Le 18 novembre 1793, le musée du Louvre ouvre ses portes au public
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Le 18 novembre 1793, le musée du Louvre ouvre ses portes au public
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Richard Fremder raconte... le Louvre
Mû par son goût et le souci d'augmenter le prestige de l'État, Louis XIV achète à tour de bras des collections et des oeuvres, avec les conseils éclairés de son ministre Colbert. Lui-même commence à les entreposer dans le palais du Louvre où il ne réside plus, ayant délaissé le vieux palais au profit des Tuileries puis de Versailles, en 1682.
À la fin de son règne, son « Cabinet des tableaux » recense déjà près de 1500 tableaux de maîtres, essentiellement français, italiens et des écoles du Nord.
Son successeur Louis XV se désintéresse des collections. Mais, l'« esprit des Lumières » aidant, celles-ci suscitent l'intérêt des philosophes. Dans l'Encyclopédie, en 1765, Diderot évoque pour la première fois l'idée de mettre les collections du Louvre à la disposition du grand public. Il s'agit de s'inscrire dans la démarche des papes de la Renaissance et des Anglais qui ont ouvert au public le British Museum en 1759.
En 1768, le marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments du roi (et frère de la marquise de Pompadour), commence à s'intéresser de près aux bâtiments du Louvre, désertés par Louis XIV et sa Cour, dans lesquels se sont installés artistes et artisans mais aussi l'Imprimerie royale et diverses académies, au milieu des animaux empaillés, plâtres d'étude et scuptures.
Le marquis fait dégager les abords du palais et en particulier la très belle colonnade de Perrault, sur la façade orientale. Le lieu acquiert un rôle de centre culturel majeur avec l'organisation des premières expositions de peinture dans le Salon carré du Louvre (d'où le nom de « salon » habituellement donné aujourd'hui aux expositions de toutes sortes !).
Sous le règne de Louis XVI, le comte d'Angivillier, nouveau directeur des Bâtiments, procède à des achats méthodiques d'oeuvres d'art en vue de compléter les collections et formule en... 1789 le projet d'un musée dans la Grande Galerie. Mais, pris de court par la Révolution, il n'a pas le temps de mener son projet à son terme. C'est finalement la République qui s'en chargera.
C'est ainsi qu'en 1791, par décret de l'Assemblée constituante, le palais du Louvre est dévolu à la « réunion de tous les monuments des sciences et des arts ». La consécration arrive le 10 août 1793 : pour fêter le premier anniversaire de la chute de la royauté, la Convention décide la création dans la Grande Galerie du Louvre, le long de la Seine, d'un « Museum de la République » où seront mis à disposition du peuple collections royales et oeuvres d'art confisquées aux émigrés et aux églises.
L'ouverture effective du musée est différée au 18 novembre 1793. Ce jour-là, enfin, le palais du Louvre fait sa révolution en ouvrant ses portes et ses collections au public. Ainsi se réalise le rêve des révolutionnaires et des élites des Lumières.
Aux collections héritées des anciens rois ou enlevées aux nobles viennent bientôt s'ajouter les oeuvres cédées par les pays conquis. Ces cessions se multiplient avec les conquêtes du Directoire, en particulier en Italie, sous la conduite d'un certain général Bonaparte. Elles se font sur la base de traités juridiquement rigoureux.
Lors du défilé victorieux des 9 et 10 thermidor An VI (23 et 24 août 1797), on peut lire sur un étendard brandi devant les sculptures gréco-romaines enlevées à l'Italie :
« La Grèce les céda, Rome les a perdus
Leur sort changea deux fois, il ne changera plus » !
Le Louvre reste cependant avant tout un lieu de formation pour les artistes jusqu'à ce qu'en 1803, le Premier Consul Napoléon Bonaparte nomme le baron Vivant Denon « directeur général du musée central des Arts ». Touche-à-tout talentueux, Denon s'attelle à sa fonction avec l'ambition de faire du Louvre, rebaptisé musée Napoléon, « le plus beau musée de l'univers » ! Il profite des campagnes napoléoniennes pour constituer une collection unique et exemplaire des chefs-d'oeuvre universels.
La folle équipée des Cent-Jours marque la fin de l'aventure : les Alliés, qui n'ont guère apprécié le retour de Napoléon de l'île d'Elbe, se vengent en reprenant au musée nombre d'œuvres d'art cédées précédemment à la France par traités. Au total pas moins de 5.000 oeuvres ! Les marbres de la collection Borghèse comme les chevaux de la place Saint-Marc sont restitués aux vainqueurs. Les Noces de Cana de Véronèse, intransportables, sont échangées contre une toile de Le Brun !
Vous pouvez lire l'article en entier ici : https://www.herodote.net/Du_Cabinet_royal_au_Musee_national-article-514.php#RF
Richard Fremder raconte... le Louvre
Mû par son goût et le souci d'augmenter le prestige de l'État, Louis XIV achète à tour de bras des collections et des oeuvres, avec les conseils éclairés de son ministre Colbert. Lui-même commence à les entreposer dans le palais du Louvre où il ne réside plus, ayant délaissé le vieux palais au profit des Tuileries puis de Versailles, en 1682.
À la fin de son règne, son « Cabinet des tableaux » recense déjà près de 1500 tableaux de maîtres, essentiellement français, italiens et des écoles du Nord.
Son successeur Louis XV se désintéresse des collections. Mais, l'« esprit des Lumières » aidant, celles-ci suscitent l'intérêt des philosophes. Dans l'Encyclopédie, en 1765, Diderot évoque pour la première fois l'idée de mettre les collections du Louvre à la disposition du grand public. Il s'agit de s'inscrire dans la démarche des papes de la Renaissance et des Anglais qui ont ouvert au public le British Museum en 1759.
En 1768, le marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments du roi (et frère de la marquise de Pompadour), commence à s'intéresser de près aux bâtiments du Louvre, désertés par Louis XIV et sa Cour, dans lesquels se sont installés artistes et artisans mais aussi l'Imprimerie royale et diverses académies, au milieu des animaux empaillés, plâtres d'étude et scuptures.
Le marquis fait dégager les abords du palais et en particulier la très belle colonnade de Perrault, sur la façade orientale. Le lieu acquiert un rôle de centre culturel majeur avec l'organisation des premières expositions de peinture dans le Salon carré du Louvre (d'où le nom de « salon » habituellement donné aujourd'hui aux expositions de toutes sortes !).
Sous le règne de Louis XVI, le comte d'Angivillier, nouveau directeur des Bâtiments, procède à des achats méthodiques d'oeuvres d'art en vue de compléter les collections et formule en... 1789 le projet d'un musée dans la Grande Galerie. Mais, pris de court par la Révolution, il n'a pas le temps de mener son projet à son terme. C'est finalement la République qui s'en chargera.
C'est ainsi qu'en 1791, par décret de l'Assemblée constituante, le palais du Louvre est dévolu à la « réunion de tous les monuments des sciences et des arts ». La consécration arrive le 10 août 1793 : pour fêter le premier anniversaire de la chute de la royauté, la Convention décide la création dans la Grande Galerie du Louvre, le long de la Seine, d'un « Museum de la République » où seront mis à disposition du peuple collections royales et oeuvres d'art confisquées aux émigrés et aux églises.
L'ouverture effective du musée est différée au 18 novembre 1793. Ce jour-là, enfin, le palais du Louvre fait sa révolution en ouvrant ses portes et ses collections au public. Ainsi se réalise le rêve des révolutionnaires et des élites des Lumières.
Aux collections héritées des anciens rois ou enlevées aux nobles viennent bientôt s'ajouter les oeuvres cédées par les pays conquis. Ces cessions se multiplient avec les conquêtes du Directoire, en particulier en Italie, sous la conduite d'un certain général Bonaparte. Elles se font sur la base de traités juridiquement rigoureux.
Lors du défilé victorieux des 9 et 10 thermidor An VI (23 et 24 août 1797), on peut lire sur un étendard brandi devant les sculptures gréco-romaines enlevées à l'Italie :
« La Grèce les céda, Rome les a perdus
Leur sort changea deux fois, il ne changera plus » !
Le Louvre reste cependant avant tout un lieu de formation pour les artistes jusqu'à ce qu'en 1803, le Premier Consul Napoléon Bonaparte nomme le baron Vivant Denon « directeur général du musée central des Arts ». Touche-à-tout talentueux, Denon s'attelle à sa fonction avec l'ambition de faire du Louvre, rebaptisé musée Napoléon, « le plus beau musée de l'univers » ! Il profite des campagnes napoléoniennes pour constituer une collection unique et exemplaire des chefs-d'oeuvre universels.
La folle équipée des Cent-Jours marque la fin de l'aventure : les Alliés, qui n'ont guère apprécié le retour de Napoléon de l'île d'Elbe, se vengent en reprenant au musée nombre d'œuvres d'art cédées précédemment à la France par traités. Au total pas moins de 5.000 oeuvres ! Les marbres de la collection Borghèse comme les chevaux de la place Saint-Marc sont restitués aux vainqueurs. Les Noces de Cana de Véronèse, intransportables, sont échangées contre une toile de Le Brun !
Vous pouvez lire l'article en entier ici : https://www.herodote.net/Du_Cabinet_royal_au_Musee_national-article-514.php#RF
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le 18 novembre 1793, le musée du Louvre ouvre ses portes au public
Mme de Sabran a écrit:La consécration arrive le 10 août 1793 : pour fêter le premier anniversaire de la chute de la royauté, la Convention décide la création dans la Grande Galerie du Louvre, le long de la Seine, d'un « Museum de la République » où seront mis à disposition du peuple collections royales et oeuvres d'art confisquées aux émigrés et aux églises
... en quelque sorte un bien pour un mal .
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Comtesse Diane- Messages : 7398
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Le 18 novembre 1793, le musée du Louvre ouvre ses portes au public
Merci...
Nous évoquons brièvement Vivant Denon dans ce sujet-ci : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3265-dominique-vivant-baron-denon?highlight=vivant+denon
Quant à cette biographie, que je n'ai pas encore lue, ni même achetée, elle sera sur ma liste du père Noël !
J'espère avoir été suffisamment sage...
Voir ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3233-vivant-denon-ou-l-ame-du-louvre-de-jean-marchioni?highlight=denon
Mme de Sabran a écrit:
Le Louvre reste cependant avant tout un lieu de formation pour les artistes jusqu'à ce qu'en 1803, le Premier Consul Napoléon Bonaparte nomme le baron Vivant Denon « directeur général du musée central des Arts ». Touche-à-tout talentueux, Denon s'attelle à sa fonction avec l'ambition de faire du Louvre, rebaptisé musée Napoléon, « le plus beau musée de l'univers » ! Il profite des campagnes napoléoniennes pour constituer une collection unique et exemplaire des chefs-d'oeuvre universels.
Nous évoquons brièvement Vivant Denon dans ce sujet-ci : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3265-dominique-vivant-baron-denon?highlight=vivant+denon
Quant à cette biographie, que je n'ai pas encore lue, ni même achetée, elle sera sur ma liste du père Noël !
J'espère avoir été suffisamment sage...
Voir ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3233-vivant-denon-ou-l-ame-du-louvre-de-jean-marchioni?highlight=denon
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
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