Les maisons de bois pour les bals de Marie-Antoinette

En 1784, Marie-Antoinette décida d'élargir le cercle des personnes admises à participer à ses réceptions, et d'ouvrir les portes du château de Versailles à toute une partie de la noblesse qu'elle tenait jusqu'ici à l'écart de sa société (v. Jérôme de la Gorce, "Les maisons de bois pour les bals de la reine", in "Architectures de Théâtre à Versailles, lieux présents et lieux disparus", éd. Honoré Clair / château de Versailles).

Pour accueillir les bals de la reine, il fut décidé de réutiliser la petite salle de la comédie, située entre la cour des Princes et le parterre du Midi, mais en raison de l'ampleur que l'on souhaitait donner à ces manifestations, on décida également d'installer des maisons de bois dans la cour du château de Versailles :

(Les restitutions virtuelles présentées ci-dessous sont celles de Hubert Naudeix, présentées à l'exposition "Fêtes et divertissements à la Cour") :



Les maisons de bois pouvaient être transportées d'un lieu de résidence à un autre, en fonction des besoins de la Cour.

En 1778, l'une d'elles avait déjà été aménagée pour des spectacles à Marly et en octobre 1785, quatre d'entre elles servirent aussi à de semblables divertissements dans les jardins de l'Orangerie à Fontainebleau. Lors de ce dernier séjour, deux autres étaient utilisées comme salles à manger.




A Versailles, où le nombre de ces pavillons était supérieur , ils servaient pour de grands buffets et pour le jeu, car les plaisirs proposés aux invités n'étaient pas limités à ceux de la danse .






Pendant ces fêtes, un important service était sollicité.
Outre plus de 50 musiciens venus de Paris, les brigades de pompiers, ainsi que les sergents, caporaux et soldats des gardes françaises veillaient à la sécurité.




Certaines personnes n'étaient admises qu'à voir le "coup d'oeil" à la salle de danse, sur présentation de billets où il était précisé si elles devaient le faire avant ou après le souper servi à minuit.







Le succès de ces manifestations est attesté par la baronne d'Oberkirch, qui, tout en se flattant de compter parmi les invités de droit, rapporte qu'elle revient à Paris à trois heures et demie du matin, après s'être trouvée dans une file de carrosses digne de celle qu'on voyait "à la promenade de Longchamp".





Les maisons de bois offraient de multiples avantages : outre leur mobilité et la rapidité avec laquelle elles pouvaient être montées, leur aménagement provisoire incitait à renouveler leur décoration intérieure, chaque fois qu'on le désirait.

En revanche, il ne faut pas croire que ces maisons de bois allégeaient les dépenses du Trésor royal : pour le seul carnaval de 1787, il en coûta par exemple plus de 191 511 livres, sans compter les sommes dues aux artistes etc...

Merci pour l'ouverture de ce sujet !
On a peine à imaginer le luxe de l'aménagement de ces "maisons de bois" : c'est magnifique.

La construction et le grand luxe de ces petites maisons en bois éphémères, modulables, étaient très bien expliqués à l'exposition de Versailles sur les Fêtes et divertissements . Les statues, fontaines, buissons de roses, miroirs réfléchissant à l'infini la lumière des bougies : tout y est, à profusion . J'en suis restée pantoise !
C'est une fameuse bonne idée que l'ouverture de ce sujet !

Sachez toutefois que l'installation dans la cour royale de ces petits "palais ambulants" qu'étaient les maisons de bois ne se fit pas sans plainte des "riverains"... eh oui, nous sommes en France !

Les archives se font l'écho de "plaintes qu'on a fait sur le mauvais effet que les maisons de bois produisent dans la Cour royale qu'elles défigurent" et de la "privation du jour qu'elles causent, tant au rez-de-chaussée qu'à l'entresol dans les pièces de l'aile contre laquelle elles sont placées".

Ils auraient dénoncé Marie-Antoinette aux flics, s'ils avaient pu !

Les Français d'aujourd'hui ne sont pas si différents de ceux d'hier ...

une partie de la collection des maisons de bois aurait été utilisée pour la construction de la salle des etats généraux aux MENUS PLAISIRS !!!!!
c'est là quelles étaient conservées après démontage !!!!

MARIE ANTOINETTE

Il me semble me souvenir que notre petit Lulu nous disait qu'en 1787, dans l’une des éphémères « Maisons de Bois » de la reine à Versailles, la Salle de Bal était séparée du Salon de Jeu par une très grande glace de verre cristallin. Elle s'étendait entre deux colonnes.
Comme nombre de gens venaient s'y cogner, sans doute parfois violemment , il fut décidé de poster un soldat des Gardes Françaises en faction devant.