Catherine II, impératrice de Russie

Lucius a écrit:

Heureusement j'ai pu empêcher Annie de voir de telles choses !

Ouf ! Finement joué, petit Lulu ! Elle en aurait avalé son éventail .  àè-è\': 

Mme de Sabran a écrit:
Tu nous la présentes ( again ) avec la seule robe qu'elle avait à se mettre !

L’originale... : 

Impressionnant lamé argent !

La nuit, la neige a écrit:

L’originale... : 

Oh nooooon !!! ...

Allez ! Il y en a d’autres... 







Et aussi ses célèbres robes-unformes, que l’on retrouve aussi sur de nombreux tableaux.
Où l’on remarque combien la taille devient biiiiien moins fine !  : 

Catherine a porté toutes ces toilettes ?
Mais dis donc, c'est qu'elle était canon toute jeunette, la tsarine !!! :n,,;::::!!!:  ... une vraie ligne de star( ine) ! taille fine et pied agile ...

Après, en effet, cela se gâte .
Les deux dernières robes ne sont pas terribles ...  boudoi32 

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Tu trouveras pas mal de robes sur le net : rescapées miraculeuses de tenues qui n’ont pas été transformées en rideaux, housses de coussins, ou que sais-je encore ?!

L’impératrice prend du poids avec l’âge : un kilo par an, non ?
C’est une bonne moyenne.  : 




Remarquez la hauteur des talons... boudoi32 

La nuit, la neige a écrit:

L’impératrice prend du poids avec l’âge : un kilo par an, non ?
C’est une bonne moyenne.  : 

Ah, tais-toi !  ...   un kilo par an ...  à ce tarif-là,  je pèserais trois tonnes !  

La nuit, la neige a écrit:
Remarquez la hauteur des talons... boudoi32 

C'est une ruse de Sioux : la semelle est compensée .    
Catherine voulait peut-être se grandir ?   Combien mesurait-elle ?

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Mme de Sabran a écrit:
Ah, tais-toi !  ...   un kilo par an ...  à ce tarif-là,  je pèserais trois tonnes !  

Non, voyons , Eléonore ! Avec ta silhouette de jeune fille !
MAIS ce serait le cas si tu prenais deux kilos  par message...  :  boudoi32

Bien à toi !

Majesté a écrit: si tu prenais deux kilos  par message...  :  boudoi32

 :;;::,:!!!ùùù: 

Le prince de Ligne (  boudoi30 )  raconte :

Un jour qu'en voiture Catherine II me parlait de la Cour de France et de la Reine d'après les prétendues anecdotes et les infâmes chroniques scandaleuses, je lui dis : " Comment Votre Majesté peut-elle croire ce qui est écrit par les porteurs de chaises de Versailles ?
C'est comme si les isvaschecks ou les moujiks écrivaient l'histoire de Votre Majesté ."

( Fragments de l'histoire de ma vie )

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Voici encore des traits du portrait de l'impératrice de Russie : c'est un mélange d'âme et de bon sens, d'élévation et d'énergie. Voilà les quatre colonnes qui soutiennent le grand colosse qu'elle gouverne. Elle n'a pas la conception facile : il ne faut jamais lui faire une plaisanterie bien finie, elle l'entend souvent à rebours; il faut qu'elle soit simple comme elle est et comme elle en fait .
Sa Majesté est un peu susceptible : si on a effarouché une fois son amour-propre d'impératrice, soit du côté de la guerre ou des finances, ou même de son climat ( suivez mon regard ...  :  ) , elle n'est plus à son aise, et, loin de se venger, même d'une offense réelle, elle diminue seulement de sa familiarité et l'on a de la peine à y rentrer . Elle a une bonhommie si extraordinaire qu'après un grand travail qu'on a cru être pour un traité d'alliance ou de partage de l'Europe ou de l'Asie, il se trouve que c'est pour les affaires d'un de ses amis qu'elle veut engager à ne plus faire de dettes . Elle ne fait pas un pas et ne dit pas un mot que ce ne soit pour le bien général ou particulier.
Elle a tous les goûts sans avoir de goût, bâtiments, tableaux, etc, elle n'entend à rien ...

Le prince de Ligne : Fragments de l'histoire de ma vie .

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Est-ce vrai ou pas que Catherine II de Russie après l'amour faisait exécuter
ses amants ?  àè-è\':

... faux, bien entendu !  boudoi32 

Merci ma chère, il y a tellement de mauvaises langues  boudoi29 

Grigori Aleksandrovitch Potemkine (ou Potiomkine) est indisociable de Catherine II : né en 1739, ce militaire sera le grand amour de l'impératrice, personnage influent et redoutable, incontournable.

Né dans un simple village, très vite attiré par l'armée, il ne tarde pas à gravir les échelons et se retrouve impliqué, avec succès, dans le complot visant à détrôner Pierre III et à donner la couronne impériale à Catherine II. Reconnaissante, cette dernière apprécie l'intelligence, la vivacité et le caractère décidé du jeune homme (sa beauté aussi...) et en fait son homme de confiance, puis son amant.
Pendant 17 ans, Potemkine sera un véritable Vice-Empereur, amant, ami, confident de la souveraine. Comme Mme de Pompadour avec Louis XV, ils seront encore plus proches lorsque prendra fin leur relation physique pour laisser place à une relation de confiance et de complicité sincère. Il devient même Prince du Saint-Empire Romain-Germanique en 1776.

L'homme ne laisse pas indifférent, vu par certains comme un mauvais génie, un paysan vulgaire affichant sa richesse avec ostentation, un parvenu arrogant, vu par d'autres comme un homme d'état capable qui fît de grandes choses. Il protège les minorités religieuses, réforme l'armée impériable et l'humanise considérablement, principalement dans les relations entre la troupe et les officiers. On ne peut lui nier une énergie certaine, de la bravoure, un caractère décidé et énergique, un esprit absolutiste mais ouvert aux Lumières, en phase avec celui de l'impératrice. Il n'était, par contre, pas très regardant sur la morale et peu attentif à la vie des autres, comme le prouve l'extravagant voyage qu'il organise pour l'impératrice (voir plus loin).
Physiquement ? Dans l'entourage très raffiné de l'impératrice, il déboule sans prévenir avec son teint mat sans poudre, ses uniformes chammarés et extravagants, son oeil unique (il a perdu un oeil assez tôt dans des circonstances encore assez troubles, on parle d'une rixe qui aurait mal tourné), sorte de cyclope cosaque surgi des profondeurs des steppes... Il a une sale manie : il se ronge les ongles.


1787. Depuis 1783, la Russie a annexé la Crimée (ancienne possession ottomane) pour en faire un protectorat russe et ainsi obtenu un accès à la Mer Noire. L'impératrice décide donc de faire un petit tour de ses provinces et qui est chargé de l'organisation ? Potemkine bien sûr. Le 7 janvier 1787, un fabuleux convoi de voitures et de traineaux quitte Saint-Pétersbourg, escorté de milliers de soldats. Toute la cour est là, de même que tout le corps diplomatique. Le traîneau personnel de la souveraine est tiré par 30 chevaux et comprend plusieurs pièces tendues de fourrures. Un convoi fabuleux, qui glisse le long des steppes enneigées sous la lumière incroyable des terres boréales...
Premier arrêt à Kiev, tourbillon de fêtes et de faste pour un séjour de trois mois. Le 3 mai, on brise les glaces du Dniepr à coups de canon et tout ce beau monde embarque sur les navires de la flotte impériale couverts de fleurs pour rejoindre la frontière avec l'empire ottoman, à Sébastopol, histoire de narguer le sultan Abdul-Hamid, que la souveraine espère bien mettre à genoux (elle n'y arrivera pas...)

Le plus hallucinant, c'est la mascarade organisée par Potemkine sur le parcours : arches fleuries, paysans radieux aux bonnes joues, jeunes filles couronnées de fleurs, maisons pimpantes, décors champêtres que n'aurait pas dédaigné Marie-Antoinette elle-même...
En fait, tout est faux. Les maisons et hameaux ne sont que des décors de théâtre, des façades peintes, les paysans heureux des serfs misérables nourris et habillés pour l'occasion, on a soigneusement éloigné les vieux, les malades, les moches... Une fois le convoi impérial passé, Potemkine envoyait ses agents dresser dare-dare le décor suivant, à grands coups de fouet, de travail forcé et de déportations. On déporta des populations entières pour cette farce, pour le sourire satisfait de la toute puissante Tzarine.
Aujourd'hui encore, on parle de quelque chose "à la Potemkine" pour désigner du faux, du plaqué, du décor.

Il meurt en 1791, de maladie. Enterré avec faste et honneur dans la cathédrale de Cherson. A la mort de Catherine II, son fils et successeur, Paul Ier (qui n'aimait pas du tout sa maman...) fît disperser les cendres du prince aux quatre vents...

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... pas follement sympathique, le Potemkine !
Mais Catherine lui trouvait des charmes cachés . C'était ( parait-il ) un étalon ...



Lettres à la marquise de Coigny - Résultats Google Recherche de Livres
https://books.google.fr/books?isbn=2843211557
PRINCE DE LIGNE - 2014 - ‎Literary Collections

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Ségur était, à cette époque, l'ambassadeur de France en Russie. Il aurait résisté avec habileté aux "pressions" amicales de Potemkine qui cherchait l'alliance de la France dans la guerre russo-ottomane, lui faisant miroiter en remerciement l'Egypte, l'empire une fois abattu...

Merci...
J'aime toujours aller faire un petit tour en Russie !

Catherine II voulait s'offrir l'empire ottoman, afin d'avoir un accès à la Méditerranée, c'est à dire à l'Occident, à l'Europe. Elle engagea donc une guerre intermittente contre le sultan Abdul-Hamid. Les ottomans, dépassés, entrés dans un déclin profond, ne subirent que des défaites et durent, à chaque traité, laisser toujours plus de territoires.

La mort de Catherine II en 1796 offrît au nouveau sultan, Sélim, un répit. Mais c'est Napoléon qui sera le sauveur (sans le vouloir), occupant les européens pendant pas mal d'années, laissant les ottomans souffler, bien que le "damné corse" leur ait piqué l'Egypte.
Allons plus loin... Alors que les relations entre l'empire napoléonien et l'empire russe d'Alexandre Ier (petit-fils de Catherine II) se tendent, la russie est alors en guerre avec les ottomans à nouveau. En cas de conflit, la Russie devrait ainsi intervenir sur deux fronts. Activité diplomatique intense à Constantinople où envoyés et ambassadeurs des deux camps courtisent à qui mieux le nouveau sultan, Mahmoud II. Et ce dernier décide finalement, à la surprise générale, de conclure la paix avec les russes, les vieux ennemis. Ce qui permet à ces derniers de mobiliser toutes leurs troupes sur le front occidental où la campagne de Russie vient de débuter. On connaît la suite...

Pour certains historiens, c'est la mère du sultan, la Validé Sultane Naksh-i-dil, qui aurait décidé son fils à faire ainsi, pour sauver Constantinople, menacée, et laisser les deux empires s'épuiser dans une guerre sanglante. Le temps pour Mahmoud II "le réformateur", d'engager de profondes réformes dans l'empire malade. Bien vu.
Une Validé Sultane nommée Naksh-i-dil, passant pour être la française Aimée du Buc de la Rivery dont nous avons parlé par ailleurs... La boucle est bouclée.

Merci, cher Calonne, c'est passionnant ! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:

Oui, nous avons parlé d'Aimée du Buc de Rivery, la petite copinuche de Rose Tascher de la Pagerie, dans le sujet dédié à l'esclavage .
Trop peu d'ailleurs, à mon avis .
Son destin incroyable me fascine étrangement ...

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Merci Calonne...

Si ce petit topo était la quatrième de couverture d'un livre, qui ne se jetterait pas dessus ?!
De la Russie à l'empire Ottoman, les destinées de celles et ceux qui se sont succédés au pouvoir durant la période que vous évoquez sont tout à fait extraordinaires, et romanesques !!

Mme de Sabran a écrit:
Oui, nous avons parlé d'Aimée du Buc de Rivery, la petite copinuche de Rose Tascher de la Pagerie, dans le sujet dédié à l'esclavage .
Trop peu d'ailleurs, à mon avis .
Son destin incroyable me fascine étrangement ...

N'est-ce pas !
Nous avions longuement parlé de la fameuse Sultane Validé Naksh-i-dil.
Je ne sais plus si c'était ici, ou dans l'ancien "forum aux invités" ?

Oui, peut-être était-ce dans le C.D.B. ?

Le sujet sur Naksh-i-Dil est bien sur ce forum, dans cette section sur Les autres contemporains.

Oui, la période évoquée donne le tournis, mais toutes les pièces finissent par s'assembler, comme dans un puzzle. Une fois de plus, Constantinople devenait le centre du monde et déchaînait les plus formidables ambitions : Napoléon voulait les ottomans comme alliés pour occuper les russes sur deux fronts en cas de guerre, les russes cherchaient à éviter cela à tout prix.

Napoléon pensait partir gagnant : la France et les ottomans n'étaient-ils pas amis depuis l'alliance conclue entre François Ier et Soliman le Magnifique ? (Alliance un peu suspecte pour la fille aînée de l'Eglise et le roi très chrétien, mais bon...). Louis XVI n'avait-il pas correspondu avec Sélim III (en 1789, pas le bon moment, m'enfin...) ? Vergennes n'avait-il pas été ambassadeur à la cour des sultans de longues années ? La mère de Mahmoud II, cette mystérieuse Nakh-i-dil, n'était-elle pas française à ce qu'on disait ? Les russes n'étaient-ils pas les ennemis héréditaires des ottomans, surtout avec la succession de défaites sanglantes, dont le carnage d'Ochakov, que leur avait infligé Catherine II ?

C'est donc peu de dire que la décision de Mahmoud II stupéfia les français et sans doute même les russes qui n'en espéraient pas tant. Ce fût le Traité de Bucarest, le 28 mai 1812 : la Russie rendait aux ottomans la Moldavie, la Valachie et la Serbie devenait autonome. La paix était conclue et Alexandre Ier libérait plus de 200 000 hommes du front oriental pour les lancer contre Napoléon. Signalons au passage que le négociateur du Tzar était un émigré français, Alexandre-Louis Andrault de Langeron...
Si Naksh-i-dil était d'origine française, elle était devenue musulmane, mère du sultan et seul comptait son empire, son peuple, désormais. Laisser les deux géants napoléoniens et russes se déchirer était toujours ça de gagné.