Louis-René, prince de Rohan (1734-1803), dit le cardinal de Rohan

J'ai des doutes sur l'honnêteté du Cardinal.
Il brûle les lettres de La Motte qui prouveraient son « innocence ».

Mais je crois que la Reine n'aurait pas dû exiger son procès car le clergé et une partie de la noblesse se sont retournés contre les rois.

L'exil dans l'une de ses propriétés serait préférable et lui interdirait de se présenter à la Cour.

Nous savons tous que Rohan n'était pas un personnage très édifiant, chère Isabel, ni recommandable ( Marie-Thérèse le répète d'ailleurs sur tous les tons à Marie-Antoinette. ). Il était avide, intrigant, dépravé, libidineux ... mais bel et bien innocent du vol du collier de Boehmer et Bassenge, ou du moins " responsable mais pas coupable ". ( responsable puisqu'il avait été le vecteur indispensable ( supposé ) entre la Motte et la reine )
Il fut, en effet, exilé de la Cour et Versailles. C'était bien la moindre des sanctions que l'on pouvait lui infliger, après un passage éclair à la Bastille. Il était déshonoré et, avec lui, tout ce qui touchait à la Maison de Rohan .
Pourquoi a-t-il fait brûler tous ses papiers par son secrétaire, l'abbé Georgel ? ... Est-ce parce qu'à ce moment précis il craignait encore que les lettres soient authentiques et incriminent la reine ? Cela paraît bien difficile à croire.

Est-ce parce qu'à ce moment précis il craignait encore que les lettres soient authentiques et incriminent la reine ?

Peut-être...
Simone Bertière écrit : " D'autant plus qu'il avait des remords : " Est-ce que la reine est toujours triste ? " écrivait-il de sa prison à son avocat ".
Troublant, non ? Pas certain qu'il ait voulu nuire à la reine, il semble sincèrement désolé de l'avoir mêlé à tout ça. Je pense qu'il était certainement naïf, pas très intelligent, crédule et un peu trop sûr de lui, de son charme. Pour autant, je ne pense pas qu'il était méchant.

Ce qui aurait pu donner lieu à une belle énigme s'est éteint assez rapidement par, plus que probablement, la capitulation du cardinal à la suite d'une véritable mise en demeure émanant du Roi.
Voyons les faits, qui  débutèrent tout à fait fortuitement. Thierry, valet de chambre de Louis XVI, ne se trouvant pas un jour auprès du Roi au moment de son service, s'excusa sur ce qu'il s'était oublié auprès d'un de ses amis entraîné vers une banqueroute certaine par la force des circonstances, et qu'il avait détourné de se brûler la cervelle. Cet ami, ajouta Thierry, s'est vu réduit à cette fâcheuse position par des créances de grands seigneurs qui refusent de s'acquitter envers lui, et prennent toujours des délais interminables. Le Roi voulut connaître ceux qui se jouaient ainsi de leurs engagements, et dans le nombre Thierry désigna le cardinal de Rohan, qui devait à l'ami dudit Thierry, quatre-vingt mille francs. Le Roi, instruit de ce fait, donna aussitôt à Thierry un bon d'une pareille somme sur le trésor royal, et lui ordonna de la porter au créancier du cardinal. Quand ce dernier vint au lever du Roi, celui-ci ne lui dit que cette seule phrase, et rien de plus : "Vous me devez une grosse somme, qui sera prise à compte sur vos traitements et pensions : Thierry vous expliquera l'affaire".
Surpris par ce propos, le cardinal se hâta d’en demander l’explication à Thierry, qui la lui donna de façon à peu le satisfaire, car il importait beaucoup au cardinal que le roi ignorât le dérangement de ses affaires…
En bref, le Roi,comme tout bon comptable, savait que c’est au portefeuille qu’il faut frapper un tel débiteur, tout prince de l’Eglise qu’il est... Et là il n’hésita pas à trancher vraiment dans le vif !
J’ai essayé de trouver quelques traces de cette affaire, que je ne connaissais que par un livre publié en 1830. mais rien de rien, dans aucune publication..J’en ai conclu que le cardinal ne put qu’avoir obéi à la sommation royale….mais peut-être faudrait-il aller jusqu’à éplucher les comptes royaux ?! Si l’un de vous, les amis, a quelques lueurs sur l’accès à ces comptes, qu’il n’hésite pas à se manifester.