée au départ. Succès total pour cette invention qui va désormais permettre de calculer avec une grande précision la longitude en mer. Dans les années 1760, notre homme effectue ainsi un voyage de neuf mois à travers l'Atlantique qui atteste du succès de son invention.
Pendant la guerre d'indépendance américaine, c'est Fleurieu qui dirige le tracé des opérations navales françaises. C'est lui encore qui rédige les instructions du voyage de la Pérouse.
La Révolution ne stoppera pas sa carrière : à plus de 50 ans, il devient ministre de la Marine et des Colonies, député, ambassadeur extraordinaire chargé de négocier avec les jeunes USA le traité de Mortefontaine puis comte gouverneur des Tuileries et conseiller de l'empereur. Sans conteste, la marine de l'époque lui doit beaucoup.
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Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Ah merci ! J'ai hâte de lire la suite.
J'aime beaucoup les "histoires de bateaux"...
Les voyages en mer s'améliorent au XVIIIe siècle, mais les conditions à bord sont toujours très dures pour les marins (et tous les autres occupants).
Les frégates avaient la préférence des marins : ils savaient qu'à bord de ces bateaux, l'inconfort serait moindre.
C'est un peu trop de parler de "confort"...
J'aime beaucoup les "histoires de bateaux"...
Les voyages en mer s'améliorent au XVIIIe siècle, mais les conditions à bord sont toujours très dures pour les marins (et tous les autres occupants).
Les frégates avaient la préférence des marins : ils savaient qu'à bord de ces bateaux, l'inconfort serait moindre.
C'est un peu trop de parler de "confort"...
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Calonne a écrit:
Il est temps de poursuivre notre voyage mais par mer désormais.
Poursuivons !
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Mme de Sabran- Messages : 55596
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Mais avant de partir affronter les océans, l'on peut se contenter de traversées moins aventureuses...
On peut ainsi rejoindre l'Angleterre, au départ de Calais principalement, à destination de Douvres. Pour cela, il vous faudra prendre le "Packet Boat" qui a donné plus tard notre "paquebot". Packet signifiait "paquet" (de courrier) et Boat "bateau". En effet, au départ, ces navires transportaient du courrier, faisant la poste entre Calais et Douvres. Au fil du temps, le côté postal s'effaça au profit du transport de passagers.
En 1783, suite au Traité de Versailles, Louis XVI met en place une liaison régulière de transport de courrier avec les jeunes USA. En 1786 apparaissent des liaisons similaires avec l'Ile Bourbon (la Réunion) et l'Isle de France (île Maurice).
Vous pouvez également décider d'un voyage en Méditerranée. Il vous faudra alors être prudent car les pirates barbaresques rôdent toujours. Ils partent d'Alger et de Tunis, depuis le port de La Goulette dans ce dernier cas. Hamonda Bey, Bey de Tunisie, a beau présenter un abord affable au sourire facile, ses équipages de pirates infestent encore toute la mer Méditerranée. Les malheureux passagers capturés se retrouvent sur les marchés aux esclaves où il ne leur reste qu'un seul espoir : être racheté par le consul de leur pays. En effet, à chaque vente, les consuls européens sont présents afin de racheter leurs compatriotes. Sauf si... Sauf si ce mystérieux personnage qui reste dans l'ombre en décide autrement. Qui est-il ? L'envoyé du sultan de Constantinople comme on continue à la nommer. Légalement, le sultan a droit à un esclave sur dix sur toute prise. Et dans ce cas, inutile de chercher à négocier. Le malheureux ou la malheureuse sera rapidement transféré(e) dans la capitale ottomane et envoyé(e) à Topkapi.
Restez prudents donc...
On peut ainsi rejoindre l'Angleterre, au départ de Calais principalement, à destination de Douvres. Pour cela, il vous faudra prendre le "Packet Boat" qui a donné plus tard notre "paquebot". Packet signifiait "paquet" (de courrier) et Boat "bateau". En effet, au départ, ces navires transportaient du courrier, faisant la poste entre Calais et Douvres. Au fil du temps, le côté postal s'effaça au profit du transport de passagers.
En 1783, suite au Traité de Versailles, Louis XVI met en place une liaison régulière de transport de courrier avec les jeunes USA. En 1786 apparaissent des liaisons similaires avec l'Ile Bourbon (la Réunion) et l'Isle de France (île Maurice).
Vous pouvez également décider d'un voyage en Méditerranée. Il vous faudra alors être prudent car les pirates barbaresques rôdent toujours. Ils partent d'Alger et de Tunis, depuis le port de La Goulette dans ce dernier cas. Hamonda Bey, Bey de Tunisie, a beau présenter un abord affable au sourire facile, ses équipages de pirates infestent encore toute la mer Méditerranée. Les malheureux passagers capturés se retrouvent sur les marchés aux esclaves où il ne leur reste qu'un seul espoir : être racheté par le consul de leur pays. En effet, à chaque vente, les consuls européens sont présents afin de racheter leurs compatriotes. Sauf si... Sauf si ce mystérieux personnage qui reste dans l'ombre en décide autrement. Qui est-il ? L'envoyé du sultan de Constantinople comme on continue à la nommer. Légalement, le sultan a droit à un esclave sur dix sur toute prise. Et dans ce cas, inutile de chercher à négocier. Le malheureux ou la malheureuse sera rapidement transféré(e) dans la capitale ottomane et envoyé(e) à Topkapi.
Restez prudents donc...
Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Calonne a écrit:
Mais avant de partir affronter les océans, l'on peut se contenter de traversées moins aventureuses...
On peut ainsi rejoindre l'Angleterre, au départ de Calais principalement, à destination de Douvres. Pour cela, il vous faudra prendre le "Packet Boat" qui a donné plus tard notre "paquebot".
Que c'est drôle ! Paquebot, j'adore ...
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Mme de Sabran- Messages : 55596
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Je n'ai pas retrouvé notre sujet dédié aux lits , alors tant pis, je poste ce message ici.
Désolé, Calonne...
Un meuble que je découvre avec surprise !
Présenté à l'occasion d'une prochaine vente aux enchères, organisée par l'étude Fraysse & Associés, le 15 novembre 2017, je cite (extraits) :
Lit de voyage en bois relaqué crème à haut dossier mouvementé à oreilles, ce dernier mobile et formant lit une fois déplié.
En mode canapé, la partie inférieure formant coffre.
Epoque Louis XV
Hauteur: 119 cm - Largeur: 126 cm - Profondeur: 66 cm
Photo : FRAYSSE & ASSOCIES
* Sources et infos complémentaires : http://fraysse.net/wp-content/uploads/2017/10/fraysse15112017md.pdf
Désolé, Calonne...
Un meuble que je découvre avec surprise !
Présenté à l'occasion d'une prochaine vente aux enchères, organisée par l'étude Fraysse & Associés, le 15 novembre 2017, je cite (extraits) :
Lit de voyage en bois relaqué crème à haut dossier mouvementé à oreilles, ce dernier mobile et formant lit une fois déplié.
En mode canapé, la partie inférieure formant coffre.
Epoque Louis XV
Hauteur: 119 cm - Largeur: 126 cm - Profondeur: 66 cm
Photo : FRAYSSE & ASSOCIES
* Sources et infos complémentaires : http://fraysse.net/wp-content/uploads/2017/10/fraysse15112017md.pdf
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Ca a l'air très bas, à moins que ce ne soit une impression ?
Comme vous je suis très surprise LNLN à propos de ce "Lit de voyage" déjà à cette époque.
Bravo pour la trouvaille.
Comme vous je suis très surprise LNLN à propos de ce "Lit de voyage" déjà à cette époque.
Bravo pour la trouvaille.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
On dirait les vieilles banquettes de la SNCF mais en plus stylées.
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
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Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
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Mme de Sabran- Messages : 55596
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Je pense que c'est une impression.Trianon a écrit:Ca a l'air très bas, à moins que ce ne soit une impression ?
Personnellement, je n'ai toujours pas compris comment ce siège se transformait-il en lit d'appoint ?
Puisqu'il est précisé que la partie inférieure renferme un coffre (soit !), le dossier basculait-il vers l'avant ou l'arrière lorsqu'il s'agissait de passer en "mode couchette" ?
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Je me pose la même question depuis hier !
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Il fallait une voiture énorme pour caser ce gros meuble !!! Ou bien était-il destiné à la cabine d'un navire ?
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Mme de Sabran- Messages : 55596
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Si tu regarde bien sur les côtés on voit une sangle qui permettait ainsi de coucher le dossier au même niveau que l'assise. Cela devait prendre une place énorme pour un siège de voyage.LNLN a écrit:le dossier basculait-il vers l'avant ou l'arrière lorsqu'il s'agissait de passer en "mode couchette" ?
Doit on y voir l'ancêtre du clic clac ? Ou du convertible ?
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Mr de Talaru- Messages : 3193
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Age : 65
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Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
....Comtesse Diane a écrit:Je me pose la même question depuis hier !
Je ne suis vraiment pas doué !
Devoir ouvrir un canapé lit moderne m'a toujours angoissé et souvent...blessé ! Aïe, p.... de mécanisme !
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Oui, je l'ai vue. Mais donc vers l'avant ou l'arrière ? Sont-ce des pieds ou des poignées/prises que nous distinguons sur les oreilles du dossier ?Mr de Talaru a écrit:
Si tu regarde bien sur les côtés on voit une sangle qui permettait ainsi de coucher le dossier au même niveau que l'assise. Cela devait prendre une place énorme pour un siège de voyage.
C'est bien cela !Mr de Talaru a écrit:Doit on y voir l'ancêtre du clic clac ? Ou du convertible ?
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
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